Swing, le podcast golf de l'Équipe, est consacré cette semaine à Nicolas Colsaerts et son amour pour la Ryder Cup. Le Belge nous dit tout sur l'épreuve de son coeur.
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00:00:00 Salut à tous, bienvenue dans Swing, le podcast de Journal du Golf sur l'équipe.fr et désormais sur vos écrans.
00:00:07 Canal 187 sur Free, 193 sur Bouygues. Cette semaine, émission exceptionnelle, on vous l'avait promis la semaine dernière,
00:00:14 entretien exclusif avec Nicolas Colsart depuis chez lui à Dubaï. Il nous parle un petit peu de tout, mais évidemment de la Ryder Cup 2012,
00:00:23 mais également de la Ryder Cup 2023. On l'écoute Nicolas.
00:00:26 Bon Nicolas, déjà merci beaucoup de nous recevoir ici à Dubaï. Ça fait combien de temps que tu vis ici, que tu as eu du domicile ici à Dubaï ?
00:00:49 Alors ça fait deux ans qu'on est officiellement résident ici à Dubaï, aux Émirats. On est venu pour la première fois en famille il y a trois ans en fait.
00:00:59 Jouer un tournoi à Chypre, il y avait toujours le couvre-feu et le lockdown en Europe. Donc on cherchait un endroit pour passer l'hiver et on est venu ici.
00:01:11 Et mon épouse et moi, au bout de cinq jours, dix jours, on s'est regardés, on s'est dit ça pourrait marcher ici. Donc c'est à ce moment-là que l'idée a commencé un peu à mijoter.
00:01:21 Évidemment, on va reparler un peu de cette maladie qui t'a frappé un peu subitement sans que tu t'en rendes compte.
00:01:26 C'en est où ? Comment tu as traversé cette période et est-ce que c'est complètement derrière toi ?
00:01:31 Alors je pense que quand on a quand même une alerte santé comme ça, on n'arrive peut-être jamais à vraiment remettre ça ou laisser ça derrière soi.
00:01:42 C'est quelque chose auquel je pense encore souvent évidemment, pour son côté négatif et pour son côté positif.
00:01:48 Parce qu'il ne faut pas oublier quand même que quand on est quand même en rémission comme moi maintenant, on arrive quand même à réfléchir différemment.
00:01:58 Ça pose des questions différemment en fait. On voit la vie d'un autre d'un autre angle. On se rend compte de choses auxquelles je ne m'étais jamais rendu compte avant.
00:02:10 Comme quoi par exemple ?
00:02:12 L'importance de la santé, l'importance de profiter du moment, de se rendre compte de la chance qu'on a.
00:02:24 Puis je pense qu'au point de vue relationnel, ça m'a quand même beaucoup changé.
00:02:29 Je juge ce qui se passe autour de moi et les gens autour de moi beaucoup plus calmement que je pouvais faire par le passé.
00:02:39 Donc voilà, quelque part j'ai quand même tiré pas mal de leçons de cet épisode un petit peu noir quand même de ma carrière.
00:02:47 Ça t'a changé en tant qu'homme forcément ? Ça change les perceptions ? Tu le dis, t'es moins impulsif, t'es moins… Ouais, t'es différent quoi.
00:02:56 Je suis moins trou de cul en fait je pense. J'essaye de prendre un petit peu plus le temps d'assimiler, d'analyser les choses, les événements qui se passent autour de moi,
00:03:10 la façon dont on essaie de gérer notre foyer. Quand on est sportif de haut niveau et qu'on est quand même un petit peu narcissique à la base
00:03:20 et qu'on pense beaucoup à sa gueule, même si c'est une des raisons pour lesquelles on est arrivé à ce haut niveau aussi,
00:03:26 les priorités changent quand on a une maison, une femme, des enfants. On essaie de gérer son calendrier et la dynamique de cet environnement un petit peu différemment.
00:03:39 Je pense peut-être donner un petit peu plus de mon temps maintenant que je pouvais le faire à l'époque.
00:03:45 Ça a accéléré un peu la maturité dans ta vie d'homme globalement en fait, on a l'impression.
00:03:52 Oui, mais c'est un travail au quotidien parce que quand on vit cette vie en parallèle de la société pendant la majorité de sa vie,
00:04:05 tout d'un coup on se rend compte que la vie normale est beaucoup plus compliquée et beaucoup plus astreignante qu'il n'en paraît.
00:04:15 Donc voilà, je réalise au fur et à mesure maintenant que la vie ou la carrière que j'ai vécue pendant 20 ou 25 ans est tellement à l'écart et loin de la réalité d'une vie normale.
00:04:30 Est-ce dangereux justement parfois d'être déconnecté de cette réalité par rapport à l'entourage, la famille, les amis ?
00:04:38 On peut être pris parfois pour un autre par ses proches ?
00:04:42 Oui, dans la majorité des cas, oui, je pense.
00:04:44 C'est pour ça qu'en fait, moi si c'était à refaire, j'essayerais de faire un écolage depuis le départ, petit à petit,
00:04:53 essayer de vraiment mettre pièce par pièce pour avoir une compréhension globale de tout ce qui est mis en place dans une carrière, au niveau personnel, au niveau privé.
00:05:05 Et je trouve que les fondations sont vraiment ultra importantes pour ne pas se perdre, pour ne jamais oublier d'où on vient, pour savoir la chance qu'on a et tout ce qui s'ensuit.
00:05:21 Bon Nicolas, on est chez toi à Dubaï, et tu as une petite pièce dédiée au golf, c'est ça ?
00:05:26 C'est là où il y a tous mes sacs, tous mes clubs, tous mes machins.
00:05:30 Donc voilà, c'est mon sac évidemment que j'utilise maintenant avec mes potes de chez Barnes.
00:05:36 On va dire bonjour à Anne-Laure Chenin et à Thibaut de Saint-Vincent.
00:05:41 Alors qu'est-ce qui est de rigolo, qu'est-ce qui est de cool ?
00:05:44 Donc voilà, tous les Wedges, tous les Putters, là il y a évidemment les bombes de Rider que je n'ai toujours pas nettoyées depuis Rome.
00:05:54 Alors regarde, j'ai ça, j'ai mon premier club de golf.
00:05:58 Donc moi j'ai commencé avec ça.
00:06:01 J'ai commencé avec un Fair 7, comme ça, tu vois, il est un peu dégusté, mais regarde un peu à quoi ça ressemblait un club de juniors en 1988.
00:06:09 C'est autre chose que les clubs de juniors.
00:06:12 Alors là, il y a mon premier bois avec lequel j'ai passé mon brevet d'aptitude, qui était une petite carte jaune, comme ça je me souviens.
00:06:21 Quand t'étais junior, il fallait taper ça à 80 mètres ou 90 mètres ou 100 mètres.
00:06:28 Donc évidemment, facile, il est dans le nez.
00:06:31 Qu'est-ce que j'ai trouvé ici ? Voilà, ma première carte de monde du Sud Européen, en 2001.
00:06:36 Ce ne sont plus les mêmes logos ?
00:06:37 Ce n'étaient plus les mêmes logos, c'était vert à l'époque, j'en connais encore.
00:06:39 Mon premier badge, c'était sur mon travel cover, je me souviens.
00:06:42 Grég Avery en ligne comme ça, Thomas Levé à ça, toute cette bande là.
00:06:47 Donc voilà, tu vois, j'ai gardé quand même pas mal de trucs.
00:06:50 Donc tu le disais, un peu loin de la réalité, quand on mène cette vie de golfeur, c'est quoi ?
00:06:58 C'est l'argent, le succès, c'est un peu tout ?
00:07:01 Comment tu identifies cette situation qui peut faire perdre la tête ?
00:07:08 Alors dans mon cas, moi, ça ne m'a pas vraiment trop fait perdre la tête.
00:07:14 Mais maintenant à mon âge, en voyant les choses différemment,
00:07:20 je me rends compte que c'est complètement débile de passer de semaine en semaine,
00:07:23 de laisser un groupe de personnes à un tournoi, bye bye.
00:07:29 Tu prends ton avion, tu arrives à un autre endroit,
00:07:31 puis tu tombes sur une autre bande de gens qui sont excités de te voir
00:07:34 parce qu'ils mettaient un tournoi en place depuis trois mois, six mois, un an.
00:07:38 Eux sont excités de te voir, tu fais tes cinq tours,
00:07:41 puis tu te rebarres, tu vends un autre truc, puis tu rentres chez toi.
00:07:45 Tu es un peu en étranger chez toi parce que moi, bête exemple, dans la cuisine,
00:07:49 je ne sais pas où se trouvent les trucs.
00:07:51 Il suffit qu'on change des trucs de place, on réorganise, machin.
00:07:55 Donc j'ai un peu l'impression d'être un étranger chez moi.
00:07:57 Et puis quand je suis en tournoi, j'ai l'impression de ne pas remplir un peu
00:08:03 mes obligations de mari, de père.
00:08:06 Donc c'est un peu compliqué.
00:08:08 Et c'est des choses auxquelles je ne pensais pas,
00:08:10 voire il y a quelques mois, s'il n'y a pas un an.
00:08:14 L'équilibre est dur à trouver en fait ?
00:08:16 Oui, maintenant, mon équilibre est dur à trouver.
