• il y a 11 mois
Avant de devenir acteur et comédien, Aton a été membre du GIGN, gendarme d’élite dont les faits d’armes lui ont valu les honneurs. De son expérience professionnelle au GIGN aux crises dont il a été le témoin, Aton a décidé de préparer ses compatriotes à vivre dans une société où la violence est devenue quotidienne.
Cela donne un ouvrage "Se préparer au pire" en forme de guide de survie face à l’insécurité, à une police submergée, à une justice laxiste et dépassée et à des prisons surpeuplées.
Aton consacre une partie importante du livre aux violences faites aux femmes. Il multiplie les conseils et les leçons pour survivre dans des quartiers devenus de plus en plus dangereux pour gérer son stress et ses peurs, pour se préparer physiquement.
Au détour de l’ouvrage réalisé en collaboration avec Jean-Luc Riva, l’auteur pose la question de la légitime défense et l’attitude de gouvernements qui se montrent impuissants à protéger leurs concitoyens.
Un livre qui nous prépare à vivre dans une société où la violence est désormais devenue quotidienne.

Category

🗞
News
Transcription
00:00 [Générique]
00:06 Athon et mon invité viennent de publier en compagnie de Jean-Luc Rivain un ouvrage instructif
00:10 "Se préparer au pire, la violence n'est pas pour les autres"
00:13 et ça tombe bien parce que cet ouvrage arrive au moment où les chiffres officiels indiquent
00:17 qu'il y a aujourd'hui en France 1000 agressions déclarées par jour.
00:22 Athon, bonjour. Bonjour monsieur.
00:24 Bonjour, bonjour à vous et merci pour l'invitation.
00:26 Merci d'être présent pour défendre cet ouvrage.
00:29 Avant d'évoquer ce livre qui est un peu un guide de survie à toutes les formes de violence,
00:34 je pense qu'il est nécessaire d'évoquer votre parcours professionnel
00:37 qui vous a mené de Philippe à Athon, du GIGN au cinéma,
00:44 de gendarme à auteur-comédien.
00:46 J'ai même vu la série "Dérapage" sur Netflix.
00:48 Parcours que l'on peut quand même qualifier d'atypiques.
00:51 Oui, assez atypiques comme le personnage que je suis au dire de mes amis, de ma famille, de tout mon entourage.
00:58 Pour vous dire un petit peu, le personnage que je suis,
01:03 ça a démarré quand même assez jeune avec du harcèlement scolaire et assez violent,
01:06 à une époque dans les années 80 où ce n'était pas vraiment un sujet,
01:11 où il fallait se débrouiller seul.
01:13 J'ai eu la chance d'avoir un père qui m'a aussi inscrit en club de gymnastique dans un premier temps,
01:22 avec qui je chahutais un petit peu aussi pour ma guerre,
01:24 avec qui j'ai fait de la randonnée et qui m'a ensuite inscrit un peu plus tard dans un club de karaté,
01:29 au moment où j'avais l'âge.
01:31 Et ça m'a permis de me défendre à une époque où les professeurs, les surveillants,
01:37 en fait, étaient impuissants et ne comprenaient pas,
01:40 enfin, ne voyaient pas même un intérêt d'intervenir pour ce qui leur semblait normal.
01:44 C'était des élèves qui chahutaient et ne voyaient pas un quelconque harcèlement.
01:49 Donc, je suis rentré dans la violence, dans la brutalité contre la violence.
01:55 Ça a marché.
01:56 Alors, pour certains, c'est dommage, mais pour moi, en tout cas,
02:00 ça m'a quand même évité un certain nombre de choses,
02:03 telles que peut-être même le suicide, où certains trouvent une solution, malheureusement.
02:09 Et puis ensuite, je crois que ça m'a quand même dirigé vers la carrière que vous dites,
02:15 vers le GIGN pour justement me défendre moi-même,
02:18 mais défendre aussi la population et mon entourage.
02:23 Et le GIGN, acteur là, où on saisit moins bien ?
02:26 Alors, en fait, pour moi, c'était un rêve d'enfant,
02:29 parce que quand j'étais enfant harcelé, ceux qu'on n'embêtait pas,
02:32 c'étaient les acteurs hollywoodiens, c'étaient les Schwarzenegger,
02:35 c'était Sylvester Stallone, Jean-Claude Van Damme.
02:38 Pour moi, c'était les héros qu'on harcelait pas,
02:41 qui étaient justement, qui défendaient les personnes qui pouvaient être un peu opprimées.
02:45 La veuve et l'orphelin.
02:47 Donc, j'ai voulu endosser justement cette tenue de héros.
02:51 Et pour moi, ça passait par le cinéma, par le cinéma américain hollywoodien.
