Midi News Week-End (Émission du 17/12/2023)

  • l’année dernière
Thierry Cabannes reçoit les acteurs de l'info du jour, des experts et nos journalistes dans #MidiNewsWE

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00:00:00 Il est 11h, bonjour, soyez les bienvenus, je suis très heureux de vous retrouver, c'est
00:00:04 Mini-News Week-end ce dimanche, 11h-13h, vous connaissez le rendez-vous par cœur,
00:00:09 deux heures de témoignages, de reportages et de débats, présentation de la grande
00:00:13 équipe de grands témoins qui m'entourent dans quelques instants, mais tout de suite,
00:00:16 le sommaire de notre première heure, à la une, oui à la une, notre sondage
00:00:21 exclusif, c'est ça pour C News Europe 1, le journal du dimanche, immigration, ce
00:00:25 que veulent les français, droit du sol, primauté du droit national,
00:00:29 criminalisation des passeurs métiers sous tension, etc. etc.
00:00:32 Tous les thèmes sont abordés, on vous dit tout, on décrite et bien sûr, on débat.
00:00:37 Lois et migrations, justement, la commission mixte paritaire se réunit demain,
00:00:41 l'avenir du texte sera entre les mains de sept députés et de sept sénateurs,
00:00:46 Thomas Bonnet, notre journaliste politique, est avec nous.
00:00:49 Lois et migrations, suite, il n'y aura ni accord ni compromission,
00:00:54 Eric Ciotti s'exprime là aussi dans les colonnes du journal du dimanche,
00:00:58 et cela, à quelques heures d'une nouvelle réunion avec Elisabeth Borne,
00:01:02 on en parle évidemment encore avec Thomas Bonnet, c'est sa journée,
00:01:07 nous sommes dimanche, voilà, vous savez tout, ou presque, le reste de l'actualité,
00:01:11 c'est avec Isabelle Piboulot, bonjour Isabelle.
00:01:15 Bonjour Thierry, bonjour à tous. Alors que les frappes israéliennes
00:01:18 continuent dans la bande de Gaza, la chef de la diplomatie française est
00:01:22 à Tel Aviv pour appeler à une nouvelle trêve humanitaire immédiate,
00:01:26 Catherine Colonna s'est exprimée aux côtés de son homologue israélien Eli Cohen,
00:01:30 la ministre se rendra par ailleurs en Cisjordanie, puis au Liban demain,
00:01:34 on écoute Catherine Colonna.
00:01:36 Trop de civils sont tués, nous le voyons, nous le savons,
00:01:40 nous le disons depuis plusieurs semaines, et je suis venue également ici
00:01:45 rappeler l'importance d'une nouvelle trêve humanitaire,
00:01:49 il faut revenir à une trêve durable, et une trêve qui doit nous permettre
00:01:55 de faire un cessez-le-feu, d'aller vers un cessez-le-feu humanitaire.
00:02:02 La colère de la population israélienne gronde après l'erreur tragique de Tzahal,
00:02:07 qui a conduit à la mort de trois otages. Hier soir, ils étaient des milliers
00:02:11 dans les rues de Tel Aviv, à demander un cessez-le-feu et un accord
00:02:15 afin de récupérer les 129 otages prisonniers à Gaza.
00:02:18 Malgré l'émotion suscitée en Israël, Benyamin Netanyahou a déclaré
00:02:23 vouloir maintenir la pression militaire contre le ramas.
00:02:27 Et puis, la France a condamné hier un bombardement israélien à Rafah,
00:02:30 dans le sud de la bande de Gaza. Un agent du ministère français
00:02:34 des Affaires étrangères a été tué. Il travaillait pour la France depuis 2022.
00:02:39 Le Quai d'Orsay exige que toute la lumière soit faite sur les circonstances
00:02:43 de ce drame dans les plus brefs délais. Dans le reste de l'actualité,
00:02:48 les gardes forestiers sont de plus en plus pris pour cibles par des militants
00:02:52 écologistes. Accusés d'aggraver le réchauffement climatique en abattant
00:02:56 des arbres, leurs tracteurs et autres véhicules se retrouvent détériorés.
00:03:01 Reportage dans l'heure de Clémence Barbier et Charles Baget.
00:03:05 - Les bois que vous êtes en train de couper, qu'est-ce qu'ils vont devenir ?
00:03:08 - Ça va partir en bois de chauffage.
00:03:10 Abattre des arbres, ce métier, Valentin Touchard l'a choisi par passion
00:03:15 de la nature. Mais son activité est décriée par certains militants écologistes.
00:03:21 Accusés d'aggraver le réchauffement climatique, ces agents forestiers
00:03:24 sont victimes d'incivilité au quotidien.
00:03:27 - Ça a été des insultes dernièrement, il y a 15 jours.
00:03:30 Et puis aussi des personnes qui se sont mis devant un engin
00:03:34 pour ne pas qu'on coupe des arbres. J'ai même un chauffeur qui,
00:03:37 une fois a retrouvé la photo de ses enfants déchirés et jetés au sol.
00:03:41 C'est vraiment violent.
00:03:42 Vitres cassées, tracteurs tagués, voire même incendiés.
00:03:46 Pour ce forestier, ces militants écologistes se trompent de combat.
00:03:50 - Malheureusement, certaines associations extrémistes de l'écologie
00:03:53 ou de l'environnement sont devenues des semeurs de herne.
00:03:56 Si la forêt, on ne l'entretient pas, on ne peut pas l'accompagner
00:04:00 face à l'évolution du climat et donc faire en sorte qu'elle se régénère bien.
00:04:05 D'autant plus que l'abattage du bois est strictement encadré.
00:04:09 - Pour ce qui est des coupes à blanc, on ne peut pas arriver sur une parcelle
00:04:12 et décider de tout raser parce que ça nous fait plaisir.
00:04:16 Non, ça ne marche pas comme ça.
00:04:17 Et puis, de toute façon, on n'aura aucun intérêt à couper tout le bois
00:04:21 parce qu'en fait, on se couperait un peu l'herbe sous le pied
00:04:23 parce que c'est quand même notre gain de pain, le bois.
00:04:25 Une fois coupé, le bois est utilisé pour construire des charpentes
00:04:28 ou fabriquer des cartons.
00:04:30 Ces forestiers prônent alors la pédagogie auprès des promeneurs
00:04:34 et tentent de leur expliquer les bienfaits de leur métier.
00:04:37 - Après six ans de vie nomade, Alex Batty est rentré sain et sauf
00:04:43 au Royaume-Uni hier.
00:04:45 Il devra maintenant travailler à sa réintégration dans la société.
00:04:48 L'adolescent britannique de 17 ans, retrouvé en France cette semaine,
00:04:52 est désormais auprès de sa grand-mère maternelle qui en a la garde.
00:04:55 En 2017, Alex Batty avait été enlevé par sa mère à l'occasion de vacances en Espagne.
00:05:01 Les circonstances restent à éclaircir.
00:05:04 Et puis dans l'actualité de ce week-end également,
00:05:06 Miss France 2024 a été élue hier soir à Dijon.
00:05:10 Miss Nord Pas-de-Calais a été couronnée.
00:05:12 Eve Gilles, 20 ans, a fait de sa candidature le symbole de la diversité féminine
00:05:17 en arborant fièrement des cheveux courts, faits et peu communs dans cette compétition.
00:05:21 "Personne ne doit vous dicter qui vous êtes", a-t-elle déclaré.
00:05:24 Eve Gilles succède donc à Indira Ampio.
00:05:29 Voilà pour l'essentiel de l'actualité.
00:05:31 A 11h, tout de suite, Midi News Week-end avec vous Thierry.
00:05:34 - Merci ma chère Isabelle.
00:05:36 On se retrouve dans 30 minutes.
00:05:37 Je vous présente mon équipe de grands témoins ce dimanche.
00:05:41 Naïma M. Fadel, une fidèle essayiste.
00:05:43 Soyez la bienvenue.
00:05:44 - Merci Thierry, bonjour.
00:05:46 - Patrice Sarditti, journaliste.
00:05:48 Thomas Bonnet.
00:05:49 - Bonjour Thierry.
00:05:50 - Vous êtes en forme ?
00:05:51 Programme chargé pour vous.
00:05:52 - Programme très chargé.
00:05:52 - Et la semaine qui s'annonce aussi.
00:05:54 - Et demain, le CMP.
00:05:57 - Kylin Bossuet, pour les sondages.
00:05:58 - Bonjour Thierry.
00:05:59 - Bonjour.
00:06:00 - Bonjour Thierry.
00:06:01 - Denis Deschamps, vous allez bien ?
00:06:02 - Parfaitement bien.
00:06:03 - Allez, on commence ce Midi News Week-end par notre sondage exclusif.
00:06:10 C'est ça pour ces News Europe 1.
00:06:12 Et le journal du dimanche, que voulez-vous en matière d'immigration ?
00:06:16 Oui, on vous a posé les questions.
00:06:17 Droit du sol, primauté du droit national,
00:06:19 criminalisation des passeurs, métiers sous tension, etc.
00:06:23 On vous dit tout, on vous cache rien.
00:06:25 Explication et synthèse, Maxime Legay.
00:06:27 On ouvre le débat juste après.
00:06:30 - C'est un résultat sans appel.
00:06:32 Consulté sur la question de faire primer le droit français
00:06:35 sur le droit européen en matière d'immigration,
00:06:37 les Français sont 67% à y être favorables.
00:06:41 Une position qui varie selon la sensibilité politique.
00:06:44 Ainsi, le total de la droite y est favorable à 79%
00:06:49 contre 68% pour le centre,
00:06:51 alors que l'ensemble de la gauche approuve à 45%
00:06:54 cette primauté du droit national.
00:06:56 S'agissant de faire primer la sécurité de la France
00:06:58 sur les droits individuels des étrangers,
00:07:00 le consensus est encore plus large.
00:07:02 Les Français sont 73% à y souscrire.
00:07:05 Le total de la droite approuve à 83%
00:07:08 cette primauté de la sécurité du pays.
00:07:10 82% pour le centre.
00:07:12 L'ensemble de la gauche, elle, partage à 58% cette position.
00:07:16 Enfin, en matière de criminalisation des passeurs
00:07:19 qui font venir des étrangers illégalement sur le territoire,
00:07:22 les Français sont quasi unanimes.
00:07:24 91% souhaitent que ces pratiques soient criminalisées.
00:07:28 Une prise de position des Français qui intervient dans un contexte
00:07:31 où la Cour européenne des droits de l'homme
00:07:33 multiplie les rappels à l'ordre concernant la politique d'expulsion de la France.
00:07:38 Alors sur la philosophie de ce grand sondage,
00:07:41 on va écouter Raphaël Stainville, journaliste au journal du dimanche,
00:07:44 qui était l'invité de la matinale et d'Anthony Faveli.
00:07:48 On écoute.
00:07:49 Lorsque le gouvernement et les partis politiques
00:07:52 peinent à s'entendre sur un compromis minimaliste,
00:07:55 les Français, à l'inverse,
00:07:58 font preuve d'un large consensus sur ces questions.
00:08:02 Et il apparaît que loin des divisions, des contorsions des partis,
00:08:08 ils ont un message très clair,
00:08:10 c'est davantage de fermeté sur tous les itèmes.
00:08:12 Et d'ailleurs, c'est très intéressant de voir que,
00:08:14 quels que soient les partis,
00:08:16 on retrouve même à gauche,
00:08:19 une majorité sur un certain nombre de questions qu'on a pu leur poser
00:08:23 pour finalement approuver ces mesures de fermeté.
00:08:26 Alors, Anthony Faveli que je salue,
00:08:28 mais Raphaël Stainville était l'invité dès le 10,
00:08:30 Richard, dans l'heure des promes, il excuse.
00:08:32 Cher Élodie, alors que faut-il retenir de tout cela ?
00:08:35 Son usage très, très, très, très, très complet, mon cher Thomas Bonnet.
00:08:38 On en parlait déjà un petit peu hier,
00:08:39 mais c'est vrai que les sondages se suivent et se ressemblent
00:08:41 depuis maintenant plusieurs semaines, voire même plusieurs mois,
00:08:43 et montrent effectivement un large consensus des Français
00:08:46 sur le dossier de l'immigration.
00:08:47 Ils demandent de la fermeté.
00:08:48 Vous avez à chaque fois entre deux tiers et trois quarts des Français
00:08:51 qui demandent des mesures de fermeté.
00:08:53 Ce qui est intéressant dans le sondage qui paraît ce dimanche,
00:08:56 c'est que vous avez plusieurs itèmes qui sont testés,
00:08:58 notamment sur la primauté du droit français sur le droit européen,
00:09:02 sur l'immigration de travail.
00:09:03 Ce sont des thématiques qui se retrouvent aussi dans le projet de loi immigration,
00:09:06 qui se retrouvent aussi dans les négociations qui ont lieu en ce moment
00:09:09 entre le gouvernement et la droite.
00:09:11 Et en fait, ce que l'on peut dire encore, c'est que le texte,
00:09:14 même le texte le plus dur, c'est-à-dire celui du Sénat,
00:09:16 tel qu'il a été adopté au Sénat, ne va pas assez loin
00:09:19 pour une majorité de Français.
00:09:21 Et ça montre que le sujet va donc revenir inéluctablement
00:09:24 dans le débat public, dans le cadre des élections européennes, évidemment,
00:09:28 mais aussi parce qu'il en est question là,
00:09:29 on parle de la primauté du droit français sur le droit européen,
00:09:32 alors il faudrait une réforme constitutionnelle,
00:09:34 voire un référendum.
00:09:36 Et donc cette question va de nouveau se poser.
00:09:38 On va l'analyser en long, en large et en travers,
00:09:40 ce sondage durant nos deux heures, évidemment.
00:09:42 Il y aura d'autres sujets, avec évidemment,
00:09:46 le diagramme de la loi immigration, avec ce second rendez-vous
00:09:48 qui aura lieu demain.
00:09:49 On en parlera avec vous dans quelques instants.
00:09:51 Que retenez-vous Naïma M. Fadel ?
00:09:53 Oui, évidemment, on en parlait hier sur ce plateau.
00:09:55 Les Français veulent de la fermeté et on n'arrive pas toujours...
00:10:00 Écoutez, cette question liée à l'immigration,
00:10:03 et effectivement tous les sondages montrent bien
00:10:05 que les Français sont en demande,
00:10:07 et sont en demande d'une plus grande fermeté
00:10:10 concernant cette loi immigration.
00:10:12 C'est tout simplement, moi je pose la question,
00:10:14 en termes de cohésion nationale.
00:10:17 C'est-à-dire qu'à un moment, le pays est complètement déstabilisé
00:10:22 en termes de niveau social, administratif, de sécurité aussi.
00:10:30 On sait très bien qu'aujourd'hui, malheureusement,
00:10:33 nous avons aussi une immigration qui est liée aussi à cette insécurité,
00:10:39 à cette délinquance.
00:10:40 Les chiffres sont là pour corroler ce que je viens de dire.
00:10:45 Le ministre Darmanin lui-même dit qu'effectivement,
00:10:47 il y a un impact sur le pays,
00:10:50 mais il y a aussi cet état providence qui a été pensé à un moment
00:10:53 dans un équilibre et aujourd'hui cet état providence
00:10:55 ne peut plus faire face à cet arrivée massive,
00:10:58 et notamment de personnes d'une manière clandestine.
00:11:02 Donc à un moment, ça déstabilise absolument tout,
00:11:05 et effectivement les Français sont, je veux dire, de raison,
00:11:10 disent que le pays ne peut pas continuer dans ce sens-là.
00:11:15 Et je voudrais aussi préciser une chose,
00:11:16 c'est qu'aujourd'hui ça met à mal aussi
00:11:19 les personnes qui sont d'une manière régulière en France,
00:11:22 qui travaillent, qui cotisent, etc.,
00:11:24 qui veulent aussi cette tranquillité,
00:11:27 ils sont aussi amalgamés.
00:11:30 Et ces chiffres, Kevin Bossuet, deux chiffres que je vais retenir.
00:11:33 67% des Français souhaitent que le droit français prime
00:11:36 sur le droit européen en matière d'immigration.
00:11:38 Et puis d'autres chiffres, c'est important aussi,
00:11:40 91% des Français sont favorables à ce que les passeurs
00:11:43 soient considérés comme des criminels.