00:08:19 Alors que quand tu es célibataire, tu as 25 ans, tu joues 30 tournois par an,
00:08:22 tu sautes d'un avion à l'autre, valise, club de golf,
00:08:24 c'était le seul truc que j'avais en tête.
00:08:26 Donc là, c'était la belle vie, en gros, à l'époque ?
00:08:29 Non, parce que voilà, tu ne peux pas dire ça.
00:08:31 Parce que maintenant, il y a des gosses, tu te lèves le matin,
00:08:33 c'est quand même chouette d'avoir deux bouchous qui sont de bonne humeur le matin,
00:08:37 même s'ils n'ont pas envie d'aller à l'école.
00:08:39 Mais bon.
00:08:41 Mais voilà, c'était une belle vie, évidemment, c'était facile.
00:08:45 Et voilà, maintenant, c'est toujours une belle vie,
00:08:48 mais avec autre chose, remplie d'autre chose.
00:08:51 Tu as eu des périodes de doute, forcément, dans cette période un peu compliquée.
00:08:55 Tu t'es dit "je ne regolferai jamais",
00:08:57 ça te passe par la tête, ce genre de pensée un peu noire ?
00:09:01 Oui, évidemment.
00:09:03 Tu te dis "est-ce que j'ai vraiment envie de cette vie encore ?
00:09:07 Est-ce que j'ai ce qu'il faut ?"
00:09:10 Comme j'ai eu énormément de mal à retrouver le rythme post-maladie,
00:09:15 tu passes par des périodes où tu te dis "mais est-ce que je vais y arriver ?
00:09:19 Est-ce que je vais vraiment réussir à passer le cap ?
00:09:22 Est-ce que j'en ai envie ?"
00:09:26 Donc, oui, tu passes par des moments assez noirs, quand même.
00:09:30 Et puis le temps fait que tu digères petit à petit un peu tout ça.
00:09:36 Tu arrives à trouver des solutions qui, petit à petit,
00:09:39 te permettent de de nouveau revoir un peu de l'avant.
00:09:43 Mais c'est peut-être moi le plus gros travail que j'ai dû faire
00:09:49 au point de vue mental et psychologique depuis que je joue golf.
00:09:54 Tu vois, même encore des trucs amateurs, de la Coupe du Monde en 98,
00:10:01 US Open, des badges de joueurs.
00:10:04 2012, là je l'ai gardé parce que grande saison, quand même.
00:10:07 Qu'est-ce que j'avais trouvé d'autre ?
00:10:09 À côté, c'est le sac des JO, ça, je crois, non ?
00:10:11 Alors ça, c'est le sac des JO de la Belgique, qui est assez sympa, d'ailleurs,
00:10:14 avec les anneaux, évidemment, Team Belgium, qui était assez sympa.
00:10:17 Ça, c'était un grand moment aussi ?
00:10:19 Oui, c'était canon.
00:10:20 C'était canon parce que j'ai un arrêt grand-père qui a fait les Jeux Olympiques en 1936.
00:10:29 Il était dans le stade à Munich.
00:10:31 En quelle heure ?
00:10:32 Water polo et basket.
00:10:34 Il y avait vraiment toutes les séries de fer.
00:10:36 Ah, tu as tout gardé ?
00:10:38 Le problème, c'est que donner des séries de fer en X100
00:10:42 ou mes bois avec du double X...
00:10:46 C'est le putter que j'ai utilisé aux cartes européennes pour gagner ma...
00:10:51 Ton droit de jeu ?
00:10:52 Ma carte du circuit européen la première année.
00:10:55 Un derby que j'ai acheté dans le Pro Shop de Royal Liverpool aux British Amateurs de la même année.
00:10:59 29 pounds, je pense.
00:11:02 Qu'est-ce que j'ai d'autre, ici aussi ?
00:11:04 J'ai encore mes vieux...
00:11:06 Le Pôle de France, de toute façon, le public français, la France, les joueurs français,
00:11:15 tu es quasiment partie de la famille, on va dire.
00:11:17 Tu es belge, mais tu es quasiment français.
00:11:19 Comment tu expliques cette relation que tu as nourrie au fil des années avec la France, finalement ?
00:11:24 Il y a tellement d'éléments qui font que je me suis toujours senti à la maison chez vous.
00:11:29 J'ai toujours été en vacances en France depuis tout petit.
00:11:32 J'ai beaucoup traîné avec les joueurs français,
00:11:36 même déjà dans ma carrière amateur, la langue.
00:11:41 Puis, j'ai toujours eu un fait pour votre pays.
00:11:44 J'ai grandi avec la télé française, avec le club Dorothée, avec le Jackie Show, avec tous ces trucs-là.
00:11:52 Donc, voilà, la France a toujours été au premier plan de la personne de qui je suis.
00:11:59 Et puis, vous me l'avez toujours très, très bien rendu.
00:12:01 J'ai toujours eu une très bonne relation avec vous, avec la presse française,
00:12:06 parce que j'ai peut-être ce parlé différent.
00:12:12 Et puis, pas oublier que j'étais quand même le seul francophone sur le devant de la scène pendant X années aussi.
00:12:22 Donc, j'étais un peu le seul à vous donner à bouffer.
00:12:24 Ça nous arrangeait bien, oui.
00:12:25 Oui, et puis, c'était fait d'une façon honnête et relax.
00:12:30 Donc, je pense qu'on s'est tous un peu retrouvés là-dedans.
00:12:32 Et si j'ai toujours eu bonne presse en France, c'est aussi grâce à vous.
00:12:36 Donc, je profite pour vous dire merci aussi pour tout ça.
00:12:38 Finalement, tu ne pouvais pas ne pas gagner l'Open de France dans ton histoire, dans ta carrière.
00:12:43 C'est quand même un sketch de gagner l'Open de France chez vous, à une période ultra compliquée pour moi.
00:12:50 La façon dont tout ça s'est passé, la première année où ce n'est pas un Rolex Series qui m'a un peu emmerdé.
00:12:57 Quand je regarde la coupe qui est juste là, c'est énormément de fierté.
00:13:04 Et puis, je l'ai dit en 2019 quand ça s'est passé.
00:13:09 Ça me fait vraiment extrêmement plaisir d'avoir pu rajouter mon nom au palmarès de l'Open de France.
00:13:15 Parce que c'est toujours un tournoi auquel j'ai toujours énormément de plaisir à venir jouer.
00:13:25 Sur celui-là, ça ne se trouve pas, ça ne se trouve même plus.
00:13:28 Quand tu vas au Masters, tu vas soit au merchandising public,
00:13:32 mais en tant que joueur, tu peux aller dans le Pro Shop du Clubhouse.
00:13:36 Les produits sont différents.
00:13:38 Et collecteur surtout.
00:13:40 Donc là, j'ai un sac en cuir.
00:13:42 Logo Téogusta.
00:13:44 Full cuir que j'utilise de temps en temps pour aller faire un oeuvre trop avec une demi-série.
00:13:50 En full cuir, j'ai acheté ça, je pense, c'était 800 ou 900 balles.
00:13:54 Donc c'est quand même un méchant sac.
00:13:56 En général, les gens qui voient le sac, ça leur fait quelque chose de spécial.
00:14:03 On parlait de tes trophées tout à l'heure en off.
00:14:06 Tu disais que tu as du mal à en choisir un entre tes victoires, les riders.
00:14:11 Quand tu les regardes, tes trophées, déjà, tu vas regarder lequel en premier ?
00:14:17 Alors, c'est vraiment dur parce que je les scanne rapido comme ça.
00:14:23 Et puis en fait, il y a tellement de flashs qui me passent par le cerveau
00:14:28 que ça fait un peu un méli-mélo de choses extraordinaires.
00:14:34 Donc, l'Open de France chez vous, c'était spécial parce que ça s'est passé il y a quelques années seulement.
00:14:39 Et mon rapprochement à chez vous.
00:14:41 Le World Match Play, si tu zooms sur la coupe, il n'y a que des noms incroyables.
00:14:46 C'est un des plus gros palmarès de tournois dans l'histoire du cirque européen.
00:14:52 L'Open de Chine, qui était mon premier en 2011, qui a été mon éclosion, mon revival, on va dire,
00:15:00 la saison avant cette Rider Cup.
00:15:03 Et puis maintenant, il y a deux Rider Cup qui sont l'une à côté de l'autre.
00:15:06 Donc, c'est énormément d'émotions, énormément de vibrations encore quand je les regarde.
00:15:12 Je suis incapable d'en choisir une.
00:15:16 D'ailleurs, les riders, tu disais tout à l'heure, tu ne sais pas laquelle prendre.
00:15:19 La première, celle où tu disais la vraie, et l'autre en tant que vice-capitaine,
00:15:24 c'est deux éditions complètement différentes pour toi.
00:15:29 Oui, et puis c'est deux façons d'en avoir profité différemment.
00:15:32 C'est certain que jouer la Rider Cup est difficile à supplanter.
00:15:39 Mais la façon dont je me suis impliqué dans mon rôle de vice-capitaine cette fois-ci
00:15:45 est une autre saveur qui est autant particulière parce qu'elle touche à vraiment la connexion
00:15:56 que j'ai pu avoir avec cette compétition depuis que je suis tout jeune.
