Midi News Week-End (Émission du 16/12/2023)

  • l’année dernière
Thierry Cabannes reçoit les acteurs de l'info du jour, des experts et nos journalistes dans #MidiNewsWE

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Transcription
00:00:00 Il est quasiment midi, bonjour, soyez les bienvenus, je suis très heureux de vous retrouver 12h-14h, c'est Midi News Week-end.
00:00:06 Vous connaissez par cœur ce rendez-vous, deux heures d'informations non-stop avec du témoignage,
00:00:11 et vous verrez, on a certains témoignages très forts dans cette émission, des reportages et des débats,
00:00:15 présentation de l'équipe de grands témoins qui m'entoure dans quelques instants, mais tout de suite le sommaire de notre première heure.
00:00:22 À la une, encore, encore un refus d'obtempérer mortel.
00:00:26 Il s'est produit à Marseille cette nuit, un pilote de scooter qui roulait vite a refusé un contrôle de police.
00:00:31 En fuyant, il a chuté, il est décédé des suites de ses blessures.
00:00:34 On sera avec Rudy Mana, porte-parole Alliance Sud.
00:00:38 L'autre gros titre, oui, l'autre gros titre, c'est la situation entre Israël et le Hamas.
00:00:43 Israël pleure, trois otages tués par erreur à Gaza par ses propres soldats.
00:00:48 On reviendra longuement, bien sûr, sur ce drame.
00:00:50 Comment cela a-t-il pu se produire ?
00:00:52 On sera avec Julien Balloul, ancien porte-parole des réservistes de Tsahal.
00:00:56 On évoquera évidemment l'inquiétude des familles des otages dans un tel contexte.
00:01:01 On sera avec Ariane Tamir, membre d'une famille d'otages retenue par le Hamas.
00:01:06 On sera aussi sur le terrain à Tel Aviv avec Antoine Estève et enfin, à Roldiman,
00:01:10 notre spécialiste des questions internationales sera avec nous.
00:01:14 Et puis, on évoquera également l'enfer, oui, l'enfer vécu par ce couple de burlistes à Évreux.
00:01:19 Ils ont été frappés par des locataires ultra violents qui ne paient ni loyer, ni facture.
00:01:25 Situation totalement ubuesque, l'on va vous raconter avec des images lunaires,
00:01:29 témoignages et reportages d'Orbis News Weekend.
00:01:31 Et puis surtout, on sera en direct avec Ariane Boulan, la burliste victime de cette agression.
00:01:37 Quel drôle de monde !
00:01:38 Et nous sommes pourtant en 2023.
00:01:40 Soyez les bienvenus. Merci de nous accueillir.
00:01:42 Tout de suite, on fait un point sur l'information avec Isabelle Piboulot.
00:01:45 Bonjour Isabelle.
00:01:46 Bonjour Thierry, bonjour à tous.
00:01:48 À la une, vous le disiez, trois otages israéliens tués par erreur hier par Tsaal,
00:01:53 dans le nord de la bande de Gaza.
00:01:55 Benyamin Netanyahou regrette une tragédie insupportable qui plonge Israël dans le deuil
00:02:00 et suscite la colère de la population.
00:02:02 Pour rappel, environ 129 personnes sont toujours retenues par le Hamas.
00:02:07 On voit cela dans les détails avec Clémence Barbier.
00:02:10 Trois Israéliens, otages du Hamas, identifiés par erreur comme une menace par l'armée israélienne.
00:02:18 Ils ont été tués par leur propre armée dans le nord de la bande de Gaza
00:02:21 au cours de combats acharnés.
00:02:23 Nous pensons que les trois Israéliens se sont soit échappés
00:02:28 ou ont été abandonnés par les terroristes qui les retenaient prisonniers.
00:02:32 L'armée israélienne exprime ses profonds regrets face à cette tragédie
00:02:35 et se joint au deuil des familles.
00:02:37 Les corps des victimes ont été rapatriés en Israël.
00:02:42 Ces morts tragiques ont provoqué la colère des familles d'otages
00:02:46 qui se sont massivement rassemblés hier soir devant le ministère israélien de la Défense.
00:02:52 Portrées de proches captifs en main,
00:02:54 elles ont demandé un accord immédiat en vue de leur libération.
00:03:00 C'est une terrible tragédie.
00:03:01 Un accord aurait dû être conclu bien plus tôt
00:03:04 et toutes les vies de ces innocents auraient pu être épargnées.
00:03:08 Nous devons faire tout ce que nous pouvons et à tout prix pour ramener les otages.
00:03:12 Et il est temps que tout le monde descende dans la rue pour se faire entendre.
00:03:18 Le gouvernement israélien dit que les otages sont au premier rang de ses préoccupations
00:03:22 mais cela ne semble pas être le cas.
00:03:25 Selon le site Axio, le chef du Mossad, les services secrets extérieurs israéliens,
00:03:30 doit rencontrer ce week-end le Premier ministre qatari.
00:03:33 La rencontre devrait se porter sur la libération d'otages.
00:03:39 Présent au Conseil européen à Bruxelles hier,
00:03:41 Emmanuel Macron a appelé à un compromis intelligent sur la loi immigration,
00:03:46 un compromis au service de l'intérêt général.
00:03:49 Le président de la République a précisé qu'il tirerait les conséquences
00:03:53 du résultat des négociations en cours avec l'opposition de droite au Parlement.
00:03:57 Clémence Barbier.
00:03:58 Depuis Bruxelles, la pression du chef de l'État sur l'exécutif est maximale.
00:04:03 Un accord doit être trouvé au plus vite pour voter le projet de loi immigration.
00:04:09 Je suis favorable à ce qu'un compromis intelligent soit trouvé
00:04:12 au service de l'intérêt général et du pays
00:04:14 et qu'il nous permette d'avoir un texte qui améliore notre fonctionnement commun
00:04:19 et permet de mieux protéger les Français.
00:04:21 Après son rejet à l'Assemblée,
00:04:23 le texte sera soumis ce lundi à une commission mixte paritaire.
00:04:26 Sept sénateurs et sept députés devront rédiger la version finale,
00:04:30 avec comme base le texte durci par le Sénat, majoritairement à droite.
00:04:35 Il y a un risque en effet très important que si nous ne mettions pas d'accord,
00:04:39 le grand gagnant ne soit ni les Républicains ni la majorité présidentielle,
00:04:43 mais le Rassemblement national, qui ne veut pas de solution,
00:04:46 qui ne veut que des problèmes.
00:04:48 La droite, en position de force, continue d'afficher son intransigence,
00:04:52 notamment sur la régularisation au cas par cas des sans-papiers dans les métiers en tension.
00:04:57 Entre la droite et la majorité, il n'y aura pas d'accord.
00:05:00 Si le texte comporte un droit opposable à la régularisation des clandestins,
00:05:04 ce serait une prime à la fraude et un appel d'air que nous n'accepterons pas.
00:05:08 Pour tenter d'arracher des concessions, même minimes,
00:05:11 la Première ministre recevra des dirigeants républicains demain à Matignon.
00:05:15 Un rendez-vous qui se veut décisif.
00:05:19 Alex Batty doit être rapatrié ce week-end en Angleterre, près de Manchester,
00:05:23 et rendu à sa grand-mère maternelle qui en a la garde.
00:05:26 Disparu en 2017, l'adolescent britannique de 17 ans a été retrouvé dans la région de Toulouse
00:05:32 par un chauffeur-livreur lors de vacances en Espagne avec sa mère, qui n'en avait pas la garde.
00:05:37 Alex Batty aurait décidé de s'échapper.
00:05:39 Sa mère lui avait annoncé son intention de rallier la Finlande.
00:05:43 Et puis dans le reste de l'actualité, l'inflation affecte le budget de Noël des Français.
00:05:49 Entre les cadeaux et les préparatifs, cette année, les ménages prévoient
00:05:53 un budget moyen de 369 euros contre 404 euros l'année dernière.
00:05:58 Les précisions de Mathieu Dewez et Clémence Barbier.
00:06:02 À une semaine de Noël, les premiers achats ont commencé.
00:06:05 Et cette année, en pleine période d'inflation, certains Français ont dû baisser leur budget.
00:06:10 "C'est 60 euros vraiment max, on va dire.
00:06:13 Par rapport à l'année dernière, on était parti plus sur 80-90.
00:06:18 Donc bon, ce qui fait qu'effectivement, ça réduit un peu le choix.
00:06:22 Mais l'important, c'est de faire plaisir."
00:06:25 Faire plaisir à ses enfants tout en imposant des limites,
00:06:28 quitte à répartir les dépenses avec le reste de la famille.
00:06:31 "On a été moins à la dépense, on continue à avoir le magazine des jouets.
00:06:36 Je leur dis d'en choisir deux.
00:06:38 Ils n'ont pas été très gourmands.
00:06:40 Et puis ensuite, on a des idées de gros cadeaux.
00:06:42 Et là, on partage avec les grands-parents et les arrière-grands-parents
00:06:46 pour essayer de répartir un petit peu la charge financière."
00:06:50 Selon une enquête réalisée notamment par la Fédération de l'e-commerce et de la vente à distance,
00:06:55 les Français prévoient un budget moyen de 369 euros contre 404 l'an passé.
00:07:01 Et 83% des personnes interrogées déclarent que l'inflation
00:07:05 aura un impact sur leur achat des fêtes de fin d'année.
00:07:08 Un constat partagé par ce directeur d'un magasin de jouets.
00:07:12 "Par rapport au contexte d'inflation et de baisse de pouvoir d'achat,
00:07:15 les gens vont faire soit un beau produit, un beau cadeau avec une certaine valeur,
00:07:19 ou sinon mettre plein de petits paquets, plein de petits produits avec des prix qui sont plus attractifs."
00:07:27 Moins touchés par l'inflation que l'alimentaire, le marché du jouet reste néanmoins à la traîne,
00:07:31 avec une baisse de 7% des ventes en novembre par rapport à l'an passé.
00:07:36 Un retard qui ne devrait être qu'en partie rattrapé en décembre,
00:07:39 un mois qui génère plus d'un milliard d'euros de chiffre d'affaires.
00:07:45 Comme d'habitude, on se retrouve dans un peu moins de 30 minutes pour un prochain Point Info.
00:07:49 Tout de suite, place à Midi News Weekend avec vous Thierry.
00:07:52 Merci chère Isabelle. On se retrouve dans 30 minutes, le rendez-vous est pris.
00:07:55 Je vous présente tout de suite l'équipe de grands témoins qui m'entourent ce samedi matin.
00:07:59 J'accueille avec beaucoup de plaisir une fidèle verrée locale, chroniqueuse politique.
00:08:02 Soyez la bienvenue.
00:08:04 Joseph Touvenel, directeur de rédaction à Capital Social.
00:08:06 Ça faisait longtemps que je ne l'ai pas vue.
00:08:08 Harold Iman est avec nous, évidemment, notre spécialiste des questions internationales.
00:08:12 Raphaël Stavis, journaliste au Journal du Dimanche.
00:08:14 Soyez le bienvenu.
00:08:15 Nathan Devers et Clivain, soyez le bienvenu.
00:08:17 Un fidèle le samedi, ça me fait plaisir.
00:08:20 Et très heureux de retrouver également Christian Proutot, fondateur du GIGN.
00:08:24 Soyez le bienvenu, mon cher Christian.
00:08:26 Allez, on va débuter notre première heure, si vous le voulez bien, par ce nouveau refus d'obtempérer.
00:08:30 Ça s'est passé à Marseille, cette nuit vers minuit.
00:08:33 Dans le 9e arrondissement, des policiers ont tout simplement voulu contrôler un individu
00:08:37 qui roulait apparemment très vite sur un scooter.
00:08:40 Il a refusé le contrôle, il a perdu le contrôle de son véhicule et il est décédé.
00:08:43 Il est décédé blessure.
00:08:44 Pour faire le point sur ce nouveau refus d'obtempérer à Marseille,
00:08:47 nous sommes avec Rudy Mana, porte-parole de Alliance Sud.
00:08:52 Bonjour Rudy Mana.
00:08:54 Est-ce que vous pouvez nous dire un petit peu plus
00:08:56 comment se sont passées les choses cette nuit à Marseille ?
00:09:00 Et je serais tenté de dire encore et encore un refus d'obtempérer à Rudy.
00:09:05 Oui, comme vous dites Thierry, effectivement, encore un refus d'obtempérer,
00:09:08 encore un drame suite à un refus d'obtempérer.
00:09:12 Alors, ça s'est passé cette nuit à Marseille aux alentours de 0h10.
00:09:16 Des collègues de la BAC Sud de Marseille ont voulu contrôler un scooter
00:09:19 gros cylindré, 650 cm3.
00:09:23 L'individu a pris la fuite, s'est engagé, a pris des risques inconsidérés
00:09:29 dans les rues des quartiers sud de Marseille.
00:09:33 Et malheureusement, en abordant un dodan, il a perdu le contrôle de ce scooter,
00:09:40 provoquant son décès quelques minutes après,
00:09:43 malgré les premiers soins prodigués par les policiers de la BAC Sud.
00:09:50 Je tiens à dire que les policiers intervenants avaient une caméra
00:09:56 à l'intérieur de leur véhicule, une caméra GoPro personnelle, je le rappelle,
00:10:01 et ont filmé la totalité de cette poursuite.
00:10:07 Ils étaient à une distance d'environ 100 mètres quand la victime a chuté au sol
00:10:13 avec ce dodan.
00:10:15 - Boudi, est-ce qu'on en sait un peu plus sur le profil du pilote du scooter ?
00:10:20 - Alors, c'est un individu de 22 ans qui habite les quartiers sud de Marseille,
00:10:25 qui habite la cité La Soude, dans le 9e arrondissement de Marseille.
00:10:30 On n'en sait pas beaucoup plus sur cette victime, sur ce jeune homme.
00:10:36 On sait simplement qu'il semblerait qu'il n'était pas en possession,
00:10:41 il n'avait pas de permis de conduire, le scooter n'était pas assuré,
00:10:45 et il semblerait qu'il était avec une toute petite quantité de stupéfiants sur lui.
00:10:50 Est-ce que c'est le motif pour lequel il n'a pas voulu s'arrêter
00:10:53 suite au contrôle des policiers ?
00:10:55 Si c'est le cas, franchement, c'est triste de perdre la vie pour cela.
00:11:00 Et Thierry, je tiens à juste donner un seul chiffre.
00:11:03 Il n'y a aucune chance qu'il y ait des drames
00:11:08 si tous les individus que l'on veut contrôler s'arrêtent à un contrôle de police.
00:11:14 En fait, il faut tout simplement s'arrêter pour éviter ce genre de drame.
00:11:17 Là, en l'occurrence, c'est celui qui a pris la fuite.
00:11:20 Parfois, ce sont des policiers qui sont blessés,
00:11:22 parfois aussi, ce sont des victimes collatérales, des piétons,
00:11:26 qui peuvent être blessés suite aux risques pris par ces individus.
00:11:30 Merci beaucoup. On voulait faire le point avec vous, évidemment, Rudy,
00:11:34 Mana, Porte-parole Allianz Sud, une petite réaction rapide.
00:11:37 Je n'arrête pas de le dire encore et encore au fil de temps, Péré-Vallée-Lecabre.
00:11:40 Rapidement.
00:11:41 Oui, très rapidement.
00:11:42 Écoutez, il y en a de plus en plus.
00:11:43 Visiblement, le porte-parole est très soucieux de bien disculper
00:11:48 une éventuelle responsabilité de la police
00:11:50 qui n'a l'air absolument pas engagée dans ce cas-là.
00:11:53 Et malheureusement, on a l'air d'être face à un gamin de 22 ans
00:11:58 qui a pris peur, qui s'est enfui.
00:12:01 Et c'est extrêmement dommage parce qu'effectivement,
00:12:04 il n'avait pas de raison suffisamment importante
00:12:08 pour prendre un risque qui s'est révélé vital au bout de l'histoire.
00:12:12 Allez, l'autre gros titre du jour, c'est cette information
00:12:14 que l'on vous donne depuis ce matin à Israël, qui pleure.
00:12:16 Trois otages tués par erreur à Gaza par ses propres soldats.
00:12:20 Une véritable tragédie, évidemment, pour Israël.
00:12:23 On va retrouver tout de suite notre envoyé spécial à Tel Aviv,
00:12:27 Antoine Estève. Bonjour Antoine, merci d'être présent dans VNews The Weekend.
00:12:32 Est-ce qu'on en sait un petit peu plus sur les conditions
00:12:34 dans lesquelles ces trois otages ont été tués, Antoine ?
00:12:37 Eh bien, ces trois hommes ont été identifiés comme des cibles.
00:12:43 C'est ce qu'affirme le porte-parole de l'armée dans un communiqué.
00:12:46 Ce sont les mots utilisés très durs pour expliquer
00:12:49 ce qui a pu se produire dans cette rue au nord de Gaza.
00:12:52 Hier, d'après plusieurs sources proches du dossier,
00:12:53 les trois hommes avaient essayé de s'échapper de leur ravisseur
00:12:57 d'un tunnel, d'après nos informations détenues par le Hamas.
00:13:00 Une enquête militaire a de suite été ouverte,
00:13:02 comme vous pouvez l'imaginer, pour comprendre les circonstances précises
00:13:05 pour les familles des otages qui continuent à manifester
00:13:07 ici à Tel Aviv tous les jours.
00:13:09 C'est un drame de plus, un drame très important
00:13:11 et surtout un drame qui apporte beaucoup de questions
00:13:14 en ce moment ici en Israël.
00:13:16 Vous imaginez que le Premier ministre a voulu répondre,
00:13:19 lui aussi, hier soir et dans un communiqué,
00:13:20 il a affirmé laconiquement "nous apprendrons de ces leçons".
00:13:24 Antoine, on l'a appris également ce matin, de nouvelles négociations
00:13:28 vont avoir lieu pour potentiellement libérer de nouveaux otages.
00:13:32 C'est encore à prendre au conditionnel,
00:13:34 mais c'est une information qui circule.
00:13:36 Effectivement.
00:13:37 Effectivement, c'est ce que demandent aussi les familles de victimes
00:13:43 et d'otages qui continuent à manifester.
00:13:45 D'ailleurs, une manifestation est encore prévue sur la place des otages
00:13:48 en face du musée, ce soir à Tel Aviv, pour soutenir justement
00:13:50 ceux qui sont encore enfermés à l'intérieur de Gaza
00:13:53 et détenus par le Hamas.
00:13:54 Et vous le disiez, c'est très important, effectivement,
00:13:57 que tout le monde, aujourd'hui, accepte qu'il y aura peut-être
00:14:01 des négociations à venir.
