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Peut-on libérer un possédé du diable par l'exorcisme ? En 1976, Anneliese Michel meurt suite à un exorcisme. En 1660 en Nouvelle-France, Barbe Hallé, une domestique, avait été envoûtée tandis qu'au Connecticut, en 1980, s'ouvrait le procès d'un homme dit possédé.
Transcription
00:00 On a cousu la jeune fille dans un sac.
00:03 Quelqu'un qui est très bien élevé, très discret, va devenir d'une violence absolue, d'une obscénité langagière absolue.
00:10 On y allait tant que le démon semblait être là, ou jusqu'à l'épuisement des participants finalement.
00:16 Y a-t-il un Dieu? Je ne peux pas vous le dire, mais je peux vous dire que le diable, lui, existe.
00:22 En 1976, Annelise Michel meurt suite à un exorcisme. Ses parents et deux prêtres exorcistes sont accusés.
00:31 Était-elle vraiment possédée du diable?
00:34 En 1660, Barbalet, une domestique du seigneur de Pauport, tombe en transe.
00:40 Quel mal la tournante ainsi!
00:46 En 1980, un juge du Connecticut refuse la défense pour cause de possession diabolique à Arne Johnson, inculpé de meurtre.
00:55 La possession diabolique, un dossier mystère.
01:01 Le juge a été convaincu que l'exorcisme n'était pas une théorie.
01:05 Mais le juge a été convaincu que l'exorcisme n'était pas une théorie.
01:09 Le juge a été convaincu que l'exorcisme n'était pas une théorie.
01:12 Le juge a été convaincu que l'exorcisme n'était pas une théorie.
01:15 Le juge a été convaincu que l'exorcisme n'était pas une théorie.
01:18 Le juge a été convaincu que l'exorcisme n'était pas une théorie.
01:21 Le juge a été convaincu que l'exorcisme n'était pas une théorie.
01:24 Le juge a été convaincu que l'exorcisme n'était pas une théorie.
01:27 Le juge a été convaincu que l'exorcisme n'était pas une théorie.
01:30 Le juge a été convaincu que l'exorcisme n'était pas une théorie.
01:33 Le juge a été convaincu que l'exorcisme n'était pas une théorie.
01:36 Le juge a été convaincu que l'exorcisme n'était pas une théorie.
01:39 Le juge a été convaincu que l'exorcisme n'était pas une théorie.
01:42 Le juge a été convaincu que l'exorcisme n'était pas une théorie.
01:45 Le juge a été convaincu que l'exorcisme n'était pas une théorie.
01:48 Le juge a été convaincu que l'exorcisme n'était pas une théorie.
01:51 Le juge a été convaincu que l'exorcisme n'était pas une théorie.
01:54 Le juge a été convaincu que l'exorcisme n'était pas une théorie.
01:57 Le juge a été convaincu que l'exorcisme n'était pas une théorie.
02:00 Le juge a été convaincu que l'exorcisme n'était pas une théorie.
02:03 Le juge a été convaincu que l'exorcisme n'était pas une théorie.
02:06 Le juge a été convaincu que l'exorcisme n'était pas une théorie.
02:09 Le juge a été convaincu que l'exorcisme n'était pas une théorie.
02:12 Le juge a été convaincu que l'exorcisme n'était pas une théorie.
02:15 Le juge a été convaincu que l'exorcisme n'était pas une théorie.
02:18 Le juge a été convaincu que l'exorcisme n'était pas une théorie.
02:21 Le juge a été convaincu que l'exorcisme n'était pas une théorie.
02:24 Le juge a été convaincu que l'exorcisme n'était pas une théorie.
02:27 Le juge a été convaincu que l'exorcisme n'était pas une théorie.
02:30 Le juge a été convaincu que l'exorcisme n'était pas une théorie.
02:33 Le juge a été convaincu que l'exorcisme n'était pas une théorie.
02:36 Le juge a été convaincu que l'exorcisme n'était pas une théorie.
02:39 Le juge a été convaincu que l'exorcisme n'était pas une théorie.
02:42 Le juge a été convaincu que l'exorcisme n'était pas une théorie.
02:45 Le juge a été convaincu que l'exorcisme n'était pas une théorie.
02:48 Demande le père Reims, en se rapprochant du lit.
02:51 Demande le père Reims, en se rapprochant du lit.
02:54 "Mieux, mon père, beaucoup mieux. Nous t'avons attaché ainsi parce que tu risquais de te blesser", explique le prêtre.
02:59 "Je sais, mais je vous assure que je vais beaucoup mieux maintenant. Détachez-moi", implore à nouveau la jeune femme.
03:05 "Est-ce une nouvelle ruse ? Voudrais-tu réciter un jour au salut-marie avec moi ?", demande le père Reims.
03:17 Alors que le murmure des voix remplit la pièce, le père Reims défait les sanglots de la jeune femme, en commençant par les poignets.
03:25 Anne-Lise est bientôt libre de ses entraves.
03:29 Aussitôt, Anne-Lise se redresse et pousse violemment le prêtre, qui s'étend de tout son long.
03:38 Elle urine sur le prêtre, étendue à ses pieds.
03:41 De toute évidence, Anne-Lise Michel ne va pas mieux.
03:46 Klingenberg am Main se trouve en Bavière, dans l'arrondissement de Mittenberg, à quelques 65 kilomètres au sud-est de Frankfurt.
03:56 C'est là qu'Anne-Lise voit le jour, le 21 septembre 1952.
04:00 Anne-Lise Michel, c'est une jeune Allemande qui est née dans une petite ville, Klingenberg am Main, en 1952.
04:08 Son enfance est sans particularité, si ce n'est qu'elle est, au point de vue santé physique, elle est relativement fragile.
04:15 Elle fait beaucoup de maladies infectieuses, elle rate une année d'école à cause de cela,
04:19 ce qui fait qu'elle est décalée après, systématiquement, dans ses relations avec ses copines et copains.
04:24 Elle est la troisième fille de Joseph et Anna-Michel, qui auront par la suite trois autres enfants.