00:15:59 Même depuis la première fois que je l'ai vue à la télé en 91.
00:16:02 J'ai toujours compris que cet événement avait quelque chose de différent des autres.
00:16:07 Et ça m'a toujours parlé vraiment au plus profond de moi.
00:16:11 Je pense que si on parle à certains joueurs de tennis qui ont grandi dans notre génération,
00:16:16 la Coupe des Vices quand on a vu la France gagner la Coupe des Vices à Lyon,
00:16:20 il y a cette espèce d'appartenance ou de truc qui nous accroche,
00:16:26 qui change la façon dont on regarde cet événement pour le restant de notre vie.
00:16:30 C'est pour ça que d'en avoir deux chez moi, je suis extrêmement fier.
00:16:34 Et d'en avoir deux dans deux rôles totalement différents,
00:16:37 d'avoir pu en profiter différemment sont assez marquants pour moi.
00:16:40 Le sac de la Rider ici.
00:16:43 Le sac de 2012 évidemment.
00:16:46 Le sac de 2012 juste à côté qui est signé par tout le monde avec les clubs que j'ai utilisés.
00:16:52 Tu les joues plus ceux-là ?
00:16:54 Non, ils ont quand même un peu dégusté.
00:16:58 Et alors en fait, dans le déménagement, j'ai dû mettre plein de trucs dans les sacs.
00:17:05 Il y a encore plein de trucs dedans.
00:17:07 Là, il y a un cover.
00:17:09 Alors ça, c'est sympa.
00:17:12 Le dimanche, on rentre dans le vestiaire,
00:17:15 on perd du champagne dans tous les sens, on court dans le vestiaire.
00:17:19 C'est la folie.
00:17:21 En 2012, on en parle.
00:17:22 Je prends mon polo, je l'enlève parce que je suis repeint.
00:17:25 Et donc, mon polo de Médina a disparu.
00:17:28 Donc, j'en ai trouvé un autre qui est signé un peu par tout le monde.
00:17:32 Il manque quelques signatures.
00:17:34 Je n'ai pas trop eu l'occasion avec Balesteros évidemment sur la manche.
00:17:39 Donc, ça, c'est le polo du dimanche de 2012 que je dois encore faire signer.
00:17:43 Mais bon, c'est compliqué de trouver.
00:17:44 Tu fais signer au fur et à mesure.
00:17:46 Oui, c'est un peu compliqué.
00:17:47 On peut parler d'histoire d'amour entre toi et la Rider Cup.
00:17:54 La première fois où tu regardes à la télé cette édition en 91,
00:17:58 c'est qui qui te met devant la télé pour regarder la Rider Cup ?
00:18:01 Quels souvenirs tu as de cette édition ?
00:18:04 Alors en fait, c'était dans le clubhouse du premier golf dans lequel j'ai commencé à jouer,
00:18:08 qui était un petit neuf trous à l'intérieur de l'hypodrome à Bruxelles
00:18:13 qui s'appelle l'hypodrome de Boisfort.
00:18:14 C'est comme si tu allais à Longchamp et que tu as 9 ans à ce moment-là.
00:18:19 Et qu'à la télé dans le clubhouse, il y a la Rider Cup.
00:18:23 C'était la première fois que je voyais ça.
00:18:24 Tu connaissais de nom déjà ?
00:18:25 Alors non, je ne connaissais pas.
00:18:26 Et en fait, la chance que j'avais, c'était qu'en fait dans ce club,
00:18:30 il y avait énormément d'étrangers.
00:18:31 Donc il y avait des Anglais, il y avait beaucoup de Belges évidemment,
00:18:36 mais il y avait une ribambelle d'anglophones
00:18:39 et qui eux avaient déjà cette appartenance à la Rider.
00:18:44 Et en fait, en voyant ces gens complètement habités par ce qui se passait à l'écran,
00:18:51 il faut savoir en plus que 91 à Kiwa était un peu une édition pas controverse,
00:18:57 mais où il se passait quand même pas mal de trucs qui étaient quand même assez électrisantes.
00:19:01 Et donc, c'est comme ça que ça a commencé.
00:19:03 Je me suis rendu compte en fait en voyant ces gens
00:19:05 qu'il y avait quelque chose en golf qui changeait les gens,
00:19:11 qui transportait les gens et qui était plus grand que ce que j'avais vu à l'heure du golf
00:19:18 le dimanche matin avec Notre-Dame-de-Montfort à 7 heures du mat.
00:19:21 Et puis ce golf qui était pratiqué finalement en équipe,
00:19:24 c'est ça aussi qui a fait la différence.
00:19:26 Tu t'es dit c'est ça que je veux faire, je veux aussi faire partie de l'aventure.
00:19:30 À ce moment-là, tu te dis mais ce truc est fou.
00:19:33 Ça me parlait parce que moi, j'ai un passé de sport d'équipe,
00:19:35 j'ai joué au hockey sur gazon depuis que je marche jusqu'à mes 17 ans d'ailleurs.
00:19:39 J'ai joué mon dernier match de hockey peut-être 4-5 mois avant d'aller jouer les cartes fin 2000.
00:19:47 Donc, j'ai fait du sport d'équipe depuis que je suis tout jeune,
00:19:49 c'est un truc dans lequel j'ai bercé.
00:19:51 Mon père a joué en première division en Belgique pendant 25 ans.
00:19:53 Donc, la fibre sport d'équipe, je l'ai toujours eu.
00:19:58 Et donc, c'était en fait second nature pour moi.
00:20:01 J'imagine que oui, c'est quelque chose qui m'a tout de suite parlé
00:20:04 et auquel je n'ai pas dû vraiment trop réfléchir deux fois
00:20:07 à la façon dont je pouvais être impliqué et la façon dont je pouvais apporter ma pierre à l'édifice.
00:20:13 Ça va être ton moteur ou ton inspiration pendant toute ta carrière, cette Ryder Cup.
00:20:18 L'envie déjà de la jouer, d'être meilleur dedans.
00:20:22 C'est ça qui va encore plus te dire je vais me lever le matin pour m'entraîner,
00:20:26 pour jouer cette compétition ?
00:20:28 Ou c'est venu comme ça ?
00:20:31 Non, non, non, ça a toujours été un rêve.
00:20:34 Ça a toujours été vraiment pour moi le but ultime.
00:20:37 Et il y a des choses au fur et à mesure de ma carrière qui sont passées,
00:20:40 qui sont assez étonnantes.
00:20:42 Je me souviens de jouer un tournoi à Glénigels dans le mi des années 2000.
00:20:50 La Ryder Cup avait été annoncée à Glénigels en 2014.
00:20:55 Et je me suis dit, 2014, ça sera pour moi.
00:20:59 Alors qu'on est minimum 6, 7, 8 ans avant.
00:21:04 Et chose marrante, c'est à Glénigels que j'ai été annoncé dans l'équipe,
00:21:11 parce que c'était le dernier tournoi qui comptait en 2012,
00:21:15 dans les épreuves qualificatives.
00:21:18 Donc oui, il y a des choses comme ça au fur et à mesure de ma carrière
00:21:22 que tu ne sais pas pourquoi tu y penses, mais ça a du sens pour toi.
00:21:26 C'est une espèce de lumière comme ça tout d'un coup.
00:21:29 Je me souviens avoir été à une remise des prix de fin d'année en Belgique,
00:21:33 un truc de la presse, et ils avaient la Ryder Cup.
00:21:37 Et tout le monde voulait faire une photo et toucher la Ryder Cup.
00:21:40 Et moi je me suis dit, non, je ne la touche pas.
00:21:43 Et ma mère me rappelle ça souvent, elle me dit, tu m'as dit,
00:21:46 non, je ne la touche pas, je la toucherai le jour où je la joue.
00:21:49 Et là aussi, on est 2008, 2009, 2010, un truc comme ça.
00:21:53 Donc c'est comme si j'avais ce truc un peu mystique avec cette compétition
00:21:58 et tout ce que ça représente, comme si ça allait,
00:22:01 j'étais persuadé que ça allait arriver, mais je ne savais pas quand.
00:22:04 On va revenir à la Ryder, du coup, 2012, cette sélection qui arrive,
00:22:08 le capitaine Séol Azabal, que tu avais vu en 1991 à la télé,
00:22:14 t'es sélectionné, j'ai vu un documentaire où tu disais,
00:22:18 cette édition 2012, j'y pense tous les jours.
00:22:20 Est-ce que c'est encore vrai, tu y penses tous les jours de cette édition de 2012 ?
00:22:24 Oui, tous les jours, tous les matins, tous les midis, tous les soirs.
00:22:27 Chaque fois que je me regarde dans le miroir, je vois ce petit gamin de Bruxelles
00:22:34 qui avait un rêve et qui a réussi à planter le ti-au-un,
00:22:40 jouer avec des monstres de notre sport et vivre une expérience incroyable
00:22:47 et faire quelque chose de complètement fou et débile.
00:22:51 Donc, oui, je n'ai pas de tatouage, mais c'est marqué au fer rouge.
00:22:56 Tu penses à quoi de cette édition ? C'est quoi ? C'est les sensations ?
00:22:59 Non, je pense surtout à ce que j'ai été capable de faire.
00:23:02 Il y a énormément de fierté de dire.
