C'est l'humoriste qui compte bien rivaliser avec Jean-Marc Jancovici sur le terrain de la punchline climatique ! Swann Périssé est l'invitée de Mathilde Serrell.
N’écoutant que son envie de galérer, cette diplômée de Sciences-Po a d’abord fait « un pas de côté » dans une formation à « l’Ecole internationale de théâtre Jacques Lecoq » … Sauf qu’elle n'avait pas envie de dire de textes, habillée en noir !
À 22 ans, elle tente donc sa chance dans le milieu assurément précaire du stand-up… Résultat : elle se retrouve à vendre des fruits et légume sur les marchés ! La légende raconte que c’est là qu’elle aurait eu son épiphanie écolo…. Une prise de conscience qui germe progressivement, bientôt elle arrête sa nouvelle carrière de vidéaste « influenceuse lambda » et part sur les route à la rencontre de projets verts !
Le podcast, "Y a plus de saison"
"Allez allez", comme dans la chanson de Camille, elle croit à ses petits coups de pioches, ses micro-basculements dans un monde durable, sauf que ça finit en burnout d’éco-gestes ! Swann Périssé : " Pendant un an, j'ai essayé de faire tout ce qui était possible à l'échelle individuelle, donc toilettes sèches, potager, récupérer l'eau, réutiliser ton marc de café pour faire tes gommages, etc. Et je me suis dit : 'mais il faut 70 heures de plus dans une semaine pour réussir à faire ça. Et donc c'est là que j'ai commencé à m'intéresser aux échelles. Alors oui, il y a quelques petites choses qu'on peut faire, à l'échelle individuelle, qui sont très pertinentes, mais il faut surtout militer pour un monde différent, pour éviter d'aggraver la crise climatique. Et donc, mon engagement est devenu de plus en plus politique."
Elle réfléchit et revient à son amour du stand-up. Elle se lance sur le créneau « humour écolo », avec des invités, et en public : Jean-Marc Jancovici, Camille Etienne, Cyril Dion... Sa spécialité est de se moquer constructivement des nouveaux héros d’un monde qui a découvert sa fin. Lancé à l’automne, son podcast « Y a plus de saison » (Binge Audio) cartonne. L'idée est donc de faire des portraits un peu différents de ces gens qu'elle connaît un tout petit peu dans sa vie personnelle, et qu'elle trouve très drôles.
Swann Périssé avait déjà fait de la scène, mais cela fait douze ans qu'elle rêvait de ce spectacle-là. C'est un spectacle au nom trompeur car il parle de colère, d'écologie, mais aussi de féminisme et de cette flamme qui brûle en elle depuis des années.
Elle lance enfin son premier one-woman show, "Calme", à partir du 11 janvier au Palais des Glaces à Paris, puis en tournée dans toute la France à partir d'avril (Montpellier le 4, Caen le 12, Rennes le 13, le 19 à Toulouse, le 9 mai à Nice, les 16 et 17 à Lille, le 29 à Nantes, le 6 juin à Bordeaux, les 28 et 29 à Marseille...).
Retrouvez Nouvelles têtes présenté par Mathilde Serrell sur https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/nouvelles-tetes
N’écoutant que son envie de galérer, cette diplômée de Sciences-Po a d’abord fait « un pas de côté » dans une formation à « l’Ecole internationale de théâtre Jacques Lecoq » … Sauf qu’elle n'avait pas envie de dire de textes, habillée en noir !
À 22 ans, elle tente donc sa chance dans le milieu assurément précaire du stand-up… Résultat : elle se retrouve à vendre des fruits et légume sur les marchés ! La légende raconte que c’est là qu’elle aurait eu son épiphanie écolo…. Une prise de conscience qui germe progressivement, bientôt elle arrête sa nouvelle carrière de vidéaste « influenceuse lambda » et part sur les route à la rencontre de projets verts !
Le podcast, "Y a plus de saison"
"Allez allez", comme dans la chanson de Camille, elle croit à ses petits coups de pioches, ses micro-basculements dans un monde durable, sauf que ça finit en burnout d’éco-gestes ! Swann Périssé : " Pendant un an, j'ai essayé de faire tout ce qui était possible à l'échelle individuelle, donc toilettes sèches, potager, récupérer l'eau, réutiliser ton marc de café pour faire tes gommages, etc. Et je me suis dit : 'mais il faut 70 heures de plus dans une semaine pour réussir à faire ça. Et donc c'est là que j'ai commencé à m'intéresser aux échelles. Alors oui, il y a quelques petites choses qu'on peut faire, à l'échelle individuelle, qui sont très pertinentes, mais il faut surtout militer pour un monde différent, pour éviter d'aggraver la crise climatique. Et donc, mon engagement est devenu de plus en plus politique."
