Midi News Week-End (Émission du 24/12/2023)

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Thierry Cabannes reçoit les acteurs de l'info du jour, des experts et nos journalistes dans #MidiNewsWE

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00:00:00 Bonjour à tous et bienvenue dans Midi News. Nous sommes ensemble pendant deux heures au programme de votre émission.
00:00:06 Aujourd'hui, les fêtes de Noël. D'abord, le ministre de l'Intérieur a appelé vendredi les préfets au maintien d'une extrême vigilance à l'occasion des fêtes
00:00:13 en raison du niveau très élevé de la menace terroriste qui continue de peser. On fera le point justement sur cette menace en France, mais aussi en Europe.
00:00:21 Et puis on se demandera si on peut encore célébrer Noël. Certaines municipalités ne veulent plus utiliser ce terme de Noël.
00:00:27 La moindre image de crèche crée la polémique. Comment peut-on l'expliquer ? On en débattra avec mes invités.
00:00:33 Noël aussi dans un contexte particulier au Proche-Orient, dans le village de Klaya au sud du Liban.
00:00:38 Les habitants se réunissent à l'église Saint-Georges, l'occasion pour eux de se retrouver avec leurs proches et de prier pour la paix.
00:00:44 Et puis on rejoindra notre envoyée spéciale à Becqueléem qui annule les célébrations de Noël pour dénoncer la situation dans la bande de Gaza.
00:00:51 Et enfin on évoquera la loi immigration alors que le Conseil constitutionnel doit se pencher sur certaines mesures.
00:00:57 On évoquera justement ce qui n'est pas dans le texte. Et puis on parlera remaniement, il semble désormais imminent,
00:01:03 pourquoi changer d'équipe, qui seraient les potentiels sortants. Et puis notez aussi qu'à midi, nous suivrons la bénédiction du pape François.
00:01:09 Voilà pour le sommaire. On en parle avec les invités qui m'accompagnent aujourd'hui. Naïma M. Fadel, bonjour.
00:01:13 - Bonjour. - Essayiste et chargée de mission politique de la ville, Valérie Lecable, bonjour.
00:01:17 - Bonjour Elodie. - Éditorialiste politique, Patrice Arditi, bonjour.
00:01:21 - Bonjour Elodie. - Journaliste et Philippe Guibert, bonjour.
00:01:23 - Bonjour Elodie. - Ancien directeur du service d'information du gouvernement.
00:01:26 Voilà pour le programme. On fait le point sur l'actualité avec Maureen Vidal. Bonjour Maureen.
00:01:30 - Bonjour Elodie, bonjour à tous. Les 300 passagers d'origine indienne d'un Airbus 340 sont toujours retenus dans un aéroport de la Marne
00:01:39 pour suspicion de trafic d'êtres humains. L'avion immobilisé devait relier Dubaï au Nicaragua.
00:01:44 Des audiences devant un juge des libertés et de la détention ont débuté à 9h pour maintenir les passagers ou non dans la zone d'attente de l'aéroport.
00:01:52 Deux garde à vue ont été prolongées hier soir.
00:01:55 Quatre des cinq suspects interpellés dans une opération antiterroriste en Meurthe-et-Moselle ont été relâchés hier soir.
00:02:03 La garde à vue du cinquième homme a, elle, été prolongée.
00:02:05 L'enquête ouverte pour association de malfaiteurs terroristes criminels vise à vérifier s'il y avait un projet terroriste.
00:02:12 Ces hommes sont âgés de 20 à 23 ans.
00:02:15 Le maire de Péage-de-Roussillon dans l'Isère a agressé physiquement alors qu'il était en déplacement dans un cadre privé près d'Avignon.
00:02:23 André Mondange a été pris à partie par des individus qui lui ont demandé ce que signifiait son insigne.
00:02:28 Selon le ministère de l'Intérieur, les agressions envers les élus auraient augmenté de 15% en 2023.
00:02:34 Détail avec Augustin Donadieu.
00:02:36 La photo témoigne de la violence des coups. Dans la nuit de jeudi à vendredi, le maire de la petite commune de Péage-de-Roussillon en Isère a été victime d'une agression alors qu'il était en déplacement avec sa famille dans un cadre privé.
00:02:51 A l'origine de cette attaque, une cocarde qu'André Mondange portait ce soir-là.
00:02:56 Un insigne que certains individus auraient mal interprété et qui les aurait motivés à agresser le maire et des membres de son entourage.
00:03:04 Le préfet Louis Logier condamne avec fermeté l'agression d'André Mondange, maire de Péage-de-Roussillon.
00:03:10 Il apporte tout son soutien au maire et ses proches devant cette épreuve face à cet acte inacceptable.
00:03:15 Selon les premiers éléments de l'enquête, les agresseurs auraient tenu des propos racistes. Le maire a porté plainte.
00:03:22 Selon le ministère de l'Intérieur, les agressions envers les élus devraient être en augmentation de 15% sur l'année 2023 après une hausse de 32% l'an dernier.
00:03:32 La loi immigration est-elle à la hauteur des attentes des Français ?
00:03:38 Selon les enquêtes d'opinion, ce nouveau texte n'aborde pas tous les sujets souhaités.
00:03:43 A gauche, la loi est trop dure et anticonstitutionnelle.
00:03:46 A droite, elle est adaptée ou même inutile pour certains.
00:03:49 Tour d'horizon des angles morts de la loi avec Thomas Bonnet.
00:03:52 Bien que majoritairement soutenue dans l'opinion, la loi immigration ne répond pas à toutes les attentes des Français.
00:03:57 Selon un sondage CSA pour CNews, Europe 1 et le JDD en date du 17 décembre dernier, 67% des personnes interrogées voudraient faire primer
00:04:06 le droit français sur le droit européen, notamment en ce qui concerne les expulsions.
00:04:10 Rien dans la loi ne prévoit un tel dispositif. En fait, il faudrait réviser la Constitution par le biais d'un référendum.
00:04:17 C'est ce que prônent par exemple les Républicains ou encore le Rassemblement national.
00:04:22 Dans le même sondage, 71% des Français interrogés voudraient la rupture de l'accord franco-algérien.
00:04:28 Un accord signé en décembre 1968 et qui offre un régime spécial pour les ressortissants algériens,
00:04:35 ce qui les exclut de fait d'un certain nombre des mesures de la loi immigration.
00:04:40 Alors le gouvernement n'exclut pas totalement la renégociation de cet accord, mais pas par la loi,
00:04:45 plutôt par le biais des échanges bilatéraux entre le président de la République et son homologue algérien.
00:04:51 Dans la loi non plus, rien sur l'externalisation des demandeurs d'asile.
00:04:55 C'est ce que prônent des pays comme le Danemark par exemple.
00:04:58 Eh bien, ce n'apparaît pas dans le projet de loi immigration.
00:05:01 Rien non plus sur la question des mineurs isolés.
00:05:05 En ce qui concerne les autres mesures, qui pour certaines sont là aussi plébiscitées par une majorité de Français,
00:05:10 notons que certaines d'entre elles pourraient être retoquées par le Conseil constitutionnel.
00:05:15 L'armée israélienne annonce la mort de cinq de ses soldats dans la bande de Gaza.
00:05:21 Ces morts portent à 152 le nombre de soldats israéliens tués depuis le début de l'offensive terrestre menée par Israël.
00:05:27 200 Palestiniens auraient été tués ces dernières 24 heures, selon le Hamas.
00:05:32 Pas de Noël à Bethléem.
00:05:35 Les autorités religieuses de la ville de Cisjordanie ont renoncé à toute célébration inutilement festive
00:05:41 en solidarité avec les Palestiniens de la bande de Gaza.
00:05:45 Selon la tradition chrétienne, Bethléem a vu naître Jésus-Christ.
00:05:48 Il s'agit d'une ville symbole habituellement visitée par de nombreux pèlerins.
00:05:52 Une décision avec un message de paix.
00:05:54 Écoutez le père Ibrahim Faltas.
00:05:56 Bethléem est un message. Ce n'est pas une ville.
00:06:02 Bethléem est un message de paix pour le monde entier.
00:06:06 Depuis ce lieu sacré, nous transmettons un message de paix à tous les dirigeants du monde
00:06:11 afin qu'ils fassent pression pour arrêter cette guerre,
00:06:14 qu'ils aient le courage de dire stop à la guerre,
00:06:17 d'arrêter le sang, les tueries et la vengeance où de nombreuses vies ont été perdues.
00:06:23 20 000 morts et 50 000 blessés, ce n'est pas rien.
00:06:28 C'en est assez.
00:06:31 Et pour finir ce journal, un échange émouvant.
00:06:36 Le ténor italien Andrea Bocelli a envoyé une lettre à une ex-otage du Hamas,
00:06:40 Yaffa Hadar, 85 ans, durant sa captivité dans la bande de Gaza.
00:06:44 Cette Israélienne dit avoir tenu, grâce aux chansons de son artiste préféré,
00:06:48 Andrea Bocelli, une belle histoire en cette période de fête.
00:06:51 Adrien Spiteri.
00:06:53 Conte partiro.
00:06:59 Conte partiro, cette chanson mondialement connue d'Andrea Bocelli,
00:07:03 Yaffa dit l'avoir fredonnée chaque matin pendant sa captivité aux mains des terroristes du Hamas.
00:07:09 Cette semaine, le ténor italien a tenu à lui écrire une lettre.
00:07:13 Cher Madame Yaffa Hadar, j'aimerais pouvoir vous prendre dans mes bras.
00:07:17 Honnêtement, je n'aurais jamais pensé que mon humble voix,
00:07:21 ce grand cadeau que le ciel m'a fait, puisse un jour s'avérer si important.
00:07:26 Important, car cette chanson a fait tenir cette femme de 85 ans, libérée fin novembre.
00:07:32 Andrea Bocelli a été touchée par son histoire.
00:07:36 Grâce à vous, je chanterai désormais avec un enthousiasme renouvelé,
00:07:40 une foi renouvelée, une énergie nouvelle. J'admire profondément votre courage.
00:07:45 Pour la remercier, l'artiste souhaite lui faire un cadeau.
00:07:49 Il veut vous inviter, vous faire venir en avion à un de ses spectacles ou vous inviter à un concert privé.
00:07:56 Wow, c'est l'un des plus beaux jours de ma vie.
00:08:03 Les mots de son idole, Yaffa ne les oubliera jamais.
00:08:08 C'est la fin de votre journal. Je vous laisse avec la formidable Elodie Huchard pour Midi News Weekend.
00:08:14 Merci Maureen et on vous retrouve dans une demi-heure pour un prochain point complet sur l'actualité.
00:08:19 On va commencer cette émission en parlant des fêtes de Noël sous surveillance.
00:08:23 C'est le cas depuis de nombreuses années, bien sûr, mais Gérald Darmanin a appelé vendredi les préfets
00:08:27 au maintien d'une extrême vigilance à l'occasion de ces fêtes en raison, je cite,
00:08:31 du niveau très élevé de la menace terroriste qui continue de peser.
00:08:35 Une menace particulièrement élevée en raison du contexte international
00:08:38 alors que le niveau d'alerte attentat est au maximum depuis l'attentat d'Arras.
00:08:42 Où en est-on précisément de la menace en France et en Europe ?
00:08:45 Les réponses avec Augustin Donadieu.
00:08:47 La menace terroriste pèse sur l'Europe. La police allemande est en état d'alerte.
00:08:52 La cathédrale de Cologne a été fouillée de fond en comble hier soir avec l'aide de chien Renifleur.
00:08:57 Des mesures vont être prises ce soir à l'occasion de la messe de Noël.
00:09:02 Les visiteurs seront soumis à un contrôle avant d'entrer dans le lieu de culte,
00:09:07 annonce un responsable de la sécurité locale.
00:09:10 Des menaces qui planent également sur l'Espagne ou encore l'Autriche.
00:09:14 Les autorités ont reçu des indications selon lesquelles un groupe islamiste
00:09:18 prévoirait de commettre plusieurs attentats en Europe le soir du Nouvel An et le soir de Noël.
00:09:23 Des arrestations ont d'ailleurs eu lieu hier à Vienne ou encore en Allemagne.
00:09:28 Et ces menaces chez nos voisins viennent accentuer la pression sur les autorités françaises.
00:09:35 Déjà vendredi, cinq personnes âgées de 20 à 23 ans ont été interpellées et placées en garde à vue en Meurthe-et-Moselle.
00:09:42 Ils auraient fait du repérage sur un marché de Noël en vue d'une probable attaque.
00:09:47 Les enquêteurs tentent de vérifier, toujours à l'heure actuelle, s'il y avait un projet terroriste
00:09:53 et quel était son état d'aboutissement.
00:09:56 Pour rappel, un attentat en 2018 sur le marché de Noël de Strasbourg
00:10:01 avait fait cinq morts et une dizaine de blessés.
00:10:06 Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a demandé ce vendredi dans une lettre au préfet
00:10:12 de renforcer la sécurité lors des fêtes chrétiennes de Noël et de l'Épiphanie
00:10:16 en raison du niveau très élevé de la menace terroriste en France.
00:10:21 Et pour être parfaitement complet, nous sommes en ligne avec Claude Moniquet, spécialiste terrorisme et renseignement.
00:10:28 Merci d'être avec nous dans Midi News.
00:10:31 On vient d'entendre un petit peu où en était de la menace terroriste, notamment en France.
00:10:35 Est-ce que cette année, malheureusement, il y a plus de raisons d'être inquiet
00:10:39 et de mettre en place des mesures de sécurité au moment des fêtes ?
00:10:43 Vous l'avez rappelé, il y a toujours une menace très claire depuis une vingtaine d'années
00:10:47 au moment des fêtes de fin d'année, même si en définitive, peu d'attentats ont été commis à cette occasion.
00:10:53 Cela étant, il est évident que la situation géostratégique actuelle implique un degré de menace nettement supérieur
00:11:01 avec le conflit entre Israël et le Hamas, qui est un puissant vecteur de motivation pour les terroristes islamistes.
00:11:09 Et effectivement, les arrestations qui se sont multipliées ces dernières semaines,
00:11:13 entre autres la cellule du Hamas qui a été démantelée entre le Danemark et l'Allemagne il y a une dizaine de jours,
00:11:18 et la cellule apparemment qui aura été démantelée entre l'Autriche et l'Allemagne hier,
00:11:25 tout cela montre qu'on est effectivement au niveau maximal d'alerte antiterroriste aujourd'hui en Europe.
00:11:31 Ce que dit notamment Gérald Darmanin dans sa demande aux préfets, c'est que les forces de l'ordre
00:11:35 prennent à tâche avec les responsables religieux pour évaluer la situation au cas par cas,
00:11:40 pour leur donner des conseils de sécurité aussi, pour limiter les flux dans les établissements religieux.
00:11:45 Est-ce que ce n'est pas un peu beaucoup demandé aussi, il y a une pression pour des personnes
00:11:50 qui normalement ne sont pas habituées à gérer la sécurité, ce n'est pas leur travail ?
00:11:55 C'est beaucoup demandé, ce n'est pas leur travail effectivement et c'est trop tard.
00:11:59 Ce n'est pas en protégeant les cibles potentielles qu'on arrive à éviter le terrorisme,
00:12:03 parce que s'il est question d'attaquer les églises, on parle dans cette menace précise d'hier,
00:12:09 on parle de l'Allemagne, enfin de Cologne, de Vienne et de l'Espagne,
00:12:13 à l'arrivée ça fait des… même si on s'en tient seulement à ces trois villes et pas au pays,
00:12:18 ça fait des centaines d'établissements religieux, c'est impossible.
00:12:21 Donc c'est le renseignement qui est la seule arme capable d'empêcher le maximum d'attentats,
00:12:27 on ne les empêchera jamais tous, mais il n'y a que le renseignement qui peut y arriver
00:12:31 et manifestement ce qui se passe aujourd'hui et qui complique encore les choses,
00:12:35 c'est qu'on est en face du retour d'une menace qu'on croyait éloignée depuis quelques années,
00:12:38 qui est celle des cellules terroristes, des réseaux terroristes.
00:12:42 On n'est plus en face d'acteurs individuels, dans l'affaire du Hamas entre Copenhague et Berlin,
00:12:47 on parle quand même d'une dizaine d'arrestations au total,
00:12:50 et dans l'affaire qui a éclaté hier sur les menaces sur la cathédrale de Cologne,
00:12:55 celle de Vienne et peut-être un établissement religieux à Madrid,
00:12:59 on parle au moins d'arrestations en Allemagne et en Autriche.
00:13:03 Donc on est sur des réseaux transnationaux,
00:13:05 et il est très clair que ce ne sont pas les responsables des édifices religieux,
00:13:09 des établissements religieux qui sont en mesure de prendre les mesures de protection.
00:13:15 Merci beaucoup Claude Moniquet d'avoir été avec nous,
00:13:18 vous êtes spécialiste terrorisme et renseignement.
00:13:20 C'est vrai Valérie Lecap, quand on voit ce télégramme de Gérald Darmanin,
00:13:23 on en comprend parfaitement le bon sens et la philosophie,
00:13:25 mais quand on dit par exemple à des prêtres, des personnes qui vont célébrer des offices,
00:13:29 quelle situation sur place, quel niveau de dangerosité, comment vous allez contrôler les flux,
00:13:34 on se dit que c'est forcément compliqué aussi pour eux de pouvoir identifier des menaces,
00:13:39 ce n'est pas leur travail, c'est plutôt le travail des forces de l'ordre.
00:13:42 On se souvient qu'après les attentats de Paris en 2015,
00:13:46 il fallait ouvrir son sac pour rentrer dans les églises,
00:13:49 donc c'est une période que nous avons connue.
00:13:51 Ce qui est important dans ce qui vient d'être dit, je crois,
00:13:54 c'est que justement en 2015, on avait ce terrorisme exogène
00:13:57 qui venait de l'État islamique, qui venait de Syrie,
00:14:00 avec des organisations et des réseaux internationaux très organisés,
00:14:03 qu'on est allé combattre sur place, en Irak, en Syrie, etc.
