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Christophe Dugarry demande des explications au sélectionneur des Bleus Didier Deschamps, un an après la finale de Coupe du monde perdue par l'équipe de France avec l'Argentine.  

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00:00 Ouf, écoute, il y a un an, après le coup de sifflet finale, et cette finale perdue,
00:07 j'étais comme tout le monde, comme beaucoup de français, j'étais terriblement triste,
00:12 mais surtout très en colère par le contenu du match que j'avais trouvé assez médiocre,
00:18 voire pitoyable par certains moments.
00:20 C'est pourquoi lors d'une analyse de cette finale sur la chaîne et l'équipe, je ne
00:24 sais pas si vous vous souvenez, je m'étais permis de les appeler pour leur demander d'arrêter
00:28 de parler d'émotions, pour arrêter de parler que des émotions après cette finale perdue,
00:38 tout le monde disait en nous expliquant que c'était la plus belle finale de tous les
00:42 temps.
00:43 Moi je voulais qu'on parle du contenu et qu'on parle de football.
00:46 Plutôt que de m'expliquer que cette finale était la plus belle de tous les temps, ce
00:51 à quoi m'a répondu à l'époque sur le plateau le légendaire Raymond Domenech, avec un brin
00:56 de moquerie, ça veut dire quoi parler football?
01:00 Alors, monsieur Domenech et monsieur Deschamps, puisque vous avez tous les deux le seul et
01:05 unique point commun de ne jamais parler football, je vais vous dire ce que j'entends moi par
01:10 parler football.
01:11 Pour moi, parler football, c'est faire une analyse technique ou tactique.
01:16 C'est par exemple pour cette finale de coup du monde, nous expliquer pourquoi monsieur
01:22 Deschamps a choisi cette composition d'équipe et cette organisation pour poser des problèmes
01:26 aux Argentins.
01:27 On pourrait quand même lui poser la question.
01:28 Quel était pour lui le point faible des Argentins sur lequel son équipe a essayé
01:33 d'insister?
01:34 Pourquoi cette équipe a autant été dominée physiquement et dans l'impact par des Argentins
01:40 pendant 80 minutes?
01:41 Est ce qu'il y a?
01:42 Est ce qu'il a des regrets, par exemple, dans sa préparation de match?
01:46 Peut être ne pas avoir suffisamment insisté sur le défi physique d'une finale ou je sais
01:50 pas, peut être sur l'aspect mental d'une finale aussi nous expliquer ces changements
01:55 en cours de match.
01:56 Pourquoi pas comme il faut y marcher?
01:57 Comment est comment était exactement?
01:59 Il n'y a pas eu que des négatifs.
02:00 C'est pour ça.
02:01 C'est pour ça.
02:02 Comment étaient ces joueurs à la mi-temps et quel a été son discours?
02:05 Pourquoi pas aussi nous expliquer?
02:06 Est ce qu'il y avait des joueurs malades?
02:08 Parce que nous expliquer qu'il y avait des joueurs malades et puis nous nous dire lesquels?
02:11 Par exemple, juste ça, juste cette question là.
02:14 A t il des regrets pour cette finale?
02:16 Peut être que oui, peut être que non.
02:17 Peu importe.
02:18 S'il devait changer quelque chose avant ou pendant le match, ça serait quoi?
02:23 Il y a des dizaines de questions.
02:24 Monsieur le juge qui aurait dû être posé par un bon journaliste, mais ça n'a jamais
02:29 été le cas.
02:30 Alors après, si vous me dites que ces questions sont ridicules et ne méritent pas d'être
02:35 posées, comme me le fait mon confrère, Monsieur Timméco.
02:38 Alors oui, je suis un grand maître.
02:40 Un entraîneur ne répond jamais à ça parce qu'il se déjuge.
02:43 Alors oui, je suis un grand naïf, mais surtout, je me demande à quoi servent toutes les analyses
02:47 d'après match que l'on fait depuis des années.
02:49 Et vous savez quoi?
02:50 Je vais aller encore plus loin.
02:52 Oui, je pense que des gens.
02:54 Si, si, si, si, je pense que des gens doivent cette analyse aux passionnés et aux supporters
03:00 de l'équipe de France.
03:01 Je pense que ça serait même un manque, une marque de respect envers les supporters français
03:05 qui ont vécu cette Coupe du Monde avec autant de passion.
03:09 Alors, bien évidemment, je ne suis pas un idiot, mon Eric.
03:12 Je ne pense pas qu'un entraîneur ou un entraîneur, un entraîneur ou un sélectionneur, pardon,
03:17 soit obligé de tout expliquer.
03:18 Mais pour une finale de Coupe du Monde aussi folle qu'elle a été, je pense que ça aurait
03:24 été une bonne chose.
03:25 Rappelons qu'un sélectionneur ou un entraîneur, c'est aussi un éducateur ou un formateur.
03:29 Alors, parfois, expliquer ou analyser les choses, ça devient un devoir.
03:34 Et tu es d'accord que des fois, il y a de l'inexplicable aussi sur un match comme ça,
03:39 de l'irrationnel?
