Michel Mary vous propose un récapitulatif de la dernière semaine du procès de Monique Olivier. Accusée de complicité dans trois crimes commis par son ex-mari, l'atmosphère est tendue avec des critiques envers le président pour son style d'interrogation. Malgré l'audience interminable, Monique Olivier offre peu de réponses aux familles des victimes.
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00:00 Bonjour et bienvenue sur notre chaîne YouTube du Nouveau Détective.
00:05 Comme je vous l'avais promis, je reviens pour ma minute judiciaire sur l'audience de Monique Olivier.
00:12 Troisième semaine de procès, un procès qui touche à sa fin.
00:29 Audience décevante dans l'ensemble, surtout pour les familles des victimes
00:34 qui étaient venues en espérant connaître enfin la vérité sur les circonstances exactes, précises
00:41 dans lesquelles leurs enfants ou leurs proches sont morts.
00:45 Une audience décevante disais-je, car malgré les efforts des avocats, tant celui de la Défense que des victimes,
00:54 ce procès n'aura guère fait avancer les choses.
00:58 Laissant des incertitudes vieilles de plus de 20 ans, là où elles en étaient avant l'audience.
01:06 Un gâchis judiciaire, une perte de temps et sans doute aussi d'énergie.
01:11 Sans oublier les derniers actes d'instruction menés tambour battant par la juge Sabine Kérys
01:19 et ses fouilles interminables menées dans les Ardennes en vain.
01:24 Tout ça donc pour pas grand chose au final.
01:27 Tout au long de cette audience, Monique Olivier a montré un détachement auquel on pouvait s'attendre.
01:33 Les psychiatres et psychologues ont apporté des conclusions très contradictoires,
01:39 évaluant le QI de l'accusé à 80 pour les uns, à 130 pour les autres.
01:46 Et s'il n'y avait que ça ?
01:48 On savait que la psychiatrie n'était pas une science exacte, mais là tout de même, comment expliquer un tel écart ?
01:56 Plusieurs co-détenus de Monique Olivier sont venus apporter à la cour leurs témoignages, là encore en piétine.
02:03 Ces femmes dont la moralité laisse place à une prudence des plus élémentaires
02:08 sont venues raconter leur vérité, froide, souvent glaciale,
02:13 laissant entendre à la cour qu'elles auraient reçu des confidences de Monique Olivier,
02:18 notamment sur la disparition d'Estelle Mouzat.
02:21 Des affirmations que Monique Olivier conteste avec la plus grande fermeté.
02:26 Alors même qu'elle a reconnu depuis que c'était bien Michel Fourniret qui avait enlevé, violé, puis tué la petite Estelle Mouzat.
02:35 Et enfin la cour d'assises a assisté à la confrontation entre Célim Olivier, le fils du couple, et la confrontation avec sa mère.
02:47 Le fils de Michel et de Monique Olivier, lui-même impliqué dans une affaire d'agression sexuelle,
02:54 refusait de se déplacer, invoquant un problème de santé qui l'empêchait de se rendre au tribunal.
03:01 Sommé de témoignées en visioconférence depuis le sud de la France, il finit par y consentir.
03:08 Grimé d'une perruque, affublé d'un masque et de lunettes sombres,
03:13 il apparaît sur les écrans de télévision de la cour d'assises.
03:18 Depuis 2004, il n'a jamais revu sa mère.
03:21 Il ne l'a revu qu'une seule fois dans le bureau d'un des nombreux juges d'instruction en charge des affaires criminelles que l'on attribue à ses parents.
03:32 L'ambiance entre la mère et le fils est pour le moins tendue.
03:35 Même si l'on n'attendait pas grand chose de cette confrontation virtuelle, là encore, beaucoup de gesticulation pour peu de résultats.
03:44 Célim est revenu sur son enfance, son parcours, sa vie avec des parents hors normes.
03:50 Le président tente de faire parler Célim sur le dossier Estelle Mouzin,
03:54 tente de savoir si le jeune homme aurait croisé, vu Estelle, puisqu'à l'époque il vivait encore avec ses parents.
04:03 La cour restera une fois encore sur ces questionnements.
04:07 Célim tentera de dissuader sa mère de dire ce qu'elle sait, en vain.
04:13 Monique Olivier va critiquer le déguisement de son fils, lui reprochant de dissimuler son visage pour la circonstance.
04:20 Échange critique qui ne feront pas avancer d'un millimètre les dossiers qui intéressent la cour.
04:28 Je le disais la semaine dernière, les charges impliquant Michel Fourniret et Monique Olivier dans la disparition, le viol et le meurtre d'Estelle Mouzin reposent sur peu de choses.
04:40 Principalement les aveux et les déclarations de Monique Olivier.
04:44 Il existe un faisceau d'indices grave et pas toujours concordant pour attribuer ce crime à Michel Fourniret et par voie de conséquence à Monique Olivier.
04:55 L'heure de payer l'addition est venue, même s'il manque le principal intéressé.
05:00 Les explications fournies par Monique Olivier devraient suffire pour que la cour la condamne pour des faits de complicité dans le dossier qui concerne Estelle Mouzin.
05:11 Pas moins de deux avocats généraux montrent soutenir l'accusation dans des réquisitoires implacables.
05:18 Ils reviennent sur les trois dossiers que la justice reproche à Monique Olivier.
05:24 Une femme déjà lourdement condamnée, une fois à la réclusion criminelle à perpétuité, une autre fois à 20 années de réclusion criminelle.
05:33 La culpabilité de Monique Olivier dans les dossiers de Marie-Ange Domech et de la jeune Pariche ne pose pas de difficultés. Son implication dans la disparition d'Estelle Mouzin comporte encore beaucoup de zones d'ombre.
05:49 Ce qui ne les empêche pas de réclamer la peine la plus lourde prévue par le Code, à savoir la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une période de sûreté de 22 ans.
05:59 Si la cour fait droit aux réquisitions et compte tenu de l'âge de l'accusée, 75 ans, elle finira sa triste existence derrière les barreaux.
06:10 Reste à Me Richard Delgenes, l'avocat de Monique Olivier depuis la première heure, depuis le début de son périple judiciaire, soit un peu plus de 20 ans, de se lever pour défendre ce que beaucoup considèrent comme indéfendable.
06:26 Le sort d'otage dont il s'est acquitté, son jeu de mots, l'avocat ne se fait garder l'illusion sur le sort que la cour réserve à sa cliente, mais il lui doit de se lever et de plaider.
06:39 Il rappelle au juré que sans Monique Olivier il n'y aurait pas eu de procès et que c'est grâce à elle que ce procès se joue aujourd'hui. Elle a parlé, elle a soulagé sa conscience et elle a permis aux familles des victimes d'en apprendre un petit peu plus sur les circonstances de ces différents drames.
06:58 Le verdict tombe comme un rideau sur une scène de théâtre ou encore comme un générique de la fin d'un film. La cour a condamné Monique Olivier à la réclusion criminelle à perpétuité.
07:11 On ne reverra plus cette femme qui, demain, disparaîtra du devant de la scène, emportant avec elle ses lourds secrets dans les geôles d'une prison lointaine.
07:21 Elle a été condamnée à une peine qui lui interdit pour toujours d'imaginer respirer un jour l'air de la liberté.
07:30 Voilà, c'était ma Minute Judiciaire, je vous dis à la semaine prochaine sur notre chaîne YouTube du Nouveau Détective.
07:37 [Musique]