00:14:06 On les a plus ou moins démantelés, et là on est passé à un terrorisme dit endogène,
00:14:11 c'est-à-dire toutes ces attaques au couteau de personnalités qui étaient plus seules davantage
00:14:17 et qui montaient de façon très difficile à anticiper des attentats.
00:14:21 Et ce qui est nouveau et très important dans ce que vient de dire Claude Moniquet,
00:14:25 c'est que je pense que là, nous sommes à la convergence,
00:14:27 c'est-à-dire que les deux formes de terrorisme sont en train de se réunir,
00:14:31 c'est-à-dire que nous avons toujours ce terrorisme endogène
00:14:34 avec l'attaque au couteau d'Harras, qui en est la plus puissante et dernière illustration,
00:14:41 mais vous avez un terrorisme exogène qui est en train de se remettre en place.
00:14:45 Comme il a dit, le Hamas, qui était vraiment concentré sur la bande de Gaza à l'époque,
00:14:49 est en train d'avoir des ramifications internationales avec ce qui se passe sur place,
00:14:53 c'est-à-dire que l'idéologie va recommencer à s'exporter,
00:14:56 donc nous risquons de nous trouver confrontés à quelque chose qu'on n'a jamais connu.
00:15:00 C'est-à-dire cette double agrégation des deux formes de terrorisme.
00:15:04 Donc comme Noël est le jour symbolique de la culture chrétienne occidentale,
00:15:10 il est normal qu'aujourd'hui soit un jour sous très haute tension.
00:15:14 Naïma M. Fadel, c'est vrai qu'on s'habitue à cela malheureusement,
00:15:18 à toutes les fêtes sous surveillance, de plus en plus de surveillance,
00:15:21 et on est partagé entre se dire évidemment que c'est du bon sens,
00:15:24 évidemment que c'est nécessaire, et le fait de penser aussi à tous ceux
00:15:27 qui veulent se rendre par exemple à l'église en ayant quand même ce stress autour,
00:15:31 par exemple il faut faire attention aux véhicules stationnés,
00:15:33 il faut faire attention aux flux entrants, pour autant entraver une éventuelle évacuation,
00:15:38 c'est aussi dur à gérer pour ceux qui ont juste envie de profiter de cette période de fête.
00:15:42 Tout à fait, mais souvenez-vous en 2016, le ministre Valls avait dit "il faut se résigner".
00:15:47 Ensuite le président Macron a dit "il faut être vigilant".
00:15:51 Moi je pense qu'on ne peut pas faire autrement qu'aujourd'hui,
00:15:54 qu'il y ait un élan de sursaut national autour de ces risques d'attentat,
00:16:00 et le fait de mobiliser les autorités religieuses,
00:16:02 moi je pense que malheureusement on ne peut pas faire autrement,
00:16:05 et je dirais même l'ensemble des autorités religieuses,
00:16:08 parce qu'elles peuvent voir aussi des signaux faibles et alerter.
00:16:12 Voilà, je crois qu'on est dans une situation malheureusement où on ne peut pas faire autrement,
00:16:17 et je voudrais en profiter Élodie pour souhaiter un joyeux Noël à nos forces de l'ordre,
00:16:21 qui sont mobilisées, parce qu'il faut rappeler, encore une fois,
00:16:25 s'il y a besoin, qu'ils risquent leur vie pour protéger la nôtre.
00:16:28 Et que surtout ils ne comptent pas maintenant les occasions malheureusement pour eux d'être sur le pont,
00:16:33 parce qu'on disait, là on parle de fêtes religieuses, mais ils sont très souvent évidemment mobilisés.
00:16:37 Philippe Guibert, c'est vrai que c'est une menace permanente,
00:16:40 on s'habitue à vivre avec, il faut peut-être se résilier comme disait Manuel Valls,
00:16:43 mais c'est presque triste, on arrive là de se dire qu'on trouve ça normal maintenant par exemple
00:16:46 d'avoir des forces de l'ordre devant une église, une synagogue.
00:16:49 C'est exactement ce que je voulais vous dire, je ne suis pas sûr qu'on s'y habitue,
00:16:52 et qu'il faille même s'y habituer, s'habituer à vivre avec.
00:16:55 C'est-à-dire que nous sommes le 24 décembre, c'est le jour de Noël et avec demain,
00:16:59 et nous sommes en train de parler d'une menace terroriste,
00:17:02 et donc ça donne une idée du monde dans lequel on vit,
00:17:06 auquel moi je crois qu'il ne faut pas se résigner,
00:17:09 auquel il ne faut pas s'habituer, évidemment qu'il faut prendre des mesures de vigilance,
00:17:13 ça tombe sous le sens, mais voilà, on est dans une période pour les uns de fête religieuse,
00:17:20 pour les autres de réunion familiale, et pour beaucoup des deux en même temps.
00:17:24 Et donc voilà, je voudrais juste te mettre une petite note.
00:17:29 Thibaut de Montbrial, qui est quelqu'un d'extrêmement compétent,
00:17:33 et que je respecte et que j'écoute toujours avec beaucoup d'intention,
00:17:36 nous disait il y a deux mois "on passera Noël en état d'urgence".
00:17:39 Bon, on n'est pas en état d'urgence, donc il y a une menace terroriste,
00:17:43 mais profitons aussi des fêtes et essayons de respirer un petit peu.
00:17:47 Évidemment, Patrice Ardizi pour terminer sur cette partie.
00:17:50 Tout à fait d'accord, tout à fait d'accord avec Philippe,
00:17:52 il ne faut absolument pas accentuer la peur qui est arrivée il y a déjà quelques mois,
00:17:59 voire quelques années, on en fait des tonnes,
00:18:03 il faut savoir que les terroristes, quels qu'ils soient,
00:18:06 et dans ce terme terroriste on met absolument tout,
00:18:09 ils choisissent d'attirer les projecteurs.
00:18:11 Alors Noël c'est un projecteur, ça sera peut-être autre chose un jour.
00:18:15 Nous allons sur ce même plateau probablement dans quelques jours
00:18:18 parler d'un certain nombre de voitures qui seront sur le marché.
00:18:21 - Au 31 décembre il y aura le même télégramme.
00:18:23 - Et c'est rentré dans les normes.
00:18:25 Moi ce qui me fait mal au cœur c'est ce monsieur que j'ai entendu hier je crois,
00:18:29 et qui disait "j'ai assisté depuis 40 ans à toutes les messes de Noël,
00:18:33 et bien là je me mettrai à 200 mètres de l'église
00:18:35 parce que j'ai peur qu'il arrive quelque chose à ma famille".
00:18:38 C'est quelque chose d'épouvantable.
00:18:40 Mais qu'est-ce qu'on peut y faire ?
00:18:42 Si, la réponse elle est judiciaire, bien entendu.
00:18:45 Alors si c'est pour attraper des gens et puis les remettre en liberté
00:18:50 quelques jours plus tard c'est complètement ridicule.
00:18:52 Il y a un moment donné, mais là ça va beaucoup plus loin dans le sujet que vous évoquez,
00:18:56 il va falloir que nous ayons des gens qui tiennent véritablement les rênes,
00:19:00 qui n'aient pas peur des partis politiques,
00:19:02 et qui décident une bonne fois pour toutes de mettre des gens au gnouff.
00:19:06 Vous pouvez l'appeler n'importe comment quand ils le méritent.
00:19:09 Voilà.
00:19:10 On va continuer à parler de Noël en se demandant justement si on peut fêter Noël
00:19:14 et même si on peut utiliser le terme de Noël
00:19:16 parce que certaines communes par exemple préfèrent parler de fêtes de l'hiver.
00:19:20 Pourquoi ? Comment on en est arrivé là ?
00:19:22 Est-ce que ces fêtes traditionnelles et religieuses comptent encore pour les Français ?
00:19:25 Et bien regardez ce reportage.
00:19:26 Il est signé Mathilde Couvillère-Fleurnoy, Laura Lestrade et Antoine Durand.
00:19:30 La crèche, le sapin, les cadeaux, le père Noël,
00:19:33 des symboles pour cette fête religieuse de fin d'année de plus en plus désacralisée.
00:19:38 Certaines mairies ne citent plus le mot Noël comme à Nantes où l'on célèbre le voyage en hiver.
00:19:43 Mais alors, les Français seraient-ils de moins en moins attachés aux traditions de Noël ?
00:19:48 C'est vrai que c'est important de respecter les traditions.
00:19:50 On y revient tous les ans, ça nous donne des repères et ça fait du bien.
00:19:53 J'en ai presque oublié le côté religieux.
00:19:56 Pour moi, c'est vraiment un moment, comme je l'ai dit, où on se retrouve en famille.
00:20:00 Je pense que ça se perd un peu tout ce qui est religion, etc.
00:20:03 Donc c'est devenu juste une occasion de se retrouver en famille.
00:20:07 Ce phénomène de désacralisation est avant tout le résultat de la modernité de notre société,
00:20:12 selon cet historien.
00:20:13 Il faut bien comprendre qu'aujourd'hui, Noël est pris en étau entre deux phénomènes
00:20:18 qui sont tous les deux issus de la modernité.
00:20:21 C'est-à-dire le premier, le capitalisme, qui transforme Noël en une fête marchande.
00:20:26 Et puis l'autre danger qui menace Noël aujourd'hui, c'est le laïcisme.
00:20:31 Pourtant, selon ce professeur, chez les 18-35 ans, le sacré redevient important.
00:20:36 De plus en plus, les jeunes générations retrouvent le sens du sacré.
00:20:40 Il y a une espèce d'enracinement dans la tradition qui est en train de se revivre
00:20:44 chez ces jeunes générations.
00:20:46 Le cas de Noël en sera une des manifestations.
00:20:49 Selon un récent sondage IFOP, seulement 4 Français sur 10 déclarent installer une crèche chez eux
00:20:54 à l'approche de Noël.
00:20:56 Philippe Guibert, je vous entendais réagir pendant le sujet sur le capitalisme notamment.
00:21:01 Oui, je ne suis pas un admirateur forcené du capitalisme.
00:21:05 Je n'aurais pas été chercher la critique du capitalisme sur Noël.
00:21:11 Non, c'est une fête à la fois religieuse et c'est une fête familiale.
00:21:18 Il y en a pour qui les deux se mélangent étroitement,
00:21:22 d'autres qui sont moins sensibles à l'aspect religieux.
00:21:25 On est dans un pays, je suis toujours frappé par ces chiffres,
00:21:28 on est dans un pays, selon les dernières statistiques de l'Inède et de l'Insee,
00:21:32 où 30% des personnes se déclarent catholiques.
00:21:36 On a 9% de chrétiens évangéliques, on en parle très peu,
00:21:40 mais c'est en forte progression ces dernières années.
00:21:43 On a 11% de musulmans, on a moins d'un pour cent de juifs
00:21:48 et on a 50% de non-croyants.
00:21:51 C'est ça la France d'aujourd'hui.
00:21:53 Il y a une tradition des racines chrétiennes qui sont assez évidentes.
00:21:58 Et puis, il y a une partie de la population qui peut continuer à mettre une prêche,
00:22:03 forcément pratiquée, ou pour qui c'est avant tout une réunion familiale.
00:22:07 Je trouve que toutes les définitions, toutes les pratiques de Noël sont bonnes.
00:22:11 L'important est que ce soit un moment de fraternité, de convivialité.
00:22:15 - Naïma, je vous voyais réagir quand Philippe citait le nombre de non-croyants.
00:22:20 Vous n'aviez pas l'air en accord avec lui.
00:22:22 - Si, je suis d'accord avec lui.
00:22:24 C'est juste que je ne le vis pas.
00:22:26 Par exemple, je ne suis pas chrétienne, je suis musulmane,
00:22:29 mais c'est une tradition, une fête qui est extrêmement importante pour moi.
00:22:34 On met le sapin de Noël, on fête Noël, on offre les cadeaux.
00:22:39 Donc, effectivement, il n'y a pas l'aspect religieux.
00:22:41 Mais moi, je le vis comme une continuité des traditions françaises
00:22:45 que j'ai, si je peux me permettre l'expression, épousées, tout simplement.
00:22:50 Moi, depuis que je suis arrivée en France, depuis que je suis petite,
00:22:53 on l'a toujours fêtée.
00:22:54 Mes parents étaient même des musulmans pratiquants,
00:22:57 et on le fêtait comme une fête française.
00:22:59 C'est-à-dire que cette tradition judéo-chrétienne,
00:23:02 la France, elle a été façonnée par 1 500 ans de christianisme.
00:23:06 Et même si aujourd'hui, la laïcité, elle n'a pas été pensée
00:23:11 pour effacer ce qu'est la France.
00:23:14 Et je trouve que c'est très bien qu'il y ait des rituels comme ça.
00:23:17 C'est très bien qu'il y ait le sapin, qu'il y ait la crèche.
00:23:20 C'est ça aussi qui fait qu'il y a une appartenance commune.
00:23:23 Si on efface tout, il n'y a plus rien.
00:23:26 Je veux dire, qu'est-ce qu'on a à offrir, finalement ?
00:23:29 Et moi-même, qui viens d'un pays, je suis d'origine marocaine,
00:23:34 j'y vais souvent, et je suis très heureuse de voir comment le Maroc
00:23:37 a su allier la tradition et la modernité,
00:23:40 et que les Marocains sont extrêmement attachés,
00:23:43 et je peux en parler même devant Philippe, qui connaît bien aussi,
00:23:46 à leur tradition. Et c'est important.
00:23:48 C'est des rituels qui font bien. Là, on est heureux.
00:23:51 On se dit "bonne fête", quelle que soit, encore une fois, notre croyance.
00:23:55 Et moi, j'ai pu organiser des festivités autour de Noël
00:23:59 quand j'étais adjointe au maire.
00:24:01 Je peux vous dire que l'ensemble des habitants des quartiers venaient.
00:24:03 Il y avait la crèche de Noël devant l'église Saint-Pierre.
00:24:06 Les mamans avec les enfants venaient, dont des femmes, on va le dire, voilées.
00:24:11 Donc vous voyez, c'est ça qu'il faut aussi un peu dépassionner.
00:24:14 On va continuer à en parler juste après la pause.
00:24:16 Je vous donne la parole, Valérie Patrice.
00:24:18 On parlera justement de l'effacement et ce qu'il faut s'effacer
00:24:21 pour que tout le monde soit content d'en débattre,
00:24:23 juste après la pub. Restez avec nous sur CNews.
00:24:25 À tout de suite.
00:24:32 De retour pour Midi News Week-end, pour la deuxième partie.
00:24:35 On va continuer notre débat, évidemment, avec mes invités sur Noël.
00:24:38 Est-ce qu'on peut encore le fêter ?
00:24:39 Mais d'abord, l'essentiel de l'actualité avec la merveilleuse Maureen Vidal.
00:24:43 Rebonjour, Maureen.
00:24:44 Rebonjour, Élodie. Bonjour à tous.
00:24:46 Quatre des cinq suspects interpellés dans une opération anti-terroriste
00:24:50 en Meurthe-et-Moselle ont été relâchés hier soir.
00:24:53 La garde à vue du cinquième homme à elle était prolongée.
00:24:56 L'enquête ouverte pour Association de malfaiteurs terroristes criminels
00:24:59 vise à vérifier s'il y avait un projet terroriste.
00:25:02 Ces hommes sont âgés de 20 à 23 ans.
00:25:05 Le maire de Péage-de-Roussillon-dans-le-Lyser agressé physiquement
00:25:09 alors qu'il était en déplacement dans un cadre privé près d'Avignon.
00:25:12 André Mondange a été pris à partie par des individus
00:25:15 qui lui ont demandé ce que signifiait son insigne.
00:25:18 Selon le ministère de l'Intérieur, les agressions envers les élus
00:25:20 auraient augmenté de 15 % en 2023.
00:25:24 Les 300 passagers d'origine indienne d'un Airbus 340
00:25:27 toujours retenus dans un aéroport de la Marne
00:25:30 pour suspicion de trafic d'êtres humains.
00:25:32 L'avion immobilisé devait relier Dubaï au Nicaragua.
00:25:35 Des audiences devant un juge des libertés et de la détention
00:25:38 ont débuté à 9h pour maintenir les passagers ou non
00:25:41 dans la zone d'attente de l'aéroport.
00:25:43 Deux gardes à vue ont été prolongés hier soir.
00:25:46 Enfin, l'Allemagne en alerte.
00:25:48 Un avis de danger a été émis pour la Saint-Sylvestre
00:25:51 concernant la cathédrale de Cologne.
00:25:53 La police a effectué plusieurs rondes hier soir
00:25:55 et a été fouillée par des chiens renifleurs.
00:25:57 Aujourd'hui, tous les visiteurs seront soumis à un contrôle
00:26:00 avant d'y entrer.
00:26:01 Selon la presse allemande, des messes de Noël à Cologne
00:26:03 mais aussi à Vienne et à Madrid
00:26:05 pourraient être les cibles de terroristes.
00:26:08 Merci beaucoup Maureen.
00:26:10 On vous retrouve à midi pour un prochain journal.
00:26:12 On va reprendre notre débat.
00:26:14 Nous parlions de Noël, du terme même d'utiliser Noël
00:26:17 parfois qui peut choquer,
00:26:19 comme quand on utilise une image de crèche.
00:26:21 Valérie Lecabre, hier on avait un historien à l'antenne
00:26:23 qui disait que c'est un peu la culture de l'effacement.
00:26:26 On enlève les références à notre culture, à nos racines
00:26:29 pour ne vexer personne.
00:26:31 Comment on en est arrivé là ?
00:26:33 Il y a deux sujets qui ont été très bien évoqués
00:26:37 par Ephilippe et par Naïma.
00:26:39 Le premier, c'est 30% de catholiques en France.
00:26:42 C'est un chiffre en chute libre depuis des dizaines d'années.
00:26:47 Il faut rajouter à ça seulement 8% de pratiquants.
00:26:50 Ça ne fait pas beaucoup.
00:26:52 Cela dit, je pense que ce soir, les églises seront pleines
00:26:56 parce que c'est le jour dans l'année où tout le monde va à la messe.
00:26:59 C'est aussi pour ça que c'est dangereux aujourd'hui.