04:30 Un couple d'artisans de la classe moyenne, propriétaires d'une série à la sortie de la ville.
04:37 Ils sont de fervents catholiques.
04:41 Il ne manque jamais une célébration dominicale.
04:45 Donc l'environnement, sans être, disons, fondamentaliste au point de vue christianiste, l'environnement est très religieux.
04:54 On attache beaucoup d'importance à ces choses-là, tout principalement selon ce que l'on en sait, la mère.
05:00 La mère qui a quatre filles, sur lesquelles elle veille avec beaucoup de prudence.
05:07 On fait très attention d'enseigner aux filles de ne pas sortir quand il y a une fête, parce qu'il pourrait y avoir des hommes dans le coin, etc.
05:15 Donc il y a une chape de plomb qui est posée sur les épaules des filles, et Anne-Lise-Michel, c'est la plus âgée des quatre.
05:23 Donc elle a en plus à être une espèce de mère potentielle quand la mère n'est pas là.
05:30 Donc elle est effectivement très "drivée" par sa mère pour maintenir la tradition, le respect des règles, etc.
05:41 C'est dans ce contexte ultra-religieux que la petite Anne-Lise passe son enfance.
05:47 Un peu avant son 16e anniversaire, elle commence à présenter des problèmes de comportement.
05:53 Elle fait ce qu'on pourrait appeler de prime abord une absence, c'est-à-dire une crise épideptique petit mal à l'école, au début de la rentrée scolaire.
06:02 Cette absence, elle est vue par une de ses amies, Marianne Burdich, qui peut témoigner qu'elle a vu Anne-Lise-Michel d'un coup comme ne plus être là.
06:13 Mais le soir, le vrai problème apparaît. Le soir de cette absence, Anne-Lise, quand elle se couche, va avoir une crise de phobie, pourrait-on dire, puisqu'on n'étiquettera pas plus précisément pour l'instant.
06:26 Elle se sent oppressée, elle se sent écrasée sur le plan de son lit, elle se sent paralysée, elle essaye de crier, aucun son ne sort.
06:35 Elle se sent uriner sans pouvoir s'empêcher d'uriner, elle sent ses urines chaudes et ça disparaît comme c'est venu.
06:46 Elle change son lit et puis elle continue, elle termine sa nuit comme ça.
06:50 Toute l'année suivante, il se passe rien, mais au mois d'août de l'année suivante, à nouveau un phénomène à peu près identique à cela.
06:58 Sa mère est informée, on consulte un médecin, il ne sait pas trop ce qui se passe, on l'envoie chez un neurologue.
07:05 Malheureusement, les crises sont trop sporadiques pour être documentées objectivement.
07:10 Les praticiens ont connu qu'il s'agit sans doute d'une forme pénigne d'épilepsie.
07:16 Y prescrit de la dilantine, un anticonvulsif.
07:21 Mais les choses ne s'améliorent pas.
07:24 Il va y avoir une troisième crise à peu près un an après et puis les crises vont se répéter de plus en plus.
07:30 Sur ces crises-là, dont on ne connaît pas l'explication, personne ne trouve d'explication, on dit que c'est de l'épilepsie parce qu'il faut bien dire quelque chose selon moi, mais ça ne ressemble pas à de l'épilepsie.
07:43 Et sur tout cela, donc, se greffe une tuberculose.
07:47 Annemies Michel est fragile, elle est envoyée dans un sanatorium. Encore une fois, elle quitte sa scolarité pour être envoyée à Mittelberg dans un sanatorium.
08:00 Et là, un jour, quand elle regarde par la fenêtre le paysage, elle voit les Alpes.
08:05 Apparaît le fameux masque infernal, ce qu'elle appelle un frazen, c'est-à-dire un masque grimaçant qui lui fait une peur terrible.
08:14 Elle n'est plus capable de prier à partir de là et elle se sent comme investie par ce visage.
08:20 Et en fait, c'est le début d'une hypothétique possession diabolique ou ce qu'on appellera plus réellement un syndrome de possession diabolique.
08:29 À l'été de 1973, Annelies Michel, à l'âge de 20 ans, devient de plus en plus asociale et entre dans des colères soudaines.
08:42 Au début, elle-même d'ailleurs, exprime clairement qu'elle a un problème qu'elle ne sait pas étiqueter mais qu'elle voudrait par elle-même réussir à guérir.
08:53 Ce qui met un sérieux doute sur l'hypothèse de la psychose, puisque par définition, un psychotique a perdu ce qu'on appelle le sens de la réalité.
09:03 Donc il n'admet pas être malade. Ce sont les névrosés en général qui admettent leurs problèmes.
09:08 Elle, elle admet qu'elle a un problème, elle s'en rend compte, elle veut en s'en rendre compte.
09:12 À ses parents, elle raconte qu'elle a parfois des visions de démons et d'êtres grimaçants.
09:19 Les médecins continuent quand même d'essayer de comprendre ce qui se passe.
09:24 Elle a des électrocéphalogrammes qui reviennent toujours normaux, même sous stimulation.
09:28 Elle a des antiénépileptiques qui ne semblent pas améliorer grand chose.
09:33 Elle avait quand même une conscience normale, elle était fonctionnelle la plupart du temps.
09:40 Sauf que c'est de moins en moins devenu le cas et il y a un moment où c'était à peu près 24 heures par jour que la violence dans son corps s'exprimait de toutes sortes de façons.
09:50 Et la famille finit un jour par quitter ce qu'on appelle les hommes en blanc et se rapprocher plus de ce qu'on appelle les hommes en noir.
10:00 Constatant que la médecine est incapable de faire quoi que ce soit, ils en parlent au curé de leur ville et ça fait tâche d'huile, plusieurs prêtres sont impliqués.
10:26 En septembre 1975, l'évêque de Wurzburg, Joseph Stengel, autorise l'exorcisme.
10:33 Alors on a deux personnes qui ont été mandatées pour faire l'exorcisme.