00:14:02 Et ces informations ont filtré, effectivement, ce matin,
00:14:05 avec une réunion tripartite possible pendant le week-end
00:14:08 entre le Qatar, l'Égypte et Israël.
00:14:11 Un émissaire du Mossad, d'après une agence de renseignement ici,
00:14:13 serait même déjà parti rencontrer un émissaire qatari, justement, en Europe.
00:14:18 Merci beaucoup pour ces précisions, Antoine Estèf,
00:14:20 qui est notre envoyé spécial à Tel Aviv.
00:14:22 Nathan, deviens une petite réaction.
00:14:25 C'est un véritable drame pour Israël, évidemment.
00:14:27 C'est un drame absolu.
00:14:29 Le premier drame, déjà, c'était que les opérations militaires israéliennes
00:14:34 à Gaza n'avaient pas permis de retrouver des otages,
00:14:37 à part une otage qui avait été libérée dans les premiers jours,
00:14:40 premières semaines de cette guerre.
00:14:43 Sinon, dû à la faiblesse, probablement, de la situation de renseignement,
00:14:47 dû à la difficulté du terrain, on en parle souvent,
00:14:50 il y a cette humiliation, en quelque sorte,
00:14:53 que cette guerre n'a pas permis d'avoir cet objectif.
00:14:56 Mais là, le traumatisme est encore une fois renforcé,
00:15:00 multiplié, multiplié parce que, bon, vous l'avez dit,
00:15:04 vous avez expliqué que c'est des soldats israéliens qui se sont trompés
00:15:07 et qu'ils ont identifié ces otages comme des cibles,
00:15:10 multiplié aussi parce que, on l'a vu, ça multiplie les critiques
00:15:15 sur le mode, vous voyez bien qu'Israël avait tendance
00:15:19 à définir des cibles de manière un peu indiscriminée,
00:15:23 en ne faisant pas toujours la part des choses,
00:15:25 entre ceux qui sont du côté des civils et ceux qui sont des terroristes.
00:15:30 Moi, j'aimerais juste faire une remarque, c'est que je trouve que dans cette histoire,
00:15:32 alors évidemment, Israël est une démocratie,
00:15:36 qui s'honore à parler de ce problème en toute transparence,
00:15:39 il n'y a pas eu de mensonge, ils ont bien dit que c'était eux qui étaient responsables,
00:15:41 mais enfin, je trouve la réaction de M. Netanyahou,
00:15:44 éminemment, vous avez utilisé le mot laconique, on pourrait dire insuffisante.
00:15:48 – Nous sommes avec Julien Ballou, l'ancien journaliste
00:15:51 et ancien porte-parole des réservistes de Tsaïl.
00:15:53 Bonjour Julien Ballou, je voulais absolument vous avoir dans "Mini News Weekend".
00:15:56 Déjà, quelle est votre première réaction
00:15:59 suite à cette annonce de ces trois otages tués ?
00:16:05 – Écoutez, je suis vraiment près de la place des Ingolfes à Tel Aviv,
00:16:08 où il y a des photos en permanence des otages et des bougies
00:16:12 depuis le pogrom du 7 octobre,
00:16:14 et il y a une manifestation qui est prévue ce soir à Tel Aviv,
00:16:17 un peu plus loin, près du musée de Tel Aviv,
00:16:19 on a appelé ça la place des otages.
00:16:21 Je pense que ce soir il y aura beaucoup de monde,
00:16:23 il y aura sommement tous les samedis soir,
00:16:25 mais je crois que ce soir il y aura encore plus de monde que d'habitude,
00:16:28 parce que je pense qu'il y aura un avant et un après.
00:16:31 Depuis le début de la guerre, si vous voulez, il y a un dilemme,
00:16:33 est-ce qu'il faut d'abord frapper le Hamas ou d'abord libérer les otages ?
00:16:36 Est-ce que taper sur le Hamas permettra de libérer les otages à un moindre prix ?
00:16:41 C'est vraiment un débat, un dilemme depuis le début,
00:16:44 et là les familles des otages qui sont encore sur place disent
00:16:47 "si on continue comme ça, on ne va récupérer que des cadavres, que des corps".
00:16:51 Il y a eu une manifestation spontanée d'ailleurs hier soir,
00:16:54 et je pense que ce soir il y aura beaucoup de monde,
00:16:56 parce qu'on est déjà au 71ème jour de la guerre,
00:16:59 et les familles disent "regardez ce qui se passe,
00:17:02 ils vont tous mourir si on ne se dépêche pas".
00:17:03 Et c'est vrai que ces derniers jours, au-delà de cet incident qui est terrible,
00:17:07 Israël a retrouvé plusieurs cadavres d'otages dans la botte de Gaza,
00:17:11 et les familles disent "n'attendez pas plus".
00:17:13 "N'attendez pas plus" et je crois que ce soir il y aura beaucoup de monde à la manifestation.
00:17:16 On reste avec nous quelques instants encore,
00:17:18 Julien Baloul, vous souhaitiez réagir, Joseph Thounel ?
00:17:20 Oui, parce qu'à la fois on comprend l'inquiétude, la crainte, l'angoisse des familles d'otages.
00:17:25 On sera avec des familles d'otages dans quelques instants.
00:17:27 Mais il ne faut pas oublier, Nathan nous a dit tout à l'heure le premier drame,
00:17:30 et je trouvais que tu allais sur le second, le premier drame,
00:17:34 c'est qu'un mouvement terroriste barbare et sadique a enlevé des otages.
00:17:39 La première responsabilité de la vie des otages, c'est ceux qui ont enlevé.
00:17:44 Après ce qui s'est passé exactement, je n'en sais rien,
00:17:46 je crois que personne ne sait très exactement, c'est un drame.
00:17:49 Je comprends l'inquiétude, je comprends la colère,
00:17:51 mais les premiers responsables, c'est ceux qui ont pris les otages.
00:17:55 Et s'ils veulent qu'on arrête ce qui se passe à Gaza,
00:17:58 ils rendent tous les otages et ce sera terminé.
00:18:00 - Juste quelques chiffres, on est à 22 otages tués aujourd'hui,
00:18:05 avec les trois qui ont été tués par TSAHAL,
00:18:07 et il en reste 129 en captivité, il n'y en a que 110 qui ont été libérés.
00:18:11 Donc on voit bien l'enjeu de ce qui est en train de se passer.
00:18:14 Il y a un autre chiffre que j'ai trouvé intéressant,
00:18:16 c'est qu'on a 119 soldats israéliens qui ont été tués
00:18:20 depuis le début de l'opération terrestre, et 23 par dommage collatéral.
00:18:25 Donc 23 par dommage collatéral, soldats israéliens.
00:18:28 Donc en fait, ce que ça dit, c'est que la difficulté
00:18:32 dans laquelle sur une opération terrestre,
00:18:35 de cibler les bonnes personnes au bon moment,
00:18:38 moi je ne crois pas une seconde que les Israéliens aient voulu
00:18:40 descendre des otages, c'est sûr que non.
00:18:42 Il n'y a aucune possibilité qu'ils aient voulu ça,
00:18:45 mais on est dans une guerre extrêmement compliquée,
00:18:47 parce qu'on est au corps à corps.
00:18:50 Vous savez, la majorité de TSAHAL, ce sont des réservistes,
00:18:53 ce sont des jeunes qui sont revenus exprès,
00:18:55 ils ont aussi peur, ils sont à craindre
00:18:57 dans l'immédiateté de la réaction.
00:19:00 Et voilà, je trouve que ces chiffres parlent en eux-mêmes.
00:19:03 Julien Ballou, le Premier ministre israélien a aussitôt
00:19:05 regretté évidemment cette insupportable tragédie,
00:19:08 tout l'État d'Israël est dans le deuil,
00:19:10 et on le sait, vous l'avez évoqué, la famille des otages,
00:19:13 met une certaine pression évidemment sur le Premier ministre israélien.
00:19:18 Oui absolument, je vais vous le montrer,
00:19:19 puisque je vous parlais tout à l'heure de cette baisse d'Ingolp,
00:19:21 je vais tourner ma caméra dans l'autre sens,
00:19:24 pour vous montrer un petit peu cette place d'Isengor,
00:19:27 pour vous montrer de quoi il s'agit.
00:19:28 En fait, les otages nous accompagnent,
00:19:31 il y a des photos partout en ville,
00:19:33 il y a ce genre de posters,
00:19:36 de flyers pour nous rappeler le sort,
00:19:38 partout où on va en ville, il y a les photos des otages,
00:19:42 vous le voyez, avec les noms,
00:19:44 ça nous hante, ça nous accompagne
00:19:48 pour vraiment vous rappeler le sort,
00:19:50 partout, partout, partout, partout en ville,
00:19:52 des posters pour nous rappeler tous les noms,
00:19:55 tous les sorts des otages pour qu'on n'oublie personne,
00:19:57 et pour vraiment que le sujet ne descende pas,
00:20:00 ne parte pas de l'ordre du jour,
00:20:02 pour pas qu'on les oublie, pour pas qu'on s'habitue à leur absence,
00:20:05 et pour mettre pression en permanence sur le gouvernement israélien.
00:20:08 Et donc, vous voyez, ça c'est la place d'Ingolp,
00:20:10 pendant les premiers jours, pendant les premières semaines de la guerre,
00:20:12 il y avait ici plein plein de bougies,
00:20:13 c'était plus un endroit de deuil,
00:20:15 et il y a l'autre place que je vous disais,
00:20:17 le place du musée de Tel Aviv,
00:20:19 qui s'appelle la place d'import des otages,
00:20:21 où les familles se réunissent en permanence,
00:20:22 et je vous le disais ce soir, je pense qu'il y aura un grand rassemblement.
00:20:25 – Merci beaucoup pour votre témoignage, Julien Balloul,
00:20:28 je rappelle que vous êtes l'ancien porte-parole des réservistes de Tsaal,
00:20:30 Nathan Devers, vous connaissez cette place.
00:20:33 – Oui, je voulais juste dire que les images que montrait Julien Balloul,
00:20:35 elles sont très importantes, parce que la place d'Izengoff,
00:20:37 quelques semaines avant le 7 octobre,
00:20:40 c'était un lieu où il y a eu des affrontements politiques et civiques,
00:20:43 assez importants, le jour du grand pardon,
00:20:45 entre, je dis pour aller un peu vite, les laïcs ou les progressistes,
00:20:48 et des orthodoxes.
00:20:50 – Et voyez-vous ce que nous montre ici Julien Balloul,
00:20:52 c'est là que c'est quelque chose qui permet
00:20:54 de comprendre spécifiquement ce qui se joue,
00:20:57 c'est que cette place, qui était l'incarnation,
00:20:59 vraiment, du lieu des manifestations, du lieu de la division démocratique,
00:21:02 aujourd'hui, elle est devenue un lieu de recueillement,
00:21:05 de silence, d'espérance et de deuil en même temps,
00:21:07 et un lieu qui est presque en deçà de la politique.
00:21:09 Alors en effet, dans les traumatismes qui ont été vécus par Israël le 7 octobre,
00:21:13 il y a beaucoup de traumatismes qui rappellent la mémoire juive,
00:21:15 les pogroms, la Shoah, etc.,
00:21:17 la question des otages est le traumatisme typiquement israélien.
00:21:19 C'est Guyla Chalit, c'est la série "Homer, ratoufime"
00:21:23 qui a donné "Homeland" et qui est très célèbre,
00:21:25 c'est la série même "Foda" qui en parle,
00:21:26 et c'est une question vraiment israélienne,
00:21:28 et là, il n'y a aucune jurisprudence en quelque sorte,
00:21:31 sinon des dilemmes éthiques qui sont des dilemmes insurmontables.
00:21:35 Faut-il négocier dès le début en se défendant moins
00:21:40 contre une attaque terroriste ?
00:21:42 Donc dans les deux cas, c'est des dilemmes qui,
00:21:45 du point de vue même de la philosophie utilitariste,
00:21:47 font penser au dilemme du tramway,
00:21:48 mais en version x1000.
00:21:50 Raphaël Sain, dans quelques instants,
00:21:51 on sera avec une famille d'otages,
00:21:53 mais on se met à la place des familles d'otages.
00:21:55 Il y a eu cet otage français,
00:21:57 plus les trois otages israéliens,
00:22:00 quatre morts en deux jours.
00:22:03 On s'imagine l'angoisse et le stress de ces familles déjà énormes.
00:22:07 Oui, on imagine aisément cette angoisse
00:22:13 et la pression qu'elles subissent jour après jour
00:22:17 de ne pas avoir de nouvelles,
00:22:18 de ne pas savoir s'ils sont encore seulement en vie.
00:22:21 Il faut rappeler que cet otage français
00:22:23 dont on a appris la mort il y a deux jours,
00:22:26 on était sans nouvelles de lui.
00:22:28 Est-ce qu'il est mort tout récemment
00:22:30 ou est-ce que c'était plusieurs jours ?
00:22:33 C'est pour ces familles insupportable.
00:22:35 Je voudrais juste revenir sur ce que Nathan a pu dire au tout début
00:22:39 en disant qu'Israël, dans la bande de Gaza,
00:22:42 tirait de manière indiscriminée,
00:22:44 notamment à Gaza Nord.
00:22:45 Peut-être, mais il faut rappeler aussi
00:22:47 qu'Israël, Tsahal, a demandé aux populations civiles
00:22:51 de quitter Gaza Nord.
00:22:54 Et donc, ceux qui restent sont perçus,
00:22:56 j'imagine en tout cas aux yeux de Tzahal,
00:22:58 comme des forces combattantes.
00:23:01 Ça n'enlève pas le fait que ce drame,
00:23:04 cette tragédie qu'ils viennent de subir
00:23:07 avec cette perte des trois otages,
00:23:08 est insupportable et pour Tzahal
00:23:10 et pour la population israélienne.
00:23:12 Mais il y a cette question,
00:23:14 est-ce que les gens qui restent dans Gaza
00:23:17 et notamment dans la partie nord de Gaza
00:23:19 sont des combattants du Hamas ?
00:23:22 Ou est-ce qu'il reste encore des civils ?
00:23:25 Ça, je vais dire qu'aujourd'hui, je n'en sais rien.
00:23:28 Christian Gouteau, je vais vous donner la parole dans quelques instants
00:23:30 parce que nous sommes avec Ariane Tamir.
00:23:32 Bonjour Ariane Tamir, vous êtes en Israël,
00:23:35 votre famille attend encore des nouvelles de Tal Shoham,
00:23:38 kidnappée au kiboutz de Béry.
00:23:40 Quelle est votre réaction ?
00:23:42 On imagine aisément votre stress, votre angoisse
00:23:45 et je mesure encore mes mots.
00:23:48 Oui, c'est inimaginable parce qu'on a quand même
00:23:53 une femme qui dansait le mari,
00:23:55 deux petits enfants dansaient le père
00:23:58 et on ne peut rien leur dire.
00:24:00 Évidemment, le temps presse, c'est ça qu'on se dit,
00:24:03 ils vont rentrer tous morts à la fin.
00:24:05 C'est une torture un peu longue déjà quand même.
00:24:12 Ce qui est arrivé entre angoisse et espoir,
00:24:16 je serais tentée de dire Ariane.
00:24:19 On comprend très bien que dans les guerres,
00:24:22 on nous explique que ce sont des choses qui arrivent d'abord
00:24:26 dans l'armée, oui, des tirs croisés avec des otages.
00:24:31 C'est horrible, enfin c'est inimaginable.
00:24:33 Maintenant, bien entendu, ce ne sont pas les soldats
00:24:36 qui ont tiré qui sont responsables.
00:24:40 En vrai, parce qu'en effet, ils sont dans la peur du piège.
00:24:46 Mais c'est une faible consolation, vraiment.
00:24:49 On se dit, il faut les tirer de là le plus rapidement possible.
00:24:53 Je ne sais pas, je ne pourrais pas dire quel que soit le prix,
00:24:55 c'est impossible de dire ça.
00:24:56 Ce n'est pas une famille qui a des otages
00:24:58 de répondre à ce genre de questions.
00:25:00 Mais oui, on est dans l'angoisse constamment.
00:25:05 Et tous les jours, tous les jours, Julien Ballou nous le disait,
00:25:08 tous les jours, les familles d'otages,
00:25:10 manifestent, certains même veulent entamer des rêves de la faim
00:25:13 pour mettre la pression sur le gouvernement israélien.
00:25:18 De nouveau, les familles d'otages font ce qu'elles pensent faire.
00:25:23 On a l'impression que ça a aidé, peut-être, à obliger à la négociation
00:25:27 pour les premiers otages.
00:25:29 Et maintenant, c'était peut-être aussi une illusion,
00:25:32 parce que maintenant, la guerre est tellement...
00:25:35 On ne voit pas trop ce qui va arrêter.
00:25:37 On comprend l'idée qu'il faut éradiquer le hamas,
00:25:41 même si ça a l'air plus compliqué à faire qu'à dire.
00:25:46 Je veux dire, ce n'est pas les familles d'otages qui décident, malheureusement.
00:25:49 Elles peuvent être que, comment dire,
00:25:52 manifester leur présence et toujours et toujours qu'on ne les oublie pas, bien sûr.
00:25:56 Mais plus que ça, je ne suis pas très optimiste.
00:26:01 Merci beaucoup, Ariane Tamir.
00:26:02 Merci d'avoir accepté d'apporter votre témoignage dans de telles conditions,
00:26:06 évidemment, dans Minidews Weekend.
00:26:08 Merci beaucoup et bon courage.
00:26:09 On pense très fort à vous et à tous ces otages, évidemment.
00:26:12 Christian Poutot.
00:26:14 Moi, je suis furieux.
00:26:15 Je suis furieux parce qu'en nouvant depuis le début de cette opération,
00:26:18 qui était sûrement nécessaire, mais pas comme elle était faite,
00:26:21 que le renseignement a tout résolu.
00:26:24 La preuve que non, puisqu'on se retourne dans une situation où des forces spéciales,
00:26:29 et même si Valérie, je la rejoins, en particulier sur les soldats
00:26:33 qui ont été tués par leurs propres camarades,
00:26:37 sont peut-être pour la plupart des réservistes,
00:26:39 ceux qui sont là, c'est le TSAL qui le dit, ce sont les forces spéciales.
00:26:45 S'il y avait eu trois morts au lieu des otages qu'avaient été des Palestiniens,
00:26:51 on ne l'aurait pas su, sans armes.
00:26:53 Là, on a trois morts qui, manifestement, ne pouvaient pas avoir d'armes.
00:26:58 La confusion telle qu'elle a été faite au niveau militaire du terrain
00:27:03 prouve la fébrilité des forces.
00:27:05 Et elle prouve, ce que l'on dit depuis le début,
00:27:07 que c'est un combat qui n'aura pas d'issue.
