Jean-François Copé, maire LR de Meaux et ancien président de l'UMP, réagit à l'exclusion de Rachida Dati des "Républicains" par Éric Ciotti à la suite de sa nomination en tant que ministre de la Culture
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00:00 Moi je pense qu'on pouvait se donner quelques jours, mais en fait, même si on se donnait quelques jours,
00:04 j'ai compris la cohérence de sa décision.
00:07 Voilà, j'en suis très malheureux, parce que j'aime beaucoup Rachid Akh.
00:11 Vous l'auriez pas fait, vous l'auriez gardé chez les Républicains ?
00:15 Écoutez, vous savez, moi j'étais une autre époque, j'ai présidé ce parti, c'était autre chose.
00:19 C'était l'UMP, on avait 400 000 militants, tu en souviens très bien,
00:24 on avait fait la vague bleue des municipales, notre dernière grande victoire, rien à voir avec aujourd'hui.
00:29 Mais vous n'auriez pas fait ?
00:30 C'est difficile de se transposer.
00:31 Simplement, je lui ai dit, puisqu'on a eu un comité stratégique,
00:34 je lui ai dit que je comprenais le raisonnement,
00:37 parce qu'effectivement, c'est un débauchage individuel ce qu'il a dit,
00:40 et pas un appel à une coalition, évidemment c'est la même chose.
00:44 Pour l'anecdote d'ailleurs, ça m'a fait sourire,
00:46 parce qu'autour de la table, tous on dit "Ah si ça avait été une coalition, là on aurait pu regarder".
00:51 Alors ça m'a fait un peu rigoler, parce que ça fait quand même qu'un an et demi que je dis qu'il faut qu'on impôte cette coalition,
00:56 et qu'à l'époque, tout le monde disait "Ah non on ne peut pas, c'est impossible, moi je ne peux pas".
01:02 Là, visiblement, ça y est, il semble que ce soit un peu rentré dans les esprits.
01:05 Vous dites que vous comprenez la décision d'Éric Ciotti,
01:08 on comprend quand même en sous-texte que ça n'aurait pas été tout à fait votre décision.
01:13 À force d'exclure tout le monde, il ne restera plus personne chez les Républicains.
01:17 C'est ce qui m'aurait fait probablement hésiter.
01:21 Vous savez ce vieux proverbe qui dit "Lorsque l'on n'est pas à l'origine d'un événement, on feint d'en être l'organisateur".
01:29 Les événements vous échappent, feignez d'en être les organisateurs.
01:32 Là, incontestablement, il pouvait y avoir cette approche-là.
01:35 Ce n'est pas celle qui a été retenue, parce qu'en même temps, il a voulu éviter les effets de contagion.
01:40 C'est-à-dire que des gens auraient dit "Si elle, elle peut quitter, prendre des fonctions chez les macronistes tout en restant LR,
01:47 alors nous on va faire des alliances dans nos conseils municipaux avec les marcheurs, etc."
01:52 Voilà, c'est des décisions de chef de parti qui ne sont jamais faciles.
01:54 L'esprit de coalition progresse, c'est pour après les Européennes ?
01:57 Je n'en sais rien. J'ai l'impression qu'en fait, je crois qu'Emmanuel Macron n'en a vraiment pas du tout envie.
02:03 Il veut épuiser les LR.
02:05 Je pense que c'est même consubstantiel à sa personnalité.
02:10 Voilà, ce n'est pas qu'il épuise les LR, c'est qu'il se prive de faire un vrai quinquennat.
02:16 c'est pour lui tout ça.
02:17 Moi c'est ça qui me désole.