Depuis 2004, Françoise Hardy souffre d'un cancer du système lymphatique. Âgée de près de 80 ans, elle fait part de sa lassitude face à la maladie.
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00:00 Elle nous a répondu des phrases fortes
00:03 "J'aimerais partir bientôt et vite"
00:05 et à la question "Aimeriez-vous qu'on vous aide ?"
00:07 elle répond "Si je vais encore plus mal, oui"
00:10 Ça se passe de commentaires
00:12 C'est vrai que depuis 2004, on le sait, elle souffre
00:14 Françoise Hardy, elle souffre d'un cancer
00:16 du système lymphatique qui touche
00:18 tout particulièrement ses muqueuses
00:20 donc elle a du mal à déglutir, elle a du mal
00:22 donc à se nourrir, ça assèche sa gorge
00:24 ça l'empêche parfois même de respirer correctement
00:27 et à la question "Comment allez-vous aujourd'hui ?"
00:31 elle écrit "Je dois surtout supporter les effets très handicapants
00:34 d'un grand nombre de radiothérapies"
00:36 C'est vrai qu'elle en a fait plus de 50
00:38 donc elle perd parfois un peu la mémoire, l'équilibre
00:40 elle a du mal à se déplacer
00:42 c'est la raison aussi pour laquelle elle nous écrit
00:45 elle n'aime pas non plus parler de façon trop longue
00:48 elle décrit son quotidien
00:50 "Il est difficile, d'autant plus qu'après les dernières radiothérapies
00:52 ma vision est détériorée au point que je ne peux plus regarder la télévision
00:55 depuis un mois, j'arrive quand même à lire
00:57 j'ai pu lire "Et moi, et moi, et moi"
00:59 un livre remarquable qui bénéficie de l'humour irrésistible de Jacques
01:04 on l'aura compris, elle a toujours eu beaucoup d'humour
01:06 mais ce qui l'a fait tenir c'est ça
01:08 et c'est ce lien évidemment avec ses proches
01:10 Jacques Dutronc avec qui elle correspond quotidiennement
01:12 et puis évidemment avec son fils, sa raison de vivre
01:15 elle nous résume "Thomas, Jacques, mes amis, Agatha Christie aussi"
01:18 voilà ce qui l'a fait tenir
01:20 Elle l'avait déjà dit qu'elle voulait partir
01:22 que les souffrances la poussaient à envisager cette option
01:25 Oui effectivement, alors là à la veille de ses 80 ans
01:28 ce sera dans un peu plus d'un mois, le 17 janvier
01:30 voilà, c'est ce qu'elle veut partir sans souffrir
01:32 "Je suis à fond pour l'euthanasie depuis l'âge de 23 ans
01:35 et ma mère qui souffrait de la maladie de Charcot
01:37 a pu en bénéficier grâce à la compréhension et au courage de deux médecins
01:41 j'aimerais que la loi change en France comme dans d'autres pays européens
01:44 une forte majorité de gens y est favorable
01:46 mais le gouvernement ne suit pas, hélas"
01:48 effectivement on le sait, le projet de loi sur le modèle français de la fin de vie
01:52 c'est une promesse d'Emmanuel Macron
01:54 et ça va passer donc en février, courant février à l'Assemblée
01:58 et c'est ce qu'elle attend vraiment
02:00 Il y a beaucoup de courage dans ce qu'elle dit, dans sa manière d'affronter les choses
02:03 est-ce qu'elle a un message à faire passer plus global ?
02:05 Alors elle nous écrit "J'ai subi des épreuves
02:07 mais je suis plus peureuse que courageuse"
02:10 ça lui ressemble assez
02:12 "grâce à la spiritualité"
02:14 qui est évidemment très importante pour elle, on le sait
02:16 "j'ai compris que la priorité est le discernement
02:18 constater que c'était très difficile d'en avoir suffisamment
02:21 et que c'est finalement une qualité qui est rare
02:23 développer son discernement devrait être une priorité pour tout le monde"
02:27 et on lit entre les lignes
02:29 je vois que Dave Akias c'est vraiment aussi sur ce sujet-là
02:32 le discernement est très important sur le sujet de la fin de vie