Parlement Hebdo - Erwan Balanant

  • il y a 8 mois
Retrouvez un point complet sur l'actualité parlementaire et politique de la semaine en présence d'Erwan Balanant, député du Finistère, groupe démocrate (MoDem et Indépendants).

Parlement Hebdo, c´est le tour d´horizon complet d'une semaine au Parlement. Chaque vendredi, Kathia Gilder (LCP-Assemblée nationale) et Alexandre Poussart (Public Sénat) passent en revue les événements et les discussions - en séance ou en commission - qui ont animé les débats. Une mise en perspective analysée en plateau par une personnalité politique.

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Transcript
00:00 (Générique)
00:09 - Bonjour à tous.
00:10 Ravie de vous retrouver pour cette nouvelle année
00:13 dans "Parlement hebdo".
00:14 L'émission revient sur les temps forts.
00:17 - Pour cette première de l'année, nous accueillons Erwan Balanant.
00:20 Vous êtes député modem du Finistère.
00:23 Merci d'être avec nous pour commenter cette semaine
00:26 de reprise au Parlement.
00:28 Pour Gabriel Attal, cette semaine à l'Assemblée nationale,
00:31 première question d'actualité pour le nouveau Premier ministre
00:35 à la tête d'un gouvernement marqué à droite.
00:38 On reviendra sur les annonces d'Emmanuel Macron.
00:40 Le président de la République a annoncé une batterie de mesures
00:44 pour réussir le réarmement civique de la France,
00:47 ce qui n'a pas convaincu les oppositions.
00:50 L'interruption volontaire de grossesse
00:52 à l'ordre du jour de l'Assemblée nationale,
00:55 le ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti,
00:58 a annoncé à la Constitution la liberté des femmes
01:00 de recourir à l'IVG.
01:02 Emmanuel Macron espère une adoption du texte par le Parlement.
01:05 Les parlementaires seront réunis en congrès à Versailles.
01:09 - C'était la première séance de questions au gouvernement
01:12 pour Gabriel Attal, nouveau Premier ministre.
01:15 Pas de coups de class ni de clash,
01:17 mais plusieurs moments forts lors de ces QAG
01:19 que l'on va revoir avec Stéphanie Despierre.
01:22 Applaudissements
01:24 - A l'Assemblée, pour le plus jeune Premier ministre
01:27 de la Ve République, tout commence par une standing ovation.
01:30 A 34 ans, devant les députés de son camp,
01:33 Gabriel Attal vient d'endosser le costume de chef
01:36 de la majorité présidentielle.
01:38 Quatre heures plus tard,
01:39 première séance de questions au gouvernement.
01:42 Il cherche à imposer sa marque.
01:44 - Oui, des Français traversent de très grandes difficultés.
01:48 Oui, il y a des Français qui doutent,
01:50 il y a des Français qui souffrent,
01:52 il y a des Français en colère, des Français qui n'y croient plus.
01:56 Je le dis, je ne tomberai jamais dans le fatalisme
01:58 consistant à penser que les problèmes des Français
02:01 ne peuvent pas être réglés.
02:03 - Dans l'attente d'une nouvelle vague de nominations,
02:06 les bancs des ministres sont en partie vides.
02:09 Son gouvernement n'est pas encore complet.
02:11 Gabriel Attal est déjà la cible de la gauche.
02:14 - Ceci n'est pas un remaniement, c'est un effondrement.
02:17 Artisan du malheur des Français depuis bientôt sept ans,
02:20 puis Premier ministre depuis sept jours d'un gouvernement
02:24 qui a été dénoncé par le gouvernement.
02:26 - Vous êtes minoritaire en 2023, vous serez minoritaire en 2024.
02:29 - Je ne regarde pas d'où les gens viennent,
02:32 je regarde où ils veulent aller.
02:34 Je ne regarde pas les gens pour ce qu'ils sont,
02:37 mais pour ce qu'ils font.
02:38 - Vous vous présentez devant nous avec un gouvernement
02:41 qui fait figure d'aveu.
