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00:00 La pop, la musique commerciale, vous l'aimez bien.
00:03 Au fond, vous l'aimez bien. Vous allez pas l'admettre, parce que personne l'admet,
00:06 mais quand y'a le morceau du moment qui passe, ça vous fait un petit quelque chose.
00:09 Vous le méprisez, mais vous l'aimez bien.
00:11 Comme l'écrit Agnès Guéraud,
00:13 "Personne n'a jamais pris ce cirque pour un paradis,
00:15 mais les panneaux de carton-pâte sont décidément trop hauts
00:17 pour que quelqu'un s'avise de regarder au-delà."
00:19 Eh bien, c'est pourtant absolument ce qu'on va faire.
00:22 On va regarder en long, en large, et en travers de cette grande farce.
00:26 *Musique*
00:48 Malhumain et très paresseux,
00:51 probablement très primitif dans ses goûts.
00:54 S'il fallait résumer la pop à grands traits,
00:57 j'emploie "pop" dans un sens très large, au sens de "musique commerciale",
01:01 c'est un répertoire de situations-type
01:04 qui tourne avec plus ou moins de finesse autour de l'amour.
01:08 *Musique*
01:18 Comme Boris Vian l'avait noté, le tube,
01:21 c'est d'ailleurs lui qui a inventé ce mot dans ce sens-là,
01:24 c'est toujours en gros l'histoire d'un gars et d'une fille
01:27 dans un décor urbain,
01:29 et que chacun peut faire résonner avec son expérience,
01:32 et donc s'approprier l'enthousiasme du "bébé danse avec moi",
01:36 ou le chagrin du "bébé ne veut plus de moi".
01:39 Et ça, c'est vraiment le propre du morceau de pop,
01:42 c'est de raconter quelque chose d'excessivement banal et cliché,
01:46 et en même temps, de donner l'impression
01:48 qu'il s'adresse à nous personnellement.
01:50 Il est fait pour une diffusion de masse,
01:53 pour plaire au plus grand nombre,
01:55 en mobilisant dans l'imaginaire collectif ce qu'il y a de plus commun,
01:58 et en même temps, il donne l'impression de s'adresser
02:01 à ce qu'il y a de plus singulier dans chaque individu,
02:04 et donc chaque auditeur a toujours un peu l'impression
02:07 que la chanson parle de lui, parle de sa situation.
02:10 *Musique*
02:17 La musique populaire, elle est populaire parce qu'elle valide
02:21 des idées qui sont dans l'air du temps.
02:23 Elle confirme des codes, des attitudes,
02:26 des façons d'être, des façons de penser,
02:28 qu'on reconnaît et qui s'en retrouvent renforcées,
02:31 et du fait qu'on s'approprie la musique
02:34 et qu'on y investit notre expérience,
02:36 elle permet de vivre la banalité sur un mode un peu fantaisiste,
02:40 de lui donner le charme d'une espèce de scénario.
02:43 En fait, la banalité de la chanson nourrit et perpétue des idéaux.
02:48 Des idéaux mièvres, mais des idéaux quand même.
02:51 C'est-à-dire que même quand elle parle de rupture,
02:54 la chanson perpétue un idéal amoureux.
02:57 Et c'est de là que vient la pression sociale
03:00 qu'elle peut exercer et qui fait que beaucoup de gens,
03:03 même inconsciemment, modulent leur vie sur celle des chansons
03:07 pour que les chansons s'adressent à eux.
03:09 C'est exactement ce que dit Annie Arnault dans "Les années",
03:12 quand elle raconte qu'au moment où le morceau "See Sex and Son"
03:15 était à la mode, elle est restée avec un homme qu'elle aimait pas
03:19 juste pour ne pas se sentir exclue de l'univers évoqué
03:23 par ce morceau qui passait en boucle un peu partout.
03:26 Et je pense que Arnault, c'est un assez bon indicateur
03:30 d'un comportement moyen.
