Stéphane Guy ne croit pas à la théorie du ruissellement concernant le PSG en Ligue 1. Daniel Riolo lui répond ce mardi dans l'After Foot.
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00:00 On se cache toujours vers cette idée que, effectivement, sans le Qatar, il n'y aurait pas, il n'y aurait pas, il n'y aurait pas.
00:04 Donc finalement, il y a effectivement, comme appelait David, une forme de ruissellement que tout cet argent-là,
00:10 in fine, profite quand même aux uns et aux autres.
00:12 Donc on essaie de le... Ça, c'est une idée...
00:14 D'ailleurs, c'est une idée qui n'est pas que dans le football, qui est un peu partout.
00:18 On explique que le ruissellement, c'est une idée très macronienne.
00:21 Donc essayons de l'appliquer au foot.
00:23 On avait avec un homme que vous connaissez bien dans l'after, un collègue d'ailleurs, enfin un collègue,
00:27 un homme, je veux dire, de la famille de David, qui est un économiste du sport, qui s'appelle Jean-Pascal Gailland,
00:31 que vous avez, je crois, plusieurs fois interviewé dans cette émission.
00:34 On avait, il y a un an, avant la Coupe du Monde au Qatar, préparé ensemble
00:37 un article qui a été publié dans le journal Le Monde,
00:39 pour essayer de voir si ruissellement il y avait ou s'il n'y avait pas.
00:42 Alors, c'est des données qui datent d'il y a un an, qui ont été un peu corrigées.
00:45 Par exemple, je peux apporter une réponse à Nasser Ar-Rafi.
00:48 Il posait tout à l'heure la question, il se disait
00:50 "Le PSG, quatrième à l'indice UEFA aujourd'hui, en Europe, quatrième,
00:53 combien était-il avant notre arrivée ?"
00:55 Ben moi, la réponse qu'on avait écrite, il était 38e.
00:58 Donc on voit, effectivement, c'est pas très compliqué,
01:00 par les résultats, par la dimension, par la surface médiatique, par la popularité,
01:05 que, évidemment, que pour l'intérêt particulier du Paris Saint-Germain,
01:08 le Qatar, c'est une bénédiction, il faudrait une mauvaise foi absolue
01:12 pour ne pas le prétendre.
01:13 Est-ce que cette bénédiction-là, elle ruisselle sur le reste de la Ligue 1, ou pas ?
01:16 On va prendre plusieurs critères, on va d'abord parler de sport,
01:19 on va parler du classement UEFA justement, puisque le PSG est cinquième.
01:22 Quel était le classement moyen des cinq qualifiés français pour les Coupes d'Europe ?
01:27 Il y a dix ans, en 2012, la France était au classement UEFA sur ses cinq premiers clubs,
01:31 le champion de France y compris de l'époque.
01:33 Rappelons qu'avant l'arrivée du Qatar au Paris Saint-Germain,
01:36 les cinq saisons précédentes, on avait eu cinq champions différents,
01:39 ce qui rendait notre championnat quand même passionnant à suivre.
01:42 C'est évidemment plus le cas depuis, on rappelle qu'ils ont gagné neuf des onze derniers titres,
01:46 huit des dix derniers, je ne sais plus exactement.
01:48 Notre championnat a évidemment perdu beaucoup de son intérêt sur le plan du suspense.
01:57 Voilà, merci Gilbert.
01:58 Donc en 2012, le classement moyen des cinq meilleurs clubs français,
02:02 à l'époque c'était Lyon, Marseille, Bordeaux, Paris et Lille, Paris était déjà là,
02:05 on était 33e, le classement moyen au rang UEFA.
02:09 Quel était-il l'année dernière ? On était 34e.
02:13 Donc le classement UEFA, en incorporant évidemment,
02:16 comme l'a dit Daniel, s'il n'y avait pas le classement du Paris Saint-Germain,
02:19 on serait peut-être 72e aujourd'hui.
02:21 Donc la France est restée pour l'instant 5e au niveau de l'UEFA.