00:11:45 Donc les Français attendent qu'on tape du poing sur la table.
00:11:48 En fait, quelque chose a changé.
00:11:50 Il y a encore 10 ou 15 ans, la question migratoire
00:11:53 était une question qui articulait le clivage gauche-droite.
00:11:59 Maintenant, on se rend compte de quoi ?
00:12:01 Que même chez les électeurs de gauche,
00:12:03 même chez les sympathisants de gauche,
00:12:05 il y a une volonté de lutter contre l'immigration.
00:12:08 La vérité, c'est que la fermeté face à l'immigration
00:12:11 n'est plus une question de droite,
00:12:13 c'est une question d'attente des milieux populaires.
00:12:15 Et c'est pour ça qu'Emmanuel Macron n'est pas à la page.
00:12:18 Souvent, on se questionne,
00:12:19 est-ce qu'Emmanuel Macron est de gauche
00:12:21 ou est-ce qu'Emmanuel Macron est de droite ?
00:12:23 Mais Emmanuel Macron n'est que le représentant du bloc élitaire.
00:12:29 C'est-à-dire, vous voyez bien qu'Emmanuel Macron
00:12:32 n'a pas conscience des enjeux liés à l'immigration.
00:12:35 Dès qu'on parle d'immigration, il a un certain dédain,
00:12:37 il a un certain mépris.
00:12:38 Pour lui, le facteur culturel n'existe pas.
00:12:41 Il met toujours en avant le facteur économique.
00:12:44 Et c'est pour ça qu'aujourd'hui,
00:12:46 il n'est plus adapté aux évolutions de la société française.
00:12:50 Et c'est bien pour ça que le projet de loi de M. Darmanin
00:12:53 a été retoqué, a fait l'objet d'une motion de rejet
00:12:57 parce que, en même temps, ne fonctionne plus.
00:12:59 Depuis qu'il a l'Elysée,
00:13:01 il y a eu un bouleversement au sein de la société.
00:13:03 Les Français veulent véritablement de la fermeté vis-à-vis de l'immigration.
00:13:07 Et ce que nous dit Emmanuel Macron avec son projet immigrationniste
00:13:11 et son projet multiculturaliste
00:13:12 ne parle plus à une majorité.
00:13:14 On se retrouve ici à une fin de règne.
00:13:18 Et on l'évoquera tout à l'heure avec Thomas Bonnet, évidemment.
00:13:20 Emmanuel Macron et son gouvernement jouent gros
00:13:22 avec cette commission mixte paritaire.
00:13:25 Et on voit l'attente très précise des Français, devinez, des gens.
00:13:28 Oui, tout à fait.
00:13:29 Ça va être intéressant, l'avis de Thomas, demain soir,
00:13:33 pour voir s'il rebondit, si le texte est enterré.
00:13:37 Ça va être très intéressant parce qu'en réalité,
00:13:39 il ne faut pas oublier que ça fait partie du top 3
00:13:42 des priorités des Français dans chaque présidentielle.
00:13:44 Ça revient en permanence.
00:13:46 Il n'y a pas que le travail, il y a le pouvoir d'achat.
00:13:47 Et il y a aussi cette insécurité immigration.
00:13:49 Parce que, comme vous le disiez Naïma,
00:13:52 il y a quand même une porosité très forte entre les deux sujets.
00:13:54 On peut se cacher, mais enfin, il y a quand même une réalité de terrain.
00:13:57 Moi, ce qui m'ennuie, c'est qu'on voit très clairement
00:13:59 que maintenant, trop, c'est trop dans l'esprit des Français.
00:14:02 Ce qui fait en miroir une démonstration d'une distance
00:14:06 entre le politique et le législateur d'un côté.
00:14:09 Et les Français, comme vous et moi,
00:14:10 on est sur le terrain, dans la vraie vie.
00:14:12 Et en fait, on voit une distance de plus en plus marquée.
00:14:15 Et en fait, les gens en ont ras le bol.
00:14:17 Ils en ont ras le bol parce qu'effectivement, Naïma,
00:14:19 vous souleviez le concept d'Etat-providence.
00:14:21 L'Etat-providence a été théorisé à une autre époque.
00:14:25 Et aujourd'hui, en fait, la France n'est plus capable d'absorber
00:14:28 et d'intégrer un certain nombre de migrants.
00:14:31 On a eu besoin de beaucoup d'immigration en France après les guerres.
00:14:34 Reconstruire ce pays.
00:14:36 Le problème, c'est que maintenant, on n'intègre plus.
00:14:38 Et ça pose un véritable problème et d'insécurité et de vivre ensemble.
00:14:42 Maintenant, en plus, vous avez vu le projet de Macron
00:14:45 de vouloir redynamiser les territoires.
00:14:47 J'aime bien l'expression "les territoires"
00:14:49 en déplaçant des immigrés dans les petits villages.
00:14:53 C'est très bien, mais encore faudra-t-il les intégrer.
00:14:55 Il y a des problèmes de langue, d'école.
00:14:56 - On l'a évoqué.
00:14:57 - Pas besoin que ce soit très bien.
00:14:58 - C'est toujours mieux dans le village d'à côté.
00:14:59 A chaque fois, on l'a évoqué.
00:15:01 Et nous étions à Calais hier.
00:15:03 On en a longuement parlé sur ce plateau, évidemment.
00:15:05 Et on voit bien la problématique qui est posée avec tous ces migrants
00:15:08 qui sont à Calais.
00:15:10 Et le vivre ensemble, ce n'est pas vraiment le hors-clé de la réalité.
00:15:13 - Je sous-estime le sujet, mais c'est très important, ça.
00:15:16 Parce qu'en fait, comme on est en train de le dire,
00:15:18 on déstructure le pays et ça aura des conséquences.
00:15:21 Ça aura des conséquences graves.
00:15:23 Et c'est là où le législateur, il est boulevard Saint-Germain,
00:15:26 mais il n'est pas assez, justement, dans les petits villages français
00:15:28 pour se rendre compte de ces réalités au quotidien.
00:15:31 Pas juste un petit déplacement.
00:15:32 - Nous, on a tendu le micro aux habitants de Calais.
00:15:34 - Vous savez, les députés disent "ah, j'ai été dans ma circonception,
00:15:37 il a vu une heure".
00:15:39 Nous, on le voit 24/24.
00:15:41 - Allez, on poursuit le débat, mais je voudrais terminer notre tour de table
00:15:43 pour entendre et écouter Patrice Arditti sur ce que vous retenez un petit peu.
00:15:47 Parce qu'on va les grainer, évidemment, ce sondage.
00:15:50 Il y a beaucoup de choses.
00:15:51 - Moi, je note une chose, c'est qu'il n'y a pas si longtemps,
00:15:53 il y avait une scission entre la gauche et la droite.
00:15:56 Lorsqu'on parlait d'immigration, c'était un thème cher à la droite
00:16:00 et la gauche freinait, mais alors vraiment des quatre fers.
00:16:03 Et maintenant, dans la rue, on sait plus, et c'est très, très bien,
00:16:06 qui est de droite ou qui est de gauche pour un sujet aussi important.
00:16:10 On parle de fermeté, c'est le maître mot.
00:16:13 On parle de sécurité, c'est le deuxième maître mot.
00:16:16 Les Français, on la trouille.
00:16:17 Les Français, on la trouille.
00:16:19 Et bien entendu, ils savent que tout est géré par le pouvoir politique.
00:16:24 Mais ce que le Français voudrait, c'est que ça aille très, très vite.
00:16:28 Alors, je lisais tout à l'heure, c'était, je crois, dans Ouest France,
00:16:32 Valérie Pécresse. Valérie Pécresse, elle dit des choses qui sont simples.
00:16:35 Il faut un sursaut, ça, d'accord, n'importe quelle politique peut le dire.
00:16:38 Mais elle appelle à une réforme de la Constitution permettant,
00:16:42 évidemment, une régulation de l'asile aux frontières.
00:16:44 Et c'est évidemment ce qu'il faut.
00:16:47 Il faut renvoyer les étrangers, les étrangers qui sont supposés être dangereux,
00:16:53 enfin, prouvés, d'une manière prouvée.
00:16:55 Il ne faut pas rester avec cette espèce de catastrophe nationale
00:17:02 qui consiste à dire "oui, mais lui, on ne sait pas".
00:17:04 Alors, qui est des quotas ? Qui n'est pas de quota ?
00:17:07 Qui est les histoires de métiers en tension ? Pas de métiers en tension.
00:17:11 Il faut une bonne fois pour toutes que la Constitution,
00:17:13 elle soit d'une manière ou d'une autre un petit peu, un petit peu changée
00:17:19 et que les Français puissent vivre librement.
00:17:22 Thomas Bonnet.
00:17:23 Je rappelle qu'il y a peu de temps, à l'Assemblée nationale,
00:17:25 les Républicains avaient une niche parlementaire,
00:17:27 c'est-à-dire que c'est eux qui fixent l'ordre du jour.
00:17:29 Et parmi les textes qu'ils ont présentés,
00:17:30 il y avait notamment cette fameuse réforme constitutionnelle.
00:17:33 À l'époque, elle a été complètement balayée par le gouvernement,
00:17:36 en tout cas, qui n'a pas voulu en entendre parler.
00:17:38 Autre proposition qui est venue,
00:17:40 une proposition de résolution de la part des Républicains
00:17:42 sur l'accord franco-algérien de 1968.
00:17:44 Et on voit que là aussi, dans le sondage du JDD,
00:17:46 on a une large majorité de Français qui sont pour une révision de cet accord.
00:17:49 On rappelle que cet accord exclut les ressortissants de nationalité algérienne
00:17:53 d'un certain nombre de dispositifs légaux en ce qui concerne l'immigration.
00:17:56 Ça montre donc que ces sujets ont été abordés.
00:17:59 Sur la question du référendum qui permettrait aussi de faire valoir
00:18:01 la primauté du droit français sur le droit européen,
00:18:04 Emmanuel Macron a un temps ouvert la voie.
00:18:06 Il y a eu les fameuses rencontres de Saint-Denis où la droite n'est pas venue.
00:18:09 Et maintenant, ça fait partie de l'histoire ancienne.
00:18:12 La question pourra, à mon avis, se reposer dans les semaines qui viennent,
00:18:15 dans les mois qui viennent.
00:18:16 Alors, un autre style sur lequel j'aimerais vous faire réagir
00:18:18 et qui est assez symbolique et qui veut dire beaucoup de choses,
00:18:20 73% des Français pensent qu'en matière d'expulsion,
00:18:22 la sécurité de la France, la sécurité de la France,
00:18:26 doit primer sur les droits individuels des étrangers.
00:18:29 Il y a des messages qui passent là, Kévin Bossuet.
00:18:32 Ce sondage traduit quoi ?
00:18:34 La volonté du peuple français de retrouver sa souveraineté,
00:18:39 de retrouver le contrôle des frontières.
00:18:42 Ouh là là, on peut parler à nouveau de frontières.
00:18:47 Il y a encore 10 ou 15 ans, c'était le mot tabou.
00:18:50 C'était le mot qui nous valait une ostracisation complète
00:18:56 de la scène politique ou même de la scène sociale.
00:19:00 Là, on en reparle à nouveau.
00:19:02 Et puis, il y a eu un exemple quand même incroyable,
00:19:05 c'est cet Ousbec qui a été expulsé par M. Darmanin.
00:19:10 Et au final, la France doit faire revenir cette personne à ses frais
00:19:17 parce que l'Europe en a décidé autrement.
00:19:20 Comment voulez-vous que cela soit compris par les Français ?
00:19:26 Et encore une fois, je le redis, relisez Samuel Huntington,
00:19:30 "Le choc des civilisations", c'est 1996.
00:19:34 Il dit des choses très justes.
00:19:36 Trop d'immigration, ça aboutit nécessairement
00:19:39 sur un conflit civilisationnel.
00:19:40 Il parle également de l'islam.
00:19:42 Il ne parle pas d'islamisme, il parle d'islam.
00:19:44 Quand vous avez une forte communauté musulmane
00:19:47 avec une volonté de revanche post-coloniale
00:19:52 et de l'autre côté, des Européens qui insistent
00:19:56 sur le côté universaliste de leurs valeurs,
00:19:58 forcément, on va vers un choc.
00:20:01 Et c'est ce qui est en train de se passer.
00:20:02 Et c'est ce que ne comprend pas Emmanuel Macron.
00:20:05 Encore une fois, j'insiste quand il parle d'immigration.
00:20:08 C'est le mépris quand on met en avant les problèmes
00:20:10 d'intégration et d'assimilation.
00:20:12 Il s'en fiche. À un moment donné,
00:20:14 M. Macron voulait marquer l'histoire.
00:20:17 Sauf que s'il continue, il va être à la remorque de l'histoire.
00:20:21 Et on sait qu'il joue beaucoup à partir de demain, évidemment.
00:20:25 On va écouter Eric Wirtz, qui était l'invité de Sonia Babrouk
00:20:28 du grand rendez-vous politique de CNews.
00:20:30 Et on poursuit le débat et on reparlera évidemment
00:20:33 de ce grand sondage à partir de midi.
00:20:37 On écoute Eric Wirtz.
00:20:39 Ce n'est pas en même temps, ce texte, c'est tous au fin.
00:20:41 En même temps, le texte qu'a présenté Gérald Darmanin,
00:20:44 d'ailleurs, les articles du texte, il y avait 26 ou 27 articles.
00:20:48 Ces articles ont été quasiment, à un prêt,
00:20:52 adoptés par le Sénat.
00:20:53 Le Sénat a ajouté d'autres articles, a renforcé ce texte.
00:20:57 Mais dès le départ, c'est un texte qui est un texte de fermeté.
00:21:01 Il n'y a pas de "en même temps".
00:21:02 Il peut y avoir des équilibres dans un texte.
00:21:03 Pourtant, on a entendu à chaque fois dire "humanité et fermeté"
00:21:05 de la part du même Gérald Darmanin.
00:21:07 Entre nous, on n'appelait pas ça "le en même temps",
00:21:08 mais tout le monde en faisait.
00:21:09 Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy.
00:21:11 Thomas, vous souhaitiez intervenir.
00:21:14 Vous parliez de cette commission mixte paritaire
00:21:17 où, évidemment, le gouvernement joue gros.
00:21:19 On a aussi dans le JDD, on en parlera peut-être tout à l'heure,
00:21:21 une interview d'Éric Ciotti.
00:21:22 Oui, on en parlera, évidemment.
00:21:23 Très intéressant parce qu'on pourra voir, justement,
00:21:25 qu'en une semaine de négociations, tractations, discussions à Matignon,
00:21:30 les positions n'ont pas tellement évolué.
00:21:32 Si bien qu'aujourd'hui, il est assez compliqué d'avancer
00:21:36 et de dire que cette commission de mixte aboutira à un texte.
00:21:39 On en est là aujourd'hui à se demander si réellement
00:21:41 le texte pourra sortir de cette commission
00:21:43 et pourra être voté, débattu à l'Assemblée nationale et au Sénat.
00:21:48 Ce n'est pas sûr du tout à l'heure où on se parle.
00:21:50 Vous savez, Thomas, vous êtes le meilleur ambassadeur
00:21:52 de votre prochaine intervention.
00:21:54 Est-ce qu'on va en parler ?
00:21:55 Mais juste après la pause publicitaire.
00:21:57 OK, très bien.
00:21:58 Vous faites la transition.
00:21:59 C'est parfait.
00:22:00 Je me fais une passe décisive à moi-même.
00:22:01 Une passe décisive.
00:22:02 Un peu le jeu à la nantes, vous voyez.
00:22:04 Allez, on marque une pause, on se retrouve.
00:22:05 Et on retrouve Thomas Bonnet,
00:22:06 nos grand témoin du jour, évidemment.
00:22:09 On va beaucoup parler de cette commission mixte paritaire.
00:22:11 Mais Thomas Bonnet en a tellement bien parlé.
00:22:14 À tout de suite.
00:22:15 Il est 11h30.
00:22:19 Merci de nous accueillir chez vous en ce dimanche matin.
00:22:23 C'est BIN News Week-end jusqu'à 13h.
00:22:25 Je vous présente mes grands témoins dans quelques instants.
00:22:27 Mais tout de suite, place à l'information.