03:32 C'est de regarder autour de soi le monde
03:35 et se dire que c'est pas possible.
03:37 Le fait qu'il s'agisse toujours dans la pop
03:39 de retrouver quelque chose qu'on sait déjà,
03:41 c'est un de ses traits les plus caractéristiques.
03:44 Tout dans la pop repose sur ce principe,
03:47 et d'abord parce que la pop est entièrement fondée sur la répétition.
03:51 La musique commerciale, c'est vraiment celle qui exploite le plus
04:01 ce plaisir du retour qui est propre à la musique,
04:04 mais dont elle fait la clé de son mécanisme.
04:06 Pour reprendre une expression de Peter Sandy,
04:09 le tube c'est une force de répétition qui croît à force de répétition.
04:13 Et ça passe notamment par une répétition à outrance du refrain.
04:17 Évidemment le refrain c'est ce que les gens attendent le plus,
04:19 et donc vous avez souvent le refrain qui est placé dès le début du morceau,
04:23 et en fait les couplets ne sont qu'un prétexte au refrain.
04:26 La répétition de certains mots...
04:38 Il y a des passages de boucles mélodiques courtes
04:40 qui, parce qu'elles sont courtes, reviennent souvent,
04:43 et finalement c'est tout le morceau qui est fait pour être lui-même répété.
04:46 La pop se prête à une répétition sans fin
04:49 parce qu'elle stimule un désir dont on ne vient jamais à bout,
04:52 et elle procure des émotions qu'on a toujours envie de revivre,
04:56 comme s'il s'agissait d'arriver à un point qui n'arrive jamais.
05:00 D'où l'expression "écouter en boucle".
05:02 Écouter en boucle et tourner en rond,
05:04 c'est bel et bien l'enjeu premier de la musique commerciale.
05:07 Comme le disait Feu Milan Kundera,
05:10 le bonheur et désir de répétition, et ils l'ont bien compris.
05:13 Et la boucle, la répétition, qu'est-ce que c'est ?
05:26 C'est la négation rassurante du temps qui s'écoule,
05:29 et la promesse d'un présent qui passe pas.
05:31 Et c'est probablement pour ça que ça plaît autant,
05:34 et d'ailleurs, il y a pas mal de morceaux qui parlent eux-mêmes
05:37 de leur pouvoir de répétition,
05:39 comme ce chef-d'oeuvre des Daft Punk qui porte bien son nom.
05:42 Et il y a aussi des morceaux dont le thème repose sur une métaphore de l'addiction.
05:48 À l'échelle du genre, encore une fois pris dans un sens large,
05:55 la répétition, c'est aussi le fait que la pop a créé des codes
05:58 que les gens aiment reconnaître et qui s'attendent à retrouver.
06:01 C'est ce qui fait que la pop, c'est vraiment l'excitation de la nouveauté
06:05 dans le confort de l'habitude.
06:07 Et d'un morceau à l'autre, il faut juste reprendre les mêmes bases
06:10 et mettre juste assez de variations
06:13 pour qu'on ait l'impression d'écouter quelque chose de nouveau,
06:16 mais d'une nouveauté qu'on connaît par cœur.
06:19 Et à cet égard, vous avez peut-être remarqué que la reprise,
06:22 c'est quelque chose qui se fait de plus en plus souvent,
06:25 et évidemment, c'est une nouvelle façon de faire des choses.
06:28 C'est quelque chose qui se fait de plus en plus souvent,
06:31 et évidemment, quelque chose qui incarne par excellence ce goût du même.
06:34 Il y a eu l'année dernière, Jack Harlow qui a repris le morceau de Fergie.
06:38 Et plus récemment, pas mal d'autres exemples qui ne font pas forcément de la pub
06:45 pour l'imagination de l'industrie musicale.
06:55 Je pense que les gens prennent plaisir à trouver ce à quoi ils s'attendent.
