Le petit Claude Langmann a survécu à la Seconde Guerre mondiale et aux menaces de déportation, tout comme le reste de sa famille. A la Libération, monsieur Langmann père a pu réinstaller les siens dans le modeste atelier qu'il tient dans le quartier du Faubourg Poissonnière. Il escompte bien que son fils prendra un jour sa succession et deviendra un grand fourreur. Mais le jeune homme, plutôt rêveur, a d'autres ambitions en tête. Il rêve par-dessus tout de devenir acteur. Il n'a, pour s'inspirer, qu'à regarder son père, un terrible hâbleur, qui change chacune de ses journées en aventure épique par la grâce d'un verbe torrentiel...
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Court métrageTranscription
00:00 (Musique)
00:18 (Musique)
00:34 - Papa, t'es prêt ? - Oui.
00:36 - T'es sûr ? - Oui.
00:38 - Cinéma de papa ? - 312, première.
00:41 - Cinq. - Six.
00:52 - Sept. - Pose ta queue.
00:58 - Laisse-moi finir ma série. - Je vais t'affinir ta série, ma quinte.
01:02 - Ah non papa, c'est bien, mais tu me gifles pas assez fort.
01:04 - Comme ça, alors ? - Non, comme ça.
01:06 - De quoi, comme ça ? - Vas-y.
01:08 - Je vais t'affinir ta série, ma quinte.
01:10 - Tu sais bien que j'aime pas que tu me touches.
01:12 - C'est pas fini, tu vas boire, allez viens.
01:15 - Je reviens. - C'est ça, en morceaux.
01:18 (Musique)
01:23 - C'est pas parce que c'est mon fils, mais il a écrit un scénario formidable.
01:26 Si jamais il y a un bon Dieu, je crois qu'on est sauvés.
01:28 - Depuis quand tu crois en un bon Dieu ?
01:30 (Musique)
01:34 - Non, non, non, non, non, non, non, non.
01:39 - Non, non, non, non, non, non.
01:43 - C'est bien, Claude, vraiment bien.
01:46 - Alors ? - Je suis reçue.
01:49 - Il a pas eu son certificat des thunes ?
01:52 - Ça, alors, c'est... - Vous ne saviez pas ?
01:55 - Non.
01:57 (Musique)
02:02 - Papa, c'est un metteur en scène, c'est pour un rôle.
02:04 Cherche pas à comprendre, mets-le dans ta poche.
02:06 Viens. Papa, viens, je lui présente un ami.
02:09 - T'en fais pas pour moi, je vais devoir être toujours à la vie.
02:11 Et toi, t'es brutale tout seul.
02:13 Ça, c'est jamais vu qu'un père côte sur son fils pour réussir à la vie.
02:16 - T'es véniste, quoi, et fout le camp, arrête-toi !
02:18 - Quand je suis chez maman, c'est elle qui travaille, c'est elle qui me nourrit.
02:21 - Ah oui, oui, ça a bien été sa mère, oui.
02:23 - Non, non, c'est formidable, on n'a jamais vu ça.
02:25 Une famille jouer sa propre vie.
02:26 - La comédie, il y a longtemps qu'on la joue dans la vie gratuitement.
02:28 Il n'y a pas de raison qu'on la joue pas au cinéma.
02:30 [Générique de fin]