02:55 Et puis, en 94, j'étais témoin de l'opération de Marignane du GIGN.
03:02 Et là, la vocation s'est affinée.
03:04 Et je me suis dit, je ne perds pas de vue le cinéma,
03:06 mais avant ça, je ferai le GIGN. Voilà.
03:09 - Et l'image de Marc aujourd'hui, je voyais une vidéo de vous avec le majeur Gérard,
03:12 on me dit, c'est le prototype même de l'homme de testosterone.
03:17 Est-ce que ça, ça vous convient ou c'est une image falaisacieuse ?
03:22 - Non, moi, je trouve que c'est un profil un peu complet qui me va à moi.
03:26 Alors, après, peut-être que j'étais plein de doutes sur mes capacités à me défendre.
03:32 Le fait, en fait, de développer une musculature qui se voit,
03:35 le fait de développer des capacités techniques par le karaté,
03:39 les sports de combat, la self-défense,
03:41 je pense, m'a permis de me rassurer au niveau psychologique
03:46 et de renforcer aussi mon mental en gagnant un petit peu en confiance en moi.
03:50 Et en ayant plus confiance en moi, je pense que j'arbore personnalité
03:57 de quelqu'un qu'on n'a pas forcément envie d'embêter aujourd'hui.
04:01 - Alors, confiance en vous, mais peut-être pas confiance en l'humanité.
04:03 Est-ce que vous faites vôtre la loi de Murphy qui est le symbole du pessimisme ?
04:08 C'est vrai que votre carrière, on le voit bien, professionnelle,
04:11 votre expérience au GIGN et aux crises dont vous avez été témoin,
04:14 vous donne une légitimité pour écrire, se préparer au pire.
04:21 Mais vous faites remarquer dans votre avant-propos
04:24 qu'il faut apprendre cette loi de Murphy.
04:25 Qu'est-ce qu'elle dit ?
04:26 Elle dit "si le pire est susceptible d'arriver, alors il arrivera".
04:30 Ça, c'est du vrai pessimisme ?
04:33 - Je ne crois pas que ce soit du pessimisme aujourd'hui.
04:36 D'ailleurs, tout ce que j'ai prédit en toute modestie,
04:40 mes collègues, Jean-Luc Rivat, moi-même,
04:43 tout ce qu'on s'est dit il y a quelques années de ça,
04:47 finit par arriver.
04:49 Et en fait, je pense que c'est en faisant un déni
04:52 où on ne se prépare pas, et puis on est sujet à la surprise.
04:57 Et quand on est surpris, on n'est pas forcément efficace.
05:00 Donc effectivement, quand on voit notre environnement,
05:02 quand on voit l'actualité, quand on voit la montée de la violence,
05:06 je pense que ce n'est pas être pessimiste que de se préparer
05:09 justement pour pouvoir prévenir ça, pour pouvoir éviter,
05:13 et puis vivre de manière meilleure.
05:17 Voilà, c'est pour vivre le meilleur.
05:20 Plus les gens seront aguerris, je pense, dans le nombre,
05:23 moins les agresseurs tenteront les agressions.
05:28 Et c'est peut-être utopiste de notre part,
05:31 mais on se dit que si tout le monde s'aguerrit un petit peu à ça
05:34 et se prépare, chacun mettra en place un certain nombre de choses
05:38 qui feront que ce sera beaucoup plus difficile
05:41 pour les délinquants d'agir,
05:44 et peut-être qu'on repoussera un petit peu par nous-mêmes.
05:47 Parce qu'effectivement, la police et la justice
05:49 ont l'air complètement dépassés.
05:51 Alors oui, c'est ça, se préparer au pire.
05:52 En fait, vous prenez le parti dès le départ de se dire
05:54 "bon ben voilà, la police, elle est submergée,
05:56 les prisons, elles sont pleines, la justice,
05:58 on le sait bien, elle souvent la cisse".
06:00 Donc c'est par soi-même qu'il va falloir trouver les moyens de se défendre.
06:03 Oui, c'est tout à fait ça. C'est un constat que l'on fait.
06:07 Dans le cadre de la légalité, bien sûr, tout le temps.
06:10 C'est une violence personnelle, individuelle,
06:13 qui vous permet de se préparer au pire.
06:16 Et là, dans cette notion-là,
06:17 vous placez au-dessus de toutes les formes de violence,
06:19 finalement, les violences faites aux femmes.
06:21 Vous ouvrez ce livrage avec ça,
06:23 et l'actualité prouve que cette violence, bien évidemment, elle explose.
06:26 Et quels sont, là, en gros,
06:28 quels sont les outils de défense contre ces agresseurs,
06:32 qui quelquefois sont aussi des violeurs ?
