• il y a 2 ans
PAF : Analyses, décryptages et investigations sur les émissions télé ! 




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00:00 - C'est sympa qu'on aime beaucoup recevoir des témoignages sur ce plateau de personnes qui, sous le nom, étaient victimes d'escroquerie.
00:08 Pour éviter que ça ne vous arrive à vous, on va recevoir dans un instant Estelle, qui a loué son logement sur une plateforme de location en ligne.
00:16 Elle a fini par se faire squatter. Vous allez voir, elle témoigne. Yves Tholé-Lanau va rentrer sur ce plateau dans quelques instants.
00:24 Estelle, merci d'être avec nous sur ce plateau. Vous allez nous parler de cette galère. - C'est un cauchemar.
00:32 - Yves Tholé-Lanau est évidemment là. Maître Tholé-Lanau, pour nous donner des conseils.
00:39 D'abord, vous allez nous raconter ce qui vous est arrivé. Estelle, je crois que ça a commencé en novembre.
00:44 Vous mettez votre résidence secondaire en location sur des plateformes de location en ligne qui sont bien connues.
00:51 Racontez-nous ce qui se passe à partir de ce moment-là.
00:54 - Cette dame nous appelle le mercredi 8 au matin, de bonne heure, pour réserver 3 nuits, arrivant de clairement faire avec ses enfants.
01:03 Face à sa bonne foi et à un virement direct, nous lui remettons le code de la boîte à clés parce qu'elle ne savait pas nous dire à quelle heure elle souhaitait arriver.
01:15 Mon mari avait des problèmes de santé. On voulait éviter les déplacements. Donc on lui remet le code de la boîte à clés.
01:22 Elle rentre dans le logement. Elle lui souhaite un bon séjour. Jusque-là, tout allait bien.
01:27 Le virement des 3 nuits a été fait instantanément. Aucun problème.
01:32 Le vendredi soir, on l'appelle pour savoir à quelle heure elle comptait partir le samedi 11 novembre,
01:41 sachant qu'elle était au courant que l'appartement était loué pour une mamie de 79 ans qui attendait de rentrer dans le logement pour des soins de convalescence à partir du 15 novembre et pour une période assez prolongée.
01:54 Et donc on lui dit que sans réponse de sa part avant midi le lendemain, il ne sera pas possible de prolonger cette location.
02:04 Elle nous donne pas de réponse. Elle nous répond pas. Et elle nous envoie un message le samedi à 12h18 en nous disant
02:13 « Je suis désolée que ça tombe sur vous, mais je resterai dans le logement tant que j'ai pas trouvé de solution.
02:18 Je suis avec pas 2, mais 4 enfants en attente d'une solution, à moins que vous ayez une solution pour me reloger. » Voilà.
02:31 - Donc vous vous retrouvez avec cette femme. Est-ce qu'au moins c'est vrai ce qu'elle vous raconte, que c'est une mère qui est seule avec 4 enfants ?
02:39 - Alors oui, parce que nous nous rendons sur les lieux pour essayer d'avoir une négociation avec elle, parce qu'à ce moment-là, elle nous dit vouloir faire un bail de longue durée.
02:49 - Mais vous voulez pas ? - Non, non, on veut pas et on peut pas.
02:52 On peut pas parce que cette mamie, qui est la mère d'un ami à nous, attend le logement. Et puis nous aussi, on en profite de ce logement l'été.
03:01 On en profite quand il fait beau. On y va passer du temps, quoi. Donc on se rend sur place. On essaye une négociation.
03:10 - On a le SMS, là. J'explique au téléspectateur, effectivement, qu'il vous a été renvoyé par cette femme.
03:15 Donc vous vous rendez sur place avec votre époux ? - Avec mon époux. On essaye d'avoir un dialogue avec elle.
03:22 Elle ne nous ouvre pas. Elle appelle la gendarmerie. Donc la gendarmerie, par contre, elle leur ouvre.
03:29 On nous interdit de rentrer dans notre logement. Et là, elle apprend aux gendarmes qu'elle peut pas faire de bail parce qu'elle a plus d'argent pour payer et qu'elle restera là.
03:39 - Qu'est-ce qu'ils vous disent, les gendarmes ? Parce que vous, vous restez sur le pas de la porte. Vous savez, vous ne pouvez pas rentrer chez vous.
03:44 - On ne peut pas. - Il paraît hallucinant. Yves, vous allez nous expliquer. Donc vous pouvez pas rentrer chez vous.
03:47 Ils vous disent quoi quand ils ressortent, les gendarmes ? - Que c'est une propriété privée.