00:27:10 Or, ce qui est en train de se passer,
00:27:13 je voudrais rappeler que le franco-israélien,
00:27:17 on ne sait pas dans quelles conditions ils ont retrouvé son cadavre,
00:27:19 et de quelle manière il est mort.
00:27:21 Donc je pense qu'effectivement,
00:27:24 si on peut dire qu'à un moment, la peine, la douleur peut conduire à quelque chose,
00:27:29 j'espère avec la force des familles qui sont dans le drame avec leurs otages,
00:27:35 Israël, et en particulier Netanyahou, finira par accepter d'aller à une négociation.
00:27:40 Parce qu'il n'y a pas d'issue militaire.
00:27:42 Moi, je le dis, je l'ai dit et je le redis.
00:27:45 Une phrase rapide avant de donner la parole à Raoul Limane.
00:27:47 C'est très fort ce que vous êtes en train de dire.
00:27:48 Je voudrais rajouter que les règles d'engagement de l'armée française
00:27:51 sont très différentes.
00:27:52 C'est-à-dire qu'on a l'impression que ce qui se passe là-bas en Israël
00:27:55 ne pourrait pas...
00:27:56 Ça serait assez différent, en tout cas, si c'était des soldats français.
00:28:00 Je peux vous dire que ça conduira au tribunal militaire.
00:28:03 Alors, pour être totalement complet,
00:28:06 Raoul Limane, notre spécialiste des questions d'attention,
00:28:08 elle est avec nous, Raoul, le conseiller diplomatique de Joe Biden,
00:28:11 étant tourné au Proche-Orient.
00:28:13 Il aurait commencé à négocier une réduction des bombardements israéliens.
00:28:17 Quel peut être le contenu de cette négociation, Raoul ?
00:28:22 Oui, il est en train de parler du sujet tabou,
00:28:25 c'est-à-dire réduiser les bombardements
00:28:29 afin d'arriver à une cessation des bombardements.
00:28:33 Et Joe Biden a donné le la à Washington
00:28:35 en disant que cela commençait à être insupportable.
00:28:38 Et donc, son conseiller diplomatique fait sa tournée,
00:28:41 est allé voir Netanyahou et tous les dirigeants israéliens.
00:28:45 Puis, il est allé voir Mahmoud Abbas, comme vous voyez sur l'image.
00:28:49 Et il a dit à Mahmoud Abbas, votre autorité palestinienne,
00:28:51 on va la refaire parce qu'elle est, entre parenthèses,
00:28:54 c'est moi qui le dis, complètement nulle.
00:28:59 Elle ne plaît pas à la population, elle ne livre pas ce qu'il faut,
00:29:02 il y a de la corruption.
00:29:03 Donc, il dit, on va garder la solution des deux États
00:29:06 avec l'autorité palestinienne, mais sous-entendu sans vous.
00:29:09 Mais comme Mahmoud Abbas est très âgé,
00:29:13 il ne résisterait probablement pas tellement à cette idée.
00:29:16 Mais surtout, Sullivan avait dit, aux Israéliens,
00:29:19 vous allez faire baisser.
00:29:21 Et ils ont commencé un calendrier, un échéancier
00:29:26 de la baisse des bombardements.
00:29:28 Et tout de suite, Netanyahou a dit, non, on n'arrête rien.
00:29:31 Mais en fait, il va arrêter parce qu'il n'est pas seul dans son cabinet.
00:29:34 Il y a beaucoup de pôles de pouvoir dans ce cabinet.
00:29:39 Et donc, les Américains commencent à faire quelque chose
00:29:41 qui peut faire bouger les lignes.
00:29:43 Merci pour toutes ces précisions, mon cher Harold.
00:29:46 On remarque une première pause dans ce Minute News The Weekend.
00:29:48 Je crois qu'on a été assez complet sur cette tragédie
00:29:51 en Israël, sur la bande de Gaza.
00:29:53 Restez bien avec nous puisqu'on va vous raconter
00:29:55 une drôle d'histoire juste après.
00:29:57 Ce couple de buralistes, victimes de leur locataire.
00:30:00 Et on sera en direct avec cette épouse du buraliste
00:30:05 qui a été frappée devant ses enfants.
00:30:08 Je le disais en sommaire, quelle drôle d'époque.
00:30:10 Nous sommes en 2023, bientôt en 2024.
00:30:13 Restez avec nous, ça se passe sur CNews.
00:30:18 Il est un peu plus de 12h30.
00:30:19 Merci de nous accueillir chez vous.
00:30:21 Problème très chargé pour ce Minute News The Weekend.
00:30:23 On fait un tour de l'information avec Isabelle Piboulot.
00:30:26 Rebonjour Isabelle.
00:30:27 Une enquête ouverte après un refus d'obtempérer
00:30:32 dans le 9e arrondissement de Marseille.
00:30:35 Un homme de 22 ans est mort la nuit dernière
00:30:37 après un accident de scooter.
00:30:39 En tentant d'échapper à la police,
00:30:40 l'individu a perdu le contrôle de son engin sur un dodane
00:30:44 éjecté au sol.
00:30:44 Il est décédé sur place vers 1h du matin.
00:30:47 Malgré les premiers soins apportés par les forces de l'ordre,
00:30:50 l'homme était connu des services de police.
00:30:53 Trois otages israéliens tués par erreur hier par Tsaal,
00:30:56 dans le nord de la bande de Gaza.
00:30:58 Alors que 129 personnes sont toujours retenues par le Ramas,
00:31:01 selon le site Axios, le chef du Mossad doit rencontrer
00:31:05 ce week-end le Premier ministre Qatari.
00:31:08 L'échange doit porter sur une seconde phase de trêve
00:31:10 afin de permettre une nouvelle libération d'otages.
00:31:13 Et puis cette question, les étrangers non-européens
00:31:16 doivent-ils avoir les mêmes droits sociaux
00:31:18 que les citoyens français ?
00:31:20 Selon un sondage CSA pour CNews, 73% des sondés estiment que non.
00:31:26 Les sympathisants de droite s'y opposent très largement.
00:31:29 À gauche, une majorité d'électeurs sont du même avis,
00:31:32 excepté ceux de la France insoumise.
00:31:34 Seuls 27% estiment être favorables à une priorité aux Français
00:31:37 pour l'acquisition des droits sociaux.
00:31:39 Merci beaucoup Isabelle, on vous retrouve dans 30 minutes.
00:31:44 Allez, je vous représente l'équipe de grands témoins
00:31:45 qui m'entourent en ce samedi matin.
00:31:47 Valérie Lecabre, Joseph Touvenel, Raphaël Stainville,
00:31:49 Christian Proutot, Nathan Devers.
00:31:52 Allez, l'autre grosse information de ce samedi,
00:31:56 c'est cette drôle d'histoire.
00:31:58 Ce calvaire vécu par un couple du Burenlist à Évreux,
00:32:02 Aurélie et Bruno ont souloué l'appartement
00:32:05 situé au-dessus de leur bar Tabac.
00:32:06 Seulement voilà, depuis septembre, les locataires
00:32:09 ne paient plus leur loyer ni aucune de leurs factures.
00:32:11 Et pire encore, ils se montent particulièrement violents.
00:32:14 On va parler de ça dans quelques instants,
00:32:15 on sera avec Aurélie et Boulan qui vont nous raconter
00:32:18 cette dramatique histoire.
00:32:20 Mais d'abord, le rappel des faits avec Raphaël Lasreg
00:32:23 et le récit de Michael Dos Santos.
00:32:25 Alors que le Burenlist demande au fils de la locataire
00:32:30 de fermer le portail de la maison, la situation dégénère.
00:32:34 - Viens t'en prendre toi !
00:32:37 - Accrèce la parole à mon fils !
00:32:40 Incontrôlable, la mère de famille assène deux coups de poing
00:32:43 en campagne de Bruno.
00:32:44 Âgés de 6 ans et demi, les enfants du couple,
00:32:47 choqués de voir leur mère, le visage en sang,
00:32:49 se réfugient chez des voisins.
00:32:51 - Arrêtez !
00:32:52 - Le mec, il va sauter !
00:32:54 - Il va brûler la bouche !
00:32:56 Une semaine après les faits, Aurélie en garde encore
00:32:59 les stigmates.
00:33:00 Les agresseurs, eux, continuent d'agir en toute impunité.
00:33:03 - Il repasse, il repasse.
00:33:05 - En disant à ma femme, salut, t'es belle.
00:33:07 - Loyer impayé, agression, acte de vandalisme,
00:33:10 le couple vit un enfer depuis l'arrivée de cette famille
00:33:13 l'année dernière, date à laquelle Aurélie et Bruno
00:33:16 les ont accueillis comme sous-locataires.
00:33:18 - Des bruits à toute heure du jour et de la nuit,
00:33:21 des machines à laver à n'en plus finir.
00:33:23 Les voisins nous alertent pour nous signifier toutes ces gênes,
00:33:26 notamment celle du barbecue qui a failli mettre le feu
00:33:30 dans l'appartement d'une de nos voisines quand même.
00:33:33 Les troubles vont crescendo, donc ça ne s'arrête plus
00:33:36 seulement au voisinage, ils nous détériorent notre voiture,
00:33:39 notre mobilier de surface commerciale en extérieur.
00:33:42 - Commerçants, anonymes, voisins, les marques de soutien
00:33:45 se multiplient depuis l'agression.
00:33:47 - Une honte ce genre de comportement,
00:33:49 dans quel monde on vit aujourd'hui ?
00:33:51 - Pas dans la jungle, il y a une loi, on doit la respecter.
00:33:54 - Une plainte pour coups et blessures a été déposée,
00:33:56 les précédentes ont été classées sans suite.
00:33:58 La mairie d'Everelle ne trouve aucune solution de relogement
00:34:01 à l'heure de l'attrêve hivernale.
00:34:03 - Nous sommes avec Aurélie et Boulan,
00:34:06 qu'on a vu dans le reportage.
00:34:08 Bonjour Aurélie, merci d'avoir accepté de témoigner
00:34:11 avec nous tous.
00:34:13 Première question, comment allez-vous ?
00:34:16 - Mal, très mal.
00:34:19 Nous vivons dans la torpeur permanente,
00:34:22 et encore il y a quelques minutes,
00:34:25 nos locataires rentrent chez eux, devant nos clients,
00:34:28 et ne referment toujours pas la grille
00:34:31 pour sécuriser notre établissement.
00:34:34 Ils nous disent que ce n'est pas la peine de fermer
00:34:36 puisque la famille doit arriver.
00:34:38 À quoi devons-nous nous attendre dorénavant ?
00:34:42 - Ce qui est terrible, c'est qu'on voit les marques
00:34:45 sur vos visages de cette agression,
00:34:47 et cette agression s'est déroulée en plus devant vos enfants.
00:34:50 - Oui, tout à fait, mes enfants ont été les premiers témoins
00:34:54 de l'agression violente à notre égard,
00:34:57 à mon mari et à moi-même.
00:34:59 Comme nous le voyons dans la séquence,
00:35:02 ils sont apeurés, ils pleurent dans tous les sens,
00:35:04 ils supplient quelqu'un d'appeler la police.
00:35:07 Mes enfants sont très choqués par une telle violence à l'étalage,
00:35:12 ils sont traumatisés.
00:35:14 Heureusement pour eux, les grands-parents sont là
00:35:16 pour les accompagner et les sécuriser.
00:35:19 Mais nous ne pouvons pas nous permettre de continuer
00:35:22 à vivre dans une peur telle que celle que nous vivons actuellement.
00:35:27 - Ce qui est incroyable aussi Aurélie, c'est qu'en fait,
00:35:30 il y a eu cette agression excessivement violente,
00:35:32 et malheureusement on voit les traces sur vos visages,
00:35:35 et en fait les locataires ont regagné le logement
00:35:39 et continuent de vous narguer,
00:35:42 et il ne se passe rien en fait, il ne s'est rien passé ?
00:35:45 - Non, il ne s'est rien passé à ma connaissance.
00:35:49 Ils continuent à vivre comme si de rien n'était,
00:35:51 ils vont à Eden à leur guise,
00:35:54 ils continuent à vivre leur petite vie de famille
00:35:58 tranquillement au-dessus de notre tête,
00:36:01 et pour nous rien n'avance, rien ne bouge,
00:36:04 la situation s'envenime.
00:36:07 - Je suppose que vous avez évidemment déposé plainte,
00:36:10 quelle est la réaction de la mairie de votre commune ?
00:36:14 Est-ce qu'on vous vient en aide, ou il ne se passe rien ?
00:36:18 Mais rien ?
00:36:21 - Le 13 novembre dernier, M. le maire s'est déplacé chez nous
00:36:25 pour nous apporter son soutien,
00:36:28 et nous dire qu'il nous accompagnerait,
00:36:30 et à cela il a dépêché une personne du service de proximité
00:36:34 pour nous aider dans cette entreprise,
00:36:37 une personne charmante qui s'exerce à la tâche
00:36:40 et qui fait ce qu'elle veut.
00:36:42 Malheureusement, les moyens pour eux sont limités,
00:36:46 ayant déposé plusieurs plaintes,
00:36:48 la justice doit suivre son cours
00:36:50 et doit prendre la mesure des actes,
00:36:53 et c'est plus après la justice que nous attendons des réponses,
00:36:58 puisque pour le moment, M. le maire ne trouvant qu'une solution de relogement
00:37:02 se retrouve plus ou moins pieds et poings liés,
00:37:05 et pour nous c'est un enfer.
00:37:08 - Et surtout, c'est qu'on n'a pas le droit de les expulser ?
00:37:12 - L'attrait vivernal vient gangréner le fait de vouloir les expulser, effectivement.
00:37:18 - Psychologiquement parlant, comment allez-vous là ?
00:37:21 Comment travailler dans de telles conditions,
00:37:23 sachant que vos agresseurs sont au-dessus de chez vous ?
00:37:27 C'est totalement lunaire,
00:37:30 et les téléspectateurs qui nous regardent,
00:37:32 et je fais réagir mes grands témoins du jour,
00:37:35 mais personne ne peut comprendre.
00:37:38 - Si nous trouvons la force de nous lever le matin et travailler,
00:37:43 c'est avant tout et pour tout pour pouvoir nourrir nos enfants,
00:37:46 également pour pouvoir rester au service de nos clients
00:37:49 qui nous témoignent toute leur affection,
00:37:51 qui nous témoignent leur soutien,
00:37:54 et nous ne pouvons pas nous permettre de les laisser,
00:37:57 et nous ne pouvons pas nous permettre de nous arrêter de travailler,
00:38:00 puisque comme vous le voyez dans le reportage,
00:38:02 et vous l'entendez très clairement,
00:38:04 ils n'assument rien, ni loyer, ni charge,
00:38:07 donc il faut bien qu'à un moment donné,
00:38:09 quelqu'un les règle, ces loyers, ces charges,
00:38:11 et nous voilà, nous sommes là à la tâche,
00:38:14 en tant que bons citoyens,
00:38:16 pour faire vivre notre famille du temps qu'on peut.
00:38:19 - Je vous garde quelques instants avec nous, Aurélie,
00:38:21 je voudrais faire réagir mes invités autour de ce plateau,
00:38:24 Joseph Toon a une réaction, c'est quand même,
00:38:26 c'est totalement lunaire, je ne sais pas dans quel monde on vit.
00:38:29 - Lunaire, vous avez commencé tout à l'heure à présenter le sujet
00:38:31 en disant quel drôle de monde nous sommes pourtant en 2023.
00:38:34 - Oui, bientôt en 2024.
00:38:36 - Et en 2023, on n'a pas encore compris que dans un certain nombre de cas,
00:38:39 il faut que la justice soit beaucoup plus rapide
00:38:42 si on veut défendre les braves gens.
00:38:45 Et là on a des braves gens, des gens qui travaillent,
00:38:47 qui vivent visiblement un enfer,
00:38:49 comment la société s'organise quand il y a la mise en danger de personnes.
00:38:52 Il y a quelque chose qui s'appelle la prison,
00:38:55 pour retirer de la société ceux qui mettent en danger la société.
00:38:58 Il faut sans doute qu'on réfléchisse pour un certain nombre de cas
00:39:02 où la justice doit être très très rapide,
00:39:05 parce que si demain ce buraliste ou quelqu'un d'autre
00:39:08 qui se subit la même chose, sort avec un fusil et descend les voisins,
00:39:11 on dira c'est un drame inacceptable, il y a eu des vies.
00:39:14 Mais regardez le processus, ces gens-là sont prêts de craquer,
00:39:17 leurs enfants ne sont même plus là.
00:39:19 Donc il faut vraiment qu'on réfléchisse sur comment dans ces cas précis,
00:39:23 la justice doit être bien plus rapide pour protéger les innocents.
00:39:26 Je me mets à la place des téléspectateurs qui nous regardent.
00:39:29 Mais on voit le visage d'Aurélie, on voit la violence de ces images.
00:39:34 Et c'est ce que je disais à Aurélie, il ne se passe rien.
00:39:37 Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes,
00:39:39 elle vient de nous le dire, elle subit encore des menaces,
00:39:42 et la vie est belle.
00:39:44 Et on ne peut pas comprendre ça, Raphaël.
00:39:46 Ce qu'il faut espérer, je ne sais pas si vous vous souvenez,
00:39:48 mais ne serait-ce qu'hier, on a pu commenter le fait
00:39:51 qu'une gamine de 10 ans ou 12 ans qui avait été agressée à Lyon,
00:39:55 qui avait été agressée le 10 octobre, qui avait porté plainte le 12,
00:40:00 après que cette vidéo, la vidéo de son agression,
00:40:02 ait été postée sur les réseaux, a vu une sorte d'accélération
00:40:07 du processus judiciaire avec la mise en garde à vue
00:40:11 des quatre jeunes filles qu'il avait agressées.
00:40:15 J'espère que ces images, j'espère que le fait que l'on parle
00:40:19 de cette situation insoutenable, intolérable,
00:40:23 va faire accélérer les choses.
00:40:25 Comment peut-on tolérer alors même que c'est établi sur une vidéo,
00:40:29 que des témoignages nombreux peuvent attester
00:40:33 de la violence de ces voisins ?
00:40:35 Voilà, exactement, que la police, la justice,
00:40:39 reste sans rien faire.
00:40:41 J'espère que les choses vont accélérer sérieusement
00:40:43 après qu'on en ait parlé sur ces news.
00:40:45 Mais quand on voit ce sentiment d'impunité,
00:40:47 parce qu'on se met à la place de ses locataires,
00:40:49 on agresse nos propriétaires, il ne se passe rien,
00:40:51 et on peut continuer à vivre tranquillement,
00:40:53 ne pas payer nos factures, ce que disait Aurélie Nathan-Devers,
00:40:56 c'est vrai, je le disais, dans quel monde vivons-nous ?
