• il y a 11 mois
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Arnaud Benedetti, rédacteur en chef de la "Revue politique et parlementaire", répond aux questions de Dimitri Pavlenko. Ensemble, ils reviennent sur la composition du nouveau gouvernement de Gabriel Attal. Si Gérald Darmanin, Bruno Le Maire ou Éric Dupond-Moretti ont été maintenus à leur poste, le ministère de la Culture et de la Communication a été confié à Rachida Dati, provoquant la surprise générale.
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Transcription
00:00 - Europe 1 matin. - 7h12 sur Europe 1. Dimitri Pavlenko, vous recevez ce matin le rédacteur en chef de la revue politique et parlementaire.
00:07 - Bonjour Arnaud Benedetti.
00:09 - Bonjour. - Bienvenue sur Europe 1. Alors on connaît donc la composition du gouvernement Attal, en tout cas ses principaux organes, les organes vitaux.
00:18 Qu'est-ce que vous voyez vous Arnaud Benedetti ? Alors à la fois en termes de découpage des périmètres ministériels,
00:24 mais aussi dans le choix des personnalités pour diriger ces ministères.
00:29 - Alors en termes de découpage, on voit que dans un premier temps, parce qu'il y aura quand même, il faut le rappeler, un second jeu de nomination
00:37 vraisemblablement dans les jours qui viennent, on voit que M. Attal et M. Macron ont voulu clairement mettre en avant un gouvernement resserré.
00:47 D'ailleurs M. Attal a bien précisé hier chez vos confrères de TF1 qu'il s'agissait de l'un des gouvernements les plus resserrés de la Ve République.
00:57 Bon, évidemment sans présiger de ce qui arrivera par la suite. Ça c'est un premier point. Deuxième point, il y a aussi, disons, dans cet affichage,
01:06 la volonté de resserrer autour de ministres l'autorité de ces ministres vraisemblablement par rapport à la fois à leur administration
01:16 et aussi vraisemblablement à leur futur ministre délégué ou secrétaire d'État. Je crois que la volonté d'une certaine manière c'est d'afficher des ministres
01:23 qui sont en responsabilité, comme on dit aujourd'hui, pour pouvoir mener des actions qui seraient des actions de mission.
01:30 Mais, si vous voulez, il y a quand même un sujet. Il y a un sujet, c'est que un certain nombre des priorités gouvernementales en matière d'éducation,
01:39 en matière de santé, apparaissent diluées dans de vastes ensembles ministériels.
01:45 C'est la question des super ministères.
01:47 Pardon, c'est la question des super ministères.
01:49 Les super ministères, exactement. Et ensuite, on voit qu'il y a un certain nombre de sujets, qui sont des sujets pourtant extrêmement importants,
01:57 comme le logement, voire également, me semble-t-il, le transport, qui disparaissent, en tout cas, à première vue, de l'organigramme.
02:05 Alors, on imagine, bien évidemment, et ça a été d'ailleurs confirmé, qu'il y aura, évidemment, des responsables ministériels qui occuperont les fonctions
02:15 concernant ces enjeux, mais il en demeure pas moins que dans un premier temps, et d'ailleurs un certain nombre de professionnels ou d'associations l'ont souligné,
02:23 on ne voit pas ces périmètres dans ce premier affichage.
02:29 Alors, regardons maintenant les personnalités. Alors, il y a les entrants, il y a les sortants, il y a les promus.
02:34 Commençons peut-être par les piliers de ce nouveau gouvernement.
02:38 On en recense tout de même, oui, je crois, huit, hein, parce que Bruno Le Maire, Gérald Darmanin, Sébastien Lecornu, Eric Dupond-Moretti, Marc Fenault,
02:45 Sylvie Rotaillot à l'enseignement supérieur, Christophe Béchut à la transition énergétique, bon, cela ne bouge pas.
02:51 Il y a quand même deux têtes qui dépassent clairement, Arnaud Bénédetti, donc Gérald Darmanin à l'intérieur, et Bruno Le Maire,
02:56 qui sont tous les deux, on va dire, un peu plus que maintenus.
03:01 – Oui, alors, ils sont un peu plus maintenus. La réalité, c'est que quand même, ce remaniement obéit à une forme de très grande stabilité.
03:11 Ça, c'est, je crois, l'un des premiers enseignements que l'on peut tirer de cette annonce.
03:17 Le deuxième élément, c'est que, et ça a été largement souligné par nombre de commentateurs et d'acteurs de la vie politique,
03:24 c'est un gouvernement qui penche très clairement à droite.
03:28 Si vous voulez, ça, c'est le signal qui est envoyé, finalement, comme si, au fur et à mesure que l'opinion se droitisait dans le pays,
03:37 le macronisme qui avait pour objectif de dépasser les clivages droite-gauche était lui-même, disons,
03:45 happé par cette zone d'attractivité de la droite dans l'opinion.
03:49 Mais ce signal qui est envoyé envoie également un contre-signal.
03:54 C'est-à-dire que, quand même, les grandes victimes de ce remaniement, c'est l'aile gauche de la macrodie.
04:02 M.Boh n'y est plus, la ministre de la Culture sort, M.Dussopt sort également.
04:07 Donc, on voit là qu'il y a un sujet qui ne manquera pas de se poser.
04:13 Alors, peut-être que ce sera corrigé par la nomination des secrétaires d'État,
04:17 mais en tout cas, dans un premier temps, manifestement, on voit que l'une des grandes perdantes de ce remaniement,
04:24 c'est ce que l'on appelle l'aile gauche de la macronie, celle qui s'est notamment manifestée
04:28 au moment de l'adoption de la loi sur l'immigration pour, quelque part, faire part de sa préoccupation quant à l'évolution de cette loi.