00:27:01 La deuxième chose, c'est cette tradition française-occidentale
00:27:05 des pays chrétiens et catholiques qui est restée,
00:27:09 qui est importante et qui, je pense,
00:27:11 est devenue une fête familiale qui réunit tout le monde.
00:27:14 C'est très important de continuer à y penser.
00:27:17 Malgré la baisse de pouvoir d'achat,
00:27:19 je pense que tous les Français ont acheté des cadeaux pour leur famille.
00:27:24 Sinon, juste pour terminer,
00:27:28 Noël, c'est quand même la représentation.
00:27:31 J'ai été très touchée par ce qu'a dit votre interlocuteur.
00:27:34 Chez les jeunes de 15 à 34 ans, il y a un retour du sacré.
00:27:37 Je pense que c'est la vérité.
00:27:39 C'est ce que je constate.
00:27:40 Personnellement, je suis pratiquante,
00:27:42 donc je vois souvent ce qu'il se passe.
00:27:45 Je constate qu'il y a beaucoup de jeunes
00:27:48 qui sont réintéressés par la religion,
00:27:52 qui ont une foi assez importante.
00:27:55 Ce qui est important aujourd'hui,
00:27:58 et ce qui est en train de se passer,
00:27:59 c'est que c'est chelé tous les 15-34 ans, ce regard,
00:28:02 parce qu'il y a une perte de sens de la société
00:28:04 et parce que quand on est jeune, on a envie de croire en quelque chose.
00:28:07 C'est assez simple, en fait.
00:28:09 Mon souci, personnellement, à moi,
00:28:11 c'est qu'il faudrait quand même
00:28:13 que la chrétienté reste attirante dans ce contexte-là
00:28:17 parce que sinon, ces jeunes, ils vont...
00:28:20 Alors, c'est formidable d'avoir toutes les religions du monde,
00:28:23 d'être juif, musulman, etc.,
00:28:25 mais on a une tradition chrétienne dans ce pays
00:28:27 qu'il ne faudrait pas qu'ils disparaissent.
00:28:29 Et donc, il faudrait aussi que les prêtres et les églises
00:28:33 s'intéressent particulièrement aux jeunes
00:28:36 pour qu'on puisse continuer à perpétuer cette tradition en France.
00:28:40 - Est-ce qu'effectivement, Patrice Arditi,
00:28:41 il faut aller chercher ces jeunes ?
00:28:44 Est-ce qu'il faut tenter aussi de parler à ces générations-là ?
00:28:47 Alors certes, il y en a une partie qui cherche ce retour du sacré,
00:28:50 mais pour que justement, ces traditions, elles aient encore un sens.
00:28:53 On voyait dans les gens qu'on a interrogés dans la rue,
00:28:55 pour beaucoup, Noël, aujourd'hui, c'est une fête en famille, certes,
00:28:58 mais la connotation religieuse, elle est un peu oubliée.
00:29:01 - Il est certain que pour favoriser le catholicisme,
00:29:04 effectivement, il faut tout accentuer sur le sacré.
00:29:07 Maintenant, il y a énormément de gens
00:29:09 qui aiment simplement les traditions.
00:29:11 Une tradition, c'est quelque chose,
00:29:12 c'est un événement, généralement, qu'on apprécie.
00:29:15 Et je fais partie des gens qui ne prennent pas Noël
00:29:18 pour quelque chose de forcément sacré.
00:29:20 Quand j'étais petit, il y a quand même un petit bout de temps.
00:29:23 - Deux, trois ans, au maximum.
00:29:24 - Deux, trois ans, apparaît.
00:29:26 Bon, la fête de Noël, c'était vraiment la fête avec un grand F.
00:29:30 Il y avait un sapin chez moi.
00:29:31 Je dois dire que je suis de confession juive.
00:29:34 Je ne pratique pas, mais je suis de confession juive.
00:29:36 Et qu'il y avait toujours, tous les ans, un sapin,
00:29:38 avec les boules qui changeaient de temps en temps.
00:29:41 Il y avait en permanence des petites figurines.
00:29:44 Si je me souviens, il y avait une geisha, donc japonaise.
00:29:47 Il y avait un...
00:29:48 - C'est le prix de Noël.
00:29:50 - Un dervich tourneur.
00:29:52 - On ne peut pas récupérer des photos de ce sapin.
00:29:54 - Musulmans, musulmans.
00:29:56 Il y avait un chef cuisinier, je m'en souviens,
00:29:58 qui était bien blanc.
00:30:00 Et il y avait un petit poupon noir.
00:30:02 Et c'était la façon, pour ma mère, de dire,
00:30:05 on est tous égaux.
00:30:07 On est tous égaux et on doit participer à une fête
00:30:10 pour tout le monde, une fête universelle.
00:30:12 C'est ça, Noël.
00:30:13 - Et d'ailleurs, autour de ta table, il y a de la diversité.
00:30:15 - Oui.
00:30:16 - C'est la Winnable, c'est sympa.
00:30:18 - On voit aussi certains qui veulent aller plus loin
00:30:20 pour les racines judéo-chrétiennes,
00:30:22 notamment parce qu'on a vu la une de match
00:30:24 avec une crèche qui fait polémique.
00:30:26 Certains disent que les racines judéo-chrétiennes
00:30:28 de la France, elles doivent être inscrites dans la Constitution.
00:30:30 Est-ce qu'il faut aller jusque-là, Gilbert ?
00:30:32 Est-ce que ça change vraiment quelque chose ?
00:30:34 Mais est-ce que c'est nécessaire, selon vous ?
00:30:36 - Je ne crois pas qu'on inscrive des racines
00:30:38 dans une Constitution.
00:30:40 La France est une république laïque,
00:30:42 c'est comme ça qu'elle a réglé son rapport à la religion.
00:30:45 Et je ne vois pas vraiment l'intérêt.
00:30:47 Une réalité historique est une réalité historique.
00:30:50 Évidemment que la France a une histoire chrétienne.
00:30:52 Mais la France est aussi l'héritage des Lumières,
00:30:56 c'est l'héritage aussi de la République
00:30:58 tout au long du 19e siècle et du début du 20e,
00:31:02 qui a lutté non pas contre la foi,
00:31:04 contre la croyance, mais contre la place
00:31:06 de l'Église catholique dans la société,
00:31:08 et notamment à l'école.
00:31:10 Ça a été une bataille importante dans notre société,
00:31:13 dans notre pays.
00:31:15 Et donc, il faut qu'on soit héritier
00:31:17 de toute notre histoire.
00:31:19 Il n'y a rien à ajouter, il n'y a rien à renier.
00:31:21 Et on n'inscrit pas une histoire dans une Constitution.
00:31:24 Si on en est vraiment à inscrire une histoire
00:31:26 dans une Constitution, c'est que vraiment,
00:31:28 l'histoire est en mauvais point.
00:31:30 Et je ne crois pas à ce point-là.
00:31:33 Je ne vois pas qui...
00:31:36 Si, comme on disait tout à l'heure,
00:31:39 la pratique religieuse catholique et chrétienne
00:31:42 a diminué, c'est une évolution de la société
00:31:45 qu'on constate, d'ailleurs pas qu'en France,
00:31:47 qu'on constate en Europe, qui s'est beaucoup sécularisée.
00:31:50 Bon, aujourd'hui, il y a un Français sur deux
00:31:52 qui n'est pas croyant. Bon, voilà, c'est comme ça.
00:31:54 - Mais qu'on ne constate pas en Afrique
00:31:56 ou en Amérique du Sud, ou au contraire...
00:31:58 - Oui, mais le réveil religieux concerne à peu près...
00:32:00 - ...le nombre de catholiques en France.
00:32:02 - Le réveil des religions concerne à peu près
00:32:04 tous les continents, sauf l'Europe.
00:32:06 - Sauf l'Europe. D'accord.
00:32:08 - L'Europe est une exception. Même aux Etats-Unis,
00:32:10 comme vous le disiez, il y a un réveil religieux,
00:32:12 notamment autour des évangéliques, etc.
00:32:14 Mais l'Europe reste à l'écart de ce mouvement
00:32:17 où à peu près toutes les religions se réveillent.
00:32:20 Bon, c'est le fruit de notre histoire.
00:32:22 C'est le fruit du fait qu'on a eu
00:32:24 des racines religieuses chrétiennes,
00:32:26 mais qu'on a eu aussi une histoire
00:32:28 de critique de cette religion
00:32:30 par les institutions religieuses.
00:32:32 Et ça, c'est les lumières qui sont caractéristiques
00:32:34 de l'Europe. Et donc, je pense qu'il faut
00:32:36 assumer tous les volets
00:32:38 ou tous les moments
00:32:40 de notre histoire.
00:32:42 - Naïma, c'est là où on voit
00:32:44 l'élite qui impose
00:32:46 l'idéologie est complètement déconnectée
00:32:48 du peuple, en fait.
00:32:50 Parce qu'on voit bien que la majorité
00:32:52 des Français ne remettent absolument pas
00:32:54 en cause pour...
00:32:56 - Oui, comme ces municipalités qui ne disent plus
00:32:58 "voyage de l'hiver, voyage en hiver, voyage dans la neige",
00:33:00 tout ce que vous voulez.
00:33:02 - Aux grandes dames de leurs administrés
00:33:04 qui s'étonnent un peu que
00:33:06 dans cette ville-là, on n'ait pas
00:33:08 les féeries de Noël et les décorations
00:33:10 de Noël.
00:33:12 Donc on voit bien que cette minorité
00:33:14 a été en capacité, en fait,
00:33:16 de coloniser les esprits
00:33:18 et de mettre une chape de plomb
00:33:20 jusqu'à ce que, effectivement,
00:33:22 des mairies, alors c'est surtout des mairies de gauche,
00:33:24 il faut le dire,
00:33:26 qui soient dans cette espèce de laïcité
00:33:28 qui rejette
00:33:30 les traditions, alors qu'effectivement,
00:33:32 pour rejoindre ce qu'a dit tout à l'heure Philippe,
00:33:34 la laïcité a été pensée contre
00:33:36 la pro-grande place de l'Église,
00:33:38 mais pas du tout contre les croyants
00:33:40 ou contre la foi.
00:33:42 - Valérie. - Ce qui est très intéressant
00:33:44 dans ce qu'a dit Philippe, je trouve, c'est que
00:33:46 pourquoi est-ce que partout dans le monde
00:33:48 il y a un regain des religions, sauf en Europe ?
00:33:50 C'est une question qu'on peut se poser.
00:33:52 L'Europe est historiquement plutôt chrétienne,
00:33:54 globalement,
00:33:56 et je pense que ce qui s'est passé en partie,
00:33:58 c'est que le dogme de l'Église
00:34:00 n'a pas suivi
00:34:02 l'évolution de la société européenne.
00:34:04 C'est-à-dire que le problème,
00:34:06 c'est qu'il y a un décalage,
00:34:08 il y a une rupture, on peut le dire comme ça,
00:34:10 entre
00:34:12 une Église qui est restée très
00:34:14 traditionnaliste, je pense
00:34:16 à l'impossibilité de divorcer,
00:34:18 de se remarier à l'Église,
00:34:20 je pense à la stigmatisation
00:34:22 de l'homosexualité, je pense
00:34:24 à des tas de sujets de ce type-là
00:34:26 qui conviennent encore en Amérique du Sud
00:34:28 ou en Afrique, où effectivement
00:34:30 ça correspond mieux au mode de vie
00:34:32 des uns et des autres, mais en Europe,
00:34:34 quand vous pensez qu'à Paris, il y a
00:34:36 un couple sur deux qui divorce, enfin je ne sais pas si c'est
00:34:38 exactement le bon chiffre, ils ne se reconnaissent plus.
00:34:40 - Oui, c'est un sur deux Paris et un sur trois ?
00:34:42 - Dans le reste de la France.
00:34:44 Et la difficulté, si vous voulez,
00:34:46 c'est que petit à petit,
00:34:48 toutes ces personnes se sont
00:34:50 senties exclues de l'Église
00:34:52 parce qu'on n'en est plus à l'excommunication,
00:34:54 c'est un peu plus ancien, mais
00:34:56 l'impossibilité de se remarier, par exemple,
00:34:58 à des choses comme ça, et ça a créé
00:35:00 ce fossé-là. Alors ce qui est
00:35:02 intéressant, c'est que le pape François essaye
00:35:04 de faire évoluer les choses, il y a eu un synode extrêmement
00:35:06 important qui est encore en cours
00:35:08 dans lequel on a...
00:35:10 - Ils ont donné au couple en France...
00:35:12 - Voilà, on a évoqué l'histoire LGBT
00:35:14 et il y a un prêtre
00:35:16 qui est très très américain,
00:35:18 Martins, qui était présent
00:35:20 et qui est en train d'essayer de...
00:35:22 Mais c'est ce lien qu'il faut arriver
00:35:24 à renouer
00:35:26 entre la société, je pense pas
00:35:28 que ce soit la perte du sacré,
00:35:30 je pense que c'est plus une incompréhension
00:35:32 sur le dogme
00:35:34 qui est en décalage avec l'évolution des mœurs.
00:35:36 Et ce que fait le pape François
00:35:38 aujourd'hui, c'est d'essayer de recoller,
00:35:40 mais la priorité, il est argentin,
00:35:42 pour lui, c'est pas l'Europe.
00:35:44 - On va peut-être pas souhaiter,
00:35:46 ce qui se passe aux Etats-Unis
00:35:48 avec les évangélistes dans tous les sens.
00:35:50 Là, il y a effectivement
00:35:52 des gens qui aspirent...
00:35:54 Bien sûr, il y a des gens qui aspirent
00:35:56 à une société qui soit un petit peu plus religieuse.
00:35:58 Je crois que ça fait également
00:36:00 partie de cette espèce
00:36:02 de communautarisme que certains
00:36:04 politiques rejettent, mais qui revient
00:36:06 en force, parce que
00:36:08 face à, par exemple,
00:36:10 on va revenir au terrorisme, face aux menaces
00:36:12 qui peuvent exister, les gens
00:36:14 veulent se regrouper pour essayer
00:36:16 d'être un petit peu plus forts.
00:36:18 Et je crois que le fait de rentrer
00:36:20 peut-être pour la première fois en religion,
00:36:22 c'est-à-dire d'y croire,
00:36:24 ça fait partie, justement,
00:36:26 de cette réaction
00:36:28 face à ce qui peut se passer
00:36:30 dans le monde. Maintenant, entre l'Europe
00:36:32 et le reste, et la France,
00:36:34 il y a toujours eu une différence.
00:36:36 Tout ce que je souhaite, et tout ce que nous souhaitons
00:36:38 tous ici, c'est qu'on n'en arrive pas
00:36:40 quand même, même si on a toujours 10 ans de retard
00:36:42 par rapport aux Etats-Unis, qu'on n'en arrive pas
00:36:44 à ce wauquisme épouvantable
00:36:46 qui nous fait...
00:36:48 qui nous enduit profondément. Voilà.
00:36:50 - Bien rattrapé. Un dernier mot,
00:36:52 Philippe Guibert, sur ce sujet. Après, on va parler d'internationale.
00:36:54 - En particulier par rapport à Nantes,
00:36:56 puisque la polémique est partie de Nantes.
00:36:58 Je voulais juste rappeler que
00:37:00 à Nantes, il y a un marché de Noël avec un immense
00:37:02 Père Noël.
00:37:04 Et donc, la mère, à tort ou à raison,
00:37:06 ça, après, chacun appréciera,
00:37:08 a voulu ajouter un élément,
00:37:10 mais que les éléments de tradition sont quand même bien présents
00:37:12 à Nantes. - La mère Noël.
00:37:14 - Et donc, le...
00:37:16 - C'est pas la mère Noël, c'est la mère Noël liée au ME.
00:37:18 - Non, non, dans le marché de Noël, c'est pas la mère Noël.
00:37:20 - Non, non, c'est sûr, il y a la mère Noël.
00:37:22 - Et donc, elle a voulu ajouter quelque chose
00:37:24 qui ne soit pas lié à la tradition.
00:37:26 Et ça, chacun appréciera.
00:37:28 Et puis, il faudra regarder le détail.
00:37:30 Mais enfin, la tradition est aussi
00:37:32 présente à Nantes. - On va changer
00:37:34 de sujet, mais toujours pour parler de Noël, on va se rendre
00:37:36 à Bethléem pour rejoindre Régine Delfour
00:37:38 et Sacha Robin, une ville évidemment
00:37:40 ô combien symbolique, mais qui, cette année,
00:37:42 a choisi une manière un petit peu particulière
00:37:44 de célébrer Noël.
00:37:46 C'est le cas, Régine Delfour ?
00:37:48 - Oui, absolument, Élodie. Il y a peu
00:37:52 de pèlerins ici, à Bethléem.
00:37:54 On est sur le parvis de la
00:37:56 basilique de la nativité. On voulait vous montrer
00:37:58 la petite porte par laquelle entrent
00:38:00 les fidèles.
00:38:02 Et en fait, il faut imaginer que,
00:38:04 d'ordinaire, à cette époque-là,
00:38:06 il y a des milliers de chrétiens
00:38:08 qui viennent ici pour
00:38:10 célébrer la naissance
00:38:12 du Christ, puisque c'est dans cette basilique
00:38:14 qu'il y a la grotte où
00:38:16 Jésus serait né. Alors,
00:38:18 dans Bethléem, beaucoup de
00:38:20 magasins, de boutiques sont
00:38:22 fermés, puisque, comme je vous le
00:38:24 disais, il y a très peu de personnes. On a pu
00:38:26 échanger avec
00:38:28 plusieurs chrétiens palestiniens
00:38:30 qui nous disaient qu'ils n'avaient pas trop
00:38:32 le cœur à fêter Noël.
00:38:34 Certains sont même partis
00:38:36 de Sisse-Jordanie. Alors là, pour le
00:38:38 moment, il y a un rassemblement, puisque
00:38:40 aujourd'hui, la mairie a décidé
00:38:42 d'être dans un message
00:38:44 de paix par rapport à la situation
00:38:46 au Proche-Orient.
00:38:48 Et il y a, comme je vous le disais,
00:38:50 très peu de personnes. Alors c'est assez étrange,
00:38:52 puisqu'on voit des prêtres qui regardent
00:38:54 ce rassemblement.