06:34 Justement, moi, j'ai vu beaucoup de femmes courir,
06:37 j'en vois régulièrement, avec un casque sur les oreilles,
06:40 avec la musique à fond.
06:42 Elles se challengent avec des applications
06:45 qui leur font monter les pulsations cardiaques
06:48 tout au long de leur footing.
06:50 Ce qui fait qu'en cas d'agression,
06:52 elles ne seront pas en mesure de courir plus vite pour fuir,
06:55 et puis de se défendre physiquement.
06:57 Aussi parce qu'elles n'ont pas forcément
06:59 un certain nombre de techniques ou d'outils.
07:01 On parle dans le livre même de bombes lacrymogènes.
07:04 Alors, ça a soulevé aussi le problème,
07:06 a-t-on le droit d'avoir la bombe lacrymogène ?
07:09 Pour en avoir discuté à 100% avec bon nombre de forces de l'ordre
07:13 qui sont sur le terrain et susceptibles de faire des contrôles,
07:17 bien sûr, il y a une forte tolérance à accepter
07:20 à ce qu'une femme soit porteuse d'une bombe lacrymogène.
07:24 Pour un homme, ça peut être un peu différent,
07:26 mais c'est vrai que les femmes sont quand même sujettes à beaucoup de violences,
07:28 et c'était important pour nous de dresser un petit peu l'état des lieux,
07:33 de prendre des témoignages et de les livrer dans cet ouvrage.
07:37 C'est vraiment un guide pratique, ce ne sont pas un guide juridique,
07:40 c'est un guide pratique, c'est-à-dire qu'est-ce que je fais face à l'agresseur,
07:44 qu'est-ce que je fais face à la violence qui s'impose à moi ?
07:47 Oui, on a voulu être le plus pragmatique possible
07:50 en mettant les gens dans des situations sous forme de récits.
07:54 Donc ça permet de s'immerger dans une situation qui va se dégrader,
07:59 et derrière de tirer quelques solutions, quelques propositions de solutions
08:05 avec les capacités qu'on peut avoir actuellement à notre disposition.
08:11 Alors monsieur, vous savez qu'à chaque fois qu'on évoque cette notion de violence,
08:14 bien évidemment, on se situe dans un cadre avec des lois,
08:16 donc où la politique n'est pas très loin.
08:19 Par exemple, vous avez un chapitre qui s'appelle "Agir ou laisser faire".
08:22 Et vous dites, il n'y a pas de 2NM, c'est-à-dire d'École nationale des malfrats cambrioleurs,
08:27 c'est un job d'autodidacte.
08:28 Et dans ce chapitre, vous soulevez la question importante d'ailleurs de la légitime défense.
08:32 Vous citez l'article 125, je crois, du Code pénal,
08:36 qui invoque, si je me souviens bien, des moyens de défense
08:39 qui doivent être proportionnés à la gravité de l'infraction.
08:43 Est-ce que là, en matière de loi sur cette question de légitime défense,
08:48 c'est bien calé ? Est-ce que c'est une loi qui est trop laxiste, trop restrictive,
08:54 ou vous considérez-vous qu'elle était absolument bien adaptée ?
08:57 Vous l'avez vu dans le cadre de votre métier,
08:59 est-ce que cette légitime défense, vous y avez été, bien évidemment,
09:03 face à elle très régulièrement ?
09:05 Alors, je pense qu'on dit que nul n'est censé ignorer la loi dans le mauvais sens,
09:10 quand on se fait prendre à défaut.
09:13 Mais on méconnaît le cadre de légitime défense,
09:17 et le fait de méconnaître, on se dit qu'on ne va pas agir,
09:21 et on laisse faire, on préfère laisser faire dans le doute, bien souvent.
09:24 Même quand on est témoin, on voit que les gens n'interviennent pas
09:28 sur une agression, une femme qui se fait agresser dans le métro,
09:31 la majorité des gens sortent leur portable, vont filmer,
09:34 vont peut-être appeler la police, mais ne vont surtout pas intervenir.
09:37 Donc ça, c'est quand même un problème.
09:39 En France, on dit souvent que nul n'est censé ignorer la loi.
09:42 Alors, c'est aussi bien quand on est pris à défaut,
09:45 mais quand ça peut tourner aussi à notre avantage,
09:47 il faut savoir la connaître et l'utiliser.
09:50 On peut voir que beaucoup d'agressions dans le métro,
09:54 de femmes ou d'hommes, les gens n'interviennent pas,
09:56 parce qu'ils sont dans le doute, ils méconnaissent ce cadre légal.
10:00 Si on connaît ce cadre légal, on peut éventuellement faire quelque chose.
10:04 Donc, nous, on a voulu justement le rappeler, le vulgariser un petit peu,
10:09 pour le rendre accessible à tout un chacun.