00:40:59 Oui, je ne sais pas si Aurélie nous entend encore,
00:41:02 moi je tiens à lui dire tout mon soutien,
00:41:04 la simple vision de son visage, c'est absolument terrible,
00:41:09 l'enfer que vous racontez appelle la compassion, le soutien,
00:41:14 et en effet, probablement que d'en parler aujourd'hui
00:41:17 publiquement à la télévision, en tout cas on peut espérer
00:41:20 que dans les jours à venir, il se passe quelque chose
00:41:22 qui change votre situation.
00:41:24 Je mettrai, et ça n'a rien à voir avec le cas terrible d'Aurélie,
00:41:29 mais je serai circonspect sur le fait de tirer des conclusions
00:41:34 à l'échelle nationale, ça veut dire de faire un verdict
00:41:37 ou un diagnostic quant à l'état actuel de la société française
00:41:41 à partir d'un cas particulier, aussi tragique soit-il,
00:41:44 pour deux raisons, d'abord parce que des histoires de ce type
00:41:47 qui sont terribles, il ne s'agit pas de relativiser leur gravité,
00:41:49 mais ça a existé de toute éternité, il faut voir des statistiques,
00:41:53 voir si année après année, les violences entre locataires
00:41:55 et propriétaires augmentent ou diminuent,
00:41:57 mais sur des statistiques globales, et deuxièmement,
00:41:59 par exemple, si on parle de la prison,
00:42:01 aujourd'hui on n'a jamais, dans toute l'histoire de France,
00:42:03 il n'y a jamais eu autant de gens dans les prisons françaises,
00:42:05 jamais, donc il ne faudrait pas par exemple donner l'impression
00:42:07 qu'on vit dans une société de l'impunité,
00:42:09 parce que factuellement, c'est faux, les prisons n'ont jamais été
00:42:12 aussi remplies de toute l'histoire de la République,
00:42:15 mais de toute l'histoire de France, donc si vous voulez,
00:42:17 c'est pour ça que je pense qu'il faut faire attention,
00:42:19 c'est évidemment très important de médiatiser,
00:42:20 parce que notamment en médiatisant ce genre de fait,
00:42:22 on peut espérer que la situation d'Aurélie change,
00:42:25 et de son époux et de ses enfants, mais il faut faire attention
00:42:27 à la manière dont on analyse ce genre de fait.
00:42:29 - Ce n'est pas parce que les prisons sont pleines
00:42:31 qu'il n'y a pas impunité, ça n'a rien à voir,
00:42:33 s'il y a beaucoup plus de délinquants et pas assez de places,
00:42:36 les prisons sont pleines, ça n'a rien à voir,
00:42:38 et on le voit dans ce cas-là, et dans beaucoup d'autres cas,
00:42:41 je suis désolé, on voit qu'il y a une impunité pour les délinquants.
00:42:45 - Et c'est ça que les Français ne comprennent de moins en moins,
00:42:48 ce sentiment d'impunité. Christian Proutaud.
00:42:51 - Je voudrais rejoindre tout à fait Nathan sur ce qu'il dit,
00:42:54 je suis tout à fait d'accord avec lui, l'analyse qu'il faut tirer,
00:42:57 ou du moins la conclusion, ou l'interprétation qu'il faut faire,
00:43:02 c'est se dire comment se fait-il qu'il faut attendre
00:43:05 que la télévision se saisisse d'un fait divers, détestable,
00:43:10 pour tout d'un coup qu'il y ait une réaction,
00:43:12 parce qu'il y aurait dû y avoir une réaction depuis beaucoup plus longtemps,
00:43:16 et on en arrive à ce type de violence, justement parce que les gens,
00:43:20 tout d'un coup, sentent qu'ils peuvent aller jusqu'au bout.
00:43:24 Les délinquants, parce que ce sont des délinquants,
00:43:27 il aura fallu qu'il y ait ces sectes de violence
00:43:31 pour qu'il y ait vraiment une procédure accélérée,
00:43:34 sinon le fait qu'ils ne payent pas faisait bouger personne.
00:43:37 Donc il y a des gens qui étaient, malheureusement,
00:43:40 qui avaient besoin de cet argent, qui eux ne peuvent pas être remboursés,
00:43:44 et les autres sentent que comme là, et je suis tout à fait d'accord,
00:43:48 l'impunité conduit à ce genre de situation.
00:43:52 Donc il faut que la justice réagisse très vite,
00:43:56 et il semblerait qu'on vienne nous expliquer que ce n'est pas possible,
00:43:59 mais dans ces cas précis, c'est facile.
00:44:02 Il n'y a pas eu paiement, donc il y a expulsion,
00:44:06 et l'expulsion dans les délais aurait conduit à éviter de se retrouver
00:44:10 dans la situation où, comme par hasard, on attend, on attend,
00:44:13 et on arrive à la trêve hivernale, et c'est repoussé jusqu'au mois de mai.
00:44:17 Je vous donne la parole dans quelques instants Valérie et Joseph.
00:44:20 Aurélie, la police s'est déplacée, qu'est-ce qui s'est passé, racontez-nous.
00:44:24 La police s'est déplacée plusieurs fois après nos appels pour divers troubles.
00:44:32 La dernière fois, lorsque nous avons été agressés dimanche devant chez nous
00:44:36 et devant nos enfants, j'insiste vraiment sur le fait que mes enfants
00:44:39 peuvent remarquer, la police ne s'est pas déplacée dès le premier coup de téléphone
00:44:44 d'un de nos voisins.
00:44:46 Il faut savoir qu'un premier voisin a voulu nous venir en aide
00:44:49 en appelant les services de police, qui n'ont pas donné suite.
00:44:52 Une deuxième voisine a essayé d'appeler pour nous venir en aide,
00:44:55 la police a raccroché, et ensuite une troisième personne a contacté
00:45:01 de nouveau les services de police, qui se sont enfin mobilisés
00:45:05 derrière la première ambulance des pompiers,
00:45:07 qui avait été dépêchée par un autre de nos petits voisins
00:45:10 qui voulaient nous venir en aide également.
00:45:13 Donc oui, je me demande, que fait la police ?
00:45:15 Sommes-nous en sécurité ?
00:45:17 C'est ça.
00:45:18 - Bélaïd ?
00:45:19 - En fait, il faut savoir que les conflits de voisinage,
00:45:22 c'est quelque chose d'extrêmement important en France,
00:45:24 d'extrêmement fréquent, il y en a énormément.
00:45:26 Là, on est au paroxysme de ce à quoi on peut arriver.
00:45:28 Et le sentiment qu'on a, c'est qu'il n'y a pas de réglementation
00:45:32 exceptionnelle par rapport à ces histoires de voisinage.
00:45:34 C'est-à-dire, la trêve hivernale, elle est faite pour quoi ?
00:45:36 Elle est faite pour protéger ceux qui n'ont pas d'argent pendant l'hiver.
00:45:39 Mais il devrait y avoir une dérogation dans ce genre de situation.
00:45:43 Ce n'est pas normal qu'on soit dans quelque chose de droit commun
00:45:47 alors qu'on en attend, alors qu'on atteint un paroxysme de cette façon-là.
00:45:51 La deuxième chose, d'après ce que j'ai compris,
00:45:53 Madame Laburalis, vous n'êtes pas propriétaire de cet appartement,
00:45:56 vous êtes obligée de payer le loyer.
00:45:57 Elle est obligée de payer le loyer pour les gens qui lui tapent dessus ?
00:46:00 - Oui, c'est ça qui est totalement linéaire.
00:46:01 - C'est absolument hallucinant.
00:46:03 Donc, il faudrait établir un règlement de voisinage,
00:46:07 de vivre ensemble, qui prenne en compte tout…
00:46:10 C'est-à-dire que le droit commun ne devrait pas s'appliquer dans ces cas-là.
00:46:14 Il n'y a pas de traite hivernale quand on se tape dessus.
00:46:17 Il faut arrêter…
00:46:18 - Ce qui me choque, c'est qu'il ne se passe rien.
00:46:21 C'est une scène d'extrême violence.
00:46:23 - Mais c'est pour ça !
00:46:24 - Cette cohabitation, vous imaginez Aurélie, son mari, ses enfants,
00:46:27 devoir travailler dans de telles conditions,
00:46:29 sachant, et elle le disait au début de cette interview,
00:46:31 qu'elle subit encore et encore des menaces.
00:46:33 - Juste pour finir, je pense que la justice est engluée
00:46:35 dans les milliers de plaintes de voisinage qui existent dans ce pays
00:46:39 et que du coup, il n'y a pas de différenciation dans la hauteur,
00:46:44 l'importance de ce qui est en train de se passer.
00:46:46 Il n'y a pas d'exception.
00:46:48 Et donc, il faut mettre au point…
00:46:49 - Mais il ne s'agit pas seulement de la justice, il s'agit d'abord de la police.
00:46:52 - Oui, il s'agit d'abord de la police.
00:46:54 Comment sait-il que ces gens, après avoir agressé ces buralistes,
00:46:58 ne soient pas déjà en garde à vue ?
00:47:00 - C'était un peu le sens de ma question.
00:47:03 Que s'est-il passé, quoi ?
00:47:04 Christian.
00:47:05 - Non mais je souscris à ce qu'il vient de dire.
00:47:08 Tout ça n'est que le résultat d'une incurie au départ.
00:47:13 On ne fait pas le travail.
00:47:15 Moralité, ceux qui sont en défaut considèrent que dans le fond,
00:47:19 puisqu'il ne se passe rien, tout va bien à Madame la Marquise.
00:47:22 Et on en arrive à une succession de faits qui conduit à des violences.
00:47:26 Et il faut attendre des violences et de qui plus il y ait des images sur la télé
00:47:31 pour que tout d'un coup, il puisse se passer quelque chose.
00:47:33 Et ça, c'est inacceptable.
00:47:35 Je rejoins Raphaël.
00:47:36 Je dis qu'il aurait dû y avoir, ne serait-ce qu'au moment des coups,
00:47:40 une procédure de garde à vue sur violences.
00:47:43 Parce que quand on voit le visage de Madame, c'est quand même pas anodin.
00:47:48 C'est pas simplement quelqu'un qui est bousculé.
00:47:50 - Non, non, il y a la vidéo qui fait foi.
00:47:52 On le voit, on entend les cris des enfants d'Aurélie.
00:47:54 Je trouve ça totalement humain.
00:47:57 - Je ne parle pas du cas précis.
00:47:59 Je ne connais pas comment ils ont fait la décharge de la police en général.
00:48:02 Je discutais avec un ami policier qui me disait
00:48:05 "On en fait le moins en moins et le moins possible de garde à vue dans ces cas-là
00:48:10 parce que c'est beaucoup de temps, beaucoup de paperasserie,
00:48:13 beaucoup d'énergie qu'on ne peut pas consacrer ailleurs
00:48:16 et derrière, il n'y a pas l'essuie de pénal.
00:48:18 Et donc, du coup, on a l'impression de travailler pour rien.
00:48:21 Donc, on passe à autre chose."
00:48:22 C'est un vrai problème.
00:48:24 C'est un problème sur beaucoup de dossiers,
00:48:26 du manque de réactivité de la chaîne pénale.
00:48:29 - Vous comprenez, Joseph, que cette argumentation...
00:48:32 Moi, d'abord, je ne me parlais pas de la police en général.
00:48:34 Je parlais de la police en particulier dans cette commune.
00:48:37 Mais que cette défense est insoutenable pour les victimes.
00:48:41 - Bien sûr.
00:48:42 - Je comprends que la police soit débordée,
00:48:44 mais à force d'être débordée et de se dire que son travail ne sert à rien,
00:48:48 on va en finir par des drames.
00:48:50 Et la police sera mise en activisation à ce moment-là.
00:48:53 - Nous en sommes entièrement d'accord, Raphaël.
00:48:55 - Christian, vous pouvez lui rajouter quelque chose ?
00:48:57 - Oui, je voudrais juste demander à cette dame...
00:49:00 - Aurélie.
00:49:01 - Elle a fait l'objet de constatations par rapport à l'incapacité potentielle
00:49:06 dans le cadre de la procédure ou pas ?
00:49:08 - Aurélie, vous avez entendu la question. La question est plutôt...
00:49:10 - Alors, si votre question était si j'ai vu un médecin suite à mes agressions, oui.
00:49:17 Puisque nous avons été transférés, mon mari et moi-même,
00:49:20 ainsi que nos deux enfants, avec les pompiers au centre hospitalier d'Evreux.
00:49:25 Nous avons été accueillis par un médecin qui nous a auscultés,
00:49:30 un psychologue qui a ausculté mes enfants,
00:49:33 qui leur a délivré des certificats de traumatisme,
00:49:36 leur autorisant à louper l'école pendant un moment.
00:49:40 Et donc, du coup, mon mari s'est retrouvé avec dix jours d'ITT,
00:49:45 et moi, dix jours d'ITT.
00:49:47 Malheureusement, travailleur indépendant et devant assumer une famille de dix personnes,
00:49:52 on ne peut même pas prendre nos ITT pour souffler et nous poser.
00:49:56 - C'est totalement lunaire, c'est encore pire que ce qu'on imaginait.
00:49:59 - Là, je rejoins Raphaël et je dis "mais que fait la police ?"
00:50:04 Normalement, à partir du moment où il y a une ITT,
00:50:07 le procureur, il saisit tout de suite. Je ne comprends pas du tout.
00:50:11 - Nathan Le Verre, qu'est-ce qu'on peut dire par rapport à ça ?
00:50:15 - Manifestement, là, il y a eu un dysfonctionnement,
00:50:18 qui est un dysfonctionnement important.
00:50:20 Je pense que la question que vous avez soulevée du fait que la police
00:50:24 travaille avec un manque de moyens, un manque d'effectifs,
00:50:29 une forme de saturation et une forme aussi de crise de sens,
00:50:32 ce n'est pas seulement une question d'argent, de poste, etc.
00:50:34 C'est une question qui est importante et en fait, on est en train de découvrir
00:50:38 dans beaucoup de domaines, la santé publique, l'éducation nationale, la police, etc.
00:50:44 que ne pas investir sur le service public,
00:50:47 diminuer le nombre de fonctionnaires, vouloir toujours tout soumettre
00:50:52 à une logique de plus en plus libérale dans ces domaines-là.
00:50:55 Je ne suis pas contre le libéralisme en soi, mais dans ces domaines-là,
00:50:57 ça aboutit souvent à des crises de vocation.
00:50:59 Parce que les trois domaines que j'ai cités sont des champs professionnels
00:51:01 où il y a trois crises de vocation, alors peut-être pas pour les mêmes raisons.
00:51:04 Donc ça, c'est quelque chose qu'on peut peut-être, une interrogation qu'on peut amener.
00:51:08 Mais en tout cas, le principal, c'est d'espérer que la situation,
00:51:11 que Justyce soit faite à son mari et à ses enfants.
00:51:14 - Vous bougez les choses. - Et on lui souhaite de...
00:51:17 Christian.
00:51:18 - Est-ce que cette dame sait comment ces locataires agressifs
00:51:23 ont été interrogés par la police, ont été interpellés ?
00:51:27 - Il ne s'est rien passé avec la police concernant vos locataires ?
00:51:31 Je posais comme question Christian Poutot.
00:51:35 - Après notre plainte, un véhicule de police s'est mobilisé chez nous
00:51:40 et est allé directement les rencontrer.
00:51:43 Ils sont repartis comme ils étaient revenus,
00:51:47 c'est-à-dire au nombre de trois agents de police.
00:51:51 Et pour la suite, je n'ai pas du tout d'informations
00:51:54 sur les suites d'une éventuelle enquête.
00:51:57 Non, je n'ai pas plus d'informations que ça.
00:52:00 - Aurélie, je ne vous ai pas posé la question,
00:52:01 mais ils ont quel âge, vos enfants, qui ont assisté à cette scène dramatique ?
00:52:04 Et combien de traumatisantes on les imagine ?
00:52:06 - Ce sont des jumeaux de 6 ans et demi.
00:52:10 - 10 ans et demi, c'est incroyable.
00:52:12 - Non, 6 ans et demi.
00:52:14 - Vous attendez quoi très concrètement aujourd'hui ?
00:52:17 Et en quoi on peut vous être utile ?
00:52:20 - Je pense qu'on mette la femme qui m'a frappée
00:52:25 au sein d'un service psychologique parce qu'elle en a besoin.
00:52:29 Je pense qu'une telle colère et un tel achardement
00:52:33 peut éventuellement refléter une personne instable,
00:52:38 donc qu'elle soit suivie médicalement premièrement.
00:52:41 Et que ces gens soient relogés correctement pour eux.
00:52:46 Et je le souhaite malgré tout qu'ils ne soient pas livrés eux-mêmes,
00:52:49 mais qu'ils soient relogés en dehors de chez nous.
00:52:52 - Aurélie, merci.
00:52:53 - Et accompagnés psychologiquement.
00:52:57 - Merci mille fois d'avoir accepté de témoigner au Mini News Weekend.
00:53:01 Ce n'est pas facile évidemment.
00:53:03 On reste en contact.
00:53:05 Tenez-nous surtout au courant de l'évolution de la situation.
00:53:08 C'est aussi notre vocation de parler de ce type d'histoire.
00:53:13 - Je trouve qu'Aurélie est quelqu'un d'extrêmement digne.
00:53:16 Elle est calme, elle n'est pas en colère.
00:53:19 Elle veut le relogement de la famille.
00:53:21 C'est quelqu'un de bien apparemment.
00:53:23 - Ils avaient accueilli la famille alors que cette famille était à la rue.
00:53:26 - Il ne faut pas l'oublier.
00:53:28 - Il ne faut pas l'oublier non plus.
00:53:29 Ainsi va notre monde aujourd'hui.
00:53:32 On va marquer une pause.
00:53:33 C'est la fin de cette première de Mini News Weekend.
00:53:36 On a beaucoup de sujets à évoquer ensemble.
00:53:40 Thomas Bonnet du service politique sera avec nous.
00:53:43 On parlera de la loi immigration.
00:53:47 Vous voyez, c'est sur CNews que ça se passe.
00:53:49 A tout de suite.
00:53:50 Il est 13h, tout pile.
00:53:56 Bonjour, merci de nous accueillir.
00:53:58 C'est Mini News Weekend jusqu'à 14h.
00:54:00 Partie 2, je vous représente l'équipe de grands témoins
00:54:03 qui m'entoure dans quelques instants.
00:54:04 C'est tout de suite le sommaire de notre deuxième heure.
00:54:08 Dans cette deuxième partie, on va beaucoup, beaucoup, beaucoup
00:54:11 parler immigration sous différents axes.
00:54:14 D'abord, avec ce sondage.
00:54:16 C'est ça pour CNews.
