Mondial 2022 : pourquoi Dugarry attend toujours des explications un an après la finale perdue par les Bleus

  • l’année dernière
Christophe Dugarry demande des explications au sélectionneur des Bleus Didier Deschamps, un an après la finale de Coupe du monde perdue par l'équipe de France avec l'Argentine.  
Transcript
00:00 Ouf, écoute, il y a un an, après le coup de sifflet finale, et cette finale perdue,
00:07 j'étais comme tout le monde, comme beaucoup de français, j'étais terriblement triste,
00:12 mais surtout très en colère par le contenu du match que j'avais trouvé assez médiocre,
00:18 voire pitoyable par certains moments.
00:20 C'est pourquoi lors d'une analyse de cette finale sur la chaîne et l'équipe, je ne
00:24 sais pas si vous vous souvenez, je m'étais permis de les appeler pour leur demander d'arrêter
00:28 de parler d'émotions, pour arrêter de parler que des émotions après cette finale perdue,
00:38 tout le monde disait en nous expliquant que c'était la plus belle finale de tous les
00:42 temps.
00:43 Moi je voulais qu'on parle du contenu et qu'on parle de football.
00:46 Plutôt que de m'expliquer que cette finale était la plus belle de tous les temps, ce
00:51 à quoi m'a répondu à l'époque sur le plateau le légendaire Raymond Domenech, avec un brin
00:56 de moquerie, ça veut dire quoi parler football?
01:00 Alors, monsieur Domenech et monsieur Deschamps, puisque vous avez tous les deux le seul et
01:05 unique point commun de ne jamais parler football, je vais vous dire ce que j'entends moi par
01:10 parler football.
01:11 Pour moi, parler football, c'est faire une analyse technique ou tactique.
01:16 C'est par exemple pour cette finale de coup du monde, nous expliquer pourquoi monsieur
01:22 Deschamps a choisi cette composition d'équipe et cette organisation pour poser des problèmes
01:26 aux Argentins.
01:27 On pourrait quand même lui poser la question.
01:28 Quel était pour lui le point faible des Argentins sur lequel son équipe a essayé
01:33 d'insister?
01:34 Pourquoi cette équipe a autant été dominée physiquement et dans l'impact par des Argentins
01:40 pendant 80 minutes?
01:41 Est ce qu'il y a?
01:42 Est ce qu'il a des regrets, par exemple, dans sa préparation de match?
01:46 Peut être ne pas avoir suffisamment insisté sur le défi physique d'une finale ou je sais
01:50 pas, peut être sur l'aspect mental d'une finale aussi nous expliquer ces changements
01:55 en cours de match.
01:56 Pourquoi pas comme il faut y marcher?
01:57 Comment est comment était exactement?
01:59 Il n'y a pas eu que des négatifs.
02:00 C'est pour ça.
02:01 C'est pour ça.
02:02 Comment étaient ces joueurs à la mi-temps et quel a été son discours?
02:05 Pourquoi pas aussi nous expliquer?
02:06 Est ce qu'il y avait des joueurs malades?
02:08 Parce que nous expliquer qu'il y avait des joueurs malades et puis nous nous dire lesquels?
02:11 Par exemple, juste ça, juste cette question là.
02:14 A t il des regrets pour cette finale?
02:16 Peut être que oui, peut être que non.
02:17 Peu importe.
02:18 S'il devait changer quelque chose avant ou pendant le match, ça serait quoi?
02:23 Il y a des dizaines de questions.
02:24 Monsieur le juge qui aurait dû être posé par un bon journaliste, mais ça n'a jamais
02:29 été le cas.
02:30 Alors après, si vous me dites que ces questions sont ridicules et ne méritent pas d'être
02:35 posées, comme me le fait mon confrère, Monsieur Timméco.
02:38 Alors oui, je suis un grand maître.
02:40 Un entraîneur ne répond jamais à ça parce qu'il se déjuge.
02:43 Alors oui, je suis un grand naïf, mais surtout, je me demande à quoi servent toutes les analyses
02:47 d'après match que l'on fait depuis des années.
02:49 Et vous savez quoi?
02:50 Je vais aller encore plus loin.
02:52 Oui, je pense que des gens.
02:54 Si, si, si, si, je pense que des gens doivent cette analyse aux passionnés et aux supporters
03:00 de l'équipe de France.
03:01 Je pense que ça serait même un manque, une marque de respect envers les supporters français
03:05 qui ont vécu cette Coupe du Monde avec autant de passion.
03:09 Alors, bien évidemment, je ne suis pas un idiot, mon Eric.
03:12 Je ne pense pas qu'un entraîneur ou un entraîneur, un entraîneur ou un sélectionneur, pardon,
03:17 soit obligé de tout expliquer.
03:18 Mais pour une finale de Coupe du Monde aussi folle qu'elle a été, je pense que ça aurait
03:24 été une bonne chose.
03:25 Rappelons qu'un sélectionneur ou un entraîneur, c'est aussi un éducateur ou un formateur.
03:29 Alors, parfois, expliquer ou analyser les choses, ça devient un devoir.