02:43 Fin du "en même temps" et cohabitation assumée
02:45 avec la droite dure.
02:47 Après la préférence nationale, voici la préférence Sarkozy.
02:50 - J'assume totalement...
02:52 Rachida Dati, Catherine Vautrin, comme moi,
02:54 qu'avec Jean-Luc Mélenchon, comme vous.
02:56 - Jeudi, Gabriel Attal a réuni ses ministres
02:59 pour préparer son discours de politique générale.
03:02 Il a décidé de prendre son temps.
03:04 Ce sera le 30 janvier, soit trois semaines après sa nomination.
03:07 Mais le nouveau locataire de Matignon
03:10 ne veut prendre aucun risque.
03:11 Il ne se soumettra pas au vote de confiance
03:14 de l'Assemblée nationale.
03:15 - Erwann Ballanan, vous avez observé les premiers pas
03:18 de Gabriel Attal comme Premier ministre.
03:21 Est-ce que ça fait du bien d'avoir un profil politique ?
03:24 - Oh, madame Borne était aussi politique,
03:27 mais dans un autre style.
03:29 C'est sûr que Gabriel Attal a une facilité...
03:34 C'est un tribun, en réalité.
03:37 C'est un tribun moderne, jeune,
03:39 avec une aisance dans le combat politique
03:43 et dans l'ajoute politique.
03:45 Et je pense, oui, que ça peut être un vrai atout,
03:48 parce qu'on a besoin, en réalité,
03:50 d'expliquer un certain nombre de choses
03:53 et surtout expliquer les bonnes choses
03:55 qu'on a faites depuis six ans.
03:57 Moi, je suis frappé par tout un tas de mesures
04:01 qui ont préservé les Français durant cette période de Covid,
04:06 durant cette période de boucliers tarifaires,
04:08 toutes les réformes que nous avons mises en place
04:11 qui ont permis à la France d'avoir un taux de chômage
04:14 historiquement bas.
04:15 Il faut le rappeler.
04:17 Gabriel Attal a cette pugnacité,
04:19 cette combativité qui, sans doute, nous fera du bien.
04:22 -Pourtant, sa nomination ne va pas changer la donne
04:25 à l'Assemblée, car elle n'aura pas de majorité absolue.
04:28 -Non, ça ne changera pas la donne d'un point de vue numéraire,
04:33 d'un point de vue des équilibres des forces.
04:36 Maintenant, Gabriel Attal a l'immense avantage
04:39 d'avoir été un parlementaire qui a siégé.
04:42 Elisabeth Borne était parlementaire,
04:45 elle n'avait pas eu la grande chance de siéger à l'Assemblée.
04:50 Donc, il connaît les rouages, il connaît comment on peut négocier
04:54 et surtout comment on peut emporter certaines majorités.
04:57 Mais je rappelle quand même, il faut rappeler aux Français
05:00 que sur la séquence qui vient de se passer
05:03 des 18 mois depuis l'élection,
05:04 on a passé plus de 50 textes, 21 textes à l'unanimité.
05:08 Donc, c'est parfaitement possible
05:10 d'avoir des majorités de projet.
05:13 C'était une des ambitions de madame Borne
05:15 et en réalité, elle a réussi.
05:17 On retient que les 49.3, mais les 49.3,
05:19 c'est juste quatre textes budgétaires
05:22 et un texte budgétaire assez particulier,
05:24 qui était les retraites.
05:26 Les autres textes sont tous passés sans 49.3.
05:29 -Revenons sur la composition politique du gouvernement.
05:32 Gabriel Attal a nommé un gouvernement marqué à droite,
05:35 Rachida Dati, Catherine Vautrin,
05:38 Bruno Le Maire et Jean Damanin.
05:40 Votre collègue du Modem, Jean-Louis Bourlange,
05:42 a dit que le Modem soutienne ce gouvernement dominé
05:45 par d'anciens sarkozystes, mais sans y participer.
05:48 Est-ce que vous êtes d'accord avec lui?