10:45 Ils chargent les pères Arnold Reintz, un ancien missionnaire en Chine, et Ernst Alt, un prêtre de la région et ami des Michel, de procéder au rituel du grand exorcisme.
10:56 Soit ils travaillent tous les deux ensemble, soit ils s'alternent. Ils ne seront pas toujours tous les deux constamment là.
11:08 Et on sait qu'ils sont conseillés dans leurs démarches, ils sont conseillés par un certain nombre de jésuites et aussi par le père Adolf Rodevuck qui lui est la sommité dans ce domaine.
11:19 Pour l'église, l'existence du diable est une réalité, sinon une nécessité. En matière d'exorcisme, le Vatican se montre toutefois prudent.
11:34 Alors là, si on parle théologie, les signes de possession diabolique ont été définis dans la première édition du rituel romain de 1614.
11:43 C'était l'initiative du pape Paul V qui voulait donner des règles à suivre et donc des moyens de diagnostiquer.
11:50 Le rituel romain impose trois signes, ce qu'on appelle la xenoglossie, parler ou comprendre une langue souvent morte et qu'a priori la personne n'est pas censée connaître.
12:00 Deuxièmement, la cryptesthésie, c'est-à-dire connaître les choses cachées.
12:05 Et troisièmement, le décuplement des forces en corrélation bien sûr avec l'âge et le sexe de la personne.
12:11 Théoriquement, il faut ces trois signes pour au moins commencer, au point de vue théologique, à évoquer un diagnostic de possession diabolique.
12:21 Ces signes sont nécessaires, mais ne sont en aucun cas suffisants.
12:29 L'église peut, en dernier recours, recommander le rituel du grand exorcisme, une célébration liturgique qui consiste à chasser le diable.
12:39 Le rite comprend diverses prières, l'imposition des mains et une formule impérative qui s'adresse directement au diable et lui ordonne de s'en aller.
12:49 C'est ce rituel auquel est soumise la jeune Anne-Lise dès septembre 1975.
12:58 C'est fait dans la maison familiale et il avait même été prévu par les parents, pour conserver leur image de bourgeoisie honnête,
13:06 de faire ces exorcismes dans une pièce qui donne sur l'arrière de la maison, parce que si ça fait beaucoup de bruit, il ne faut pas que les gens dans la rue entendent.
13:14 C'est un aspect qui peut paraître très accessoire. En fait, on se rend compte du cadre familial rien qu'avec une anecdote comme celle-là,
13:23 où il ne faut pas qu'on l'entende, donc on va se mettre derrière.
13:26 Donc ça se fait dans la chambre d'Anne-Lise Michel. Les exorcismes sont enregistrés sur magnétophones, à l'époque c'était des magnétophones à bandes.
13:35 Tout est enregistré, il y a des dizaines de bandes audio qui ont été enregistrées.
13:41 Dans une chambre de la maison de Michel, à Kilianburg am Main, les pères Reince et Alt ont fait placer des images pieuses, des crucifix, des cierges.
13:53 Tout est en place pour cette ultime bataille avec les forces des ténèbres.
13:57 Elle va devenir de plus en plus agressive. On sait que classiquement, le syndrome de possession diabolique se caractérise comme une inversion de la personnalité du sujet.
14:08 Quelqu'un qui est très bien élevé, très discret va devenir d'une violence absolue, d'une obscénité langagière absolue.
14:15 Puis c'est ce que l'on constate là. Anne-Lise Michel a des comportements, je dis bien tout à fait psychotiques, ça c'est vrai.
14:23 Elle va manger toutes les mouches ou les araignées qu'elle trouve dans sa chambre.
14:31 Elle va uriner partout dans la maison, elle urine dans ses sous-vêtements volontairement pour après essorer ses sous-vêtements dans sa bouche.
14:40 Donc elle a toute une série de comportements qui sont effectivement psychotiques si on les prend isolément.
14:46 Mais l'ensemble, disons qu'il y a quand même un point d'interrogation.
14:50 Pour les prêtres, ces crises ne sont que des ruses du démon, ou des démons, devrait-on dire dans le cas d'Anne-Lise.
14:58 La jeune femme affirme être habitée par des esprits.
15:03 Les personnages sont évoqués par Anne-Lise Michel pendant ces crises. Elle serait "possédée" bien sûr par six démons.
15:26 Les exorcismes, il y en aura presque 70. Anne-Lise est dans un état physique et psychologique de plus en plus dégradé.
15:36 Elle est déshydratée, elle est violente face à elle-même, elle se frappe la tête contre le plancher, elle a des bleus partout.
15:44 Elle ne mange plus, elle ne boit plus.
15:46 Et au lieu de forcer une hospitalisation, ce qui aurait dû probablement être fait, les prêtres continuent d'exorciser.
15:56 En mai, dans ces rares moments de lucidité, la jeune femme jure que les entités malveillantes qui l'habitent l'empêchent de se nourrir.
16:05 On sait qu'elle n'était plus capable du tout d'avaler la moindre goutte d'eau.
16:10 Et cela, on ne traîne pas plusieurs semaines comme ça.
16:13 En plus, ça faisait très longtemps qu'elle ne mangeait à peu près plus rien, sauf quelques araignées.
16:20 Au matin du 1er juillet 1976, ses parents l'ont trouvée tendue sur son lit, sans vie.
16:26 Anne-Lise Michel a été trouvée morte le matin du 1er juillet 1976.
16:32 Le père ouvre la porte de la chambre, il pense que sa fille dort, il s'en va.
16:36 Et plus tard dans la matinée, ils vont se rendre compte qu'elle ne dormait pas, elle est morte.
16:40 Appelé à la maison des Michel, le médecin légiste refuse de signer l'acte de décès.
16:46 Le père a voulu demander au médecin de famille de signer un certificat de décès.
16:52 Mais le médecin de famille n'était pas à Klingenberg, il était assez loin.
16:56 Donc il a dit "je vais arriver dans quelques heures".
