• il y a 9 mois
Depuis plus de 2 ans un décret interdit la diffusion d'informations sur la localisation des forces de police ou de gendarmerie par l'intermédiaire des applications de navigations. Les gendarmes de l'Hérault ont décidé eux de publier sur Waze certains de leurs points de contrôle.

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Transcription
00:00 route du réseau qui reste quand même avec des circulations difficiles, notamment sur les hauteurs au-delà de 500 mètres,
00:07 dû aux chutes de neige.
00:08 On reste prudent.
00:09 On est en cours depuis 5h du matin.
00:11 Voilà, on reste prudent évidemment si on prend la route sur les hauteurs de l'Hérault.
00:15 Merci Olivier pour ce petit point.
00:17 Olivier du Conseil départemental, vous l'avez entendu, Saint-Chignon, Saint-Ponce-de-Taumière, la route est bloquée.
00:23 0467-58-6000 si vous aussi vous voulez intervenir évidemment, sans aucun problème.
00:28 On vous pose une question ce matin qui a un rapport justement avec les routes.
00:32 On n'hésite pas d'aller trop trop vite en ce moment.
00:34 Mais quand vous voyez un radar ou les forces de l'ordre sur la route, est-ce que vous prévenez les autres automobilistes ?
00:38 C'est la question qu'on vous pose.
00:39 Alors on peut répondre oui, on peut répondre non.
00:42 Il faut expliquer.
00:43 Il y a quatre choix de réponse possible.
00:45 C'est kiff-kiff, égalité entre oui, je le signale avec des appels de phare ou non, je ne le fais pas pour des raisons de sécurité.
00:53 36% de tous les deux. Puis après vous dites oui, je le fais avec l'appli Waze, 14%.
00:59 Et puis non, je ne le fais pas tout simplement parce que c'est interdit à 13%.
01:03 Et vous êtes 267, très exactement, à avoir voté.
01:07 Alors ce n'est pas un hasard si on vous pose cette question ce matin.
01:09 Déjà vous pouvez prendre la parole 0467-58-6000.
01:12 On en parle parce que le général Thomas Deprecq, le patron de la gendarmerie de l'héros, est notre invité ce matin, Guillaume.
01:17 Bonjour général Deprecq.
01:18 Bonjour Guillaume, vous allez bien ?
01:20 Bien, merci. Et vous, c'est une journée un peu compliquée peut-être pour les gendarmes.
01:22 Vous êtes un peu sollicité sur les routes j'imagine.
01:24 Écoutez, en fait la journée a commencé hier soir,
01:27 puisque les gendarmes ont passé effectivement la nuit dehors, notamment sur l'autoroute A75,
01:32 pour stationner des poids lourds qui remontaient sur le plateau,
01:37 et pour éviter le...
01:38 Qui est en train de se passer sur les départements de 612.
01:40 Donc les gendarmes sont déjà engagés sur cette préparation.
01:43 Et restent évidemment très mobilisés aujourd'hui, j'imagine.
01:46 Alors merci d'être venu nous rejoindre ce matin,
01:48 parce qu'à la gendarmerie de l'héros vous avez pris une initiative assez étonnante.
01:51 On sait que normalement, en théorie, il est interdit de signaler un contrôle de vitesse
01:57 ou la présence de force de gendarmerie ou de police sur le bord de la route.
02:00 Vous, vous avez décidé de prendre le contre-pied,
02:02 et de vous signaler, en fait, de vous signaler vous-même aux automobilistes via l'application Waze.
02:09 Alors, effectivement, moi j'ai une charge Ecom qui est absolument extraordinaire,
02:13 et qui est pleine d'idées,
02:14 qui s'appelle Galera, qui est cachée dans le studio, voilà.
02:18 Et en l'espèce, si vous voulez, la première mission du gendarme, c'est d'éviter l'accident.
02:23 C'est d'empêcher, en fait...
02:24 - C'est pas de verbaliser.
02:25 - C'est pas de verbaliser, c'est vraiment de protéger la population.
02:28 Et donc le gendarme est sur le terrain pour ça,
02:31 pour dissuader d'aller vite, pour dissuader de boire au volant, pour faire ralentir les gens.
02:36 Et donc on s'est rendu compte que le site Waze, en fait,
02:39 donnait une très belle image de la présence des gendarmes sur le terrain.
02:43 Et donc on l'a utilisé à travers les automobilistes qui signalent.
02:47 - C'est un mot de mot, un motif, en fait, c'est des automobilistes qui vous signalent.
02:49 - Donc notre Facebook, qui se veut un peu humoristique pour aller toucher le plus de monde possible,
02:55 je crois qu'on sera à 54 000 followers à la fin du mois,
02:59 donc on a utilisé ces images de Waze,
03:03 qu'on a un petit peu améliorées en grossissant la vague bleue présente sur le terrain.