05:51 -C'était une option,
05:53 mais la réalité,
05:54 on a effectivement
05:56 deux personnalités nouvelles qui rentrent au gouvernement.
06:00 Je rappelle qu'il n'y a qu'une de ces deux personnalités
06:03 qui vient des LR.
06:04 Madame Vautrin a depuis longtemps quitté les LR.
06:07 Ce que vous dites "marqué à droite",
06:09 ce sont des gens qui sont déjà à renaissance,
06:12 comme Bruno Le Maire,
06:13 comme Catherine Vautrin,
06:14 comme Bruno Damanin,
06:15 comme Jean Damanin,
06:17 comme Bruno Le Maire.
06:18 -Il y a Rachida Dati.
06:19 -Il y a aussi des gens dans cet hémicycle
06:21 qui viennent de gauche.
06:23 Pour répondre à votre question sur Jean-Louis Bourlange,
06:26 il pose une question avec sa grande expérience.
06:29 C'est quel va être le programme politique?
06:31 C'est ça que nous attendons avec impatience.
06:34 -Pour l'instant, il y a un seul ministre Modem
06:37 dans ces ministères de plein exercice,
06:39 avec beaucoup de ministres
06:41 qui sont issus de la droite.
06:42 Katia l'a dit.
06:43 Le compte n'y est pas pour le Modem
06:45 pour être représenté dans cet exécutif?
06:48 -Je n'aime pas parler de compte,
06:50 parce que ça fait un peu apothicaire.
06:52 -Vous souhaitez un rééquilibrage?
06:54 -Evidemment.
06:55 Ma collègue Aude Luquet, porte-parole du groupe,
06:58 a parlé de rééquilibrage audacieux,
07:00 pour faire un écho à l'audace
07:02 d'avoir un Premier ministre si jeune.
07:05 Donc oui, il faut rééquilibrer,
07:06 ne serait-ce que pour être en capacité
07:09 à aller chercher des majorités,
07:11 parfois avec les sociodémocrates et les écologistes.
07:14 Je suis sûr que sur certains sujets,
07:16 on doit y arriver.
07:17 -A peine le gouvernement nommé,
07:19 Amélie Oudea Castellas, la ministre,
07:22 s'est retrouvée empêtrée dans une polémique
07:24 sur la scolarisation de ses enfants dans le privé.
07:27 Est-ce que Erwann Balanant,
07:29 avec une telle polémique,
07:30 celle qui est la ministre de l'Ecole,
07:33 peut encore être légitime?
07:34 -Deux choses, déjà.
07:36 Moi, je souhaite qu'on arrête
07:38 cette chasse aux sorcières à chaque fois
07:40 sur les choix, qui sont des choix personnels de famille.
07:44 Bon, c'est...
07:46 Dernière nouvelle,
07:49 l'école libre en France privée
07:54 n'est pas hors la loi.
07:55 Donc un ministre peut faire ce choix.
07:57 Et parfois, on a vu que des pourfendeurs
08:00 de ces systèmes mettaient aussi leurs enfants
08:03 dans des écoles privées.
08:04 Donc arrêtons la chasse aux sorcières.
08:07 -Il y a eu une maladresse, une très grosse maladresse.
08:10 -Certains parlent de mensonges sur les justifications
08:13 pour lesquelles elle a retiré ses enfants du public.
08:16 -Ce n'est pas un mensonge, c'est justement,
08:18 par sincérité et par envie de bien faire,
08:21 d'avoir un peu réinventé ce qui était un souvenir.
08:24 Elle l'a dit et s'en est excusée.
08:26 Maintenant, est-ce qu'on va lui en vouloir
08:28 et est-ce que lui en vouloir fera avancer
08:31 la cause de l'éducation nationale,
08:33 qui est pour moi un des axes principaux
08:35 de cette séquence que nous devons avoir ?
08:37 Donc faisons-lui confiance.