02:26 Pour donner une idée de la force financière du Paris Saint-Germain,
02:30 en 2011, le PSG générait 9,7% des revenus de la Ligue 1.
02:35 Il génère maintenant 35,3% à lui seul des revenus de la Ligue 1.
02:40 En chiffre d'affaires total, tu parles ?
02:42 Du chiffre d'affaires additionnés de tous les clubs de Ligue 1.
02:46 Donc, en euros constants, si on regarde l'évolution des recettes de la Ligue 1,
02:50 des clubs de Ligue 1, en euros constants, l'évolution c'est quasiment zéro.
02:55 Il générait en 2011 à peu près 1 milliard de recettes,
02:59 c'est à peu près le cas encore aujourd'hui, en euros constants.
03:03 Alors, nos chiffres étaient un petit peu faussés
03:06 parce qu'on avait l'année du Covid dedans, évidemment c'est un faux chiffre.
03:09 Donc, on a essayé de restreindre, ça c'est le travail de Jean-Pascal,
03:13 il a neutralisé l'année du Covid.
03:15 On se rend compte que l'évolution, finalement la croissance pour la Ligue 1 a été de 28,6%.
03:21 Donc, on peut se dire que ce n'est pas mal,
03:22 mais elle a été dans le même temps de 79% pour la Ligue 1,
03:26 de 79% pour la Première Ligue qui était déjà très haut,
03:28 de 68% pour la Bundesliga et de 47% pour la Serie A.
03:32 Donc, on est resté évidemment très largué.
03:35 Après, on pourrait parler des droits télé,
03:36 mais c'est quand même un sujet fondamental qui va encore nous occuper dans les semaines à venir.
03:39 Qu'est-ce qui s'est passé depuis que le pari Saint-Germain était là ?
03:41 Est-ce que les recettes en droits télé ont augmenté ? Non.
03:44 Est-ce que sur le plan domestique, c'est une évidence ?
03:46 Évidemment, il y a eu le fiasco Média Pro en cours de match,
03:49 mais le constat est là.
03:51 - Ils ont quand même été vendus plus cher, rassure-moi.
03:53 Le fait que ce soit écroulé au moment de la vente, c'était plus cher, non ?
03:56 Média Pro, ils ont atteint le milliard.
03:58 - Mais ils n'ont pas payé.
03:59 - Ah, d'accord.
04:00 - Tu prends le milliard qu'ils ont payé.
04:03 - La vente a quand même attiré quelqu'un, même si ça a été un mauvais payeur.
04:07 - Si demain je vais t'acheter ton appart, je m'envoie 300 millions et je te fais jamais le chèque.
04:11 - Si la LFP avait voulu négocier comme ils ont voulu,
04:14 ça aurait été quand même encore supérieur à ce qui a été fait là.
04:16 - C'est un autre débat.
04:18 - On va continuer, on va reprendre les points un par un.
04:21 - Avec plaisir.
04:23 - On continue.
04:25 - Et évidemment, les recettes, on pourrait se dire avec Messi, avec Neymar, avec Ibra,
04:32 les recettes à l'étranger du football français ont dû exploser.
04:34 Bon, on est toujours fixé à 60 millions d'euros.
04:36 Espérons qu'il y aura une vraie annonce.
04:38 - Mais le problème des droits...
04:40 - Non, mais le problème des droits étrangers...
04:42 - Mais le problème des droits étrangers, c'est que...
04:44 - Bien sûr, bien sûr que les appels d'offres...
04:46 - T'as fini Stéphane ?
04:48 - Non, après, j'avais un chiffre quand même intéressant parce que
04:53 Paris a dépensé net depuis l'arrivée du... enfin pas net, brut depuis l'arrivée du Qatar,
04:59 1,6 milliards en transferts.
05:01 On est en dépenses nets...
05:05 Non, c'est ça, c'est 1,6 milliards en net.
05:08 C'est-à-dire, si on retranche, sur ce 1,6 milliards, ils ont versé au club français 260 millions d'euros.