10:11 Après, en France, c'est vrai que c'est quand même assez restrictif.
10:15 Ça ne nous permet pas d'exercer la brutalité
10:18 ou de répondre à la violence dans bon nombre d'écarts.
10:21 Ou effectivement, si l'agresseur avait connaissance
10:25 que la personne en face va très certainement réagir,
10:29 et peut-être plus violemment qu'elle n'exerce elle-même la violence,
10:34 ça pourrait éventuellement la dissuader.
10:36 Donc, mais ça, moi, je ne suis pas politique, je ne suis pas juriste,
10:38 donc on s'applique avec Jean-Luc Riva
10:41 à la stricte réalité du terrain.
10:45 Vous ne pouvez pas me dire ça, vous avez été membre du GIGN,
10:48 vous avez fréquenté les gendarmes, bien sûr, mais aussi les policiers.
10:52 Et vous savez qu'ils sont confrontés toujours eux-mêmes
10:54 devant cette question de la légitime défense,
10:57 qui les emmène des fois jusqu'au tribunal.
10:58 Vous ne pouvez pas me dire que vous n'avez pas d'avis sur la question ?
11:01 J'ai un avis, après, vous savez, moi, j'ai une culture militaire
11:04 qui fait que donner mon avis, c'est toujours très compliqué.
11:06 Mais effectivement, moi, je trouve qu'il y a deux poids, deux mesures
11:10 et que la justice est un petit peu quand même laxiste.
11:14 Alors, je ne veux pas, c'est facile de juger.
11:16 Moi, j'ai pris pour habitude d'essayer de ne pas avoir d'a priori
11:20 et de ne pas avoir de jugement hâtif sur ce que je ne maîtrise pas.
11:23 Et effectivement, la justice, je ne la maîtrise pas.
11:26 Moi, j'ai un regard très spectateur.
11:29 Je sais que par les réseaux sociaux, je peux avoir une certaine influence
11:35 et je me garde quand même d'être assez virulent
11:37 sur un sujet que je ne maîtrise pas.
11:39 Maintenant, quand je vois le taux de récidive,
11:42 quand je vois que les prisons sont pleines,
11:44 je me dis forcément qu'il y a un problème.
11:46 Quand je vois qu'on fait le 17 et que justement,
11:49 dans les cinq minutes, dans les délais qui pourraient être espérés,
11:53 la police ne peut pas intervenir parce qu'elle est déjà occupée sur autre chose.
11:56 Je me dis qu'effectivement, il y a un problème.
11:58 Et moi, en fait, je ne cherche pas à dénoncer quoi que ce soit.
12:01 Je cherche en fait à faire un état des lieux et de réagir en fonction de ce problème,
12:07 parce que ça m'a valu beaucoup de perte d'énergie,
12:10 d'essayer de lutter, de comprendre.
12:13 Et à un moment donné, en fait, j'étais épuisé de ça.
12:15 Je me suis dit bon, on va faire avec et on va donner les clés
12:17 parce qu'on peut faire des choses malgré cette situation.
12:21 Et à un moment donné, quand on n'est pas aidé, il faut s'aider soi-même.
12:23 - Des clés, vous en donnez et des fois, elles sont quand même surprenantes
12:27 dans l'idée de garder son sang-froid, par exemple,
12:31 ou de déconseiller de posséder une arme
12:32 qui reste évidemment quand même un moyen de défense important.
12:35 Et désolé de vous dire, là, vous prenez bien parti politique
12:38 parce que ce débat sur le port d'armes qui se déroule aux États-Unis
12:41 se déroule bien évidemment aussi en France par rebond.
12:46 Et là, on me dit, quand on est agressé, il ne faut mieux pas avoir d'armes.
12:49 - Vous savez, on a des débats dont les avis sont très binaires en France.
12:55 C'est pour ou contre.
12:57 Alors moi, je suis pour le port d'armes,
13:00 mais pour une certaine catégorie de la population.
13:03 Je vais prendre mon exemple.
13:04 J'ai passé 20 ans dans l'armée.
13:06 J'ai passé 15 années au GIGN.
13:08 À mon dernier jour du GIGN, j'ai rendu toutes mes armes.
13:10 Si aujourd'hui, je veux être armé, pouvoir sortir,
13:14 peut-être même aller dans une salle de théâtre ou dans un cinéma
13:17 qui pourrait potentiellement être la cible de terroristes
13:21 ou d'un agresseur armé,
13:23 je ne suis pas en mesure justement d'avoir cette arme
13:25 et d'avoir ce port d'armes.
13:26 Donc ça, pour moi, et je ne suis pas seul dans le cas,
13:28 je prends mon cas parce que je le connais bien
13:30 et parce que voilà, on peut parler,
13:32 je vais prendre de ce que je connais le mieux.