00:38:56 Il n'y a pas énormément de monde, non plus,
00:38:58 pendant ce rassemblement. Une crèche a été disposée,
00:39:00 une crèche un petit peu particulière, puisque
00:39:02 elle est à l'image du conflit
00:39:04 en Israël.
00:39:06 - Merci beaucoup, Régine Delfour, et merci à
00:39:08 Sacha Robin qui vous accompagne.
00:39:10 On voit, Valérie Lecable, plusieurs
00:39:12 manières, là, à Bethlehem, avec cette
00:39:14 décision de ne pas célébrer
00:39:16 dans d'autres endroits. On le verra dans un instant.
00:39:18 Au contraire, il y a la volonté de célébrer
00:39:20 Noël presque plus que
00:39:22 d'habitude pour incarner l'espoir
00:39:24 de paix. On imagine évidemment que c'est
00:39:26 très compliqué. Ces deux
00:39:28 sentiments se confrontent et s'opposent.
00:39:30 - Si vous voulez, Bethlehem est tellement
00:39:32 proche du lieu du conflit.
00:39:34 Quand vous voyez le nombre de morts
00:39:36 du côté israélien et surtout
00:39:38 du côté palestinien, où le
00:39:40 chiffre du Hamas annoncé atteindrait
00:39:42 les 20 000 aujourd'hui.
00:39:44 Quand vous voyez qu'il manque de tout,
00:39:46 de nourriture, en particulier,
00:39:48 que les enfants ont faim,
00:39:50 que... C'est la désolation,
00:39:52 quand même. C'est vraiment
00:39:54 extrêmement... Je ne remets pas en cause
00:39:56 l'objectif de guerre, que je comprends
00:39:58 parfaitement, mais les
00:40:00 conséquences sont quand même absolument
00:40:02 dramatiques. Donc, on
00:40:04 aurait du mal à imaginer
00:40:06 des personnes
00:40:08 joyeuses en train de venir
00:40:10 fêter Noël dans cette église qui est
00:40:12 magnifique, d'ailleurs qui n'est pas très grande à l'intérieur
00:40:14 et qui est une très belle église.
00:40:16 Après, dans le reste
00:40:18 du monde, les gens ont envie quand même
00:40:20 d'être heureux et de faire la fête.
00:40:22 Cela dit, moi, je ne sais pas ce que vous en pensez,
00:40:24 mais je trouve que c'est une espèce de
00:40:26 chose qui est dans l'air, même chez nous.
00:40:28 Est-ce que la joie est la même
00:40:30 que les autres années ?
00:40:32 Il y a surtout l'histoire du pouvoir d'achat, quand même.
00:40:34 Parce que c'est vrai
00:40:36 que ça coûte très très cher et que les prix
00:40:38 ont considérablement augmenté et que les gens ont
00:40:40 beaucoup de mal à joindre les deux bouts
00:40:42 et à trouver de l'argent pour leur cadeau de Noël.
00:40:44 Donc, ils achètent des choses moins chères.
00:40:46 Et puis, quand même, cette ambiance
00:40:48 qui est lourde et pesante depuis
00:40:50 le 7 octobre. Et moi, je pense qu'on n'est pas
00:40:52 exonérés totalement. Donc, voilà,
00:40:54 on a envie de faire la fête quand même, on a envie de se retrouver
00:40:56 en famille, on a envie de souffler, on a envie
00:40:58 de refaire un break. Mais
00:41:00 ce n'est pas l'immense joie
00:41:02 qu'on a pu connaître dans des temps
00:41:04 plus favorables.
00:41:05 Et même, Fadel, on avait Jérôme Fourquet
00:41:07 qui était l'invité du Grand Rendez-Vous, qui parlait de cette société
00:41:09 très fracturée. Ça rejoint ce que disait
00:41:11 aussi Valérie Lecable sur l'ambiance,
00:41:13 évidemment, on vient de le voir sur place,
00:41:15 mais qui est morose, lourde.
00:41:17 On parlait de la menace terroriste aussi, y compris
00:41:19 chez nous, en France, avec
00:41:21 cette atmosphère quand même
00:41:23 relativement angoissante pour tout le monde.
00:41:25 Oui, c'est vrai, chez nous aussi,
00:41:27 notre pays est fracturé.
00:41:29 On le sait, moi-même,
00:41:31 je n'arrête pas
00:41:33 de radoter sur
00:41:35 la question de la cohésion nationale.
00:41:37 Effectivement,
00:41:39 il y a une morosité, il y a un mal-être,
00:41:41 il y a
00:41:43 une espèce de sentiment
00:41:45 aussi d'amalgame par rapport à
00:41:47 tout ce qui se décide aujourd'hui dans notre pays,
00:41:49 par rapport notamment à la loi
00:41:51 sur l'immigration et
00:41:53 à toutes ces questions autour de l'insécurité.
00:41:55 Je pense que ça va être vraiment
00:41:59 l'enjeu pour moi de 2024,
00:42:01 c'est comment aujourd'hui refaire
00:42:03 société, vraiment. Comment on renoue
00:42:05 ce pacte social,
00:42:07 ce pacte où l'ensemble
00:42:09 des Français peuvent être associés
00:42:11 dans un devenir ensemble.
00:42:13 Oui, Philippe.
00:42:15 C'est vrai que l'année 2023 n'a pas été particulièrement
00:42:17 réjouissante. On a eu
00:42:19 un mouvement social qui s'est
00:42:21 durci avec de la violence et des
00:42:23 conditions d'adoption qui ont
00:42:25 laissé une amertume démocratique.
00:42:27 On a eu des émeutes extrêmement
00:42:29 violentes, plus courtes qu'en 2006,
00:42:31 mais extrêmement violentes, qui ont
00:42:33 laissé des traces profondes dans beaucoup de nos
00:42:35 villes et de nos quartiers.
00:42:37 Et puis on a eu cette ambiance
00:42:39 qui n'a pas simplement été une ambiance,
00:42:41 une atmosphère qui a été aussi
00:42:43 marquée par la résurgence
00:42:45 importante d'actes antisémites. Moi, j'avoue
00:42:47 que c'est une honte
00:42:49 pour notre pays.
00:42:51 J'ai vécu ça comme une honte.
00:42:53 Je trouve qu'en 2023, qu'on puisse avoir
00:42:55 une explosion des actes antisémites
00:42:57 est quelque chose de profondément blessant.
00:42:59 Un antisémitisme assumé aussi,
00:43:01 d'une part, certain.
00:43:03 Et donc c'est profondément blessant
00:43:05 pour notre pays. C'est un signe extrêmement
00:43:07 inquiétant sur son évolution.
00:43:09 Donc de ce point de vue-là, 2023 n'a pas
00:43:11 été plus les problèmes de vie quotidienne
00:43:13 que vous aviez auquel effectivement
00:43:15 vous avez parlé sur la situation du pouvoir d'achat
00:43:17 des Français. Donc ça n'a pas été
00:43:19 une année particulièrement
00:43:21 remplie d'espérance,
00:43:23 on va dire, pour notre pays.
00:43:25 Donc il ne faut pas être pessimiste.
00:43:27 Mais enfin, ça demande
00:43:29 de prendre la mesure
00:43:31 quand même de ce qu'on a vécu cette année
00:43:33 et d'en tirer quelques leçons pour la suite.
00:43:35 - Patrice, je vous vois du coup
00:43:37 un peu dépité. - Moi, je veux bien
00:43:39 effectivement ne pas être
00:43:41 pessimiste parce que bon, effectivement
00:43:43 à Noël, on ne va pas se mettre
00:43:45 à pleurer, ça s'en arrête. - Non.
00:43:47 - Mais franchement, avec ce que Philippe
00:43:49 vient de citer, puis auparavant il y a eu
00:43:51 le Covid, il y a eu l'après-Covid,
00:43:53 je crois qu'on peut s'attendre
00:43:55 effectivement avec ce qui se passe
00:43:57 politiquement à un certain nombre
00:43:59 de désagréments, parce que
00:44:01 nous avons quand même une certaine partie
00:44:03 de nos politiques
00:44:05 qui ne veulent pas
00:44:07 s'avouer vaincus et qui
00:44:09 va ressurgir d'une manière ou d'une autre
00:44:11 pour coincer ce que j'appellerais
00:44:13 la normalité.
00:44:15 Alors, de toute façon,
00:44:17 2024, ça va être, à mon avis,
00:44:19 assez périlleux.
00:44:21 Une fois de plus, j'espère
00:44:23 que l'exécutif va
00:44:25 prendre ça en ligne de compte et ne pas
00:44:27 faire comme d'habitude sur une foule de
00:44:29 sujets, c'est-à-dire de mettre des
00:44:31 sparadraps sur des jambes de bois,
00:44:33 mais au contraire, tenter
00:44:35 des opérations chirurgicales.
00:44:37 - Mais justement, après la pause,
00:44:39 on reparlera justement à la fois
00:44:41 de la loi immigration et ce que l'exécutif
00:44:43 peut faire. Je voudrais qu'on regarde d'abord
00:44:45 ce reportage pour terminer cette partie,
00:44:47 parce que malgré la guerre et le conflit dont on vient de parler,
00:44:49 les chrétiens du Liban s'apprêtent à
00:44:51 fêter Noël dans le village de Klaïa,
00:44:53 au sud du pays. Ils se réunissent
00:44:55 à l'église Saint-Georges, l'occasion pour eux de se
00:44:57 retrouver avec leurs proches et de prier
00:44:59 pour la paix. Les précisions sont signées d'Ougnia Tangour.
00:45:01 - C'est un Noël
00:45:05 particulier qui se prépare cette année
00:45:07 à l'église maronnite Saint-Georges du village
00:45:09 de Klaïa, au sud du Liban.
00:45:11 Malgré la guerre,
00:45:13 le père Antonio Sfara
00:45:15 prêche la résilience, lui qui
00:45:17 s'apprête à accueillir les fidèles pour
00:45:19 célébrer la naissance du Christ.
00:45:21 - Ici,
00:45:23 à la frontière, nous, chrétiens,
00:45:25 sommes habitués aux situations difficiles.
00:45:27 Cela fait partie
00:45:29 de notre vie quotidienne
00:45:31 depuis des générations.
00:45:33 Nos ancêtres ont toujours vécu
00:45:35 dans des conditions difficiles et aujourd'hui encore,
00:45:37 nous sommes confrontés à des difficultés
00:45:39 telles que la guerre.
00:45:41 - Même si Noël s'invite dans les foyers
00:45:43 des Libanais chrétiens, le coeur
00:45:45 n'est pas à la fête.
00:45:47 - Nous ne ressentons pas
00:45:49 du tout Noël, mais pour nous,
00:45:51 cela fait partie de notre tradition
00:45:53 de mettre la crèche.
00:45:55 Jésus va naître
00:45:57 dans chaque maison.
00:45:59 C'est notre façon de célébrer, d'aller
00:46:01 à l'église pour prier et de rentrer à la maison
00:46:03 pour retrouver nos enfants et nos proches.
00:46:05 - Loin des festivités,
00:46:09 le village de Klaïa est situé tout près
00:46:11 de la frontière avec Israël et des airs.
00:46:13 Dans ce contexte de guerre,
00:46:15 les habitants ont fait le choix d'un Noël
00:46:17 plus intime, au plus près des traditions.
00:46:19 - Voilà, pour terminer cette partie,
00:46:23 on va marquer une courte pause.
00:46:25 On se retrouve avec mes invités.
00:46:27 On parlera de la loi immigration,
00:46:29 mais cette fois, de ce qui ne fait pas partie
00:46:31 de la tradition de la crèche,
00:46:33 et on se demandera
00:46:35 si le remaniement est imminent.
00:46:37 A quoi peut-on s'attendre ?
00:46:39 Et quel nouveau souffle pour le gouvernement ?
00:46:41 On se retrouve dans Midi News.
00:46:43 - De retour dans Midi News
00:46:47 avec mes invités.
00:46:49 On va parler dans un instant
00:46:51 de politique, de la loi immigration
00:46:53 et du potentiel futur remaniement.
00:46:55 Mais d'abord, c'est l'heure du journal
00:46:57 avec Maureen Vidal.
00:46:59 - A 100 passagers d'origine indienne
00:47:01 d'un Airbus A340 sont toujours retenus
00:47:03 dans un aéroport de la Marne
00:47:05 pour suspicion de trafic d'êtres humains.
00:47:07 L'avion est mobilisé de Vérolier-Doubaï
00:47:09 au Nicaragua.
00:47:11 Des audiences devant un juge des libertés
00:47:13 et de la détention ont débuté à 9h
00:47:15 pour maintenir les passagers ou non
00:47:17 dans la zone d'attente de l'aéroport.
00:47:19 Deux garde-à-vue ont été prolongées hier soir.
00:47:21 Quatre des cinq suspects
00:47:23 interpellés dans une opération
00:47:25 anti-terroriste en Meurthe-et-Moselle
00:47:27 ont été relâchés hier soir.
00:47:29 La garde-à-vue du cinquième homme a été prolongée.
00:47:31 L'enquête ouverte pour association
00:47:33 de malfaiteurs terroristes criminels
00:47:35 vise à vérifier s'il y avait un projet terroriste.
00:47:37 Ces hommes sont âgés de 20 à 23 ans.
00:47:39 Le maire de Péage-de-Roussillon
00:47:41 dans l'Isère a agressé physiquement
00:47:43 alors qu'il était en déplacement
00:47:45 dans un cadre privé près d'Avignon.
00:47:47 André Mondange a été pris à partie
00:47:49 par des individus qui lui ont demandé
00:47:51 ce que signifiait son insigne.
00:47:53 Selon le ministère de l'Intérieur,
00:47:55 la pression envers les élus aurait augmenté
00:47:57 de 15% en 2023.
00:47:59 Détail avec Augustin Donadieu.
00:48:01 La photo témoigne
00:48:03 de la violence des coups.
00:48:05 Dans la nuit de jeudi à vendredi,
00:48:07 le maire de la petite commune
00:48:09 de Péage-de-Roussillon en Isère
00:48:11 a été victime d'une agression
00:48:13 alors qu'il était en déplacement avec sa famille
00:48:15 dans un cadre privé.
00:48:17 A l'origine de cette attaque,
00:48:19 une cocarde qu'André Mondange portait ce soir-là.
00:48:21 Un insigne que certains individus
00:48:23 auraient mal interprété
00:48:25 et qui les aurait motivés à agresser le maire
00:48:27 et des membres de son entourage.
00:48:29 Le préfet Louis Logier condamne
00:48:31 avec fermeté l'agression d'André Mondange,
00:48:33 maire de Péage-de-Roussillon.
00:48:35 Il apporte tout son soutien au maire
00:48:37 et ses proches devant cette épreuve
00:48:39 face à cet acte inacceptable.
00:48:41 Selon les premiers éléments de l'enquête,
00:48:43 les agresseurs auraient tenu des propos racistes,
00:48:45 le maire a porté plainte.
00:48:47 Selon le ministère de l'Intérieur,
00:48:49 les agressions envers les élus
00:48:51 auraient été en augmentation de 15%
00:48:53 sur l'année 2023,
00:48:55 après une hausse de 32% l'an dernier.
00:48:57 Et puis à Londres,
00:48:59 un homme soupçonné d'avoir emporté
00:49:01 en courant un panneau stop
00:49:03 sur lequel figurait une œuvre
00:49:05 revendiquée par l'artiste Banksy
00:49:07 a été arrêtée.
00:49:09 L'œuvre représente trois aéronefs
00:49:11 qui semblent être des drones de combat.
00:49:13 Quelques minutes après son installation,
00:49:15 un homme avait été filmé par des témoins
00:49:17 en train de démonter l'œuvre.
00:49:19 La porte a été ouverte.
00:49:21 Les États-Unis, confrontés
00:49:23 à une vague de censure littéraire,
00:49:25 plus de 3000 références de livres
00:49:27 ont été interdites et retirées
00:49:29 des milieux scolaires, universitaires
00:49:31 et des bibliothèques publiques
00:49:33 à travers une quarantaine d'États.
00:49:35 Certains ouvrages sont attaqués
00:49:37 par la droite conservatrice,
00:49:39 d'autres par la gauche dite "wokiste"
00:49:41 qui privilégie la "cancel culture".
00:49:43 Résultat, le phénomène de censure est en hausse
00:49:45 de 33% par rapport à l'année précédente
00:49:47 et la majorité des éditions
00:49:49 sont en récolte.
00:49:51 C'est le cas de l'édition
00:49:53 "Pen America", du jamais-vu depuis 20 ans.
00:49:55 Le décryptage de notre correspondante
00:49:57 à New York, Elisabeth Guedel.
00:49:59 C'est un triste bilan,
00:50:01 estime le monde de l'édition aux États-Unis.
00:50:03 Durant la dernière année scolaire,
00:50:05 plus de 3000 titres de livres
00:50:07 ont été retirés des bibliothèques,
00:50:09 des écoles et des universités publiques.
00:50:11 C'est un tiers de plus que l'année précédente.
00:50:13 Si 40% de ces ouvrages ont été censurés
00:50:15 ou soient gouvernés par des républicains
00:50:17 ou des démocrates, ont eux aussi
00:50:19 retiré des œuvres sous la pression
00:50:21 de leurs élus ou de groupes de parents d'élèves.
00:50:23 Sur la liste des censurés,
00:50:25 des livres sur le genre, sur la sexualité
00:50:27 jugés trop explicites pour de jeunes lecteurs,
00:50:29 sur la race ou sur le racisme,
00:50:31 mais également de grands classiques
00:50:33 de la littérature américaine
00:50:35 comme "Beloved" de Toni Morrison,
00:50:37 prix Nobel de littérature il y a 30 ans.
00:50:39 Son livre raconte l'histoire
00:50:41 d'une ancienne esclave qui préfère tuer son enfant
00:50:43 pour lui éviter de subir à son tour l'esclavage.
00:50:45 L'infanticide reste un sujet tabou
00:50:47 dans une grande partie de l'Amérique
00:50:49 comme l'avortement l'est redevenu aujourd'hui.
