Les 4 vérités - Edwige Diaz

  • l’année dernière
 Thomas Sotto reçoit Edwige Diaz, députée RN de la Gironde, sur le plateau des 4 vérités. 

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Transcript
00:00 Bonjour et bienvenue dans les 4V, Edwige Diaz. Bonjour, merci beaucoup. Alors, heureuse ?
00:06 Oui, nous avons fait voter une loi relative à l'immigration, qui n'est pas une loi telle que l'aurait voulu le Rassemblement National,
00:15 mais c'est quand même une loi qui va dans le bon sens, parce qu'elle acte certains principes. Marie Le Pen parle d'une victoire idéologique.
00:20 Oui, tout à fait, parce que c'est quand même bien la première fois que nous avons une loi qui acte le principe qu'il y a trop d'immigration dans notre pays,
00:27 qu'il y a un lien entre immigration et insécurité, et que le principe de priorité nationale est intégré dans une loi.
00:36 Alors ça, c'est votre lecture. On a entendu dire ça à Emmanuel Macron, qui n'a pas du tout la même lecture, qui dit qu'il n'y a pas de priorité nationale dans ce texte.
00:44 Décidément, la tectonique des plaques est surprenante en ce moment. Est-ce que vous pouvez nous expliquer, Edwige Diaz, ce qui vous réjouit dans un texte
00:50 qui inscrit dans la loi la possibilité de régulariser des travailleurs sans-papiers, en l'occurrence ceux qui occupent des métiers en tension ?
00:56 Alors déjà, le texte a beaucoup évolué, et c'est la raison pour laquelle au début il était très immigrationniste. Nous n'avons pas voté au Sénat en faveur de ce texte,
01:06 et à l'issue de la Commission des lois de l'Assemblée nationale, nous avons également rejeté ce texte.
01:11 En revanche, grâce au poids électoral du Rassemblement national, parce que nous avons insisté sur le fait qu'il faille prendre en compte les attentes des Français en matière d'immigration,
01:22 le texte issu de la Commission mixte paritaire a été considérablement durci, et en ce qui concerne la régularisation des clandestins, elle ne fait plus l'objet d'une automaticité.
01:32 Elle est, le texte précise, qu'elle aura lieu à titre exceptionnel.
01:36 Ce n'est pas si exceptionnel que ça, puisque Emmanuel Macron, ce sera de 7 à 10 000 personnes de plus qui travaillent par an.
01:42 Oui, mais le truc, c'est que pour l'instant, c'est marqué dans le texte comme ça, c'est vraiment marqué à titre exceptionnel.
01:46 Je le dis, le Rassemblement national ne se réjouit pas qu'il y ait encore un principe de possibilité de régularisation.
01:53 Nous nous sommes opposés à toute régularisation de clandestins, mais nous disons que ce texte va quand même dans le bon sens,
01:59 parce qu'il contribue à durcir les conditions de regroupement familial, de droit du sol, de délivrance de visas.
02:05 C'est aussi un texte qui vise à faciliter l'expulsion de délinquants étrangers,
02:09 et c'est même un texte qui prévoit la déchéance de nationalité pour les binationaux qui seraient auteurs de certains méfaits.
02:16 D'un crime notamment contre les forces de l'ordre.
02:18 Tout à fait.
02:19 Cela dit, je reviens sur la régularisation des travailleurs sans-papiers.
02:21 C'était l'igne rouge, disait avant, hier matin encore, votre président, Jordan Bardella,
02:25 qui disait qu'il ne voterait jamais un texte qui permettrait des régularisations de sans-papiers.
02:29 Mais je le dis, le jour où Marine Le Pen arrivera au pouvoir, il n'y aura aucune régularisation possible de clandestins.
02:36 Pour autant, je le dis, la régularisation des clandestins n'est plus une automaticité.
02:42 Elle arrivera à titre exceptionnel, et quand nous arriverons au pouvoir, bien sûr, nous reviendrons sur ce principe.
02:47 Vous ne voyez plus là une prime à l'illégalité susceptible de créer un appel d'air ?
02:50 Beaucoup moins, parce qu'en fait, ce droit a été redursif.
02:54 Qu'est-ce qui s'est passé entre mardi matin et mercredi soir ?
02:56 Eh bien, il y a eu une commission mixte paritaire qui, je viens de vous le dire, a intégré des principes qui étaient jusqu'alors absents.