04:41 – Alors, autre phénomène qu'on observe, vous avez parlé de droitisation du gouvernement,
04:45 on voit que l'opération menée par Emmanuel Macron de fracturation, absorption des républicains continue.
04:52 Le Figaro révèle que Gabriel Attal avait promis à Olivier Marlex qu'il n'y aurait pas de débauchage de LR,
04:57 dont acte, on voit l'entrée de Catherine Vautrin, bon, on va dire que c'est plutôt un repêchage en ce qui la concerne,
05:02 mais surtout de Rachida Dati, alors ça, c'est la vraie surprise de ce nouveau gouvernement.
05:08 – Oui, alors c'est la vraie surprise, ceci dit, il faut nuancer, si vous voulez, ce débauchage, cette fracturation des LR.
05:16 Le vrai problème pour Emmanuel Macron reste, en tout état de cause, quel que soit ce changement de gouvernement
05:22 et ce remaniement, la question parlementaire.
05:25 Eut-il réussi à débaucher quelques parlementaires du groupe LR, on aurait pu considérer à ce moment-là
05:34 que la fracturation continuait à travailler l'ancien parti de gouvernement que constitue LR.
05:43 Ce n'est pas le cas, alors vous allez me dire, oui, il a réussi quand même une prise, ce que l'on peut appeler une prise de guerre,
05:49 avec l'arrivée de celle qui est à la tête du groupe d'opposition de droite au Conseil de Paris,
05:55 celle qui était présidente du comité stratégique, Madame Dati.
05:59 Mais, si vous voulez, ce ne sont pas des personnalités qui, quel que soit leur capital politique,
06:05 quel que soit leur capital médiatique, aujourd'hui, sont, disons, dans les grandes responsabilités opérationnelles de LR.
06:12 Donc LR, de ce point de vue-là, peut se satisfaire quand même, jusqu'à ce stade, d'avoir plutôt bien résisté.
06:18 Et en fait, en effet, il est allé puiser dans un vivier qui est le vivier sarkoziste, là aussi, ça a été largement souligné.
06:25 Quant à Madame Vautrin, elle avait déjà quitté LR il y a plusieurs années,
06:30 pour rejoindre, notamment, au moment de la campagne présidentielle de 2022, le président de la République.
06:35 Et elle avait été d'ailleurs le premier choix qui avait été ensuite abandonné pour occuper Matignon,
06:41 avant que ce soit Madame Bond qui soit nommée et désignée.
06:44 – Alors, au chapitre des entrées dans ce nouveau gouvernement,
06:48 il y en a une qui passe peut-être un peu plus inaperçue,
06:51 mais quand même qui va changer, qui pourrait changer l'équation des européennes,
06:55 en ce qui concerne le camp d'Emmanuel Macron, c'est l'arrivée de Stéphane Séjourné.
06:59 Donc c'est quand même un des rares fidèles d'Emmanuel Macron qui entre au gouvernement,
07:03 en l'occurrence, aux affaires étrangères et aux affaires européennes, donc le quai d'Orsay.
07:06 Qu'est-ce que ça signifie selon vous, cet arrivé de Stéphane Séjourné,
07:11 qui n'est pas une figure très très connue des Français, il faut bien le dire ?
07:15 – Non, enfin, c'est pas une figure connue des Français,
07:17 mais c'est quand même lui qui préside Renaissance, le parti du président de la République.
07:22 Je comprends qu'il devrait d'ailleurs continuer à présider le parti,
07:27 tout en occupant le poste de ministre des Affaires étrangères et des Affaires européennes.
07:33 En fait, la promotion de M. Séjourné correspond vraisemblablement, mécaniquement,
07:40 à la volonté du président de la République de se trouver une tête de liste,
07:44 qui soit une tête de liste qui puisse tirer, j'allais dire presque médiatiquement,
07:49 la liste de la majorité à l'occasion des élections européennes.
07:52 Et on en arrive au fond, finalement, du sujet de ce remaniement.
07:56 Ce remaniement, c'est un remaniement qui consiste à construire
08:00 un gouvernement de combat électoral en vue des élections européennes.
08:05 C'est la raison pour laquelle on est allé chercher M. Attal.
08:09 La jeunesse de M. Attal et le fait qu'il triangule à droite
08:12 sont considérés comme des ressources qui permettront peut-être de limiter la casse
08:16 face à un rassemblement national qui est donné vainqueur,
08:19 et largement vainqueur à ce stade, à cinq mois de l'échéance dans les sondages.
08:23 Et c'est la raison pour laquelle on exfiltre M. Séjourné,
08:26 parce qu'en tant que président du groupe de la majorité présidentielle au Parlement européen,
08:32 c'était à lui, d'une certaine manière, de conduire cette liste.
08:35 Mais c'est un personnage, comme vous l'avez dit,
08:37 qui est certes très important historiquement dans la galaxie macroniste,
08:41 mais qui ne dispense pas, si vous voulez, d'une visibilité médiatique
08:45 et peut-être d'un capital politique suffisant aux yeux du président de la République
08:49 pour conduire cette liste.
08:50 Et évidemment, la question est de savoir qui conduira cette liste
08:55 dans la perspective des élections européennes
08:58 et dans la perspective d'essayer de limiter finalement la progression du rassemblement national.
09:02 – Merci beaucoup Arnaud Bénédetti.
09:03 Alors on parle d'Olivier Véran pour éventuellement conduire cette liste,
09:06 ça n'est absolument pas confirmé à ce stade.
09:08 Merci en tout cas de vos lumières.
09:09 Je rappelle que vous êtes le rédacteur en chef de la revue politique et parlementaire.
09:13 Bonne journée à vous, Arnaud Bénédetti.

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