Leur première à l'Opéra, la place de la famille et la naissance du duo, les influences musicales, Raphaël et Théo répondent en duo aux questions de Franky Dardard sur France Bleu Saint-Etienne Loire avant leur concert.
#terrenoire #chanson #concert #interview
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00:00 Raphaël, Théo, le groupe Terre Noire, bonjour.
00:03 Bonjour.
00:04 Merci d'être avec nous sur France Bleu, dans un endroit magique, magnifique, l'Opéra
00:09 de Saint-Etienne.
00:10 Vous connaissiez l'opéra, je sais qu'il y en a déjà un des deux qui est déjà monté
00:14 sur cette scène en tant qu'artiste, mais pour l'autre, c'est une découverte.
00:17 Qu'est-ce que vous ressentez quand vous êtes là, quand on voit en arrière-plan cette
00:20 scène magnifique ?
00:21 Hyper heureux de jouer à l'Opéra de Saint-Etienne.
00:24 On a beaucoup joué.
00:25 On est originaire de Saint-Etienne.
00:27 Terre Noire a le nom du quartier, un des quartiers de Saint-Etienne.
00:29 C'est vrai qu'on a eu la chance de jouer au fil, qui est à la SMAC d'ici.
00:32 On a joué au Zénith quelques fois.
00:34 On n'a pas encore rempli le Zénith de Saint-Etienne, mais on a accompagné des soirées.
00:38 En tout cas, on a eu la chance de faire pas mal de dates.
00:41 C'est notre toute première date à l'intérieur de l'Opéra de Saint-Etienne, qui n'est
00:46 pas une salle qui accueille beaucoup de concerts de pop, de musique actuelle, etc.
00:51 Donc très heureux que le 10 ans de France Bleu permette ce dernier petit espace manquant
00:58 qui était l'Opéra de Saint-Etienne.
00:59 France Bleu Live, donc, avec le groupe Terre Noire.
01:02 On va revenir un petit peu à l'origine.
01:03 Tous les deux, vous êtes frères, tous les deux passionnés de musique, chacun un peu
01:07 de votre côté.
01:08 Et puis, un jour, il y a quand même quelqu'un, un personnage central, Freddy, qui va un petit
01:15 peu vous mettre le feu aux poudres, être le détonateur à l'initiative de la création
01:20 de ce groupe.
01:21 Oui, notre oncle Freddy, plus que ça, plus qu'à la création de ce groupe, nous a vraiment
01:27 mis sur la scène à 14 ans, respectivement.
01:30 Il a été le professeur de guitare de Raphaël et il m'a fait monter sur scène aussi à
01:35 mes 14 ans.
01:36 Il avait un groupe lui, je crois.
01:37 Il avait un groupe qui était à son nom, Freddy Kroger.
01:41 Et il a fait énormément de choses.
01:43 Il a fait le Printemps de Bourges, la Rochelle, je crois.
01:45 Enfin, plein de choses dans les années 90.
01:48 Et ensuite, il nous a passé la maladie.
01:52 Et on se retrouve ici à faire de la musique.
01:55 Et il avait aussi joué ici à la Maison de la Culture.
01:58 Mais vous imaginez que vous pouviez vous réunir tous les deux et former un groupe ? Quand
02:02 on est frère, ce n'est peut-être pas la première chose à laquelle on pense.
02:04 Peut-être un peu perso, en individuel.
02:06 Et là, du coup, de se regrouper, de continuer l'esprit famille sur scène ?
02:09 Justement, comme notre oncle est très familier dans la musique.
02:13 Donc lui, notre oncle a appris la musique avec son grand frère, notre oncle Paul, qui
02:16 était bassiste.
02:17 Ensuite, il a fondé un opéra rock écrit avec notre grand frère Romain.
02:22 Il faut suivre, il y a plein de noms.
02:24 C'est un arbre généalogique compliqué.
02:25 On a un tableau, on va vous mettre en incrustation.
02:26 Et notre cousine, sa fille, est musicienne.
02:30 Donc, en fait, moi, j'ai monté mon premier groupe avec mon grand frère.
02:32 La tante aussi, je crois.
02:33 Vous avez une tante qui faisait de la musique, non ?
02:34 Elle fait un peu de musique.
02:35 Elle fait un peu de musique, c'est ça.
02:36 En cuisine ?
02:37 En gros, il y a toujours eu cette idée de faire de la musique en famille.
02:43 On a eu un groupe avec notre grand frère.
02:45 Et quand Théo a eu l'âge de sortir de la maison, déjà de pouvoir commencer à...
02:51 On a fait, il est monté sur scène avec nous, il avait 14 ans.