03:05 Je le dis, priorité nationale, retour, rétablissement du délit de séjour irrégulier, durcissement de délivrance de titre de séjour,
03:15 facilitation d'expulsion des étrangers, déchéance de nationalité, et aussi un engagement de la Première Ministre de revenir sur l'aide médicale d'État,
03:24 dont on sait l'année dernière qu'elle a bénéficié à 400 000 clandestins et qu'elle a coûté plus d'un milliard d'euros.
03:29 Elle a dit très clairement que ça a coûté un milliard d'euros en 2022, soit 0,5% du budget de l'assurance maladie.
03:33 Elle a dit très clairement hier matin à la Première Ministre Isabelle Blanc, il n'est pas question de supprimer l'AME, nous allons garder l'AME, l'aide médicale d'État.
03:42 Oui, mais elle a dit absolument l'inverse il y a quelques jours.
03:44 Donc dans ce cas-là, Madame la Première Ministre devra nous expliquer pourquoi elle a changé d'avis,
03:48 c'est-à-dire pourquoi quand elle a absolument besoin de faire passer un texte, elle promet tout et n'importe quoi,
03:52 et pourquoi une fois que ce texte est passé, elle rétropédale.
03:55 Donc je pense que ça n'est pas très sérieux de la part de Madame la Première Ministre,
04:00 surtout quand on sait que 75% des Français sont favorables à une transformation de l'aide médicale d'État en aide médicale d'urgence.
04:07 En vrai, c'est un coup politique que vous faites ou vous soutenez sincèrement ce texte, au RN ?
04:12 Vous savez, le Rassemblement National n'est pas, contrairement aux macronistes, dans un état d'esprit de calcul politicien.
04:19 Nous, nous l'avons toujours dit depuis que nous avons été élus à l'Assemblée Nationale, nous votons tout ce qui va dans le bon sens.
04:24 Et je le répète, cette loi n'est pas une loi Rassemblement National.
04:27 Cette loi est imparfaite, mais elle représente un acte 1 envers le durcissement de la politique migratoire.
04:33 Et l'acte 2 du durcissement de la politique migratoire interviendra en 2027, quand Marine Le Pen, je l'espère, sera élue présidente de la République.
04:41 Et nous, nous aurons le courage, pour parfaire le durcissement de la politique migratoire,
04:46 nous aurons le courage de proposer aux Français un référendum sur la Constitution,
04:51 de manière à ce que les Français redeviennent souverains en matière de politique migratoire.
04:55 - Et Gilles, cette loi, c'est une défaite du Rassemblement National, a dit Emmanuel Macron hier,
05:00 qui a parlé de votre part d'une manœuvre de garçon de bain.
05:03 - Écoutez, Emmanuel Macron hier a parlé pendant une heure du Rassemblement National.
05:09 Ça démontre premièrement son obsession.
05:12 Mais vous savez, M. Macron a besoin de parler du Rassemblement National pour essayer de masquer son échec.
05:17 Parce que cette loi, et notamment pour M. Darmanin, ça a été très douloureux.
05:22 Il a quand même fallu un an et demi entre l'annonce de M. Darmanin, l'annonce de cette loi,
05:27 et le passage devant le Parlement.
05:30 C'est quand même une loi qui a fait l'objet d'un...
05:32 - Une loi qui répondait comme une loi du "en même temps".
05:34 - Mais en matière d'immigration, c'est pas possible de faire du "en même temps".
05:37 On peut pas à la fois vouloir durcir et assouplir.
05:40 Et donc, je reviens sur Emmanuel Macron.
05:42 Donc je vous dis, un fiasco, parce qu'il a fallu 18 mois pour que cette loi soit présentée au Parlement.
05:46 Cette loi a fait l'objet d'une motion de rejet.
05:48 Les motions de rejet, c'est particulièrement rare quand elles sont adoptées.
05:52 Et surtout, cette loi est génératrice de crises au sein de la majorité.
05:57 Il faut quand même rappeler qu'il y a 62 députés de la majorité qui n'ont pas voté un texte issu de la majorité.
06:03 Il y a des députés macronistes qui menacent de quitter le groupe.
06:06 Il y a des ministres qui ont menacé de quitter le gouvernement.
06:08 - Il y a un ministre, Aurélien Rousseau, en l'occurrence, qui est parti.
06:10 - Il y a un ministre qui est réellement parti.
06:11 Donc il y a une véritable crise au sein de la majorité.
06:14 Et une crise qui n'est pas terminée, puisqu'on va encore parler d'immigration à la rentrée.
06:17 Avec l'aide médicale d'Etat.
06:20 Et puis, M. Macron a décidé de saisir le Conseil constitutionnel sur le sujet.
06:26 Ça veut dire qu'on va reparler de ce texte.