00:23:05 Et aussi par rapport à la façon dont je suis reconnu.
00:23:11 Quand les gens me voient, me disent « Ah, il m'est dit là ».
00:23:14 C'est quand même assez flatteur d'être reconnu pour un événement hors normes comme celui-là.
00:23:18 [Musique]
00:23:41 C'est hallucinant d'avoir la chance d'être dans une salle comme ça
00:23:48 où quand Garcia, Westwood, Poulter, Lazabal, Darren Clark, etc.
00:23:55 commencent un peu à l'ouvrir, à raconter des histoires de Rider Cup,
00:24:00 à voir quelle façon agir sur certaines situations.
00:24:04 C'est juste des informations qui n'ont absolument pas de prix.
00:24:07 Quand on voit déjà l'intensité à laquelle tout le monde est,
00:24:11 alors qu'on est que mercredi, deux jours que ça commence.
00:24:14 Je ne sais pas si tu peux vraiment compter sur le boulot que tu as fait.
00:24:18 A mon avis, il va juste falloir y aller au panache.
00:24:22 Il n'y a pas de raison que ça ne se mette pas.
00:24:26 On joue souvent avec tout le monde.
00:24:28 Et puis il faut toujours se dire que de toute façon, en face,
00:24:32 il se fait dans le froc autant que toi.
00:24:35 Donc il va falloir y aller avec ça dans le crâne.
00:24:39 Tu as impressionné, c'est forcément ce 4 balles.
00:24:42 Tu joues avec Westwood, contre Striker et Woods.
00:24:46 Tu te souviens de tous les coups que tu as tapés ?
00:24:48 Alors oui.
00:24:50 Ils ont ressorti une vidéo avec tous les coups que j'ai tapés il n'y a pas longtemps
00:24:56 qui m'en a rafraîchi 2 ou 3 dans la mémoire.
00:24:58 Mais oui, je me souviens du titre 1, du pute du 1,
00:25:02 je me souviens du départ du 3.
00:25:05 Je me souviens de tout.
00:25:07 Je me souviens des dialogues aussi avec Westwood.
00:25:10 Je me souviens des regards croisés avec Woods.
00:25:13 C'était quoi les dialogues avec Westwood ce jour-là ?
00:25:16 Lui, il n'en venait pas, on voit sur les images.
00:25:18 Le premier qui est rigolo, c'est que moi je suis déjà sur le putting green
00:25:22 un quart d'heure avant de partir et lui arrive.
00:25:25 Il ne vient pas chez moi, donc je vais chez lui.
00:25:27 Je lui dis "bon, on fait comment au départ du 1 ?
00:25:29 C'est toi ou c'est moi ?"
00:25:30 Il me dit "j'y vais si tu veux".
00:25:32 Je dis "tu sais quoi, je vais y aller en premier, rien à foutre".
00:25:34 Donc, ça, c'est le premier truc.
00:25:35 Pour vivre le truc à fond aussi ?
00:25:37 Non, parce que je me suis dit "tu sais quoi, je vais y aller les yeux fermés.
00:25:40 Autant y aller direct parce qu'attendre, Westwood,
00:25:44 c'est du genre à rester 40 secondes au-dessus de la balle sans bouger,
00:25:47 ça ne va pas le faire.
00:25:48 Donc, je vais y aller direct, planter, essayer d'aller le plus vite possible
00:25:51 et me débarrasser de ce truc.
00:25:53 Et puis en fait, une fois que tu arrives sur le titre,
00:25:55 tu te rends compte que c'est beaucoup plus compliqué que prévu
00:25:57 le truc au-dessus de la balle.
00:25:58 Ça va dans tous les sens.
00:25:59 Mais je me souviens du départ du 3
00:26:01 où Woods tape un stinger un peu raté.
00:26:03 Je regarde Westwood, je dis "c'est ça le stinger ?"
00:26:05 Je lui dis "attends, je vais t'en montrer un".
00:26:07 Je vais faire un truc à hauteur de genoux, des trucs rigolos comme ça.
00:26:10 Mais oui, c'est encore extrêmement frais dans ma mémoire.
00:26:14 Cette anecdote où Darren Clark te demande au 10 si tu t'amuses.
00:26:19 C'est compliqué de s'amuser dans cette situation-là ?
00:26:22 En fait, ça dépend comment tu joues.
00:26:25 Toi, tu jouais plutôt bien en l'occurrence.
00:26:27 Moi, j'étais parti comme un boudin de canon.
00:26:29 Il vient chez moi, il me regarde et il me dit
00:26:33 "ça va, tu t'amuses ?"
00:26:36 Je dis "c'est génial, en plus ça se passe comme ça".
00:26:39 J'avais un sourire comme ça.
00:26:40 Et puis le coup que je tape juste après, par 5,
00:26:45 je mets un coup de 4 comme ça, Eagle au 10.
00:26:50 Donc oui, en plus,
00:26:52 même le fait d'avoir un peu mon esprit
00:26:55 qui part à gauche et à droite
00:26:57 et de se rendre compte tout doucement de ce qui se passait dans ma partie,
00:26:59 ça ne m'a pas déstabilisé quoi que ce soit.
00:27:01 Donc c'était vraiment sur un nuage.
00:27:03 C'était important de bien jouer, évidemment,
00:27:06 mais encore plus de bien jouer devant Tiger Woods,
00:27:08 Monument du Golfe, où ça, tu n'y pensais pas.
00:27:11 Alors en fait, je n'y ai pas trop pensé,
00:27:13 parce que quand le line-up est sorti,
00:27:15 ça ne m'a pas frappé, ça ne m'a pas effrayé de dire
00:27:18 "putain, je joue Woods".
00:27:20 Mais tu étais content ?
00:27:21 En fait, je me suis dit "c'est pas mal de jouer Woods".
00:27:23 Si tu prends 4-3 contre Woods, personne ne dit rien.
00:27:26 En fait, je ne voulais pas jouer
00:27:28 Mikkelsen-Bradley,
00:27:30 qui le matin était aussi en furie.
00:27:33 Donc ça, ça m'aurait un petit peu plus déstabilisé.
00:27:36 Mais le fait de jouer Woods,
00:27:37 quand c'est la première fois que tu joues comme ça,
00:27:39 dans une arène où tu ne sais pas trop comment ça va se passer,
00:27:41 c'est franchement, c'est passé crème.
00:27:45 USA ! USA ! USA !
00:28:00 Ce put au 17, où je crois que tu dis
00:28:02 si tu avais un coup à rejouer,
00:28:04 ça serait celui-là, la ficelle que tu rentres,
00:28:06 que Woods vient de planter, c'est ça ?
00:28:08 Oui, parce que le fait de mettre 8 mètres comme ça
00:28:12 devant un grand stand énorme,
00:28:15 où tu es la dernière partie à jouer,
00:28:18 tout le public suit cette partie-là,
00:28:21 l'autre vient de mettre un coup de fer comme ça.
00:28:23 Déjà, il vient de mettre 8 mètres en descente au 16,
00:28:28 et puis moi, mettre ce put de 8 mètres,
00:28:31 où là, en fait, il y a tout qui explose.
00:28:33 Sans savoir qu'en fait, on prend minimum un demi-point
00:28:36 parce qu'on va au 18.
00:28:38 Tu es tellement pris dans l'énormité de ce qui se passe
00:28:44 que tu es complètement perdu,
00:28:46 surtout quand c'est la première fois que tu joues.
00:28:48 Ça aurait été frustrant de ne pas le gagner, ce match-là ?
00:28:50 Oui, complètement, parce que j'ai fait bataille tout seul.
00:28:54 Et puis, après coup, tu te rends compte,
00:28:56 quand tout le monde parle de la meilleure performance
00:28:59 d'un rookie sur la Ryder Cup,
00:29:02 franchement, ça m'aurait fait chier
00:29:04 que Woods mette le put au 18.
00:29:06 Ça se voit sous les images, on voit mes épaules tombent.
00:29:09 Je veux dire, on est passé tout près, quand même.
00:29:13 C'est parti !
00:29:14 Allez, allez, allez !
00:29:18 Allez, allez, allez !
00:29:22 Tchema, Tchema, Tchema !
00:29:25 Allez, allez, allez !
00:29:29 Allez, allez, allez !
00:29:33 Allez, allez, allez !
00:29:36 Allez, allez, allez !
00:29:39 Allez, allez, allez !
00:29:42 Allez, allez, allez !
00:29:45 Allez, allez, allez !
00:29:48 C'est indescriptible.
00:30:03 Ce truc est indescriptible,
00:30:05 le Tidouin vendredi,
00:30:08 ma fin de partie vendredi,
00:30:11 les autres matchs avec Paul, on a été jusqu'à la fin,
00:30:13 là, maintenant, tous ensemble,
00:30:15 Martine qui chope le point qu'il faut à la fin,
00:30:17 c'est juste hallucinant d'avoir réussi
00:30:19 à être venu comme ça, c'est incroyable.
00:30:21 C'est pas prêt, à mon avis,
00:30:22 on risque de prendre deux, trois douches encore.
00:30:25 Cérémonie.
00:30:26 À mon avis,
00:30:27 la Zabal va nous offrir un grand moment après,
00:30:29 donc si vous permettez,
00:30:31 j'aimerais bien en profiter.
