Le prix de l'électricité devrait baisser sur les marchés en février, pourtant, la facture va augmenter pour les consommateurs, de maximum 10%. La conséquence de la fin progressive du bouclier tarifaire, qui rétablit les taxes.
Category
🗞
NewsTranscription
00:00 Nicolas Dose est venu ce matin avec une bonne nouvelle qui finalement n'en est pas une, on va l'aimer ce matin.
00:04 C'est sympa.
00:04 La LACRE, le régulateur du marché de l'énergie, observe une baisse des prix de l'électricité et pourtant nos factures vont augmenter. Comment se fait-ce ?
00:13 C'est lié à un phénomène qui est déjà engagé depuis un petit moment, la fin progressive des boucliers tarifaires mis en place par le gouvernement pour nous protéger des fortes hausses de l'époque guerre en Ukraine.
00:23 Bouclier sur le gaz, il a pris fin l'été dernier, le bouclier sur l'électricité prend fin progressivement et le gouvernement nous a dit depuis longtemps, la hausse de février, elle sera là et ce sera 10% maximum. La hausse, effectivement.
00:36 Mais donc le tarif réglementé d'électricité est en baisse, mais cette baisse on la verra pas.
00:41 Non, on la verra pas. Oui, effectivement, la commission de régulation de l'énergie dit aujourd'hui les mégawatthons sur le marché de gros, le marché en amont, c'est pas le marché de nos factures, mais ils sont liés quand même.
00:49 On est deux fois moins haut qu'il y a un an. En toute logique, il y a un moment, ça retombe sur les consommateurs.
00:54 Et bien ce sera pas le cas parce qu'on est en train de replier le bouclier tarifaire.
00:57 Qu'est-ce qui s'est passé pendant la guerre en Ukraine ?
00:59 En fait, ce bouclier tarifaire, comment il a réduit nos factures ?
01:03 Le gouvernement a laminé les taxes. Il les a quasiment réduites à néant.
01:06 La taxe, en théorie, prise sur le mégawattheure en France, elle est de 32 euros.
01:11 Pendant le bouclier tarifaire, elle est tombée à 1 euro.
01:14 Et même à 50 centimes d'euro pour les entreprises.
01:16 50 centimes, 1 euro contre 32 euros le mégawattheure.
01:20 On met fin progressivement au bouclier tarifaire.
01:22 Ça veut dire que la taxe remonte progressivement, progressivement, progressivement.
01:26 Et cette remontée est progressive, puisque le gouvernement a dit, on le fait progressivement,
01:30 de manière à ce qu'en février, ce soit 10% de hausse maximum.
01:35 Si on revenait au niveau normal de taxes, on approcherait les +20% de hausse.
01:39 On peut pas rester à 50 centimes de taxes le mégawattheure à vie. C'est ça l'idée.
01:43 - Et donc l'électricité, ça devient comme l'essence, c'est la fiscalité qui explique les hausses.
01:47 - Alors justement, pour l'essence, il n'y a pas de décision de hausse.
01:50 Mais oui, pour l'électricité, c'est bien ça.
01:52 Vous avez deux lectures possibles. Est-ce qu'on a l'air de monter des taxes ?
01:54 Le pouvoir d'agir est sous pression.
01:56 Lecture numéro 1.
01:58 Ou lecture numéro 2. Ah non, on peut pas laisser éternellement les prix artificiellement hiberner par des taxes quasi zéro.
02:06 Il est normal qu'un jour, le marché reprenne ses droits, que les taxes retrouvent un niveau normal.
02:11 Alors je précise que tout reste possible.
02:13 Alors lecture, c'est scandaleux, ou lecture, c'est normal.
02:15 Choisissez votre lecture.
02:16 - C'est quoi ta lecture à toi ?
02:17 - Ma lecture, c'est qu'on peut pas éternellement subventionner la vie de tous les jours.
02:21 Il y a un moment, une taxe qui doit être à 32 euros le mégawattheure, si elle tombe à 50 centimes,
02:25 ça peut pas durer, durer, durer, durer, durer, quand la crise et le choc énergétique est passé.
02:30 Et donc la hausse sera en février de maximum 10%.
02:33 Après, tout est possible. On a un nouveau Premier ministre.
02:36 Quand la creux, la Commission de Régulation de l'énergie a donné son avis,
02:38 c'est un choix politique in fine qui décidera la hausse de février.
02:42 S'il veut faire un coup d'éclat, Gabriel Attal, il dit "Hop, pas de hausse".
02:45 Et là, il en a politiquement la possibilité.
02:48 Je précise que c'est exactement la même logique pour le prix du gaz.
02:52 Les prix du gaz baissent, mais en même temps, les taxes retrouvent leur niveau normal.
02:56 - Mathieu, tu dis quoi ? Tu mets un billet sur le fait que la hausse interviendra pas ?
02:59 - La hausse de quoi ?
03:00 - Les fameux 10% si Gabriel Attal, comme tu dis, veut faire un coup d'éclat.
03:03 - 9 milliards d'euros manquent à gagner.
03:05 - Si Bruno Le Maire reste ministre de l'économie, il a dit qu'il fallait trouver 12 milliards d'euros d'économie l'an prochain.
03:11 - Je suis pas certain que ce soit le mood.
03:12 - Actuellement, c'est voté dans la loi de finances, ce que je vous décris, le mécanisme.
03:15 Et le choix politique est possible.
03:17 L'histoire des 50 centimes par mégawattheure, ça a coûté 9 milliards d'euros aux finances publiques.
03:20 Il n'y a pas de free lunch. Vous connaissez l'histoire.
03:23 - Il n'y a pas de déjeuner gratuit.
03:24 - Oui, c'est buffet campagnolat gratuit, comme aux Galeries Barbès.
03:28 - Merci Nicolas.