16:59 Quand il arrive, le médecin se rend compte qu'il n'a pas son bloc de certificat de décès.
17:06 Alors il appelle un collègue pour dire "peux-tu me prêter un certificat ?"
17:10 Et le collègue lui dit "oh attends, c'est pas une mort très saine, tu ne peux pas signer un certificat de décès".
17:20 Et donc à partir de là, il y a eu demande d'autopsie, etc.
17:24 Donc en fait, si le médecin de famille n'avait pas oublié son bloc de certificat de décès,
17:29 on n'aurait jamais connu l'affaire Anne-Lise Michel.
17:32 Un examen pour ce mortel révélera qu'Anne-Lise est morte de faim.
17:38 Les instances judiciaires sont informées et le 13 juillet,
17:43 les deux prêtres exorcistes et les parents d'Anne-Lise sont formellement accusés de homicide involontaire.
17:49 Alors ce procès s'est terminé par une condamnation pour culpabilité.
17:57 Les deux parents ont été impliqués et les deux exorcistes.
18:01 Donc avec peine de prison.
18:03 Mais instantanément, le juge, Bollander, je crois qu'on s'appelait-il,
18:07 le juge a commuté en sursis la peine en question.
18:13 Donc il n'y a pas eu d'incarcération du tout, mais ils ont été reconnus coupables.
18:17 Anne-Lise Michel repose aujourd'hui au cimetière de Klingenberg,
18:22 à quelques dizaines de mètres de la résidence familiale,
18:25 là où la jeune femme a livré son dernier combat contre les forces du mal.
18:31 Si on regarde un petit peu tout ce qui s'est produit,
18:33 tout ce dont on a des preuves, comme quoi ça s'est produit, comme phénomène,
18:37 c'est vrai qu'on pourrait dire tel signe, ça se rend compte dans telle affaire.
18:42 Tel autre, oui ça se rend compte dans telle chose.
18:44 Tel autre, dans telle chose.
18:45 Mais ça sous-entendrait qu'Anne-Lise Michel avait 27 maladies neuropsychiatriques en même temps.
18:50 Mais est-ce qu'il faut dire qu'Anne-Lise Michel avait une psychose, une épilepsie temporale,
18:54 un syndrome de Gilles de la Tourette, une paralogie du sommeil, une schizophrénie,
18:57 et puis tout ça en même temps.
18:59 C'est là où il y a un petit problème qui amène peut-être à reconnaître
19:03 le syndrome de possession diabolique comme une entité vraie, comme certains le font.
19:08 La majorité des cas de possession affectent des croyants,
19:14 qui évidemment n'ont pas donné leur consentement au diable,
19:17 comme dans le cas de Anne-Lise Michel.
19:20 Mais il existe des cas rarissimes,
19:23 où la victime, d'une grande ferveur religieuse, a souhaité être possédée par le diable
19:28 afin d'affermir son désir d'aider Dieu.
19:31 C'est peut-être le cas de la religieuse Catherine de Saint-Augustin, en 1660, en Nouvelle-France.
19:41 Dans la pénombre d'une église, une demi-douzaine de prêtres sont réunis.
19:53 Ils forment un demi-cercle autour d'une jeune femme qui est étendue les bras en croix.
19:58 Dans sa main, un crucifix a été glissé.
20:02 De temps à autre, son corps tressaute sous l'effet de spasmes irréguliers.
20:08 Elle émet à chaque fois de longues plaintes gutturales,
20:12 comme si ses contractions avaient quelque chose de douloureux.
20:15 Les officiants savent que la servante de Dieu est possédée.
20:22 L'un des prêtres se penche vers la femme et reprend la lecture de ses prières.
20:27 "Domine exaudio rationem meam"
20:31 Le prêtre exorciste ordonne au démon de libérer la jeune femme à qui il tourmente.
20:37 Au gré de ses suppliques, le combat s'intensifie.
20:43 "Incidis diabola liberanos domine"
20:49 Lentement, de manière presque mécanique, la jeune femme soulève la tête.
20:54 La bête est toujours là.
21:03 Nous sommes en 1660 à Québec.
21:10 L'implantation de la colonie ne se fait pas sans heure.
21:17 À cette époque-là, on ne peut pas oublier qu'on est une colonie minuscule.
21:20 Quelques centaines de personnes, tout au plus, dans l'ensemble de la colonie.
21:24 Québec, c'est un village. Montréal, Pont-Rivière, c'est pareil.
21:28 Donc on a vraiment une très petite communauté de gens d'origine française,
21:34 très isolées finalement, au milieu d'une nature immense,
21:40 auxquelles ils ne sont pas habitués,
21:44 une très grande majorité des habitants et des gens qui pouvaient aller à Québec,
21:48 c'était des Amérindiens, des gens qu'on rencontrait en dehors de cette petite colonie.
21:53 Les interminables confrontations avec les Iroquois sèment l'inquiétude.
21:59 On est une colonie en 1660 assiégée.
22:03 On est en guerre avec les Iroquois,
22:05 les Iroquois qui sont beaucoup plus nombreux à l'époque qu'à l'école en français,
22:08 qui viennent d'éliminer les Hurons à toute fin pratique.
22:12 C'est là aussi que plusieurs juifs vifs ont trouvé le martyr.
22:15 Les populations deviennent paranoïaques.
22:18 On cherche dans la foi un réconfort.
22:21 C'est dans ce contexte que débute l'affaire Barbalet, née en France en 1645.
22:31 Elle était la fille de Jean-Baptiste Allé et Mathurine Vallée,
22:36 qui étaient, semble-t-il, des journaliers.
22:41 Ses parents se sont embarqués pour la Nouvelle-France quelques années plus tard,
22:45 rêvant d'un monde meilleur.
22:47 D'abord, on est en 1660.
22:50 Barbalet, qui est elle, c'est une jeune fille, toute jeune fille,
22:53 qui est servante chez le seigneur Giffard.
22:55 Le seigneur Giffard était un des premiers seigneurs,
22:59 et donc des premiers titulaires d'une seigneurie dans la région de Québec.