Elle réfléchit et revient à son amour du stand-up. Elle se lance sur le créneau « humour écolo », avec des invités, et en public : Jean-Marc Jancovici, Camille Etienne, Cyril Dion... Sa spécialité est de se moquer constructivement des nouveaux héros d’un monde qui a découvert sa fin. Lancé à l’automne, son podcast « Y a plus de saison » (Binge Audio) cartonne. L'idée est donc de faire des portraits un peu différents de ces gens qu'elle connaît un tout petit peu dans sa vie personnelle, et qu'elle trouve très drôles.
Swann Périssé avait déjà fait de la scène, mais cela fait douze ans qu'elle rêvait de ce spectacle-là. C'est un spectacle au nom trompeur car il parle de colère, d'écologie, mais aussi de féminisme et de cette flamme qui brûle en elle depuis des années.
Elle lance enfin son premier one-woman show, "Calme", à partir du 11 janvier au Palais des Glaces à Paris, puis en tournée dans toute la France à partir d'avril (Montpellier le 4, Caen le 12, Rennes le 13, le 19 à Toulouse, le 9 mai à Nice, les 16 et 17 à Lille, le 29 à Nantes, le 6 juin à Bordeaux, les 28 et 29 à Marseille...).
Retrouvez Nouvelles têtes présenté par Mathilde Serrell sur https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/nouvelles-tetes
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00:00 Il est 9h50, les nouvelles têtes de 2024 avec vous Mathilde Serrel ce matin, une humoriste
00:06 qui compte bien rivaliser avec Jean-Marc Jancovici sur le terrain de la punchline climatique.
00:12 Sois ne périssez dans notre studio.
00:15 Portrait sonore.
00:16 Je voulais parler maintenant de la recherche de son propre clown.
00:21 Car enfin, il y a un enfant qui a grandi en nous et qu'on ne peut plus exprimer dans
00:29 les rapports sociaux.
00:30 N'écoutant que son envie de galérer, cette diplômée de Sciences Po a d'abord fait
00:37 un pas de côté dans une formation à l'école internationale de théâtre Jacques Lecoq.
00:42 Sauf qu'elle n'avait pas envie de dire des textes habillés en noir et de découvrir
00:46 le clown qui est en elle.
00:47 A 22 ans, elle tente donc sa chance dans le milieu assurément précaire du stand-up.
00:51 Pour compléter son absence de revenus, la voilà qui vend des fruits et légumes sur
01:01 les marchés.
01:02 La légende raconte que c'est là qu'elle aurait eu son épiphanie écodon.
01:06 Une prise de conscience qui germe progressivement.
01:08 Bientôt, elle arrête sa nouvelle carrière de vidéaste/influenceuse et part sur les
01:13 routes à la rencontre de Projet Vert.
01:15 Allez, allez, allons à chaque coup de pioche, prends la force sans fasse-coche de ma chanson.
01:27 Allez, allez, allons à chaque coup de pioche, prends la force sans fasse-coche de ma chanson.
01:30 Allez, allez, allons à chaque coup de pioche, prends la force sans fasse-coche de ma chanson.
01:31 Allez, allez, allons à chaque coup de pioche, prends la force sans fasse-coche de ma chanson.
01:32 Allez, allez, allons à chaque coup de pioche, prends la force sans fasse-coche de ma chanson.
01:33 Allez, allez, allons à chaque coup de pioche, prends la force sans fasse-coche de ma chanson.
01:34 Allez, allez, allons à chaque coup de pioche, prends la force sans fasse-coche de ma chanson.
01:35 Allez, allez, allons à chaque coup de pioche, prends la force sans fasse-coche de ma chanson.
01:59 Allez, allez, allons à chaque coup de pioche, prends la force sans fasse-coche de ma chanson.
02:26 On est dans toute la France, vous aviez déjà fait de la scène, mais ça fait 12
02:30 ans que vous rêviez de ce spectacle-là.
02:32 Exactement, j'ai écrit un spectacle qui s'appelle « Calme » pour décrire tout
02:36 ce que je ne suis pas.
02:37 C'est-à-dire calme, sereine, apaisée.
02:40 Et c'est un spectacle qui parle de colère.
02:42 Ça parle aussi d'écologie, mais de féminisme et de cette flamme qui brûle en moi depuis
02:47 des années et j'en fais des vannes.
02:49 Vraiment, c'est ma source d'inspiration principale, c'est le seum.
02:52 Vous avez un petit côté Sarah Forestier dans le nom des gens.