00:30:33 C'est incroyable.
00:30:34 Vous gagnez évidemment avec ce scénario incroyable.
00:30:53 C'est quoi ce qui est bon ?
00:30:54 C'est la célébration,
00:30:55 c'est le fait d'être tous ensemble
00:30:57 avec tous ces meilleurs joueurs du monde,
00:30:59 il y a Rory et compagnie,
00:31:01 c'est quoi ?
00:31:02 Qu'est-ce qui traîne de ces soirées,
00:31:05 de ces moments, du champagne, de tout ça ?
00:31:08 En fait, c'est...
00:31:10 C'est jubilatoire, en fait,
00:31:15 parce que tu es sous énormément de stress toute la semaine,
00:31:21 tu joues à l'extérieur,
00:31:24 tu te fais hurler dessus toute la semaine,
00:31:26 on se fait botter le cul
00:31:28 jusqu'aux quelques derniers matchs le dimanche après-midi,
00:31:32 donc tu passes d'un état de...
00:31:37 Tu te rends compte en fait que ça peut le faire,
00:31:41 tu te dis "putain, on est bien là, ça peut se passer",
00:31:45 à "mais ça va se passer",
00:31:48 donc là tu montes dans les tours,
00:31:50 à "Kaimer au 18" qui met son pote 2m30 derrière,
00:31:56 le con, il va quand même pas tout flagger
00:31:59 en prenant 3 putts au 18, c'est pas possible.
00:32:02 Il met le putt, donc 14 partout,
00:32:07 donc explosion de joie,
00:32:09 pour nous c'était déjà une victoire,
00:32:11 et 10 minutes après, Woods qui rate 1m30,
00:32:15 qui donne le putt à Francesco Molinari,
00:32:17 et du coup on gagne.
00:32:19 Donc à ce moment-là,
00:32:24 tu exploses, tu sais pas où t'es,
00:32:27 tu cours dans tous les sens,
00:32:29 tu rigoles avec tout le monde,
00:32:31 tu cries, tu pleures,
00:32:34 tu sais pas où t'es,
00:32:36 t'es dans une espèce de machine à laver,
00:32:39 où t'as plus contrôle de quoi que ce soit,
00:32:43 et tu l'as pas tout seul,
00:32:45 tu l'as avec 11 autres mecs,
00:32:47 avec 11 autres caddies,
00:32:49 avec tout le staff,
00:32:51 à savoir les gens du vestiaire,
00:32:52 les gens du tour, les familles, les potes,
00:32:55 donc tout d'un coup,
00:32:57 c'est un truc incontrôlé,
00:33:02 qu'il est difficile d'expliquer,
00:33:07 comme vous pouvez le constater.
00:33:09 La même chose à Rome,
00:33:11 voilà Jérôme qui était avec moi,
00:33:13 qui conduisait ma voiture,
00:33:15 donc il a vraiment été au plein centre
00:33:17 de cette Rallye du Recup à Rome,
00:33:19 et en rentrant à Bruxelles,
00:33:20 les gens lui demandaient alors comment c'est,
00:33:22 et donc il commençait à expliquer
00:33:23 ce qu'il avait vécu comme émotion aux gens,
00:33:25 et en fait, en expliquant ça aux gens,
00:33:27 il se rend compte qu'en fait,
00:33:28 les gens ne peuvent pas comprendre
00:33:31 la façon dont ça t'attrape,
00:33:33 l'effet que ça peut avoir sur toi,
00:33:37 et les vibrations que ça crée à l'intérieur,
00:33:39 c'est vraiment un truc indescriptible,
00:33:42 mais de loin les plus grosses émotions
00:33:45 que n'importe quel joueur de golf peut vivre.
00:33:48 On a l'impression surtout que c'est
00:33:50 un peu comme une victoire,
00:33:51 mais ça c'est le collectif qui veut ça,
00:33:52 en Coupe du Monde, une équipe de foot,
00:33:55 les célébrations, c'est les mêmes images qu'on voit,
00:33:57 et c'est vraiment particulier à la Rallye du Recup,
00:33:59 parce que quand t'es tout seul,
00:34:00 je pense que quand tu gagnes une victoire tout seul,
00:34:02 c'est hyper gratifiant,
00:34:03 mais c'est pas le même...
00:34:05 Alors écoute, regarde, c'est très simple,
00:34:07 si les yeux dans les bleus n'étaient pas sortis,
00:34:10 encore il faut avoir cette fibre
00:34:13 pour vraiment comprendre en fait
00:34:15 la façon dont un groupe fonctionne.
00:34:17 En fait, quand tu regardes les yeux dans les bleus,
00:34:19 de quoi est-ce que tu te rends compte ?
00:34:20 Tu te rends compte que c'est tous des potes,
00:34:22 et en fait, Rome, cette année-ci, c'était exactement ça.
00:34:25 Quand tu viens dans le vestiaire,
00:34:27 ça rigolait à gauche et à droite,
00:34:28 ça se parlait bien, ça échangeait,
00:34:30 ça s'aidait, ça s'entraide,
00:34:33 et tu vois, je trouve que c'est ça
00:34:35 la grosse leçon des yeux dans les bleus en 98,
00:34:37 là, moi j'étais complètement happé par ce truc,
00:34:39 parce que tu te rends compte que ces mecs
00:34:41 vivent en autarcie, un truc en eux,
00:34:44 et en fait, tu peux jamais enlever ça de leur histoire.
00:34:47 Et ils auront toujours vécu un truc
00:34:50 qui leur est propre,
00:34:52 évidemment, aller au bout,
00:34:54 ça se passe en France, les Champs-Élysées,
00:34:56 enfin, tu vois, si tu leur demandes maintenant,
00:34:59 voilà, si les yeux dans les bleus
00:35:01 n'étaient pas sortis,
00:35:03 jamais on aurait eu en fait ce sentiment
00:35:05 de vraiment essayer de comprendre
00:35:08 ce qui se passe vraiment
00:35:10 dans une aventure humaine comme celle-là.
00:35:12 Et eux, c'est...
00:35:14 - C'est pas un mois et demi, deux mois.
00:35:16 - Oui, c'est parfait.
00:35:17 - Nous, c'est une semaine,
00:35:18 peut-être quelques semaines avant.
00:35:19 - Justement, cette sélection en tant que vice-capitaine,
00:35:22 tu la prends comment ?
00:35:24 T'es touché d'être choisi par Luc Donald ?
00:35:27 Le cheminement de ça, il se déroule comment ?
00:35:30 - Alors, j'avais quand même un peu le sentiment,
00:35:33 en fait, j'avais toujours eu le sentiment
00:35:35 que c'était quelque chose...
00:35:37 J'ai toujours été un peu déçu d'avoir été mis
00:35:39 un peu sur le côté.
00:35:40 Parce que normalement, ça se comprenait
00:35:42 parce que t'as des Stenson, des McDowell, des Poulter.
00:35:45 - Dans les os des dizions, tu veux dire.
00:35:46 - Oui, oui.
00:35:47 De jamais avoir eu la chance d'être impliqué.
00:35:49 Parce que, voilà, on a ce pédigré européen
00:35:51 de joueur de Ryder Cup qui était énorme.
00:35:54 Donc, voilà, étant donné ce qui s'est passé
00:35:57 les quelques années avec nos amis de l'autre côté,
00:36:00 il a fait qu'il y a quelques places
00:36:02 qui se sont libérées.
00:36:03 Et j'étais dans peut-être les seules en première ligne.
00:36:07 - Tu parles de Ian Poulter, Wes Wooten...
00:36:09 - Oui, Wes Wooten, Garthia et tout ça.
00:36:11 Ça a créé pas mal de places.
00:36:13 Le problème que ça procure, c'est évidemment
00:36:15 le problème du Capitana les quelques prochaines années.
00:36:18 Mais en attendant, j'ai toujours un peu ce goût
00:36:21 un peu amer de n'avoir jamais eu la chance
00:36:23 de pouvoir y participer.
00:36:25 Et voilà, c'est peut-être en fait aussi pour ça
00:36:27 que je me suis autant impliqué dans celle-ci,
00:36:30 avoir dû attendre autant d'années
00:36:31 pour pouvoir participer à l'aventure
00:36:33 et de pouvoir donner le meilleur de moi-même
00:36:36 à la team complète.
00:36:40 - Montrer qu'on est, entre guillemets,
00:36:43 pas indispensable, mais qu'on est une des pièces fortes
00:36:45 un peu de cette Team Europe.
00:36:47 - Indispensable, personne n'est indispensable.
00:36:49 Mais d'être apte à apporter certaines choses
00:36:57 qui... En fait, c'est ça le coaching.
00:36:59 Là, on a la chance d'avoir un capitaine,
00:37:01 d'avoir cinq vices qui ont tous,
00:37:05 apporté quelque chose de différent.
00:37:07 Que ce soit Molinari avec ses stats,
00:37:08 que ce soit Thomas Björn avec son expérience,
00:37:10 que ce soit Lazabal avec son cœur de Ryder Cup,
00:37:12 Balesteros et tout ce qui s'en suit,
00:37:14 Francesco avec son amitié avec Fleetwood
00:37:17 et aussi un pédigree de jouer à Ryder Cup hors pair.