23:02 Et c'était l'un des plus importants.
23:04 Il possédait beaucoup de terres en allant du côté de la côte de l'Eau-Pré.
23:08 C'était un personnage considérable dans la colonie,
23:11 que le seigneur Giffard, qui aussi, comme la plupart des seigneurs,
23:15 avait des intérêts, par exemple, dans la traite des fourrures.
23:18 En décembre 1660, la jeune fille, qui vient de fêter son 15e anniversaire,
23:27 commence à présenter des troubles de comportement.
23:30 Elle se met à grêler, tombe par terre,
23:33 et s'agite dans tous les sens,
23:36 comme pour se défaire d'ennemis invisibles.
23:38 Elle y voit des démons,
23:40 des êtres infernaux qui prennent diverses formes,
23:43 hommes, femmes, enfants, bêtes et spectres.
23:47 Parfois, lors de ses crises,
23:49 il lui arrive de parler avec une voix qui n'est pas la sienne.
23:53 Autrement dit, on entendait, elle parlait,
23:56 on ne comprenait pas ce qu'elle disait,
23:58 et des fois même, il ne semblait pas que ses lèvres bougeaient,
24:00 mais on entendait des voix bizarres.
24:03 Mais seule elle voyait les démons en question, cependant.
24:07 À ses visions, s'ajoutent d'étranges manifestations.
24:11 Mais aussi, se produisent toutes sortes de phénomènes autour de la maison.
24:15 Il y a des pierres qui semblent lancer,
24:17 mais on n'a pas vu personne qui les lançait,
24:19 mais on a vu des pierres arriver.
24:21 Il y a des bruits bizarres,
24:23 et elle-même qui a des crises,
24:25 qui se met à tenir des discours incompréhensibles,
24:27 qui a des convulsions, etc.
24:29 Dans l'entourage de Barbalet,
24:32 on est persuadé qu'il s'agit d'une infestation diabolique.
24:35 Peut-être qu'en déménageant la jeune femme,
24:38 ces diableries s'arrêteront d'elles-mêmes.
24:41 On finit par conclure qu'il y a une influence néfaste,
24:44 et le seigneur Giffard a pour premier réflexe
24:46 de tout simplement la faire déménager,
24:48 l'envoyer ailleurs,
24:50 et l'éloigner parce qu'on pense que c'est peut-être lié au lieu,
24:53 et non, ça ne fait absolument rien.
24:55 On la déménage plusieurs fois sans succès.
25:00 En désespoir de cause,
25:01 le seigneur Giffard se confie à son confesseur.
25:04 Il est préoccupé par le sort de sa servante,
25:08 et ses manifestations surnaturelles
25:10 qui surviennent sous son toit
25:12 l'inquiètent de plus en plus.
25:14 Les prêtres multiplient leurs rencontres avec la jeune femme,
25:20 les assurent de l'authenticité de sa foi,
25:23 et l'invitent à se confesser.
25:25 Personne ne doute que Barbalet
25:29 voit bel et bien les démons.
25:30 L'affaire est déférée à Monseigneur de Laval,
25:34 l'évêque de la colonie.
25:36 Pour lui, la cause est entendue,
25:39 Barbalet est possédé et doit être libéré.
25:42 Fin décembre 1660,
25:47 comme le veut le rite,
25:49 la jeune femme est conduite à l'église de la commune
25:52 pour y être soumise au rituel de l'exorcisme.
25:58 D'abord, ça se passait généralement dans l'église
26:00 et en présence de quelques témoins.
26:02 Le possédé devait tenir un crucifix,
26:05 quitte à ce qu'on lui attache dans les mains.
26:08 Un prêtre désigné par l'évêque du lieu
26:11 disait la messe,
26:13 et accompagné d'un clerc,
26:15 il se mettait à réciter les prières du sage.
26:17 Ça pouvait durer des heures, cependant.
26:19 Il ne faut pas oublier les prières.
26:21 On y allait tant que le démon semblait être là
26:26 pour l'épuisement des participants, finalement.
26:28 Et dans le cas de Barbalet, ça semble avoir été inefficace.
26:32 Au début de 1661,
26:35 Barbalet, toujours tourmenté,
26:37 est amené au couvent des hospitalières de Québec
26:40 où elle est confiée aux soins de soeur Catherine de Saint-Augustin.
26:44 Catherine de Saint-Augustin, qui est une mystique,
26:49 qui a elle-même des visions régulièrement,
26:53 agressée elle-même par les démons très souvent.
26:55 Et donc, elle va entreprendre d'exorciser Barbalet.
27:00 Et premièrement, on va y aller de la façon classique,
27:04 on va faire des exorcismes.
27:06 Et c'est plusieurs prêtres, des missionnaires qui vont venir,
27:09 sans succès, vont tenter d'exorciser Barbalet.
27:12 Ensuite, Monseigneur de Laval, lui-même, va se déplacer,
27:16 sans plus de succès non plus.
27:18 Pendant ce temps, on s'interroge.
27:22 Si les prêtres exorcistes ont échoué dans leur tentative
27:24 de libérer la jeune servante,
27:26 peut-être est-ce parce que celle-ci est maintenue
27:28 sous la coupe de l'envoûtement.
27:30 Et qui dit envoûtement, dit aussi sorcier.
27:36 Mais qui pourrait vouloir du mal à la pauvre Barbalet ?
27:40 Toujours assaillie par des visions infernales,
27:43 la jeune possédée révèle enfin le nom du sorcier
27:46 responsable de son état.
27:50 Daniel Vuil.
27:51 Et semble-t-il que M. Vuil avait rencontré Barbalet
27:56 lorsqu'elle s'étant venue sur le bateau avec ses parents,
27:59 et il aurait fait des avances très pressantes à Barbalet,
28:03 plusieurs fois.
28:05 Elle l'avait repoussée, probablement aussi que,
28:07 bon, peut-être par inclinaison,
28:09 mais aussi parce qu'épouser un protestant,
28:12 c'était impensable.