05:15 Dans le même temps, et dans les 260 millions d'euros, notez bien qu'il y a 180 millions pour Kylian Mbappé tout seul.
05:21 Et dans le même temps, ils ont versé par exemple 400 millions d'euros au club italien,
05:27 300 millions d'euros, un peu plus, 350 millions d'euros au club espagnol, etc.
05:30 Donc, tout ça pour vous expliquer...
05:33 J'attends évidemment que Daniel m'apporte les preuves du contraire,
05:37 que si ça a profité au Paris Saint-Germain...
05:39 - Si ça a fait ça, dis donc, ça va pas être dur.
05:41 - Si ça a profité à l'exposition d'Albin,
05:44 en revanche, tant sur le plan sportif qu'économique,
05:46 l'effet du Qatar est nul.
05:48 L'effet d'arrivée du Qatar au Paris Saint-Germain est nul
05:50 sur le niveau et sur la force économique de notre championnat.
05:53 - Juste une petite preuve... Non, non, non, moi, je te laisse répondre,
05:55 après moi j'interviendrai, juste sur les droits étrangers,
05:57 en fait, les droits étrangers, ils sont un peu capés dans la mesure plafonnée,
06:01 parce que c'est une faveur qui a été accordée à Beyin,
06:04 et c'est Beyin qui diffuse la Ligue 1 à l'étranger.
06:06 C'est pour ça que... - Qui diffuse et surtout qui vend !
06:08 - Qui vend, exactement. - Qui vend mal, d'ailleurs.
06:10 - Avant que ce soit Beyin, qui vendait les droits, c'était une filiale de Canal,
06:14 qui était le juge à l'époque, et qui était le premier acheteur de droits de la Ligue 1 à l'époque,
06:19 c'était le concurrent de Beyin au Moyen-Orient.
06:21 Qui évidemment a été neutralisé puisqu'on a confié...
06:24 - Vas-y, vas-y, Daniel, moi je t'interviendrai.
06:26 - Ton premier argument, c'est que ça ruisselle pas.
06:28 Pour que ça ruisselle, il faut l'organiser, le ruissellement.
06:31 Pour que tu organises le ruissellement,
06:33 c'est pas le PSG qui va l'organiser.
06:35 Le PSG n'est pas responsable de ce qui se passe dans les caisses des autres.
06:37 Pour que tu organises le ruissellement, il faudrait demander à la LFP,
06:41 par exemple, de modifier la clé de répartition des droits télé.
06:44 Si tu veux, par exemple, que ce soit un peu plus égalitaire comme c'est fait en Angleterre.
06:47 Puisque tu parles de ruissellement,
06:49 il y a des pays où ça a ruissellé totalement à l'envers,
06:52 ça n'a pas empêché ces équipes-là d'avoir des résultats en Coupe d'Europe.
06:56 Le ruissellement en Espagne, quand pendant des années et des années,
06:59 les droits télé étaient vampirisés par le Barça et le Real,
07:03 n'empêchait pas des clubs qui avaient beaucoup moins d'argent,
07:06 des budgets à 50-60 millions, de nous coller des danses à nos équipes qui avaient 100 millions de budget.
07:11 - Ouais, il y a la BES qui a fait une finale de Coupe d'Europe, par exemple.
07:13 - Sans parler... - Là on revient au débat, sans parler...
07:15 - Attends, faut me laisser finir maintenant !
07:17 - J'ai fini, j'ai fini. - Sans parler du Portugal,
07:19 où c'est même pas que c'est vampirisé,
07:21 parce qu'ils sont encore restés pendant des années à la négociation individuelle,
07:24 où deux clubs, trois clubs max se partageaient, tout le reste,
07:27 ça n'empêchait pas Braga et d'autres clubs de venir nous taper quand même.
07:30 Le ruissellement ne pouvait pas être organisé par le Paris Saint-Germain.