00:54:18 Juste après l'échec de la loi immigration,
00:54:20 les étrangers non européens doivent-ils avoir
00:54:23 les mêmes droits sociaux que les citoyens français ?
00:54:26 C'est la question.
00:54:27 La réponse est non.
00:54:29 Non pour près des trois quarts des personnes interrogées.
00:54:32 On en débat sur notre plateau, évidemment.
00:54:35 On reviendra également sur la situation à Calais
00:54:37 après la visite hier de Gérald Darmanin.
00:54:39 Calais, ville haut.
00:54:41 Combien symbolique quand on évoque la situation des migrants.
00:54:44 Vous le verrez à travers notre reportage,
00:54:46 la situation de ces guerres améliorées,
00:54:47 malgré certaines mesures prises sur place.
00:54:49 Enfin, on évoquera également l'aspect plus politique
00:54:53 de cette loi immigration.
00:54:54 Sacha Houllier va présider lundi la commission mixte paritaire
00:54:57 chargée de trouver un compromis intelligent
00:54:59 au service de l'intérêt général.
00:55:01 Les ZACO, ça veut dire quoi ?
00:55:02 Ce sont les termes d'Emmanuel Macron.
00:55:04 On va bien avoir besoin de l'éclairage
00:55:07 de notre spécialiste politique Thomas Bonnet.
00:55:10 Thomas Bonnet qui reviendra également sur les propos
00:55:12 de Bruno Retailleau chez nos confrères du Figaro.
00:55:14 Il ne pourra pas y avoir d'accord si notre texte est dénaturé.
00:55:18 Voilà, un problème chargé pour cette deuxième heure.
00:55:21 Merci de nous accueillir sur le Redi.
00:55:22 Mais tout de suite, un point sur l'info avec Isabelle Piboulot.
00:55:26 À Évreux, dans l'heure, la gérante d'un bar tabac
00:55:29 s'est agressée, frappée devant ses enfants
00:55:32 par les locataires qui soulouent l'appartement
00:55:34 situé au-dessus de son commerce.
00:55:36 Outre l'effet de violence, ces individus ne paient plus
00:55:39 leur loyer ni leur facture.
00:55:40 Les incivilités durent depuis des mois
00:55:42 et font vivre un calvaire au couple de commerçants.
00:55:45 La Buralista a accepté de témoigner sur notre antenne,
00:55:47 c'était il y a quelques minutes.
00:55:49 Le 13 novembre dernier, Monsieur le maire s'est déplacé
00:55:53 chez nous pour nous apporter son soutien
00:55:56 et nous dire qu'il nous accompagnerait.
00:55:59 À cela, il a dépêché une personne du service de proximité
00:56:03 pour nous aider dans cette entreprise,
00:56:06 une personne charmante qui s'exerce à la tâche
00:56:09 et qui fait ce qu'elle peut.
00:56:11 Malheureusement, les moyens pour eux sont limités.
00:56:15 Ayant déposé plusieurs plaintes, la justice doit suivre son cours
00:56:19 et doit prendre la mesure des actes.
00:56:22 C'est plus après la justice que nous attendons des réponses
00:56:26 puisque pour le moment, Monsieur le maire ne trouvant plus
00:56:29 une solution de relogement se retrouve plus ou moins
00:56:32 pieds et poings liés.
00:56:34 Pour nous, c'est un enfer.
00:56:37 La violence est de plus en plus présente
00:56:39 dans les établissements scolaires français.
00:56:41 Depuis l'attentat à Daras en octobre,
00:56:43 le ministre de l'Éducation a renforcé la sécurité.
00:56:46 Des policiers patrouillent et procèdent à des fouilles de sacs,
00:56:50 un dispositif qui ne fait pas l'unanimité
00:56:52 chez les parents d'élèves Maxime Lavandier,
00:56:54 Antoine Durand et Juliette Sadat.
00:56:57 Des policiers postés à l'entrée du collège des Hauts-de-Zour,
00:57:00 une sécurité renforcée dans cet établissement
00:57:03 qui a failli connaître un drame.
00:57:05 Une élève de 12 ans, scolarisée en 5e,
00:57:07 a menacé sa professeure d'anglais avec une lame de 17 cm.
00:57:11 Depuis quelques mois, les actes violents et les menaces
00:57:14 se multiplient dans les établissements scolaires,
00:57:16 poussant le gouvernement à prendre des mesures.
00:57:19 - Depuis l'attentat à Daras, on a renforcé la sécurité
00:57:22 à l'entrée des établissements scolaires
00:57:24 avec des contrôles des sacs, ce qui nous a permis,
00:57:26 dans un certain nombre de situations,
00:57:28 qui ne sont pas toujours médiatisées,
00:57:30 d'empêcher des drames.
00:57:31 Dans un établissement du petit QVI,
00:57:33 un élève était venu avec une bouteille d'acide chlorhydrique.
00:57:36 On a pu l'identifier grâce aux contrôles des sacs.
00:57:39 - Un dispositif qui divise les parents.
00:57:42 - Il faut renforcer la sécurité au sein des établissements scolaires.
00:57:45 Il faut peut-être faire un chèque pour les parents,
00:57:49 l'historique des parents, l'historique des enfants,
00:57:51 qui sont très jeunes.
00:57:52 - Un pourcentage tellement infime qu'embêter tout le monde,
00:57:56 et en particulier les établissements scolaires,
00:57:59 je pense que ce n'est pas nécessaire.
00:58:01 - Des mesures de sécurité au sein des établissements scolaires
00:58:04 qui tentent à se renforcer.
00:58:06 Un dispositif d'un millier de personnes supplémentaires
00:58:09 a été déployé sur le terrain suite à l'attentat à Daras.
00:58:13 - Les fêtes de fin d'année approchent.
00:58:15 Le Père Noël a pris de l'avance.
00:58:17 Mercredi, une distribution de cadeaux a eu lieu
00:58:19 à l'hôpital Necker à Paris.
00:58:21 Avec les participations d'invités de marque,
00:58:24 Batman, Black Panther, Ariel la petite sirène
00:58:26 ou encore la Reine des Neiges,
00:58:28 les policiers de l'association Fraternité Police
00:58:31 ont apporté leur contribution pour offrir un moment de joie
00:58:34 aux enfants malades.
00:58:36 Reportage de Pierre M.Cot avec le récit de Camille Guédon.
00:58:41 - Batman sur une moto suivie de près par le Père Noël
00:58:44 sur un véhicule de la brigade de recherche et d'intervention.
00:58:47 A l'occasion de la grande opération du Père Noël,
00:58:51 50 policiers étaient présents pour distribuer un millier de cadeaux
00:58:54 aux patients de l'hôpital Necker à Paris.
00:58:57 Pour le plus grand bonheur des petits et des grands.
00:59:01 - C'est super pour les enfants qui sont malades.
00:59:04 Ça permet d'égayer le quotidien et je trouve une bonne initiative.
00:59:08 - C'est émouvant, ça donne de la joie au cœur.
00:59:11 - Ça donne le sourire aux enfants, aux parents.
00:59:14 - Sinon pour redistribuer.
00:59:16 Tous ces cadeaux rassemblés, principalement grâce aux dons
00:59:19 récoltés par les policiers eux-mêmes.
00:59:21 - Nous justement, on voulait en tant que policiers,
00:59:24 leur proposer un Noël un petit peu plus sympathique
00:59:27 et surtout pouvoir montrer que les policiers sont au service du public,
00:59:30 pas que dans la rue mais aussi sur leur temps de repos
00:59:33 pour venir justement s'occuper des enfants
00:59:36 et montrer qu'on est un grand service public
00:59:39 mais au-delà de ce qu'ils peuvent imaginer.
00:59:41 - À quelques jours de Noël, c'est une parenthèse enchantée
00:59:45 dans le quotidien des enfants hospitalisés et des policiers.
00:59:48 - Sacha, donc, où es-tu ?
00:59:52 - Déjà la fin de ce journal.
00:59:55 Prochain point sur l'actualité à 13h30.
00:59:57 La suite avec vous Thierry.
00:59:59 - Merci chère Isabelle.
01:00:01 J'espère que vous avez bien préparé votre liste au Père Noël.
01:00:04 - Allez, Mini-News Week-end.
01:00:06 C'est la dernière ligne droite, la dernière heure.
01:00:08 Je vous présente l'équipe de grands témoins qui m'entourent depuis une heure.
01:00:10 Valérie Lecab, chroniqueuse politique.
01:00:12 Ça va Valérie ? - Ça va très bien.
01:00:14 - Joseph Touvenel, directeur de la rédaction Capital Social.
01:00:16 - J'attends les cadeaux de la police.
01:00:18 Je vais à l'émissariat en rentrant.
01:00:20 - Je vous voyais regarder le sujet avec une grande attention.
01:00:22 Raphaël Stainville, journaliste au Journal du Dimanche.
01:00:24 Tout va bien ? - Tout va bien.
01:00:26 - Nathan Devers, écrivain. Vous avez fait votre liste ?
01:00:28 - Oui.
01:00:30 - Christian Proutot, fondateur du GIGN.
01:00:32 Soyez bienvenus.
01:00:34 Et notre ami Thomas Bonnet. - Bonjour Thierry.
01:00:36 - Bonjour. Comment allez-vous Thomas ?
01:00:38 - Très bien, merci. - Programme chargé. Je compte sur vous.
01:00:40 - Grosse semaine. - Grosse semaine qui s'annonce
01:00:42 avec cette loi immigration
01:00:44 dont on va beaucoup parler dans cette deuxième heure.
01:00:46 Et on va commencer notamment
01:00:48 avec ce sondage exclusif CSA pour C News.
01:00:50 Justement, juste après la débâcle, l'échec.
01:00:52 - Le camouflet on dirait.
01:00:54 - Le camouflet ?
01:00:56 Faut retenir le camouflet.
01:00:58 Le camouflet de la loi immigration. Allez, je retiens.
01:01:00 Les étrangers non-européens doivent-ils,
01:01:02 je posais cette question, doivent-ils avoir
01:01:04 les mêmes droits sociaux que les citoyens français ?
01:01:06 La réponse est non pour près des trois quarts
01:01:08 des personnes interrogées.
01:01:10 On voit tout ça en détail avec
01:01:12 Mikaël Dos Santos et Camille Guédon.
01:01:14 Et on ouvre le débat.
01:01:16 Vous connaissez la règle, juste après.
01:01:18 - C'est un résultat sans appel.
01:01:22 73% des sondés estiment que les étrangers non-européens
01:01:24 ne doivent pas avoir
01:01:26 les mêmes droits sociaux que les citoyens français.
01:01:28 - S'ils ne parlent pas français,
01:01:30 ils n'ont pas le droit.
01:01:32 - Ils contribuent économiquement,
01:01:34 donc ça me semble logique.
01:01:36 - Ça coûte beaucoup d'argent
01:01:38 à la Sécurité sociale, à l'État.
01:01:40 - Pour bénéficier des droits sociaux,
01:01:42 il y a une appartenance, une communauté.
01:01:44 C'est plus sur la volonté de s'inscrire
01:01:46 dans cette histoire-là, passé, futur.
01:01:48 Et donc, ça serait oui,
01:01:50 mais sous conditions.
01:01:52 - La droite est massivement favorable.
01:01:54 C'est notamment le cas pour la totalité
01:01:56 des sympathisants du parti
01:01:58 reconquête d'Éric Zemmour.
01:02:00 De l'autre côté de l'échiquier politique,
01:02:02 les partisans de la France insoumise
01:02:04 ne sont que 27% à être favorables
01:02:06 à une priorité aux Français
01:02:08 pour l'acquisition des droits sociaux.
01:02:10 Dans les autres partis de gauche,
01:02:12 les sondés sont plus nuancés.
01:02:14 - A gauche, le parti socialiste,
01:02:16 enfin ses sympathisants,
01:02:18 ils sont opposés à 60%,
01:02:20 et même 53% chez les sympathisants.
01:02:22 Europe écologie, les Verts.
01:02:24 - D'après ce sondage,
01:02:26 80% des personnes interrogées
01:02:28 estiment également qu'il ne faut plus
01:02:30 accueillir de migrants en France.
01:02:32 En 2022, 316 174
01:02:34 premiers titres de séjour
01:02:36 ont été accordés,
01:02:38 un chiffre en hausse de 11%
01:02:40 selon le ministère de l'Intérieur.
01:02:42 - Et c'est un sujet de Clémence Barbier.
01:02:44 Allez, petit tour de table
01:02:46 rapide sur ce sondage.
01:02:48 - 80% des Français
01:02:50 ne veulent plus qu'on augmente
01:02:52 les migrations dans ce pays.
01:02:54 Je pense qu'il y a un consensus assez large
01:02:56 sur ce sujet-là, d'une façon générale.
01:02:58 Pourquoi ? Parce qu'on n'arrive plus
01:03:00 à les accueillir, à les intégrer,
01:03:02 que ça ne se passe plus bien,
01:03:04 comme ça s'est passé à une époque.
01:03:06 Après, sur le thème particulier
01:03:08 des droits, je suis un petit peu plus partagée.
01:03:10 Je veux dire, à partir du moment
01:03:12 où on a des étrangers qui vivent en France,
01:03:14 on doit les soigner. Moi, je suis pour l'aide médicale
01:03:16 d'État, personnellement.
01:03:18 Est-ce qu'on doit leur donner
01:03:20 des allocations quand ils arrivent
01:03:22 au bout d'un certain temps ? En gros,
01:03:24 tout dépend de comment ils se comportent.
01:03:26 Si ce sont des gens qui travaillent,
01:03:28 qui aiment ce pays, qui s'intègrent,
01:03:30 oui, il faut leur donner des droits.
01:03:32 Après, s'ils ne sont pas contents
01:03:34 que ça ne se passe pas bien, eh bien non.
01:03:36 - José Stivonelle, tour de table.
01:03:38 - Première chose, déjà, tous ceux
01:03:40 qui, depuis des décennies, montraient
01:03:42 du doigt ceux qui osaient dire que l'immigration
01:03:44 massive pouvait générer des problèmes graves
01:03:46 devraient nous présenter des excuses.
01:03:48 Je les attends toujours, je ne sais pas.
01:03:50 Ça me ferait plaisir, quand même.
01:03:52 Deuxième chose, c'est qu'il y a des droits
01:03:54 essentiels, humains, que l'on respecte.
01:03:56 Il faut continuer à les respecter.
01:03:58 Mais aujourd'hui, en France, on s'aperçoit
01:04:00 que, dans un certain nombre de cas,
01:04:02 des étrangers, y compris en situation irrégulière,
01:04:04 ont plus de droits sociaux que des Français.
01:04:06 Vous parliez de l'AME, par exemple.
01:04:08 L'AME, ce sont des droits,
01:04:10 notamment, je peux vous citer
01:04:12 des cas d'enfants
01:04:14 à qui ont fait recoller les oreilles.
01:04:16 C'est l'urgence du truc, recoller les oreilles
01:04:18 à un enfant de 8 ans, pris en charge par l'AME.
01:04:20 Et donc, les Français
01:04:22 qui voient ça se disent
01:04:24 "Moi, c'est pas pris en charge pour les miens,
01:04:26 d'ailleurs, une prise en charge pour recoller les oreilles."
01:04:28 C'est un exemple précis où, quand même,
01:04:30 on devrait regarder les choses
01:04:32 et puis, à un moment donné, oui,
01:04:34 il y a des droits sociaux qui doivent
01:04:36 être supprimés pour les étrangers, surtout
01:04:38 en situation irrégulière.
01:04:40 - Valéry, on ne fait pas le débat. Tour de table, on en parle après.
01:04:42 Allez, Raphaël St-Ville, Nathan et Christian.
01:04:44 - Non, moi, ce qui me frappe
01:04:46 dans ce sondage, c'est
01:04:48 d'un côté, on a l'Assemblée,
01:04:50 le Sénat, où on est à la recherche
01:04:52 d'un compromis impossible.
01:04:54 Et, effectivement,
01:04:56 et c'était dit par Valéry, il y a un consensus
01:04:58 extrêmement large dans la société
01:05:00 et qui va
01:05:02 même percuter les partis. C'est-à-dire que
01:05:04 sur un certain nombre de questions liées
01:05:06 à l'immigration, même à gauche,
01:05:08 on est
01:05:10 très largement en désaccord, finalement, avec les directions
01:05:12 des partis qui adoptent
01:05:14 des postures
01:05:16 qui sont des postures historiques
01:05:18 extrêmement favorables,
01:05:20 finalement, à l'immigration, quand même leurs
01:05:22 sympathisants, finalement, aujourd'hui,
01:05:24 gagnés par un ras-le-bol
01:05:26 immense, rejoignent des positions
01:05:28 beaucoup plus dures sur l'immigration.
01:05:30 - Nathan Lover ?
01:05:32 - Moi, je suis un peu mal à l'aise avec le concept d'étranger
01:05:34 non-européen. Alors, je
01:05:36 comprends bien que c'est des choses juridiques,
01:05:38 c'est que ce n'est pas la même chose d'être membre de l'Union européenne ou non.
01:05:40 Mais enfin, évidemment, le micro-trottoir
01:05:42 que vous avez montré,
01:05:44 l'illustrait parfaitement que derrière,
01:05:46 dans un sondage, c'est aussi...
01:05:48 Un sondage, c'est pas seulement un diagnostic
01:05:50 de l'opinion telle quelle. Un sondage,
01:05:52 c'est aussi des mots, des catégories qu'on projette
01:05:54 où souvent, comme disait Bourdieu,
01:05:56 on amène les gens à se poser des questions qui ne se posaient pas
01:05:58 en ces termes, ou qui ne se posaient pas du tout.
01:06:00 Et donc là, c'est très intéressant dans le micro-trottoir
01:06:02 parce qu'il y avait un monsieur qui disait
01:06:04 "mais c'est normal, les étrangers non-européens,
01:06:06 ils ne parlent pas français". D'accord, mais un étranger
01:06:08 autrichien, allemand, italien, ne parle pas français.
01:06:10 Enfin, pas nécessairement, non plus.
01:06:12 Et il y a des étrangers non-européens, des pays qui viennent
01:06:14 de la francophonie, qui parlent parfaitement français.
01:06:17 Donc voyez-vous, évidemment que derrière
01:06:19 cela, c'est profondément biaisé.
01:06:21 Quand on parle des migrants, de la même manière,
01:06:23 on l'a vu, il n'y a pas eu beaucoup
01:06:25 de résistance, de réticence, à part
01:06:27 Éric Zemmour, contre le fait d'accueillir
01:06:29 des migrants, enfin des réfugiés
01:06:31 en provenance d'Ukraine. Et ce genre
01:06:33 de réticence, on les entend quand il s'agit d'autres pays.
01:06:35 Donc je pense qu'il y a des biais, inutile de faire
01:06:37 un dessin, on les comprend très bien.