03:40 Je ne pense pas qu'il y a de l'inexplicable.
03:41 En tout cas, c'était bien préparé.
03:42 Il y a un millier de questions à poser, je pense, mon Eric.
03:44 Après, il répond ce qu'il veut.
03:45 Il a le droit de répondre ce qu'il veut.
03:46 Il a même le droit de dire je ne vous répondrai pas à ça.
03:48 Ça ne vous regarde pas.
03:49 Je pense qu'il y a des questions de journalistes qui auraient dû être posées.
03:52 Alors, tu es un peu journaliste alors, du coup.
03:54 Non, j'en veux à lui parce que tu sais, quand on fait les yeux dans les bleus, les
03:58 journalistes ne posent pas les questions parce que ça prévient qu'ils n'auront pas les
04:00 réponses aussi.
04:01 Oui, mais ça aussi, c'est bien des fois de les poser, sachant qu'il n'y aura pas de
04:06 réponse.
04:07 Au moins, les poser.
04:08 Donc, des fois, tu fais un an après quand tu t'es retombé, expliquer comment ce match
04:11 a été ressenti dans le vestiaire par les joueurs.
04:13 Il y a des choses qui s'expliquent.
04:14 On a bien fait les yeux dans les bleus.
04:15 On a fait plein d'autres choses comme ça pour faire ressentir un vestiaire ce qui s'est
04:18 passé.
04:19 Je trouve que l'analyse d'un sélectionneur, d'un éducateur, je pense que c'est une bonne
04:22 chose pour le football.
04:23 Pour les passionnés de la foot, je pense qu'on mérite ça.
04:25 Bravo pour la préparation.
04:26 J'espère qu'il n'y a pas eu trop de travail quand même, parce que je connais votre capacité.
04:29 Alors, Monsieur le juge, ce qui m'inquiète, c'est qu'il attaque toujours.
04:32 J'ai peur qu'il attrape froid.
04:33 Ça va durer longtemps encore.
04:35 Alors, Monsieur le juge, faut trancher.
04:36 Monsieur Dugarry qui a gagné aujourd'hui.
04:40 On ne dit vraiment pas son prénom pendant deux heures.
04:45 L'autre Dugarry.
04:46 Moi, je les respecte.
04:47 Monsieur Dugarry, dans le sens où je suis d'accord que quand tu es sélectionneur de
04:54 l'équipe de France, l'équipe de France, elle appartient à tous les Français et que
04:57 avoir des explications après une telle Coupe du Monde, oui, rentrer dans le vif du sujet,
05:04 expliquer le pourquoi du comment.
05:05 Moi, je suis friand de ça et c'est vrai que je reste un petit peu sur ma faim après
05:13 cette Coupe du Monde qu'on a vécue, Jean-Louis, en étant sur place en plus.
05:16 La frustration, on l'est passé par là aussi.
05:18 Et j'aurais aimé qu'il nous explique plein de choses et pas que sur cette finale, sur
05:25 l'ensemble de la Coupe du Monde, comment la gestion, même du cas Karim Benzema, même
05:32 des joueurs comme Pavard où il y a eu un souci.
05:35 J'aurais aimé qu'il se pose et un peu plus, qu'il rentre dans les détails.
05:40 Mais l'invitation est toujours lancée.
05:44 Jérôme Eduga, puisque vous êtes sur la même longueur d'onde, est-ce que tu as des
05:50 exemples de sélectionneurs qui, après une compétition comme ça, et je reprends l'exemple
05:55 du rugby puisque les rugbymans attendent aussi.
05:58 Comment vous expliquez que, donne-moi un exemple d'entraîneur qui fait une débrief
06:06 de toute la compétition et qui explique, alors lui je ne l'ai pas pris au début parce
06:09 que pour Benzema, là Pavard il a boudé le truc.
06:15 Expliquez-moi, vous avez vu ça, dans quel pays ?
06:17 Je vais te dire un truc qui est totalement différent.
06:20 Si personne ne le fait, ce qui a une raison quand même les gars.
06:22 Non mais attends Eric, la finale de la Coupe du Monde, ça se joue sur un détail, ça
06:26 se joue à un point.
06:27 C'était pas un détail juste pour l'heure.
06:28 Non mais si, ça se joue sur des détails, sur pas grand-chose.
06:32 Elle s'est fait crever pendant 70 minutes.
06:34 La finale de la Coupe du Monde, pendant 80 minutes, on se fait dévorer, on se fait manger
06:40 dans l'agressivité.
06:41 C'était plus fort que nous.
06:42 Non mais ça ne veut rien dire, c'est plus fort que nous.
06:44 Donc il y a eu un problème dans la préparation, qu'est-ce qu'il y a eu, qu'est-ce qui s'est
06:49 passé ? Il y avait des mecs malades, on nous explique qu'il y avait des mecs malades.
06:51 Après, non, c'était pas des mecs malades.
06:53 Quoi, comment ? On mérite quand même de nous expliquer.
06:56 Peut-être qu'un jour tout cela tombera et on espère que Didier Deschamps le feras sur un même sujet.

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