00:22:29 Elle est à l'heure.
00:22:29 C'est Isabelle Piboulot.
00:22:30 Rebonjour Isabelle.
00:22:31 En déplacement à Tel Aviv,
00:22:35 Catherine Colonna a appelé à une nouvelle trêve humanitaire
00:22:38 immédiate et durable
00:22:40 qui doit pouvoir conduire à un cessez-le-feu
00:22:42 dans la bande de Gaza.
00:22:43 Trop de civils sont tués,
00:22:44 a déploré la chef de la diplomatie française.
00:22:47 De son côté, son homologue israélien
00:22:49 a martelé la position de son pays,
00:22:51 selon laquelle un appel au cessez-le-feu reste une erreur.
00:22:55 La loi immigration passe en commission mixte paritaire demain.
00:22:58 Et dans ce contexte, regardez ce sondage,
00:23:00 CSA pour CNews.
00:23:01 Faut-il faire primer le droit français
00:23:03 sur le droit européen en matière d'immigration ?
00:23:06 La réponse est oui pour 67% des sondés.
00:23:08 Autre question, faut-il faire primer la sécurité de la France
00:23:12 sur les droits individuels des étrangers
00:23:14 en matière d'expulsion ?
00:23:16 Les Français y sont favorables à 73%.
00:23:19 Et puis, tel un phénix,
00:23:21 le nouveau coq de Notre-Dame de Paris
00:23:23 orne depuis hier le sommet de la cathédrale
00:23:25 à 96 mètres de hauteur.
00:23:27 Une étape majeure dans l'avancée des travaux
00:23:30 de rénovation de l'édifice.
00:23:31 Le coq précédent avait été trop abîmé
00:23:34 lors de l'incendie du 15 avril 2019.
00:23:37 La réouverture de Notre-Dame est prévue le 8 décembre 2024.
00:23:41 Magnifique image, merci ma chère Isabelle.
00:23:46 On retrouve dans 30 minutes.
00:23:47 Allez, je représente l'équipe de grands témoins
00:23:48 qui m'entourent depuis 30 minutes justement.
00:23:51 Naïm M. Fadel, Kevin Bossuet, Patrick Sarditti,
00:23:53 Denis Deschamps et Thomas Bonnet.
00:23:55 Thomas Bonnet, on a besoin de vos éclairages aujourd'hui.
00:23:58 On va me traîcher,
00:23:59 puisque l'autre gros titre de l'actualité,
00:24:00 mais qui est évidemment lié à notre sondage,
00:24:04 C-News Europe et le journal du dimanche,
00:24:08 c'est la tenue de cette fameuse commission mixte
00:24:11 parité Ardemin, sept députés, sept sénateurs.
00:24:16 On le dit, on l'a déjà évoqué,
00:24:18 Emmanuel Macron joue gros, le gouvernement joue gros
00:24:21 et ça peut sentir le sapin pour le texte.
00:24:24 Si je puis me permettre,
00:24:25 une expression que tout le monde comprend,
00:24:26 surtout en ce moment.
00:24:28 Évidemment, vous avez compris.
00:24:31 On rappelle que cette commission mixte paritaire
00:24:33 a pour objectif de parvenir à un texte.
00:24:37 Si un texte sort de cette CMP,
00:24:38 il ne sera pas adopté immédiatement.
00:24:40 Ensuite, il doit aller au Parlement.
00:24:41 Mais d'abord, on réunit donc cette commission mixte paritaire.
00:24:44 On rappelle donc sept sénateurs, sept députés
00:24:46 avec la représentativité qui est celle du Parlement
00:24:49 et donc la droite et le centre, ils sont majoritaires.
00:24:52 C'est en fait entre le gouvernement, l'exécutif,
00:24:54 la majorité présidentielle et la droite
00:24:56 que se joue la négociation depuis le début de la semaine.
00:24:59 En fait, c'est assez compliqué parce que le texte
00:25:00 qui sert de base aux discussions, c'est celui du Sénat.
00:25:03 C'est un texte qui a été durci sur l'immigration.
00:25:06 Et tout l'enjeu pour Élisabeth Borne,
00:25:07 c'est à la fois d'obtenir des concessions de la droite
00:25:10 tout en parvenant à conserver l'unité de sa majorité.
00:25:13 Autrement dit, c'est très compliqué pour la première ministre,
00:25:16 surtout que l'on voit dans les déclarations des parties prenantes,
00:25:19 notamment Éric Ciotti, on ne va pas donner l'interview au JDD,
00:25:23 qu'il ne veut voir sortir de cette CMP
00:25:25 que le texte du Sénat.
00:25:26 Autrement dit, il n'est prêt à aucune concession.
00:25:28 Alors dans les faits, il y a eu quelques concessions.
00:25:30 Par exemple, l'AME va sortir de ce texte,
00:25:32 l'aide médicale d'État.
00:25:33 C'est un cavalier législatif.
00:25:34 Il y aura un texte à part au mois de janvier.
00:25:37 On sait aussi qu'il y a eu des discussions
00:25:38 autour des prestations sociales.
00:25:40 Ce que l'on peut dire quand même, c'est que, encore une fois,
00:25:43 le texte qui sortira de cette commission méxiparitaire,
00:25:45 s'il y a un texte qui sort, ce qui n'est vraiment pas sûr,
00:25:48 sera là encore peut-être assez éloigné
00:25:50 finalement des attentes des Français,
00:25:52 parce que parmi les sondages,
00:25:54 dans le sondage, il y a certains items
00:25:55 qui sont couverts par cette loi immigration.
00:25:57 Il y en a aussi beaucoup qui ne le sont absolument pas.
00:26:00 Et donc, ça ne résoudra pas de manière longue,
00:26:03 à long terme, les problématiques qu'ont les Français
00:26:05 sur l'immigration.
00:26:06 Et rendez-vous important à 19h, c'est ça ?
00:26:09 Ce soir à 19h, on a eu notre dernière chance à Matignon
00:26:12 avec Éric Ciotti, Bruno Retailleau, Olivier Marlex,
00:26:15 les cadres de la droite,
00:26:16 et Elisabeth Borne,
00:26:18 entourée évidemment de son ministre de l'Intérieur,
00:26:20 Gérald Darmanin.
00:26:20 Elisabeth Borne qui a quand même repris la main depuis lundi,
00:26:23 parce que non seulement Gérald Darmanin a échoué
00:26:26 à son échec, et puis, on l'a dit,
00:26:28 il y a des petits problèmes entre Gérald Darmanin
00:26:31 et certains des interlocuteurs, notamment Éric Ciotti.
00:26:33 Éric Ciotti, qui n'a pas trop aimé, par exemple,
00:26:35 que le ministre de l'Intérieur aille déjeuner
00:26:37 avec Christian Estrosi à Nice, vendredi dernier.
00:26:40 Et il y a quelques anicroches, voilà,
00:26:43 entre personnels, qui s'ajoutent
00:26:45 à la complexité politique de la situation.
00:26:46 Alors, on poursuit le débat.
00:26:47 Je vous donne la parole dans quelques instants,
00:26:49 ma chère Naïma M. Fadel.
00:26:50 Mais justement, Thomas vient de l'évoquer,
00:26:53 Éric Ciotti parle dans les colonnes du journal du dimanche.
00:26:56 La synthèse, la substantifique moelle de sa déclaration
00:27:01 et de cette interview avec Juliette Saadat.
00:27:04 Et on poursuit le débat, évidemment.
00:27:05 Avant leur rendez-vous à Matignon ce dimanche soir,
00:27:09 les Républicains démontrent une fois encore leur intransigeance.
00:27:13 Pas question de voter une autre version du texte
00:27:15 que celle du Sénat.
00:27:16 Cette loi doit écouter le message des Français
00:27:18 qui veulent voir l'immigration stoppée.
00:27:20 Seul le texte du Sénat en prend la mesure.
00:27:22 C'est donc ce texte, et lui seul, que nous voulons voter.
00:27:25 Dans cette version, des points non négociables pour la droite.
00:27:28 Les mesures sur la déchéance de nationalité,
00:27:31 la restriction de l'AME et le rejet de l'article 4 bis
00:27:34 sur la régularisation au cas par cas
00:27:36 des sans-papiers dans les métiers en tension.
00:27:39 Le sujet est trop important pour laisser une faille.
00:27:41 Si et seulement si ces conditions sont réunies,
00:27:44 je voterai le texte.
00:27:45 En amont de la CMP ce lundi,
00:27:47 le député du Lot Aurélien Pradié met en garde.
00:27:49 Attention au syndrome du ramollissement
00:27:51 qui contamine souvent les commissions mixtes paritaires.
00:27:54 Ce n'est pas le moment de flancher.
00:27:56 L'intransigeance n'est pas une posture politique.
00:27:58 C'est le seul chemin possible pour redresser le pays.
00:28:01 Dans ce contexte, Elisabeth Borne reçoit pour la troisième fois
00:28:04 les Républicains à Matignon.
00:28:06 Objectif, arracher des concessions, même minimes,
00:28:09 pour parvenir à une version du texte
00:28:11 qui sera votée par la commission mixte paritaire ce lundi.
00:28:15 Eh oui, il se joue beaucoup de choses.
00:28:17 Arracher des concessions, même minimes, d'Aliman Fadel.
00:28:21 Non mais en fait, en réalité, ce texte du Sénat,
00:28:24 beaucoup parlent d'un texte très dur.
00:28:28 En réalité, il est une première étape.
00:28:31 On sait très bien que tous les traités que notre pays a signés
00:28:34 ont fait que c'est le droit supranational
00:28:36 qui aujourd'hui, malheureusement, gouverne.
00:28:39 Il faudrait absolument revenir avec tous ces circulaires
00:28:43 qu'on a signés.
00:28:44 Il faudrait revenir effectivement sur la CEDH
00:28:47 qui aujourd'hui, vous vous rendez compte qu'ils sont prêts
00:28:49 à nous laisser un dangereux islamiste dans notre pays
00:28:53 où on risque notre vie sous prétexte qu'il risque sa vie
00:28:56 dans son pays d'origine, sachant qu'il était parti
00:28:58 dans son pays d'origine et qu'il a une épouse et un enfant.
00:29:02 Donc, on marche sur la tête.
00:29:03 Aujourd'hui, on dénie en fait aux Français
00:29:05 d'être souverains dans leur pays et de décider
00:29:07 pour leur sécurité et leur protection
00:29:09 et de décider qui rentre et qui ne rentre pas
00:29:12 et qui peut rester et qui ne peut pas rester.
00:29:15 C'est tout simplement ça.
00:29:16 C'est quand même kafkaïen.
00:29:18 Et aujourd'hui, ce texte, encore une fois, n'est qu'une étape,
00:29:21 sachant qu'il y a quand même des avancées extrêmement importantes.
00:29:25 Et là, on va voir effectivement si ça va être gardé.
00:29:26 Il y a la question du droit du sol,
00:29:29 parce que ça, c'est une question...
00:29:30 - Un gros sujet.
00:29:31 - C'est un gros sujet parce qu'aujourd'hui,
00:29:32 on sait très bien qu'il y a beaucoup de personnes aussi,
00:29:34 notamment de femmes, qui viennent accoucher dans notre pays
00:29:37 pour avoir ce droit du sol et qu'on doit...
00:29:40 - Notamment en Mayotte.
00:29:41 - En Mayotte, 80%.
00:29:42 - C'est la première maternité française.
00:29:44 - Vous savez que dans le texte, l'automaticité du droit du sol
00:29:46 est remise en question dans la version qui a été adoptée au Sénat.
00:29:49 - Voilà, donc on va...
00:29:51 Effectivement, Mayotte, 80% des enfants scolarisés à Mayotte
00:29:54 ne sont pas français.
00:29:56 Vous imaginez la déchéance de la nationalité
00:29:59 pour ceux qui ont commis des attentats,
00:30:02 qui ont tué de nos compatriotes.
00:30:04 C'est quand même une question extrêmement importante.
00:30:06 Et effectivement, ce texte-là est une première étape
00:30:09 et on ne peut pas aller...
00:30:10 Il faut forcément une deuxième étape,
00:30:12 c'est-à-dire une réforme de la Constitution
00:30:15 et oser aller aussi discuter avec l'Europe en disant
00:30:19 "il y a des choses que nous, on ne peut pas accepter".
00:30:20 - C'est des gros chantiers.
00:30:21 - Oui, c'est des gros chantiers, mais aujourd'hui...
00:30:23 Vous savez, j'écoutais dernièrement,
00:30:25 je veux juste vous dire ça, des audios,
00:30:27 grâce d'ailleurs sur X, un compte gaullisme,
00:30:32 je crois que ça s'appelle comme ça,
00:30:33 et donc il partage pas mal de choses sur le général de Gaulle.
00:30:37 Et j'écoutais des audios du général de Gaulle,
00:30:39 mais mon Dieu, mais effectivement,
00:30:41 en fait, ce qu'il disait, c'est des choses tout à fait,
00:30:45 j'allais dire, entre guillemets, certaines choses banales.
00:30:48 La France, c'est la France, l'Allemagne, c'est la France,
00:30:50 l'Angleterre, c'est l'Angleterre.
00:30:51 C'est-à-dire qu'à un moment, le droit à la souveraineté,
00:30:54 le droit à disposer d'eux-mêmes d'un peu,
00:30:57 c'est quelque chose de normal.
00:30:59 Et je le dirais pareil, je vais être honnête avec vous,
00:31:01 même par rapport à d'autres pays.
00:31:04 Il y a des pays qui aujourd'hui, effectivement,
00:31:06 vous avez des gens qui viennent de certains pays
00:31:09 pour immigrer en France, mais eux-mêmes vous diront,
00:31:11 on a le droit à notre souveraineté et à décider de nous-mêmes.
00:31:15 - Kevin Bossuet.
00:31:16 - La réaction d'Emmanuel Macron,
00:31:19 qui n'est qu'en fait une posture,
00:31:22 est quand même assez drôlatique.
00:31:24 Emmanuel Macron a passé son temps à tuer la gauche,
00:31:28 il a passé son temps à tuer la droite,
00:31:31 et il s'étonne que c'est les partis politiques
00:31:33 de la gauche et de la droite.
00:31:36 Est-ce que je peux finir ?
00:31:37 Il s'étonne que les partis politiques de la gauche et de la droite
00:31:40 sont en train de montrer les dents pour essayer d'exister.
00:31:46 - En tous les cas, les Républicains essaient d'exister.
00:31:48 Hier, Bruno Rotailleau, qu'on commentait, occupe le terrain.
00:31:51 Ce matin, Éric Ciotti, Aurélien Radier.
00:31:55 - C'est leur quart d'heure.
00:31:56 - Est-ce que je peux finir ? Merci.
00:31:58 En août, il y a quelque chose qui me choque,
00:32:00 c'est que M. Macron nous raconte que c'est un déni démocratique
00:32:04 le vote de la motion de rejet.
00:32:06 Il dit ça alors que Mme Borne passe sa vie à faire passer des 49-3
00:32:11 et à confisquer le débat démocratique au sein du Parlement.
00:32:16 La vérité, c'est que M. Macron est dans une posture autoritaire,
00:32:21 il n'accepte pas que son jouet, qui est le "en même temps",
00:32:25 soit définitivement cassé,
00:32:27 et surtout, il ne comprend pas ce qui se passe,
00:32:28 le défasage entre ce qu'il pense lui
00:32:31 et la réalité de la société française,
00:32:33 et c'est ça qu'il est en train de payer.
00:32:34 - Je voulais vous faire écouter à nouveau Eric Wirtz,
00:32:37 invité de Sogny et Mabrouk,
00:32:39 justement sur cette commission mixte paritaire en cas d'échec.
00:32:42 Écoutez, et on poursuit le débat, très animé,
00:32:45 mais ça, j'en étais persuadé.
00:32:46 - S'il n'y a pas de texte,
00:32:50 si la commission mixte paritaire n'aboutit pas
00:32:53 ou si le texte n'est pas voté par la suite
00:32:56 à l'Assemblée nationale ou au Sénat,
00:32:58 c'est un formidable appel d'air pour l'immigration.
00:33:01 - Un appel d'air ?
00:33:01 - Oui, parce que sans texte, on est moins protégé.
00:33:03 Ce texte protège plus qu'il ne protégeait jusqu'à présent.