03:34 Et tu es d'accord que des fois, il y a de l'inexplicable aussi sur un match comme ça,
03:39 de l'irrationnel?
03:40 Je ne pense pas qu'il y a de l'inexplicable.
03:41 En tout cas, c'était bien préparé.
03:42 Il y a un millier de questions à poser, je pense, mon Eric.
03:44 Après, il répond ce qu'il veut.
03:45 Il a le droit de répondre ce qu'il veut.
03:46 Il a même le droit de dire je ne vous répondrai pas à ça.
03:48 Ça ne vous regarde pas.
03:49 Je pense qu'il y a des questions de journalistes qui auraient dû être posées.
03:52 Alors, tu es un peu journaliste alors, du coup.
03:54 Non, j'en veux à lui parce que tu sais, quand on fait les yeux dans les bleus, les
03:58 journalistes ne posent pas les questions parce que ça prévient qu'ils n'auront pas les
04:00 réponses aussi.
04:01 Oui, mais ça aussi, c'est bien des fois de les poser, sachant qu'il n'y aura pas de
04:06 réponse.
04:07 Au moins, les poser.
04:08 Donc, des fois, tu fais un an après quand tu t'es retombé, expliquer comment ce match
04:11 a été ressenti dans le vestiaire par les joueurs.
04:13 Il y a des choses qui s'expliquent.
04:14 On a bien fait les yeux dans les bleus.
04:15 On a fait plein d'autres choses comme ça pour faire ressentir un vestiaire ce qui s'est
04:18 passé.
04:19 Je trouve que l'analyse d'un sélectionneur, d'un éducateur, je pense que c'est une bonne
04:22 chose pour le football.
04:23 Pour les passionnés de la foot, je pense qu'on mérite ça.
04:25 Bravo pour la préparation.
04:26 J'espère qu'il n'y a pas eu trop de travail quand même, parce que je connais votre capacité.
04:29 Alors, Monsieur le juge, ce qui m'inquiète, c'est qu'il attaque toujours.
04:32 J'ai peur qu'il attrape froid.
04:33 Ça va durer longtemps encore.
04:35 Alors, Monsieur le juge, faut trancher.
04:36 Monsieur Dugarry qui a gagné aujourd'hui.
04:40 On ne dit vraiment pas son prénom pendant deux heures.
04:45 L'autre Dugarry.
04:46 Moi, je les respecte.
04:47 Monsieur Dugarry, dans le sens où je suis d'accord que quand tu es sélectionneur de
04:54 l'équipe de France, l'équipe de France, elle appartient à tous les Français et que
04:57 avoir des explications après une telle Coupe du Monde, oui, rentrer dans le vif du sujet,
05:04 expliquer le pourquoi du comment.
05:05 Moi, je suis friand de ça et c'est vrai que je reste un petit peu sur ma faim après
05:13 cette Coupe du Monde qu'on a vécue, Jean-Louis, en étant sur place en plus.
05:16 La frustration, on l'est passé par là aussi.
05:18 Et j'aurais aimé qu'il nous explique plein de choses et pas que sur cette finale, sur
05:25 l'ensemble de la Coupe du Monde, comment la gestion, même du cas Karim Benzema, même
05:32 des joueurs comme Pavard où il y a eu un souci.
05:35 J'aurais aimé qu'il se pose et un peu plus, qu'il rentre dans les détails.
05:40 Mais l'invitation est toujours lancée.
05:44 Jérôme Eduga, puisque vous êtes sur la même longueur d'onde, est-ce que tu as des
05:50 exemples de sélectionneurs qui, après une compétition comme ça, et je reprends l'exemple
05:55 du rugby puisque les rugbymans attendent aussi.
05:58 Comment vous expliquez que, donne-moi un exemple d'entraîneur qui fait une débrief
06:06 de toute la compétition et qui explique, alors lui je ne l'ai pas pris au début parce
06:09 que pour Benzema, là Pavard il a boudé le truc.
06:15 Expliquez-moi, vous avez vu ça, dans quel pays ?
06:17 Je vais te dire un truc qui est totalement différent.
06:20 Si personne ne le fait, ce qui a une raison quand même les gars.
06:22 Non mais attends Eric, la finale de la Coupe du Monde, ça se joue sur un détail, ça
06:26 se joue à un point.
06:27 C'était pas un détail juste pour l'heure.
06:28 Non mais si, ça se joue sur des détails, sur pas grand-chose.
06:32 Elle s'est fait crever pendant 70 minutes.
06:34 La finale de la Coupe du Monde, pendant 80 minutes, on se fait dévorer, on se fait manger
06:40 dans l'agressivité.
06:41 C'était plus fort que nous.
06:42 Non mais ça ne veut rien dire, c'est plus fort que nous.
06:44 Donc il y a eu un problème dans la préparation, qu'est-ce qu'il y a eu, qu'est-ce qui s'est
06:49 passé ? Il y avait des mecs malades, on nous explique qu'il y avait des mecs malades.
06:51 Après, non, c'était pas des mecs malades.
06:53 Quoi, comment ? On mérite quand même de nous expliquer.
06:56 Peut-être qu'un jour tout cela tombera et on espère que Didier Deschamps le feras sur un même sujet.

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