03:08 - Vous parlez de vague bleue parce que l'idée, c'est qu'on voit en fait sur cette appli,
03:12 qu'on vous voit, qu'on vous reconnaisse, qu'on vous identifie très vite.
03:15 - Oui, effectivement, quand vous cliquez sur Waze, on voit un petit spot bleu.
03:19 Puis le gendarme, son uniforme est bleu, vous voyez comment je suis habillé ce matin.
03:23 - Et alors ça se passe comment, en fait ?
03:25 Vous récupérez les informations qui sont publiées par les internautes,
03:29 les autonautes, on va dire, et vous les repartagez derrière ?
03:33 - Le gendarme, il est utilisateur de Waze comme le citoyen.
03:37 Et donc quand il va sur un contrôle, moi, quand je vais sur un contrôle,
03:40 je branche mon Waze et je vois où sont mes patrouilles de gendarmerie
03:44 et je rejoins le dispositif du contrôle.
03:47 Donc on utilise l'image. Alors là, on a travaillé derrière,
03:50 avec un logiciel pour lui donner une plus grande ampleur,
03:54 mais on utilise Waze comme les autres.
03:57 - Est-ce que je ne comprends pas, Général de Prexic,
03:59 en fait les automobilistes signalent déjà votre présence sur le plan.
04:02 - Oui.
04:03 - Et vous, vous faites quoi derrière ? Vous revalidez ?
04:06 Ou vous prenez peut-être l'initiative de signaler un contrôle
04:09 qui n'était pas signalé par les automobilistes ?
04:11 - Non, on est présent. Notre objectif, si vous voulez,
04:14 c'est qu'on n'utilise pas Waze à des fins de chasse ou de répression.
04:21 On l'utilise en l'espèce pour la communication.
04:24 Notre objectif, c'est d'être le plus présent sur le terrain.
04:27 C'est la priorité de l'année 2024.
04:30 - 04-67-58-6000, comme vous voyez en radar,
04:33 où les forces de l'ordre sont sur la route.
04:35 Prévenez-vous les autres automobilistes.
04:37 Vous en pensez quoi ? On veut savoir comment vous réagissez.
04:39 Clé au 04-67-58-6000 tout de suite.
04:41 Et vous prenez la parole sur France Bleu Héro.
04:43 - Il y a énormément de messages sur notre page Facebook ce matin.
04:47 C'est un peu à l'image du résultat de notre sondage.
04:50 Avant ça, il vous surprend, Général Deprez,
04:53 que notre sondage, quand il y a 37% des gens qui disent
04:56 qu'ils ne le font pas pour des raisons de sécurité,
04:58 ça, ça doit vous faire plaisir, mais qu'il y a encore 37% qui disent
05:01 "Oui, je continue à le faire, je continue à signaler
05:04 la présence des gendarmes avec des appels de phares".
05:06 Ça vous surprend ou pas ?
05:07 - En fait, je ne suis pas surpris.
05:09 Il y a un vieux réflexe d'annoncer la présence du gendarme.
05:12 Ce n'est pas forcément très intelligent.
05:14 - Oui.
05:15 - Ce que disent nos internautes d'ailleurs.
05:17 S'ils sont sur une opération anti-zéroïste,
05:19 ce n'est pas très malin de dire ce qu'ils disent.
05:21 - Oui, c'est ça. Dans le département, 90% de la population
05:24 n'a rien à se reprocher.
05:26 Et puis, on court toujours derrière les mêmes délinquants.
05:29 Donc, on a vraiment besoin de la participation citoyenne
05:32 pour faire notre métier de protéger la population.
05:35 - Bonjour à Françoise, qui est à Saint-Gilles-du-Fesque
05:37 et qui nous appelle ce matin et qui veut prendre la parole.
05:39 Bonjour Françoise.
05:40 - Bonjour les hommes en bleu.
05:42 - Bonjour Françoise.
05:43 - Je crois que le général s'est mis en bleu aussi.
05:45 - Bonjour Madame.
05:46 - Normal.
05:47 - Bonjour.
05:48 - On vous écoute.
05:49 - Eh bien écoutez, moi j'ai 68 ans et ça fait longtemps que je...
05:53 - Ah, ça fait longtemps que je...
05:55 Et on n'aura pas la...
05:56 Je pense que ça fait longtemps que je conduis.
05:58 - Et ça fait longtemps qu'elle a des problèmes avec son téléphone.
06:00 - Et je pense surtout qu'en fait, elle faisait des appels de phares
06:02 et que maintenant, elle ne veut plus en faire.
06:04 Je pense que c'était ça le thème de sa question.
06:06 - C'était un petit peu l'idée.
06:07 - Moi justement, je vous pose la question.