02:55 Vous, vous refusez de coucher avec des hommes riches pour qu'ils ne se sentent pas trop
02:58 bien et qu'ils n'aient pas envie de lancer des projets de pipeline.
03:02 Moi, je me suis rendu compte qu'à échelle individuelle, ce que je pouvais faire de plus
03:06 productif, c'était d'arrêter de coucher avec des macréchouets.
03:09 Après, ils sont de bonne humeur pour aller construire des centres commerciaux sur des
03:13 zones humides, donc c'est pas ouf pour la biodiversité.
03:16 Et votre spécialité, on l'a entendu, c'est de vous moquer de ces grands héros de l'écologie
03:22 aujourd'hui qui peuvent parfois être sanctifiés.
03:25 On entendait votre introduction de Jean-Marc Jancovici, vous vous foutez de la gueule de
03:29 Camille Etienne aussi qui ne sait pas dire pipeline, visiblement.
03:32 En fait, Camille Etienne, je pense que c'est vraiment la militante qui est la plus militante
03:36 contre les pipelines.
03:37 Et à chaque fois, elle dit « pipeline ». Et ça me tue de rire parce qu'elle est vraiment
03:41 énervée.
03:42 Elle dit « je vais vous arrêter, vous ne construirez jamais ce pipeline ».
03:45 C'est vraiment exceptionnel à voir.
03:49 Et moi, l'idée, il n'y a plus de saison, c'était de faire des portraits un peu différents
03:53 de ces gens que je connais un tout petit peu dans la vie perso, que je trouve très drôle,
03:58 etc.
03:59 Mais sur les plateaux télé, dans les radios, ils ne vont jamais.
04:00 Vous ne lui avez pas appris à dire pipeline ?
04:03 J'ai essayé, mais elle galère.
04:04 Il y a une vallée de Jacques Niel qui dit que maintenant, elle va tellement galérer
04:08 dans sa tête quand elle va prononcer le mot que tous les pipelines seront construits.
04:11 Oui, voilà, c'est ça.
04:12 Elle va dire « si c'est donc ce papa, papa, papa, papa ».
04:15 Et genre, deux ans plus tard, le pipeline fera 1400 kilomètres, ce sera trop tard.
04:19 Alors, pardon, le spectacle démarre jeudi.
04:21 Mais quand on s'est écrit, c'était la semaine prochaine, vous disiez « c'est
04:24 mon rêve, c'est le plus beau jour de ma vie, ce spectacle ».
04:27 Oui, si ça se passe bien.
04:29 Vous aviez, parce que vous avez eu un problème, vous avez fait une première partie d'Anne
04:32 Romanoff qui, elle, s'était assez mal passée.
04:35 C'est vrai.
04:36 Je pense que c'était il y a 6-7 ans, j'avais fait une première partie d'Anne Romanoff
04:38 et donc c'était le couloir, le bide, quoi, absolu.
04:41 Et à l'époque, je travaillais avec une productrice nantaise et à la sortie de la
04:46 première partie, on s'est vu le lendemain, on a fait un petit entretien et elle a annulé
04:50 toutes les dates de l'année devant moi.
04:52 Elle a dit « bah ça, on va annuler du coup, ça, ça, ça ».
04:55 Et après, je fais « bah c'est toute l'année qu'on a annulé, là ».
04:57 Elle a dit « oui, il va falloir rentrer chez toi maintenant ».
04:59 Donc elle m'a chassée, c'était très violent.
05:01 Donc vous avez eu mille vies, on l'a entendu.
05:04 Vous avez donc découvert l'écologie sur les marchés.
05:06 Qu'est-ce qui s'est passé ? Vous avez saisi un fruit dans votre main.
05:08 Et tout d'un coup, la fragilité du monde vous est apparue.
05:12 C'est ça, la fragilité du pépin m'a émue.
05:15 Pour gagner des sous, je travaillais dans les marchés.
05:18 C'était tellement galère, rien que de vendre les légumes, de les installer et tout.
05:22 Et je travaillais directement chez les productrices de légumes qui venaient tous les matins de
05:26 Normandie pour les vendre à Paris.
05:28 Et je me suis dit « mais attends, c'est tellement difficile pour ne pas qu'ils gèlent
05:31 sur le stand, pour qu'ils arrivent là, pour ne pas qu'ils soient abîmés, etc.
05:36 Je me suis dit que pour les faire pousser, ça doit être une galère absolue.
05:39 Et puis si on est à 2 degrés près, je ne parlais pas du réchauffement climatique,
05:43 je parlais vraiment de comment j'avais froid en les vendant.