02:54 Donc, nous, on s'est toujours été dans l'état d'esprit de dire que la famille réunissait
02:59 des sensibilités très proches.
03:00 Et en fait, c'est une chance inouïe en musique.
03:04 Il y a beaucoup de groupes de musique et d'ensembles vocaux à l'intérieur de laquelle il y a des
03:08 frères et sœurs.
03:09 Et je pense que c'est parce que les gens trouvent une émotion semblable, une manière de voir
03:13 le monde qui est la même.
03:15 Vous auriez pu vous appeler Raphaël et Théo, tout simplement, mais vous avez choisi Terre
03:19 Noire.
03:20 Donc, vous l'avez dit tout à l'heure, c'est là le quartier d'origine, quartier de Saint-Étienne.
03:23 Ça aurait pu être un autre quartier, Place Anatole France, Chavanel, Carnot, etc.
03:28 Il y en avait d'autres.
03:29 Ça s'est imposé comme une évidence, le nom de Terre Noire.
03:33 Oui, tous les projets qu'on a faits avant même la création du groupe Terre Noire avaient
03:37 l'occurrence Terre Noire à l'intérieur.
03:39 Donc, les premières soirées qu'on faisait, par exemple, la première fois où je suis
03:41 monté sur scène à mes 14 ans, cette fameuse fois, c'était la Duc de Terre Noire Block
03:45 Party.
03:46 Donc, on avait organisé ça dans une salle qui n'est actuellement plus des nôtres.
03:49 D'ailleurs, c'était la clé de voûte à Saint-Étienne, juste à côté de la faculté.
03:52 Et ça avait déjà le nom Terre Noire, mais aucun répertoire de cette musique n'existait.
03:58 C'était bien 6-7 ans avant que ça n'existe pour de vrai.
04:00 Donc, je ne sais pas, il y a une poésie dans ce terme.
04:05 Il y a le fait que ça crée quand même un champ de l'imaginaire assez spécial.
04:09 C'est un monde de quartiers assez étrange.
04:10 On sait ce que ça raconte pour de vrai.
04:12 C'était un endroit où il y avait des bassins houillés, où il y avait des puits de mines,
04:15 où il y avait des ouvriers qui venaient.
04:17 Et en même temps, quelqu'un qui ne connaît pas se dit "bah, c'est des personnes passionnées
04:19 par Tolkien ou passionnées par la fantaisie".
04:22 Donc, du coup, ça va chercher dans le territoire du rêve, dans le territoire du réel, dans
04:28 le territoire de la famille, de l'enfance.
04:30 Et finalement, tous ces thèmes sont plus ou moins abordés dans notre musique.
04:33 En tout cas, l'aventure Terre Noire est bien concrète, puisqu'il y a un album, il y a
04:37 Victoire de la Musique, il y a eu succès, il y a des concerts.
04:41 Il y a le concert aussi ici à l'Opéra de Saint-Étienne.
04:43 J'ai l'impression que ça a été très rapide.
04:46 Tout a été très vite, que la mayonnaise, comme on dit, a pris super vite.
04:50 C'est le sentiment que vous avez vous aussi ?
04:52 C'est vrai qu'on est monté dans un train en 2018, la sortie de notre premier EP, qui
04:58 s'appelait Terre Noire, donc "Epony".
05:00 Et ensuite, il y a eu un tempo, en effet, avec des bonnes nouvelles.
05:06 La sensation un peu de gravir les barreaux de cette échelle étrange d'une carrière
05:13 musicale avec les signes, en effet, il y a eu le printemps de Bourges au début, la sortie
05:18 d'un EP.
05:19 On a commencé à faire des premières radios, justement, France Inter, Didier Varro, ses
05:23 premières émissions.
05:24 On a rencontré des collègues musiciens, on s'est liés, on est parti en tournée.
05:28 Donc, c'est vrai qu'il y a eu, jusqu'au Victoire de la Musique et ensuite la tournée
05:33 qui s'est terminée il y a tout juste un an, une vitesse de croisière assez élevée
05:39 qui s'est terminée d'une certaine manière.
05:41 En tout cas, on est revenu à la maison, on est parti pendant très longtemps et on est
05:44 symboliquement revenu à la maison en septembre dernier pour le festival de Terre Noire, donc
05:49 le festival qui, tout d'un coup, reprenait le nom du quartier.
05:52 C'était une première édition.
05:53 Une toute première édition et qui venait clore, en fait, un grand chapitre de nos vies
05:58 de cinq ans, en fait, 2018-2023.
06:01 Et ces cinq années ont été extrêmement riches.
