Erwan, une vie en red - Match of Ze Day

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Transcript
00:00 Je m'appelle Erwan Hamon.
00:02 À la base, je viens de Bretagne, de Roscoff plus exactement, dans le Finistère.
00:07 J'ai dû voir dans les, on va dire sans exagérer, peut-être dans les 600-700 matchs à Liverpool.
00:13 Le premier souvenir sincèrement, c'est les deux matchs contre Saint-Etienne.
00:20 J'ai dû devenir fan à mon avis à cause du match contre l'OM.
00:24 Ça a été le petit clic à l'époque, la victoire 3-1 à Anfield.
00:30 Mais mon point vraiment où c'est devenu dramatique, c'était quand j'avais sûrement dans les 13-14-15 ans,
00:44 à l'époque j'écoutais les matchs à la radio, et j'étais en train de me faire un peu de la musique.
00:49 C'était quand j'avais sûrement dans les 13-14-15 ans, à l'époque j'écoutais les matchs à la radio.
00:54 L'après-midi, on allait le chercher, et puis non, monsieur restait écouter les matchs anglais.
01:03 Parce que Liverpool, je vois, il les enregistrait sur son poste,
01:06 il réécoutait les buts de Liverpool sur ses cassettes.
01:09 Première fois, c'était en 89, avec un pote de Roscoff.
01:17 On a décidé comme ça de passer quelques jours à Liverpool.
01:20 On est allé en bateau, on est arrivé à Plymouth, on a fait Plymouth-Liverpool en stop.
01:24 A l'époque on était naïfs.
01:26 Et au bout de 6 ans, j'ai commencé à faire ma vie ici.
01:30 Je suis kitchen porter, c'est-à-dire que je fais la plonge, je m'occupe des serviettes, des trucs comme ça à l'hôtel.
01:35 Ce qui est bien, c'est que j'ai tous mes après-midi pour moi.
01:42 Alors là, les appartements, là où on est, c'est là qu'ont habité à une certaine période le TALEC et Cinema Pongol quand ils sont arrivés à Liverpool.
01:49 Donc le TALEC et Cinema Pongol, ils venaient à l'hôtel pour faire des photocopies ou imprimer des choses.
01:54 T'as un petit souvenir à rappeler à FAUX Cinema Pongol ?
01:56 Ouais, voilà, voilà.
01:57 Qu'il nous doit 30 pences pour les photocopies.
02:02 [Musique]
02:22 Là, ce que je retrouve, c'est 95-96.
02:26 Tu vois les tickets, là ? Blackburn, 16 septembre 95.
02:31 Un match, c'est un des seuls que j'ai fait extérieur contre Leeds United.
02:35 On avait perdu 1-0, but extraordinaire de Tony Yeboah.
02:38 Un but fantastique, une reprise de volée, un des plus beaux buts de la première ligue.
02:43 J'y étais, manque de pot, on a perdu.
02:45 Tu faisais comment pour avoir une place dans le code comme ça pour 21 livres ?
02:48 T'envoyais un chèque postal à Anfield, soit ils te ramenaient le chèque postal pour te dire "désolé, on est complet" ou soit ils te ramenaient un billet.
02:55 Toi, t'as aussi connu l'époque où il fallait se lever très tôt le matin pour…
02:59 Ça, c'était pour les Coupes d'Europe.
03:01 Très tôt le matin, j'ai passé des nuits à Anfield après le boulot.
03:06 Je finissais le boulot à 11h, j'allais à Anfield après le boulot, toute la nuit, jusqu'à ce que les billets soient en vente le matin à 8h, on va dire.
03:14 Donc, il n'a pas le reste, ce que la plupart des parents ont probablement, mais il fait très bien, je pense.
03:21 Avec tout.
03:23 [Musique]
03:31 L'apogée, Istanbul, premier mi-temps, il n'y a pas grand-chose à dire, on se fait massacrer.
03:35 3 à 0, une catastrophe monumentale.
03:37 Je me dis "c'est pas possible, on ne va pas le faire".
03:39 Mais vu que là, 3 à 3, finalement on va peut-être le faire, donc là le stress commence, c'est pas possible.
03:44 Et là, les pénaltys, je me dis "qu'est-ce que je fais ? Je pars du stade".
03:46 J'étais des oreilles bouchées quand j'étais comme ça, je marchais à droite, à gauche, je ne voulais pas le savoir.
03:50 Adil Aminatou est venu me voir, en me disant à la fin "vous avez gagné, vous avez gagné".
03:54 Et là, je vais sauter dans les brouettes, ouais !
03:56 J'ai couru à fond dans le stade, comme si de rien n'était.
04:00 J'ai couru à fond, je suis allé célébrer avec tout le monde et tout, alors que j'ai pas vu un seul pénalty.
04:04 [Musique]
04:08 C'est l'heure du pèlerinage, et puis après, il y aura le vrai pèlerinage à l'anfil.
04:12 [Musique]
04:16 Allez, il faut gagner, important aujourd'hui.
04:19 Quand je vais au travail, deux fois par jour, je passe devant pour dire "merci, merci Jurgen".
04:24 Je choisis la bonne équipe, hein, mets pas les ringards, et on gagne, on s'en fout du score, on gagne.
04:30 [Musique]
04:35 Et comme je dis, heureux d'être ici, et hâte que ça commence, hâte que ça commence.
04:40 [Musique]
04:48 Le vrai cup, l'original, si on veut dire, c'est ici.
04:51 Après, si les autres stades et les autres équipes ont des cups, c'est très bien aussi.
04:56 Mais l'original, c'est celui-là.
04:59 [Musique]
05:05 [Chant]
05:20 [Applaudissements]
05:26 [Musique]
05:36 Déception, pas la fin du monde.
05:39 On ne mérite pas beaucoup mieux que ça.
05:41 Ça n'a pas été terrible, ça n'a pas été nul non plus.
05:43 La prochaine fois, on fera mieux.
05:45 [Applaudissements]
05:47 La phrase de Bill Shankly est tout à fait vraie.
05:49 Liverpool was made for me, I was made for Liverpool.
05:52 [Musique]
05:55 [Silence]