03:51 - Oui, vous le savez bien parce que c'est vous la propriétaire, sans blague. - Ah, c'est une propriété privée.
03:55 - Et ensuite, on demande à déposer plainte. - Non. - Et on nous dit que c'est pas de notre ressort parce que c'est du civil et non du pénal.
04:05 Donc on rentre chez nous. - Donc ils disent qu'on ne peut pas expulser cette... - C'est ça.
04:10 - Alors Yves, on voudrait avoir un décryptage parce que ça paraît une injustice sans nom pour Estelle. C'est terrible.
04:17 - Le squat, c'est vraiment l'injustice par excellence pour 2 raisons parce que c'est la double peine.
04:21 D'abord, c'est vrai que ceux qui sont squatés sont victimes et perdent de l'argent. Ils ne peuvent pas baisser leur logement.
04:25 Ils ne peuvent pas le louer. Donc il y a une perte financière. Et en plus, dans l'esprit de beaucoup, ils se disent oui, bon, c'est fait squatter.
04:30 Mais après tout, ce sont des propriétaires. On va pas non plus trop les plaindre. Alors qu'il faut comprendre que beaucoup de propriétaires,
04:36 une grande majorité en France, ne sont pas des gens riches. On est propriétaire parce qu'on a travaillé toute sa vie.
04:40 On met ses économies. On s'endette. Ils ont un crédit sur le bien. Ce n'est pas parce qu'on est propriétaire qu'on est riche.
04:44 Donc c'est vraiment la double peine. Et là, il faut comprendre que cette dame qui est rentrée pour une location courte durée, c'est un squat.
04:51 Parce que la loi, la loi nouvelle qui est sortie en juillet, qui est une loi... Ce n'est pas la panacée, mais c'est quand même mieux,
04:56 vous dit qu'il y a 2 types de squatteurs. Le squatteur qu'on connaît tous, qui va casser la vitre, il va changer les serrures.
05:01 Il est rentré par une voie de fée, squatteur. Mais également quelqu'un qui a un bail ou qui a un contrat courte durée,
05:07 qui ne va pas payer, qui va se maintenir sans droit ni titre, lui aussi, c'est un squatteur. Donc ce sont des squatteurs.
05:13 Et la nouvelle loi, elle est quand même pas mal parce qu'elle va venir d'abord accélérer la procédure. Normalement, c'est beaucoup plus rapide.
05:19 On va en parler. Mais théoriquement, ça devrait aller assez vite. Et puis ça va également doubler les peines parce qu'elle nous dit...
05:24 Elle a déposé plainte. Et le gendarme a dit je ne prends pas de plainte. Mais si, c'est pénal. Le gendarme doit prendre la plainte.
05:29 D'ailleurs, ils se sont ravisés. Ils lui ont dit finalement oui, bien sûr, vous venez. C'est pénal. Et c'est même assez grave.
05:33 C'est 3 ans de prison et 45 000 euros d'amende. La nouvelle loi, elle a triplé les peines. Donc bien sûr, c'est pénal.
05:39 - Une loi qui est plus dure, effectivement, avec les squatteurs. Donc depuis un mois, cette femme... Un peu plus d'un mois, cette femme est chez vous.
05:46 - C'est ça. - Et depuis un mois, que se passe-t-il ? Vous n'avez pas accès à votre logement. Vous ne savez pas dans quel état il est.
05:51 - Ça, c'est ça. - Évidemment, on ne vous verse rien. - Évidemment.
05:54 - Et est-ce que vous savez que ça va finir ? - Elle est revenue sur ça. Au mail, elle a proposé. Puis elle se rétracte.
06:00 En fait, nous, dès le lundi, on a contacté tous les services sociaux pour essayer de lui trouver une solution.
06:06 Tous les services sociaux de l'Ordre pour essayer de trouver une solution et un logement adéquat à Stedam.
06:11 On a appelé le journal l'Indépendance. C'est M. Marion qui nous a reçus. Et le lendemain, du coup, vu que l'affaire a été médiatisée, on nous a accepté notre plainte.
06:20 - Mais ça, c'est incroyable. Excusez-moi, Estelle, mais moi, je suis complètement... Je pense que c'est pareil.
06:26 On est quand même extrêmement choqués que les forces de l'ordre refusent de prendre une plainte. Pourquoi ?
06:31 - C'est une erreur du gendarme. Il s'en est aperçu rapidement. Peut-être que la confusion vient du fait que depuis peu de temps, c'est vrai que c'est récent, cette nouvelle loi.
06:37 Même quand on n'est pas rentré par une voie de fait, on est considéré comme un squatteur. Donc peut-être que ce gendarme n'avait pas cette information.