06:58 Du point de vue des producteurs, c'est évidemment un prétexte idéal
07:02 pour faire aucun effort et beaucoup d'argent.
07:05 L'industrie musicale, et c'est en ça que c'est une industrie,
07:09 ne fait que reproduire un modèle qui garantit son succès,
07:13 et c'est tellement rationalisé qu'elle sait parfaitement
07:17 quel genre de mélodie, quelle note, quelle parole utiliser pour que ça marche.
07:22 La BBC Radio 1 a recensé les mots les plus utilisés dans les chansons les plus jouées à l'antenne.
07:27 Quand vous allez dans les parades, vous voyez qu'ils se font tous avec les mêmes moustres harmoniques.
07:37 Ils ont C major, G major, A minor, F major.
07:41 Comme l'expliquait notre ami, ça fait des années, voire des décennies,
07:45 que la plupart des morceaux sont construits sur la base des 4 mêmes accords,
07:50 et tout ce qui change, c'est leur disposition et le semblant de mélodie auxquelles ils peuvent donner lieu.
07:57 Et ça va même plus loin, parce qu'apparemment, il y aurait une note
08:09 qui serait la note de l'arnaque garantie.
08:13 Et on voit par ailleurs, à tous ces exemples, comment la banalité du propos
08:17 dont je parlais tout à l'heure se reflète dans le caractère générique de la musique elle-même.
08:21 Comme disait Adorno quand il commentait la standardisation dans l'industrie musicale,
08:26 tout ça, c'est une reproduction planifiée du médiocre.
08:30 Et on voit aussi que la musique, elle-même, est une reproduction de la musique.
08:39 Et la pop n'a pas besoin d'en faire trop, pour une raison très simple,
08:46 et ça va pas être un scoop, c'est qu'elle s'adresse pas à notre intelligence,
08:51 elle s'adresse à notre corps et à nos affects.
08:54 Tout est fait pour vous prendre corps et âme.
08:56 La musique agit sur le rythme cardiaque, la tension artérielle, la fréquence respiratoire et plus encore.
09:03 Dans la musique, à des moments de hauteur, on a des moments de hauteur comme au sexe ou au snuff.
09:11 Et parce que la musique a un tel pouvoir, parce qu'elle nous touche aussi profondément,
09:16 dans une perspective commerciale, la mélodie est beaucoup plus importante
09:20 que les paroles ou le sens du morceau.
09:22 D'une certaine manière, il n'y a même que la mélodie qui compte.
09:25 L'ensemble de la chanson s'adresse à la mélodie,
09:27 parce que c'est ce que l'esprit humain se souvient plus que la parole.
09:29 Ils se souviennent de la mélodie.
09:31 C'est pour ça que, dans beaucoup de cas, les chanteurs commencent même par inventer des mélodies en chantant n'importe quoi,
09:37 et ils viennent ensuite écrire par-dessus.
09:39 C'est-à-dire que le texte n'a aucune motivation propre, il est juste au service de la mélodie.
09:51 Souvent, le choix des mots, en particulier pour le refrain,
09:55 est tellement pas motivé par un souci sémantique,
09:58 qu'il l'est entièrement par leur sonorité, quitte à ce qu'ils ne veuillent rien dire.
10:02 Et on se retrouve comme ça, avec cette espèce de charabia glamour,
10:12 où le charme des sons rachète l'échec du sens.
10:15 Est-ce que je dois préciser que ce contexte ne favorise pas la prouesse lyrique ?
10:20 Je crois que non.
10:22 Et on a pu montrer que la plupart des textes d'un gars dont vous avez peut-être jamais entendu parler,
10:27 qui s'appelle Max Martin, c'est un auteur-compositeur suédois
10:32 qui est derrière une bonne partie des plus gros succès de ces 20 dernières années,
10:36 et donc on a pu montrer que la plupart de ses textes étaient largement à la portée d'un enfant de 9 ans.