06:08 Alors, est-ce que c'est autorisé de faire les appels de phares
06:10 ou est-ce que c'est réellement interdit ?
06:11 Je ne l'ai jamais fait, mais j'ai des amis qui peut-être...
06:13 - C'est ça.
06:14 - Non, non, non.
06:15 - Il va nous faire croire ça.
06:16 - En fait, d'abord, un, il ne faut pas le faire, c'est interdit.
06:18 - Oui.
06:19 - Et deuxièmement, en fait, le gendarme, si vous voulez,
06:21 qui voit quelqu'un qui fait des appels de phares,
06:23 va le contrôler derrière.
06:24 - D'accord.
06:25 - Parce qu'on n'a pas intérêt à le faire.
06:26 - Alors, ça peut être quoi, général de précun...
06:28 Du coup, une contravention ?
06:30 - Oui, ça peut être une contravention.
06:31 Je n'ai pas le détail d'une ammonestation du gendarme,
06:35 un petit contrôle routier.
06:37 - Françoise est revenue.
06:39 - Oui, mais je ne suis pas partie.
06:41 - Oui, mais nous, on ne vous entendait plus, Françoise.
06:43 - Je ne bouge plus, je ne bouge plus.
06:45 Je disais, comme tout...
06:46 Enfin, je l'ai fait souvent.
06:48 Je voyais les gens le faire, toute jeune, je le faisais souvent.
06:51 Vous m'entendez ?
06:52 Un jour, je me suis fait arrêter dans la descente de Gap, toute droite,
06:55 par un jeune gendarme qui m'a expliqué...
06:58 "Mademoiselle", on disait "Mademoiselle" à l'époque,
07:00 "ce que vous faites, je comprends que vous le fassiez,
07:02 mais ça nous nuit.
07:04 On est en train de chercher à meurtrier, nous, sur les routes, en ce moment."
07:07 Et là, il m'a expliqué de façon très pédagogue, et j'ai compris.
07:11 Alors, je ne dis pas maintenant, je vois les gens le faire.
07:14 J'ai toujours envie, mais je m'en empêche.
07:16 Parce qu'il y a une espèce d'atavisme, de solidarité bête,
07:19 mais je m'en empêche à cause de ça.
07:21 Tant pis, les gens prennent la responsabilité.
07:23 - Justement, vous me faites bien de le dire, François,
07:25 parce que c'est la question que je voulais vous poser, Général Deprecq.
07:28 Entre l'intérêt de se signaler pour des raisons de sécurité routière,
07:32 de prévention, mais le risque que cela peut avoir
07:35 pour des personnes qui seraient éventuellement,
07:38 je ne dirais pas mal intentionnées,
07:40 mais qui savent que vous êtes là, du coup,
07:43 elle est où la frontière entre les deux ?
07:45 Je me fais comprendre ou pas ?
07:46 - Oui, j'ai très bien compris ce que vous voulez dire.
07:48 Nous, si vous voulez, l'objectif, on est bien d'accord,
07:52 c'est de protéger la population.
07:54 Et quand on publie quelque chose,
07:57 on peut être là et puis on peut être ailleurs
08:00 et ne pas publier là où on est ailleurs.
08:02 En fait, on manœuvre également sur le terrain, si vous voulez.
08:05 Pendant la semaine tempête qui s'est déroulée au mois de décembre,
08:10 on a 350 gendarmes sur le terrain.
08:13 Les 350 points bleus sur Waze n'apparaissent pas.
08:16 Donc on manœuvre vraiment.
08:19 On va chercher l'adversaire, celui qui veut du mal à la population.
08:24 Et donc ça, ce n'est pas forcément publié, effectivement.
08:27 - Et le fait de signaler votre présence, vous êtes convaincu ?
08:29 Vous avez peut-être des résultats à ce niveau-là ?
08:31 Vous vous rendez compte qu'effectivement,
08:32 ça incite les gens à faire très attention sur la route ?
08:35 - Oui, en fait, si vous voulez, c'est comme le panneau,
08:37 attention, radar sur l'axe, les gens ralentissent.
08:40 Attention, gendarmes sur l'axe, policiers sur l'axe,
08:42 les gens ralentissent.
08:43 - Oui, les gens ralentissent, mais ils ralentissent beaucoup.
08:45 - Alors ça peut être dangereux, oui, d'accord.
08:48 - Oui, bien sûr.
08:49 - Le radar, il est à 110 sur l'autoroute,
08:51 90, et du coup, on se dit, on va passer à 50.
08:54 Comme ça, on est sûrs de ne pas se faire choper par le radar.
08:56 Mais bon, du coup, on a une marge.
08:58 - Un petit mot de la période des fêtes,
08:59 qui est toujours un peu une période à risque,
09:01 Général Deprecq.