00:33:06 Donc c'est un appel d'air, ça veut dire,
00:33:08 venez en France, vous aurez toujours 12 possibilités de recours,
00:33:13 alors que dans le texte, il n'y en a plus que 3 ou 4.
00:33:16 - C'est intéressant ce qu'il dit Eric Wirtz.
00:33:19 Appel d'air pour l'immigration.
00:33:21 - Mais objectivement et sincèrement,
00:33:23 ce n'est pas le premier texte,
00:33:24 ce ne sera jamais le dernier sur ce sujet-là.
00:33:26 D'ailleurs, il a beau dire,
00:33:28 mais il était aux Affaires pendant une certaine époque.
00:33:30 Donc il y a eu énormément de textes sur l'immigration.
00:33:34 Et en fait, le sujet n'a jamais été réglé définitivement de manière ferme.
00:33:38 Et donc, on arrive encore à des situations grotesques.
00:33:41 Moi, ce qui m'ennuie, alors je ne suis pas pro ou anti Macron,
00:33:43 mais je prends beaucoup...
00:33:44 Moi, j'ai une position un petit peu différente par rapport à Kevin.
00:33:47 C'est qu'en réalité, le pauvre président,
00:33:50 qu'il soit Macron ou pas Macron, peu importe, mais c'est un héritage.
00:33:52 C'est un héritage, la situation, c'est une conséquence,
00:33:55 ce n'est pas une cause.
00:33:56 Donc en réalité, depuis 40 ans,
00:33:57 il y a eu tellement de laxistes que maintenant, on a ça.
00:34:00 Moi, ce qui m'ennuie très fortement,
00:34:02 effectivement, comme disait Thomas, il y a deux gros sujets,
00:34:04 notamment la souveraineté.
00:34:05 La souveraineté, ça, c'est un gros sujet par rapport à l'Europe.
00:34:08 Et je ne suis pas sûr que le politique veuille s'engouffrer sur ce sujet
00:34:12 avec un référendum ou avec une modification de la Constitution.
00:34:16 Ce sont des sujets tellement lourds, à mon avis, ils ne vont pas y aller.
00:34:19 On a fait des référendums sur l'Europe, on a respecté le...
00:34:21 Mais à mon avis, on ne reviendra pas en arrière.
00:34:23 C'est exactement ce que disait notre ami Thierry,
00:34:27 c'est que c'est au-dessus, c'est supranational.
00:34:28 Moi, ce qui m'ennuie, c'est l'idée d'Europe.
00:34:30 L'idée d'Europe, quand il y a une vingtaine ou vingt-cinq ans,
00:34:33 les gens étaient passionnés d'Europe avec Maastricht,
00:34:35 il y avait des échanges inter-européens des jeunes.
00:34:40 Ça a très, très, très, très bien marché.
00:34:42 Interviewez la jeunesse aujourd'hui.
00:34:44 L'idée d'Europe est égale à zéro.
00:34:46 Et en fait, vous savez comment ça va se terminer ?
00:34:48 Ça va se terminer dans les urnes.
00:34:49 Si la loi ne passe pas ou si le texte est abandonné mardi soir,
00:34:52 s'il n'y a pas de fermeté sur ce point-là,
00:34:54 qui est prégnant dans la conscience française à l'heure actuelle,
00:34:57 ça va se terminer très mal dans les urnes.
00:34:59 On fera un petit tour de table avant de finir
00:35:02 pour savoir ce que vous en pensez, justement.
00:35:04 Patrice Sarditti, qui lève le doigt depuis...
00:35:08 C'était pas pour aller...
00:35:09 Il y a un truc, il y a quelque chose quand même,
00:35:12 on ne s'en rend pas compte,
00:35:13 mais on a un texte qui est extrêmement important, certes,
00:35:16 mais on a à côté un autre volet du dossier,
00:35:21 c'est ce qui se passe au niveau politique.
00:35:23 Et ce qui se passe au niveau politique,
00:35:25 c'est de temps en temps plus important que le texte lui-même.
00:35:28 Finalement, vous vous rendez compte qu'on est dans le jeu des tractations
00:35:33 entre un certain nombre de leaders politiques.
00:35:35 On a, et Kévin le rappelait tout à l'heure,
00:35:38 M. Macron qui a voulu défaire la mainmise de la gauche et de la droite
00:35:45 dans le système politique,
00:35:46 et puis il se rend compte...
00:35:47 - Ça, il a raison.
00:35:48 - Il a tout à fait raison.
00:35:50 Et puis nous avons des gens qui veulent émerger,
00:35:53 qui veulent exister,
00:35:55 et puis nous avons des phénomènes de vassalisation.
00:35:58 C'est-à-dire que, regardez,
00:36:00 M. Ciotti, à un moment donné, on n'en parlait presque plus.
00:36:03 Qu'est-ce qu'il a fait ?
00:36:05 Il s'est débrouillé pour qu'on parle un petit peu plus de lui et de son parti,
00:36:09 en étant évidemment l'élément moteur de quelque chose qui a fait foirer
00:36:13 ce qui s'est passé il y a quelques jours.
00:36:15 Maintenant, il est avec des assises beaucoup plus solides.
00:36:19 Et finalement, la droite, cette droite-là,
00:36:23 prend une dimension qu'elle n'espérait même plus il y a quelques jours.
00:36:26 Mais on a de l'autre côté M. Mélenchon qui lui dit simplement
00:36:31 "je suis pour la régularisation de tous les clandestins",
00:36:34 malgré les 55 % de ses sympathisants qui disent le contraire.
00:36:39 Finalement, on ne sait pas très bien si on va voter pour une restructuration politique
00:36:43 à droite et à gauche ou un texte qui, effectivement, est plus important.
00:36:47 Ou un enterrement de la droite et de la gauche.
00:36:49 Non, je pense que pour le coup, les LR font vraiment de la politique
00:36:55 et ils ont eu une bonne stratégie.
00:36:57 Moi, je vais être honnête avec vous.
00:36:59 C'est-à-dire que quand il y a eu ce...
00:37:00 C'est quoi la bonne stratégie des LR, Naïma ?
00:37:03 Alors justement, ce qui s'est passé,
00:37:06 c'est que justement les LR ont voté cette motion de rejet.
00:37:10 Ils ont voté cette motion de rejet.
00:37:13 Le gouvernement comptait sur les LR.
00:37:15 Et finalement, les LR ont dit non.
00:37:17 Ce qu'on veut, c'est le texte du Sénat.
00:37:19 Et finalement, le gouvernement, qu'est-ce qu'il fait aujourd'hui ?
00:37:21 Il est bien obligé d'aller vers le texte du Sénat.
00:37:24 Et c'est le texte du Sénat qui va sortir.
00:37:26 Donc ça veut dire quoi ?
00:37:27 Ça veut dire que si jamais demain, ils ne sont pas sur un consensus vis-à-vis de ce texte,
00:37:33 et en plus, ils ont redit à plusieurs reprises que c'est ce texte-là pour eux qui prime
00:37:37 et pas autre chose, le sondage sur le JDD donne raison justement aux LR.
00:37:43 Puisque non seulement...
00:37:45 Vu par surprise, oui.
00:37:46 Non, mais oui, regardez, les Français sont encore beaucoup plus fermes
00:37:51 sur cette question de l'immigration, je dirais que même par rapport à ce que proposent les LR.
00:37:55 Donc finalement, si demain, ce n'est pas...
00:37:58 Mardi, si ce n'est pas voté, et si effectivement, c'est un échec,
00:38:02 je pense pour moi que c'est un camouflet pour le gouvernement
00:38:05 et que les LR auront repris la main.
00:38:08 Parce que les Français vont se dire, les LR ont été quand même jusqu'au bout.
00:38:14 Thomas Ponnet et Kevin Gossuet.
00:38:15 Parce que c'est vrai que ce dossier immigration, finalement,
00:38:17 c'est de la tambouille politicienne.
00:38:19 Mais oui, c'est ce qu'on disait hier, les Français ne comprennent pas grand-chose.
00:38:22 C'est le cas, parce qu'en fait, tout le monde ici joue sa carrière politique.
00:38:26 Alors, vous avez raison Naïma dans votre analyse,
00:38:28 le seul facteur à ajouter, c'est quand même l'unité de la majorité présidentielle,
00:38:32 parce que si vous avez le texte du Sénat qui sort,
00:38:34 la question va se poser de savoir qui va le voter à l'Assemblée nationale.
00:38:37 Vous avez Sacha Houllier, le président de la Commission des lois,
00:38:39 qui incarne l'aile gauche de la majorité.
00:38:42 Peut-être pourra-t-il emmener avec lui quelques députés de la Macronie
00:38:45 et qui ne voteront pas ce texte.
00:38:46 Vous avez aussi le Modem qui a fait savoir qu'il ne voulait pas d'un texte trop à droite.
00:38:50 Autrement dit, ce n'est pas acté encore que la majorité ne se fissure pas sur ce texte.
00:38:55 Et puis, on peut rajouter, puisqu'on parle de tambouille politicienne,
00:38:57 qu'évidemment, il y a aussi des guerres au sein même du gouvernement.
00:38:59 Vous avez Elisabeth Borne qui sait qu'elle joue son avenir à Matignon
00:39:03 à travers ce texte immigration.
00:39:05 Et vous avez déjà des personnes qui lui s'avocent à Blanche.
00:39:06 - Qui a dit à Bruno Le Maire ? - Bien sûr.
00:39:08 - Bruno Le Maire, par exemple, ne la ramène pas.
00:39:10 Bruno Le Maire s'invite dans le débat en disant qu'il faut le texte du Sénat,
00:39:12 rien que le texte du Sénat.
00:39:13 Il a été recadré par la Première ministre et il persiste ici.
00:39:17 Bruno Le Maire, qu'on dit peut-être comme le successeur d'Elisabeth Borne.
00:39:21 - Même le ministre d'Armenie a d'ailleurs dit, je crois qu'il y a deux jours,
00:39:25 il s'est positionné en disant "moi je préfère le texte du Sénat".
00:39:28 - Et puis il y a notre sondage avec les attentats des Français
00:39:31 et cette tambouille politique à laquelle on assiste.
00:39:34 Qui possue ?
00:39:35 J'aimerais vous faire écouter Eric Dupond-Moretti
00:39:37 qui était l'invité d'Assad le mien hier soir
00:39:38 et qui a une espèce de petite conclusion à tout ce qu'on vient de dire.
00:39:42 Kevin Bossuet.
00:39:43 - Les LR, c'est comme les candidats à Miss France.
00:39:47 C'est-à-dire au moment de l'élection, ils sont pour résoudre,
00:39:51 ils sont pour un humanisme, ils entendent les Français.
00:39:53 - Je ne vois pas le LR Miss France, mais je sais comprendre.
00:39:57 - Ils veulent lutter contre la faim dans le monde et une fois élus, il ne se passe plus rien.
00:39:59 C'est ce qui s'est passé avec les Républicains
00:40:01 parce que quand ils sont dans l'opposition, ils sont fermes, ils sont durs.
00:40:04 Et quand ils sont au gouvernement, il n'y a strictement plus rien
00:40:08 et les Français ont été largement échaudés par cela.
00:40:10 Et j'aimerais revenir sur ce qu'a dit Denis,
00:40:13 parce qu'en écoutant Denis, le pauvre Emmanuel Macron,
00:40:16 il subit ce qui lui arrive.
00:40:19 Mais Emmanuel Macron souhaite à la tête de l'Elysée.
00:40:23 S'il n'est plus en capacité de diriger la France, il peut démissionner.
00:40:27 S'il n'est plus en capacité de faire passer ses textes à l'Assemblée nationale,
00:40:31 il peut dissoudre l'Assemblée nationale.
00:40:33 Et s'il veut absolument passer son texte sur l'immigration,
00:40:36 parce que quand j'entends des membres de la majorité,
00:40:39 ce serait quelque chose de vital dans ce cas-là,
00:40:41 qu'il fasse un référendum et qu'il change la Constitution.
00:40:44 La vérité, c'est que tous ces gens-là ne voient que leur petite carrière politique.
00:40:48 D'ailleurs, le projet de loi sur l'immigration n'est pas fait au service de la France.
00:40:52 Il a été conçu au service des ambitions politiques de Gérald Darmanin.
00:40:57 Et c'est cette petite politique politicienne qui ne passe plus.
00:41:00 Naïma, je vous donne la parole dans quelques instants,
00:41:01 mais je voudrais vous faire écouter Eric Dupond-Moretti,
00:41:04 qui était l'invité hier soir de Léa Salamé.
00:41:07 Écoutez ce qu'il dit, on en parle après.
00:41:09 Et je vous rassure, à partir de midi, on reviendra sur notre tournage,
00:41:12 on reparlera de la loi immigration et vous aurez un temps de parole.
00:41:15 Et avec Thomas, évidemment.
00:41:16 Eric Dupond-Moretti, écoutez.
00:41:18 Ils ont choisi la chienlit.
00:41:20 C'est un peu plus étonnant pour l'extrême droite, mais c'est la réalité.
00:41:24 Ils se lèvent, ils font presque la fête ensemble,
00:41:25 mais ils ne vont pas dans la même salle des fêtes.
00:41:27 Ça, c'est une certitude.
00:41:28 Il y en a qui veulent en réalité qu'on durcisse.
00:41:32 Ils ont dit "mille fois plus dur" le texte.
00:41:34 Ils ne veulent plus voir un étranger.
00:41:36 La haine de l'étranger, c'est leur fond de commerce.
00:41:38 Quant aux autres, ils veulent qu'on accueille toute la misère du monde,
00:41:41 sans discernement, de façon totalement démagogique,
00:41:46 les uns comme les autres.
00:41:49 Voilà, Thomas Tambouil, Eric Dupond-Moretti, chienlit.
00:41:54 Parfois, la politique se résume à quelques mots.
00:41:56 C'est ça, mais alors Eric Dupond-Moretti, en l'occurrence,
00:41:58 c'est plutôt quelqu'un qui incarne plutôt l'aile gauche
00:42:01 au sein du gouvernement, qui va plutôt être à l'offensive
00:42:04 contre le Rassemblement national.
00:42:05 On l'entend là, dans ses propos, qu'il a à prononcer.
00:42:08 Effectivement, il y a quelque chose d'assez malheureux
00:42:10 à observer ces batailles politiciennes,
00:42:12 dans une période où on voit que les Français veulent des mesures fortes,
00:42:16 des mesures fermes, même sur l'immigration.
00:42:18 Et en fait, on voit que les débats se résument à des guéguerres,
00:42:22 de clochers entre des partis politiques qui veulent plus ou moins de siège.
00:42:26 On parle de dissolution.
00:42:27 La dissolution ne profiterait presque à personne,
00:42:29 si ce n'est le Rassemblement national.
00:42:30 Et c'est pour ça que c'est exclu de fait.
00:42:32 Allez, on poursuit le débat.
00:42:34 On peut partir en publicité, Némith Fadel ?
00:42:35 Oui.
00:42:36 Vous m'autorisez ?
00:42:36 Oui.
00:42:37 Alors pub, on part au pub.
00:42:38 On se retrouve.
00:42:39 C'est sur CNews que les débats ont lieu.
00:42:42 On se retrouve dans quelques instants avec nos grands témoins du jour.
00:42:44 Encore beaucoup de sujets à aborder, évidemment.
00:42:46 À tout de suite.
00:42:47 Il est midi, rebonjour.
00:42:51 Merci de nous accueillir chez vous.
00:42:54 C'est midi news week-end.
00:42:55 Jusqu'à 13h, je vous présente l'équipe de grands témoins en grande forme
00:42:59 ce dimanche matin, dans quelques instants.
00:43:01 Mais tout de suite, le sommaire de cette deuxième heure.
00:43:04 À la une, évidemment, on va revenir sur ce sondage exclusif.
00:43:07 C'est ça pour CNews Europe 1, le journal du dimanche.
00:43:10 Ce que veulent les Français en matière d'immigration.
00:43:12 67% des Français pour que le droit français prime sur le droit européen.
00:43:16 65% des Français veulent freiner l'immigration de travail.
00:43:20 71% des Français pour que le séjour illégal soit considéré comme un délit.
00:43:25 On vous dit tout, on vous détaille tout.