10:41 Il y a cet autre producteur qui préconise, quant à lui,
10:45 dans l'idée de toucher un public bien large, l'usage de mots d'une syllabe,
10:50 et idéalement même l'usage de sons inarticulés.
10:57 Les hooks, les "hooks" sont des mots qui sont très souvent utilisés,
11:05 mais qui sont souvent très peu utilisés.
11:07 Les "hooks", les accroches utilisées pour capter et retenir l'attention,
11:14 marchent même d'autant mieux qu'ils ne veulent rien dire
11:17 parce que c'est ceux-là qui vous restent le plus dans la tête.
11:20 Alors ce qui est intéressant avec cette pratique-là en particulier,
11:29 c'est la manière dont elle s'inscrit dans la dynamique globale de la culture de masse.
11:33 On se réfère à ce que disait Christopher Lash,
11:35 "Dans l'idéologie libérale, tout ce qui peut distinguer les individus
11:39 et les empêcher de former une masse est mauvais pour le marché."
11:43 L'intelligence, la sensibilité, l'appartenance, la culture, etc.
11:48 Et la "démocratisation de la culture" suppose qu'on arrache l'individu
11:54 à toute forme d'enracinement et de particularité.
11:57 C'est ce qui fait que la simplicité et l'universalité,
12:01 c'est les deux horizons de la culture de masse.
12:03 Et évidemment, ces "sont inarticulés", ils participent de ce projet
12:07 parce qu'ils ne discriminent ni intellectuellement ni linguistiquement.
12:12 C'est-à-dire que vous risquez pas de perdre une partie du public
12:16 parce qu'ils parleraient pas la langue, parce que c'est pas une langue,
12:19 et même les esprits les moins gâtés,
12:22 a priori avec "Oh nana", ils devraient s'en sortir.
12:25 Et donc, ces "sont inarticulés", ils ont une portée universelle,
12:30 ils se prêtent à une communion de tous,
12:33 c'est-à-dire à une vente à large échelle,
12:35 par-delà toute forme d'appartenance et de distinction.
12:39 Adorno avait pressenti dès le début des années 40
12:47 ce que la pop ne manquerait pas de devenir,
12:50 et il parlait à cet égard de "baby talk".
12:53 Il disait que la musique populaire américaine
12:56 se distinguait par deux traits en particulier.
12:59 Le premier, c'est la répétition des mêmes formules musicales,
13:02 qu'il assimilait à l'attitude de l'enfant
13:05 qui ne fait que répéter sans cesse le même désir,
13:08 "je veux être content".
13:09 Et le deuxième trait, c'est le fait que la plupart des mélodies
13:13 se résument à quelques notes,
13:15 ce qui comparaît au babyle de l'enfant
13:17 qui n'a pas encore fait connaissance de l'alphabet.
13:19 Alors, il y aurait évidemment mille textes
13:21 qu'on pourrait citer à l'appui de cette thèse,
13:23 mais il se trouve que je suis tombé par hasard
13:26 en préparant cette vidéo sur un site
13:29 qui est, si j'ai bien compris,
13:31 une espèce de chat JPT pour la musique,
13:34 et qui se proposait de m'expliquer le sens
13:37 du morceau "I'm Good" de David Guetta.
13:39 Alors c'est vrai que la première fois
13:41 que j'ai entendu ce morceau,
13:43 j'ai désespéré d'en connaître le sens.
13:45 Alors, quel ne fut pas mon plaisir
13:47 de tomber sur cette page
13:49 qui me faisait la promesse de son dévoilement ?
13:51 Quel est le sens de la chanson "I'm Good" ?
13:54 Alors, on va déjà mal partir.
13:56 "Le chanteur passe ou va passer un bon moment
13:59 et n'a besoin de rien d'autre.
14:01 Il est prêt à tout pour ce qui se passe ce soir
14:03 et ne fait pas la fine bouche.
14:05 Il veut juste s'amuser et se lâcher.