09:03 Malheureusement, il y a eu un jeune automobiliste de 26 ans,
09:07 je crois, qui s'est tué la nuit de la Saint-Sylvestre.
09:10 Mais mis à part ce drame,
09:12 on peut dire que le bilan reste quand même plutôt satisfaisant sur les routes.
09:16 - Écoutez, nous, on était assez présents pendant la nuit de la Saint-Sylvestre,
09:20 très tôt d'ailleurs, en fin de journée, le 31, et puis toute la nuit.
09:25 Et on n'a été très peu finalement appelés pour des accidents.
09:29 Il y a eu ce simple accident mortel,
09:31 qui était, c'est toujours dramatique,
09:34 mais vraiment une nuit de la Saint-Sylvestre
09:36 plutôt très calme dans le département.
09:38 - Vous diriez que les gens étaient plus raisonnables,
09:40 ils sont peut-être de plus en plus raisonnables,
09:42 ils font de plus en plus attention, en tout cas, on peut dire ça comme ça.
09:45 - Je pense que les gens font attention.
09:47 Moi, ce que je remarque surtout, c'est qu'on a un soutien de plus en plus fort
09:50 de la part de la population.
09:52 Donc, il y a une prise de conscience, en fait,
09:54 et une responsabilisation de chacun sur les sujets de sécurité.
09:57 - On va prendre un deuxième appel.
09:59 - Oui, Bernard Etapalavas-Leflaule est avec nous ce matin.
10:01 Bonjour Bernard.
10:02 - Bonjour.
10:03 - On vous écoute Bernard.
10:05 - Juste un petit détail.
10:07 Notre ami Jeanne Larme présent a dit que si les gens faisaient des appels de farde,
10:14 ils pouvaient être verbalisés.
10:17 Ceci est faux parce qu'il y a des pensées en jurisprudence
10:21 qui signalent que lorsqu'on fait un appel de farde,
10:24 c'est une incitation à la prudence.
10:27 Et donc, les personnes qui ont été verbalisées avant
10:30 ont été acquittées par les tribunaux,
10:33 et donc ça a fait jurisprudence.
10:35 C'est une incitation à la prudence.
10:37 - Ok. Il s'est renseigné manifestement, Bernard.
10:40 - Quel que soit le motif, parce qu'effectivement,
10:43 on pourrait faire des appels de farde parce qu'il y a eu un accident.
10:46 Donc là, ça pourrait être une incitation à la prudence.
10:48 - C'est vrai, c'est toujours un peu subjectif,
10:50 cette histoire d'appel de farde, finalement, non ?
10:52 - Oui, et puis c'est un réflexe.
10:54 En fait, si vous voulez, moi je me souviens d'avoir vu mes parents
10:57 faire des appels de farde.
10:59 C'est pas le sujet, si vous voulez.
11:01 Le sujet, c'est vraiment le citoyen qui participe à la sécurité de son territoire.
11:06 Et donc, soit il travaille avec les forces de l'ordre, avec les gendarmes,
11:10 soit en fait, il va absolument esquiver.
11:13 Et à un moment, en fait, on peut travailler ensemble.
11:16 Et ensemble, on est plus forts.
11:18 On a un truc génial, là, cette année.
11:20 On a un enjeu absolument fabuleux, c'est l'ÉGIO 2024.
11:22 Je ne sais pas si vous vouliez en parler ce matin.
11:24 - On n'a plus beaucoup de temps, généralement.
11:26 - Mais nous, on va se finir, si vous voulez.
11:28 Tous les Français doivent être unis derrière ce beau projet.
11:30 Sur la route, c'est pareil.
11:32 Si on veut protéger nos femmes, nos enfants,
11:34 éviter d'aller annoncer à une famille qu'elle a perdu un proche,
11:36 peut-être qu'à un moment, il faut réfléchir sur l'appel de farde.
11:39 Peut-être qu'il ne faut pas le faire.
11:41 - Merci, général Thomas Deprecq, d'être venu nous rejoindre en studio ce matin.
11:45 Et puis, on a bien compris que, désormais, depuis quelques temps déjà, sur Waze,
11:49 vous validiez d'une certaine manière les signalements
11:51 qui sont faits par les autres automobilistes
11:53 en ce qui concerne vos points de contrôle sur les routes.
11:55 Merci d'être venu nous en parler ce matin.
11:57 - Merci, bonne journée à vous trois.
11:59 - Bonne journée, merci beaucoup.
12:00 Vous pouvez retrouver cette interview en allant sur francebleu.fr.
12:03 Dans un instant, les infos de 8h.
12:05 Et même avant les infos de 8h, on va faire un point sur la circulation
12:07 parce que c'est un peu le bazar dans notre département de l'héros avec la neige.

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