01:06:39 Et qu'à partir de là, en effet, c'est vrai
01:06:41 qu'il y a un décalage entre ce que
01:06:43 dit une grande partie
01:06:45 de la classe politique
01:06:47 et ce qu'on peut voir dans les sondages.
01:06:49 Mais ce décalage, est-ce que ce n'est pas aussi
01:06:51 le fait que, d'abord, pour la population
01:06:53 française, l'immigration n'est pas la priorité
01:06:55 absolue ? On l'a vu dans les dernières élections,
01:06:57 qui ne s'est pas joué sur l'immigration, qui s'est joué sur le pouvoir
01:06:59 d'achat ? Aujourd'hui, les Français, ils pensent
01:07:01 aux fêtes de Noël, comment on va acheter des cadeaux
01:07:03 à nos enfants, le pouvoir d'achat qui baisse, etc.
01:07:05 Et deuxièmement, est-ce que ce décalage, c'est aussi
01:07:07 qu'il n'y a pas des gens qui ont raison de dire,
01:07:09 par exemple, on ne pense pas avec la catégorie
01:07:11 d'étranger non-européen, parce que ce n'est pas une catégorie
01:07:13 qui est tout à fait dans l'esprit républicaine
01:07:15 française. – Allez, je termine mon tour de table avec vous
01:07:17 Christian Brouteau, et ensuite je donne la parole à
01:07:19 Thomas Bonnet. – Nathan a déjà dit
01:07:21 beaucoup de choses que j'aurais dites également, donc
01:07:23 je voudrais juste
01:07:25 remarquer que
01:07:27 les sondages sont importants,
01:07:29 ça prouve qu'il y a un problème sur l'immigration
01:07:31 et surtout sur ce que l'on en fait,
01:07:33 mais si on se réfère à l'Italie
01:07:35 avec les positions qu'avait Mélanie,
01:07:37 on se rend compte qu'au bout d'un moment, il y a une réalité
01:07:39 qui nous revient en boomerang à la figure,
01:07:41 c'est que l'immigration, ça peut être aussi
01:07:43 de l'emploi et une forme d'avenir.
01:07:45 Alors considérer que la différence
01:07:47 est un problème, moi je pense que
01:07:49 la différence, si on la gère bien,
01:07:51 peut être un plus. – Sur les enjeux,
01:07:53 je vous donne la parole dans quelques instants,
01:07:55 mon cher Thomas, je voudrais vous faire écouter
01:07:57 la réaction de Johan Gillet,
01:07:59 député RN du Gard, qui était
01:08:01 l'invité ce matin d'Anthony Favoli,
01:08:04 il a réagi à ce sondage,
01:08:06 à notre sondage.
01:08:08 – Il faut que les aides en question
01:08:10 soient délivrées aux étrangers
01:08:12 au bout de 5 ans,
01:08:14 s'ils ont un séjour de 5 ans
01:08:16 en toute légalité, évidemment,
01:08:18 et je dirais même qu'ils ont
01:08:20 travaillé pendant 5 ans légalement,
01:08:22 parce qu'on ne peut pas donner
01:08:24 des aides sociales à des personnes
01:08:26 qui n'ont jamais cotisé en France,
01:08:28 les Français en ont ras-le-bol de tout ça,
01:08:30 de préférence étrangère en France,
01:08:32 en réalité, si on regarde bien,
01:08:34 parce qu'un étranger en situation
01:08:36 irrégulière ou régulière
01:08:38 réussit à obtenir plus d'aides
01:08:40 qu'un Français qui va travailler le matin
01:08:42 et qui a bien du mal à boucler
01:08:44 les fins de mois. Ce que les Français
01:08:46 disent à travers ce sondage, c'est qu'ils en ont
01:08:48 marre finalement de payer toujours
01:08:50 pour tout le monde, pour la Terre entière.
01:08:52 – Votre analyse un petit peu sur ce sondage,
01:08:54 et ça promet cette commission mixe paritaire ?
01:08:56 – Oui, mais ce qui est intéressant,
01:08:58 et Raphaël je crois l'a bien résumé,
01:09:00 c'est que les indicateurs se suivent
01:09:02 à travers des sondages depuis des mois
01:09:04 où on a en gros trois quarts des Français
01:09:06 qui sont pour une politique très ferme
01:09:08 en matière d'immigration, et si on prend
01:09:10 même la version la plus dure du texte,
01:09:12 donc celle du Sénat telle quelle,
01:09:14 je crois que même cette version-là
01:09:16 n'est pas assez ferme pour une grande majorité
01:09:18 de nos concitoyens. Ça veut bien dire que
01:09:20 les débats dont on va parler dans quelques instants
01:09:22 sur les points qui font blocage au sein de la majorité,
01:09:24 sur notamment les prestations sociales, etc.,
01:09:26 sont en grand décalage avec ce qu'attendent
01:09:28 les Français des mesures de fermeté.
01:09:30 D'ailleurs, les Républicains eux-mêmes
01:09:32 l'ont très bien compris, parce que là,
01:09:34 ils sont dans les négociations avec la Première ministre,
01:09:36 ça ne vous aura pas échappé que parallèlement,
01:09:38 ils ont adressé une lettre au Président de la République
01:09:40 pour demander une révision constitutionnelle
01:09:42 et un référendum. On rappelle que ça avait été mis
01:09:44 sur la table dans un premier temps par le Président
01:09:46 de la République avant d'être finalement
01:09:48 complètement écarté, et évidemment la question
01:09:50 va revenir comme un boomerang très rapidement,
01:09:52 notamment lors de la campagne des Européennes
01:09:54 où la candidature de Jordane Bardella
01:09:56 semble très plébiscitée par les Français.
01:09:58 Valérie Lecabre ?
01:10:00 Je pense que c'est difficile
01:10:02 d'anticiper les moments de société,
01:10:04 comme vous avez dit, excusez-vous
01:10:06 ceux qui n'ont pas vu
01:10:08 ce ras-le-bol de l'immigration qui viendra
01:10:10 un jour. Je ne suis pas sûre
01:10:12 que si on avait
01:10:14 autant d'étrangers en France
01:10:16 qu'on en a aujourd'hui, de toutes nationalités,
01:10:18 de toutes origines confondues,
01:10:20 qu'ils étaient tous malades, pauvres,
01:10:22 sans emploi,
01:10:24 sans ressources,
01:10:26 SDF,
01:10:28 on serait beaucoup plus heureux qu'aujourd'hui. Sincèrement,
01:10:30 je pense qu'on ne pose pas bien la question
01:10:32 en fait. Je pense que
01:10:34 l'intégration en France,
01:10:36 ça fait partie de l'immigration,
01:10:38 c'est-à-dire que ça a été conçu de cette
01:10:40 façon-là au départ. Quand dans
01:10:42 les années 60-70 on a fait venir
01:10:44 beaucoup d'étrangers en France, pourquoi est-ce qu'on a fait ça ?
01:10:46 Et aujourd'hui en France, on a ceux
01:10:48 de deuxième, de troisième génération qui sont nés
01:10:50 pour beaucoup sur le sol français
01:10:52 aussi, et qui sont devenus français
01:10:54 en réalité, qui sont d'origine
01:10:56 d'immigration, parce qu'on avait besoin de main-d'oeuvre,
01:10:58 parce qu'on a besoin de main-d'oeuvre en France,
01:11:00 parce qu'on a besoin d'intégrer des gens.
01:11:02 Moi, ce que je regrette,
01:11:04 c'est ce seuil d'intolérance où on est
01:11:06 arrivé, parce qu'on ne peut plus intégrer. Donc ça,
01:11:08 il faut le marquer, il faut le dire.
01:11:10 On ne peut plus intégrer, donc il faut arrêter les flux.
01:11:12 Ça, c'est une vérité. On n'arrive
01:11:14 plus, on n'arrive pas à leur trouver de boulot,
01:11:16 on n'arrive pas à les aider, tiens. Mais il faut...
01:11:18 Excusez-moi, votre histoire d'oreille décollée,
01:11:20 c'était anecdotique.
01:11:22 C'est quoi l'intérêt de soigner des gens...
01:11:24 - N'allez pas me mettre Joseph Thuner en colère.
01:11:26 - Non, pas du tout. - C'est pas du tout mon avis.
01:11:28 - C'est anecdotique. La vérité, c'est que
01:11:30 s'ils ont la cible, ils leur clôtent. - C'est anecdotique, mais c'est un exemple
01:11:32 contraire. - Oui, mais Valérie, c'est là
01:11:34 où c'est faux, parce qu'en fait, même dans la version
01:11:36 du Sénat, où ils avaient
01:11:38 supprimé la UE pour la remplacer
01:11:40 par une aide médicale d'urgence,
01:11:42 qui recouvre justement toutes ces maladies.
01:11:44 - Si, arrêtez, arrêtez.
01:11:46 Aucun médecin ne laisserait dans la rue
01:11:48 quelqu'un qui a atteint du trôneur.
01:11:50 - L'aide médicale d'urgence, elle commence...
01:11:52 - Non, c'est pas la même chose. - Non, mais Raphaël...
01:11:54 - Ah ben non, contre le tourisme médical...
01:11:56 - Elle est intéressante, cette discussion. L'aide médicale
01:11:58 d'urgence, elle commence quand on rentre à l'hôpital.
01:12:00 Or, on sait bien qu'en France,
01:12:02 on est dans la prévention sur la santé.
01:12:04 À quoi ça sert d'avoir plein de gens malades ?
01:12:06 Ça sert à rien, en fait. - C'est pas le sujet.
01:12:08 - C'est pas le sujet, honnêtement.
01:12:10 - Oui, parce que ça veut dire qu'on arrête de soigner les gens.
01:12:12 - Non, j'ai donné un cas, je peux vous en donner d'autres.
01:12:14 Les dents. Refaire des dents
01:12:16 à un enfant qui n'a pas eu encore toutes ses dents
01:12:18 qui sont tombées, à quoi ça sert ? - Non, mais tout ça,
01:12:20 on est d'accord là-dessus. - Eh ben alors, dites-le.
01:12:22 - Dites-le. - Mais moi, ce que je dis...
01:12:24 - Et ne me dites pas que c'est anecdotique. - Non.
01:12:26 - Dites que c'est un problème et les Français en auront le bol.
01:12:28 - Non, mais ça, on est d'accord, et tout le monde est d'accord là-dessus.
01:12:30 - Et les conseils, c'est d'ailleurs... - Mais en revanche,
01:12:32 l'aide médicale d'urgence n'intègre pas
01:12:34 plein de maladies
01:12:36 qui sont contagieuses, qui sont graves.
01:12:38 Un gamin qui a la rougeole, qui peut donner
01:12:40 la rougeole à d'autres enfants.
01:12:42 Vous savez que la rougeole, ça peut créer des enfants,
01:12:44 ça peut tuer, c'est dangereux.
01:12:46 - Il y a une vaccination. - Ça ne nécessite pas
01:12:48 une urgence, mais c'est quelque chose de grave.
01:12:50 Voilà. C'est juste
01:12:52 d'essayer de raison garder
01:12:54 et de mettre un socle
01:12:56 de vivre ensemble, minimum.
01:12:58 C'est tout ce que je dis. - Deux mots rapides.
01:13:00 Là-dessus, on est d'accord, il n'y a pas de problème.
01:13:02 - Je suis ravi de vous avoir d'accord. - Vous avez écrit sur les années
01:13:04 60-70.
01:13:06 Qu'est-ce que ça a fait, l'immigration ?
01:13:08 Ça a mis les salaires, notamment dans l'automobile, à la baisse.
01:13:10 Et ça a fait prendre
01:13:12 un grand retard à notre secteur automobile
01:13:14 en termes d'automatisation.
01:13:16 Et on a eu beaucoup de mal à le rattraper.
01:13:18 Voilà ce que ça a fait. Il faut en avoir conscience, aussi.
01:13:20 - Oui, ça a créé les deux plus belles boîtes
01:13:22 d'automobiles françaises, qui sont Renault et Peugeot.
01:13:24 - Non, elles existaient avant.
01:13:26 - On avance. - Ils ont failli
01:13:28 fermer, parce qu'à un moment, leur retard
01:13:30 technologique était tel qu'ils étaient...
01:13:32 Vous vous rappelez que Peugeot, il n'y a pas si longtemps, a failli
01:13:34 être en faillite, que Renault eut de grosses
01:13:36 difficultés s'il n'y avait pas eu l'aide de l'État,
01:13:38 parce que leur retard technologique était
01:13:40 énorme, parce qu'ils s'étaient appuyés
01:13:42 sur une manœuvre qu'ils payaient peu cher.
01:13:44 - On va se recentrer sur le débat.
01:13:46 - C'est la manœuvre immigrée.
01:13:48 - C'est vrai. - Il a failli la loger.
01:13:50 - On va vous dire qu'on est un peu loin du sujet.
01:13:52 Il nous a refait l'histoire de l'immigration, nous parlant
01:13:54 des années 70. Je suis désolé.
01:13:56 - C'est le début de l'immigration.
01:13:58 - C'est tellement lointain de l'immigration telle qu'on la vit
01:14:00 aujourd'hui, qu'effectivement, ça paraît très décalé.
01:14:02 - On ira dans quelques instants
01:14:04 après la prochaine pause publicitaire
01:14:06 du côté de Calais, pour voir comment ça se passe
01:14:08 à Calais. Mais les points de négociation,
01:14:10 ça promet.
01:14:12 - Cette semaine, il y a eu
01:14:14 beaucoup de réunions
01:14:16 autour de la Première Ministre. Il a été
01:14:18 question des prestations sociales.
01:14:20 - C'est la Première Ministre qui a repris la main.
01:14:22 - Évidemment, parce qu'il y a l'échec de Gérald Darmanin.
01:14:24 - Gérald Darmanin était à Calais.
01:14:26 - Et en plus, il y a des anicroches personnelles.
01:14:28 - Oui. - C'est vrai que par exemple, entre Éric Ciotti
01:14:30 et Gérald Darmanin, c'est un peu compliqué.
01:14:32 - Bruno Le Maire qui a été recadré.
01:14:34 - Bruno Le Maire qui a été invité dans le débat, qui a été recadré
01:14:36 par la Première Ministre. Alors, les points
01:14:38 de blocage, en fait, certains points
01:14:40 ont été testés auprès de la majorité présidentielle
01:14:42 cette semaine, pour savoir sur quoi ils étaient prêts à faire
01:14:44 des concessions, pour coller le plus
01:14:46 possible au texte de la droite. Et donc,
01:14:48 les débats ont notamment tourné autour des
01:14:50 prestations sociales non-contributives.
01:14:52 Aujourd'hui, au bout de six mois
01:14:54 de résidence stable et régulière, vous avez le droit à ces prestations.
01:14:56 Dans le texte tel qu'il a été adopté
01:14:58 au Sénat, on passe à cinq ans. On est en train
01:15:00 d'essayer de trouver quelque chose entre les deux.
01:15:02 On parle par exemple de trois ans. On parlait
01:15:04 aussi de l'AME. L'AME, vraisemblablement,
01:15:06 va sortir du texte à l'issue
01:15:08 de cette commission mixte paritaire. Et il y aura un autre
01:15:10 projet de loi qui sera présenté
01:15:12 en janvier ou en février. C'est une contrepartie
01:15:14 qui est en train d'accorder la
01:15:16 Première Ministre à la droite pour tenter d'obtenir
01:15:18 un accord. On rappelle, il faut cet accord
01:15:20 pour qu'ensuite le texte aille au Parlement,
01:15:22 à la fois au Sénat et à l'Assemblée.
01:15:24 Là, on est sur une autre paire de manches parce qu'il va falloir
01:15:26 convaincre les parlementaires
01:15:28 de la majorité présidentielle. Ça va être compliqué.
01:15:30 Vous savez, je me mets souvent à la place des téléspectateurs
01:15:32 qui nous regardent.
01:15:34 Qui doivent se dire "Waouh,
01:15:36 c'est compliqué".
01:15:38 Toute la semaine, on a vu des... Quand on fait des sondages,
01:15:40 etc. Et là, on rentre dans des niches,
01:15:42 des explications, etc. Mais c'est vrai,
01:15:44 je me mets à leur place. On est à la fois dans le
01:15:46 calcul politicien de ce qu'il a de plus...
01:15:48 - Ils comprennent qu'il pourra. - Compliqué,
01:15:50 évidemment, très éloigné des préoccupations
01:15:52 du grand public et aussi sur des points
01:15:54 de détail très précis de ce
01:15:56 projet de loi immigration. Et comme on le disait,
01:15:58 ils sont vraiment en décalage
01:16:00 avec ce qu'attendent les Français. - Oui, parce qu'on
01:16:02 sait ce qu'ils attendent.
01:16:04 Ils le répètent à longueur de sondage, etc.
01:16:06 Mais in fine, tout ça est très compliqué.
01:16:08 Allez, on va marquer une pause. On se retrouve
01:16:10 dans quelques instants. On ira très concrètement
01:16:12 à Calais pour voir, évidemment,
01:16:14 puisque ça, c'est un exemple qu'on vient s'appeler.
01:16:16 On parlera de Bruno
01:16:18 Retailleau qui a parlé à nos confrères du
01:16:20 Figaro et puis Emmanuel Macron
01:16:22 qui s'est exprimé à Bruxelles.
01:16:24 Vous allez nous décrire tout ça,
01:16:26 ses messages subliminaux. Enfin bref,
01:16:28 voilà. On a beaucoup de choses
01:16:30 à évoquer jusqu'à 14h avec vous.
01:16:32 Allez, reste avec nous. À tout de suite.
01:16:34 Il est quasiment 13h30. Merci de nous accueillir.
01:16:40 Nous sommes ensemble jusqu'à 14h.
01:16:42 Si vous imaginez ce qui se passe
01:16:44 hors plateau avec les grands témoins
01:16:46 qui font des débats sur le plateau
01:16:48 mais ensuite, durant les pauses,
01:16:50 c'est assez animé. Je vous promets, restez bien avec nous.
01:16:52 Nous sommes ensemble jusqu'à 14h avec beaucoup de sujets.
01:16:54 On va beaucoup parler d'immigration encore.
01:16:56 Mais tout de suite, un rappel des titres
01:16:58 avec Isabelle Piboulot. Rebonjour Isabelle.
01:17:00 Trois otages israéliens
01:17:02 tués par erreur hier
01:17:04 par Tzahal dans le nord de la bande de Gaza.
01:17:06 Les corps de Yotam Rahim,
01:17:08 Samer Al-Talalka et
01:17:10 Alon Loulou-Shamriz ont été rapatriés
01:17:12 en Israël. Benyamin Netanyahou
01:17:14 regrette une insupportable
01:17:16 tragédie qui plonge le pays dans le deuil.