14:08 Rien ne l'empêchera de s'amuser.
14:10 Il invite les autres à se joindre à lui
14:12 et à s'amuser aussi."
14:14 Voilà pour la trame narrative de ce morceau,
14:17 et vous aurez remarqué qu'elle correspond
14:19 quasi littéralement à ce que disait Adorno,
14:21 c'est-à-dire qu'elle consiste,
14:23 dans la répétition, d'un seul et même souhait,
14:25 celui d'être heureux, celui d'être good.
14:28 Et il y a un refrain qui incarne à lui seul
14:31 toute cette espèce d'enfantillage ludique
14:34 qui défie les contraintes de la vie adulte
14:36 par la répétition amusée de son insouciance,
14:39 c'est "Fancy" d'Iggy Azalea.
14:42 Mais si ce ton marche, c'est qu'il plaît,
14:52 et probablement que les gens apprécient
14:55 cette espèce de dédain d'enfant roi
14:57 qui a peut-être le miroir inversé de leurs conditions,
15:00 et dans ce contexte de pluralité tardive,
15:03 on ne sera pas étonné de voir fleurir ce genre de voix.
15:06 La simplicité, pour ne pas dire la niaiserie,
15:14 qu'on peut trouver dans la musique commerciale,
15:17 jusqu'à un certain point, elle est voulue par les auditeurs.
15:20 Parce que, dans la mesure où ils investissent
15:23 les morceaux de leurs affects,
15:26 c'est leurs affects qui simplifient en les objectivant.
15:29 Il ne vous aura pas échappé que les émotions évoquées
15:32 et suscitées par la musique commerciale
15:35 sont tout aussi caricaturales que la forme de la musique elle-même.
15:38 C'est des émotions attendues, standardisées, grossières.
15:43 C'est toujours soit le festival, soit l'abattement.
15:46 La nuance, évidemment, c'est trop compliqué, ça ne rapporte pas.
15:49 Et donc, les artistes, les producteurs, les fabricants,
15:52 j'ai envie de dire, mettent juste assez de ce qu'il faut
15:55 pour faire résonner la vie des gens
15:58 avec des cadres rassurants qui apprivoisent l'imprévu
16:01 en en exacerbant le pathétique
16:04 et qui dispensent de pensée en obligeant à ressentir.
16:07 Et c'est la raison principale du pouvoir de cette musique.
16:11 C'est qu'elle satisfait une envie de se complaire dans ses émotions
16:15 tout en enlevant à ses émotions ce qu'elles peuvent avoir
16:18 d'inquiétant ou d'inexplicable.
16:21 Elle permet de résorber ce qu'on ressent dans un moule générique
16:24 et de socialiser son ressenti, et donc de se sentir moins seul,
16:28 en le greffant sur une forme qui est partagée par la foule.
16:31 Je disais au début de la vidéo que la pop, c'était un répertoire
16:37 de scénarios, de situations type.
16:39 Récemment, on a eu ce morceau de Miley Cyrus
16:42 qui est une sorte d'ode à l'indépendance.
16:47 Et maintenant, grâce à Selena Gomez,
16:50 les filles qui sont sur le point de quitter leur mec
16:53 ont elles aussi leur petit hymne national.
16:55 Voilà, c'était tout le bien que j'avais à dire de la pop.
17:02 Un dernier mot, alors de façon peu élégante,
17:05 je conclue en parlant de moi, j'en suis navré,
17:08 simplement pour vous annoncer que j'ai commencé une newsletter.
17:11 Dans cette newsletter, j'envoie chaque semaine
17:14 un texte, une sorte de micro-essai
17:17 sur un sujet donné.
17:19 Je vous invite évidemment à vous y inscrire,
17:21 le lien est en description.
17:23 Je me réjouis de vous y retrouver,
17:25 et je vous dis à très vite.
17:27 Ciao ciao !
17:29 [Musique]