Médecin suspendu dans la Nièvre: ses patients se mobilisent

  • l’année dernière
Une manifestation s'est tenue ce samedi après-midi à Fourchambault, près de Nevers. Plusieurs centaines de patients se sont mobilisés pour défendre leur médecin traitant. Il vient d'être sanctionné d'un an d'interdiction d'exercer pour divers manquements. Dans ce désert médical, l'absence du médecin l'année prochaine inquiète.
Transcript
00:00 Une manifestation a commencé cet après-midi à Fourchambault près de Nevers.
00:04 Plusieurs centaines de patients sont présents pour défendre leur médecin traitant.
00:09 Il vient d'être sanctionné d'un an d'interdiction d'exercer pour divers manquements.
00:16 On vous retrouve sur place Antoine Forestier.
00:18 Bonjour.
00:19 Dans ce désert médical, l'absence de ce médecin l'année prochaine inquiète forcément les habitants.
00:27 Oui, ils sont nombreux à s'être déplacés cet après-midi puisque ce médecin a près de 4 500 patients.
00:34 C'est un médecin qui a 62 ans, qui travaille chaque jour de 7h à 21h quasi sans interruption.
00:39 Et ici on s'inquiète donc qu'avec cette sanction il n'y ait pas de remplaçant.
00:43 On ne comprend pas d'ailleurs cette sanction.
00:44 Je suis aux côtés d'un des organisateurs de ce rassemblement.
00:46 Merci de répondre à nos questions.
00:47 Il y a beaucoup de monde derrière vous.
00:49 Quelles sont les raisons de cette mobilisation de votre colère ?
00:52 La raison de la mobilisation c'est l'incompréhension de la sanction.
00:56 On ne va pas se placer sur les raisons médicales.
01:00 On ne peut pas juger, on n'est pas professionnel.
01:02 C'est une autre histoire.
01:04 Où on peut discuter, c'est qu'on remet en cause son temps effectif de consultation.
01:10 C'est un docteur qui fait 14h de consultation.
01:14 Donc évidemment on voit 80 patients, on voit 120 patients.
01:18 C'est colossal par rapport à un docteur fonctionnaire qui fait 30 patients dans une journée.
01:24 C'est énorme.
01:25 Après, nous ce qu'on voit c'est que pendant un an, on n'a plus de docteur.
01:32 On a des urgences à l'hôpital de Nevers qui sont à déconfiture comme ailleurs.
01:36 Donc on fait quoi ? On va où ? C'est là le problème.
01:41 Dans la plainte déposée par l'assurance maladie, on parle de prescriptions non conformes,
01:44 de quelques manquements de surfacturation.
01:45 Tout ça vous l'avez vu, vous le comprenez ?
01:48 Ça je le comprends.
01:49 J'en ai parlé avec monsieur Gautron.
01:52 La surfacturation, elle vient de ce fameux petit boîtier terminal.
01:57 Comme tout ordinateur, c'est un petit ordinateur.
02:01 Un ordinateur c'est très intelligent mais très bête en même temps.
02:03 Il se trouve que Patrick Gautron a été gravement malade.
02:08 Il a fait deux attaques.
02:09 Les pompiers sont venus le chercher à son cabinet.
02:11 Ensuite, il a fait un AVC.
02:14 C'est au moment où il reprenait le travail qu'il fallait reprogrammer ce boîtier qui
02:19 ne lui appartient pas, qui est loué.
02:21 Patrick Gautron, l'informatique et lui, ça fait deux.
02:26 Donc il ne l'a pas fait.
02:28 Comme il travaille sur des durées très longues, après 20h30, c'était considéré en heure
02:36 de nuit sans qu'il ne fasse aucune manipulation.
02:38 Et le samedi après-midi, c'était considéré en week-end toujours sans aucune manipulation.
02:44 Et la CPAM a mis deux ans et demi quand même pour s'en apercevoir.
02:47 Merci beaucoup.
02:48 On a parlé avec lui, il nous a expliqué hier qu'il avait 68 000 euros à rembourser
02:51 et que cette somme était en train de se rembourser.
02:53 En tout cas, pour l'instant, c'est une décision de justice qui va devoir s'appliquer à partir
02:56 de demain minuit.
02:58 4 500 patients se retrouvent sans médecin traitant.
03:01 On est dans un désert médical, ici dans la Nièvre, qui est classé 82e au classement
03:05 des départements métropolitains sur 96 en termes de médecins par habitant.

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