06:43 Il s'est renseigné. Et bien sûr, qu'il en dit, prenez, déposez plainte. C'est d'ailleurs la démarche qu'on doit faire. D'abord, c'est déposer plainte.
06:48 - Estelle, donc vous avez porté plainte. Et maintenant, quels sont les recours que vous avez à votre disposition pour pouvoir faire sortir et expulser cette personne ?
06:57 - De suite, on a contacté notre avocate, donc le cabinet ABAS, madame Sophie Pachec, qui a pris le dossier à main, qui nous a mis en rapport avec lui-ci et qui lui a fait la sommation d'expulsion dès le lendemain.
07:10 Nous sommes passés au tribunal en date du 4 décembre, représentés par notre avocate. La locataire n'est pas venue, ni a été représentée, comme elle nous avait mis dans les messages,
07:26 mais soi-disant, elle avait une avocate et le jugement a été rendu le lundi 11. Voilà. - Et aujourd'hui, vous en êtes où, Estelle ?
07:36 - Et aujourd'hui, l'expulsion est prononcée, sauf qu'il faut encore attendre. En tout cas, la trêve hivernale ne s'appliquera pas, mais il faut attendre que...
07:47 - Que les forces de l'ordre se rendent sur place avec un huissier. C'est ça, comment ça se passe, une expulsion ?
07:51 - Alors en fait, comment ça se passe ? Il y a une procédure qui est bien claire. D'abord, on constate qu'on est squatté, donc on dépose plainte, premièrement, et on prend la plainte.
07:58 Deuxièmement, on doit prouver qu'on est le bon propriétaire. Donc petit conseil, parce que si on se fait squatter son domicile, on n'a pas forcément sous la main les papiers.
08:05 Donc gardez une copie, des photos de votre titre de propriété, de la facture EDF, etc. Ensuite, on doit montrer sur place, donc faire constater le squat, soit par un huissier,
08:16 enfin on dit maintenant commissaire de justice, soit par un policier. Et puis après, qu'est-ce qu'on fait ? On demande au préfet de mettre en demeure les squatteurs de partir.
08:23 Et quand on demande, il a 48 heures le préfet pour le faire, ça va très vite. Et si le squatteur ne part pas, il leur donne l'expulsion.
08:29 - Et comment ça se fait qu'Estelle attende toujours cette expulsion ?
08:32 - Eh bien non, l'expulsion a été prononcée. - Oui, on a bien compris, mais elle est toujours dans les lieux, cette...
08:36 - Parce que c'est une famille avec quatre enfants. Honnêtement, il y a un écart entre la loi et les faits. La loi, elle dit qu'il faut qu'ils partent expulsés.
08:42 Mais vous pensez qu'un préfet va expulser une femme avec quatre enfants bas âge et les mettre sous le pont, sachant qu'il n'y a pas de préjugé ?
08:48 - Il cherche une solution pour les reloger, bien sûr. - Juste une direction, oui.
08:52 - Moi, j'ai une vraie question, maître. C'est qu'on est à quelques mois des Jeux olympiques.
08:56 Il y a plein de gens qui pensent justement mettre leur petit bien sur ce genre de plateforme. Est-ce qu'il faut le faire ou est-ce qu'au contraire, il faut totalement éviter ?
09:02 - Non, il faut le faire. Il n'y a pas de problème. Ce n'est pas non plus... D'abord, des cas de squat, il y en a beaucoup parce qu'on les médiatise.
09:07 Mais enfin, ce n'est pas non plus la majorité. C'est quand même assez rare par rapport à la masse.
09:12 Ensuite, mon conseil, c'est de privilégier les plateformes. Alors pas comme ils ont fait.
09:15 Eux, ils ont pris un site qui met en relation directement le locataire propriétaire. Prenez une plateforme où c'est payé sur la plateforme.
09:21 Parce qu'il y a des assurances en cas de dégradation ou justement de problème. Il y a quand même des assurances.
09:27 Mais ça ne règle pas le problème du squat. Donc ça, c'est un problème qui n'est pour l'instant pas résolu.
09:31 La nouvelle loi, elle a du mieux. Mais comment faire quand quelqu'un ne part pas ?
09:34 Et ils sont très malins parce qu'ils sont conseillés. Et d'ailleurs, il faut comprendre qu'il y a un nouveau délit maintenant.
09:38 Les gens qui conseillent, les associations qui leur expliquent comment faire sont passibles maintenant de 3 550 euros d'amende parce qu'ils ont des conseils.