07:33 C'est pas vrai, c'est la LFP qui sous la pression d'autres présidents,
07:38 notamment Labrune quand il était à l'OM et Labrune quand il est président aujourd'hui,
07:42 de croire toujours que c'est bien de donner de l'argent aux plus riches,
07:45 parce que les plus riches vont gagner des matchs en Coupe d'Europe,
07:47 qu'ils achèteront des joueurs aux autres,
07:49 et que cette espèce de procès économique... - Parce qu'il y aurait des locomotives, de toute façon.
07:52 - La locomotive profitera à tout le monde.
07:54 Sur le papier, ça tient la route, sauf que dans les faits...
07:57 - Sauf que tu dis là, on ne te contredit pas. - Non, parce que lui, il accuse le PSG de ça.
08:00 - Non, non, non, non ! - Alors que ça n'a pas d'accord !
08:02 - Je te dis, pour le PSG, c'est royal !
08:05 - Alors on continue, alors si tu ne contredit pas ça, on continue.
08:08 Les droits de télé, qui n'ont pas augmenté.
08:10 En 2011,
08:13 l'espèce de monopole qu'a organisé Canal+ sur les droits de télé pendant longtemps,
08:18 au risque, sans parler, sans parler de ce qu'il s'est passé en 2004,
08:22 quand TPS avait gagné l'appel d'offres,
08:24 et que par magouille politique, ça a été inversé pour que Canal récupère les droits,
08:28 je pense que tu dois le savoir, tu étais là à l'époque,
08:30 et moi je l'ai vécu de l'intérieur. - C'était avant, c'était avant.
08:32 C'était pas en 2004. Mais t'as raison, t'as raison,
08:34 il y a eu un appel d'offres gagné par TPS,
08:36 et Legret s'est mis d'accord pour dire qu'il avait été infructueux.
08:39 - C'est vrai, c'est vrai. - Ça a permis...
08:41 - Canal+ avait organisé ce monopole,
08:43 parce que de toute façon ils avaient le cinéma et le sport,
08:46 mais de toute façon ils surévaluaient beaucoup les droits de télé.
08:49 - Il n'y avait pas de monopole, puisqu'il y a toujours eu, aux côtés de Canal,
08:51 toujours eu un diffuseur d'aliguin. - Oui, ok.
08:52 - Il y a eu TPS, il y a eu Orange. - Tu sais très bien comment ça se passait.
08:54 On donnait des miettes et tout, on s'arrangeait,
08:56 ça faisait un petit peu monter la sauce, machin.
08:58 - Non, parce que c'était 200-300 millions à chaque fois.
09:00 - Sauf qu'à un moment, la machine, ce petit système là,
09:03 où ils se mettaient tous d'accord, s'est enrayée,
09:05 et on s'est retrouvé, au moment où Billin est arrivé,
09:07 avec plus personne qui voulait mettre des ronds.
09:09 Plus personne à ce moment-là.
09:10 Et si Billin, à ce moment-là, avait pas mis des ronds,
09:12 ben je peux t'assurer que le foot français, à ce moment-là, il se cassait la gueule.
09:15 Quand Hollande est intervenu en tant que président de la République,
09:18 pour pousser Canal à remettre de l'argent, parce que sinon,
09:21 c'est toute l'industrie du cinéma qui se cassait la gueule,
09:23 et qu'ils ont demandé "il faut venir, il faut venir, il faut venir",
09:26 y a pas intervention politique là ?
09:27 Qu'est-ce qui se passe pour sauver le football français à ce moment-là ?
09:29 - Non mais c'est pas le sujet, Daniel. - Mais non, mais tout se tient !
09:32 - Tu peux attaquer plein de sujets périphériques,
09:34 moi je te tiens au sujet du ruissellement de la valeur du PSG sur le rêve du foot français.
09:39 - Le ruissellement, c'est la LFP qui aurait dû l'organiser, je t'aurais pondu là-dessus.
09:43 La gestion des autres clubs. - La LFP, c'est les clubs français.
