Professeure empoisonnée dans les Yvelines: "Il ne peut pas s'agir d'une mauvaise blague", pour Maxime Reppert (vice-président du Syndicat national des lycées, collèges, écoles et du supérieur)

  • l’année dernière
Une professeure du collège Léonard-de-Vinci d'Ecquevilly (Yvelines) a ingurgité du détergeant en buvant un verre tendu par à un élève lors d'un goûter de fin d'année. Celui-ci a reconnu son geste ce jeudi et la professeure, qui a dû être hospitalisée, a porté plainte.

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Transcript
00:00 Je m'interroge aussi sur l'accumulation d'incidents de ce type dans notre pays
00:07 et sur la détérioration très nette du climat scolaire.
00:10 J'aimerais simplement dire, par rapport à ce que j'ai entendu il y a quelques minutes,
00:14 qu'il ne peut pas s'agir d'une mauvaise blague.
00:17 Si on prend les faits factuellement, on a essayé d'empoisonner une enseignante.
00:21 Donc pour moi, pour nous, pour le SNALC, clairement on est bien au-delà de la blague.
00:27 Donc il ne faut pas minimiser.
00:30 Il ne faut pas minimiser. Parler de mauvaise blague, c'est une erreur.
00:35 Ah mais totalement, puisque à partir du moment où on parle d'une mauvaise blague,
00:40 comprenez bien qu'on minimise la portée du geste, on minimise les conséquences
00:46 et surtout on bafoue la victime.
00:50 Mais que risque-t-il ce collégien ? On a entendu le ministre Attal qui a réagi,
00:53 qui dit "il y aura bien sûr un conseil de discipline à la rentrée".
00:56 Il n'y aura pas plus loin ?
00:58 De toutes les façons, il y aura deux volets.
01:01 Il y a tout d'abord le volet interne, j'ai envie de vous dire, donc le conseil de discipline.
01:07 Et puis naturellement la plainte qui a été déposée par notre collègue,
01:12 que le SNALC soutient naturellement.
01:15 Et donc cette plainte aura des portées juridiques, judiciaires.
01:19 Et donc il faudra voir à l'issue de cette plainte,
01:23 quelles seront les conséquences judiciaires pour cet élève.
01:28 Mais vous vous interrogez Maxime Ruppert sur ce qui se passe aujourd'hui,
01:32 pourquoi cette accumulation, comment vous l'expliquez justement,
01:35 cette accumulation de faits qui touche à des degrés divers, du plus dramatique
01:41 jusqu'à ce que l'on vit aujourd'hui, le monde de l'enseignement et les profs en particulier ?
01:46 Je pense que c'est plurifactoriel.
01:50 Il y a plusieurs choses à prendre en compte.
01:53 Il y a tout d'abord une forme de banalisation de la violence au milieu scolaire.
01:57 Le SNALC alerte depuis plusieurs années sur l'amplification de ce phénomène.
02:02 Aujourd'hui nous en voyons les conséquences.
02:05 Il y a aussi, je pense, une détérioration très sévère de l'image du métier d'enseignant
02:13 et des conditions de travail des enseignants de façon générale.
02:16 Il y a une perte de sens du métier, une forme de violence exercée par certains élèves
02:24 et certains parents vis-à-vis des personnels de l'éducation nationale.
02:28 Et donc quelque part ce cocktail fait que depuis plusieurs jours, plusieurs semaines, plusieurs mois,
02:37 nous assistons chaque jour à quelque chose de différent, mais toujours aussi dramatique.
02:43 Et dans ce contexte, il faut arrêter aussi avec le pas de vague
02:48 ou le fait de minimiser sous prétexte que ce sont des mineurs.

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