09:44 On comprend, Maître, qu'aujourd'hui, que la loi va plus vite et que les choses vont dans le bon sens. Néanmoins, ça ne va pas suffisamment vite.
09:49 Alors, je ne le cautionne pas du tout. Mais il se trouve qu'il y a des gens aujourd'hui qui veulent se faire justice eux-mêmes.
09:53 Parce que dès lors qu'on squatte votre bien, à un moment donné, quand la justice est trop lente, il y a des personnes qui vont peut-être former des espèces de micro milices
10:00 et qui vont essayer d'aller déloger les squatteurs eux-mêmes. Et ça va mener à des drames. Il faut que la justice...
10:05 - Vous vous réagissez à celle ? Vous vous réponsez ? - À vous, notre avocate nous a dit, justement, c'est grâce au fait qu'on soit restés tout le temps dans la légalité,
10:12 qu'on n'a pas utilisé la force comme certains nous l'ont conseillée, qu'on n'a jamais fait d'erreur, que la justice a pu être de notre côté.
10:20 - Attention à ça. Et puis on n'a pas le droit non plus d'aller changer les clés de la chaise. - Non, non. C'est un délit.
10:24 - Attention de la serrure. - Ce que je dis est fou, mais c'est son domicile. Elle n'a pas le droit de rentrer dedans. C'est 3 ans de prison, 30 euros d'amende.
10:31 - C'est incroyable. - C'est pourquoi on ne joue pas aux idiots et vous, vous allez squatter votre propre maison.
10:36 - Elle ne peut plus. C'est que la chambre domicile. - Elle a changé les serrures, a priori.
10:39 - Mais elle ne peut plus légalement. On ne peut pas squatter quelqu'un qui a squatté votre logement. Sinon, vous violez son domicile.
10:45 - Quand bien même, vous faites une fausse annonce. - D'ailleurs, cette dame a pris une facture EDF, etc. Donc elle est occupante officielle.
10:49 - C'est incroyable. J'imagine que ça ne va pas très fort, que vous essayez de trouver des solutions. Vous voyez quoi ? À quelle échéance ?
10:56 - On ne sait pas. - Vous attendez ? Vous ne savez pas ? - On ne sait pas. On a perdu 5 kilos chacun avec mon mari. On est dépité. On ne dort plus.
11:03 Heureusement qu'on a le soutien de nos amis, des médias, parce qu'il faut vraiment les remercier. C'est grâce à vous que les choses peut-être avancent.
11:11 Et on ne veut pas que ça arrive aux autres, quoi, parce qu'on se dit que ça ne nous arrivera jamais. Et puis, finalement, c'est tombé sur nous, quoi.
11:18 Donc à quelques jours des fêtes, on est tous les 2 dépités. - Oui, j'imagine que ça, évidemment, ça... Ça vous coûte beaucoup d'argent, ce squat, aussi.
11:28 - Oui. On a engagé des frais d'huissier, des frais d'avocat qui sont importants. La protection juridique ne couvre même pas 10 % des frais engagés. Donc c'est... Voilà.
11:38 - Elle est condamnée à payer les frais de procédure, mais elle est insolvable, évidemment. Donc... - Oui. Donc elle ne paiera pas. Et c'est vous qui dépensez, qui payez les factures,
11:44 qui vont avec d'électricité, généralement. - Non. Allant en électricité, elle l'a mise à son nom. Sur un simple coup de fil, elle a pu mettre le contrat électrique à son nom
11:51 et avoir un justificatif de domicile. Et je tiens à préciser aussi que le député, qui est M. Falcon, de notre circonscription, lui a proposé un rendez-vous
12:01 avec une assistante sociale. Il a essayé de la rappeler, parce qu'elle a décliné ce rendez-vous. Il l'a rappelé plusieurs fois pour essayer de lui trouver une solution.
12:10 - Donc elle n'est pas dans une volonté. Elle n'a pas l'intention de partir. C'est ça que vous êtes en train de dire. - Non. Non.
12:14 - Elle ne fait pas de démarche particulière pour pouvoir quitter votre domicile. Et elle... Bon, pour l'instant, on n'a pas de signes de bonne volonté.
12:23 Le jugement a été à notre faveur, rapide. Et on a un petit espoir. - Bien sûr que vous avez... Mais il faut garder espoir, Estelle.
12:30 Surtout, ne lâchez rien. Ne lâchez rien. On comprend. Merci pour votre témoignage. - Merci.
12:34 - On comprend ce que vous dites ici. Évidemment, ça va s'arranger. Ça va s'arranger, Estelle. Merci beaucoup. Merci à tous ceux qui nous ont vues.
12:42 [Musique]

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