06:27 - Oui, parce qu'évidemment, il y a beaucoup d'articles qui ne sont pas conformes au Conseil constitutionnel.
06:30 - Alors là, c'est très curieux.
06:31 C'est très curieux, parce que Emmanuel Macron, M. Darmanin sont au pouvoir.
06:35 Donc ils auraient dû savoir s'il y avait des dispositions qui n'étaient pas conformes à la Constitution.
06:42 - Sauf que là, ça sort de la Commission de l'Ix Parita et ça renvoie à cette motion de rejet.
06:45 - C'est quand même très bizarre de dire "on laisse passer ça" et en même temps, après on va détricoter.
06:50 En tout cas, je pense que les Français le prendraient très mal.
06:52 Parce que cette loi est validée par une majorité de Français.
06:55 Donc là, on va dire aux Français "on vous a fait croire qu'on vous a fait obtenir certaines avancées qui correspondaient à vos attentes".
07:01 Mais on va s'en remettre à certains juges du Conseil constitutionnel pour détricoter cette loi.
07:05 Très sincèrement, je pense que c'est un mauvais coup qui est en train d'être opéré par les macronistes.
07:09 Et je le dis aux Français, mesdames et messieurs, quand Marine Le Pen sera élue présidente de la République,
07:13 vous reprendrez le pouvoir en matière d'immigration et nous vous proposerons un référendum.
07:17 - Élise Giaz, le chef de l'État a aussi parlé de Gérard Depardieu hier.
07:20 Il a dénoncé une chasse à l'homme et il a désavoué sa ministre de la Culture
07:23 qui veut lui enlever sa légion d'honneur à Gérard Depardieu. Qu'est-ce que vous en pensez ?
07:26 - Je trouve que les propos de M. Depardieu sont parfaitement contestables.
07:31 Maintenant, très sincèrement, je pense que ce n'est pas au président de la République de se prononcer sur ce sujet.
07:36 - Et vous, en tant que femme, qu'est-ce que vous pensez de ça ?
07:38 Est-ce que Gérard Depardieu, qui est accusé de viol, alors il est présumé innocent évidemment,
07:42 est-ce qu'il est victime d'une chasse à l'homme aujourd'hui dans le pays ?
07:45 - Je ne me prononcerai pas sur le sujet, je dis juste que je ne souscris absolument pas
07:48 aux propos particulièrement sexistes qu'il a tenus. Je n'oublie pas pour autant que c'est un acteur de qualité.
07:54 Et puis, il y a une charte de déontologie avec la distinction qu'il a reçue.
07:59 En effet, si ses propos ne sont pas conformes à la distinction qu'il a reçue, il faudra envisager son retrait.
08:05 - C'est une réponse très politique que vous faites et très prudente.
08:08 - Oui, parce que je ne connais pas la charte de distinction.
08:10 - Vous parlez de chasse à l'homme, est-ce qu'on peut parler d'une chasse à l'homme ?
08:13 - Non, mais moi je ne veux pas, vous savez, je suis profondément féministe,
08:16 mais je ne veux pas tomber dans le piège des néo-féministes qui passent leur temps
08:20 à stigmatiser les hommes, à les attaquer, à crier au sexisme.
08:24 S'il y a, si M. Depardieu a commis des actes répréhensibles, il sera condamné pour le sujet.
08:30 Mais moi, je ne veux pas tomber dans une espèce de tribunal médiatique.
08:34 - Quelques mots pour finir sur la fin de vie. Le chef de l'État présentera les contours d'un texte en février.
08:38 A-t-il dit "est-ce que cette loi est nécessaire, que faut-il y mettre selon vous ?"
08:42 - Mais je pense surtout que cette loi doit envisager la fin de vie,
08:45 non pas seulement par le prisme d'un suicide assisté.
08:48 Vous savez, il y a un vrai manque dans notre hôpital public aujourd'hui
08:52 qui a été cassé par Emmanuel Macron.
08:54 Donc je pense en effet qu'il faut remettre en place des soins palliatifs de qualité.
08:58 Il faut favoriser l'accompagnement, l'accompagnement à domicile,
09:02 l'accompagnement des aidants.
09:04 Tout ça n'est absolument pas fait par Emmanuel Macron.
09:06 Et j'espère que pour lui, la voie de sortie ne sera pas facilitée
09:10 par un suicide généralisé en France.
09:13 Moi je suis très respectueuse de l'avis.
09:15 Oui, ça mérite un débat, parce que les Français le demandent.
09:17 - Merci beaucoup Idil Sijaz d'être venu dans les 4V. Bonne journée à vous.

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