00:43:27 Et on en débat avec nos grands témoins.
00:43:30 Le conflit au Proche-Orient, l'autre gros titre.
00:43:33 Et Israël lance de nouvelles frappes sur Gaza.
00:43:35 Les dirigeants israéliens font face à une véritable pression
00:43:38 pour obtenir la libération des otages enlevés par le Hamas.
00:43:40 Pression d'autant plus grande après les trois otages tués par erreur par Tsaïl.
00:43:44 On en parlait hier sur ce plateau.
00:43:46 Catherine Colonna, elle, est arrivée aujourd'hui en Israël.
00:43:49 La chef de la diplomatie française appelle à une trêve immédiate et durable.
00:43:52 On sera sur place à Tel Aviv avec Antoine Estève.
00:43:55 Harold Eman sera avec nous.
00:43:57 Enfin, on évoquera ce qui ressemble à une nouvelle polémique du côté de LFI.
00:44:03 Thomas Porte, encore lui, publie un communiqué
00:44:05 où il parle de 4000 Français engagés dans l'armée israélienne
00:44:08 qui commettent selon lui des crimes de guerre.
00:44:10 Ça sent la provocation.
00:44:11 Je poserai la question à nos grands témoins.
00:44:13 Voilà, vous le savez tous sur notre menu de cette deuxième heure.
00:44:17 Mais tout de suite, place à l'info avec Isabelle Piboulot.
00:44:19 Rebonjour Isabelle.
00:44:21 Bonjour Thierry, bonjour à tous.
00:44:23 Alors que la Cour européenne des droits de l'homme multiplie
00:44:25 les rappels à l'ordre contre la politique d'expulsion de la France,
00:44:28 les Français eux-mêmes souhaitent faire primer le droit français
00:44:31 sur le droit européen en matière d'immigration.
00:44:33 C'est ce que révèle un sondage CSA pour C News.
00:44:36 Les détails avec Maxime Legay.
00:44:39 C'est un résultat sans appel.
00:44:41 Consultez sur la question de faire primer le droit français
00:44:44 sur le droit européen en matière d'immigration.
00:44:47 Les Français sont 67% à y être favorables.
00:44:50 Une position qui varie selon la sensibilité politique.
00:44:53 Ainsi, le total de la droite y est favorable à 79%
00:44:58 contre 68% pour le centre,
00:45:00 alors que l'ensemble de la gauche approuve à 45%
00:45:03 cette primauté du droit national.
00:45:05 S'agissant de faire primer la sécurité de la France
00:45:07 sur les droits individuels des étrangers,
00:45:09 le consensus est encore plus large.
00:45:11 Les Français sont 73% à y souscrire.
00:45:14 Le total de la droite approuve à 83%
00:45:17 cette primauté de la sécurité du pays.
00:45:19 82% pour le centre.
00:45:21 L'ensemble de la gauche, elle, partage à 58% cette position.
00:45:25 Enfin, en matière de criminalisation des passeurs
00:45:28 qui font venir des étrangers illégalement sur le territoire,
00:45:31 les Français sont quasi unanimes.
00:45:33 91% souhaitent que ces pratiques soient criminalisées.
00:45:37 Une prise de position des Français qui intervient dans un contexte
00:45:40 où la Cour européenne des droits de l'homme
00:45:42 multiplie les rappels à l'ordre concernant la politique
00:45:45 d'expulsion de la France.
00:45:47 Les crabes israéliennes continuent dans la bande de Gaza.
00:45:50 La chef de la diplomatie française est à Tel Aviv
00:45:53 et a appelé à une nouvelle trêve humanitaire immédiate.
00:45:57 Catherine Colonna s'est exprimée
00:45:58 aux côtés de son homologue israélien Elie Cohen.
00:46:01 La ministre se rendra par ailleurs en Cisjordanie,
00:46:04 puis au Liban demain.
00:46:05 On écoute Catherine Colonna.
00:46:07 Trop de civils sont tués.
00:46:10 Nous le voyons, nous le savons, nous le disons depuis plusieurs semaines.
00:46:13 Et je suis venue également ici rappeler l'importance
00:46:18 d'une nouvelle trêve humanitaire.
00:46:20 Il faut revenir à une trêve durable
00:46:25 et une trêve qui doit nous permettre de vrai, dès maintenant,
00:46:29 d'aller vers un cessez-le-feu humanitaire.
00:46:34 Toujours dans l'actualité internationale,
00:46:35 la situation est tendue en mer rouge depuis un mois,
00:46:39 sur fond de guerre entre Israël et le Ramas.
00:46:41 Les attaques de navires par des rebelles yéménites Houthis
00:46:44 se multiplient.
00:46:46 Des attaques qui ne peuvent rester sans réponse,
00:46:48 a déclaré la chef de la diplomatie française,
00:46:51 les précisions de Léo Marchegay.
00:46:53 Sur ces images, le Galaxy Leader,
00:46:57 un navire marchand d'une société britannique,
00:46:59 propriété d'un homme d'affaires israélien,
00:47:02 aujourd'hui toujours aux mains de rebelles Houthis,
00:47:04 qui détiennent captifs les 25 membres de l'équipage.
00:47:09 Face à cette menace en provenance du Yémen,
00:47:11 de nombreux groupes de transports maritimes
00:47:13 suspendent jusqu'à nouvel ordre la traversée de la mer rouge.
00:47:16 C'est le cas du groupe Mersk et Apagliode,
00:47:19 et dernièrement celui de CMACGM,
00:47:21 premier transporteur maritime français.
00:47:23 Nous avons donc décidé d'ordonner à tous les porte-conteneurs
00:47:26 de CMACGM dans la région qui doivent passer par la mer rouge
00:47:29 de rejoindre des zones sûres et d'interrompre leur voyage
00:47:33 dans des eaux sûres avec effet immédiat.
00:47:35 L'ordre de ne plus passer par le détroit stratégique
00:47:37 de Bab al-Mandab oblige désormais les navires à se dérouter.
00:47:41 Vendredi, lors d'une manifestation en soutien
00:47:43 aux Palestiniens organisée dans la capitale yéménite,
00:47:46 le porte-parole militaire houthi s'est dit déterminé
00:47:49 à empêcher le passage de navires en mer rouge.
00:47:52 Les forces armées yéménites confirment qu'elles continuent
00:47:56 d'empêcher tous les navires se dirigeant vers les ports israéliens
00:47:59 de naviguer en mer rouge et en mer d'Arabie
00:48:05 jusqu'à qu'ils apportent la nourriture et les médicaments
00:48:08 dont nos frères inébranlables de la bande de Gaza ont besoin.
00:48:11 Des attaques qui pèsent sur l'économie mondiale.
00:48:16 Grâce au contrôle d'une partie du Yémen,
00:48:18 les houthis opèrent également en mer rouge.
00:48:21 Cette zone est cruciale pour le commerce maritime
00:48:23 puisque 40% du commerce international
00:48:26 transite par ce passage.
00:48:28 Vous avez peut-être été victime de ce phénomène,
00:48:31 l'escroquerie aux faux coursiers.
00:48:33 Les houthis, qui sont des individus,
00:48:35 se font passer pour des conseillers bancaires.
00:48:37 Ils récupèrent vos données personnelles,
00:48:39 vous exposent une situation d'urgence
00:48:41 pour vous convaincre de leur remettre votre carte bleue.
00:48:44 Les explications de Florian Pomme et Sandra Buisson.
00:48:48 L'arnaque commence le plus souvent par un SMS
00:48:51 vous demandant par exemple de payer une contravention.
00:48:54 Le message renvoie sur un site internet frauduleux
00:48:56 qui vous demande des données personnelles
00:48:58 dont votre numéro de carte bancaire.
00:49:01 C'est arrivé cet été à une femme de 60 ans dans les Yvelines.
00:49:04 Dans un deuxième temps, l'escroc l'appelle,
00:49:06 l'escroc muni de ces informations,
00:49:08 vous êtes bien Madame X, nez-le, telle date,
00:49:12 avec telle banque, tel numéro de carte bancaire,
00:49:15 rentrez dans la première étape
00:49:17 et ensuite on va la mettre en confiance pour lui dire
00:49:19 écoutez Madame, il faut absolument qu'on récupère votre carte bancaire,
00:49:22 on va vous l'échanger mais retournez-la
00:49:24 avec le coursier qui va se présenter chez vous.
00:49:26 Après le faux conseiller bancaire,
00:49:28 débarque alors un faux coursier
00:49:30 qui récupère carte et code de carte
00:49:32 pour se précipiter dans un distributeur
00:49:34 ou faire des achats à distance.
00:49:36 Les escrocs vont les mettre en situation d'urgence
00:49:38 puisque une situation anormale apparaît sur le compte,
00:49:42 il s'agit d'y remédier immédiatement.
00:49:44 Ils vont maîtriser le langage bancaire,
00:49:46 ils vont être rassurants, ils vont apparaître comme des sauveurs.
00:49:49 La victime des Yvelines a ainsi perdu 6000 euros.
00:49:52 Certains malfaiteurs appellent même en usurpant
00:49:54 le numéro de votre banque
00:49:56 et arrivent parfois à soutirer par persuasion
00:49:58 un moyen d'accès au compte
00:50:00 pour enlever le plafond de retrait bancaire
00:50:02 et voler davantage d'argent.
00:50:04 Pour escroquerie au faux coursier,
00:50:06 150 plaintes ont été déposées à la gendarmerie
00:50:08 en Ile-de-France cette année.
00:50:10 C'est la fin de ce journal,
00:50:12 je vous retrouve dans un peu moins de 30 minutes
00:50:14 pour un prochain Point Info.
00:50:16 Le rendez-vous est pris,
00:50:18 je vous présente l'équipe de grands témoins
00:50:20 en grande forme ce dimanche matin
00:50:22 avec moi depuis une heure,
00:50:24 Emmanuel Fadel, essayiste, toujours en forme.
00:50:26 Patrick Sarditti, journaliste,
00:50:28 toujours en forme évidemment.
00:50:30 Kevin Bossuet,
00:50:32 au summum de sa forme,
00:50:34 qui a réussi à nous faire un parallèle avec Miss France,
00:50:36 j'en suis toujours pas revenu.
00:50:38 Denis Deschamps, analyste conférencier,
00:50:40 et on a renforcé le pôle géopolitique
00:50:42 avec Carole Niman, spécialiste des questions internationales.
00:50:44 Et évidemment, la vedette du jour
00:50:46 aujourd'hui c'est Tom Abonnet, notre spécialiste
00:50:48 politique.
00:50:50 On va ouvrir également avec vous
00:50:52 et on va ouvrir notre deuxième heure toujours
00:50:54 avec ce sondage exclusif
00:50:56 qui nous recommande depuis une heure
00:50:58 "Sondage CSA pour CNews Europe"
00:51:00 et le journal du dimanche
00:51:02 "Que voulez-vous en matière d'immigration ?"
00:51:04 On continue notre analyse.
00:51:06 Ce qui ressort de ce sondage,
00:51:08 c'est très clair, c'est très limpide,
00:51:10 on en a déjà un peu beaucoup parlé.
00:51:12 Les Français attendent plus de fermeté
00:51:14 sur notre politique migratoire.
00:51:16 On voit tout cela avec Célia Gouhière
00:51:18 et on poursuit le débat.
00:51:20 - Effectivement, les Français ont un avis
00:51:22 plutôt tranché sur la question
00:51:24 de l'immigration de travail par exemple.
00:51:26 Le patron du Medef Patrick Martin
00:51:28 a assuré au Figaro vendredi
00:51:30 que nous aurons besoin de
00:51:32 "main d'oeuvre venue de l'extérieur",
00:51:34 une affirmation qui n'est pas vraiment
00:51:36 partagée par les Français.
00:51:38 Ils sont 65% à vouloir freiner
00:51:40 l'immigration de travail en France
00:51:42 contre 34% à vouloir
00:51:44 la favoriser. Et il en va de même
00:51:46 pour la question du droit du sol.
00:51:48 Les Français veulent à 60% mettre
00:51:50 un terme à l'acquisition automatique
00:51:52 de la nationalité française
00:51:54 des étrangers nés en France.
00:51:56 Un autre chiffre parlant,
00:51:58 71% des Français considèrent
00:52:00 que le séjour illégal d'un étranger
00:52:02 en France doit être considéré
00:52:04 comme un délit. Cette mesure
00:52:06 existait déjà avant qu'elle ne soit
00:52:08 supprimée par la loi du 31 décembre 2012
00:52:10 sous François Hollande.
00:52:12 Le délit de séjour irrégulier
00:52:14 était alors punissable d'un an
00:52:16 d'emprisonnement et de 3 750 euros
00:52:18 d'amende. Des parlementaires
00:52:20 l'ont fait rétablir pendant
00:52:22 l'examen du projet de loi immigration
00:52:24 au Sénat. Alors ils rétablissent ce délit
00:52:26 mais sans la peine d'emprisonnement.
00:52:28 Seuls les 3 750 euros
00:52:30 d'amende seraient appliquées.
00:52:32 Une mesure qui est d'ailleurs largement soutenue
00:52:34 par Gérald Darmanin.
00:52:36 Elle n'a cependant pas tenu très longtemps
00:52:38 puisqu'elle a été aussitôt supprimée
00:52:40 le 2 décembre dernier par la commission
00:52:42 des lois de l'Assemblée. Mais ce délit
00:52:44 de séjour irrégulier devrait revenir sur la table
00:52:46 dès demain en commission mixte paritaire.
00:52:48 Voilà, le bilan Thomas, c'est qu'effectivement
00:52:50 on ne cesse de le dire, les Français
00:52:52 attendent, attendent, attendent de la fermeté.
00:52:54 On ne sait pas ce qui va sortir.
00:52:56 Sur les deux points qui ont été avancés, le délit de séjour irrégulier
00:52:58 à les faveurs de Gérald Darmanin,
00:53:00 il l'avait dit sur notre antenne d'ailleurs,
00:53:02 ça fait partie du texte tel qu'il a été adopté
00:53:04 au Sénat, donc peut-être que ce sera
00:53:06 conservé à l'issue de cette commission mixte paritaire.
00:53:08 Et puis sur le droit du sol, on voit là aussi se dégager
00:53:10 une majorité de Français qui sont contre
00:53:12 l'automaticité. 60%
00:53:14 60% qui sont contre l'automaticité
00:53:16 du fait
00:53:18 d'acquérir la nationalité française
00:53:20 dans le cadre du droit du sol. Là aussi,
00:53:22 ça fait partie d'un dispositif. Le Sénat a durci
00:53:24 les conditions, il faudra désormais
00:53:26 faire la démarche auprès des autorités
00:53:28 pour obtenir la nationalité française.
00:53:30 Là encore, ça fait partie des
00:53:32 points de discussion. Le code de la nationalité
00:53:34 plus généralement a été l'un des enjeux
00:53:36 des discussions cette semaine. Là encore,
00:53:38 on verra en commission mixte paritaire s'il y a eu
00:53:40 un accord ou si on va reprendre tel quel
00:53:42 la version du Sénat sur ce sujet.
00:53:44 - Allez, avant d'entamer l'autre actualité,
00:53:46 on va prendre la direction dans quelques instants de Tel Aviv.
00:53:48 Mais petit tour de table,
00:53:50 sondage sur
00:53:52 la commission mixte paritaire, ça donne quoi ?
00:53:54 Votre pronostic, Kévin.
00:53:56 - De toute façon... - Deux mots, c'est pas un commentaire.
00:53:58 - Non mais en commission
00:54:00 paritaire, on va aller vers
00:54:02 une droitisation du texte. Donc je ne vois
00:54:04 pas comment ça peut passer en Macronie, puisque Macron
00:54:06 va perdre à l'gauche. C'est un désastre.
00:54:08 - Il y a deux passages.
00:54:10 D'abord, le texte... - Passe ou pas ?
00:54:12 - Donc là, je pense que ça va passer
00:54:14 à l'arraché, mais après, il y a le vote le mardi
00:54:16 et là, ça passera pas.
00:54:18 - Fais pas nos réponses en même temps.
00:54:20 - C'est en même temps, là. - C'est en même temps ou pas ?
00:54:22 - Non, non, non, il passera pas à l'arrivée mardi soir.
00:54:24 - Voilà ce que je vous entends. Naïma Imphadel.