13:33 Mais je pense qu'il y a d'autres personnes en France,
13:36 des retraités des forces spéciales, des unités d'élite
13:39 ou même pas forcément des forces de l'ordre qui pourraient,
13:42 qui prennent leur retraite et qui sont en capacité encore
13:45 d'utiliser une arme dans un cadre légal
13:48 et dont on prive justement cette capacité-là.
13:50 Et on prive aussi non seulement la personne,
13:53 mais aussi son entourage et surtout la population.
13:56 Donc pour ça, je suis pour le port d'armes.
13:58 Après, d'élargir comme aux États-Unis, non,
14:02 parce que pour l'avoir vu, même là-bas,
14:03 j'étais beaucoup aux États-Unis,
14:05 il y a des gens qui sont porteurs d'une arme
14:07 et qui n'ont pas forcément les capacités techniques
14:11 ni mentales pour les avoir.
14:13 Donc je suis pour le port d'armes,
14:14 mais que ce soit très légiféré
14:16 avec un suivi technique et psychologique.
14:20 Et là, dans le cadre du livre,
14:22 le cadre Stricto Saint-Sud, des conseils que vous donnez,
14:24 dites, voilà, si vous prenez une arme,
14:26 la personne qui est en face de vous, l'agresseur,
14:28 va lui considérer que vous pouvez le tuer.
14:30 Et ça entraîne bien évidemment une riposte
14:32 qui est surdimensionnée, peut-être surdimensionnée
14:35 par rapport à ce qu'il s'apprêtait à vous faire.
14:38 Ce qu'il y a, c'est que quand on sort une arme,
14:40 il faut être prêt à s'en servir.
14:41 Il faut être prêt à tuer.
14:43 Pour avoir vécu justement la chose au GIGN,
14:46 c'est extrêmement compliqué.
14:48 C'est facile, beaucoup en parlent,
14:50 beaucoup quand on dit, voilà, si votre enfant est agressé,
14:53 moi, je suis capable de ci, je suis capable de ça.
14:56 Mais très peu l'ont vécu.
14:57 Donc je crois à la riposte sur une agression,
15:02 mais je crois aussi à la stupéfaction.
15:04 Et quand on a une arme entre les mains,
15:06 cet outil qu'on pourrait utiliser peut se retourner contre nous
15:09 si on n'est pas mentalement, physiquement aussi aptes
15:13 à la défendre, cette arme.
15:14 Parce qu'avoir une arme, mais si vous êtes frêle
15:18 et pas du tout technicien de sport de combat
15:20 et que vous n'avez pas cette capacité d'engager le combat
15:23 et cette volonté de faire mal,
15:25 parce que vous vous posez plein de questions,
15:26 trop de questions au moment venu,
15:28 ça peut se retourner contre vous.
15:30 Donc c'est pour ça que je préconise des armes,
15:34 ce qui est qualifié comme armes ou comme objets de défense,
15:36 telles bombes lacrymogènes,
15:38 s'il y a ce retourne contre vous, c'est quand même un moindre mal.
15:41 – Et c'est tout le sens du livre, d'ailleurs,
15:44 ne cessez pas de le répéter,
15:45 c'est qu'il faut quand même se préparer.
15:47 Vous l'avez dit, mentalement,
15:48 il faut aussi se préparer simplement, physiquement.
15:50 Comme il n'y a plus de service militaire,
15:51 il faut trouver d'autres parades.
15:53 C'est quoi ? C'est l'entraînement qu'il faut,
15:54 c'est l'aguerrissement, c'est indispensable ?
15:58 – Pour moi, c'est indispensable.
15:59 L'aguerrissement, ça va être d'aller faire des marches de nuit,
16:03 de dormir un petit peu dehors,
16:05 mais ça peut être aussi en famille.
16:06 Ça peut être aussi de couper Internet à vos enfants un week-end
16:10 et vous verrez, vous allez vivre,
16:13 vous allez vous aguerrir psychologiquement.
16:15 Voilà, couper l'électricité chez vous,
16:17 enfin voilà, n'utilisez pas l'électricité pendant un week-end,
16:20 c'est une manière aussi de s'aguerrir.
16:21 Bon, ça peut être pour des conflits,
16:24 des choses qu'on traite dans une deuxième partie du livre,
16:26 mais l'aguerrissement physique, c'est aussi s'inscrire en club sport de combat,
16:31 à encaisser quelques coups, à encaisser des gifles,
16:35 à l'heure d'entraînement à la self-défense,
16:38 à des clés de bras, à des choses comme ça,
16:40 qui vont faire que si toutefois ça vous arrive,
16:43 cet effet de surprise sera moindre.
