ÉDITO - Municipales: la loi Paris-Lyon-Marseille, "une anomalie démocratique"

  • il y a 9 mois
Emmanuel Macron a indiqué ce mardi, lors de sa conférence de presse, vouloir réformer la loi Paris-Lyon-Marseille, qui prévoit un scrutin spécifique pour ces trois villes pour les élections municipales. Il souhaite que la même méthode soit appliquée dans toutes les villes françaises. 

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Transcription
00:00 -Bon Mathieu, c'est pas la fin du monde, mais il n'y a toujours pas de ministre des Transports,
00:04 et pas réellement de communication officielle.
00:06 -Alors il y a un ministre de la Transition écologique qui a la tutelle des Transports,
00:08 mais c'est vrai qu'il n'y a pas de ministre des Transports encore.
00:10 Le ministre de la Transition écologique, c'est Christophe Véchu.
00:12 Il a réuni une cellule de crise mardi soir, mais c'est vrai qu'on ne l'a pas vue ce matin.
00:16 -Paris, Lyon, Marseille, le président de la République l'a annoncé lors de sa conférence de presse mardi soir.
00:20 Il souhaite changer les règles du jeu pour les municipales à Paris,
00:23 donc des trois premières villes de France.
00:25 De quoi s'agit-il ?
00:26 -Il s'agit d'une loi qui était spécialement calibrée pour ces trois villes. On l'appelle d'ailleurs la loi PLM,
00:31 comme Paris, Lyon, Marseille.
00:32 Et cette loi, elle prévoit un mode de scrutin spécifique. Autrement dit, on vote pour le maire,
00:36 pas comme dans les 36 000 communes de France. On y vote différemment.
00:40 On vote pour élire des conseillers d'arrondissement.
00:42 Ces conseillers d'arrondissement, ils désignent le maire d'arrondissement.
00:44 Et puis ensuite, ces arrondissements, ils envoient un certain nombre de conseillers municipaux
00:48 pour élire le maire central.
00:49 C'est un peu comme un système à l'américaine, vous savez, avec les grands électeurs, on ne vote pas directement.
00:53 Alors à Paris, on parle d'arrondissement. À Marseille, on parle de secteur, par exemple.
00:57 Et chaque arrondissement envoie des conseillers municipaux, mais en fonction de son poids démographique.
01:01 Donc les gros arrondissements envoient beaucoup de conseillers pour élire le maire,
01:05 et les petits en envoient moins.
01:07 L'objectif officiel, c'était de rapprocher les élus des problèmes locaux.
01:10 L'heure était à la décentralisation.
01:12 Mais dans les faits, ça a produit beaucoup d'effets pervers, parce que les gros arrondissements,
01:16 les gros secteurs, ils sont évidemment privilégiés par les candidats.
01:20 On peut être élu avec moins d'arrondissements que son adversaire,
01:23 et on peut même être élu si on a été battu dans son propre arrondissement.
01:26 C'était par exemple le cas d'Anne Hidalgo en 2014, qui avait été battu dans le 15ème, mais élu maire de Paris.
01:31 - Justement, Anne Hidalgo, elle est opposée au changement de loi, elle parle même d'un tripatouillage démocratique.
01:37 - Oui, ce qui ne manque pas de selle, parce que le tripatouillage, c'est exactement ce qu'avaient fait les socialistes.
01:41 Pour ça, il faut revenir en arrière. Pourquoi on a fait cette loi ?
01:44 On est en 1982, et le maire de Marseille, il s'appelle Gaston de Fer, il est maire de Marseille depuis 30 ans.
01:50 Il sent que le vent va tourner, et Gaston de Fer, il est aussi ministre de l'Intérieur, en charge des élections.
01:55 Et qu'est-ce qu'il va faire ? Il va faire une loi aux petits oignons pour conserver Marseille.
02:00 Ce qui est assez délirant, mais c'est cette loi, on le voit à Gaston de Fer, c'est cette fameuse loi PLM,
02:04 et qui va lui permettre d'être élu en 1983, grâce au recoupage en secteur,
02:09 il aura moins de voix que son adversaire de l'époque, Jean-Claude Godin.
02:13 Cette loi PLM, vous l'avez compris, c'est une anomalie démocratique dans le paysage.
02:17 C'est par exemple aussi l'avis du maire actuel de Marseille, qui est d'accord pour qu'on la change.
02:21 D'où l'idée de remettre ces trois villes sous la règle commune.
02:24 C'est ce qu'a dit le président mardi soir, il faut qu'un électeur puisse compter,
02:28 et avoir les mêmes droits, et compter autant à Amiens, par exemple, qu'à Paris.
02:32 On a d'ailleurs appris hier que Rachida Dati a confirmé qu'elle serait bien candidate en municipale en 2026.
02:38 Oui, ce qui est entre nous assez aberrant. Elle vient d'être nommée au ministère de la Culture,
02:42 et la première chose qu'elle a dit, c'est "moi je pense déjà à l'étape d'après, 2026".
02:45 Mais parce qu'on lui a posé la question.
02:46 Voilà, pourquoi elle le fait ? En fait, elle plante son drapeau la première,
02:50 pour tenter de prendre de vitesse à la fois ses anciens amis de LR, mais surtout ses nouveaux amis macronistes.
02:55 Le président de la République a démenti tout deal.
02:57 Vous savez, on avait dit qu'il y a un deal entre le ministère de la Culture, mais le président lui a promis Paris.
03:01 Mais il verrait d'un très bon oeil une liste commune qui lui permettrait enfin de décrocher la capitale,
03:06 et la loi PLM le servirait.
03:08 Donc, ce n'est pas forcément du tri-patouillage, mais il y a bien des arrières-pensées politiques.

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