28:14 Et donc, quand elle commence à avoir ces crises-là,
28:18 lui, il est suspect de l'avoir envoûtée.
28:20 Et on va éventuellement même procéder à son arrestation.
28:23 Mais son arrestation est sans effet sur l'état de Barbalet.
28:28 Confinée à sa chambre du couvent,
28:30 elle continue d'être en proie à des visions infernales
28:33 et à des convulsions.
28:35 C'est là que Catherine de Saint-Augustin est sortie
28:38 avec une solution originale,
28:41 qui était de...
28:43 On a cousu la jeune fille dans un sac.
28:47 Tu t'imagines que ça devait être un sac de jute,
28:48 quelque chose d'assez solide.
28:50 Et on l'a enfermée là-dedans,
28:52 on a cousu le sac de façon hermétique.
28:54 Enfin, l'air passe toujours dans la...
28:56 Il n'y avait aucune voie de sortie.
28:58 Et on l'a laissée là un certain temps.
29:00 Cette méthode, plutôt originale, donne un résultat.
29:04 Peu à peu, Barbalet retrouve ses esprits.
29:07 Ses visions se font moins fréquentes
29:10 et ses crises disparaissent.
29:12 À moins que ce ne soit la mort de son sorcier envoûteur
29:16 qui soit ainsi salvatrice.
29:17 Daniel Vuille est mort,
29:21 en tout cas, il était encore en état d'arrestation.
29:24 On ne sait pas s'il a été...
29:26 si vraiment, de quelle façon il a été exécuté.
29:29 Mais il est décédé...
29:31 Il était encore en état d'arrestation.
29:34 Mais semble-t-il que ce n'était même pas
29:36 pour l'histoire de sorcellerie.
29:38 C'était pour avoir vendu de l'eau de vie aux Amérindiens.
29:41 Ce qui était devenu depuis peu
29:44 un crime possible de peine de mort
29:46 si on récidivait.
29:48 Quoi qu'il en soit, sac de jute ou mort du sorcier,
29:54 Barbalet est enfin autorisé
29:56 à quitter le couvent des hospitalières.
29:58 Mais après quelques semaines, quelques mois,
30:02 effectivement, Barbalet va...
30:04 Semble-t-il que les symptômes vont s'en aller,
30:06 elle va guérir et elle va finir par se marier
30:09 puis connaître une vie... avoir une vie normale.
30:13 Elle meurt le 18 juin 1696
30:15 à l'âge respectable de 51 ans,
30:18 sans connaître aucun autre épisode de possession.
30:21 Mais la libération de Barbalet
30:24 n'a pas été un soulagement pour tout le monde,
30:27 à commencer par Sœur Catherine de Saint-Augustin.
30:30 À partir de 1661,
30:32 année de la libération de Barbalet,
30:35 l'hospitalière est devenue la cible d'attaques répétées du malin.
30:41 Les ordres infernals attaquaient fréquemment
30:43 à Catherine de Saint-Augustin.
30:45 Il semblait... semble-t-il, en tout cas,
30:47 essayer de l'obliger à abjurer,
30:50 à renoncer à sa foi, etc.
30:52 Et elle avait des...
30:54 Elle aussi, visiblement, ça se passait toujours
30:56 quand elle était toute seule,
30:58 mais elle avait des bleus le lendemain
31:00 puis elle disait que c'était ses combats contre les démons.
31:02 Jusqu'à sa mort, en 1668,
31:05 Sœur Catherine de Saint-Augustin
31:07 a été tournantée par des démons.
31:10 La femme soulagée de l'enfer
31:11 apparut au lendemain de sa rencontre avec Barbalet.
31:14 La religieuse a télépothéqué son âme
31:16 pour soulager celle de la jeune servante de Beauport.
31:19 L'histoire reste sans réponse
31:21 et c'est sans doute mieux ainsi.
31:23 Suite au succès des croisades,
31:27 au Moyen-Âge et à la Renaissance,
31:29 l'Église catholique est puissante et triomphante.
31:32 Sous son influence,
31:34 tant la justice divine que la justice des hommes
31:37 voient le diable partout.
31:39 On condamne les hérétiques,
31:40 on brûle les possédés,
31:42 les tribunaux admettent la torture pour vous libérer de Satan.
31:45 Aujourd'hui, la justice contemporaine
31:51 n'est pas si incline à admettre le malin dans ses tribunaux,
31:54 comme ce sera le cas au Connecticut en 1980
31:58 dans l'affaire de Arnie Johnson.
32:01 Il est tard dans la nuit.
32:08 Maître Martin Minella étudie le dossier d'Arnie Johnson,
32:11 un jeune client accusé de meurtre.
32:13 Au fil de ses recherches,
32:15 l'avocat est envahi par l'impression
32:17 que des forces maléfiques agissent dans l'ombre
32:19 pour le dissuader de poursuivre sa défense.
32:22 Le voilà confronté à des histoires de diable
32:26 et de possessions diaboliques.
32:28 Des témoins lui ont conseillé de rencontrer
32:30 Lauren Warren,
32:32 une des monologues réputées du Connecticut.
32:36 - Comme j'allais rencontrer les Warrens à leur demeure,
32:38 j'achevais de garer ma voiture,
32:40 lorsque, de manière inexplicable,
32:42 elle s'est mise à reculer toute seule
32:45 et sans raison.
32:47 J'ai eu beau enfoncer les freins,
32:51 mais la voiture a continué à reculer par elle-même
32:54 durant au moins 50 m.
32:56 J'ai appuyé, appuyé et appuyé sur les freins
33:00 jusqu'à ce que finalement, elle s'arrête.
33:02 Quand je suis arrivé chez les Warrens
33:05 et qu'ils m'ont dit de raconter l'incident,
33:06 on m'a dit "Ecoutez, ils ne veulent pas
33:08 que vous vous impliquiez dans cette affaire.
33:10 Y a-t-il un dieu ?
33:12 Je ne peux pas vous le dire,
33:14 mais je peux vous dire que le diable lui existe."