16:45 Et l'effet de surprise étant moindre,
16:46 vous avez une meilleure capacité, une meilleure lucidité pour pouvoir agir.
16:50 Surtout si vous avez un minimum de bagage technique.
16:53 Il y a aussi quelque chose à affronter dorénavant,
16:56 que vous affrontez là aussi dans l'ouvrage,
16:59 c'est le harcèlement scolaire,
17:02 et vous ajoutez, et c'est important, en ligne.
17:04 Et là c'est quand même difficile d'apporter des conseils.
17:07 Quand le harcelé se défend, il peut devenir le harceleur.
17:10 Vous évoquez votre propre jeunesse,
17:11 vous l'avez dit, où l'apprentissage du karaté
17:13 vous a fait passer de victime à prétendu coupable.
17:16 Oui.
17:17 Face au harcèlement, est-ce qu'il faut poser un genou à terre ?
17:22 Alors, j'ai posé un genou à terre pour poser la réflexion,
17:28 pour me dire qu'est-ce que je vais mettre en place pour répondre à ça.
17:32 Est-ce que je peux trouver de l'aide ?
17:33 Malheureusement, de l'aide autour de moi, je n'en ai pas trouvé.
17:36 Par contre, c'est vrai que les sports de combat m'ont donné une capacité
17:40 de répondre au harcèlement et à la violence de manière brutale.
17:44 Et j'ai préféré, je vous avoue sincèrement,
17:46 passer pour quelqu'un de brutal que passer pour une victime ignorée de tous et isolée.
17:52 Et c'est sûr que ça ne m'a pas valu que des compliments,
17:55 ça m'a valu une certaine stigmatisation même,
17:58 mais ça a été beaucoup plus simple à assumer pour moi et pour ma personnalité.
18:03 Et je pense que pour avoir discuté avec des jeunes qui étaient harcelés
18:07 et qui se sont mis au sport de combat et qui ont dû répondre par les points,
18:11 de leur retour, ça a été plus acceptable aussi.
18:16 Donc c'est une préparation physique,
18:19 il y a aussi une préparation mentale parce qu'il faut gérer son stress,
18:23 ses peurs, ses phobies.
18:26 Là aussi, est-ce qu'il y a une recette miracle ?
18:29 Alors, il n'y a pas vraiment de recette miracle,
18:31 mais c'est en se confrontant un petit peu à la réalité.
18:35 Moi, j'ai eu la chance de beaucoup voyager,
18:37 d'être confronté à la misère humaine, à la violence aussi dans certains pays
18:41 où pour survivre, on n'a pas d'autre choix que de se battre.
18:45 Ça, j'en étais témoin, moi dans mon parcours aussi, ça n'a pas été simple.
18:49 Maintenant, il y a un cap à passer dans la riposte,
18:53 c'est-à-dire, vous savez, je pense que la majorité des gens
18:56 ont du mal à exercer l'usage de la force ou la brutalité
19:03 parce qu'ils ont peur de faire mal, c'est ancré en eux.
19:06 Faire du mal physiquement à l'autre, c'est quelque chose qui n'est pas bien.
19:10 Et en fait, pour être efficace, il faut passer outre cette chose-là.
19:14 C'est-à-dire, c'est se dire, c'est légitimer sa propre riposte en se disant
19:18 "mais là, cette attaque qui va m'être faite,
19:21 ou qui potentiellement pourrait être faite, est injuste et je ne dois pas l'accepter.
19:25 À partir de maintenant, je vais me mettre psychologiquement,
19:29 mettre un cheminement en place et je vais l'accepter,
19:32 c'est de faire mal à l'autre, faire mal à l'agresseur."
19:36 Alors ça, je sais qu'en France, quand je dis ça, c'est toujours "waouh",
19:40 c'est pris un peu pour pousser les gens à la violence.
19:43 Non, je pousse à la riposte physique dans le cadre légal.
19:48 Vous avez droit de faire mal.
19:50 Parce que je me souviens de cette vidéo qu'on voit,
19:52 je ne sais pas si vous vous souvenez, c'était à Arras,
19:54 quand le professeur se fait agresser au couteau.
19:57 On a une vidéo où on voit quelqu'un qui défend avec une chaise,
20:01 mais il ne fait que défendre jusqu'au moment où il trébuche et se prend des coups de couteau.
20:05 Si cette personne, alors attention, je remets dans le contexte,
20:09 j'apporte une expertise avec beaucoup de recul,
20:12 mais vous savez, si moi j'étais agressé à ce moment-là,
20:15 si j'ai une chaise entre les mains, je ne vais pas faire que me défendre avec,
20:19 je vais frapper avec.
20:22 Et là, ça fait en fait toute une différence.
