Grégory Joron, secrétaire général Unité SGP, à propos de Claire, violée par un homme sous OQTF : «C'est le genre de récit qu'on prend en pleine figure. C'est glaçant et psychologiquement, on fait vite le transfert. C'est extrêmement courageux de sa part de venir témoigner».
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00:00 C'est ce que les enquêteurs souvent, malheureusement, quotidiennement entendent.
00:04 Quand une victime de viol vient et ose pousser la porte d'un commissariat,
00:09 c'est malheureusement le genre de récits qu'on prend aussi, nous,
00:14 et les enquêteurs, en pleine figure, parce que c'est glaçant, forcément.
00:19 Même si psychologiquement, on fait vite le transfert,
00:22 puisqu'on a tous des épouses, des soeurs, des filles.
00:25 Et c'est évidemment extrêmement courageux de sa part
00:28 de devenir témoigné comme ça.
00:30 Il y en a très peu qui arrivent à le faire,
00:32 parce qu'il y a souvent aussi un sentiment de honte
00:34 chez les victimes, c'est paradoxal, mais c'est comme ça.
00:37 Et elle a un courage incroyable.
00:38 Alors moi, l'instrumentalisation, évidemment, je ne vais pas aller sur ce terrain-là.
00:42 Malheureusement, notre réalité, c'est qu'en effet,
00:44 on a aujourd'hui une incapacité, mais c'est comme ça,
00:48 et un gros problème de QTF.
00:50 Il y a ce sujet-là qui nous saute à la figure, parce que
00:53 l'auteur est une personne qui aurait dû quitter le territoire,
00:57 un individu qui n'aurait pas dû être là.
00:59 Malheureusement, on est aujourd'hui...
01:02 Nous, on n'a pas de réponse, les policiers.
01:03 Et vous voyez bien que c'est de plus en plus dur,
01:04 parce que de toute façon, il y en a fait ces annonces politiques
01:06 au voir grand quand on fait de la politique, c'est vrai,
01:08 100%, c'est vrai qu'il faudrait qu'on y tende.
01:10 On est très, très en de ça, on n'a même pas récupéré
01:12 les chiffres d'avant Covid, ça, c'est notre réalité.
01:14 On a tous ces problèmes de diplomatie et de passeport consulaire
01:20 qu'on n'arrive pas à régler.
01:23 On a des CRAS, des centres de rétention administrative,
01:26 qui sont au bord de l'implosion, qui en plus, aujourd'hui,
01:30 quasiment pour la plupart, sont remplis par des gens
01:33 qui sortent de prison.
01:33 Donc, on a en plus des profils qui sont aujourd'hui
01:35 très inquiétants et qui rendent difficile aussi
01:38 la tâche de nos collègues, puisque vous voyez régulièrement
01:40 dans les CRAS, des personnels blessés, des policiers blessés,
01:44 parce qu'il y a des émeutes.
01:45 Donc, on a des situations très compliquées
01:48 avec cerise sur le gâteau.
01:49 Alors, heureusement, c'est qu'un épiphénomène
01:51 et j'espère que ça n'arrivera plus.
01:52 Des collègues qui, en plus, lors d'une reconduite,
01:54 ont été interrogés et retenus par la police tunisienne.
01:59 Enfin, on commence vraiment à...
02:00 Enfin, nous, on touche le fond du bout du...
02:02 Enfin, on racle le faitout, on ne sait plus comment faire.
02:05 Je vois que le ministre a annoncé ce matin
02:07 9 créations de centres de rétention administrative.
02:09 Forcément, si la loi immigration s'aligne
02:12 et que les termes sont plus durs,
02:14 il faudra en effet qu'on s'outile.
02:17 ...