"C'est très dur de penser qu'on va encore rester ici": Plusieurs habitants de Blendecques (Pas-de-Calais) ont été évacués à cause de la crue de l'Aa et s'apprêtent à passer la nuit dans un gymnase

  • il y a 9 mois
Le Pas-de-Calais est toujours placé en vigilance rouge “crues”, quelques semaines seulement après les inondations historiques du mois de novembre. 

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00:00 - Andjie, vous êtes dans un centre d'hébergement d'urgence à Blendec, c'est dans le Pas-de-Calais.
00:04 - Exactement, hébergement d'urgence dans ce gymnase qui a déjà servi il y a deux mois, et c'est ça, c'est la répétition finalement.
00:12 Alors là, on sort juste de la rue Jean-Jaurès, c'est la raison pour laquelle on était équipé, parce que la rue Jean-Jaurès, c'est une rue centrale ici à Blendec.
00:20 Vous habitez à côté de cette rue Jean-Jaurès, dans le même secteur, et effectivement, ce soir, chez vous, dans l'endroit où vous étiez hébergé chez votre beau-père, si j'ai bien compris,
00:28 l'eau continuait à monter. - Et ça continue toujours à monter en ce moment, et ils ont prévu aussi la marée haute, donc on n'est pas prêts de s'en sortir.
00:38 - Marine, vous êtes ici avec votre mari, vos deux enfants, une petite fille, un petit garçon qu'on voyait courir un peu partout depuis tout à l'heure.
00:46 Bon, dans leur esprit, c'est un peu anodin, c'est un peu l'aventure. Dans le vôtre, ça représente quoi, cette nouvelle nuit ici sur des lits de camp ?
00:52 - C'est très dur. C'est très dur de penser qu'on va encore rester ici et pouvoir rien faire chez nous, quoi.
00:59 - On se pose la question de l'avenir. Depuis qu'on est arrivé sur place, on la pose toujours aux gens qu'on rencontre.
01:05 Est-ce que vous avez envie de partir tout simplement de Blendec, de cette ville où, manifestement, assez régulièrement, l'eau monte et vous en subissez les conséquences ?
01:13 - Moi, je suis fatiguée de tout ça et... Ouais, j'ai juste envie de partir d'ici. Mais mon mari veut continuer à rester ici pour le moment.
01:22 - C'est compliqué ? - C'est très compliqué, ouais.
01:24 - Ce serait compliqué de partir, j'entends. - Oui, beaucoup, oui. Parce que... Avec toutes les sinistries qu'il y a maintenant, je pense qu'il y en a beaucoup qui vont partir et qui vont chercher ailleurs.
01:33 Donc ça va être très compliqué d'avoir une autre maison ailleurs.
01:36 - Merci beaucoup, Marine, pour vous raconter simplement 2 petites histoires auxquelles on a pu avoir accès aujourd'hui avec Sonia Reynaud sur le terrain.
01:44 Il y a donc Marine, ici, qui est locataire, location privée. On a vu des gens également qui étaient dans des logements sociaux,
01:49 qui nous disent avoir fait des demandes depuis plusieurs années, notamment parce qu'il y a ce risque-là, mais également pour leur situation familiale extrêmement compliquée.
01:57 Aucune réponse, des plaintes à répétition cet après-midi dans les rues de Blandec. Et puis également des gens qui sont propriétaires et qui nous disent tout simplement
02:05 « Oui, on aimerait partir. Pourquoi pas ? Mais comment partir ? Qui achètera notre logement ? »,
02:10 alors même qu'ils voient tous les mois ou presque désormais ces images à la télévision.
02:15 Donc oui, cette question de zone habitable que vous vous posiez à l'instant en plateau, habitable ou inhabitable, de phénomène à répétition d'inondation,
02:24 elle est bel et bien présente sur le terrain et avec les gens que nous interrogeons.

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