20:24 Et pour avoir vécu l'expérience justement d'oser faire mal
20:30 et de ne pas avoir peur de faire mal à mon agresseur,
20:32 je peux vous assurer qu'à pratiquement 100%,
20:35 même s'il pouvait avoir le dessus,
20:37 j'ai eu l'ascendant psychologique parce qu'il s'est inscrit dans mes yeux,
20:41 que j'étais prêt à faire mal et que je n'avais plus de limite.
20:45 Et ça en fait, c'est quelque chose qui change absolument tout.
20:47 Mais c'est difficile à transmettre, je peux l'expliquer,
20:52 j'essaie de le faire du mieux possible
20:54 et ça ne veut pas dire qu'on va devenir agresseur.
20:57 Ça veut dire qu'on refuse l'agression.
21:00 J'avais des profs de français, j'étais très jeune,
21:03 je peux vous assurer, c'était une toute petite bonne femme,
21:05 et quand elle nous disait de nous taire,
21:06 il y avait une telle détermination en elle qu'on se taisait.
21:10 Il y a plein d'autres choses dans ce préparer,
21:13 au pire chez Albain Michel, mais en vente sur le site de la boutique de TVL,
21:17 tvl.fr, mais les téléspectateurs TVL sont habitués à ce rendez-vous
21:21 sur la boutique du site tvl.fr.
21:24 Il y a un reproche que je vous ferai,
21:28 ou tout au moins une incompréhension que j'ai,
21:30 sur les nombreuses règles que vous édictez pour vivre, survivre.
21:35 Et là, vous le faites dans un chapitre qui est dans un quartier dangereux
21:39 et vous affirmez, je vous cite, parce que pour moi,
21:42 ça crée une problématique.
21:46 Pour éviter les ennuis dans un quartier dangereux,
21:48 il faut adopter les règles de vie de ses habitants.
21:53 Et donc je me suis dit, si tu es face dans un quartier où il y a des dealers,
21:58 finalement, il faut mieux que tu deals.
22:00 Si ta femme ou ton épouse ne veut pas porter de chador,
22:03 il faut mieux qu'elle, pour éviter les ennuis, qu'elle le porte.
22:07 C'est-à-dire qu'adopter les règles, vous avez bien compris,
22:08 à tonne que c'est adopter aujourd'hui, les mœurs, les coutumes, les traditions,
22:14 ça va au-delà que de se faufiler.
22:16 Si je mets un jogging, comme tout le monde a un jogging,
22:18 je passe inaperçu, eh bien que c'est largement supérieur à cela.
22:22 J'ai là-dessus une interrogation, je vous la soumets.
22:26 Alors peut-être qu'on ne s'est pas bien fait comprendre,
22:28 mais en fait, au sein de l'appartement,
22:31 effectivement, c'est nos propres règles qui prévalent.
22:35 On n'adoptait pas les règles du quartier.
22:37 Le D, la religion, ou quelque soit, ou j'en sais rien,
22:41 ou les mœurs douteuses dans notre propre environnement.
22:45 Par contre, à partir du moment où on sort de son appartement
22:48 et on est dans la rue et qu'on est seul, surtout,
22:51 ou qu'on est une famille qui n'a pas forcément les moyens
22:54 de combattre, aussi bien verbalement que physiquement, à la majorité,
23:01 pour survivre, il vaut mieux se fondre dans la masse.
23:05 Alors c'est plutôt ça, c'est se fondre dans la masse
23:07 et se faire discret, adopter un low profile.
23:10 Après, effectivement, si on avait la possibilité d'imposer
23:14 ces "bonnes mœurs", mais ça encore, je ne suis pas juge
23:18 de ce qui est bon ou ce qui est mauvais,
23:20 je sais qu'il y a des choses qui sont hors la loi,
23:23 comme les points de deal dans certains quartiers sensibles.
23:27 Il n'est pas question d'aller faire ami-ami avec eux
23:31 et d'aller dealer avec eux.
23:32 Mais par contre, il s'agit de les éviter ou de passer devant eux
23:35 sans se faire remarquer.
23:37 Maintenant, s'il y avait la possibilité d'imposer
23:39 un autre style de vie et de chasser par le nombre,
23:43 par la force, les points de deal, effectivement,
23:46 c'est ce que je préconiserais.
23:47 Mais quand on est en infériorité au niveau du nombre,
23:52 déjà de personnes, de familles et puis de "bonnes mœurs",
23:56 c'est très difficile et c'est une réalité.
23:59 Je n'appelle pas justement à monter au combat
24:03 et à défendre certaines mœurs ou aller contre les points de deal.
24:09 Non, on n'en est pas là.
24:10 Si on en arrivait là, je prendrais peut-être un autre discours
24:13 et ce serait différent.