00:54:26 - Il passera. - Il passera.
00:54:28 - Je suis tout à fait d'accord. Ça va passer des
00:54:30 deux côtés, parce qu'il y a
00:54:32 beaucoup trop à perdre.
00:54:34 - Je vous pose pas la question en tant que journaliste,
00:54:36 Thomas. Devoir de neutralité, évidemment.
00:54:38 - Je me tire l'écart de ces pronostics.
00:54:40 - Tu te fous la note de partout. - De partout, ouais.
00:54:42 - OK. - On verra.
00:54:44 - Allez, on va évoquer maintenant le conflit au Proche-Orient
00:54:46 au lendemain de l'annonce des trois
00:54:48 otages israéliens tués par erreur
00:54:50 par Tzahal. On en a beaucoup parlé hier sur ce plateau.
00:54:52 L'un des trois otages a été
00:54:54 inhumé. Il s'agit
00:54:56 de sa mère, Fouad Al-Talalka,
00:54:58 25 ans.
00:55:00 L'émotion est toujours
00:55:02 immense en Israël. On le comprend
00:55:04 aisément. Les proches des otages ont multiplié
00:55:06 les appels aux
00:55:08 premiers ministres israéliens pour le pousser
00:55:10 à conclure un accord.
00:55:12 On va retrouver tout de suite à Tel Aviv Antoine Estève,
00:55:14 notre envoyé spécial. Bonjour Antoine.
00:55:16 Je le disais, la pression
00:55:18 sur le Premier ministre
00:55:20 est énorme au moment où Catherine
00:55:22 Colonna est arrivée en Israël
00:55:24 ce dimanche pour appeler à une trêve immédiate
00:55:26 et durable. C'est bien cela,
00:55:28 Antoine. Bonjour Antoine.
00:55:30 - Effectivement.
00:55:32 Catherine Colonna, la ministre française
00:55:34 qui a eu des mots très forts ici en Israël
00:55:36 grâce à son homologue israélien Elie Cohen.
00:55:38 La France, vous le disiez, est préoccupée au plus haut point
00:55:40 par la guerre et elle appelle à une trêve
00:55:42 immédiate et surtout durable.
00:55:44 Trop de civils sont tués, a-t-elle martelé
00:55:46 ce matin ? Elie Cohen, son homologue, lui a répondu
00:55:48 assez laconiquement d'ailleurs que le
00:55:50 cessez-le-feu selon lui était une erreur.
00:55:52 Vous savez, c'est la position israélienne, cette position
00:55:54 guerrière pour lui. C'est un cadeau
00:55:56 pour le Hamas de faire une pause pendant
00:55:58 cette guerre. La ministre française est également
00:56:00 revenue sur son soutien inconditionnel
00:56:02 aux victimes des violences sexuelles
00:56:04 mises par ce même Hamas, la journée
00:56:06 du 7 octobre notamment, en expliquant
00:56:08 que la France croyait dans la parole de ses
00:56:10 femmes et toutes celles et ceux qui ont constaté
00:56:12 ces violences et ces mutilations.
00:56:14 Pendant son voyage en Israël, la ministre rencontre
00:56:16 également des familles d'otages.
00:56:18 Là aussi, un moment très fort pendant lequel
00:56:20 elle va leur apporter le soutien de la France
00:56:22 même à ceux qui sont des binationaux
00:56:24 qui ne sont pas forcément français, qui sont toujours
00:56:26 retenus dans la bande de Gaza.
00:56:28 - Merci beaucoup Antoine. Vous restez avec nous
00:56:30 quelques instants, on va vous retrouver puisque
00:56:32 vous allez diffuser dans quelques instants votre reportage
00:56:34 puisque vous êtes allé sur les lieux
00:56:36 du festival Nova. Vous allez nous raconter
00:56:38 un petit peu comment vous avez perçu
00:56:40 les choses. C'est un reportage
00:56:42 évidemment très émouvant et j'aimerais
00:56:44 vous avoir également sur le sujet.
00:56:46 Vous évoquiez donc Catherine Colonna
00:56:48 qui est donc arrivée en Israël ce matin.
00:56:50 Je vous propose de l'écouter puisque évidemment
00:56:52 elle appelle à une trêve immédiate
00:56:54 et elle me dit même que cette trêve est
00:56:56 nécessaire. On l'écoute et on ouvre le débat
00:56:58 avec nos grands témoins.
00:57:00 Une trêve
00:57:02 immédiate est nécessaire
00:57:04 permettant
00:57:06 d'avancer vers
00:57:08 un cessez-le-feu pour obtenir
00:57:10 la libération des otages,
00:57:12 pour permettre l'accès
00:57:14 et la livraison
00:57:16 de davantage d'aide humanitaire aux populations
00:57:18 civiles de Gaza qui souffrent
00:57:20 et pour en effet
00:57:22 progresser vers
00:57:24 un cessez-le-feu
00:57:26 humanitaire et
00:57:28 le début d'une solution politique car
00:57:30 il faut dès maintenant penser
00:57:32 à ce qui suivra
00:57:34 au jour d'après et au retour
00:57:36 d'un horizon politique pour traiter
00:57:38 ce conflit.
00:57:40 Naïm M. Fadel, cette trêve
00:57:42 est nécessaire. Antoine
00:57:44 Estève nous le disait. Effectivement il y a une pression
00:57:46 énorme, encore plus énorme
00:57:48 sur les épaules
00:57:50 du Premier ministre israélien, notamment
00:57:52 après ces trois otages tués par erreur
00:57:54 par Tzahal. Quel est
00:57:56 votre regard ? Oui parce que les familles
00:57:58 des otages depuis le début
00:58:00 n'ont eu de cesse de dire il faut que
00:58:02 nos enfants rentrent à la
00:58:04 maison. Ca a été
00:58:06 relayé par l'ensemble de la
00:58:08 population israélienne.
00:58:10 Effectivement Netanyahou
00:58:12 dit vouloir éradiquer
00:58:14 le Hamas mais il est évident
00:58:16 qu'aujourd'hui ces otages-là on n'est pas
00:58:18 sûrs qu'ils puissent revenir vivants.
00:58:20 Je voudrais en profiter aussi pour dire
00:58:22 que dans ces otages ou dans ces
00:58:24 personnes qui ont été tuées
00:58:26 par le Hamas vous avez aussi
00:58:28 ce qu'on appelle des israéliens arabes,
00:58:30 des Bédouins ou des Druids.
00:58:32 D'ailleurs celui qu'on a vu qui
00:58:34 est enterré, je crois
00:58:36 qu'il est d'origine Bédouine, c'est un
00:58:38 israélien arabe. Et ça il faut
00:58:40 le souligner parce que
00:58:42 je trouve qu'on ne l'a pas assez dit
00:58:44 et c'est important de le souligner.
00:58:46 Ce qui se passe aujourd'hui aussi
00:58:48 c'est qu'on voit combien Netanyahou
00:58:50 a été complètement dépassé par la politique
00:58:52 qu'il a mise en place et par le
00:58:54 deal qu'il a fait avec le Hamas.
00:58:56 On mépris finalement de sa population,
00:58:58 on mépris des
00:59:00 israéliens et on mépris aussi
00:59:02 des conséquences
00:59:04 aujourd'hui désastreuses
00:59:06 de ce drame humain qui se joue pour
00:59:08 les israéliens de cet octobre
00:59:10 mais aussi pour la tragédie
00:59:12 humaine qui se passe aujourd'hui. Il faut
00:59:14 le dire parce qu'on ne peut pas
00:59:16 ne pas aborder ça. Il y a
00:59:18 aujourd'hui entre 16 000
00:59:20 à 20 000
00:59:22 victimes innocentes gazaouies.
00:59:24 C'est une tragédie
00:59:26 et c'est pour ça qu'aujourd'hui non seulement
00:59:28 la France demande une trêve humaine
00:59:30 mais même les Etats-Unis aujourd'hui
00:59:32 veulent cette trêve humaine parce que
00:59:34 ça va être une tragédie.
00:59:36 Et justement certains même
00:59:38 d'ailleurs dans la population israélienne ont dit
00:59:40 mais jusqu'où on va aller ?
00:59:42 Et ils demandent même
00:59:44 une négociation. Effectivement
00:59:46 c'est une
00:59:48 organisation terroriste
00:59:50 effectivement mais à un moment
00:59:52 il y a la démocratie qui doit l'emporter
00:59:54 aussi et l'Israël c'est une démocratie.
00:59:56 On va revenir dans quelques instants
00:59:58 si vous le voulez bien parce qu'Antoine Esteve est toujours
01:00:00 avec nous et on reviendra sur
01:00:02 l'intervention de
01:00:04 Mme Colonna dans quelques instants mais
01:00:06 Antoine s'est rendu je le disais sur les lieux du festival
01:00:08 de Nova là où les
01:00:10 terroristes ont massacré
01:00:12 364 jeunes. Je vous propose de
01:00:14 regarder le reportage
01:00:16 très émouvant d'Antoine et on sera
01:00:18 avec Antoine juste après.
01:00:20 Des chemins
01:00:22 en sablés, un paysage de forêt,
01:00:24 des bruits sourds de canons et de bombes
01:00:26 nous arrivons sur le site du festival
01:00:28 de musique Nova. Alors
01:00:30 pour le moment la route pour venir à Reim est beaucoup
01:00:32 trop dangereuse, elle se situe sur la ligne de front
01:00:34 entre Israël et la bande de Gaza.
01:00:36 Pourtant quelques habitants de la région commencent à
01:00:38 venir ici. C'est devenu un lieu
01:00:40 de mémoire à ciel ouvert. Au milieu
01:00:42 de l'ancienne piste de danse, les
01:00:44 familles des victimes ont installé des grands portraits
01:00:46 de tous les jeunes morts ou kidnappés.
01:00:48 Je pense que ce
01:00:50 lieu devra devenir un lieu de mémoire
01:00:52 pour qu'on se souvienne toujours de ce qu'il s'est passé.
01:00:54 Ce sera plus facile quand la frontière
01:00:56 sera sécurisée. C'est très compliqué
01:00:58 de venir ici parce que c'est dangereux.
01:01:00 Je suis venue
01:01:02 avec ma mamie qui habite ici.
01:01:04 Ça ne peut pas avoir existé tout ça.
01:01:06 Ils ont tous été assassinés.
01:01:08 Visiter le site du festival c'est une épreuve.
01:01:10 Ici les morts nous
01:01:12 regardent droit dans les yeux.
01:01:14 Parfois on croit entendre encore
01:01:16 la musique et les cris et on revoit
01:01:18 ces images tant diffusées à la télévision.
01:01:20 La jeunesse insouciante.
01:01:22 Joseph s'approche doucement
01:01:24 puis s'effondre en larmes.
01:01:26 C'est la première fois qu'il vient à Réim depuis le 7 octobre.
01:01:28 Sa fille est morte ici
01:01:30 en dansant.
01:01:32 On n'a aucune information sur ce
01:01:44 qu'il s'est vraiment passé.
01:01:46 Je viens pour rencontrer éventuellement
01:01:50 quelqu'un qui aurait des choses à me dire sur la mort de ma fille.
01:01:52 Je ne sais pas.
01:01:54 Au milieu des photos des victimes,
01:01:58 Arnon joue du saxophone.
01:02:00 Il nous explique qu'il veut chasser les cauchemars.
01:02:02 Ici on entend les canons qui bombardent
01:02:06 la bande de Gaza.
01:02:08 On a encore plus de 120 otages kidnappés de l'autre côté.
01:02:10 Ils doivent revenir.
01:02:12 Vous vous rendez compte ?
01:02:14 Ils sont à quelques centaines de mètres d'ici.
01:02:16 Pas plus.
01:02:18 Des habitants de Réim aimeraient construire un mausolée.
01:02:22 D'autres affirment que le site
01:02:24 et les photos suffisent à honorer les jeunes
01:02:26 qui sont morts dans ces clairières.
01:02:28 Antoine Estève, vous êtes toujours avec nous.
01:02:32 Vous êtes notre envoyé spécial.
01:02:34 Je voulais absolument vous avoir
01:02:36 suite à ce reportage très émouvant.
01:02:38 Le mot est faible, évidemment.
01:02:40 Racontez-nous un petit peu
01:02:42 ce que vous avez ressenti en retournant sur ces lieux.
01:02:44 Déjà, les circonstances du reportage
01:02:50 sont un petit peu particulières
01:02:52 parce qu'on ne peut pas accéder à ce lieu
01:02:54 de mémoire, comme vous l'avez vu dans ce reportage.
01:02:56 Très facilement, c'est une zone d'opération militaire intense.
01:02:58 Il y a des échanges de tirs en permanence.
01:03:00 On est à quelques centaines de mètres
01:03:02 de la bande de Gaza.
01:03:04 Il y a ces grillages qui sont écrasés maintenant,
01:03:06 qui sont balayés tous les jours par ces dizaines de chars
01:03:08 qui passent dans un sens et dans l'autre
01:03:10 pour aller pilonner de l'autre côté
01:03:12 les positions du Hamas qui se trouvent
01:03:14 dans la bande de Gaza.
01:03:16 C'est difficile pour nous, journalistes,
01:03:18 mais en plus pour les gens qui veulent venir
01:03:20 faire leur devoir de mémoire sur place
01:03:22 ou leur deuil, tout simplement,
01:03:24 comme ce papa que j'ai pu rencontrer hier.
01:03:26 C'est compliqué de venir parce qu'il faut prendre des petits chemins.
01:03:28 Il y a des checkpoints, il y a des tirs
01:03:30 énormément en permanence.
01:03:32 Vous avez entendu ces bruits sourds.
01:03:34 C'est vrai que nous, on est équipés
01:03:36 pour rencontrer la bande. Ce sont des gens qui viennent
01:03:38 par leurs propres moyens, souvent à pied même,
01:03:40 pour venir justement sur ce lieu du festival.
01:03:42 Ça, c'est la première chose à comprendre.
01:03:44 Tout le monde ne peut pas faire son deuil à cet endroit-là.
01:03:46 La deuxième chose, c'est ce sentiment un peu ambivalent,
01:03:48 un peu particulier lorsqu'on est sur place
01:03:50 parce qu'effectivement, il y a tous ces portraits
01:03:52 qui sont à taille humaine avec ces personnes,
01:03:54 comme je disais dans le reportage, qui semblent nous regarder
01:03:56 dans les yeux, tous ces jeunes,
01:03:58 avec ces portraits géants qui ont été mis à l'intérieur
01:04:00 de cette clairière qui était la piste de danse
01:04:02 du festival Nova au moment où les forces du Hamas
01:04:04 sont venus et ont mitraillé tout le monde.
01:04:06 Et il y a ces bruits sourds de la guerre
01:04:08 qui se trouvent à quelques centaines de mètres d'ici.
01:04:10 Et on ne peut pas s'empêcher, en fait,
01:04:12 quand on est à cet endroit-là, d'imaginer aussi
01:04:14 les bombardements, les résultats des bombardements
01:04:16 de l'autre côté avec toutes ces familles, avec tous ces immeubles
01:04:18 qui sont détruits, avec ces morts aussi,
01:04:20 les morts de la guerre, avec ces
01:04:22 incroyables bavures,
01:04:24 si on peut appeler ça bavures, comme ce qui s'est passé
01:04:26 ce week-end, ces otages qui ont essayé de s'enfuir
01:04:28 et qui ont eux-mêmes été tués par l'armée israélienne.
01:04:30 Bref, tout ça nous prend
01:04:32 vraiment à la gorge et aux tripes.
01:04:34 Et c'est vrai que c'est le sentiment aussi des Israéliens
01:04:36 qu'on a pu rencontrer sur place. J'ai rencontré,
01:04:38 j'ai discuté avec une maman qui m'a dit qu'elle avait du mal
01:04:40 à venir faire son deuil ici parce que c'est quelqu'un
01:04:42 de pacifiste, parce que c'est une dame qui ne veut pas la guerre.
01:04:44 Vous savez, les gens qui habitent
01:04:46 dans cette région, on en a peu parlé,
01:04:48 on en a un petit peu parlé au début de ce conflit.