33:17 Au cours de ses recherches,
33:23 Minella a colligé toutes les informations
33:25 qu'il a trouvées au sujet de la possession diabolique.
33:28 Il a interrogé des prêtres, des théologiens
33:33 et des scientifiques.
33:34 Cette nuit-là, il entreprend l'écoute de l'enregistrement
33:37 que lui a remis Lorraine Warren.
33:39 Ce qu'il entend est suffisant pour renforcer ses convictions.
33:43 Lors de sa première rencontre avec Arnie Johnson,
33:49 accusé du meurtre d'Alan Bono à la prison de Coochport,
33:52 son client dit n'avoir aucun souvenir
33:55 des événements le soir du drame.
33:57 Il ne se rappelait de rien
34:00 et il était complètement amnésique.
34:02 "Avec un peu d'expérience, on peut arriver à sentir
34:04 si quelqu'un dit la vérité.
34:06 Moi, je sais quand on me ment.
34:09 Il aurait été très facile pour Arnie Johnson de me dire
34:12 le diable m'a fait faire ça.
34:14 Et il ne l'a jamais fait.
34:18 Ou encore, c'est Alan Bono qui a foncé sur moi avec un couteau.
34:22 Et il n'a jamais dit ça non plus.
34:25 Ce qu'il a dit, c'est qu'il n'avait aucun souvenir de l'événement.
34:30 Et ça, pour moi, c'était très inusité.
34:32 Arnie raconte à Minella un événement troublant
34:36 survenu plus tôt aux jeunes frères de sa copine,
34:39 David Glatzel, qui a dû être exorcisé suite à une possession diabolique.
34:43 Intrigué et incrédule,
34:46 Minella décide de rencontrer les parents de ce jeune possédé.
34:50 Ce qu'on m'a expliqué dans la famille Glatzel,
34:54 c'est qu'on avait commencé à jouer avec une planche de Ouija.
35:00 Et que, partons de là,
35:02 on leur avait présenté une famille impliquée dans la magie noire,
35:07 impliquée dans la sorcellerie,
35:12 impliquée dans le satanisme.
35:15 Les Glatzel lui racontent qu'à partir de ce moment,
35:19 David avait commencé à présenter des troubles de comportement.
35:23 La nuit, il entrait dans des espèces de transe.
35:27 Des forces invisibles les tranclaient.
35:29 Son sommeil était devenu si perturbé
35:32 que sa sœur Debbie accourait à répétition à son chevet,
35:36 réveillée par des cris d'effroi.
35:39 David parlait d'une voix gutturale qui n'était pas la sienne.
35:43 La famille du jeune était défastée.
35:46 Leur maison était définitivement le théâtre de manifestations surnaturelles.
35:51 Il avait des aptitudes bizarres.
35:56 Comme la lévitation.
35:58 Il faisait également voler des objets à travers la pièce.
36:05 Et il lui arrivait de tomber dans une sorte d'état
36:11 où il éructait différents mots.
36:14 Des mots qui pouvaient laisser croire qu'il venait d'une autre source.
36:22 Des mots qui ne venaient pas de lui.
36:24 Le 2 septembre 1980,
36:28 sous les conseils de Ed et Lorraine Warren,
36:31 un couple de démonologues célèbres à travers les États-Unis,
36:35 un rituel de libération se prépare.
36:38 Ce rituel, appelé aussi "petit exorcisme",
36:43 se tient dans la chapelle du collège Saint-Joseph de Brookfield.
36:48 Il est le seul possible sans l'aval de l'évêque du diocèse.
36:51 Aidé des pères Grosso, Millea et Di Giovanni,
36:56 c'est le père Virculatre qui officie le rite.
37:00 Sont également présents la famille Glatzel et les Warrens.
37:06 C'est le premier rituel d'une demi-douzaine à venir.
37:10 À chaque séance, le jeune David,
37:13 retenu par sa sœur, Léonie,
37:17 et retenu par sa sœur, Libby, et son copain,
37:19 se tord et hurle des obsédités.
37:22 Exaspéré, Arnie Johnson s'adresse aux entités maléfiques
37:27 et les enjoint à le prendre, lui,
37:30 plutôt que cette jeune et innocente victime de 10 ans.
37:34 Ses appels seront hélas apparemment entendus.
37:38 Arnie Johnson, qui était présent,
37:41 a mis un de ses démons au défi de le prendre, lui.
37:46 À ce moment, les prêtres ont cessé leurs activités,
37:50 ont entraîné Arnie à part,
37:53 et lui ont dit de ne jamais, jamais refaire ça de nouveau.
37:57 Et sur le coup,
38:00 ils lui ont également remis un scapulaire,
38:03 et ils lui ont ordonné de le porter en tout temps,
38:06 ce qu'il a fait.
38:12 À cette même époque, Libby, sans emploi depuis quelques semaines,
38:15 se voit offrir un boulot dans un chenil de Brookfield,
38:18 non loin de la résidence familiale.
38:21 Le nouveau propriétaire, Alan Bono, a repris le commerce de sa sœur
38:25 et ne connaît à peu près rien au toilettage des animaux.
38:29 Pour s'assurer les services de Libby,
38:32 il lui offre gratuitement un petit trois-pièces à Jason Chenille.
38:36 En octobre 1980, Arnie et Libby
38:40 emménagent donc dans leur nouveau logis.
38:42 Mais depuis les exorcismes du jeune Bladzell,
38:45 Arnie Johnson présente à son tour de curieux troubles de comportement.
38:49 Tout s'articule comme si le démon, ou les démons de David,
38:53 avaient décidé de jouer à saut de mouton,
38:56 passant d'un corps à un autre.
38:59 C'est dans ce contexte de crise de position passagère
39:05 qu'Arnie se lie d'amitié avec le patron de sa copine, Alan Bono.
39:10 Ils passent de plus en plus de temps ensemble.
39:13 Bono et Arnie Johnson sont devenus de très bons amis,
39:17 malgré leur différence d'âge.