01:17:18 Pour rappel, environ
01:17:20 129 otages sont toujours retenus
01:17:22 à Gaza. Les étrangers
01:17:24 non-européens doivent-ils avoir
01:17:26 les mêmes droits sociaux que les citoyens
01:17:28 français ? Selon un sondage
01:17:30 CSA pour CNews, 73%
01:17:32 des sondés estiment que non.
01:17:34 Les sympathisants de droite s'y opposent très largement.
01:17:36 À gauche, une majorité des lecteurs
01:17:38 sont du même avis.
01:17:40 Excepté ceux de la France et
01:17:42 Insoumise, seuls 27% estiment
01:17:44 être favorables à une priorité
01:17:46 aux Français pour l'acquisition des droits sociaux.
01:17:48 Et puis, trois départements placés
01:17:50 en vigilance orange pour crues par
01:17:52 Météo France, la Charente, la Charente
01:17:54 maritime et la Gironde sont concernés.
01:17:56 Dans le secteur de la commune de Sainte,
01:17:58 l'eau monte. Le pic de crues
01:18:00 est attendu demain en fin de journée.
01:18:02 Dans la région où les sols étaient
01:18:04 déjà saturés d'eau, les nappes
01:18:06 débordent depuis novembre. Malgré
01:18:08 la décrue, la vigilance orange
01:18:10 restera de mise la semaine prochaine.
01:18:12 Merci beaucoup chère Isabelle.
01:18:16 On poursuit les débats avec mes grands témoins
01:18:18 qui sont en pleine forme, je vous assure, ce samedi
01:18:20 matin. Valérie Lecap, Josèphe Touvenev,
01:18:22 Raphaël Stainville, Christian Proutot, Nathan Devers
01:18:24 et notre spécialiste politique
01:18:26 Thomas Bonnet. On poursuit
01:18:28 évidemment, on évoque toujours cette
01:18:30 fameuse loi immigration. On va aller
01:18:32 dans du concret, si vous voulez bien. On va aller
01:18:34 à Calais. On va voir comment les choses
01:18:36 se passent. Il y a eu certaines
01:18:38 mesures qui ont été prises mais visiblement
01:18:40 ça ne satisfait pas trop
01:18:42 les habitants de Calais. On voit le reportage
01:18:44 de Fabrice Elsner de Célia Barotte
01:18:46 avec les explications d'Augustin
01:18:48 Donadieu.
01:18:50 Une quarantaine de kilomètres
01:18:52 des côtes anglaises, les 75 000
01:18:54 calaisiens doivent cohabiter avec ces
01:18:56 sans-papiers qui ne souhaitent qu'une chose,
01:18:58 rallier l'Angleterre à tout prix.
01:19:00 Ils font que passer, cela ne nous dérange pas du tout
01:19:02 mais en fait, ils jettent, voyez,
01:19:04 c'est des tronions de pommes, gobelets,
01:19:06 mouchoirs, masques, ils sont
01:19:08 sales et ça franchement, ça devient
01:19:10 c'est pas possible.
01:19:12 Ils essayent de faire quelque chose mais c'est
01:19:14 pratiquement impossible.
01:19:16 Pourtant sur le terrain, les forces
01:19:18 de l'ordre redoublent d'efforts dans un seul objectif,
01:19:20 empêcher les départs vers
01:19:22 l'Angleterre et donc dissuader
01:19:24 les migrants de venir à Calais.
01:19:26 Pour cela, le ministère de l'Intérieur
01:19:28 a sorti les grands moyens.
01:19:30 On a des forces de police et de gendarmerie déployées
01:19:32 sur l'ensemble de ces secteurs qui patrouillent
01:19:34 et qui cherchent à détecter la présence
01:19:36 de migrants, la présence de matériel
01:19:38 nautique et qui sont également appuyés par des moyens
01:19:40 aériens, donc soit des drones, soit
01:19:42 également des avions, afin
01:19:44 de détecter les mouvements de migrants et essayer
01:19:46 d'intercepter les bateaux
01:19:48 et d'intercepter les trafiquants qui
01:19:50 viendraient livrer les bateaux sur les spots.
01:19:52 Et ce travail commence à payer.
01:19:54 Selon le ministère de l'Intérieur,
01:19:56 29 000 migrants ont tenté la traversée
01:19:58 cette année. Ils étaient 44 000
01:20:00 l'année dernière, soit une baisse
01:20:02 de 35 % en un an.
01:20:04 J'aime bien
01:20:06 quand on est dans le concret pour nos téléspectateurs,
01:20:08 qu'on explique la réalité du terrain.
01:20:10 Là, on est vraiment dans la réalité. Alors, il y a une présence
01:20:12 policière accrue.
01:20:14 On nous dit "ça va mieux", mais quand on écoute
01:20:16 les Calaisiens, c'est pas tout à fait
01:20:18 la même musique que Raphaël Stainville.
01:20:20 Et on a nos sondages
01:20:22 qui disent "il faut faire quelque chose".
01:20:24 Le Calais, il est génial parce que d'un côté,
01:20:26 la France est impuissante à contrôler
01:20:28 les flux entrant.
01:20:30 Et en revanche, on se réjouit
01:20:32 finalement de pouvoir
01:20:34 garder sur notre
01:20:36 sol ceux qui voudraient partir
01:20:38 en Angleterre. Et à raison,
01:20:40 puisque la France a signé un accord
01:20:42 avec l'Angleterre en mars
01:20:44 dernier, qui a conclu
01:20:46 que l'Angleterre devait
01:20:48 verser contre 543 millions sur
01:20:50 trois ans d'euros à la France
01:20:52 contre
01:20:56 la possibilité pour la France
01:20:58 de conserver ces migrants
01:21:00 candidats à l'exil en Angleterre.
01:21:02 Donc, je trouve
01:21:04 que c'est symbole des contradictions
01:21:06 françaises. C'est-à-dire qu'à la fois, on essaye de faire
01:21:08 une loi pour durcir
01:21:10 les conditions
01:21:12 d'immigration
01:21:14 et de l'autre, on durcit aussi
01:21:16 la capacité
01:21:18 de ceux qui voudraient partir en Angleterre,
01:21:20 la possibilité de le faire.
01:21:22 Et donc, on les conserve sur notre sol.
01:21:24 C'est, je trouve, assez hubuesque.
01:21:26 - Christian Brouteau. - Oui, Raphaël me
01:21:28 fait sourire parce que je pense
01:21:30 qu'il a raison sur le fond.
01:21:32 Après, si on l'informe, la question n'est pas tout à fait
01:21:34 aussi simple. C'est vrai
01:21:36 qu'on pourrait se dire, après tout,
01:21:38 s'ils veulent aller en Angleterre, autant lui leur donner.
01:21:40 Mais il semble que
01:21:42 depuis le Brexit, et puis effectivement
01:21:44 le gros chèque qu'ils nous ont fait, ce soit
01:21:46 un peu compliqué, parce qu'en fait,
01:21:48 ils ne veulent pas rester en France. Ils veulent
01:21:50 aller en Angleterre.
01:21:52 - Pour ceux qui sont à Calais.
01:21:54 - On parle de ceux de Calais. Le sujet
01:21:56 est sur Calais. - Il est sur Calais. Je vous confirme.
01:21:58 - Ce que je voudrais quand même souligner,
01:22:00 et le ministre l'avait dit,
01:22:02 mais je me dis que l'approche
01:22:04 qu'il a faite, elle n'est pas la bonne.
01:22:06 On vient nous dire qu'on a
01:22:08 un problème avec la loi
01:22:10 par rapport aux passeurs. Parce que, de toute façon,
01:22:12 s'il n'y a pas de bateaux, s'il n'y a pas
01:22:14 de pont pour aller de A à B,
01:22:16 on y va à la nage, on y va je ne sais pas
01:22:18 comment, mais il faut quand même traverser.
01:22:20 Donc, les passeurs,
01:22:22 c'est ce réseau qui permet à ces gens-là
01:22:24 de venir là. S'ils n'avaient pas
01:22:26 la possibilité d'aller de l'autre côté, ils n'iraient pas.
01:22:28 Et le fait
01:22:30 de ne pas pouvoir les
01:22:32 punir comme il faudrait, c'est un faux
01:22:34 débat. C'est du trafic de personnes,
01:22:36 d'êtres humains.
01:22:38 Et le trafic d'êtres humains
01:22:40 est suffisamment bien
01:22:42 puni
01:22:44 pour qu'on puisse l'appliquer. Ces gens-là
01:22:46 demandent de l'argent, mettent leur
01:22:48 vie en péril. Je suis désolé,
01:22:50 ce n'est pas un délit, c'est un crime.
01:22:52 - Oui, mais quand on voit les chiffres annoncés,
01:22:54 une baisse, etc., et qu'on voit
01:22:56 le quotidien de ces habitants
01:22:58 de Calais qui en ont assez,
01:23:00 on voit que, évidemment, c'est toute l'ambiguïté
01:23:02 de la situation, Joseph Théodal.
01:23:04 - Christian Proutaud l'a dit,
01:23:06 derrière, il y a un trafic... - Il y a ce ressenti.
01:23:08 - Un trafic d'êtres humains qui rapporte
01:23:10 beaucoup d'argent aux trafiquants. - Très bien, énormément.
01:23:12 - Quand on voit ces images, ça sert
01:23:14 le cœur de voir des personnes
01:23:16 qui sont autour
01:23:18 d'un bras zéro, alors qu'il fait froid, alors qu'il pleut.
01:23:20 On ne sait pas... Et en même temps,
01:23:22 ça va être mon côté macronien.
01:23:24 - Qu'est-ce qui vous prend ?
01:23:26 - Les acteurs entreprises vivent l'enfer
01:23:28 au quotidien. Il faut voir que
01:23:30 à Calais, le
01:23:32 surcoût pour les entreprises calaisiennes,
01:23:34 pour la sécurité, pour ne pas embarquer
01:23:36 dans les camions, est énorme.
01:23:38 Certaines sont au bord de la faillite,
01:23:40 des petites entreprises de transport, en disant
01:23:42 "on n'a plus les moyens". Donc, c'est véritablement
01:23:44 quelque chose très difficile à régler.
01:23:46 Mais là-dessus, tous ceux qui nous disent
01:23:48 "l'immigration, il faut laisser faire,
01:23:50 il faut laisser continuer", mais ce sont des
01:23:52 fous furieux qui accueillent d'abord ces gens
01:23:54 chez eux, et ensuite ils pourront en parler
01:23:56 parce que c'est ça. Il y a à la fois un drame
01:23:58 humain, il y a une entreprise économique
01:24:00 et je reviens là-dessus, le trafic d'êtres
01:24:02 humains rapporte énormément d'argent
01:24:04 depuis le fin fond de l'Afrique jusqu'à
01:24:06 nos frontières, et il y a vraiment là
01:24:08 quelque chose à faire. Mais
01:24:10 humainement, moi je souffre
01:24:12 de voir ces gens dans cette situation-là.
01:24:14 - Nathan Le Verre.
01:24:16 - Sur Calais, je conseille à tout le monde de voir
01:24:18 un documentaire qui a été fait par Yann Moix
01:24:20 en 2018 ou 2019,
01:24:22 qui s'appelait "Recalais", et qui
01:24:24 est très concret, pour reprendre votre mot
01:24:26 de tout à l'heure, et qui montrait
01:24:28 les deux aspects de ce qui se passe.
01:24:30 C'est-à-dire du côté des
01:24:32 exilés, des situations absolument
01:24:34 ubuesques. Alors,
01:24:36 souvent des gens, ils leur demandaient de raconter
01:24:38 leur vie, qu'ils venaient de tel pays, qu'ils étaient avocats,
01:24:40 qu'il y avait eu une guerre, je ne sais quoi,
01:24:42 qu'ils les avaient chassés de leur
01:24:44 pays, qu'ils avaient de la famille en Angleterre.
01:24:46 S'ils voulaient aller en Angleterre, ce n'est pas pour des raisons
01:24:48 abstraites, ce n'est pas parce qu'ils aiment le fish and chips, c'est parce qu'ils ont de la
01:24:50 famille, c'est parce qu'ils ont des perspectives
01:24:52 concrètes, des gens qui leur ont dit "voilà, on t'attend
01:24:54 de l'autre côté de la Manche, on va te donner du
01:24:56 travail ici ou là", etc. Et que
01:24:58 en face, ils montraient aussi ce
01:25:00 que vous disiez, ça veut dire que pour les habitants
01:25:02 de Calais, c'est difficile,
01:25:04 c'est des coûts en plus, ça c'est une évidence.
01:25:06 Mais surtout, l'absurdité fondamentale
01:25:08 de la situation, c'est que ça ne date pas de 2023,
01:25:10 c'est que les Anglais demandent à la France
01:25:12 de servir de garde-frontière.
01:25:14 Les Anglais ont décidé, ça fait longtemps que la place
01:25:16 de l'Angleterre dans la construction européenne, même bien avant
01:25:18 le Brexit, est pour le moins asymétrique et pour le
01:25:20 moins unilatérale, les Anglais ont décidé de dire
01:25:22 "nous, nous refusons d'accueillir,
01:25:24 mais c'est à la France de faire peser
01:25:26 cette responsabilité". Et là où le cas de Calais
01:25:28 est particulièrement éloquent,
01:25:30 c'est qu'il montre bien que même quand il y a
01:25:32 volonté politique, même quand il y a je ne sais combien
01:25:34 de milliards qui sont injectés dans un traité qui est
01:25:36 vraiment très critiquable pour que
01:25:38 la France fasse ce travail-là,
01:25:40 les gens continuent d'y aller, et continuent
01:25:42 de tout faire pour pouvoir aller en Angleterre.
01:25:44 Parce qu'ils ont risqué leur vie, parce qu'ils ont failli
01:25:46 mourir dix fois, parce qu'ils ont des rêves, parce qu'ils
01:25:48 ont des tragédies qu'ils sont en train de fuir, et ils continuent.
01:25:50 Donc c'est pour ça que je dis, je pense qu'il y a un leurre,
01:25:52 et en effet, comme vous le disiez, ils meurent.
01:25:54 Ils meurent massivement dans la mer.
01:25:56 Donc là où il y a un leurre, c'est de croire que l'immigration
01:25:58 qui est un phénomène international, qui est
01:26:00 dû à des inégalités entre les pays du Nord et les pays du Sud,
01:26:02 va se régler uniquement en politique
01:26:04 intérieure si un pays décide de couper le robinet.
01:26:06 Ça ne se passe pas comme ça. Et Calais, le monde.
01:26:08 - Allez, on continue.
01:26:10 - Juste une phrase très rapide.
01:26:12 Je suis tout à fait d'accord avec tout ce qui vient d'être dit,
01:26:14 et je voudrais juste rajouter, je crois que là, du coup,
01:26:16 il y a un espèce de consensus politique
01:26:18 là-dessus, des gouvernants,
01:26:20 parce que personne, cette jungle de Calais
01:26:22 qu'on a essayé de démanteler à plusieurs reprises,
01:26:24 on a fait partir les gens,
01:26:26 la police est intervenue, etc.
01:26:28 Tout le monde est d'accord
01:26:30 pour dire, moyennement,
01:26:32 mieux la France se porte, de toute façon,
01:26:34 la difficulté c'est qu'on n'y arrive pas
01:26:36 et qu'on ne sait pas faire, justement,
01:26:38 en raison de ce que vous venez de dire.
01:26:40 - Jean-Claude Lorloge, il faut qu'on avance.
01:26:42 Emmanuel Macron, il va se passer beaucoup de choses
01:26:44 à partir de lundi,
01:26:46 vous êtes là pour en témoigner, mon cher Thomas Bonnet.
01:26:48 Emmanuel Macron s'est exprimé hier,
01:26:50 il appelle à un compromis intelligent
01:26:52 sur la loi immigration, on va voir tout ça.
01:26:54 Explication Clémence Barbier, on poursuit le débat
01:26:56 ensemble.
01:26:58 - Depuis Bruxelles,
01:27:00 la pression du chef de l'Etat
01:27:02 sur l'exécutif est maximale.
01:27:04 Un accord doit être trouvé
01:27:06 au plus vite pour voter le projet
01:27:08 de loi immigration.
01:27:10 - Je suis favorable à ce qu'un compromis intelligent
01:27:12 soit trouvé au service de l'intérêt général
01:27:14 et du pays, et qu'il nous permette
01:27:16 d'avoir un texte qui améliore
01:27:18 notre fonctionnement commun
01:27:20 et permet de mieux protéger les Français.
01:27:22 - Après son rejet à l'Assemblée,
01:27:24 le texte sera soumis ce lundi
01:27:26 à une commission mixte paritaire.
01:27:28 Sept sénateurs et sept députés
01:27:30 devront rédiger la version finale,
01:27:32 avec comme base le texte durci
01:27:34 par le Sénat, majoritairement à droite.
01:27:36 - Il y a un risque, en effet,
01:27:38 très important, que si nous ne mettions pas d'accord,
01:27:40 le grand gagnant ne soit ni les Républicains
01:27:42 ni la majorité présidentielle,
01:27:44 mais le Rassemblement national,
01:27:46 qui ne veut pas de solution,
01:27:48 qui ne veut que des problèmes.
01:27:50 - La droite, en position de force,
01:27:52 a décidé de dénoncer son intransigence,
01:27:54 notamment sur la régularisation au cas par cas
01:27:56 des sans-papiers dans les métiers en tension.
01:27:58 - Entre la droite et la majorité,
01:28:00 il n'y aura pas d'accord.
01:28:02 Si le texte comporte un droit opposable
01:28:04 à la régularisation des clandestins,
01:28:06 ce serait une prime à la fraude
01:28:08 et un appel d'air que nous n'accepterons pas.
01:28:10 - Pour tenter d'arracher des concessions
01:28:12 même minimes, la Première ministre
01:28:14 recevra des dirigeants républicains
01:28:16 demain à Matignon, un rendez-vous
01:28:18 qui se veut décisif.
01:28:20 - J'ai une bonne question à vous poser.
01:28:22 Compromis intelligent sur la loi émigration.
01:28:24 Qu'est-ce à quoi ?
01:28:26 - Vous pouvez mettre absolument tout ce que vous voulez.
01:28:28 Ça ne préjuge en rien
01:28:30 la nature du texte tel qu'il va sortir
01:28:32 des négociations.
01:28:34 Ce qui est le plus intéressant,
01:28:36 c'est plutôt les propos de Bruno Retailleau.
01:28:38 - Dans le Figaro, il parle.
01:28:40 - On l'a peu entendu cette semaine,
01:28:42 alors qu'il a été un acteur majeur
01:28:44 des discussions qui se sont déroulées à Matignon.
01:28:46 Il y a une expression qu'il emploie
01:28:48 qui est intéressante, à mon avis.