00:50:51 Plusieurs États comme la Virginie
00:50:53 et le Texas ont durci leurs législations
00:50:55 et prévoient des pénalités financières
00:50:57 voire des peines de prison
00:50:59 pour les bibliothécaires grécalcitrants.
00:51:01 Au Congrès américain,
00:51:03 des élus démocrates contre-attaquent.
00:51:05 Ils vont proposer au mois de janvier
00:51:07 un texte pour créer un fonds de soutien
00:51:09 destiné à aider les élus.
00:51:11 C'est à vous Elodie Huchard
00:51:13 pour Midi News Weekend.
00:51:15 - Merci.
00:51:17 Avant de parler de la loi immigration,
00:51:19 je voudrais qu'on revienne sur ce que vient de nous dire
00:51:21 Maureen Philippe.
00:51:23 Je vous voyais beaucoup réagir.
00:51:25 On parlait tout à l'heure de la culture qui s'efface.
00:51:27 Là, 3 362 ouvrages qui sont censurés
00:51:29 et comme on le dit en plus par les deux bords.
00:51:31 Ça vient de l'extrême droite et de la gauche woke.
00:51:33 - Oui, mais c'est terrible.
00:51:35 Vous vous rendez compte la défaite de la culture
00:51:37 et de la pensée que ça représente.
00:51:39 Et donc on en est aux États-Unis
00:51:41 et on est au Canada.
00:51:43 Et donc on en est aux États-Unis
00:51:45 à des deux côtés avoir des vérités de censure.
00:51:47 Et quand la censure
00:51:49 commence à triompher,
00:51:51 là c'est tout l'esprit
00:51:53 des Lumières,
00:51:55 c'est tout l'esprit démocratique
00:51:57 dont nous sommes les héritiers qui reculent.
00:51:59 Et donc c'est le signe en général
00:52:01 d'une régression politique
00:52:03 qui va suivre.
00:52:05 Ça veut dire que le goût de la liberté
00:52:07 est perdu.
00:52:09 Et ça c'est terrible pour un pays.
00:52:11 Je ne veux pas faire de l'anti-américanisme primaire
00:52:13 mais je trouve ça épouvantable.
00:52:15 Et vraiment je n'aimerais pas vivre dans un pays
00:52:17 où on en arrive là.
00:52:19 Quand j'entends que le livre de Tony Brisson...
00:52:21 - Oui, on ne sait pas où ça va aller surtout.
00:52:23 - Oui, et puis jusqu'où on va aller puisque visiblement
00:52:25 c'est une augmentation qui est sur une augmentation
00:52:27 qui précédait du nombre de livres censurés.
00:52:29 Je trouve épouvantable de vivre dans un pays comme ça.
00:52:31 Vraiment c'est tout le contraire
00:52:33 de la culture et de la civilisation.
00:52:35 - Valéry Lecable, effectivement,
00:52:37 cette censure c'est aussi céder
00:52:39 en plus à toutes les idéologies
00:52:41 d'un côté, de l'autre, quand ça ne plaît pas à un camp
00:52:43 hop, on censure, on supprime l'ouvrage.
00:52:45 On l'interdit.
00:52:47 - Il y a une radicalisation de la pensée aux Etats-Unis
00:52:49 qui est extrêmement difficile à comprendre
00:52:51 parce que ça va du wokisme
00:52:53 dans les facs, dans les universités
00:52:55 de cet antisémitisme
00:52:57 qui en découle
00:52:59 qui est absolument inacceptable
00:53:01 avec des propos proférés
00:53:03 par des étudiants
00:53:05 au nom de l'idéologie dominant-dominée
00:53:07 et maintenant c'est en train
00:53:09 de s'emparer de la culture
00:53:11 c'est-à-dire que tout est en train
00:53:13 d'être l'interdiction de l'avortement
00:53:15 quand même, il y a beaucoup d'États
00:53:17 aux Etats-Unis qui ont interdit l'avortement
00:53:19 et dans les livres qui sont en train
00:53:21 d'être écrits, il y a des espèces de
00:53:23 personnes, le nom m'échappe à l'instant, mais qui
00:53:25 vérifient que les propos écrits dans le livre
00:53:27 sont conformes à ce qu'on peut écrire
00:53:29 ou à ce qu'on peut dire
00:53:31 donc une espèce de normalisation
00:53:33 met dans la rage
00:53:35 de la colère et l'excès
00:53:37 et pas du tout dans quelque chose
00:53:39 de constructif mais dans quelque chose
00:53:41 d'extrêmement destructeur, ça ressemble
00:53:43 à quand on a les gens qui renversent
00:53:45 les statues en France ou des choses comme ça
00:53:47 qui jettent de la peinture
00:53:49 c'est la même intention
00:53:51 et la même méthode et c'est
00:53:53 effectivement gommer l'histoire
00:53:55 y compris d'un prix Nobel américain
00:53:57 donc oui c'est grave
00:53:59 Naïma M.Fadel, ça montre aussi pour rejoindre le débat
00:54:01 qu'on avait précédemment que dans ces cas-là
00:54:03 on a aussi intérêt à se battre pour ne pas
00:54:05 s'effacer comme disait l'historien qu'on avait
00:54:07 hier parce qu'on voit ce que ça donne quand on
00:54:09 commence à s'aider, on cède à tout le monde et comme
00:54:11 on le disait avec Philippe Guibert, on ne voit pas trop
00:54:13 où est la limite et où est-ce que tout cela
00:54:15 va s'arrêter parce que des ouvrages qui ne plaisent pas
00:54:17 il y en a beaucoup, ça ne plaît jamais à tout le monde
00:54:19 quand vous écrivez un livre qui plaît à tout le monde, c'est assez rare
00:54:21 Ben oui et en plus
00:54:23 c'est même mauvais signe en général
00:54:25 En plus l'Occident s'est distingué aussi par cette liberté
00:54:27 d'expression, liberté d'opinion
00:54:29 liberté de débattre de tout
00:54:31 et c'est extrêmement terrifiant ce qui se passe
00:54:33 parce que c'est un totalitarisme
00:54:35 qui ne veut pas dire son nom
00:54:37 bientôt on aura des autodafés
00:54:39 peut-être en place publique comme on a pu
00:54:41 connaître dans les
00:54:43 heures sombres, moi je trouve
00:54:45 ça extrêmement inquiétant et j'espère
00:54:47 que ça ne va pas arriver en France
00:54:49 mais je voudrais juste rappeler que je pense
00:54:51 qu'au Royaume-Uni, ils ont revu
00:54:53 aussi les oeuvres notamment d'Agatha Christie
00:54:55 je ne me rappelle plus du titre
00:54:57 Bédiptinegres, ils ont changé le titre
00:54:59 mais il y a eu d'autres livres comme ça
00:55:01 où on a changé et donc du coup
00:55:03 on a touché complètement même
00:55:05 à la structure du texte, au roman
00:55:07 etc. et on a vu aussi avec
00:55:09 d'ailleurs Disney
00:55:11 qui avait revu aussi
00:55:13 beaucoup de
00:55:15 ces films et qui est en train d'en revenir
00:55:17 Oui parce qu'en fait ça ne fonctionne pas
00:55:19 Disney s'est rendu compte que cette politique
00:55:21 leur faisait perdre des admirateurs
00:55:23 Exactement et puis en plus
00:55:25 quand vous faites par exemple un film, vous le faites aussi en fonction
00:55:27 d'une époque mais aussi en fonction
00:55:29 de personnages, il faut que ça soit
00:55:31 crédible, sinon ce n'est pas la peine
00:55:33 c'est comme l'histoire de Blanche-Neige, c'est sûr
00:55:35 que le prince va l'embrasser
00:55:37 pour qu'elle se réveille et il n'y a aucun problème
00:55:39 sauf qu'à un moment, effectivement
00:55:41 Disney a voulu
00:55:43 revoir ça aussi. Oui et Blanche-Neige
00:55:45 et les sept nains, on n'a plus des nains mais des créatures
00:55:47 magiques qui sont des créatures naines
00:55:49 mais on ne dit pas le nom
00:55:51 C'est même méprisant envers les personnes
00:55:53 qui sont naines, effectivement
00:55:55 ça c'est une réalité, point à la ligne, il n'y a rien de discriminant
00:55:57 là-dessus. Patrice, le dernier mot sur le sujet
00:55:59 Franchement, le prince
00:56:01 effectivement, il veut l'embrasser mais il y a
00:56:03 peut-être plus d'affinité et c'est ça
00:56:05 qui dérange. Mais ça, ça ne nous regarde pas
00:56:07 c'est le problème de Blanche-Neige. Exactement
00:56:09 Un certain nombre de personnes... Puis-je vous embrasser ?
00:56:11 Mais c'est ça, mais tout a
00:56:13 commencé, ça a commencé en France avec
00:56:15 l'écriture inclusive et bien
00:56:17 entendu un certain nombre d'interdit
00:56:19 le fait de ne pas pouvoir dire "Mademoiselle"
00:56:21 Moi je me régale en disant "Mademoiselle"
00:56:23 à tout bout de champ, exprès, exprès
00:56:25 je m'insure. Demandez à ce qu'on vous appelle
00:56:27 "Mademoiselle"
00:56:29 On a la chance de vivre encore
00:56:31 dans un pays où on peut justement
00:56:33 contester un certain nombre de choses
00:56:35 mais il faut que ça continue
00:56:37 mais attend les autodidactes, il y en aura probablement
00:56:39 il y aura des abrutis
00:56:41 qui vont brûler des lits, bien entendu
00:56:43 bien entendu, mais aux Etats-Unis
00:56:45 aux Etats-Unis, comment peut-on
00:56:47 ne pas comprendre qu'il y a quand même deux aspects
00:56:49 Bon, Trump a fait beaucoup de mal sur ce plan-là
00:56:51 à un certain nombre de choses
00:56:53 mais d'un côté, il y a des Etats
00:56:55 qui s'insurgent contre, par exemple, ce que représente
00:56:57 Harry Potter avec les sorcières
00:56:59 alors les sorcières c'est pas bien
00:57:01 il faut pas y croire, mais en même temps
00:57:03 il y a Halloween, alors on y comprend
00:57:05 absolument plus rien. Bon, je crois
00:57:07 qu'en France on est quand même relativement privilégiés
00:57:09 et il faut qu'on le reste. Valérie, un dernier mot
00:57:11 Non mais je pense qu'il y a un élément qu'il faut qu'on rajoute
00:57:13 que ce soit sur Disney ou sur les sorcières
00:57:15 c'est la façon d'élever les enfants aujourd'hui
00:57:17 c'est-à-dire que quand vous lisez
00:57:19 un livre de Disney à un gamin
00:57:21 de 2-3 ans, il y a des mots que vous n'osez plus
00:57:23 employer, effectivement
00:57:25 vous avez peur de lui faire peur parce que maintenant
00:57:27 il faut une éducation bienveillante, on peut pas faire peur
00:57:29 aux enfants. Après ils font des cauchemars
00:57:31 mais je vous assure que c'est vrai, sincèrement
00:57:33 On a pas tous fini traumatisés
00:57:35 parce qu'on a lu Blanche-Neige
00:57:37 Ils ont vécu quand même
00:57:39 Oui mais il faut reconnaître
00:57:41 À mes enfants, je les ai élevés avec les comptes classiques
00:57:43 Oui, non mais il faut
00:57:45 reconnaître qu'aujourd'hui
00:57:47 Je sais pas si vos enfants ont 2-3 ans
00:57:49 aujourd'hui mais les enfants
00:57:51 de 2-3-4 ans aujourd'hui
00:57:53 moi je vois bien
00:57:55 que les parents, l'entourage, etc
00:57:57 n'osent pas parler
00:57:59 d'où l'histoire de Harry Potter, il y a des choses
00:58:01 ils ne veulent plus faire peur aux enfants
00:58:03 Nous on était habitués à ça
00:58:05 On va peut-être reprendre
00:58:07 notre débat
00:58:09 Mais à la fin ça se finit bien
00:58:11 On ne raconte pas la fin pour ceux qui ne sont pas encore
00:58:13 au courant, mademoiselle Naïma
00:58:15 On va parler de la loi immigration
00:58:17 parce que quand on écoute les différents
00:58:19 camps politiques, pour la gauche
00:58:21 cette loi va beaucoup trop loin, pour la droite et l'extrême droite
00:58:23 elle ne va pas assez loin, alors finalement
00:58:25 qu'en est-il vraiment et surtout est-ce que cette loi
00:58:27 elle correspond aux attentes des Français ?
00:58:29 Regardez les précisions de Thomas Bonnet
00:58:31 Bien que majoritairement soutenue
00:58:33 dans l'opinion, la loi immigration ne répond pas
00:58:35 à toutes les attentes des Français
00:58:37 Selon un sondage CSA pour CNews
00:58:39 Europe 1 et le JDD
00:58:41 en date du 17 décembre dernier
00:58:43 67% des personnes interrogées
00:58:45 voudraient faire primer le droit français sur le droit
00:58:47 européen, notamment en ce qui concerne
00:58:49 les expulsions. Rien dans la loi
00:58:51 ne prévoit un tel dispositif
00:58:53 En fait il faudrait réviser
00:58:55 la constitution par le biais d'un référendum
00:58:57 c'est ce que prônent par exemple
00:58:59 les Républicains ou encore le Rassemblement National
00:59:01 Dans le même sondage
00:59:03 71% des Français
00:59:05 interrogés voudraient la rupture de l'accord
00:59:07 franco-algérien. Un accord signé
00:59:09 en décembre 1968
00:59:11 et qui offre un régime spécial
00:59:13 pour les ressortissants algériens
00:59:15 ce qui les exclut de fait
00:59:17 d'un certain nombre des mesures de la loi
00:59:19 immigration. Alors le gouvernement
00:59:21 n'exclut pas totalement la renégociation
00:59:23 de cet accord mais pas par la loi
00:59:25 plutôt par le biais des échanges bilatéraux
00:59:27 entre le président de la République
00:59:29 et son homologue algérien. Dans la loi
00:59:31 non plus rien sur
00:59:33 l'externalisation des demandeurs
00:59:35 d'asile, c'est ce que prônent des pays comme
00:59:37 le Danemark par exemple. Eh bien ce n'apparaît pas
00:59:39 dans le projet de loi immigration
00:59:41 rien non plus sur la question
00:59:43 des mineurs isolés.
00:59:45 En ce qui concerne les autres mesures
00:59:47 qui pour certaines sont là aussi plébiscitées
00:59:49 par une majorité de Français, notons que
00:59:51 certaines d'entre elles pourraient être retoquées
00:59:53 par le Conseil Constitutionnel.
00:59:55 Patrice Ardittié, effectivement on voit
00:59:57 que le compte n'y est pas forcément par rapport
00:59:59 au grand sondage CSA pour
01:00:01 le JDD, CNews et Europe 1 et surtout
01:00:03 il va y avoir l'étape du Conseil Constitutionnel
01:00:05 où entre l'attente des Français
01:00:07 et la révolution promise par certains
01:00:09 et ce qu'on risque d'avoir à la fin, le compte
01:00:11 n'y est pas vraiment.
01:00:13 Le compte n'y est pas mais il ne faut pas exagérer
01:00:15 la plupart des Français
01:00:17 regardent, attendent
01:00:19 de savoir ce qui va se passer.
01:00:21 Il y a un sondage Ipsos pour je crois
01:00:23 le journal La Tribune
01:00:25 qui indique que 48%
01:00:27 des Français, je serais tenté
01:00:29 de dire seulement, sont satisfaits
01:00:31 du texte. Un Français
01:00:33 sur quatre n'a pas d'avis,
01:00:35 n'a pas d'opinion sur le sujet.
01:00:37 C'est extrêmement important parce que
01:00:39 les gens ils attendent les gros trucs, si je
01:00:41 puis m'exprimer ainsi. Et il faut
01:00:43 donc attendre ce qui va se passer au niveau
01:00:45 du Conseil Constitutionnel sur des
01:00:47 cas bien précis comme les
01:00:49 quotas migratoires, comme
01:00:51 le retour du délit de
01:00:53 séjour irrégulier, comme la
01:00:55 limitation des droits du sol
01:00:57 et puis la fameuse
01:00:59 caution étudiants.
01:01:01 Le président Macron
01:01:03 c'est un surjet là-dessus.
01:01:05 Là c'est quand même bizarre parce qu'on va faire
01:01:07 deux sortes d'étudiants et au niveau
01:01:09 de l'égalité, ça n'est pas
01:01:11 possible. Alors de toute façon, je crois
01:01:13 que je fais partie des Français
01:01:15 qui attendent de savoir ce qui va être
01:01:17 exactement retoqué et après
01:01:19 on verra ce qu'il y a
01:01:21 comme fortes mesures qui auront
01:01:23 été acceptées et une avancée
01:01:25 qu'on puisse en finir
01:01:27 avec une immigration qui n'est
01:01:29 pas donnée,
01:01:31 qui n'est pas acquise pour tous les gens
01:01:33 qui veulent venir et se servir
01:01:35 de tout ce que peut représenter notre
01:01:37 pays et
01:01:39 franchement, je crois que ce qu'attendent
01:01:41 particulièrement les Français, c'est qu'on
01:01:43 arrête d'être
01:01:45 laxistes, c'est tout.
01:01:47 Philippe Guibert, on le dit depuis le début, cette loi a été construite
01:01:49 volontairement sur ses deux jambes. C'est une loi
01:01:51 et en même temps, et de la fermeté, et de l'humanité,
01:01:53 Gérald Darmanin et Olivier Dussopt.
01:01:55 Mais on le disait aussi depuis le début,
01:01:57 à vouloir ménager la chèvre et le chou,
01:01:59 finalement, on mécontente tout le monde
01:02:01 dans la classe politique.
01:02:03 Oui, mais l'intention
01:02:05 initiale de l'exécutif
01:02:07 n'a pas été toujours
01:02:09 très bien assumée, ni forcément
01:02:11 très bien expliquée. On n'a pas toujours tout compris.