39:20 Bono avait près de 40 ans, Arnie en avait 19.
39:24 Ils avaient de bonnes relations non seulement avec Arnie,
39:28 mais avec Deborah Glatzel,
39:31 et Bono également.
39:34 [Bruits de chien]
39:43 Ce soir-là, les deux sœurs et la cousine de Arnie sont en visite,
39:47 mais ont préféré rester à l'intérieur pendant que Arnie s'affaire au chenil.
39:51 Alan rentre complètement saoul, il a passé la journée à boire.
39:57 Il allume le téléviseur, monte le son maximum,
40:02 et commence à narguer ses jeunes invités.
40:05 Arnie Johnson rentre à son tour.
40:09 Il tente de raisonner à Alan, mais rien n'y fait.
40:13 Debbie, partie chercher de la pizza, arrive sur l'entrefaite,
40:17 et insiste à son tour pour que son employeur baisse le volume.
40:21 "C'est chez moi ici, et je fais ce que je veux", réplique-t-il.
40:25 Debbie, Arnie et les trois filles décident de quitter,
40:30 mais Alan Bono saisit la jeune Mary par le bras.
40:33 Arnie s'interpose et force l'homme de 39 ans à relâcher sa poignée.
40:39 Tous sortent précipitamment.
40:43 Bono n'entend pas rester là.
40:46 Saoul, il cherche la confrontation.
40:49 Soudainement, se sentant provoqué, Arnie fonce droit sur l'homme.
40:58 Il frappe violemment l'employeur de Debbie, qui s'écroule sous l'agression.
41:02 Puis, comme un automate, il quitte les lieux.
41:08 En retournant à Alan, Debbie aperçoit un couteau maculé de sang.
41:22 "Et Arnie Johnson, à aucun moment Arnie Johnson ne m'a-t-il dit 'c'est le démon qui m'a fait faire ça' ou encore 'je suis possédé par le démon'".
41:32 "Cette conclusion a été déterminée par des gens de l'extérieur.
41:36 Et quand je dis 'des gens de l'extérieur', je parle des prêtres qui étaient impliqués".
41:41 Les procès d'Arnie Johnson débutent le 28 octobre 1981.
41:50 La criminela a acquis la conviction que son client était possédé au moment de l'agresser son ami Alan Bono.
41:55 Dès son arrivée au palais de justice, il le déclare au médias.
42:03 Sa défense sera non coupable pour cause de possession diabolique.
42:07 Une première en Amérique. Et il entend bien le démontrer devant la cour.
42:13 "Il y avait tellement de preuves objectives, il ne savait pas ce qui s'était passé.
42:20 Il n'avait pas les motivations nécessaires ou l'intention criminelle de tuer Alan Bono.
42:25 Et je sentais qu'il suffisait qu'on nous autorise à présenter les preuves.
42:31 Soit les saints prêtres qui avaient pratiqué l'exorcisme, l'évêque qui les avait autorisés à le pratiquer,
42:39 et le fait que l'église, à ce moment précis, ne voulait pas que quiconque sache ce qui se passait".
42:48 Mais au tribunal, l'affaire trône court.
42:50 Le juge Robert Callahan refuse catégoriquement d'enregistrer la défense de Maître Minella.
42:56 Selon lui, la possession diabolique est impossible à prouver, hors de tout doute raisonnable,
43:03 et de surcroît, la démonologie n'est pas une science, mais un passe-temps.
43:08 Le magistrat lui conseille de présenter une défense plus conventionnelle,
43:14 à savoir, non coupable par légitime défense.
43:17 Il renvoie Minella à ses dossiers.
43:21 Martin Minella sort du tribunal déçu.
43:28 Les membres du jury n'entendront jamais parler des exorcismes du jeune David Gladzel.
43:34 Ils ne sauront rien des grises de possession de Arnie Johnson,
43:38 dont aurait pu témoigner son ami Debbie Gladzel,
43:42 et Arnie Johnson est finalement reconnu coupable le 24 novembre 1981.
43:48 Pour la justice américaine, la possession diabolique n'est au mieux qu'un bon sujet de film.
43:57 L'Église reconnaît que celui ou celle qui se croit possédé ne l'est pas forcément,
44:06 et a souvent plus besoin d'un psychiatre que d'un prêtre.
44:11 Malgré tout, le Vatican multiplie sans cesse le nombre de ses prêtres exorcistes.
44:16 L'exorcisme se veut un rituel discret,
44:20 et se pratique à l'abri des regards et des témoins.
44:24 Ce secret explique sans doute l'intérêt de la presse à sensation,
44:28 lorsqu'une telle histoire devient publique.
44:31 L'homme a toujours été fasciné par le fantastique.
44:34 Parfois cet attrait révèle un aspect plus inquiétant de la nature humaine.
44:39 Le diable n'est-il alors qu'un prétexte pour justifier nos pires actions,
44:43 ou est-il le miroir du côté obscur de l'homme ?
44:48 L'Église reconnaît que celui ou celle qui se croit possédé ne l'est pas forcément,
44:52 et a souvent plus besoin d'un psychiatre que d'un prêtre exorciste.
44:58 L'exorcisme est un rituel de la nature humaine.
45:01 L'exorcisme est un rituel de la nature humaine.
45:05 L'exorcisme est un rituel de la nature humaine.
45:09 L'exorcisme est un rituel de la nature humaine.
45:13 L'exorcisme est un rituel de la nature humaine.
45:17 L'exorcisme est un rituel de la nature humaine.
45:21 L'exorcisme est un rituel de la nature humaine.
45:26 L'exorcisme est un rituel de la nature humaine.
45:29 L'exorcisme est un rituel de la nature humaine.
45:33 L'exorcisme est un rituel de la nature humaine.
45:36 L'exorcisme est un rituel de la nature humaine.
45:39 L'exorcisme est un rituel de la nature humaine.
45:42 L'exorcisme est un rituel de la nature humaine.
45:46 Merci à tous !
45:48 Merci à tous !