00:37:20 Donc voilà, on avait tous un ADN différent
00:37:26 qui fait en fin de compte
00:37:28 que le cocktail complet a vraiment pris.
00:37:31 - On sentait vraiment, et c'est un mot qui revient souvent
00:37:33 quand tu parles de Ryder Cup,
00:37:34 que ce soit la mission.
00:37:35 Vous êtes en mission quand vous affrontez des Américains.
00:37:38 C'est vraiment ça la Ryder Cup ?
00:37:40 - Tu mets n'importe qui sur le départ du 1
00:37:42 à jouer contre des Américains
00:37:43 où ça hurle dans tous les sens.
00:37:45 Oui, c'est une mission, clairement.
00:37:47 Et ce sera encore plus une mission la prochaine fois à New York
00:37:49 parce qu'on risque de se faire galer dessus
00:37:51 pendant une semaine.
00:37:53 Oui, c'est une mission parce que
00:37:56 tu joues pour plus gros que toi.
00:37:59 Tu joues pour le drop européen.
00:38:01 Tu joues pour tous les golfeurs européens.
00:38:03 Tu joues pour le circuit européen.
00:38:07 Tu joues pour des mecs avec qui tu...
00:38:10 avec des mecs que tu connais depuis longtemps.
00:38:12 Tu joues pour les autres caddies.
00:38:14 Tu joues pour les autres familles.
00:38:16 Parce qu'en fin de compte,
00:38:17 à la fin de la semaine, quand ça se passe bien,
00:38:19 tu vois la tronche des gens qui...
00:38:21 qui est comme ça, quoi.
00:38:23 En fait, ceux qui ont eu la chance d'en gagner quelques-unes,
00:38:26 en fait, moi, par exemple,
00:38:28 la tête des parents de Fitzpatrick,
00:38:32 je l'oublierai jamais,
00:38:34 ou la tête des parents de McIntyre
00:38:36 qui viennent d'un boui-boui en Écosse, nulle part,
00:38:38 et qui arrivent à une Ryder Cup
00:38:40 et qui voient leur gamin jouer devant 50 000 personnes.
00:38:43 Enfin, je veux dire, c'est...
00:38:45 C'est...
00:38:46 Ce côté humain,
00:38:48 et moi, m'a toujours énormément...
00:38:51 énormément touché par rapport à cette Ryder Cup,
00:38:54 et c'est ça qui fait la grosseur de l'événement, quoi.
00:38:57 Ça a été quoi pour toi les moments forts de la semaine ?
00:38:59 De l'arrivée, évidemment, à la fin.
00:39:03 Alors, les moments forts de la semaine,
00:39:05 c'est le...
00:39:07 Deux semaines avant, on y va le lundi de Wentworth,
00:39:10 donc on était en...
00:39:13 Où est-ce qu'on était ?
00:39:14 On était en Irlande,
00:39:15 on a pris un avion avec tous les mecs, tic,
00:39:17 on est allés directement à Rome,
00:39:20 et là, Luke nous a tous amenés sur le départ du 1,
00:39:23 et en fait, quand on est arrivés par le tunnel
00:39:26 en dessous de la tribune du 1,
00:39:28 en arrivant sous le départ,
00:39:29 il y avait un chanteur d'opéra
00:39:33 qui a chanté...
00:39:35 J'ai oublié le nom, tout le monde la connaît.
00:39:36 Qui répétait ?
00:39:37 Non, non, non, non,
00:39:38 qui chantait pour nous, quoi.
00:39:40 Donc là, c'était déjà...
00:39:43 Une grosse émotion de savoir que...
00:39:46 Voilà, tu fais en fait des trucs...
00:39:50 Tu crées des moments, en fait,
00:39:52 qui rapprochent tout le monde, quoi.
00:39:55 Et mission accomplie,
00:39:56 donc ça, deux semaines avant, déjà.
00:39:58 C'est remis une ouverture,
00:39:59 c'est toujours impressionnant,
00:40:01 parce que t'as énormément de monde,
00:40:03 donc ça, c'était assez cool.
00:40:07 Et puis le départ du 1,
00:40:08 la tribune du départ du 1,
00:40:09 c'était mythique, quoi.
00:40:11 En plus, avoir un peu fait chauffeur de salle,
00:40:16 je l'avais déjà fait avec Greg à Paris en 2018,
00:40:19 ce qui était assez canon,
00:40:20 mais là, le faire tout seul devant tout le monde,
00:40:23 c'est quand même plutôt canon, quoi.
00:40:26 C'est quoi les sensations que t'as au fond de toi,
00:40:50 tu dis, c'est génial,
00:40:53 ça va prendre au trip, aussi, ça ?
00:40:55 En fait, moi, le truc qui me part là-dedans,
00:40:59 c'est "suivez-moi", quoi.
00:41:02 Voilà, c'est un secret pour personne.
00:41:04 Moi, j'ai toujours aimé tout ce qui est
00:41:06 musique électronique, platine
00:41:08 et ambiance de boîte et tout ça.
00:41:10 T'es plutôt un meneur ?
00:41:11 Non, en fait, non.
00:41:13 Non, non, non, moi, je suis plutôt...
00:41:15 Moi, j'aime bien donner du plaisir
00:41:18 et laisser les gens prendre leur plaisir par eux-mêmes,
00:41:22 que ça leur parle.
00:41:24 Et moi, la meilleure forme de plaisir, en fait,
00:41:27 c'est de donner quelque chose à quelqu'un
00:41:29 et de voir qu'il en profite à sa façon.
00:41:32 Et donc, j'ai ça par la musique.
00:41:34 Un truc que j'adore, c'est envoyer des morceaux à des potes
00:41:37 et de dire, voilà, tiens, écoute ça, quoi.
00:41:40 Et donc là, en fait, c'est la même chose,
00:41:42 c'est avoir à la baguette
00:41:45 10 000 personnes comme ça.
00:41:49 Façon rockstar, quoi.
00:41:51 C'est assez jouissif, quoi.
00:41:52 Ce n'est pas le fait d'avoir des yeux sur toi,
00:41:54 c'est de dire, allez les gars, venez,
00:41:57 on va faire un truc canon, quoi.
00:41:59 Et c'est plutôt ça qui me parle.
00:42:01 Et ce côté, tu le dis,
00:42:05 tu l'as mis en application aussi dans ton rôle de vice-capitaine,
00:42:08 c'est allez, venez les gars, on va faire un truc canon,
00:42:10 on va abôter le cul des Américains.
00:42:12 Non, différemment, parce que
00:42:14 quand même dans un vestiaire où tu as
00:42:16 des mecs qui sont au top de leur niveau,
00:42:19 auquel moi je ne prétends plus du tout,
00:42:22 donc c'est s'investir,
00:42:26 être présent, observer,
00:42:30 capter leur attention,
00:42:32 les mettre dans les meilleures dispositions
00:42:34 pour qu'ils aillent sur le champ de bataille, quoi.
00:42:38 Ça veut dire commencer des semaines et des mois avant,
00:42:40 connaître leur entourage,
00:42:42 savoir qui parle de quoi,
00:42:44 la façon dont lui divulgue des informations,
00:42:46 comment certains individus doivent être approchés.
00:42:49 Donc tout ça en fait demande
00:42:53 pas mal d'observations,
00:42:55 pas mal de réflexions.
00:42:59 Et donc, voilà,
00:43:02 je n'ai aucune prétention à dire à McIlroy
00:43:05 tu dois faire ça comme ça parce que tu veux en tirer un maximum.
00:43:08 Non, non, pas du tout.
00:43:10 Approcher les choses un peu plus de l'extérieur.
00:43:14 C'est compliqué de prendre la parole quand on est Nicolas Coltard,
00:43:17 vice-capitaine.
00:43:18 Moi je ne crée rien à dire à John Ram,
00:43:20 je veux dire voilà, John Ram tu laisses à Olazabal,
00:43:22 parce que là il y a cette hiérarchie,
00:43:25 il y a respect de John Ram envers Olazabal.
00:43:27 Moi je ne vais pas commencer à taper dans John Ram,
00:43:31 ça n'a aucun sens.
00:43:32 Mais par contre amener Ludwig Haber,
00:43:34 McIntyre.
00:43:36 Plus la parole vers les rookies,
00:43:38 parce que tu as été rookie.
00:43:40 Pas mal Shane Laurie aussi,
00:43:41 parce qu'on s'entend super bien,
00:43:43 on rigole pas mal ensemble,
00:43:45 on a se placé de sport d'équipe ensemble.
00:43:48 Donc voilà, tu vas là où tu sais
00:43:51 que tu peux apporter quelque chose d'intéressant.
00:43:54 Dans ce vestiaire européen,
00:43:57 évidemment on a vu Ian Poulter, Westwood,
00:44:00 Garcia, des personnalités fortes de ce vestiaire européen
00:44:04 qui sont partis.
00:44:05 Ils ont été remplacés par qui ?
00:44:07 Est-ce que John Ram est quelqu'un
00:44:09 qui va prendre facilement la parole
00:44:10 ou alors c'est Rory qui prend le lead ?
00:44:12 Comment ça se passe sans dévoiler tout ?
00:44:14 C'est très simple en fait.
00:44:15 Ça a donné le fait de ne plus avoir ces barons
00:44:19 de la génération d'avant.