01:04:50 Les kiboutz, notamment, qui se trouvent le long de la frontière
01:04:52 avec Gaza, sont des kiboutz très souvent de gens
01:04:54 pacifistes, de gens qui faisaient beaucoup
01:04:56 pour les Palestiniens, qui allaient les chercher souvent
01:04:58 pour les emmener à l'hôpital, qui s'occupaient
01:05:00 de familles palestiniennes, qui avaient eux-mêmes des employés
01:05:02 de maison qui étaient palestiniens. Bref,
01:05:04 des gens qui ne sont pas forcément des vattes
01:05:06 en guerre, comme on peut en rencontrer beaucoup
01:05:08 en Israël, des gens qui veulent continuer cette guerre
01:05:10 de plus en plus de voix aujourd'hui
01:05:12 et il faut le dire, s'élèvent contre cette guerre et disent
01:05:14 qu'il faut maintenant un cessez-le-feu
01:05:16 et rapatrier les otages avec des négociations.
01:05:18 Merci beaucoup pour ce témoignage,
01:05:20 Antoine Estève, notre envoyé spécial
01:05:22 à Tel Aviv. On va marquer une pause
01:05:24 si vous le voulez bien et on va
01:05:26 revenir évidemment sur la visite de Catherine Colonna
01:05:28 qui est arrivée en Israël ce matin
01:05:30 et qui demande une trêve immédiate
01:05:32 et nécessaire. A tout de suite.
01:05:34 Vous êtes bien sur CNews et nous sommes ensemble
01:05:36 jusqu'à 13h le dimanche.
01:05:38 Il est 12h30, merci
01:05:44 de nous accueillir chez vous
01:05:46 ce dimanche. Nous sommes ensemble
01:05:48 encore jusqu'à 13h mais tout de suite
01:05:50 on fait un tour de l'info avec Isabelle Piboulot.
01:05:54 En déplacement à Tel Aviv,
01:05:56 Catherine Colonna a appelé à une nouvelle
01:05:58 trêve humanitaire immédiate et durable
01:06:00 qui doit pouvoir conduire à un
01:06:02 cessez-le-feu dans la bande de Gaza.
01:06:04 Trop de civils sont tués, a déploré
01:06:06 la chef de la diplomatie française.
01:06:08 De son côté, son homologue israélien
01:06:10 a martelé la position de son pays
01:06:12 selon laquelle un appel au cessez-le-feu
01:06:14 reste une erreur.
01:06:16 Demain se réunit la commission mixte
01:06:18 paritaire autour du projet de loi immigration.
01:06:20 Regardez ce sondage
01:06:22 de la PSA pour CNews.
01:06:24 Faut-il faire primer le droit français sur le droit européen
01:06:26 en matière d'immigration ?
01:06:28 La réponse est oui pour 67% des sondés.
01:06:30 Autre question, faut-il faire primer
01:06:32 la sécurité de la France sur les droits
01:06:34 individuels des étrangers
01:06:36 en matière d'expulsion ?
01:06:38 Les français y sont favorables à 73%.
01:06:40 Et puis,
01:06:42 Miss France 2024 a été élu
01:06:44 hier soir à Dijon.
01:06:46 Miss Nord-Pas-de-Calais a été couronnée.
01:06:48 Eve Gilles, 20 ans, a fait de sa candidature
01:06:50 le symbole de la diversité féminine
01:06:52 en arborant fièrement
01:06:54 des cheveux courts, faits peu communs
01:06:56 dans cette compétition.
01:06:58 Personne ne doit vous dicter qui vous êtes, a-t-elle déclaré.
01:07:00 Eve Gilles succède donc
01:07:02 à Indira Ampio.
01:07:04 - Merci, vous êtes notre Miss à nous,
01:07:06 ma chère Isabelle Piboulot.
01:07:08 Allez, Midi News Week-end,
01:07:10 nous sommes ensemble jusqu'à 13h.
01:07:12 Je vous présente l'équipe qui m'entourne.
01:07:14 Aimem Fadel, Kevin Bossuet, Patrice Arditi,
01:07:16 Denis Deschamps, Tom Abonnet et Harold Iman,
01:07:18 spécialistes des questions internationales.
01:07:20 On va revenir sur la situation en Israël
01:07:22 avec l'arrivée de Catherine Colonna,
01:07:24 qui est arrivée ce matin en Israël
01:07:26 et qui demande une trêve immédiate.
01:07:28 Elle dit même que cette trêve est plus que nécessaire.
01:07:30 Je vous propose de réécouter
01:07:32 et on reprend le débat avec nos grands témoins.
01:07:34 - La France après Israël
01:07:36 est le pays qui a le plus souffert
01:07:38 des attaques du Hamas
01:07:40 de cet octobre.
01:07:42 Comme tous, nous avons
01:07:44 accueilli et salué
01:07:46 avec une immense joie,
01:07:48 un immense soulagement
01:07:50 la libération des premiers groupes
01:07:52 d'otages lors de la trêve,
01:07:54 dont
01:07:56 quatre Français.
01:07:58 Au moment où je vous parle,
01:08:00 trois Français sont
01:08:02 retenus, disparus
01:08:04 ou otages dans la bande de Gaza.
01:08:06 - Patrice Arditi, je ne vous ai pas donné la parole
01:08:08 sur le sujet. Cette trêve
01:08:10 est nécessaire
01:08:12 et vitale, évidemment,
01:08:14 pour la libération des otages. Quel est votre
01:08:16 ressenti et votre analyse ?
01:08:18 - Bien entendu, non pas
01:08:20 que cette trêve soit nécessaire,
01:08:22 bien entendu que Mme Colonna,
01:08:24 dans son rôle de ministre, est appelée
01:08:26 à demander, presque à exiger,
01:08:28 si elle le peut, une trêve.
01:08:30 Nous avons encore trois otages
01:08:32 sur place. C'est absolument
01:08:34 épouvantable. Mme Colonna, il faut le rappeler,
01:08:36 est surtout là-bas pour
01:08:38 aller au Liban
01:08:40 et essayer d'intervenir
01:08:42 pour ne pas que toute la région
01:08:44 s'embrase. Donc, tractation
01:08:46 avec le Hezbollah. C'est ce qu'il y a
01:08:48 de plus important pour l'instant.
01:08:50 Parce qu'il y a d'un côté Israël
01:08:52 qui fait ce qu'il faut,
01:08:54 enfin, ça c'est évidemment un terme gouvernemental
01:08:56 pour essayer de
01:08:58 garder une espèce
01:09:00 de supériorité, mais si jamais
01:09:02 le Liban intervient
01:09:04 via le Hezbollah,
01:09:06 là ça devient une catastrophe qui va être
01:09:08 carrément internationale.
01:09:10 Ça ne l'est pas, ça ne l'est pas
01:09:12 encore. Maintenant,
01:09:14 il faut quand même revenir sur certains propos
01:09:16 qui ont pu être dit, ça
01:09:18 et là. La trêve,
01:09:20 c'est bien. La trêve, c'est bien. Mais il y a
01:09:22 ce qui s'appelle, on en a déjà parlé
01:09:24 ici, la raison d'État.
01:09:26 La raison d'État d'Israël, que ce
01:09:28 soit M. Netanyahou ou Tartemol
01:09:30 qui soit
01:09:32 à la tête du pays,
01:09:34 le souci de ce numéro
01:09:36 1, c'est de préserver
01:09:38 son pays. Pour préserver son
01:09:40 pays après l'horreur du 7 octobre,
01:09:42 il est obligé d'intervenir. Il est
01:09:44 obligé d'intervenir militairement. Quand
01:09:46 on intervient militairement, il y a des victimes.
01:09:48 C'est une catastrophe, je suis
01:09:50 tout à fait d'accord. Les victimes palestiniennes,
01:09:52 c'est une horreur.
01:09:54 Mais qu'est-ce qui se passe ?
01:09:56 D'un côté, vous avez l'État d'Israël
01:09:58 qui a des obligations
01:10:00 et vous avez évidemment
01:10:02 l'autre côté, Gaza. L'État
01:10:04 d'Israël veut se préserver.
01:10:06 Pour se préserver, elle ne peut pas
01:10:08 avoir en permanence des canons,
01:10:10 des gens haineux,
01:10:12 des gens épouvantables
01:10:14 qui sont là et qui menacent
01:10:16 le pays puisqu'ils veulent
01:10:18 se débarrasser de ce
01:10:20 pays d'Israël. Or, au niveau international,
01:10:22 on sait très bien que si jamais
01:10:24 Israël était en voie de disparition,
01:10:26 ce qui ne se passera
01:10:28 pas évidemment, c'est l'Occident
01:10:30 qui en prend un coup.
01:10:32 Ce sont les démocraties
01:10:34 de tout l'Occident.
01:10:36 On aura beau parler de l'Europe,
01:10:38 ça sera de la rigolade. On ne peut pas
01:10:40 laisser le Hamas continuer.
01:10:42 Il faut l'éradiquer complètement.
01:10:44 Et après, on verra de quelle manière
01:10:46 on peut se débrouiller pour un vivre
01:10:48 ensemble auquel je ne crois pas énormément
01:10:50 dans les conditions actuelles.
01:10:52 - Ça risque d'être difficile. Kevin Bossuet.
01:10:54 - Merci Patrice. Enfin, vous rétablissez
01:10:56 les choses.
01:10:58 Je crois qu'on oubliait ce que c'était qu'une guerre.
01:11:00 Nous, on en a connu une, au XXe siècle
01:11:02 même deux, de guerre mondiale. Je pense à la
01:11:04 seconde guerre mondiale contre le nazisme.
01:11:06 En effet, il y a eu des bombardements
01:11:08 qui ont eu des conséquences horribles sur les
01:11:10 civils. Imaginez si à l'époque,
01:11:12 on nous avait demandé
01:11:14 une trêve ou un cessez-le-feu
01:11:16 contre le nazisme.
01:11:18 Mais c'est impensable
01:11:20 ce qui se passe en Israël et à Gaza.
01:11:22 C'est horrible. Moi, je vois
01:11:24 les vidéos de ces enfants palestiniens
01:11:26 qui meurent. Évidemment, ça m'arrache
01:11:28 le cœur. Mais malheureusement,
01:11:30 c'est la guerre. Et Israël
01:11:32 ne peut pas vivre avec
01:11:34 des gens, je ne parle pas ici
01:11:36 des palestiniens, je parle des gens du Hamas,
01:11:38 qui veulent sa destruction.
01:11:40 C'est une question vitale. Donc, à un moment donné,
01:11:42 Madame Colonna, j'entends bien,
01:11:44 elle fait de la géopolitique.
01:11:46 - Elle est dans son rôle. - Elle essaye de calmer
01:11:48 l'opinion française.
01:11:50 Mais à un moment, on ne peut pas, dans un même temps,
01:11:52 défendre le droit d'Israël à se défendre
01:11:54 et dire qu'il faut arrêter un cessez-le-feu.
01:11:56 Ce serait donner la victoire au Hamas.
01:11:58 Et ça, c'est impossible. Soit on lutte contre l'islamisme,
01:12:00 vraiment, soit on abandonne.
01:12:02 Et Patrice a raison, si on abandonne,
01:12:04 ça reviendra chez nous.
01:12:06 - Alors Harold Iman est avec nous.
01:12:08 Je voudrais qu'on aborde un autre volet.
01:12:10 Évidemment, c'est l'insécurité qui se
01:12:12 développe en mer rouge.
01:12:14 On l'a évoqué avec Isabelle Piboulot dans le journal.
01:12:16 Un navire français a une nouvelle fois été
01:12:18 attaqué par les Houthis, les rebelles du
01:12:20 Yémen. On voit le sujet avec Léo Marcheguet
01:12:22 et Juliette Sadat et on s'en parle
01:12:24 juste après, Harold.
01:12:26 (bruit de moteur)
01:12:28 Sur ces images, le Galaxy Leader,
01:12:30 un navire marchand d'une société
01:12:32 britannique, propriété d'un homme
01:12:34 d'affaires israélien, aujourd'hui
01:12:36 toujours aux mains de rebelles Houthis
01:12:38 qui détiennent captifs les 25 membres
01:12:40 de l'équipage.
01:12:42 Face à cette menace en provenance du Yémen,
01:12:44 de nombreux groupes de transports maritimes
01:12:46 suspendent jusqu'à nouvel ordre
01:12:48 la traversée de la mer rouge.
01:12:50 C'est le cas du groupe Mersk et Apagliod
01:12:52 et dernièrement celui de CMACGM,
01:12:54 premier transporteur maritime français.
01:12:56 "Nous avons donc décidé d'ordonner
01:12:58 à tous les porte-conteneurs de CMACGM
01:13:00 dans la région qui doivent passer
01:13:02 par la mer rouge de rejoindre des zones sûres
01:13:04 et d'interrompre leur voyage dans des eaux sûres
01:13:06 avec effet immédiat."
01:13:08 L'ordre de ne plus passer par le détroit
01:13:10 stratégique de Bab al-Mandab oblige
01:13:12 désormais les navires à se dérouter.
01:13:14 Vendredi, lors d'une manifestation
01:13:16 en soutien aux Palestiniens organisée
01:13:18 dans la capitale yéménite, le porte-parole
01:13:20 militaire houthi s'est dit déterminé
01:13:22 à empêcher le passage de navires
01:13:24 en mer rouge.
01:13:26 "Les forces armées yéménites
01:13:28 confirment qu'elles continuent d'empêcher
01:13:30 tous les navires se dirigeant vers
01:13:32 les ports israéliens de naviguer
01:13:34 en mer rouge et en mer d'Arabie
01:13:36 jusqu'à qu'ils apportent
01:13:38 la nourriture et les médicaments
01:13:40 dont nos frères
01:13:42 inébranlables de la bande de Gaza
01:13:44 ont besoin."
01:13:46 Des attaques qui pèsent
01:13:48 sur l'économie mondiale grâce
01:13:50 au contrôle d'une partie du Yémen,
01:13:52 les houthis opèrent également en mer rouge.
01:13:54 Cette zone est cruciale pour le commerce
01:13:56 maritime puisque 40%
01:13:58 du commerce international transite
01:14:00 par ce passage.
01:14:02 - Harold Iman, derrière les houthis
01:14:04 il y a l'Iran.
01:14:06 - C'est sûr.
01:14:08 - C'est sûr et certains. C'est quoi l'objectif ?
01:14:10 - L'objectif c'est que l'Iran,
01:14:12 le régime, active
01:14:14 tous ses
01:14:16 supplétifs dans le monde.
01:14:18 Et ils ont activé
01:14:20 donc les houthis au Yémen.
01:14:22 Les houthis tiennent
01:14:24 à peu près un tiers du Yémen
01:14:26 et ils ont proclamé leur république
01:14:28 qui n'est guère reconnue
01:14:30 internationalement et
01:14:32 ils sont en très très bonne position
01:14:34 avec le port de Hodeida
01:14:36 pour bloquer la navigation
01:14:38 internationale. Mais ce n'est pas ça
01:14:40 qui les intéresse. Ce qui les intéresse
01:14:42 c'est de bloquer
01:14:44 tous les vivres qui vont vers Israël
01:14:46 en plus d'embêter
01:14:48 le monde entier.
01:14:50 Mais ils ont, depuis le début
01:14:52 de cette guerre, tiré
01:14:54 sur Eilat autant qu'ils pouvaient.
01:14:56 Ils ont tiré des
01:14:58 missiles, ils ont tiré des esseins
01:15:00 de drones, parfois
01:15:02 16 à la fois, sur
01:15:04 Eilat et ensuite
01:15:06 sur les bateaux. Parce que
01:15:08 en tirant, eh bien, il y a eu
01:15:10 une riposte et la riposte s'appelle
01:15:12 la US Navy et ensuite
01:15:14 la US Air Force et ensuite
01:15:16 la Marine Nationale française
01:15:18 et ensuite la Royal Navy
01:15:20 et ensuite les batteries côtières saoudiennes
01:15:22 et ensuite les batteries côtières égyptiennes
01:15:24 et ensuite les batteries israéliennes.
01:15:26 Bref, tout le monde est en train
01:15:28 de descendre des drones
01:15:30 ou des missiles outils tous les jours.
01:15:32 Tous les jours. Et c'est pour ça que Catherine
01:15:34 Colola en Israël
01:15:36 a dit "je suis là également pour
01:15:38 parler d'une coopération
01:15:40 multinationale pour
01:15:42 rétablir la liberté de navigation".
