Pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles, la RATP lance sa première "safe place", à la station Auber à Paris, pour recueillir et aiguiller les victimes. Plus de trente refuges devraient ouvrir progressivement, avec des agents formés aux questions de harcèlement.
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00:00 Près de 9 femmes sur 10 affirment avoir été victime de harcèlement sexiste ou sexuel dans les transports en commun.
00:05 Alors pour éviter ces agressions, la RATP a mis en place des "safe places", des lieux sécurisés pour recueillir les victimes.
00:11 Je vous emmène avec moi au relais de la station Aubert à Paris, qui est le premier commerce labellisé "safe place" du réseau.
00:18 Ce logo c'est pour indiquer que ce commerce est une "safe place".
00:21 Une "safe place" c'est un lieu sûr où on peut aller demander de l'aide en cas de problème,
00:25 de harcèlement de rue, de sentiment d'insécurité aussi ou d'agression.
00:28 Qu'est-ce que vous pouvez faire pour aider les victimes de harcèlement sexuel ?
00:32 Donc concrètement, si je suis suivie dans le métro, je vais dans l'application.
00:38 Donc ça va m'indiquer les "safe places" autour de moi et je vais pouvoir trouver refuge dans ces "safe places".
00:43 L'application est née de faits personnels que j'ai rencontrés, notamment un en particulier où un soir en sortant du travail,
00:48 un homme m'a menacé de me violer.
00:50 J'ai demandé de l'aide à un vigile à l'entrée d'un bar et le vigile m'a dit "si vous ne rentrez pas consommé,
00:54 ce qui se passe dans la rue, ça reste dans la rue".
00:56 On a eu une dizaine d'accueils qui ont eu lieu déjà dans la "safe place" qui se trouve ici à la station Aubert-Opéra
01:02 en une quinzaine de jours, donc on est quasiment à un accueil de victimes par jour.
01:05 Quand on arrive dans une "safe place", il faut savoir que toutes les personnes ont été formées à notre méthode d'accueil de victimes
01:10 qu'on appelle la méthode R, parce qu'on va leur apprendre à recueillir, rassurer et renseigner une victime.
01:14 Souvent les gens dans les transports, dès qu'ils voient quelque chose se passer, ils ferment les yeux.
01:19 Nous ici, les gens peuvent venir, on les accueille en priorité.
01:21 C'est une situation qui n'est pas forcément évidente, donc nous on essaie de la protéger le plus possible.
01:28 Deuxièmement, on la rassure, ce qui est pour moi une des plus grosses parties.
01:32 Et ensuite, on la renseigne et c'est selon aussi la victime, on la dirige vers la sécurité RATP,
01:39 mais aussi vers les forces de l'ordre, si c'est déjà arrivé, accompagner la personne,
01:45 même jusqu'au commissariat pour qu'elle puisse porter plainte.
01:47 J'ai déjà eu des gens qui se collaient très très très fortement alors que le métro n'était pas bondé.
01:54 Des remarques, des insultes.
01:57 Il y a certaines stations où je sais que je vais prendre un taxi plutôt que de prendre le métro quand il est tard.
02:03 Ça dépend un peu de quand on se rend et de quelle ligne, mais à certaines heures, on ne se sent pas super sécure.
02:10 En fait, moi je pense que c'est une bonne initiative, mais pour moi tous les commerces devraient être un safe place.
02:15 Donc en fait, je pense que c'est bien de dire ça, mais ça devrait être le cas de tous les commerçants.
02:19 La question ne devrait même pas se poser.
02:20 40% des femmes ont un sentiment d'insécurité dans les transports.
02:23 Aucune de ces violences sexistes et sexuelles n'est admissible sur notre réseau.
02:27 L'enjeu de Aubert, c'est que c'est notre premier site.
02:30 Ce dispositif de safe place, Youmé, est pour nous complémentaire.
02:37 Il faut que l'ensemble des personnes qui nous regardent
02:41 sachent qu'elles peuvent se présenter auprès de n'importe quel agent RATP,
02:45 notamment nos agents en gare et station, ou même un machiniste dans le bus ou un contrôleur.
02:50 Tous nos agents sont formés à la prise en charge des victimes, à la mise à l'abri,
02:54 et nous aidons aussi et nous accompagnons vers le dépôt de plainte.
02:58 Sous-titrage ST' 501
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