00:44:21 Ça a permis la floraison de certains de ces gars,
00:44:26 à savoir McIlroy, John Ram, Victor Hovland, Shane Laurie.
00:44:30 Qui étaient en retrait quand ils étaient là ?
00:44:32 C'est difficile de vraiment prendre ce rôle de leader
00:44:40 quant à Poulter qui fait du bruit,
00:44:43 quant à Garcia qui est le chien fou
00:44:45 qui va dans tous les sens,
00:44:47 qui ont joué plus de Riders' Cup que toi,
00:44:49 qui ont plus de points que toi.
00:44:51 Et ça s'est vraiment senti cette fois-ci.
00:44:56 Même Shane, tu vois,
00:44:58 Shane qui ne joue que sa deuxième.
00:45:01 Mais bon, le mec a gagné un British,
00:45:03 il a gagné que les gros trucs au State.
00:45:05 Donc voilà, il a pu mettre en avant
00:45:11 sa personnalité de leader.
00:45:13 C'est une des raisons pour lesquelles
00:45:15 il a été choisi pour faire partie de ces trucs.
00:45:17 Il y a plein de trucs de la Rider.
00:45:27 Par exemple ça, c'est un modèle de Dunk
00:45:30 propre à la Rider.
00:45:32 Ça va faire plaisir à certains que je connais.
00:45:35 Par exemple, Rach, ma femme,
00:45:37 elle a avec 23 sur le côté.
00:45:39 Évidemment, je ne vous explique pas 23, Jordan.
00:45:41 Et 2023, Rome sur la semelle,
00:45:44 qui est un modèle unique
00:45:46 qui ne sera jamais commercialisé.
00:45:49 Voilà, regarde, ce n'est pas chic ça ?
00:45:52 Un pyjama Team Europe.
00:45:54 J'aurais pu faire l'interview avec ça.
00:45:59 J'étais con.
00:46:00 Ça ne fait pas la chemisette des Américains en 1999 ?
00:46:04 Avec tous les portraits.
00:46:06 Oui, mais bon.
00:46:07 Là aussi, toutes les casquettes de la Rider.
00:46:10 Ici, elles sont là.
00:46:12 Le rôle de vice-capitaine,
00:46:16 on a l'impression que c'est beaucoup
00:46:17 de la gestion humaine dans ces équipes-là.
00:46:19 C'est quelque chose qui te parle,
00:46:21 la gestion de l'humain, l'empathie,
00:46:23 on sent que tu es à l'aise avec ça.
00:46:25 Oui, parce que j'ai toujours été assez observateur,
00:46:28 j'ai toujours regardé beaucoup de sports à la télé,
00:46:30 j'ai toujours eu cette faculté
00:46:32 à essayer d'aller au-delà de l'image,
00:46:35 de réfléchir aux scénarios,
00:46:40 imaginer plusieurs scénarios,
00:46:42 et pourquoi certaines personnes réagissent comme ça
00:46:43 et pas comme ça,
00:46:44 ou de comprendre qu'il a réagi comme ça
00:46:46 parce que cinq minutes avant, il s'est passé ça.
00:46:49 Quand on est joueur,
00:46:50 on ne s'en rend pas forcément compte de tout ça.
00:46:52 Non, parce que tu es impliqué dans ton truc.
00:46:54 Le seul truc que tu dois faire,
00:46:55 c'est taper des coups
00:46:56 et essayer d'en taper le moins possible.
00:46:58 Donc, moi, en 2019,
00:47:01 je ne me rendais pas du tout compte
00:47:03 de l'hostilité dans laquelle...
00:47:09 2012, tu veux dire ?
00:47:10 Oui, je me suis pas rendu compte
00:47:12 à quel point ça faisait du bruit,
00:47:14 à quel point ça insultait les joueurs,
00:47:16 ça insultait les femmes de joueurs
00:47:18 et tout le toutime.
00:47:21 Mais là, j'étais capable justement
00:47:25 d'avoir une vision globale de l'événement
00:47:28 tout en étant super impliqué sur ma mission
00:47:33 au point de vue personnel de certains joueurs
00:47:35 et cette attention aux détails.
00:47:38 Je pense que n'importe quel coach en sport d'équipe
00:47:42 a cette faculté-là
00:47:43 de pouvoir faire attention aux détails
00:47:46 qui font la différence.
00:47:47 C'est plus compliqué d'avoir ce rôle-là
00:47:49 parce que le joueur, tu le dis,
00:47:50 tu tapes que des coups.
00:47:51 Là, c'est...
00:47:52 Non, c'est beaucoup plus facile.
00:47:53 T'as pas le stress de la compétition.
00:47:55 Mais c'est vrai que c'est...
00:47:57 En fait, le truc le plus compliqué,
00:47:59 c'est savoir être au bon endroit au bon moment.
00:48:02 C'est ça qui est assez difficile.
00:48:03 Quand tu vois, par exemple, le jour des simples,
00:48:07 tu suis deux parties,
00:48:08 t'es à cheval sur deux parties
00:48:10 et puis une fois que les six,
00:48:13 sept premières parties se terminent,
00:48:15 où aller ?
00:48:16 Où aller donner un coup de main ?
00:48:17 Être présent à quel endroit ?
00:48:19 Ou en fait, se rendre compte
00:48:22 d'où ton aide pourrait être précieuse.
00:48:26 Évidemment, le capitana, l'étape d'après,
00:48:29 ça a dû te donner envie de voir plus haut,
00:48:31 de viser ce poste mythique aussi dans l'épreuve.
00:48:35 Oui, mais bon, c'est clair que c'est un fantasme.
00:48:38 Mais bon, si ça arrive, ce ne sera pas tout de suite.
00:48:43 Je n'ai pas le CV à prétendre à un capitana
00:48:47 avec les quelques prochains qui vont être sans doute en place.
00:48:51 Moi, vice-capitaine, ça me va amplement bien.
00:48:55 Et puis surtout, quand tu passes l'année avec Luc,
00:48:57 toi, tu te rends compte, en fait,
00:48:59 de la masse de travail qui est effectuée
00:49:04 quand tu es capitaine.
00:49:06 À domicile, certes,
00:49:07 c'est beaucoup plus grand qu'à l'extérieur,
00:49:09 mais tu dédies un an et demi de ta vie
00:49:13 à une seule cause, à celle-là.
00:49:15 Tu as des exemples pour toi de capitaines de légende.
00:49:18 Évidemment, je pense que tu vas me parler d'Olazabal.
00:49:21 Tu avais quelle image de ce rôle de capitaine
00:49:23 quand c'est un Olazabal qui l'a ?
00:49:25 Alors, Olazabal, c'était vraiment le capitaine du cœur.
00:49:29 Sur les 15 dernières années,
00:49:37 c'était le capitaine ultime de...
00:49:40 Voilà pourquoi on joue.
00:49:42 On joue pour les mecs qui ont joué avant.
00:49:45 Chaque fois qu'on tape un coup,
00:49:47 c'est pour le mettre à côté.
00:49:49 On prend des trous,
00:49:51 on se bat sur n'importe quel coup.
00:49:53 On est avec son partenaire,
00:49:54 on fait un avec son partenaire.
00:49:56 J'ai l'air d'en parler, tu vois,
00:49:57 ça va dans tous les sens.
00:49:59 Donc, au point de vue de ce que ça représente
00:50:02 d'être joueur de Ryder Cup
00:50:04 et la responsabilité que ça a,
00:50:05 c'est le capitaine ultime.
00:50:06 D'ailleurs, ça se voit encore
00:50:08 dans la façon dont il a été utilisé à Rome.
00:50:13 À un des meetings, je pense,
00:50:15 le jeudi soir, donc la veille du premier tour,
00:50:18 Luke l'a regardé, il a dit
00:50:21 "José, est-ce que tu veux dire quelque chose au joueur ?"
00:50:23 Et ça a été un quart d'heure de...
00:50:25 Dans tous les sens, quoi.
00:50:30 Donc, c'est vraiment...
00:50:32 Et c'est le dernier,
00:50:33 c'est le joueur de Ryder Cup qui nous reste,
00:50:35 qui peut avoir ce discours-là
00:50:37 et attraper un ensemble de personnes à ce point-là.
00:50:42 Il tire quoi comme acteur ?
00:50:43 Il parle de Ballesteros, sans doute ?
00:50:45 Tout, les histoires avec Ballesteros,
00:50:47 comment ça a été pour lui au début,
00:50:49 parce que c'était les premières années
00:50:50 où ils ont été capables de mettre la dose aux Américains.
00:50:54 Et en fait, tu te rends compte en tant que joueur
00:50:56 que tu marches dans les...
00:51:00 En anglais, on dit "footsteps".
00:51:02 Dans les pas.
00:51:03 Tu marches dans les pas de tous ces énormes joueurs
00:51:06 que tout le monde a idolâtrés.
00:51:09 Et donc, tu te rends compte, en fait,
00:51:13 de la taille et la chance que tu as, en fait.
00:51:19 Dans le vestiaire, à ce moment-là, c'est quoi ?
00:51:22 C'est silence radio, tout le monde écoute,
00:51:23 tout le monde voit les paroles d'Olazabal.
00:51:25 Ah oui, il n'y a personne qui fait un bruit.
