• l’année dernière
Présent à Madrid, l'After Foot a longuement débattu autour de l'actualité du football espagnol et notamment de la particularité du football au Pays basque avec Julien Escudé, ancien défenseur de Séville et de l'équipe de France, et Adrian Ruiz Mediavilla, journaliste franco-espagnol.

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Transcription
00:00 L'Athletic Bilbao ça joue pas le même football qu'à la Real Sociedad.
00:03 Les frères Williams c'est très différent.
00:05 C'est beaucoup plus direct, c'est beaucoup plus de transition.
00:07 C'est à la fois, ils ont réussi à faire une sorte de synthèse hyper intéressante.
00:10 Après il y a un truc intéressant à voir, c'est qu'il y a eu un changement de...
00:13 Parce que l'Athletic Bilbao, l'Athletic Club, a toujours eu beaucoup plus d'argent que les autres clubs basques.
00:17 Et en fait ils piquaient les joueurs dans tous les...
00:19 Puisqu'ils peuvent jouer qu'avec des basques.
00:21 Recruter qu'avec des basques.
00:22 Je termine simplement la phrase.
00:24 Ils piquaient des joueurs dans tous les centres de formation.
00:26 Sauf que là, le travail qui est fait à la Real Sociedad est tellement bon,
00:30 que les jeunes aujourd'hui préfèrent aller en formation à la Real Sociedad plutôt qu'à la Calif.
00:35 À ce propos, Adrian, la politique de Bilbao là, vu de ton oeil à toi d'Espagnol,
00:43 c'est super parce que c'est une identité qu'ils cultivent ou c'est juste des racistes en fait ?
00:48 Moi je travaille beaucoup avec des marques, je fais de la pub.
00:51 Et je trouve que comme marque, c'est une super marque l'Athletic Bilbao
00:54 parce que ça a des valeurs, ça raconte, ça parle d'identité,
00:58 ça a un certain je ne sais pas quoi qui le rend spécial, différent au reste des clubs.
01:04 Ce qui était horrible pour moi...
01:05 C'est la préférence basque.
01:06 C'est ce qui faisait la Real Sociedad.
01:09 Mais c'est presque pire à la Real Sociedad.
01:11 Attention, attention, c'est plus maintenant.
01:14 À la Real Sociedad maintenant, il n'y a pas d'histoire.
01:16 Non, non, non, mais la Real...
01:17 À l'époque, la Real Sociedad c'était tout va bien sauf les Espagnols.
01:21 Exactement, mais c'est plus tard aujourd'hui.
01:22 C'est vraiment les Espagnols, ils puent quoi.
01:25 C'est plus le cas ça.
01:26 Ça c'était dégueulasse.
01:28 Ça c'était du racisme carrément.
01:29 Ils prenaient que de basques et des étrangers.
01:32 Mais qu'est-ce que c'est que cette histoire ?
01:33 Mais ils ne font plus, il faut connaître qu'ils ne font plus aujourd'hui.
01:35 Après, je vais en arrêter depuis 20 ans.
01:36 Bilbao pour être tout à fait exact, c'est droit du sol.
01:38 C'est-à-dire qu'apparemment tu es né au Pays Basque.
01:40 Ils s'en prient même de...
01:41 Si ton papa avait pris un petit café au Pays Basque, ça allait.
01:45 Non, après, un argentin dont le grand-père basque a immigré en Argentine peut jouer...
01:50 Donc la règle est un peu...
01:52 Non, mais elle est quand même...
01:54 Ça limite quand même.
01:55 Après, voilà, ça limite.
01:57 Mais du coup, ce qui est très intéressant, c'est le discours des valeurs et l'identité de jeu.
02:00 Et ça a été un modèle pour beaucoup d'entraîneurs.
02:03 La manière dont Bilbao s'est imposé une règle qui sort un peu de nulle part,
02:07 que personne n'applique.
02:08 Et essayer de maintenir cette règle-là dans le football qu'on connaît maintenant,
02:11 cosmopolite, mondial.
02:13 Franchement, ils ne sont jamais descendus.
02:16 C'est la seule équipe avec le Real et le Barça qui ne sont jamais descendus.
02:19 Mais tu demandes à un supporter de l'Athlétic League, de l'Athletic League, comme on dit,
02:22 s'il préfère être en deuxième division, troisième division,
02:26 en respectant sa règle, en gardant son identité, que de jouer en basque,
02:30 ou de rester en première division.
02:32 Et pour rester, il faut ouvrir à d'autres.
02:34 Ils préfèrent jouer en troisième division avec des basques.
02:37 Ce qui est beau dans le cas de Bilbao, c'est que les frères Williams,
02:40 dont sa maman avait traversé l'Afrique étant enceinte,
02:44 de Iñaki notamment, de Né.
02:47 Il aimait Bilbao.
02:48 Et ce sont des mecs qui sont des basques comme pas possible.
02:51 Et c'est beau à regarder, c'est beau à voir, en fait,
02:54 comme les supporters, même les vieux,
02:56 ils sont intégrés, ces deux garçons-là, dans la culture.
02:59 Est-ce qu'ils parlent basque ? Ils parlent escala ?
03:01 Ils parlent escala, oui.
03:03 Ils sont nés là, ils ont grandi dans le bain culturel.
03:06 C'est la grosse condition.
03:08 Dans la vestiaire d'ailleurs...
03:10 Parce que c'est une langue qui est incompréhensible, très difficile à parler.
03:13 Dans la vestiaire de l'Athlétique de Bilbao, avant les matchs,
03:16 on les voit à la télé maintenant, il y a une prière.
03:18 Le "Notre Père".
03:20 Alors ça fait un peu scandale, parce que c'est la première année où...
03:23 Alors tous les clubs ont accepté, sauf le Real,
03:25 parce que le Real estime que les caméras ne doivent pas entrer dans le vestiaire.
03:28 Ça fait partie du show de la Liga, qu'aime bien Thibault.
03:31 Comme le niveau est moins bien sur la pelouse,
03:33 ils rajoutent des images.
03:35 Non, non, c'est pas gratuit, d'ailleurs, ils sont rémunérés pour ça.
03:37 Ils sont rémunérés pour ça, bien sûr, c'est pour ça qu'ils le font.
03:39 Moi j'aime bien.
03:41 Moi aussi je trouve ça...
03:42 Pour les spectateurs, c'est bien.
03:44 Et en fait, les gens ont découvert, ils avaient oublié,
03:46 parce que c'était une vieille tradition,
03:48 qu'à l'Athlétique de Bilbao, avant chaque match, on récite le "Notre Père".
03:51 Et ça a choqué beaucoup de gens en Espagne,
03:53 qui ont redécouvert cette année, ou découvert cette année, qu'il y avait ça.
03:56 Et même des joueurs d'autres religions,
03:58 bon, Marc il n'y en a pas beaucoup.
04:00 Parce qu'ils sont bas, c'est ça.
04:02 Vu comme c'est fermé, il doit pas y avoir beaucoup d'autres religions.
04:06 Oui, c'est ça.
04:08 [SILENCE]

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