09:45 - La gestion des autres clubs. - C'est pas un assiste.
09:47 La FP, c'est pas une entité indépendante, c'est les clubs.
09:50 - C'est tous les clubs qui votent. - Ben oui, c'est les clubs.
09:52 - Quand tous les présidents ont décidé, les premiers,
09:54 d'inviter Nasser en grande pompe, de lui dérouler le tapis rouge,
09:57 de tous lui manger dans la main.
09:59 C'est Yasser Diallo le responsable, le grand défenseur du Qatar.
10:03 - Je sais pas pourquoi tu te sens personnellement mis en cause.
10:06 Ça m'échappe depuis hier, tu te passes comme si tu étais l'avocat de la cause Qatari.
10:10 - Je suis pas l'avocat. - Tu peux le vouloir, mais ça me surprend de quoi.
10:14 - Le problème, c'est que ça fait 15 ans qu'on dit les choses clairement ici
10:18 sur comment fonctionne le football français, j'ai l'impression qu'il y a encore des gens...
10:21 Toi, t'es avec nous simplement depuis 2-3 ans.
10:23 - Il y en a un, mais en fait... - Il y a un tas de gens qui écoutent,
10:25 ont visiblement oublié tout ce qu'on a expliqué depuis des années
10:28 sur comment fonctionnait notre football et que imputer une responsabilité exagérée à ce qu'a fait le Qatar,
10:33 c'est faux. Ils sont arrivés, il y a eu énormément d'argent qui a été mis dans le football français grâce à eux,
10:39 qui n'a pas toujours été bien utilisé. - Il y en a pas eu tant que ça.
10:41 - CVC, c'est énormément d'argent. CVC, c'est beaucoup d'argent.
10:44 - CVC, ça a été une bonne raison. - C'est une bonne raison. C'est une bonne raison.
10:46 - C'est une bonne raison. - C'est une bonne raison.
10:51 - Qui l'a accepté ? - Mais oui, mais je suis d'accord avec toi Daniel.
10:54 Sur le dossier CVC, on est 100%. - Qui a dénoncé cette répartition des premiers jours ?
10:57 Moi, ça a fait tout un chapitre dans mon bouquin Khao Football Club.
11:01 On a investi Christophe Boucher ici pour dénoncer ça.
11:05 - On a parlé avec David ici aussi de ça. - Donc, convienne pas nous dire que nous, dans l'after,
11:10 on défend le Qatar ou que moi, je défend le Qatar. C'est de la connerie, c'est de la fadèse.
11:14 Nous, on a toujours tout expliqué, sauf qu'il faut expliquer les choses avec des faits clairs et nets.
11:20 - C'est tout. - Ce que j'ai fait, ce que j'ai fait.
11:22 - Non. - Si, mais si, si.
11:24 - La position des clubs français en Europe, elle n'a pas bougé d'un cotage. - Je vais jouer mon rôle de synthétiseur, on va dire.
11:34 Non, pas synthétiseur de Claude François à l'époque. Jean-Michel Jarre.
11:38 - Non, pas Claude François, Jean-Michel Jarre. - Jean-Michel Jarre.
11:40 - Non, mais en fait, Stéphane explique quelque chose depuis la vision parisienne.
11:46 Daniel, toi, tu as une explication globale, européenne, française. - Économique, tout simplement.
11:51 - Mais en fait, au fond, les gars, moi je vous écoute attentivement depuis hier soir, mais vous n'êtes pas très éloigné.
11:57 Parce que moi, je t'entends depuis parler du Qatar, et effectivement, depuis des années,
12:01 c'est globalement, t'es globalement sur la ligne de Stéphane. - Non, non, je ne suis pas sur cette ligne.
12:04 - Si, mais... - Non, c'est pas vrai.
12:05 - Après, il peut y avoir quelques différences sur les clés de répartition, etc. - Moi, je n'enfonce pas, je ne défends pas.
12:09 J'analyse des faits, je vois que notre football a été mal géré avant.
