En 2015, les inondations qui ont touché la ville de Mandelieu-la-Napoule dans les Alpes-Maritimes a fait huit morts. Pour éviter que de tels drames ne se reproduisent et préparer sa ville aux défis du XXIe siècle, le maire a décidé de "débétonniser" sa ville. Il a racheté 5 villas pour les détruire et rendre le terrain à la nature. Le reporter de BFMTV.com, Tanguy de Lanlay, a pu se rendre sur place et rencontrer l'édile.
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00:00 Ici, il y a encore deux jours, vous aviez une résidence qui était à l'endroit où vous avez aujourd'hui la pelleteuse.
00:05 Donc le terrain ici va être totalement désimperméabilisé.
00:08 Salut, c'est Tanguy de BFM à Mandelieu.
00:11 La mairie vient de faire l'acquisition de cinq villas pour les détruire.
00:15 L'idée, c'est d'enlever le béton, faire plus de place à la nature dans un but très précis.
00:19 Je suis dans les Alpes-Maritimes et je vous explique.
00:22 Bon, je vous ai retrouvé des images d'archives pour bien comprendre le contexte.
00:27 Nous sommes en 2015, le sud-est est touché par d'importantes inondations et le bilan, il est terrible.
00:33 20 morts, dont 8 rien qu'ici à Mandelieu.
00:35 Ce quartier est alors complètement défiguré.
00:38 L'eau est montée très vite et très haut.
00:40 Donc là, aujourd'hui, où se trouve la pelleteuse, il y avait il y a encore deux jours une habitation.
00:44 Cette habitation, elle se situe au cœur d'un quartier qui, depuis maintenant plusieurs années,
00:49 subit très fréquemment des inondations majeures.
00:52 On a racheté à l'amiable ce bien.
00:54 On le détruit. On va rendre ce terrain à la nature.
00:57 L'idée, c'est de bâtir une nouvelle ville résiliente
00:59 et ça nous permettra aujourd'hui d'être sereins face aux défis de ce siècle.
01:02 Lorsqu'on se balade dans le quartier, on peut apercevoir ces grands panneaux blancs,
01:06 démolition dans le cadre de la prévention inondation.
01:09 Cinq maisons pour l'instant sont détruites et à chaque fois, des histoires de vie.
01:13 Bonjour Gérard François, vous êtes l'ancien propriétaire de cette villa
01:17 avec, j'imagine, une certaine émotion aujourd'hui.
01:19 J'ai eu le temps, disons, de l'assimiler.
01:21 C'est une maison qui a été habitée par quatre générations.
01:23 Nous avons réfléchi, on en a discuté en famille
01:26 et puis on a décidé pour finir que c'était la meilleure solution.
01:30 Moi, je suis content que cette maison soit détruite et que ça reste un terrain vierge.
01:33 Il n'est jamais trop tard pour bien faire,
01:35 mais bon, la bétonisation est vraiment excessive sur ce secteur.
01:39 La principale inquiétude ici, c'est que les biens soient dévalorisés par ces destructions.
01:43 On est à trois minutes de la mer et le marché de l'immobilier est très tendu.
01:46 Cette maison fait partie des cinq que nous avons achetées.
01:49 Elle sera démolie dans les prochaines heures.
01:51 Elle a été acquise pour le prix de 750 000 euros via le fonds Barnier
01:55 et le principe d'estimation du fonds Barnier,
01:57 c'est qu'on se base sur le prix du bien avant la catastrophe.
02:00 Détruire pour laisser place à la nature, quitte à ce que ça coûte des millions.
02:03 Dites-moi ce que vous en pensez, tiens, en commentaire.
02:05 [Bruit de la mer]