06:05 Donc, on est vraiment avec le concert ce soir à l'Opéra, je pense vraiment, voilà,
06:11 ce concert qu'on n'avait jamais fait, cette salle dans laquelle on n'avait jamais
06:15 joué en tant que groupe, en tant que Terre Noire.
06:16 Il y a quelque chose aussi qui vient clore de manière très belle et très singulière.
06:20 Ce grand chemin, ce grand voyage en train, si je puis dire.
06:24 On vient fermer en gros un premier livre pour en ouvrir un deuxième.
06:27 Oui, tout à fait.
06:28 Très rapidement, on en est certain.
06:30 Justement, le spectacle de ce soir, c'est un France Bleu Live.
06:34 On vous a proposé, on vous a rajouté une petite bougie, la cerise sur le gâteau, le
06:38 petit truc en plus qui vous a tout de suite séduit.
06:40 C'est la maîtrise de la Loire.
06:41 Racontez-nous un petit peu déjà ce que vous avez ressenti quand on vous a proposé
06:45 ce projet et puis comment vous avez travaillé avec les maîtrisiens ?
06:47 C'était assez drôle parce que, du coup, historiquement, notre oncle avait déjà
06:51 travaillé avec la maîtrise de la Loire il y a cela dix ans pour un projet.
06:53 Et on s'est retrouvé avec Jean-Baptiste Bertrand, qui est l'actuel directeur de
06:58 la maîtrise de la Loire et avec qui on a tous plus ou moins des attaches par le passé.
07:03 Et nous, on est très intéressés par la musique orchestrale, la musique chorale et
07:08 le fait de savoir qu'on allait pouvoir réarranger nos titres pour cet effectif-là, c'était
07:15 formidable.
07:16 On a eu la chance de travailler avec un arrangeur vraiment très talentueux qui s'appelle
07:19 Geoffroy Barthélémy et qui s'occupait aussi de mettre ce qu'on lui proposait
07:23 musicalement dans le réel pour trois voix.
07:26 Les sopranos qui sont le premier pupitre des filles, les altos, les deuxièmes des
07:31 filles et les basses qui sont les garçons.
07:33 Et on a aussi un pianiste, Nicolas Véla, qui va jouer ce magnifique piano à queue
07:37 là-bas au fond.
07:38 Et c'est merveilleux parce que déjà, ils chantent extrêmement bien.
07:42 On s'est rencontrés, ils étaient très, très heureux de faire ça.
07:47 Et quand on sent que les personnes sont très, très, très, comment dire, réceptives aux
07:54 égards filles.
07:55 Il y a un vrai échange, c'est vrai.
07:56 Oui, on a passé des après-midi formidables à la maîtrise, à travailler tous ces derniers
07:59 mois avec eux.
08:00 Comment vous avez choisi les morceaux ? Il y en aura quatre au total.
08:02 Comment vous les avez choisis ? Je sais même par indiscrétion qu'il y a des petites
08:05 exclues à l'intérieur.
08:06 C'est à dire que ce ne sont pas forcément les titres qui étaient sur l'album.
08:09 Oui, on est plutôt, on s'est reposé, si je puis dire, sur la musique.
08:14 Quelle mélodie, quelle harmonie allait être la plus à même de mettre en valeur le chœur.
08:19 On a mis jusqu'à mon dernier souffle, pour la phrase, je pense, les enfants de Terre-Noire
08:26 en très bonne mémoire, l'idée d'entendre ces enfants en arrière-plan, venir comme
08:32 ça, dessiner un paysage presque sonore, cinématographique autour de la chanson.
08:36 C'était bien.
08:37 Et puis, en effet, il y a des nouveaux titres.
08:39 Et là, c'est plutôt les thématiques, le texte.
08:41 Il y a une chanson inédite.
08:43 Voilà, vous écoutez.
08:44 On en parle beaucoup de cette chanson.
08:46 C'est vrai.
08:47 Oui, on en parle beaucoup.
08:48 Et voilà, donc c'est venu assez naturellement avec Théo.
08:50 On était en train d'écrire cette chanson et puis on s'est dit que c'est une chanson
08:54 qui parle d'un enfant qui va naître, d'une enfant qui va naître.
08:57 Et donc d'avoir ce chœur d'enfant comme ça, comme de l'autre côté de la vie qui
09:00 venait nous appuyer le propos, ça nous semblait hyper approprié.
09:05 Et puis voilà, ça va aller aussi.
09:07 Donc on a pris des chansons avec de l'espoir à l'intérieur, justement.
09:10 Et on va clore le concert avec cette grande démultiplication de cerises sur le gâteau.
09:17 C'est ça, il y a cinquante, quasiment cinquante enfants sur scène avec nous, avec le chef
09:20 de gâteau.