01:28:50 Il dit qu'il ne faut pas un texte d'équilibre.
01:28:52 C'est ce qu'on nous a répété à longueur de temps
01:28:54 du côté du gouvernement. Il ne faut pas un texte d'équilibre
01:28:56 mais un texte clair et fort pour diminuer
01:28:58 drastiquement l'immigration.
01:29:00 On sait que la position des Républicains
01:29:02 depuis le début de la semaine, ça a été de dire
01:29:04 qu'on veut voir sortir de cette commission
01:29:06 le texte du Sénat, rien que le texte du Sénat.
01:29:08 On découvre maintenant qu'il y a
01:29:10 quelques concessions qui ont été faites.
01:29:12 On se dirige en effet vers un texte durci
01:29:14 qui sera finalement assez proche de celui
01:29:16 du haut du Parlement. Ça promet, Véronique Lecabre ?
01:29:18 En fait, le sujet, c'est de savoir
01:29:20 combien la majorité présidentielle va perdre
01:29:22 de députés. C'est ça l'histoire, en fait.
01:29:24 Je pense que vous avez raison
01:29:26 sur votre analyse, mais vous savez
01:29:28 que l'aile gauche de la Macronie,
01:29:30 que ce soit
01:29:32 certains députés de Renaissance, une bonne
01:29:34 partie du modem, je pense,
01:29:36 n'est pas d'accord avec cette approche.
01:29:38 Donc, ils vont se trouver face à
01:29:40 une équation compliquée.
01:29:42 C'est que le texte va être voté par le Rassemblement
01:29:44 Nationale, LR et la droite
01:29:46 de la Macronie.
01:29:48 Est-ce que ça laissera des traces ?
01:29:50 Est-ce que ce sera juste ?
01:29:52 Je pense qu'on va voir pour la première fois
01:29:54 la majorité présidentielle voter contre son
01:29:56 camp pour une partie, on parle de
01:29:58 20 à 40 députés, en fait,
01:30:00 qui ne vont pas être
01:30:02 d'accord avec la solution
01:30:04 dont vous parlez, qui est la plus probable
01:30:06 effectivement aujourd'hui. Donc, le prix
01:30:08 politique à payer, d'ailleurs, Emmanuel Macron
01:30:10 n'est pas réjoui du tout sur sa phrase.
01:30:12 Et c'est très bien. On voit que
01:30:14 Gérald Darmanin aussi fait tristomine
01:30:16 depuis quelques jours.
01:30:18 Elisabeth Borne, qui a repris la discussion,
01:30:20 n'est pas tellement plus vaillante parce qu'elle ne voit pas
01:30:22 trop non plus comment
01:30:24 elle va se sortir. C'est une chose
01:30:26 trap, quoi qu'il arrive, en fait, en vérité.
01:30:28 On écoute justement sur la tenue de cette
01:30:30 commission mixte paritaire, Yoann Gillet,
01:30:32 député RN, qui était l'invité de la matinale.
01:30:34 Ça vous donne un petit peu la
01:30:36 musique, le son, l'ambiance qu'il va y avoir.
01:30:38 Yoann Gillet.
01:30:44 Ce que je vais faire, en l'occurrence,
01:30:46 lundi, lors de cette commission mixte paritaire,
01:30:48 c'est tout faire pour
01:30:50 essayer de supprimer
01:30:52 les articles du texte
01:30:54 qui sont plutôt pro-immigration que
01:30:56 contre l'immigration, et en tout cas pour la
01:30:58 régularisation de l'immigration clandestine,
01:31:00 et tout faire pour essayer de réintroduire
01:31:02 et d'améliorer les mesures
01:31:04 contenues dans ce texte,
01:31:06 qui sont relativement mesurées,
01:31:08 trop mesurées. Je pense que
01:31:10 quand on parle d'immigration, on ne peut pas faire
01:31:12 deux en même temps, et en l'occurrence,
01:31:14 les sondages dont vous parliez, sur l'avis
01:31:16 des Français sur la politique migratoire
01:31:18 qu'ils souhaitent, montrent bien
01:31:20 qu'il y a besoin d'une politique ferme.
01:31:22 Attention, on va en même temps,
01:31:24 mon cher Joseph Tounel,
01:31:26 un temps de verre.
01:31:28 On voit l'ambiance.
01:31:30 Il y a deux contradictions sur le plan de la méthode.
01:31:32 L'une, du côté d'Emmanuel Macron, qui nous dit
01:31:34 qu'il n'est pas l'affaire de 49.3, qui va être dans le dialogue,
01:31:36 dans le compromis, dans la gentillesse, etc.
01:31:38 et qui dit qu'il est en cohérence avec
01:31:40 ce qui s'est passé pendant la réforme des retraites,
01:31:42 où là, on n'a pas été spécialement
01:31:44 dans l'incarnation du dialogue parlementaire.
01:31:47 Deuxièmement, il y a une contradiction,
01:31:49 je pense aussi, du côté des parlementaires
01:31:51 de gauche, qui ont décidé de voter
01:31:53 contre la possibilité de débattre
01:31:55 de cette loi, parce que
01:31:57 leur argument était de dire, si on fait ça,
01:31:59 on va s'empêcher de parler d'immigration
01:32:01 tout le temps dans le débat public,
01:32:03 et puis on va lutter contre
01:32:05 un texte qu'on juge trop à droite.
01:32:07 Mais là, ce qui va se passer dans les faits,
01:32:09 c'est que le texte va se droitiser encore plus, probablement,
01:32:11 sauf que je ne suis pas devin, mais en tout cas, c'est comme ça que les choses se profilent.
01:32:13 Et donc, qu'on va se retrouver avec cette...
01:32:15 Normalement, dans la culture démocratique, tout le monde sait
01:32:17 qu'on ne choisit pas entre le bien et le mal.
01:32:19 On choisit entre ce qui est plus ou moins proche de soi-même,
01:32:21 ce qu'on fait quand on vote deuxième tour d'une élection présidentielle.
01:32:23 Et là, il y a quand même certains des parlementaires de gauche
01:32:25 qui ne sont pas dans cette logique
01:32:27 et qui préfèrent le plus lointain
01:32:29 plutôt que quelque chose qui les approuve, mais qui n'est pas non plus
01:32:31 totalement lointain par rapport à eux-mêmes.
01:32:33 Ça, je pense que c'est un facteur quand même très intéressant
01:32:35 et qui en dit long aussi sur la stratégie de certains
01:32:37 par rapport à miser
01:32:39 sur une probable victoire ou une possible victoire
01:32:41 de Marine Le Pen en 2020.
01:32:43 Tout ça s'inscrit plus ou moins dans la même logique,
01:32:45 c'est-à-dire entre le plus lointain et le bloc macroniste
01:32:47 qu'on n'aime pas, mais qui est quand même plus modéré,
01:32:49 à la limite, mieux vaut le plus lointain.
01:32:51 Et ça, je trouve que c'est extrêmement significatif.
01:32:53 - En fait, Stavie,
01:32:55 il va falloir tout donner à la droite.
01:32:57 - Pardon ?
01:32:59 - Il va falloir tout donner à la droite.
01:33:01 - Non, mais c'est toute la difficulté.
01:33:03 - J'ai reposé ma question.
01:33:05 - Ma question vous a interpellé.
01:33:07 - Non, mais c'est que cette commission mixte-paritaire,
01:33:09 le président a parlé d'un compromis intelligent.
01:33:11 Le problème, c'est que
01:33:13 ce qu'il met derrière ce mot "intelligent"
01:33:15 est probablement très loin
01:33:17 des aspirations
01:33:19 de la droite sénatoriale, notamment.
01:33:21 Et donc, le plus
01:33:23 probable est que ce texte
01:33:25 soit dénaturé par rapport aux attentes
01:33:27 des Républicains.
01:33:29 Et donc, le plus probable aussi,
01:33:31 c'est pas que la gauche soit perdante,
01:33:33 c'est que ce texte soit abandonné en race campagne,
01:33:35 peut-être même dès lundi,
01:33:37 après que la commission mixte-paritaire
01:33:39 n'ait pas accouché
01:33:41 d'un texte conclusif.
01:33:43 - On verra, oui.
01:33:45 - Oui, mais on verra. Mais le fait est que
01:33:47 dans le rapport des forces,
01:33:49 c'est ce qui
01:33:51 semble aussi se dessiner.
01:33:53 - Votre regard, Christian Couteau ?
01:33:55 - Moi, déjà, la formule me trouble,
01:33:57 le compromis intelligent. Je pose une question
01:33:59 à un attenteur, donc c'est
01:34:01 un aparté.
01:34:03 - Faites votre tour bouillant entre vous, il n'y a aucun problème.
01:34:05 Faites le débat à l'intérieur du débat.
01:34:07 Si je peux y participer, ça m'arrange.
01:34:09 - Bien sûr, mais un compromis, c'est pragmatique,
01:34:11 c'est pas intelligent.
01:34:13 Si c'était intelligent, on ne serait pas où on en est là.
01:34:15 Ça fait un moment qu'on se serait mis d'accord
01:34:17 sur quelque chose. Or,
01:34:19 les LR, eux, ils essayent
01:34:21 de draguer plus à droite,
01:34:23 et la gauche, c'est tirer une balle
01:34:25 dans le pied. On ne peut pas
01:34:27 s'en sortir. Le texte, de toute façon,
01:34:29 quel que soit
01:34:31 le résultat qu'on va avoir, il va
01:34:33 plaire à personne.
01:34:35 C'est la seule remarque.
01:34:37 Et je vais faire une...
01:34:39 puisqu'on n'est pas loin des Jeux Olympiques, une remarque olympique
01:34:41 et sportive, à force de faire
01:34:43 le grand écart, on se casse les adducteurs.
01:34:45 Il n'y a pas d'autre
01:34:47 résultat.
01:34:49 - On a parlé de la gauche.
01:34:51 Disons-le, la gauche n'est pas impliquée
01:34:53 dans ce compromis. Les choses se jouent
01:34:55 en ce moment entre la droite et l'Olympique.
01:34:57 - Pas au moment du vote, pardon.
01:34:59 - Je parle vraiment de la commission.
01:35:01 - On est sur la commission
01:35:03 mixte paritaire.
01:35:05 - Pour que les gens comprennent bien, c'est la droite et la médecine.
01:35:07 Ils vont décider de l'avenir
01:35:09 de ce texte. Et effectivement, il y a
01:35:11 un scénario possible, probable,
01:35:13 dans lequel la commission mixte
01:35:15 paritaire n'est pas conclusive.
01:35:17 - J'aimerais bien qu'ils comprennent bien.
01:35:19 - Le texte sera abandonné.
01:35:21 Il n'y aura pas de projet de loi sur l'immigration.
01:35:23 Ça pourra revenir plus tard sous une autre forme.
01:35:25 Le texte tel qu'il est actuellement
01:35:27 sera abandonné. Lorsqu'on interroge les uns
01:35:29 et les autres, pour être honnête avec vous,
01:35:31 on entend tout et son contraire.
01:35:33 On a des personnes impliquées dans le dossier qui nous disent
01:35:35 "ça va le faire, on va trouver une issue à tout ça".
01:35:37 Et d'autres, au contraire, qui nous disent
01:35:39 "il n'y a aucune possibilité pour qu'on s'entende
01:35:41 entre la majorité présidentielle du gouvernement
01:35:43 et la droite".
01:35:45 À cette heure-ci, on n'est toujours pas capables
01:35:47 de vous donner une indication sur
01:35:49 l'issue de cette commission mixte paritaire.
01:35:51 Et d'ailleurs, il y a une réunion dimanche soir.
01:35:53 Ça prouve bien que les choses vont encore bouger d'ici là.
01:35:55 - Et le rôle d'Elisabeth Borne ? On l'a évoqué très rapidement
01:35:57 avec Verrier Le Cap. Elle se retrouve
01:35:59 à la manœuvre.
01:36:01 La marge.
01:36:03 - Elle a repris la main pour toutes les raisons
01:36:05 qu'on a invoquées tout à l'heure. A la fois parce que Darmanin a
01:36:07 échoué, parce qu'il a quelques antagonismes
01:36:09 personnels. Elle joue gros,
01:36:11 elle aussi, évidemment, sur ce dossier.
01:36:13 Si, évidemment, un projet de loi finit par être
01:36:15 adopté à l'Assemblée, ce sera
01:36:17 la victoire aussi d'Elisabeth Borne.
01:36:19 En revanche, s'il y a échec,
01:36:21 son avenir pourrait s'écrire en pointillés du côté
01:36:23 du gouvernement. - Oui, Kheb, les hôtels de tunnel.
01:36:25 - C'est tout à fait exact. Elle joue gros,
01:36:27 la première ministre. On sait déjà que
01:36:29 le président de la République
01:36:31 évoquait la possibilité de remaniement
01:36:33 au mois de janvier, etc.
01:36:35 Que ça recourait dans les rangs
01:36:37 de la majorité. Donc, soit
01:36:39 elle réussit, elle a sauvé son poste.
01:36:41 Si elle échoue, ça va être
01:36:43 difficile, d'autant que le chef de l'État
01:36:45 a annoncé qu'en janvier,
01:36:47 il allait dire des choses importantes.
01:36:49 - Ah bah oui, Khebna, j'avais oublié ce rendez-vous.
01:36:51 - Etc. - On l'a évoqué sur ce plateau.
01:36:53 - Et la rumeur publique, d'ailleurs,
01:36:55 et c'est...
01:36:57 Il minimise tout le temps sur la
01:36:59 loi sur l'immigration. Il n'a pas été en première ligne,
01:37:01 il l'a très peu défendue, il minimise.
01:37:03 Et la rumeur dit que si jamais
01:37:05 le texte était abandonné, il serait abandonné
01:37:07 et qu'il passerait à autre chose, en fait. C'est-à-dire que
01:37:09 lui-même ne joue pas.
01:37:11 Mais en revanche, Gérald Darmanin,
01:37:13 il a une petite mine depuis lundi dernier, quand même.
01:37:15 - Vous avez vu, il a changé de look. Il porte des lunettes.
01:37:17 - Parce que beaucoup de personnes...
01:37:19 - C'est pas tout le monde à remarquer.
01:37:21 - Beaucoup de personnes, à commencer par Éric Ciotti, ont mis
01:37:23 en avant une certaine arrogance
01:37:25 dont il aurait fait preuve. - Il a beaucoup travaillé, quand même.
01:37:27 Pardon, mais Gérald Darmanin a beaucoup travaillé sur ce dossier
01:37:29 depuis des mois. - On ne peut pas lui reprocher.
01:37:31 - L'adoption de cette motion de rejet a été
01:37:33 difficile à encaisser, c'est sûr.
01:37:35 - Un mot rapidement, Joseph Tunnel.
01:37:37 - Je ne veux pas que ça fasse encore un rejet du monde politique
01:37:39 par les Français. - Déjà, il faut
01:37:41 comprendre tout ça, ce que j'évoquais.
01:37:43 - C'est normal. Quand on écoute le président de la République,
01:37:45 qui d'ailleurs nous le fait grandiose,
01:37:47 chef de l'État, il nous aurait dit
01:37:49 qu'il était favorable à un compromis stupide
01:37:51 au service de l'égoïsme.
01:37:53 Ça ne veut rien dire, sa phrase. C'est pas à la hauteur.
01:37:55 Et dans le même temps,
01:37:57 Bruno Retailleau met le doigt sur quelque chose
01:37:59 qui est essentiel. - Deux fois. - Les métiers
01:38:01 en tension. Les métiers en tension,
01:38:03 il faudrait aller jusqu'au bout. On connaît
01:38:05 deux secteurs avec des métiers en tension,
01:38:07 la médecine et l'enseignement. Est-ce à dire
01:38:09 qu'il faut prendre les médecins des pays en développement ?
01:38:11 - Le BTP, la médecine...
01:38:13 - Je prends ces deux exemples.
01:38:15 Est-ce à dire que...
01:38:17 Et on voit très bien que...
01:38:19 Est-ce à dire qu'il faut que nous, au lieu de faire
01:38:21 l'effort de formation chez nous,
01:38:23 avec les gens qui sont là,
01:38:25 on doit piquer les élites des autres pays ?
01:38:27 C'est un vrai sujet pour le développement des autres pays,
01:38:29 y compris des pays européens. Je rappellerai
01:38:31 juste que plus du tiers de la population
01:38:33 active de Bulgarie et de Roumanie
01:38:35 n'est pas dans leur pays aujourd'hui,
01:38:37 travaille à l'extérieur, ce qui est un drame
01:38:39 pour le développement de ces pays. Ça, c'est en Europe.
01:38:41 C'est pareil pour...
01:38:43 Or de l'Europe, comment on fait si on prend
01:38:45 les forces vives des pays,
01:38:47 si on les absorbe ? Comment font ces pays
01:38:49 pour se développer ? - Les amis,
01:38:51 c'est quasiment le clip
01:38:53 de l'heure de fin. - Si.
01:38:55 - C'est la fin de "Mini News Weekend".
01:38:57 - Il fallait passer les deux heures. - C'est vrai, on avait
01:38:59 beaucoup de sujets en ce samedi.
01:39:01 - On parlera de cette loi de l'immigration
01:39:03 et de cette commission mixte parité.
01:39:05 Évidemment, vous êtes avec nous demain.
01:39:07 - Absolument. - Merci en tous les cas
01:39:09 de nous suivre. Vous êtes de plus en plus nombreux.
01:39:11 Ça nous fait très plaisir. Merci à vous,
01:39:13 nos grands témoins du jour.
01:39:15 Merci à Benjamin Cuneo, à Elisabeth Tollet,
01:39:17 Cynthia Pina, à Axel et à l'édition
01:39:19 qui m'ont aidé à préparer ces deux heures d'information.
01:39:21 Merci à la programmation, à Raphaël de Montferrand.
01:39:23 Merci aux équipes en régie. Je n'ai oublié personne.
01:39:25 Enfin, je les ai essayées. À l'organisation,
01:39:27 François Lemoyne, Grégoire, Nicolas.
01:39:29 Et évidemment, revivez cette émission
01:39:31 sur le site cnews.fr.
01:39:33 Les prochains rendez-vous,
01:39:35 dans quelques instants, rediffusion
01:39:37 de quelques rendez-vous politiques.
01:39:39 Et puis à 15h, ce sera la vie Lionel Rousseau
01:39:41 pour 180 minutes Info.
01:39:43 Moi, je vous dis bye-bye. À demain.
01:39:45 Et n'oubliez pas, le dimanche,
01:39:47 Bid You's Weekend ouvre à... - 11h.
01:39:49 - 11h. On sera là.
01:39:51 La lumière sera allumée. À demain. Bye-bye.
01:39:53 [Musique]

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