24:14 Mais là, je fais un constat actuel qui fait que si vous êtes agressé
24:18 ou pris à partie dans un quartier sensible,
24:21 la police ne viendra pas tout de suite
24:23 et vous serez seul face à vos agresseurs.
24:25 Donc, n'allez pas provoquer en fait.
24:28 C'est clair, c'est clair.
24:30 Alors, j'ai bien omis de dire qu'il y a bien évidemment
24:33 beaucoup d'images, de croquis pour améliorer
24:37 son potentiel de défense, etc.
24:39 Personnel, individuel.
24:40 Il y a aussi un quiz que j'ai fait,
24:41 "Découvrez votre profil, quel citoyen êtes-vous ?"
24:43 Alors moi, j'étais ravi.
24:45 Je me suis dit, c'est comme chez Jacques Martin,
24:46 est-ce que tout le monde a bon ?
24:48 J'ai l'impression que j'étais très, très bon,
24:50 mais je me suis dit, c'est peut-être aussi une astuce, non ?
24:54 Tout le monde finalement...
24:55 En fait, pour tout vous dire, ce questionnaire m'avait été demandé
24:58 par Alba Michel.
24:58 Moi, je ne suis pas trop, comme je vous l'ai dit
25:00 au tout début de l'interview, je déteste les a priori
25:03 et je me garde de juger.
25:06 Voilà, et en faisant justement un questionnaire,
25:08 j'avais l'impression de mettre un petit peu les gens dans des cases.
25:10 Donc au début, j'avais refusé de faire ce questionnaire
25:14 et finalement, j'ai tenté l'expérience.
25:17 J'ai posé un certain nombre de questions,
25:18 vous avez vu, je crois qu'il y en a 25.
25:20 Et finalement, en fait, je l'ai fait faire à mon entourage
25:24 et j'ai trouvé que les réponses, c'est vrai,
25:27 orientaient un peu ma réflexion et quand on fait un petit peu le bilan,
25:31 ça nous permettait quand même d'aiguiller un peu nos conseils.
25:35 Je vous écoute, je vous écoute.
25:36 Oui, ça permettait effectivement de...
25:39 D'aiguiller un peu nos conseils.
25:40 Donc on s'est dit, finalement, peut-être on l'a proposé à Alba Michel.
25:43 Bon, ils ont apprécié, ils ont décidé de le conserver, justement.
25:48 C'était la fin de l'ouvrage et donc après,
25:51 on a un maximum de A, de B ou de C.
25:53 Et ça définit quand même bien, d'après vous,
25:55 la personnalité de celui que vous avez lu ?
26:00 Oui, je pense.
26:02 Je pense, d'après les retours, il y a celui qui est prêt à agir,
26:06 mais qui n'a pas forcément conscience de ses capacités,
26:10 de qui il est et des règles.
26:13 Il y a celui, le B, finalement, qui agit en fonction de ses capacités,
26:21 qui croit en lui-même et en ses proches,
26:24 mais qui a une confiance assez modérée dans les autres,
26:28 dans ses congénères.
26:31 Et puis, il y a le C, qui s'isole complètement,
26:33 qui compte, par contre, sur les institutions.
26:35 Et voilà.
26:36 Donc, je ne vais pas rentrer dans les détails de tous les profils,
26:39 des trois profils,
26:40 mais c'est vrai que, mine de rien, en faisant ce quiz,
26:44 je l'ai fait même pendant les réveillons avec mes proches,
26:49 et c'était quand même assez proche de ce qu'ils envisageaient.
26:52 Et on a pu justement débattre, et j'ai pu,
26:55 c'était un peu mes cobayes,
26:57 et j'ai pu leur apporter un certain nombre de solutions
27:00 et de choses à mettre en place,
27:01 qu'ils ont finalement compris et qui comptent mettre en place,
27:05 parce qu'ils ont vu à quel point le discours était pertinent pour eux.
27:10 Je vous dirais, si je suis à B ou C, après l'entretien,
27:13 vous me donnerez des conseils, mais après l'entretien,
27:14 on va mettre des dictateurs de côté sur cette question-là.
27:17 Merci beaucoup, Athone.
27:19 Je répète, se préparer au pire, c'est sur TVL.fr,
27:22 et c'est indispensable.
27:23 Je rappelais ce chiffre qui est très simple, qui est officiel.
27:26 1 000 agressions déclarées par jour en France,
27:28 c'est le chiffre officiel.
27:30 Ça ne prend pas en compte, bien évidemment,
27:31 toutes les personnes qui n'ont pas porté plainte.
27:33 Merci à vous et merci de tous ces conseils qui nous rendent plus forts.
27:37 Merci beaucoup. Merci beaucoup à vous.
27:39 Sous-titrage Société Radio-Canada

Recommandations