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AmusantTranscription
00:00 Forcément, le sujet de l'anatomie, je suis toujours axée sur ce sujet,
00:05 mais j'aime trop les anecdotes qui nous surprennent, j'aime trop surprendre avec le sexe.
00:09 J'ai créé le QNU il y a cinq ans,
00:20 simplement parce que, en fait, des années auparavant, j'avais été atteinte de vaginisme.
00:25 Du coup, j'ai vite été exposée à des sujets difficiles.
00:29 J'ai appris moi-même à les comprendre, à les vulgariser.
00:32 Et derrière, on avait des conversations avec des amis,
00:34 je me rendais compte que je leur apprenais des choses, que c'était super chouette.
00:38 Et pendant une période de ma vie où je n'avais pas énormément de travail,
00:40 je me suis dit que j'allais lancer un compte Instagram pour en parler.
00:43 Cette passion, elle s'est vraiment décuplée quand j'essayais de m'auto-éduquer sur le sujet.
00:52 Parce que quand tu lis des livres de médecine que tu ne comprends pas bien,
00:56 forcément tu vas chercher d'autres livres qui vont parler de l'histoire,
01:00 du corps humain, de l'histoire de la recherche.
01:03 Et tu te rends compte que dans l'histoire de l'humanité,
01:05 il y a déjà plein de grands noms qui ont essayé de comprendre telle chose.
01:08 Et puis tu te rends compte que dans telle culture, telle chose était taboue, etc.
01:12 Une chose en emmène une autre.
01:13 Et c'est là où je me suis rendue compte que,
01:15 évidemment, le sexe n'était pas qu'une affaire de pratique,
01:17 ce n'est pas qu'une affaire de position au lit.
01:19 C'est plein d'autres sujets autour qui ont un impact sur
01:24 la manière dont est perçue la sexualité aujourd'hui dans notre société.
01:27 Et donc en fait, ça s'est fait au fur et à mesure.
01:28 Et je pense qu'aujourd'hui, oui, forcément, le sujet de l'anatomie,
01:32 je suis toujours axée sur ce sujet.
01:36 Mais j'aime trop les anecdotes qui nous surprennent.
01:38 J'aime trop surprendre avec le sexe.
01:40 Oui, ça a été compliqué d'aborder ce sujet sur les réseaux sociaux
01:46 pour plusieurs problématiques, c'est-à-dire que déjà la plateforme
01:50 en elle-même considérait que je proposais de la pornographie,
01:53 ce qui n'était pas le cas.
01:54 Et l'ironie, c'est qu'à côté des vraies marques qui proposent
01:57 de la pornographie ne sont pas censurées par la plateforme.
02:00 Il y avait aussi le problème de la haine en ligne,
02:03 qui est très difficile à contrôler.
02:05 Donc déjà, moi, je suis une femme de moins de 30 ans qui parle sexualité,
02:08 qui vient aborder des sujets qui peuvent déranger,
02:10 comme l'assimilation, comme, je ne sais pas, la taille du sexe,
02:15 l'érection, plein de choses.
02:17 Donc forcément, quand c'est une femme qui en parle, déjà, ça pose problème.
02:21 Mais quand, en plus, on invite les consommateurs de ces contenus
02:25 à se remettre en question, à essayer de s'ouvrir,
02:28 de revoir leur perception du sexe,
02:30 évidemment, on bouscule des codes qui sont ancrés depuis toujours.
02:34 Oui, moi, j'ai malheureusement dû subir ça.
02:37 C'est pour ça que mon compte a été à l'arrêt pendant deux ans,
02:40 parce que je ne supportais plus la haine en ligne
02:41 et je ne voulais pas que ça tienne ma santé mentale,
02:44 parce qu'à la base, je faisais ça pour m'amuser et amuser les autres.
02:46 Mais j'ai repris derrière en essayant de mieux gérer ce sujet-là.
02:51 Non, c'est hyper dur de se rendre compte de l'impact positif qu'on a,
02:55 parce que déjà, le cerveau est fait de manière qu'on retient toujours le négatif.
02:58 C'est-à-dire que si j'ai 100 commentaires positifs et qu'il y en a un insultant,
03:02 je vais me concentrer sur celui qui m'insulte, sur celui qui me rabaisse.
03:06 Mais c'est aussi un travail que je fais sur moi,
03:08 d'essayer de me rendre compte un peu de l'impact.
03:11 La dernière fois où j'ai pu me rendre compte un peu du bien qu'on pouvait faire,
03:15 c'est parce que j'ai la chance de participer à un podcast qui s'appelle "Le Monde".
03:18 J'ai eu la chance de participer à un podcast qui s'appelle "Hotline",
03:21 où on a organisé un spectacle.
03:22 Et en fait, tout l'amour qu'on a reçu ce jour-là,
03:25 tous les messages, tous les câlins,
03:27 tous les moments d'intimité qu'on a eus avec ces personnes,
03:30 ont fait me rendre compte qu'en fait, d'une certaine manière, je touchais ces personnes.
03:35 En tout cas, j'arrivais à leur parler, même s'ils ne me parlaient pas toujours.
03:38 Et que je ne changeais peut-être pas leur vie,
03:40 mais au moins j'apportais un petit truc un peu positif quand ils scrollent.
03:43 Je les faisais peut-être un peu rire ou je leur faisais apprendre des choses.
03:46 [Musique]