09:21 Un très gros gâteau d'enfants.
09:22 - C'est rigolo parce que depuis plusieurs mots, plusieurs moments, vous dites on va
09:27 clore quelque chose, etc.
09:28 Moi, j'ai presque l'impression qu'en fait, vous devenez des passeurs.
09:33 Parce que vous, quand vous étiez sur scène, quand on vous a fait monter sur scène la
09:37 première fois, quand vous étiez tout petit, on vous a transmis quelque chose.
09:40 Là, vous allez transmettre parce que les gamins, les cinquante maîtrisiens qui vont
09:43 chanter, pour eux, c'est un souvenir qui va être exceptionnel.
09:47 Ça va être une expérience qu'ils vont vivre pour la première fois de leur vie.
09:49 Et quelque part, vous leur transmettez aussi quelque chose.
09:51 C'est bizarre, c'est plutôt bien de fermer, de clôturer quelque chose en transmettant.
09:57 - C'est toujours bien de transmettre les choses, je crois, de toute façon.
09:59 Et oui, comment dire, la maîtrise.
10:04 On se voit beaucoup en eux aussi.
10:07 Ces jeunes gens de 14 à 17 ans qui sont déjà très, très, très amoureux de la musique
10:14 et qui se retrouvent à faire des scènes devant 1300 personnes.
10:17 Ça peut être des petites étincelles pour quelques uns d'entre eux qui se disent "finalement,
10:21 il n'y a rien d'autre à faire dans ma vie que d'essayer de faire de la musique en existence".
10:25 Et pour nous, les premières fois sur scène, ça a été exactement cet électrochoc.
10:30 Il n'y a rien d'autre.
10:31 - Et pour revenir à notre oncle, justement, à cette idée de transmission et de passation.
10:35 Je suis d'accord avec ce que dit Théo, c'est à dire qu'il suffit parfois d'une parole,
10:39 d'un mot juste de quelqu'un qui nous encourage.
10:43 Dans un âge où on ne sait pas trop, je pense beaucoup aux jeunes de cet âge aussi.
10:48 Je me dis que nous, on a grandi dans un monde qui était peut être un tout petit peu moins
10:53 trouble et hostile.
10:54 On avait la chance de pouvoir rêver loin.
10:57 On était moins embêté par des choses, les catastrophes annoncées du moment.
11:03 Je pense beaucoup aux jeunes.
11:04 Je pense qu'ils ont vécu le Covid.
11:05 Je pense que c'est des générations qui sont touchées par tout ce qui se passe.
11:10 C'est la conversation qu'on a vécue.
11:13 La musique, elle a un pouvoir magique.
11:16 Ce n'est pas juste du divertissement.
11:18 La musique, c'est de la transmission.
11:21 C'est la transmission de l'espace.
11:23 C'est une émotion, mais aussi du son, des ondes d'énergie.
11:26 On crée une forme de début de chaîne, de chaîne d'amitié.
11:33 On l'a fait aussi pour le festival avec des plus jeunes.
11:35 L'idée, c'est ça, c'est de transmettre l'amour de la musique et à l'intérieur
11:40 de ça, l'amour des autres, je pense, d'une certaine manière.
11:42 Donc, ils vous diront merci, tonton Raphaël et merci, tonton Théo.
11:44 Coup de vieux.
11:45 Juste un mot très rapide sur les projets.
11:49 Je sais que vous êtes en train de travailler sur un album.
11:50 Tout ça, ça va venir bientôt, on l'espère.
11:52 L'inspiration, les enfants sont aussi une source d'inspiration sur cet album.
11:56 En tout cas, l'enfance, l'idée d'enfance, l'idée de futur.
11:59 On essaie de planter nos yeux vers demain en écrivant.
12:04 Surtout, surtout de ne pas juste dresser un tableau, un tableau désespéré.
12:10 Absolument pas.
12:11 Je pense qu'au contraire, l'espoir existe et advient quand on le raconte.
12:15 Et donc, c'est justement essayer de comprendre ce qui va dans ce monde.
12:18 Quelle histoire belle on va pouvoir raconter et pour dresser un horizon à suivre comme
12:23 ça.
12:24 Donc, en effet, il va s'adresser d'une certaine manière, je pense, à la fois des enfants
12:27 et à la fois tout ce qui reste de l'enfance à l'intérieur de nous.
12:31 Merci pour ce bon moment de partage, Théo et Raphaël.
12:33 Terre Noire, donc, sur la scène de l'Opéra de Saint-Etienne avec la maîtrise de la
12:37 Loire.
12:38 Ça va être un superbe moment pour ce France Bleu Live.
12:40 Merci.
12:41 Merci.
12:42 Merci.
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