01:02:13 On n'a pas toujours tout compris, et on a eu le sentiment,
01:02:15 je remarque notamment
01:02:17 du côté de Gérald Darmanin, que
01:02:19 on a eu le sentiment qu'il était d'accord avec
01:02:21 les vexations successives du texte,
01:02:23 qui pouvaient parfois être contradictoires,
01:02:25 ce qui a pu nuire un petit peu
01:02:27 au sentiment qu'il y avait
01:02:29 une ligne dans ce texte.
01:02:31 Donc l'intention initiale,
01:02:33 elle n'était pas simplement humanitaire,
01:02:35 si j'ose dire, avec la régularisation,
01:02:37 elle était aussi à la demande du MEDEF,
01:02:39 du patronat,
01:02:41 qui souhaite continuer
01:02:43 à fonctionner sur les immigrés clandestins.
01:02:45 Il a fait beaucoup d'interviews durant tout l'examen
01:02:47 du texte pour dire combien il était nécessaire
01:02:49 d'avoir de la manœuvre étrangère.
01:02:51 Oui, alors ce qui renvoie...
01:02:53 C'est un aspect que soutient beaucoup la gauche,
01:02:55 le sol, mais qui renvoie aussi
01:02:57 au fait qu'il y a une pression à la baisse
01:02:59 sur les salaires et sur les conditions de travail,
01:03:01 ce qui peut au moins se discuter.
01:03:03 Et puis d'autre part,
01:03:05 il y avait la fermeté, mais qui a été concentrée
01:03:07 dans le projet initial
01:03:09 sur le fait de faciliter
01:03:11 des expulsions de personnes
01:03:13 qui n'ont pas obtenu de titre de séjour
01:03:15 de droit d'asile en particulier,
01:03:17 sur lequel
01:03:19 l'ensemble de l'opinion publique
01:03:21 pouvait largement converger.
01:03:23 Et puis s'est ajouté à ça
01:03:25 un certain nombre d'amendements
01:03:27 et d'ajouts réalisés
01:03:29 par la droite sénatoriale
01:03:31 et qui finalement ont été intégrés au texte,
01:03:33 qui ont plus valeur, à mon avis,
01:03:35 de symboles que de conséquences
01:03:37 effectives, parce qu'il n'y a pas
01:03:39 de remise en cause du droit du sol,
01:03:41 c'est juste l'automaticité
01:03:43 du droit du sol
01:03:45 qui est légèrement
01:03:47 atténué, puisqu'il faudra
01:03:49 qu'il fasse une demande.
01:03:51 Je ne suis pas sûr que ça va entraîner
01:03:53 une censure du Conseil constitutionnel,
01:03:55 cet aspect-là.
01:03:57 Le durcissement
01:03:59 sur un certain nombre de prestations sociales,
01:04:01 ce n'est pas qu'elles sont supprimées,
01:04:03 mais que ce sont des délais de carence qui sont
01:04:05 allongés, et encore pas
01:04:07 pour tout le monde, pour ceux ou celles
01:04:09 qui ne travaillent pas, parce que pour ceux qui ne travaillent,
01:04:11 il n'y a pas de changement. Donc la question
01:04:13 est de savoir si le Conseil constitutionnel
01:04:15 va considérer que cette distinction
01:04:17 entre ceux qui travaillent et ceux qui ne travaillent pas
01:04:19 va être considérée comme
01:04:21 une rupture d'égalité.
01:04:23 Je n'en suis pas complètement sûr non plus, mais je ne suis pas
01:04:25 assez compétent, les spécialistes.
01:04:27 Et donc, beaucoup de bruit
01:04:29 pour pas grand-chose.
01:04:31 Autant,
01:04:33 je trouve que dans cette loi, il y a des aspects
01:04:35 sur lesquels on aurait pu
01:04:37 se retrouver, sur le fait de
01:04:39 durcir et de faciliter
01:04:41 les conditions d'expulsion d'étrangers qui n'ont rien
01:04:43 à faire sur notre pays, soit parce qu'ils n'ont
01:04:45 pas obtenu un titre de séjour, soit parce qu'ils ont
01:04:47 commis des crimes ou des délits. Et là,
01:04:49 je rejoins Patrice, le laxisme
01:04:51 est devenu inacceptable dans l'opinion
01:04:53 et je trouve à juste titre.
01:04:55 Mais sur le reste, il reste
01:04:57 encore beaucoup de choses à débattre
01:04:59 sur l'immigration.
01:05:01 Moi, je trouve par exemple que le slogan
01:05:03 "Immigration zéro" n'a pas de sens.
01:05:05 En revanche, est-ce qu'on est
01:05:07 en capacité en France aujourd'hui de correctement
01:05:09 accueillir, intégrer et puis assimiler
01:05:11 300, 400
01:05:13 000 personnes par an ? Je n'en suis pas sûr.
01:05:15 Et donc, ça mériterait
01:05:17 une discussion. - Valérie Lecquelme.
01:05:19 - Je pense que le sujet de cette
01:05:21 loi sur l'immigration, c'est est-ce que
01:05:23 elle va atteindre ou non ses objectifs.
01:05:25 Et l'objectif sur lequel
01:05:27 il y a un consensus d'absolument toute la population
01:05:29 de la gauche à la droite, c'est
01:05:31 on ne peut pas continuer à vivre avec
01:05:33 des personnes immigrées en France
01:05:35 qui deviennent délinquantes pour
01:05:37 celles qui deviennent délinquantes
01:05:39 et accepter de les conserver
01:05:41 sur notre territoire alors
01:05:43 qu'elles ne souhaitent pas
01:05:45 être assimilées, enfin,
01:05:47 respecter les règles de la République, on va dire.
01:05:49 Et je trouve
01:05:51 que, et Philippe vient de faire
01:05:53 un bon résumé de la situation, je trouve
01:05:55 que cette loi sur l'immigration est
01:05:57 plus là pour... Toutes ces histoires
01:05:59 de prestations sociales ne répondent pas du tout
01:06:01 à cette question-là. Par exemple, c'est
01:06:03 bon, ça va coûter moins cher, ça va être moins automatique.
01:06:05 Cette histoire d'appel d'air
01:06:07 auquel pas grand monde ne croit, en fait,
01:06:09 parce que je ne suis pas sûre que les gens
01:06:11 traversent la Méditerranée
01:06:13 pour... - Un travail.
01:06:15 - 18 mois de prestations,
01:06:17 24, etc. Je pense qu'on coupe un peu les cheveux
01:06:19 en quatre. Donc la grande question,
01:06:21 c'est est-ce que ça va répondre à l'objectif principal ?
01:06:23 Et là, on a peur
01:06:25 collectivement tous que peut-être pas
01:06:27 pour plusieurs raisons. Il y a une raison,
01:06:29 c'est qu'il y a beaucoup de gens qui sont exclus,
01:06:31 effectivement. Donc votre journaliste
01:06:33 a parlé des mineurs isolés.
01:06:35 Parlons de l'accord avec l'Algérie,
01:06:37 c'est très important. - Oui.
01:06:39 Effectivement, il ne fallait peut-être pas
01:06:41 qu'il y ait une façon que ce soit dans la loi
01:06:43 elle-même et peut-être que la voie diplomatique
01:06:45 est mieux, mais
01:06:47 on voudrait juste être sûrs qu'elle aboutisse, parce qu'on se
01:06:49 demande... - Oui, parce qu'il n'y a pas de garantie. C'est une lancée
01:06:51 de discussion et on sait comment sont passés
01:06:53 les derniers moyens sur place. - Exactement. Et moi, personnellement,
01:06:55 je trouve ça dommage, sincèrement,
01:06:57 qu'on n'en ait pas profité pour
01:06:59 changer cet accord à l'Algérie, qui est très
01:07:01 ancien, qui est obsolète sur beaucoup de points
01:07:03 et qui laisse, alors là,
01:07:05 un trou législatif absolument
01:07:07 considérable. Ça concerne vraiment
01:07:09 la moitié, pratiquement, de l'immigration
01:07:11 française. Enfin, c'est un chiffre considérable,
01:07:13 donc je trouve qu'ils s'en sont
01:07:15 exonérés un petit peu rapidement.
01:07:17 Et alors, moi, j'allais dire
01:07:19 heureusement qu'il y a le pacte migratoire
01:07:21 qui a été signé par l'Europe, parce que
01:07:23 au bout de l'histoire, celui
01:07:25 qui va protéger nos frontières... Parce que
01:07:27 les OQTF, il va y avoir
01:07:29 moins de recours, mais
01:07:31 ça ne veut pas dire qu'elles vont être
01:07:33 exécutées. Moi, j'aimerais bien savoir,
01:07:35 dans un an, quel pourcentage d'OQTF vont être
01:07:37 vraiment exécutés. Le même problème se pose aujourd'hui avec
01:07:39 les laissés-passer consulaires. C'est pas parce qu'il y a moins de recours
01:07:41 qu'on a les laissés-passer. Exactement. Donc, en fait,
01:07:43 on ne sait pas du tout si ça va
01:07:45 avoir un effet là-dessus.
01:07:47 En revanche, le pacte migratoire
01:07:49 européen, qui a été signé
01:07:51 il y a quelques jours, au bout de trois ans
01:07:53 de discussions, quand même. Ça a pris
01:07:55 trois ans. Là, ça va permettre
01:07:57 de limiter le flux des entrées,
01:07:59 de protéger un peu mieux les frontières
01:08:01 de l'Europe. Et finalement,
01:08:03 lui, on n'en parle jamais, mais il est
01:08:05 extrêmement important et ça serait vraiment
01:08:07 intéressant de regarder dans le détail
01:08:09 qu'est-ce que ça va changer, qu'est-ce que ça va nous apporter.
01:08:11 Mais ça va mieux
01:08:13 nous permettre de contrôler les frontières
01:08:15 et donc c'est l'essentiel. Et il a raison
01:08:17 sur les mineurs isolés. Alors, sur
01:08:19 les mineurs, d'une façon générale,
01:08:21 il y a d'autres
01:08:23 dispositions dans la loi, mais pas sur les mineurs
01:08:25 isolés. Donc, c'est tous ceux qui échappent,
01:08:27 en fait. Ça, c'est vraiment un problème.
01:08:29 Deux, est-ce que les expulsions, ça va fonctionner ?
01:08:31 Est-ce que nos frontières vont être protégées ?
01:08:33 C'est ça la question.
01:08:35 Naïma, aussi, ce qu'on voit dans les manques de la loi,
01:08:37 c'est aussi la limitation même. C'est-à-dire que
01:08:39 les Républicains disent depuis le début qu'il faut
01:08:41 réformer la Constitution
01:08:43 et on a vu, effectivement, à plusieurs
01:08:45 reprises, et d'autant plus si le Conseil constitutionnel
01:08:47 censure beaucoup, cette volonté de
01:08:49 se dire que cette loi, elle ne peut pas aller au bout
01:08:51 finalement de sa volonté,
01:08:53 de sa philosophie, parce qu'en fait, on n'a pas
01:08:55 la Constitution pour. Exactement.
01:08:57 On n'a pas la souveraineté pour,
01:08:59 c'est au niveau de tous les traités
01:09:01 qu'on a signés avec l'Europe,
01:09:03 donc en fait, on n'a aucune souveraineté.
01:09:05 Ce qui prime,
01:09:07 c'est effectivement
01:09:09 le supranational, et c'est ça qu'il faut
01:09:11 aussi dire aux Français, c'est qu'aujourd'hui,
01:09:13 finalement, ça ne va pas amener à grand-chose,
01:09:15 parce que les flux vont continuer.
01:09:17 Parce que ce que vous disiez par rapport
01:09:19 au pacte immigration,
01:09:21 asile-immigration,
01:09:23 ça veut dire que jusqu'à maintenant,
01:09:25 on ne protège pas les frontières, et puis tout à coup,
01:09:27 on peut les protéger ? Oui. Je ne pense pas.
01:09:29 Malheureusement, je ne pense pas, et on l'a vu
01:09:31 même quand il y avait le Covid,
01:09:33 où il y avait quand même des arrivées.
01:09:35 Le problème, il est qu'il faudrait qu'on puisse
01:09:37 rétablir les frontières pour que chaque pays
01:09:39 puisse être souverain
01:09:41 dans l'accueil
01:09:43 qu'ils souhaitent.
01:09:45 Et peut-être aussi, la question, effectivement,
01:09:47 vous l'avez soulevée, de l'externalisation,
01:09:49 c'est extrêmement important,
01:09:51 puisque le Royaume-Uni est en train d'y travailler,
01:09:53 l'Allemagne aussi,
01:09:55 donc je me demande pourquoi la France ne le fait pas.
01:09:57 Il y a le Danemark, effectivement,
01:09:59 qui l'a fait, il y a aussi l'Australie.
01:10:01 On ne peut pas...
01:10:03 En fait, le problème, c'est qu'on laisse
01:10:05 les gens
01:10:07 rentrer d'une manière,
01:10:09 comment dirais-je,
01:10:11 en forçant la porte, c'est pas normal.
01:10:13 Sans avoir les capacités non plus pour les accueillir.
01:10:15 Non, mais c'est ça, parce qu'en fait,
01:10:17 on est dans le fait accompli.
01:10:19 Je crois que c'était Edouard Philippe
01:10:21 qui le disait, on est dans l'immigration
01:10:23 du fait accompli.
01:10:25 Et c'est pas normal. C'est pour ça que moi,
01:10:27 je prône plutôt une externalisation.
01:10:29 On puisse revenir à ce qui se faisait
01:10:31 dans le passé, dans les années 50,
01:10:33 60 notamment, où en fait, on faisait
01:10:35 les demandes dans les pays d'origine,
01:10:37 en fonction par exemple des métiers en tension,
01:10:39 des besoins
01:10:41 des patrons, et on faisait venir
01:10:43 les gens, où ils faisaient la demande dans le pays d'origine,
01:10:45 il y avait tout un process
01:10:47 pour préparer le dossier, où elles arrivaient,
01:10:49 ils étaient accompagnés, etc.
01:10:51 Et on avait la possibilité d'intégrer.
01:10:53 Non, mais je suis pas allée rire.
01:10:55 Il nous reste 20 secondes, alors un mot très rapide.
01:10:57 Je termine juste ça, parce qu'aujourd'hui, le problème,
01:10:59 c'est la capacité à accueillir.
01:11:01 Il y a une pression énorme,
01:11:03 et c'est pour ça qu'aujourd'hui, par exemple, les départements
01:11:05 sont en train de se désolidariser.
01:11:07 On a vu le département de Lens hier, et le Vaucluse, c'est pareil.
01:11:09 Attendez, je suis complètement d'accord
01:11:11 avec ce qui vient d'être dit, sauf le fait
01:11:13 de remettre des frontières à chaque pays,
01:11:15 parce que c'est ce que fait l'Angleterre,
01:11:17 et vous voyez le résultat, ils sont en train de couler complètement.
01:11:19 Donc on ne peut pas renoncer à l'Europe
01:11:21 uniquement pour les migrations.
01:11:23 - Moi je me souviens quand il y avait les frontières en France.
01:11:25 - Je salue le pacte migratoire européen.
01:11:27 - Allez, on laisse.
01:11:29 - On va laisser 10 secondes à Patrice Arnitti.
01:11:31 - 10 secondes, hein.
01:11:33 - Je vous ai une petite chose.
01:11:35 Vous vous rendez compte la difficulté d'un gouvernement,
01:11:37 quel qu'il soit, il doit batailler
01:11:39 entre les différents partis
01:11:41 pour essayer de trouver un consensus,
01:11:43 et en même temps, batailler
01:11:45 contre l'Europe.
01:11:47 - En même temps.
01:11:49 - On a le droit.
01:11:51 - Il y a des gens qui veulent des quotas migratoires,
01:11:53 et il y a des gens qui veulent
01:11:55 qu'il n'y ait plus du tout
01:11:57 d'immigration. Entre ça,
01:11:59 il faut trouver quelque chose
01:12:01 de plus ou moins positif, qui ne gêne personne
01:12:03 au niveau des partis politiques.
01:12:05 C'est impossible, à moins de faire
01:12:07 des référendums, et alors de
01:12:09 réadapter ce qu'on appelle le protectionnisme.
01:12:11 - Et justement, on va voir juste après la pause
01:12:13 pourquoi c'est compliqué en ce moment pour le gouvernement,
01:12:15 certes pour la loi immigration,
01:12:17 mais aussi avec le remaniement qui se profile.
01:12:19 A tout de suite pour la dernière partie de Midi News.
01:12:21 Sur CNews.
01:12:23 De retour pour la dernière partie de Midi News Weekend.
01:12:28 On va parler dans un instant du remaniement,
01:12:30 mais tout de suite, on fait le point sur l'actualité
01:12:32 avec Maureen Vidal. Rebonjour Maureen.
01:12:34 - Bonjour à tous.
01:12:36 Les 300 passagers d'origine indienne
01:12:38 d'un Airbus A, d'un Airbus 340,
01:12:40 sont toujours retenus
01:12:42 dans un aéroport de la Marne
01:12:44 pour suspicion de trafic d'êtres humains.
01:12:46 L'avion immobilisé devait relier
01:12:48 Dubaï au Nicaragua.
01:12:50 Les audiences devant un juge des libertés et de la détention
01:12:52 ont débuté à 9h pour maintenir
01:12:54 les passagers ou non dans la zone d'attente
01:12:56 de l'aéroport. Deux gardes à vue
01:12:58 ont été prolongés hier soir.
01:13:00 L'Allemagne en alerte.
01:13:02 Un avis de danger a été émis pour la Saint-Sylvestre
01:13:04 concernant la cathédrale de Cologne.
01:13:06 La police a effectué plusieurs rondes
01:13:08 hier soir et a été fouillée par des chiens renifleurs.
01:13:10 Aujourd'hui, tous les visiteurs
01:13:12 seront soumis à un contrôle avant d'y entrer.
01:13:14 Selon la presse allemande, des messes de Noël
01:13:16 à Cologne mais aussi à Vienne et à Madrid
01:13:18 pourraient être les cibles de terroristes.
01:13:20 Enfin, l'armée israélienne
01:13:22 annonce la mort de 5 de ses soldats
01:13:24 dans la bande de Gaza.