00:51:27 Il n'y a personne qui fait un bruit.
00:51:28 Il y a juste moi au fond de la salle
00:51:29 qui a des alarmes comme ça, qui est dans mon visage.
00:51:31 Il est cool, quoi.
00:51:34 Encore, c'est indescriptible.
00:51:37 Imagine un vestiaire de finale de Coupe du Monde
00:51:40 ou une finale de Coupe des Champions, quoi.
00:51:41 C'est pareil, c'est des moments de sport incroyables.
00:51:45 Et voilà, moi, j'ai...
00:51:48 Quand je vis des moments comme ça,
00:51:51 il y a deux choses que je ressens.
00:51:53 Il y a un, il y a le compétiteur pur
00:51:56 qui avale tout ça.
00:51:59 Et puis, il y a le...
00:52:01 Voilà, boucher après boucher comme...
00:52:03 Ah non, plus finir.
00:52:05 Et puis, il y a mon niveau personnel qui se dit
00:52:08 "Putain, c'est incroyable de vivre ce moment-là, quoi."
00:52:12 Regarde, c'est pas long, quoi.
00:52:14 Donc ça, ici, j'ai un sac.
00:52:16 Regarde, je vais mettre ça là.
00:52:18 J'ai un sac Callaway du Masters d'Arnold Palmer
00:52:21 qui est signé par Arnold Palmer.
00:52:23 Ah ouais.
00:52:24 Donc...
00:52:25 Ça, c'est un truc que tu as récupéré, que tu as...
00:52:28 J'étais chez Callaway à l'époque.
00:52:30 J'avais dit "Les gars, vous pouvez pas me trouver un..."
00:52:33 J'avais le sac.
00:52:34 Et je lui ai dit "Vous savez pas me faire un panneau
00:52:37 avec Arnold Palmer dessus ?
00:52:39 Vous pouvez le faire signer."
00:52:41 C'est quand même de la gueule.
00:52:43 Si t'es fan de golf, tu peux rester longtemps ici.
00:52:46 Je risque pas de mettre beaucoup à l'intérieur.
00:52:49 Encore avec l'étiquette.
00:52:51 Ouais, ici, c'est...
00:52:53 Ouais, on l'a pas utilisé à Rome.
00:52:55 C'est un peu la caverne d'Ali Baba du golfeur.
00:52:58 Même si c'est pas très grand,
00:53:00 tu devrais y avoir chez mes parents.
00:53:02 Ça fait trois fois la taille.
00:53:04 Puis de leur donner des photos de toi chez tes parents.
00:53:07 Ah, s'il y a un truc qu'il y a chez mes parents,
00:53:10 c'est des photos de moi.
00:53:12 C'est pour ça que je sais de pas y rester trop longtemps.
00:53:15 Sinon, je perds la boue.
00:53:17 Tu le disais, que t'avais eu la chance
00:53:19 d'avoir pu vivre ton rêve.
00:53:21 C'est ce que tu penses encore.
00:53:23 Ouais, c'est incroyable.
00:53:25 Quelle chance incroyable.
00:53:27 Quand tu penses à la longueur du chemin,
00:53:30 d'avoir...
00:53:32 Parce que toute une carrière,
00:53:34 tu fais qu'éviter les embûches.
00:53:37 Si t'as la chance de naviguer comme ça
00:53:40 et que ça se passe bien,
00:53:42 et en plus, à la fin,
00:53:44 si t'as la chance de vivre des trucs comme ça,
00:53:47 c'est complètement débile.
00:53:49 Si on te dit à 12 ans,
00:53:51 "En 2012, il va se passer ça",
00:53:53 tu te dis, "Allez, arrête,
00:53:55 je ne te crois pas, c'est pas possible".
00:53:58 Tu vois d'où tu viens,
00:54:00 la longueur du chemin à parcourir
00:54:02 pour y arriver.
00:54:04 C'est une chance incroyable.
00:54:06 Ce rêve, tu as envie de le transmettre,
00:54:09 on parle des golfers belges,
00:54:11 mais même aux jeunes générations,
00:54:13 à transmettre ton savoir de joueur immense,
00:54:16 de Ryder Cup.
00:54:18 Tu le fais naturellement.
00:54:20 Je fais le départ du 1 à la Ryder,
00:54:22 et il y a les mecs de la Ryder Cup Junior
00:54:25 qui sont là, tout de suite, je vais essayer le jeu.
00:54:28 Je parle avec eux 5 minutes.
00:54:30 Je dis, "Bravo, on vous a vu jouer à l'écran,
00:54:33 c'était canon".
00:54:35 J'ai joué deux Ryder Cup Junior en 97 et 99,
00:54:38 ça m'a mis énormément de temps à y arriver,
00:54:41 mais dans 4 ou 5 ans, ça peut être vous.
00:54:44 Tu vois leurs yeux, ils sont comme ça.
00:54:47 - T'aimes le golf ou la Ryder Cup ?
00:54:50 - J'aime...
00:54:52 T'es con !
00:54:54 J'aime le golf, quoi.
00:54:57 J'aime le golf pour son côté artistique
00:55:00 et sensation,
00:55:02 et de pouvoir voir une balle voler
00:55:05 dans des arbres comme ça,
00:55:08 et atterrir à 2 mètres d'un drapeau,
00:55:11 avoir réussi à lire le rythme
00:55:14 et le cadre
00:55:17 et ce qui se passe en face de toi.
00:55:20 Mais j'aime la Ryder Cup pour les émotions
00:55:23 qu'elle procure.
00:55:26 C'est indescriptible.
00:55:29 - Tu la situes où, ta passion du golf ?
00:55:32 - A quel niveau ?
00:55:35 - Dans ta vie.
00:55:38 Pour certaines personnes, le golf reste un job,
00:55:41 un truc de tous les jours.
00:55:44 Pour toi, c'est plus que ça.
00:55:47 - C'est très simple.
00:55:50 Quand je regarde du golf à la télé,
00:55:53 quand je regarde du golf sur un écran,
00:55:56 au moment où le joueur tape la balle,
00:55:59 pour moi, ça vibre, ça me parle.
00:56:02 Je sais ce qu'il a essayé de faire.
00:56:05 Je vois ce qu'il a essayé de faire.
00:56:08 Ça fait partie de moi.
00:56:11 C'est aussi simple que ça.
00:56:14 - Nicolas Colstord, le joueur,
00:56:17 tu as eu quelques bons résultats cette année.
00:56:20 Tu es à 6e place au Denil.
00:56:23 Où est-ce que tu en es ?
00:56:26 - Je me suis énormément impliqué.
00:56:29 J'ai pris cette mission sérieusement cette année.
00:56:32 C'est comme si mon golf était passé au second plan.
00:56:35 Je n'ai pas du tout réussi à gérer le fait
00:56:38 d'être en mission, d'observation,
00:56:41 d'établir une relation avec tous ces joueurs
00:56:44 qui prétendaient avoir une place dans l'équipe,
00:56:47 à être en tournoi et à jouer en tournoi.
00:56:50 D'ailleurs, ça se voit assez clairement
00:56:53 dans mes résultats.
00:56:56 Le jour où le rideau de la Ryder Cup s'est refermé,
00:56:59 tout d'un coup, j'ai pris avec énormément de légèreté
00:57:02 cette semaine au Denil.
00:57:05 J'ai été capable de jouer du golf
00:57:08 comme ils m'entendaient de le faire.
00:57:11 Je ne sais pas ce qui va se passer l'année prochaine.
00:57:14 Je ne sais pas combien de tournois je vais être capable de jouer.
00:57:17 - Tu as encore envie de jouer quand même sur le tour ?
00:57:20 - Oui, j'ai envie de jouer, mais je n'ai pas envie
00:57:23 de jouer 35 semaines par an et sauter d'avion en avion.
00:57:26 J'ai envie de faire les choses différemment
00:57:29 et de faire des choses différentes.
00:57:32 Ce qui n'a pas nécessairement été le cas depuis quelques années.
00:57:35 - Tu sais ce qui va se passer la prochaine Ryder ?
00:57:38 Est-ce que tu es dans les petits papiers pour encore faire partie du staff
00:57:41 ou ce n'est pas encore d'actualité ?
00:57:44 - Ce n'est pas encore d'actualité, mais je pense être dans les papiers.
00:57:47 Je pense avoir montré ce que je pouvais apporter.
00:57:50 Ça s'est extrêmement bien passé.
00:57:53 Je pense qu'il faut aller avec une ribambelle de même
00:57:56 qui n'aime pas les States.
00:57:59 Ça c'est moi.
00:58:02 - Un nouveau groupe s'est formé en impression à Rome ?
00:58:05 - Non, la dynamique a changé, l'atmosphère a changé.
00:58:08 Les individualités ont été capables de prendre possession du groupe
00:58:11 de leur propre façon.
00:58:14 Je pense que tout le monde criait qu'après Whistling Street
00:58:17 on allait avoir 10 ans de tournoi
00:58:20 et que tout le monde allait avoir 10 ans de tournoi
00:58:23 et qu'après Whistling Street on allait avoir 10 ans de tournoi
00:58:26 et qu'après Whistling Street on allait avoir 10 ans de tournoi
00:58:29 et qu'après Whistling Street on allait avoir 10 ans de tournoi
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