01:15:44 Ce qui est intéressant, c'est qu'elle le dit en Israël.
01:15:46 En Israël, c'est-à-dire que
01:15:48 les Houthis qui ont déclaré la guerre
01:15:50 à Israël le premier jour.
01:15:52 Le monsieur qu'on a vu, le Yahya Sari,
01:15:54 il a hurlé "je déclare la guerre
01:15:56 à Israël". Eh bien, voilà.
01:15:58 Il faut faire une coalition
01:16:00 contre leurs actions
01:16:02 dans la Mer Rouge
01:16:04 et dans le Bab el-Mandeb
01:16:06 qui est le petit détroit
01:16:08 entre Djibouti et... - On voit sur votre carte,
01:16:10 jusqu'où peut aller l'Iran, selon vous ?
01:16:12 - Alors, vous avez vu, l'Iran, on en entend
01:16:14 beaucoup moins parler par rapport au début
01:16:16 de la guerre, mais l'Iran est encore très actif
01:16:18 justement par des
01:16:20 milices de cet ordre-là.
01:16:22 Donc les Houthis au sud,
01:16:24 le Hezbollah au nord,
01:16:26 ils encerclent quelque part en tenaille
01:16:28 Israël.
01:16:30 L'autre question qu'il faut se poser, c'est que
01:16:32 c'est quand même un peuple extrêmement pauvre, c'est un des plus pauvres
01:16:34 du monde, le Yémen.
01:16:36 Il est en guerre depuis des années et des années. Comment se fait-il
01:16:38 qu'ils arrivent à avoir des drones,
01:16:40 des missiles ? Donc forcément,
01:16:42 ils ne les trouvent pas sous terre.
01:16:44 Donc en fait, effectivement, là, il y a un sujet.
01:16:46 Il y a un sujet sur le financement. Donc la communauté internationale
01:16:48 devrait agir de ce côté-là.
01:16:50 L'autre point qu'Harold a relevé, c'est qu'effectivement,
01:16:52 de toute façon, en temps normal,
01:16:54 il y a toujours les trois grandes marines mondiales,
01:16:56 Angleterre et US françaises,
01:16:58 dans ces eaux, mer d'Arabie,
01:17:00 dans les deux golfes, dans les deux détroits,
01:17:02 parce qu'en fait, il y a 40% du pétrole
01:17:04 mondial qui navigue, qui sort
01:17:06 de cette zone-là. Donc en fait, on surveille
01:17:08 parce qu'il y a beaucoup de piratage.
01:17:10 Souvenez-vous, il y avait une mission française
01:17:12 menée par Jack Lang pour le
01:17:14 piratage somalien. Donc en fait,
01:17:16 forcément,
01:17:18 l'argent que peuvent se faire ces gens-là
01:17:20 en détournant des bateaux de commerce, c'est énorme.
01:17:22 Vous avez vu qu'ils sont très équipés. Il y a des hélicoptères.
01:17:24 Donc maintenant, il y a
01:17:26 quelques bateaux marchands, de la
01:17:28 CMACGM par exemple, où ils ont maintenant
01:17:30 des vigiles armés sur les bateaux
01:17:32 parce que ça coûte moins cher que s'ils se font
01:17:34 piquer le bateau. Donc là, effectivement,
01:17:36 on a un sujet.
01:17:38 Il y a énormément de...
01:17:40 pas que des drones, parce qu'on parle beaucoup de drones,
01:17:42 mais il y a aussi beaucoup de missiles qui partent de là.
01:17:44 C'est une zone à
01:17:46 très haute intensité de conflits,
01:17:48 de potentiels conflits. Il y a tout le monde dans la zone.
01:17:50 Il faut faire attention que ça ne dérape pas.
01:17:52 Ce qui m'a marqué, vous parliez des bouches de moyens.
01:17:54 Ce qui m'a marqué, c'est l'image parfois, c'est le détail.
01:17:56 Je m'attache, c'est peut-être ridicule, mais au nombre
01:17:58 de micros devant
01:18:00 le porte-parole qui
01:18:02 s'est exprimé, le nombre de micros...
01:18:04 - Je ne savais pas qu'il y avait autant de médias au Yémen.
01:18:06 - Je ne savais pas qu'il y avait autant de médias au Yémen. C'est une information.
01:18:08 Il nous reste cinq minutes.
01:18:10 J'aimerais que l'on évoque maintenant ce qui
01:18:12 pourrait peut-être créer une vraie polémique.
01:18:14 C'est ce communiqué.
01:18:16 Je vous regarde, Kévin Bossuet, de ce que je pense que ça
01:18:18 va vous faire réagir. C'est ce communiqué
01:18:20 de Thomas Porte, député
01:18:22 Léphy. Il évoque 4 000
01:18:24 Français engagés.
01:18:26 On le découvre à l'instant. Benjamin Cuneo,
01:18:28 qui m'assiste dans la préparation
01:18:30 de cette émission, nous diffuse évidemment
01:18:32 ce communiqué. Il évoque 4 000
01:18:34 Français engagés dans l'armée israélienne
01:18:36 qui commettent, selon lui, des crimes de
01:18:38 guerre. Ça sent un peu
01:18:40 la provocation, alors que
01:18:42 l'ONU, par la voix de plusieurs de ses
01:18:44 rapporteurs, je vous l'ai communiqué en extrait,
01:18:46 de ses rapporteurs spéciaux, alertent
01:18:48 sur les risques génocidaires, que
01:18:50 plus de 17 000 personnes palestiniennes
01:18:52 ont été tuées. La présence de
01:18:54 citoyens de nationalité déshonore la
01:18:56 France. Kévin Bossuet, provocation
01:18:58 à nouveau de Thomas Porte, qui est
01:19:00 habitué. Ah non, moi
01:19:02 je pense qu'il n'y a aucune
01:19:04 provocation là-dedans. C'est une
01:19:06 stratégie électoraliste
01:19:08 qui est extrêmement bien pensée,
01:19:10 puisque M. Porte
01:19:12 s'adresse très clairement
01:19:14 à un type d'électorat. D'ailleurs,
01:19:16 M. Mélenchon vient de théoriser le
01:19:18 fait qu'à la prochaine présidentielle,
01:19:20 il faudra qu'il parte seul
01:19:22 et non plus avec toute la gauche
01:19:24 derrière lui. Et
01:19:26 Olivier Faure, d'ailleurs, fait la même
01:19:28 chose. J'aimerais quand même lire ce
01:19:30 tweet, ce tweet de la honte,
01:19:32 puisque M. Faure a dit la chose suivante
01:19:34 "Personne ne doit se taire,
01:19:36 il ne s'agit pas d'une réposte.
01:19:38 Le 7 octobre est devenu un prétexte
01:19:40 non seulement pour rendre Gaza invivable,
01:19:42 mais pour coloniser la Cisjordanie.
01:19:44 L'extrême droite israélienne
01:19:46 devra rendre des comptes
01:19:48 devant le monde entier." On
01:19:50 retrouve là l'essence
01:19:52 même de la rhétorique antisémite.
01:19:54 Je ne dis pas qu'Olivier Faure est antisémite.
01:19:56 - Faites attention à ce que vous dites, évidemment.
01:19:58 - Mais on sent là la rhétorique antisémite.
01:20:00 Vous savez, moi, je me suis
01:20:02 beaucoup intéressé à un moment de ma vie
01:20:04 au négationnisme, et notamment
01:20:06 au négationnisme d'extrême droite, au fourrisson,
01:20:08 etc. Ce qu'ils vous disent, c'est que
01:20:10 les juifs ont utilisé
01:20:12 la Shoah pour créer
01:20:14 Israël, pour se victimiser. Et en fait,
01:20:16 la rhétorique, c'est quoi ? Les juifs sont responsables
01:20:18 de ce qui leur arrive. Et que ça vienne
01:20:20 comme ça d'un chef
01:20:22 du parti socialiste, qui est un parti honorable,
01:20:24 qui est un parti acceptable, moi, je trouve
01:20:26 ça dégueulasse. - Ce qui est formidable, c'est que
01:20:28 je vous entraîne sur Thomas Porte
01:20:30 et vous dérivez sur le PS. - Parce que c'est toute la gauche, en fait.
01:20:32 - Je vous donne
01:20:34 la parole, Patrice. Il s'arrête
01:20:36 jamais, en fait, Thomas Porte. - Oui, on est plus
01:20:38 malheureusement à une outrance près
01:20:40 de la part de la France insoumise.
01:20:42 Je me garde... - Et Thomas Porte, c'est pas...
01:20:44 - Oui, alors lui, du fait, on rappelle
01:20:46 quand même son pédigré. Vous savez qu'il avait posé
01:20:48 avec un ballon, avec le ministre du Travail,
01:20:50 Olivier Dussopt, il avait été sanctionné
01:20:52 à l'Assemblée nationale pour ça. Thomas Porte,
01:20:54 aussi, c'est intéressant de le noter, qui, quelques jours
01:20:56 avant le 7 octobre, était en Égypte.
01:20:58 Il voulait se rendre à Gaza. Il n'a pas pu s'y rendre
01:21:00 parce que la frontière était fermée. Et il avait accusé, à l'époque,
01:21:02 les autorités israéliennes. Certains
01:21:04 lui ont rappelé qu'il était en Égypte. Et la frontière
01:21:06 était quand même par l'Égypte. Donc la lecture géostratégique
01:21:08 de Thomas Porte, je pense qu'il faut la pondérer un peu
01:21:10 et la regarder avec beaucoup de distance.
01:21:12 - Patrice Arditi. - Je vais revenir
01:21:14 sur ce que vient de dire Kevin, à propos
01:21:16 de M. Ford, parce qu'on l'a mis de côté, effectivement.
01:21:18 C'est un scandale absolu. Mais qu'il peut
01:21:20 se comprendre, parce que, souvenez-vous,
01:21:22 M. Ford s'est "désengagé"
01:21:24 plus ou moins, entre guillemets, de la NUPES
01:21:26 à un moment donné. Mais il était forcé,
01:21:28 enfin, il s'est senti forcé de le faire,
01:21:30 alors qu'il est extrêmement NUPES.
01:21:32 Je pense qu'avec son tweet, il a perdu
01:21:34 son leadership
01:21:37 au niveau du PS.
01:21:39 Et tant mieux. Et tant mieux,
01:21:41 parce que le PS mérite mieux qu'un M. Ford.
01:21:43 Pour en revenir à Porte,
01:21:45 finalement, Porte, c'est
01:21:47 un des trublions envoyés
01:21:49 par Mélenchon. Ils ont tous
01:21:51 un positionnement
01:21:53 pour attirer les projecteurs.
01:21:55 Bon, il a fait
01:21:57 Joujou, il l'a fait en commission
01:21:59 réduite il y a quelques jours, aussi.
01:22:01 Il le fait là.
01:22:03 Bon, on l'aura une autre fois.
01:22:05 Il se fiche éperdument d'avoir une amende,
01:22:07 puisque ce monsieur a des amendes de temps en temps.
01:22:09 Et il est plus ou moins exclu
01:22:11 de l'Assemblée nationale lorsqu'il exagère
01:22:13 un petit peu. C'est son rôle à lui,
01:22:15 comme c'est le rôle de Sandrine Rousseau
01:22:17 dans d'autres domaines,
01:22:19 et de Boyard
01:22:21 et compagnie.
01:22:23 - Je ne sais pas si ça sera pris par le coup de médium,
01:22:25 mais nous, on a décidé d'en parler.
01:22:27 Une idée sur le très rapidement, parce qu'on arrive
01:22:29 quasiment au terme de notre émission.
01:22:31 - C'est assez pathétique. Ils essaient de saisir
01:22:33 chaque élément pour se faire une tribune, tout simplement.
01:22:35 C'est la petite politique de caniveau.
01:22:37 Moi, ce qui m'ennuie, c'est qu'il y a quelques jours,
01:22:39 dans la même ligne d'ailleurs, Mélenchon
01:22:41 a annoncé quand même qu'il fallait poursuivre Israël
01:22:43 à la CPI pour crime de guerre.
01:22:45 C'est hallucinant. Je rappelle quand même
01:22:47 ce que disait tout à l'heure Patrice à juste titre.
01:22:49 Israël est une démocratie
01:22:51 et elle a le droit de se défendre quand elle est attaquée.
01:22:53 Donc là, en fait, on renverse les rôles.
01:22:55 Vous voyez, il y a une manipulation de l'information
01:22:57 pour se faire une propre publicité, pour essayer d'exister.
01:22:59 - En fait, dans le discours de l'extrême-gauche,
01:23:01 le méchant juif remplace
01:23:03 le méchant patron. Et on sait
01:23:05 aujourd'hui que dans les banlieues,
01:23:07 dès qu'on met en avant ce genre de choses,
01:23:09 ce qui matise les Israéliens, en fait derrière les Juifs,
01:23:11 on monte électoralement parlant.
01:23:13 Voilà le jeu macabre de la France.
01:23:15 - Ce qui est embêtant, Kévin.
01:23:17 - Et cette montée de l'antisémitisme est en partie due
01:23:19 à cette stratégie, à cette stratégie nosé.
01:23:21 - Mais je vais vous lire juste un...
01:23:23 - Ce qui est embêtant, Kévin,
01:23:25 c'est que pour l'extrême-gauche,
01:23:27 méchant juif s'appelait Onasme.
01:23:29 - Et je vais vous lire
01:23:31 juste un dernier extrait.
01:23:33 Voilà.
01:23:35 "Je demande au ministre de la Justice
01:23:37 que les personnes de nationalité française coupables
01:23:39 de crimes de guerre soient traduites devant
01:23:41 la justice française." C'est signé
01:23:43 Thomas Porte. - Ce qui est terrible, c'est que ça va
01:23:45 trouver un écho auprès de
01:23:47 l'électorat de Jean-Luc Mélenchon parce que malheureusement,
01:23:49 je crois qu'il y a beaucoup de personnes
01:23:51 à l'extrême-gauche qui adhèrent
01:23:53 à ce discours et qui ont une vision
01:23:55 très manichéenne des choses
01:23:57 et pas dans le sens... - Un peu la Thomas Porte.
01:23:59 - Et quand est-ce qu'on prend des sanctions contre ce parti,
01:24:01 en fait ? Parce que là, il n'est plus dans la République,
01:24:03 mais du tout. - C'est la justice, ouais.
01:24:05 - Les amis, nous sommes pile-poil à l'heure.
01:24:07 Je vous félicite.
01:24:09 Merci en tous les cas de m'avoir accompagné.
01:24:11 Merci pour votre grande fidélité.
01:24:13 Vous êtes de plus en plus nombreux à nous suivre
01:24:15 le week-end et c'est formidable.
01:24:17 On vous en remercie. Merci de nous accueillir
01:24:19 chez vous un bon rendez-vous samedi, dimanche
01:24:21 et tous les jours de la semaine avec
01:24:23 Sonia Brabouk, évidemment, qui présente
01:24:25 Mini-News. Je veux remercier
01:24:27 Benjamin Cuneo, Anne-Isabelle Tollet,
01:24:29 Cynthia Pina, Axel Thomas
01:24:31 qui m'ont aidé à préparer
01:24:33 ces deux autres émissions. Merci aux équipes
01:24:35 de la proclamation, Raphaël de Montferrand,
01:24:37 Louis Lallement. Merci aux équipes en régie.
01:24:39 En régie, il y avait deux Nicolas. Donc je salue
01:24:41 les deux Nicolas. C'est un joli prénom. C'est le prénom de mon fils.
01:24:43 Donc voilà, j'en profite.
01:24:45 Je félicite également François et
01:24:47 Benjamin. Vous pouvez revivre
01:24:49 cette émission sur notre site
01:24:51 cnews.fr. Vous connaissez la chanson.
01:24:53 Vos prochains rendez-vous dans quelques
01:24:55 instants. C'est l'ami Emeric
01:24:57 Pourbet pour Enquête d'Esprit. Et puis à 15h,
01:24:59 l'ami Lionel Rousseau pour
01:25:01 80 minutes info. Moi je vous dis
01:25:03 bye bye, belle journée.
01:25:05 Sur Cnews évidemment. C'est chez nous que ça se passe.
01:25:07 C'est nulle part ailleurs. A bientôt.
01:25:09 ♪ ♪ ♪
01:25:12 [SILENCE]

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