01:13:26 Ces morts portent à 152 le nombre
01:13:28 de soldats israéliens tués depuis le début
01:13:30 de l'offensive terrestre menée par Tsaïl.
01:13:32 200 Palestiniens auraient été
01:13:34 tués ces dernières 24h
01:13:36 selon le Hamas.
01:13:38 Merci beaucoup
01:13:40 Maureen Vidal. On va donc parler
01:13:42 du remaniement puisque
01:13:44 aujourd'hui, François Bayrou dit ceci
01:13:46 à nos confrères du JDD.
01:13:48 Il appelle à ce qu'une nouvelle
01:13:50 page s'ouvre. Il faut, dit-il,
01:13:52 un renouvellement. Alors de quel
01:13:54 renouvellement il parle ? On pense évidemment
01:13:56 à un remaniement.
01:13:58 Valérie Lecap, c'est vrai que les rumeurs
01:14:00 de remaniement, on n'en est pas
01:14:02 à la première. En revanche, quand on parle avec un certain
01:14:04 nombre de conseillers ministériels, ils nous disent tous
01:14:06 que ce sont des vacances assez peu
01:14:08 sereines parce que de toute évidence,
01:14:10 il y a des ajustements à faire. Quelle est l'ampleur ? On ne sait pas
01:14:12 encore. Mais il est temps d'ouvrir une nouvelle
01:14:14 page, comme le dit François Bayrou.
01:14:16 Le président de la République lui-même a
01:14:18 annoncé que mi-janvier, il y aurait
01:14:20 un grand renouvellement et on voit
01:14:22 mal comment il n'y aurait pas un remaniement
01:14:24 concomitant à ce moment-là.
01:14:26 On sait depuis longtemps que
01:14:28 la Première Ministre Elisabeth Borne,
01:14:30 eh bien le courant est difficile
01:14:32 à passer entre elle et le président de la République.
01:14:34 Ça n'enlève rien à son travail
01:14:36 et à comment elle a réussi
01:14:38 à faire voter cette loi sur l'immigration.
01:14:40 Mais on a quand même
01:14:42 le sentiment qu'Emmanuel Macron
01:14:44 a d'autres projets en tête.
01:14:46 La deuxième chose, c'est cette rumeur
01:14:48 extrêmement insistante sur
01:14:50 Bruno Le Maire, qui pourrait
01:14:52 éventuellement la replacer, je prends
01:14:54 le risque. On fait des
01:14:56 pronostics, on n'en voudra à personne si il y a
01:14:58 erreur. Il y a un certain nombre d'éléments
01:15:00 qui plaident pour lui
01:15:02 en ce moment.
01:15:04 Et l'élément, c'est la façon
01:15:06 dont Emmanuel Macron aimerait
01:15:08 tourner la page de cette année 2023
01:15:10 qui a été si difficile.
01:15:12 Gérald Darmanin, qui était son poulain,
01:15:14 n'en sort pas. Enfin, il a
01:15:16 été chahuté à droite
01:15:18 à gauche. Et un peu sauvé aussi par la
01:15:20 Première Ministre. Et même s'il a énormément travaillé,
01:15:22 il a révélé quelques faiblesses et il a
01:15:24 dû être sauvé par Elisabeth Borne, avec qui désormais
01:15:26 maintenant, il s'entend bien, alors qu'ils se sont
01:15:28 spiés pendant un certain temps. Depuis qu'ils ont dîné ensemble,
01:15:30 selon certains confrères. Voilà.
01:15:32 Non, mais plus sérieusement,
01:15:34 si vous voulez, apparemment, il y a
01:15:36 quand même... On ne parle plus du tout d'économie
01:15:38 dans ce pays. J'ai été journaliste économique
01:15:40 pendant 20 ans. C'est quand même
01:15:42 le nerf de la guerre. C'est quand même ce que veulent
01:15:44 les Français. - Le pouvoir d'achat. - Il y a un problème
01:15:46 de pouvoir d'achat. On a un pays qui est absolument
01:15:48 surendetté. Emmanuel Macron
01:15:50 avait réussi la lutte
01:15:52 contre le chômage. Mais le chômage est en train
01:15:54 de repartir. Et il nous a promis
01:15:56 le plein emploi. C'est un des
01:15:58 dada de Bruno Le Maire.
01:16:00 Donc, il y a pas mal d'éléments
01:16:02 qui convergent pour montrer
01:16:04 qu'on pourrait aller dans cette direction-là.
01:16:06 Alors, par ailleurs, la crise
01:16:08 sur l'immigration a créé
01:16:10 beaucoup de dégâts dans le gouvernement
01:16:12 parce qu'il y a 5 ou 6
01:16:14 ministres qui avaient
01:16:16 envisagé ou menacé de démissionner.
01:16:18 Donc, Aurélien Rousseau s'est fait.
01:16:20 Sylvie Retailleau, on l'a
01:16:22 rattrapée par les bretelles, si elle en a
01:16:24 au dernier moment. Mais il y a
01:16:26 aussi le
01:16:28 chouchou Clément Boune
01:16:30 qui s'est énormément exposé
01:16:32 puisqu'il a reçu
01:16:34 chez lui, au ministère des Transports,
01:16:36 ce fameux dîner
01:16:38 pour discuter ensemble de ce qu'ils
01:16:40 allaient faire. Donc, Emmanuel
01:16:42 Macron, il aime pas trop tout ça,
01:16:44 ce reménage autour de lui.
01:16:46 Ce qui compte, il a été obligé de monter au
01:16:48 front pour récupérer
01:16:50 la situation qui tanguait
01:16:52 très dangereusement. Donc, je pense que
01:16:54 ceux qui ont tangué, y compris dans
01:16:56 son proche entourage, certains de ses
01:16:58 conseillers, de ses propres conseillers,
01:17:00 ne vont pas forcément être remerciés
01:17:02 de tout cela. Donc,
01:17:04 oui, entre la situation
01:17:06 politique générale et les éléments
01:17:08 individuels, il
01:17:10 devrait y avoir quelque chose d'important.
01:17:12 Je termine d'une phrase parce que je suis très longue, je suis désolée.
01:17:14 On sait aussi...
01:17:16 - Mais vous avez refait tout le gouvernement aussi, ça prenait un peu de temps.
01:17:18 - On sait aussi qu'Emmanuel Macron aime bien
01:17:20 procrastiner et prendre son temps.
01:17:22 Donc, ne mettons pas de date
01:17:24 parce que tout est toujours plus long que prévu.
01:17:26 - Oui, et pensez émus à tous les confrères
01:17:28 qui vont aller attendre sur le trottoir à
01:17:30 Matignon, dont moi-même,
01:17:32 je m'auto-convainc.
01:17:34 Patrice Ardicier, justement, sur Elisabeth Borne,
01:17:36 d'abord, on a vu que dans cette
01:17:38 séquence de la loi Immigration, elle a
01:17:40 quand même réussi à récupérer un petit peu
01:17:42 le bébé à Gérald Darmanin.
01:17:44 C'est elle qui a négocié avec les Républicains, c'est elle
01:17:46 qui a tenté, en tout cas, de maintenir
01:17:48 la majorité unie.
01:17:50 On l'a dit souvent en bout de course,
01:17:52 mais en même temps, là, très dernièrement, elle a marqué
01:17:54 beaucoup de points. - Et c'est la raison pour laquelle
01:17:56 je ne l'enterre pas, si je peux me permettre.
01:17:58 - Je ne l'ai pas enterré. - Non, non, je sais.
01:18:00 - Mais on a mis Bruno Le Maire à sa place, quand même.
01:18:02 - Je respecte beaucoup ça. - C'est vrai que Bruno Le Maire,
01:18:04 sur un champ de course,
01:18:06 il ferait partie
01:18:08 des favoris, bien entendu,
01:18:10 mais selon certaines sources,
01:18:12 Bruno Le Maire,
01:18:14 il sert terriblement
01:18:16 à son poste, il n'a pas
01:18:18 des mérités, et
01:18:20 effectivement,
01:18:22 M. Macron doit hésiter
01:18:24 à l'enlever de ce poste-là, pour lui donner
01:18:26 plus de responsabilités,
01:18:28 mais des responsabilités qui sont générales.
01:18:30 Et c'est embêtant
01:18:32 d'enlever quelqu'un
01:18:34 qui excelle dans son poste.
01:18:36 - Sur le problème du remplacement. - Bien entendu. Maintenant,
01:18:38 effectivement, Valérie le disait,
01:18:40 il y a un certain nombre de ministres
01:18:42 qui voulaient démissionner,
01:18:44 et qu'on a rattrapé de
01:18:46 justesse, comme Sylvie Rotaillot,
01:18:48 mais on a aussi des ministres qui sont,
01:18:50 on peut le dire, fatigués,
01:18:52 pour différentes raisons.
01:18:54 Le ministre de la Justice, Dupond-Moretti,
01:18:56 Olivier Dussauve,
01:18:58 qui est soupçonné de favoritisme
01:19:00 quand il était maire. - Et qu'on n'a pas vu
01:19:02 sur cette loi de migration, qui était aussi la sienne, en théorie.
01:19:04 - C'est vrai. Alors, la ministre
01:19:06 de la Santé... - À la Moretti !
01:19:08 - La ministre de la Santé, pharmacienne,
01:19:10 franchement, là,
01:19:12 il y a quelque chose de très embêtant, - Et elle l'est par intérim.
01:19:14 - parce que nous avons le dossier de l'euthanasie
01:19:16 qui arrive, qui est quand même
01:19:18 un dossier supérieur pour le président
01:19:20 de la République, et je vois mal
01:19:22 comment il pourrait confier ce
01:19:24 dossier à une ministre qui est mise à mal
01:19:26 de cette façon. Maintenant, il y a une personne,
01:19:28 il y a une personne à laquelle je pense,
01:19:30 et qui, à mon avis,
01:19:32 va encore gravir
01:19:34 des échelons, c'est
01:19:36 Agnès Pannier-Runacher,
01:19:38 la ministre de l'écologie
01:19:40 et de l'énergie.
01:19:42 Alors, je ne vais pas dire que c'est un bon petit soldat,
01:19:44 c'est un très bon officier,
01:19:46 si je peux dire, qui ne fait pas
01:19:48 de bruit en dehors
01:19:50 de son job. - Pas de dérapage,
01:19:52 de sortie maladroite. - Et ça
01:19:54 pourrait véritablement séduire
01:19:56 le président de la République. - Philippe Guibert,
01:19:58 on parlait aussi de ses proches, d'Emmanuel Macron,
01:20:00 Clément Beaune, Rima Abdoulmalak,
01:20:02 à la culture, qui pourtant ont hésité
01:20:04 à démissionner, et on dit que
01:20:06 dans l'entourage d'Emmanuel Macron, justement,
01:20:08 le président a très mal vécu,
01:20:10 ses ministres pas assez solides, selon lui,
01:20:12 d'autant plus pour ceux qui lui sont vraiment
01:20:14 très proches. - Oui, parce qu'en général,
01:20:16 ses ministres, je pense en particulier à Clément Beaune,
01:20:18 sont des personnes
01:20:20 qui étaient dans le macronisme originel.
01:20:22 - C'est-il le début. - Et qui venaient
01:20:24 souvent de la gauche, du Parti socialiste.
01:20:26 Clément Beaune a été un membre
01:20:28 de cabinet ministériel sous François Hollande,
01:20:30 à Matignon, puis à Bercy.
01:20:32 Et donc, c'est...
01:20:34 Effectivement, c'est le macronisme originel
01:20:36 qui a été très mal à l'aise
01:20:38 par rapport à la loi
01:20:40 immigration. Mais je vous écoutais
01:20:42 faire ces brillantes analyses,
01:20:44 vous avez parfaitement raison,
01:20:46 mais sauf qu'en même temps, faire un remaniement
01:20:48 dans la situation
01:20:50 parlementaire dans laquelle est Emmanuel Macron,
01:20:52 sans qu'il y ait
01:20:54 une alliance, une coalition qui soit
01:20:56 constituée, ce n'est qu'un changement
01:20:58 de casting. S'il n'y a pas...
01:21:00 - C'est pour ça, d'ailleurs, qu'on n'a jamais changé
01:21:02 Elisabeth Borde, parce que l'argument à l'Élysée, c'est
01:21:04 toujours dire "Qui élargira la majorité ?"
01:21:06 - Et alors, ça devait être... Attendez, je termine.
01:21:08 Ça devait être Darmanin, mais comme vous l'avez
01:21:10 très bien dit, Darmanin était un peu affaibli
01:21:12 dans la mesure où ce n'est pas lui qui a trouvé
01:21:14 l'accord, c'est surtout Elisabeth Borde.
01:21:16 Est-ce que Bruno Le Maire, dont vous parliez,
01:21:18 pourrait être cet homme qui permet cette
01:21:20 coalition ? Moi, je n'ai pas le sentiment, parce que
01:21:22 j'ai l'impression que les Républicains n'en veulent pas.
01:21:24 - Oui, les Républicains ne voudront plus qu'il y ait
01:21:26 de loi de leur part. - Donc, à partir de là, on est juste dans un
01:21:28 changement de casting à l'intérieur de la
01:21:30 Macronie, qui va devenir de plus en plus
01:21:32 difficile, à mesure qu'on se
01:21:34 rapproche des échéances futures,
01:21:36 parce que qui est-ce qui voudra s'embarquer
01:21:38 dans un gouvernement et dans un
01:21:40 macronisme qui, par définition, sera
01:21:42 finissant ? - Naïma, d'abord, parce que
01:21:44 effectivement, on voit aussi cette difficulté
01:21:46 de vouloir tenter d'élargir
01:21:48 la majorité, et à chaque remaniement,
01:21:50 on dit "ça va être un bouleversement", mais
01:21:52 un, il y a un problème de casting, il faut trouver des personnes, et puis
01:21:54 deux, on se rappelle aussi qu'on anticipe
01:21:56 déjà un remaniement après les Européennes, qu'on anticipe
01:21:58 un remaniement après les JO,
01:22:00 des cartouches, le président de la République, comme
01:22:02 Premier ministre ou Première ministre potentiel, il n'en a pas
01:22:04 non plus des caisses. - Non mais aujourd'hui,
01:22:06 avec ce qui se passe à l'Assemblée nationale,
01:22:08 - Des caisses, oui, des caisses, oui.
01:22:10 - La majorité relative
01:22:12 qui pose vraiment des problèmes
01:22:14 au gouvernement,
01:22:16 moi je pense que la solution, ça ne peut être
01:22:18 que dans une union avec
01:22:20 les LR, d'ailleurs, Nicolas Sarkozy
01:22:22 avait... - Et qu'il encore LR.
01:22:24 - ...avait œuvré pour cela,
01:22:26 en disant que c'était une solution pour
01:22:28 Emmanuel Macron, pour pouvoir au moins
01:22:30 asseoir un petit peu plus d'autorité
01:22:32 sur son quinquennat,
01:22:34 et aussi pour
01:22:36 les LR. Et dernièrement, Luc Ferry
01:22:38 a aussi avancé
01:22:40 cela en disant que peut-être qu'il y aurait des
01:22:42 personnalités LR,
01:22:44 qui pourraient rejoindre, et que c'était
01:22:46 juste... Enfin, c'était pas possible
01:22:48 de faire autrement, parce que de toute façon, si vous en prenez
01:22:50 au niveau de la Macronie, ça ne change absolument
01:22:52 rien. Bruno Le Maire, il a toujours fait...
01:22:54 Ah, c'est le deuxième quinquennat, je crois qu'il fait avec Emmanuel Macron.
01:22:56 Clément Beaune, bon, c'est la gauche,
01:22:58 mais de toute façon, il faut ouvrir à la droite,
01:23:00 pour pouvoir vraiment élargir
01:23:02 cette majorité
01:23:04 au niveau de
01:23:06 l'Assemblée nationale. Et si vous me demandez
01:23:08 qui je vois... Allez, des pronostics, Naïma.
01:23:10 Vous mettez qui où ?
01:23:12 Premier ministre
01:23:14 des LR.
01:23:16 C'est ça ? Premier ministre des LR.
01:23:18 Oui, oui, premier ministre des LR.
01:23:20 Je pense qu'il y aurait une personnalité qui
01:23:22 pourrait vraiment faire consensus au niveau
01:23:24 de l'ensemble des Français,
01:23:26 c'est David Lissner. Parce qu'en plus, il est
01:23:28 de l'Association des maires de France.
01:23:30 Il vient d'être
01:23:32 élu du premier
01:23:34 tour pour la deuxième
01:23:36 fois. Il a une personnalité
01:23:38 surtout le régalien qui est extrêmement
01:23:40 ferme. Et je pense
01:23:42 que ça pourrait être intéressant. Très malin pour le gouvernement
01:23:44 s'ils veulent avoir la certitude qu'il ne se présentera pas
01:23:46 ou qu'il sera embêté pour 2027. Valérie Le Cam.
01:23:48 Non, mais le jeu des pronostics,
01:23:50 à commencer par le mien,
01:23:52 est toujours périlleux.
01:23:54 Et de toute façon, même le président de la République peut changer
01:23:56 d'avis à peu de temps de déchéance.
01:23:58 Donc je pense qu'on est en train
01:24:00 de s'amuser puisqu'on est en fin d'année.
01:24:02 Ça nous fait plaisir. C'est Noël.
01:24:04 C'est votre cadeau de Noël.
01:24:06 Si on revient à
01:24:08 des choses tout à fait objectives,
01:24:10 et bien évidemment, je suis d'accord, cette histoire de majorité
01:24:12 à l'Assemblée nationale est cruciale.
01:24:14 Et qu'est-ce qui s'est passé pendant la loi
01:24:16 sur l'immigration ? Ce qui s'est passé, c'est qu'il y a
01:24:18 la majorité présidentielle,
01:24:20 sauf 59 personnes quand même.
01:24:22 Il y a eu 59 défections,
01:24:24 29 contres,
01:24:26 plus les abstentions, ça fait 59 députés.
01:24:28 C'est un quart des députés
01:24:30 de la majorité présidentielle, il ne faut pas l'oublier.
01:24:32 Ça ne fait quand même pas rien du tout.
