Harry Roselmack, fier de son papa policier

France Bleu

"Certains enfants n’osent pas dire qu’ils ont un parent dans la police aujourd’hui. Vous le comprenez ?" La réponse du journaliste Harry Roselmack.  Optimiste et humaniste, curieux et rigoureux, notre invité de la semaine se questionne sur l'Humain et sa place dans le monde et dans l'univers. Harry Roselmack est l'invité de Déborah Grunwald.  #police #harryroselmack #racisme  ▶️ L'intégralité de l'interview d'Harry Roselmack à retrouver sur France Bleu dans l'émisssion "Dans le rétro" : https://www.francebleu.fr/emissions/dans-le-retro/harry-roselmack-on-rentre-dans-une-guerre-des-intelligences-humaines-et-artificielles-8373922

Transcript

00:00 Est-ce que vous étiez fier d'avoir un papa qui travaillait dans la police ?

00:03 Oh oui, ça ne m'a jamais posé le moindre problème.

00:06 Aujourd'hui en fait je vous pose la question parce que certains policiers souhaitent que leurs enfants ne disent pas à l'école

00:11 qu'ils ont un papa dans la police justement.

00:14 Est-ce que ça vous le comprenez ?

00:15 Je le comprends mais je le déplore évidemment.

00:18 C'est l'illustration effectivement du fait qu'on s'arrête de plus en plus à la superficialité des gens,

00:22 à des espèces de fiches d'identité très superficielles

00:28 où le métier des parents peut être un élément de discrimination, voire de violence et de maltraitance.

00:35 Plus on va continuer à aller vers la superficialité,

00:38 moins on sera dans l'essence et plus on va avoir ce genre de difficultés.

00:43 Mais c'est aussi parfois l'image qui est renvoyée par exemple des policiers à travers les médias, à travers les réseaux sociaux.

00:49 C'est ce qu'on nous renvoie aussi parfois.

00:51 Je ne suis pas sûr que dans les années 50 les policiers aient eu plus d'éthique qu'aujourd'hui, qu'en 2023.

01:00 Je ne suis pas sûr du tout, je pense même que c'était l'inverse.

01:02 Qu'est-ce qui a changé alors ?

01:03 C'est encore une fois la façon de considérer les gens.

01:07 Quelqu'un qui dans l'exercice de ses fonctions aura un rôle de maintien de l'ordre

01:11 et devra faire un certain nombre d'actions qui lui sont commandées par sa hiérarchie pour que cet ordre soit préservé,

01:17 vous le voyez le soir au café, ce n'est pas la même personne.

01:21 Et vous pouvez très bien passer un bon moment avec quelqu'un sans savoir qu'il est policier.

01:26 Et le fait de savoir qu'il est policier, je ne vois pas en quoi ça change cette personne.

01:30 Sauf si vous l'essentialisez.

01:31 Ça veut dire qu'on prend un critère et qu'on résume la personne à ce critère.

01:35 Tu es policier, tu as un gros con, tu tapes sur les gens.

01:39 C'est du simplisme, pardon.

01:41 Je pense qu'il faut arrêter encore une fois d'avoir des visions aussi réductrices des autres.

01:48 Le métier de votre papa, vous avez dû en entendre parler parfois quand il rentrait du boulot.

01:52 Aujourd'hui, on parle de racisme dans la police, de traitements différents selon les origines ou la couleur de peau.

01:57 Est-ce que c'est un mythe ou une réalité ?

02:00 Évidemment que c'est une réalité, évidemment qu'il y a du racisme dans la police.

02:04 Elle est à mon sens plus inacceptable que dans beaucoup d'autres sphères de la société

02:11 parce que le policier, c'est le représentant de l'ordre républicain.

02:14 Et donc, quand vous êtes républicain, vous êtes censé ne pas faire attention à la couleur de peau, aux origines des uns ou des autres.

02:21 Un policier raciste, c'est quelqu'un qui bafoue l'essence même de son métier.

02:25 Maintenant, évidemment ça existe et je suis le premier à m'associer.

02:31 J'ai participé à une manifestation organisée par un satrauré il y a quelques années.

02:37 Je suis le premier à m'associer à des gens qui dénoncent de bons droits

02:42 avec des arguments, voire des preuves à l'appui, les violences policières.

02:48 Michel Zecler, dans 7 à 8, on a été les premiers, parmi les premiers à faire un sujet sur Michel Zecler,

02:53 ce producteur de musique dont on a vu les images hallucinantes

02:56 des policiers en train de le taper jusqu'à chez lui, jusque dans son studio.

03:02 C'est inadmissible.

03:03 Vous parliez d'un satrauré, est-ce que votre père, policier, aurait pu manifester pour un satrauré par exemple ?

03:09 Je pense oui, bien sûr. Pour en avoir parlé avec lui, moi mon père c'était...

03:14 Et je suis fier de ça, c'était quelqu'un qui avait une éthique très exigeante de son métier.

03:20 Donc je pense effectivement que mon père aurait été le premier à dénoncer les excès, les abus intolérables de certains policiers.

03:28 [Musique]

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03:39 Merci à tous !

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