Caroline Garcia n'a pas assumé son statut de favorite, ce mercredi à Melbourne face à Magdalena Frech. La Française s'est inclinée 6-4, 7-6(2) après avoir vaincu Naomi Osaka au 1er tour de l'Open d'Australie. Son blocage semble être psychologique, comme elle en a ouvertement parlé en conférence de presse. Justine Henin analyse la situation, sur le plateau de l'Eurosport Tennis Club. Extrait vidéo.
Category
🥇
SportTranscription
00:00 Pourquoi ça coince, Justine ? On a envie de dire, c'est un match pour Caroline Garcia quand elle joue Naomi Osaka sur un grand cours, ça se passe très bien.
00:08 Et là c'est le piège et elle est dans le piège.
00:10 Oui, elle avait presque annoncé face à Osaka finalement qu'elle n'était pas la grande favorite.
00:14 Or elle était quand même favorite, si on regarde les choses vraiment rationnellement en termes de classement, en termes de présence sur le circuit.
00:19 Et elle nous a montré de très très belles choses face à Naomi Osaka.
00:23 Aujourd'hui on savait que c'était un piège.
00:24 Moi je ne suis pas du tout surprise finalement de voir Caroline sortir parce qu'on sentait que cette pression dès le début du match était très forte.
00:31 Parce qu'elle nous a déjà montré aussi ces moments-là par le passé et parce que les propos qu'elle tient sont quand même très forts.
00:37 On voit le sourire à la fin, je n'ai pas assisté à toutes les interviews évidemment, mais elle dit quand même des choses assez puissantes.
00:42 Et notamment toutes ces difficultés de gérer la pression.
00:45 Alors on a toujours le sentiment avec Caroline qu'elle n'arrive pas, en tout cas c'est ce que je ressens de l'extérieur, à s'appuyer sur des acquis, sur du vécu, sur une confiance construite.
00:54 Et donc on a l'impression finalement que d'un jour à l'autre ça peut vaciller.
00:57 Elle seule sait évidemment ce qui se passe dans sa vie, ce qui se passe en elle.
01:01 Mais en tout cas je pense que le fait d'en parler, même si certains diront "mais c'est quand même bien de travailler là-dessus dans l'intimité",
01:08 peut-être que parfois avec cette pression, l'évoquer, tout lâcher, ça peut lui faire du bien.
01:12 Donc on sent un grand questionnement et une souffrance quelque part aussi de monter sur un cours quand elle est favorite.
01:18 On voit bien, elle n'arrive pas à retrouver ce niveau. Il y a un déclic. Cette année 2022, elle gagne le Masters, mais depuis en fait, elle est à cette 4ème place mondiale,
01:27 depuis elle n'y arrive plus, alors qu'elle a le tennis pour y arriver.
01:31 Et elle a les références. C'est pas comme si on était sur une joueuse qui avait une carrière linéaire, où on disait tout le temps les mêmes causes produisent les mêmes effets.
01:39 On a vu ça. Des joueuses qui ont un beau tennis, il y en a plein, et qui ont des espèces de barrières mentales qui font que chaque fois, c'est quasiment la même chose.
01:47 Là, Caroline, elle fait demi-finale à l'US Open en 2022. Elle bat le Coco Golf, dans une ambiance hostile.
01:54 Elle est favorite, elle gagne des matchs aussi. Donc c'est déjà arrivé.
01:57 Ce qu'il y a, c'est qu'elle le dit elle-même, et je suis d'accord avec Justine, c'est très important qu'elle puisse l'extérioriser et l'accepter,
02:03 pas être dans le déni comme une Sam Stossur l'était en Australie, justement, devant son public.
02:08 Là, Caroline le dit, oui, elle n'y arrive pas, là, elle n'y arrive pas.
02:11 C'est pas pour ça qu'elle n'y arrivera pas toute l'année. Donc il faut rester optimiste.
02:15 Il y a plein de remèdes, mais c'est évidemment d'abord elle-même qui sait exactement ce qu'elle doit faire.
02:21 Donc on ne va pas extrapoler. On a vu qu'il n'y avait pas moyen de gagner ce match aujourd'hui, tout bêtement.
02:26 [Générique]