01:24:34 Mais qui ont voté à l'unisson
01:24:36 avec LR. Il y a une deuxième chose qu'il ne faut pas oublier,
01:24:38 c'est l'interview d'Éric Ciotti
01:24:40 dans Le Figaro, où il a
01:24:42 dit "Cocorico, on a gagné,
01:24:44 et surtout on va continuer, on ne va pas vous lâcher.
01:24:46 Ne croyez pas que ce soit fini,
01:24:48 et on va continuer à maintenir la pression."
01:24:50 Donc effectivement, cette alliance avec LR,
01:24:52 quelle forme elle va prendre,
01:24:54 de quelle façon, parce que LR ne va pas non plus
01:24:56 se ranger à la Macronie aussi simplement
01:24:58 que ça. - LR n'est pas toujours
01:25:00 unis comme ils l'ont été sur ce texte.
01:25:02 - Ils ne sont pas toujours unis, on a vu
01:25:04 sur les retraites que ça ne s'est pas du tout passé
01:25:06 comme c'était prévu. - Les députés
01:25:08 LR ironisaient justement sur le fait que pour une fois
01:25:10 ils votaient ensemble. - Ce qu'on peut
01:25:12 remarquer d'intéressant quand même, c'est qu'Éric Ciotti
01:25:14 cite l'économie dans son interview
01:25:16 aussi. Donc, il y a
01:25:18 une espèce de faisceau convergent,
01:25:20 on verra bien, mais bon.
01:25:22 Et donc, effectivement, s'il peut y avoir
01:25:24 un semblant de majorité,
01:25:26 elle est plutôt à droite qu'à gauche,
01:25:28 ça c'est clair. Et du coup,
01:25:30 ça donnerait une espèce
01:25:32 de légitimité à un gouvernement
01:25:34 plus à droite que celui d'aujourd'hui,
01:25:36 avec ceux en même temps
01:25:38 qui, il faut le dire, a volé en éclat
01:25:40 avec la loi sur l'immigration et a montré ses limites
01:25:42 avec la loi sur l'immigration.
01:25:44 Et c'est quand même ça le plus important,
01:25:46 c'est cette rupture politique
01:25:48 forte, effectivement, qui devrait
01:25:50 se profiler. - On va continuer
01:25:52 en débatte, mais je voudrais qu'on écoute justement ce que disait
01:25:54 Jérôme Fourquet, qui était l'invité du Grand Rendez-Vous
01:25:56 à 10h. Est-ce qu'un
01:25:58 remaniement est vraiment utile ? Écoutez sa réponse.
01:26:00 - Donc, un remaniement,
01:26:02 l'arrivée
01:26:04 de nouvelles têtes, si ça ne permet pas l'élargissement
01:26:06 de la majorité parlementaire,
01:26:08 n'aura que très peu d'effet.
01:26:10 On voit bien que
01:26:12 l'affrontement aujourd'hui, c'est entre
01:26:14 une partie des Français et le président de la République.
01:26:16 On change le
01:26:18 locataire du ministère du Travail ou de Matignon,
01:26:20 occupera vos plateaux
01:26:22 pendant 48 ou 72 heures, mais
01:26:24 dans le Pays Profond,
01:26:26 tout ça n'aura guère d'importance.
01:26:28 - Ce qui est intéressant aussi dans ce qu'il dit
01:26:30 Philippe Guibert, pour l'aspect majorité, on en a parlé,
01:26:32 mais ce qu'il dit, c'est que le problème aujourd'hui, il est
01:26:34 entre les Français et le président de la République,
01:26:36 et que donc, le changement de caste,
01:26:38 quand bien même on va à droite, à gauche, ou peu importe,
01:26:40 ça ne changera rien. Et on sait que le président
01:26:42 veut un grand rendez-vous avec la nation
01:26:44 au mois de janvier. - Oui, alors il faut
01:26:46 être prudent, parce que le président de la République, à plusieurs reprises,
01:26:48 nous a parlé de grands rendez-vous,
01:26:50 de grandes initiatives,
01:26:52 plein de choses grandes. - Comme les rencontres de Saint-Denis,
01:26:54 qui était le grand mouvement d'ampleur,
01:26:56 l'initiative d'ampleur. - Je pensais
01:26:58 à cela, même si ce n'est pas que de sa faute,
01:27:00 parce que c'est Éric Ciotti qui a claqué la porte.
01:27:02 Justement, Éric Ciotti,
01:27:04 c'est pour ça que j'ai un grand doute sur la...
01:27:06 - Mais pas à une réunion où on parlait de sa proposition.
01:27:08 - Justement sur l'élargissement du référendum,
01:27:10 pour pouvoir faire un référendum sur l'immigration,
01:27:12 qui est la grande revendication
01:27:14 des Républicains. Mais passons.
01:27:16 Mais évidemment que
01:27:18 Jérôme Fourquet a raison.
01:27:20 Un remaniement sans changement politique
01:27:22 avec un élargissement
01:27:24 d'une majorité,
01:27:26 forcément plutôt à droite,
01:27:28 dans le contexte et dans la situation politique,
01:27:30 eh bien, ça n'a pas un intérêt
01:27:32 et ça ne touchera évidemment pas
01:27:34 ce qu'il appelle le pays profond,
01:27:36 qui est la grande opinion, qui ne suit pas la politique
01:27:38 au jour le jour. Et pour qu'il y ait un changement
01:27:40 de casting, ça a assez peu d'intérêt.
01:27:42 Nous, ça nous amuse, comme on le disait tout à l'heure,
01:27:44 parce qu'on peut faire du commentaire
01:27:46 et de l'analyse, mais pour les Français, pour 90%
01:27:48 des Français, ça ne change
01:27:50 rigoureusement rien s'il n'y a pas
01:27:52 une évolution politique.
01:27:54 - Mais Antoine... - Juste,
01:27:56 j'ajoute un mot. Est-ce qu'on peut
01:27:58 tenir avec un tel Parlement
01:28:00 et une telle tension entre
01:28:02 les macronistes et les Républicains,
01:28:04 pour aller vite, parce que l'essentiel se joue là-dessus,
01:28:06 est-ce qu'on peut tenir trois ans ?
01:28:08 - Non. - Moi, je continue de penser
01:28:10 qu'à un moment ou à un autre, alors sans doute
01:28:12 c'est le plus mauvais moment pour Emmanuel Macron
01:28:14 pour dissoudre, mais qu'à un moment
01:28:16 ou à un autre, il faudra redonner la parole
01:28:18 aux électeurs, soit par
01:28:20 référendum, et là, je prends
01:28:22 peut-être mes désirs pour des réalités,
01:28:24 parce que je ne sens pas Emmanuel Macron
01:28:26 très motivé par le référendum, c'est un
01:28:28 euphémisme, mais
01:28:30 au minimum, il faudra revenir devant les électeurs
01:28:32 avec une dissolution et des élections législatives
01:28:34 pour clarifier quand même
01:28:36 un peu la situation politique.
01:28:38 - Après Naïma, on voit aussi que cette dissolution,
01:28:40 on en entend beaucoup parler, certains
01:28:42 partis politiques, celui qui est le plus prompt à y aller
01:28:44 c'est le Rassemblement National, et pourquoi ?
01:28:46 Parce qu'ils savent qu'ils vont gagner des députés,
01:28:48 la peur de la majorité, c'est de se dire "on dissout",
01:28:50 mais si la majorité appartient au Rassemblement
01:28:52 National, c'est compliqué, et du côté de chez LR,
01:28:54 ils ne sont pas nombreux à vouloir retourner
01:28:56 aux urnes, sachant qu'ils sont maintenant
01:28:58 une soixantaine, ils ne reviendront pas à soixante.
01:29:00 - Oui, c'est évident qu'aujourd'hui,
01:29:02 les deux partis qui n'ont pas intérêt,
01:29:04 c'est Renaissance et effectivement
01:29:06 les LR. Mais moi, j'ai envie
01:29:08 de vous dire que ça peut être aussi intéressant,
01:29:10 c'est-à-dire que ça peut être le baiser de la mort
01:29:12 que Emmanuel Macron peut donner
01:29:14 au RN, parce qu'imaginons
01:29:16 qu'il y ait une dissolution, que le RN
01:29:18 soit majoritaire,
01:29:20 et qu'il y ait une cohabitation,
01:29:22 et qu'à ce moment-là,
01:29:24 il y ait un Premier ministre
01:29:26 RN, et qu'il ait des difficultés
01:29:28 à gouverner,
01:29:30 et qu'il aura forcément
01:29:32 des difficultés à gouverner, parce que
01:29:34 la Sympathie nationale sera dans une majorité
01:29:36 relative, enfin,
01:29:38 ils ne seront pas majoritaires,
01:29:40 donc imaginons ce que ça peut faire,
01:29:42 et ce sera peut-être une manière
01:29:44 de les éliminer. - C'est le seul moyen
01:29:46 de montrer que ça ne marche pas forcément.
01:29:48 - De là à ce que le RN obtienne
01:29:50 289 sièges,
01:29:52 je crois qu'on en est loin, ils peuvent progresser.
01:29:54 Ils peuvent avoir 150 sièges.
01:29:56 - Ça peut être,
01:29:58 tu vois ce que je veux dire, le baiser de la mort.
01:30:00 - Valérie ? - On vous la...
01:30:02 Gardez-la, il n'y a pas de problème.
01:30:04 - J'ai du mal à croire qu'Emmanuel Macron
01:30:06 ait envie de voir Jordan Bardella
01:30:08 à Matignon, même s'ils ne s'entendent pas
01:30:10 si mal que ça, apparemment, à Saint-Denis, ça ne serait pas
01:30:12 si mal passé que ça. - Lui au moins, va à ses réunions déjà.
01:30:14 - C'est une histoire de génération.
01:30:16 Non, mais plus sérieusement, peut-être
01:30:18 qu'il y a quelques réserves,
01:30:20 parce qu'un gouvernement,
01:30:22 c'est un ensemble aussi.
01:30:24 Emmanuel Macron a certaines personnes qui sont proches
01:30:26 de lui, qui n'ont pas encore été
01:30:28 nommés ministres, ou qui souhaiteraient...
01:30:30 Moi, je ne sais pas. - Penser à qui ?
01:30:32 - À Franck Louvrier, par exemple. Je pense à
01:30:34 Carl Olive. Je pense à... - C'est vrai.
01:30:36 - Il y a des gens... - Il y a des gens chez Horizon aussi,
01:30:38 Arnaud Robinet, etc., dont on entend souvent parler.
01:30:40 - Exactement, chez Horizon, Arnaud Robinet, tout à fait.
01:30:42 Cette espèce de génération
01:30:44 qui ne demande qu'à y aller
01:30:46 et qui donnerait le sentiment
01:30:48 de... Franck Louvrier,
01:30:50 ce n'est pas n'importe qui, c'est ancien,
01:30:52 il a été le grand posteur-corréateur,
01:30:54 Migrès Sarkozy, pendant de très très longues années.
01:30:56 Voilà, des gens
01:30:58 comme ça, qui pourraient
01:31:00 donner un sentiment de renouveau,
01:31:02 de solidité, d'expérience politique
01:31:04 aussi. - Mais pas que.
01:31:06 Mais pas que. Là, on est en train de mettre
01:31:08 la barre à droite, complètement.
01:31:10 Il ne peut pas se permettre
01:31:12 de casser
01:31:14 le
01:31:16 thermomètre
01:31:18 des Français. Ce n'est pas possible. Il faut quand même
01:31:20 donner des gages à la gauche.
01:31:22 Il est arrivé en disant "Plus de gauche,
01:31:24 plus de droite, mais on va faire une espèce de...
01:31:26 - Oui, mais ça c'était il y a 6 ans.
01:31:28 - Je sais, mais on ne peut pas
01:31:30 mettre de côté toute la
01:31:32 gauche. Alors qu'on met de côté,
01:31:34 évidemment, beaucoup de gens
01:31:36 de LFI, ça je peux le comprendre,
01:31:38 mais il ne faut pas exagérer.
01:31:40 Il est obligé d'avoir ce que j'appellerais
01:31:42 une chaloupe.
01:31:44 Une chaloupe de gauche.
01:31:46 Avec quand même des personnalités.
01:31:48 - Il a eu la chaloupe de gauche, il le fait mort.
01:31:50 - On peut citer le maire de Cannes,
01:31:52 puisqu'il est président de la
01:31:54 association des maires de France.
01:31:56 Malheureusement, il n'est pas
01:31:58 connu, terriblement connu.
01:32:00 Il est très bon,
01:32:02 et c'est vrai, mais il n'a pas le charisme.
01:32:04 - Est-ce qu'Edouard Philippe était très connu quand il a été nommé ?
01:32:06 - Exactement.
01:32:08 - Je n'ai rien contre Edouard Philippe.
01:32:10 - Maintenant, je suis désolé. On parle beaucoup d'Edouard Philippe,
01:32:12 mais franchement,
01:32:14 je ne le vois pas
01:32:16 aller à un poste
01:32:18 plus important
01:32:20 dans trois ans,
01:32:22 parce qu'il y a beaucoup de gens
01:32:24 qui l'ont carrément oublié.
01:32:26 - Oui, mais il n'était pas plus connu que David Wiesner
01:32:28 aujourd'hui, finalement, quand il a été nommé.
01:32:30 - Ça a été un choix.
01:32:32 - Patrice, je parle de la stratégie. Imagine,
01:32:34 tu as quelqu'un qui représente
01:32:36 l'ensemble des maires de France,
01:32:38 l'ensemble des élus, d'ailleurs, de France.
01:32:40 T'imagines ?
01:32:42 - Si tu m'avais cité Barouin, l'ancien...
01:32:44 - Non, pas du tout.
01:32:46 Justement, Barouin, il n'était pas très connu.
01:32:48 C'est grâce à l'Association des maires de France.
01:32:50 Aujourd'hui, David Wiesner,
01:32:52 je ne sais pas, nous, on est en train
01:32:54 de préjuger, on est en train de faire
01:32:56 comme ça des petites...
01:32:58 On avance, je n'en sais rien, s'il veut ou
01:33:00 ne veut pas, j'avance
01:33:02 cette idée. Moi, je vois un peu
01:33:04 le côté, encore une fois, stratégique.
01:33:06 L'ensemble des maires de France,
01:33:08 il a été sur des questions extrêmement
01:33:10 importantes pour les maires qui, à un moment,
01:33:12 en ont voulu au président de la République,
01:33:14 parce qu'ils avaient le sentiment
01:33:16 qu'il était déconnecté du terrain.
01:33:18 - On ne peut pas dire que ça a abouti à grand chose.
01:33:20 - Non, c'est vrai, mais je vois le côté
01:33:22 stratégique. En tout cas, si j'étais président de la République...
01:33:24 - Tout est permis, Naïma.
01:33:26 - Allez-y, Naïma.
01:33:28 - Si j'étais président de la République...
01:33:30 - On repart en paix.
01:33:32 - On a placé une femme
01:33:34 à la tête du gouvernement.
01:33:36 Franchement, pour enlever
01:33:38 une femme et la remplacer par un énième homme...
01:33:40 - Ça veut dire quoi, ça ?
01:33:42 - Oui, mais ça, ça a été...
01:33:44 - Je trouve ça très bien qu'il y ait eu une femme.
01:33:46 - Oui, bien sûr, mais je ne crois pas
01:33:48 qu'il l'ait prise parce que c'était une femme.
01:33:50 - Elle est là.
01:33:52 - Elle est là.
01:33:54 - L'argument qui a été entendu au moment
01:33:56 où il fallait remplacer Elisabeth Borne
01:33:58 les premières fois, c'était de dire
01:34:00 qu'ils ne voulaient pas faire comme le passé,
01:34:02 se dire qu'on a nommé une première mise-femme une fois,
01:34:04 on la remplace par un homme.
01:34:06 - Je voudrais faire un petit chapitre sur elle,
01:34:08 parce que franchement, elle est incroyable, cette femme.
01:34:10 - Moi aussi.
01:34:12 - C'est quand même, franchement,
01:34:14 quelqu'un qui vient de la gauche,
01:34:16 qui assume la réforme des retraites
01:34:18 comme elle l'a assumée,
01:34:20 qui a fait de son mieux pour la mener au bout.
01:34:22 - Je vais expliquer pourquoi elle a fait ça.
01:34:24 - Elle a voté le 49-3.
01:34:26 Elle est à son 20e 49-3
01:34:28 depuis qu'elle est là.
01:34:30 Elle ne moufte pas. Là, c'est Gérald Darmanin
01:34:32 qui portait haut
01:34:34 la loi sur l'immigration.
01:34:36 - Qui voulait réussir là où elle avait échoué,
01:34:38 pour reprendre les terres.
01:34:40 - C'est pas vrai.
01:34:42 - Tout s'effondre, motion de rejet.
01:34:44 Qui en appelle ? Elisabeth Borne, le bon soldat.
01:34:46 Franchement, elle a été présente.
01:34:48 Elle est extrêmement méritante, cette femme.
01:34:50 Et elle est extrêmement efficace,
01:34:52 parce qu'elle a réussi à faire voter cette loi.
01:34:54 - Elle est loyale.
01:34:56 - Elle n'a pas rechigné à le faire.
01:34:58 - 10 secondes, Naïma.
01:35:00 - Elle a un profil de préfète.
01:35:02 Les préfets sont des bons soldats
01:35:04 et sont d'excellents négociateurs.
01:35:06 - Elle a été fidèle et loyale.
01:35:08 - Elle restera Première ministre encore quelques mois.
01:35:10 - On ne sait pas.
01:35:12 Vous serez informés de tout en temps utile sur CNews.
01:35:14 Merci à tous les 4 d'avoir été mes invités.
01:35:16 Tout de suite, vous retrouvez, comme chaque dimanche,
01:35:18 "Enquête d'esprit".
01:35:20 Et puis, notez qu'à 14h,
01:35:22 un documentaire exclusif sur la visite du pape à Marseille.
01:35:24 Restez bien sur CNews et bonne journée à vous.
01:35:26 (générique)
01:35:28 de l'éducation et de la vie.
01:35:29 ♪ ♪ ♪

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