Juliette Carré raconte sa rencontre avec Michel Bouquet
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00:00 Je jouais pour le théâtre de Strasbourg et après avoir joué, nous les comédiens,
00:09 on a dit tiens on va aller manger un petit quelque chose, après on a... alors on était
00:13 attablés et tout à coup les comédiens me disent tiens il y a Michel Bouquet là-bas.
00:17 Je regarde, je dis ah oui, il est là-bas, oui, et puis on continuait avec... et tout
00:23 à coup je vois quelqu'un venir s'asseoir à côté de moi et c'était Michel ! Et qui
00:29 me fait sa déclaration, il m'a dit vous êtes très jolies, et au bout je dis ça, ça je
00:33 le sais ! Ça avait fait rire tous mes copains.
00:38 Et ensuite il a été très gentil, il a dit je vous invite tous à dîner, et en effet
00:45 il a invité toute la troupe à dîner, ensuite aller dans nos chambres respectives, nous
00:51 n'avons pas communiqué plus loin, et un jour à Paris, je sais qu'il jouait dans un théâtre,
00:58 et je suis allée le voir, je prends la rue, et qui sort de la barre ? Michel ! Et quand
01:06 il me voit, oh Julien, que je suis content de vous voir ! Et quand à la fin j'ai dit
01:13 il faut que je le remercie, il m'a pris une place et tout, j'ai dit au revoir Michel,
01:17 mais il y avait tellement de gens qui l'attendaient, au revoir Michel, il m'a dit non, non, ne
01:21 partez pas ! Finalement on est rentré chez lui, puis on s'est plus quitté.
01:27 56 ans, pas mal quand même ! C'était le bonheur avec Michel, j'ai vécu le bonheur,
01:35 un homme qui me convenait parfaitement, qui était d'une grande générosité gentille,
01:41 avec les enfants, avec moi, formidable, merveilleux, j'ai vraiment vécu une vie merveilleuse
01:50 avec lui il y a de très longues années, Michel m'aurait dit tiens je me suis trouvé
01:53 une autre femme, ça me plaît mieux, j'aurais aidé à faire sa valise, non, non, il aurait
02:02 peut-être eu plus de mal que moi, oui je crois, il aurait eu plus de mal parce qu'il
02:07 se serait dit oui mais alors moi qu'est-ce qui va s'occuper de moi ? Je crois qu'il
02:12 aimait bien être avec moi, oui, je crois, on s'entendait bien, non, non, mais Michel
02:18 il souffrait pas, il était content, non, non, s'il avait souffert il se serait barré
02:23 très vite.
02:24 On a joué très très longtemps, Le roi se meurt, c'est cette pièce que nous avons
02:32 jouée le plus longtemps, presque 600 fois, et puis cette pièce les gens aimaient beaucoup
02:39 la voir, c'est celle qu'on a jouée le plus souvent, le plus longtemps, oui, c'est
02:44 celle-là. Il aimait le théâtre, c'était sa vie, c'était tout pour lui, il avait
02:51 un immense talent, quand il était jeune il a débuté très vite avec Gérard Philippe
02:58 au TNP, j'étais allé le voir, il m'avait sidéré, il était, je le trouvais grand
03:05 grand acteur, il avait beaucoup d'admiration pour beaucoup, il avait pas de préférence
03:10 très marquée, donc tous les gens qui faisaient admirablement leur métier, ben il les aimait
03:17 beaucoup. Les gens qui l'ont vu ont de lui un très bon souvenir, ont toujours été
03:24 bloués par lui, ce qu'il venait lui dire toujours à notre sortie de théâtre, c'était
03:31 toujours une foule de gens qui venait le remercier de la soirée qu'ils avaient passée grâce
03:36 Salut !
03:37 *Bruit de bouche*
03:39 [Musique]