05:46 Je me suis dit que ça va être une galère ce futur.
05:47 Donc je me suis renseignée et c'est là que ça a commencé à travailler.
05:50 C'est là que ça a commencé.
05:51 Et après, ce qui est assez amusant, c'est que vous avez donc tout plaqué, vous prenez
05:53 la roulotte du grand-père, vous partez sur les routes, vous allez voir des gens qui font
05:56 de la permaculture, vous faites pipi sous la douche, vous triez vos déchets, vous faites
06:00 tout ce qu'il faut.
06:01 Et puis vous faites un burn-out quand vous vous rendez compte qu'à l'échelle individuelle,
06:04 ça ne va pas le faire.
06:06 C'est vraiment faire son propre dentifrice au bicarbonate de soude, ça peut perdre les
06:10 plus grands militants.
06:11 Mettre de la maïzena sur les aisselles pour ne pas que ça soit sang, c'était trop pour
06:17 moi.
06:18 La pierre d'Alain, c'est une chose qui est partagée par beaucoup de gens.
06:22 C'était trop pour moi.
06:23 Y compris les copains.
06:24 Pendant un an, j'ai essayé de faire tout ce qui était possible à l'échelle individuelle.
06:29 Toilettes sèches, potager, récupérer l'eau, réutiliser ton marre de café pour faire
06:34 tes gommages, des trucs et tout.
06:35 Et au bout d'un moment, je me suis dit "mais il faut 70 heures de plus dans une semaine
06:39 pour réussir à faire ça".
06:40 Et donc c'est là que j'ai commencé à m'intéresser aux échelles.
06:43 Alors oui, il y a quelques petites choses qu'on peut faire à l'échelle individuelle
06:45 qui sont très pertinentes, mais il faut surtout militer pour un monde différent pour éviter
06:51 d'aggraver la crise climatique.
06:52 Et ça, c'est devenu politique de plus en plus, mon engagement.
06:55 Et vous avez réussi donc la quadrature du cercle pour vous, le One Man Show.
06:59 Engagée, j'espère que votre productrice ne vous dira pas toutes les dates.
07:03 En tout cas, moi j'y crois.
07:04 Ça démarre donc jeudi, mais là vous avez sujet libre.
07:07 Attention, soin de périsser, vous êtes venue avec une note pour plus tard.
07:11 Et cette question, qu'est-ce qui vous énervera encore dans 10 ans ?
07:17 Dans 10 ans, je me demande si ça m'énervera encore les gens qui disent "qui aurait pu
07:21 prédire la crise climatique".
07:24 Est-ce que ça m'énerve encore dans 10 ans cet homme qui a dit à la radio l'autre
07:27 jour "alors les féministes, je veux bien, mais maintenant on n'ose plus prendre l'ascenseur
07:31 avec une femme de peur de se prendre un procès au cul".
07:33 Attends, quoi ? Depuis #MeToo, il y a une révolution féministe, il y a des violeurs
07:37 qui ont été mis en prison, pas assez, mais bon, des vies qui ont été sauvées et il
07:41 y a des gens qui sont là "je suppose que maintenant je vais devoir prendre les escalators".
07:45 Et est-ce qu'elle m'énerve encore cette psy qui m'a dit "petit tips pour gérer
07:49 votre colère, remplacez votre colère par de la curiosité".
07:52 Au lieu de dire "ces gens font ça, ça m'énerve", dites-vous plutôt "tiens,
07:56 comme les gens sont étranges".
07:58 Est-ce que ça m'énerve encore quand Gérald Darmanin dit, quand Gérald Darmanin tout
08:04 court en fait "est-ce que ça m'énerve encore que 100% de mes partenaires amoureux
08:08 disent au bout de quelques mois de relation "quand est-ce que tu parles de moi sur scène
08:11 alors je le fais" et ils sont ravis jusqu'à ce qu'ils voient le spectacle.
08:14 Globalement ce qui m'énerve le plus c'est qu'aujourd'hui les femmes n'osent pas
08:17 exprimer leur colère et je le fais aujourd'hui donc je me demande ce que ce sera dans 10
08:20 ans.
08:21 - Nathalie Benhamou : merci beaucoup Swan Périssé.
08:24 Le spectacle "Calme" à Paris au Palais des Glaces c'est à partir de jeudi.
08:28 Et puis en tournée dans toute la France dès le 4 avril, il y a aussi un enregistrement
08:31 en public de "Y'a plus de saison" diffusé sur Binge, éco-produit par Youtube.
08:35 Prochain enregistrement le 16 janvier à Paris à l'Europe et en bonne route.
08:39 - Swan Périssé et Mathilde Gauvin.