12:13 Je me souviens, avant que le Qatar arrive, Frédéric Thériault et son fameux plan "FootPro",
12:18 qui en 2012 devait nous emmener au sommet.
12:20 Quand tu dis que les années avant PSG, c'était bien, ou pareil... - Non, je n'ai pas dit ça.
12:24 - Non, je t'ai dit, je compare. - C'était catastrophique.
12:28 Le PSG et l'OM sont les deux clubs qui tirent le football français depuis 30 ans.
12:35 C'est la seule vérité.
12:36 Les audiences, les affluences au stade ne sont générées que par Paris en 1,
12:42 Marseille un petit peu derrière... - Il suffit de regarder les 10 premières affiches.
12:44 - Et derrière Paris et Marseille, il y a un fossé.
12:49 - Laissez-moi intervenir, parce que je pense qu'en fait, que vous parlez de deux choses différentes.
12:53 Je n'ai pas envie d'être l'extrême-centriste qui renvoie l'un et l'autre dans son coin,
12:58 mais il faut différencier l'impact du QSI et du Qatar sur la compétitivité de la Ligue 1
13:05 et l'impact du QSI sur la survie de la Ligue 1.
13:09 Et le fait est, je vais vous donner deux chiffres.
13:11 Le premier chiffre, c'est le déficit cumulé des clubs français en 2021-2022.
13:18 Il dépasse 550 millions d'euros.
13:21 Un autre chiffre, je vais vous donner le montant cumulé des concourants actionnaires,
13:26 c'est-à-dire l'argent que les actionnaires des clubs ont prêté à ces clubs pour leur permettre de survivre.
13:32 Parce qu'il y a 38 clubs sur 40 en France qui sont déficitaires et qui doivent survivre,
13:37 soit par une vente de joueurs, soit par une intervention de l'actionnaire.
13:41 338 millions les concourants d'actionnaires.
13:44 Les clubs français doivent 338 millions à leurs actionnaires.
13:50 Donc en fait, pourquoi la nature horreur du vide ?
13:54 Pourquoi vous pensez que QSI était là ?
13:58 Car tout simplement, il y a un déficit de financement énorme.
14:01 Moi, je suis personnellement contre les fonds souverains,
14:03 parce qu'il y a une distorsion de concurrence économique, de concurrence législative,
14:07 parce que ce sont des gens qui font et qui influencent la loi.
14:10 J'ai été invité à participer à interroger par la mission interparlementaire
14:16 pour légiférer contre la multipropriété.
14:18 Donc, parole de député Coquerel.
14:19 Et le député Coquerel me dit, il est très sympathique,
14:22 on avait une discussion un peu à bâton rompu qui est disponible sur YouTube,
14:25 qui me dit "oui, mais moi, j'ai envie d'interdire tous les fonds,
14:28 les fonds souverains, les fonds d'investissement".
14:29 Je lui dis "d'accord, mais c'est la puissance publique en fait qui va combler ce déficit,
14:34 c'est les fonds d'investissement".
14:35 Personne n'a envie d'avoir des fonds soi-disant "votours"
14:37 qui prêtent avec des taux à deux chiffres et qui récupèrent l'actif derrière.
14:41 Mais le fait est que pourquoi cette présence du Qatar et des fonds est essentielle ?
14:47 Car il n'y a eu aucune règle prudentielle de la Ligue qui limite les déficits,
14:52 qui a imposé un salarié.
14:54 - Il y a la DNCG.
14:55 - Mais la DNCG, elle limite rien du tout.
14:57 La DNCG, elle limite rien du tout.
14:58 Ne serait-ce qu'en cas de reprise de club, elle n'a qu'une valeur consultative.
15:02 Donc en fait, on impute aux autres nos responsabilités.
15:06 Les carences de notre football ont été exploitées et c'est eux qui ont été mauvais.
15:12 C'est notre football qui a été mauvais, c'est nos présidents, nos dirigeants qui ont été mauvais.
15:16 - Merci.
15:17 [SILENCE]