08:39 On lui fait confiance et je dis aussi
08:41 que lui faire un procès sans arrêt,
08:43 ce n'est pas ça qui va faire avancer
08:45 la cause de l'éducation nationale.
08:47 -Vous ne pensez pas qu'il risque d'avoir
08:50 un dialogue de sourds avec tous les personnels
08:52 de l'éducation nationale ?
08:54 -Non, parce que son équipe va être complétée.
08:57 Je pense qu'elle aura des secrétaires d'Etat
08:59 ou des ministres délégués sur les sujets.
09:02 Il n'y a pas de raison qu'on n'avance pas
09:04 la cause de l'éducation nationale.
09:06 Il y a des ministres qui en sont là,
09:08 sachant qu'en plus, on a un Premier ministre
09:11 qui est bien imprégné de ces sujets
09:13 et qui a une volonté forte autour de l'éducation nationale.
09:17 Je le redis, ça doit être un des points saillants
09:20 de cette séquence et on devra retenir
09:22 qu'on a fait beaucoup pour l'éducation nationale.
09:25 -Il y a une échéance importante pour le Premier ministre.
09:28 C'est le 30 janvier, la date de son discours
09:31 de politique générale. Est-ce que ce discours
09:34 va être le plus important de la séquence?
09:36 -Je ne sais pas. -Il y a un discours
09:38 qui a déjà dessiné la suite du quinquennat.
09:41 Qu'attendez-vous de ce discours de politique générale?
09:44 -Ce n'est pas la même chose. Le discours du président,
09:47 c'est un discours un peu plus général.
09:50 On n'est pas rentré dans le moteur.
09:52 On n'a pas ouvert le capot et on n'a pas commencé
09:55 à faire la mécanique des décisions
09:57 qu'on doit prendre pour les temps qui viennent.
10:00 J'attends plusieurs choses.
10:02 On a une attente là-dessus.
10:03 Ensuite, il y a la déclinaison d'un certain nombre de sujets
10:07 sur des sujets importants pour la vie des Français.
10:10 Le logement, on en parlera peut-être,
10:12 la santé, l'éducation nationale,
10:14 et puis un sujet important qui presque englobe tout,
10:17 qui est un peu la mer des batailles,
10:19 c'est la transition écologique et notre position dans le monde.
10:23 -Il veut aller vite, gouverner par circulaire, par décret.
10:26 Vous craignez qu'il contourne le Parlement?
10:29 -Non, il ne pourra pas le faire.
10:31 Il est difficilement contournable,
10:33 parce que c'est le coeur battant de la politique et de la démocratie.
10:37 Il ne pourra pas contourner le gouvernement.
10:40 Je sais qu'il n'a pas l'envie de le faire,
10:42 tout simplement parce qu'il est parlementaire,
10:45 et il est parlementaire dans l'âme.
10:48 -Il n'a pas demandé de vote de confiance
10:50 à l'issue de sa déclaration. Il manque de courage?
10:53 -Non, il manque pas de courage.
10:55 Les règles mathématiques de cette répartition sont là.
10:58 Il n'a pas demandé de vote de confiance.
11:01 Il n'a pas demandé de vote de confiance.
11:03 Il n'a pas demandé de vote de confiance.
11:06 Il n'a pas demandé de vote de confiance.
11:08 Il n'a pas demandé de vote de confiance.
11:11 Il n'a pas demandé de vote de confiance.
11:14 Il n'a pas demandé de vote de confiance.
11:16 Il n'a pas demandé de vote de confiance.
11:19 Il n'a pas demandé de vote de confiance.
11:21 Il n'a pas demandé de vote de confiance.
11:24 Il n'a pas demandé de vote de confiance.
11:27 -Un réarmement civique et démographique de la France,
11:30 une vision qui n'a pas plu à la gauche du Sénat.
11:33 -Sans surprise au Sénat, les oppositions ne ressortent pas
11:36 convaincues par la prestation du chef de l'Etat,
11:39 jugée loin des préoccupations des Français
11:42 par le sénateur communiste Yann Brossat.
11:44 -J'ai vu un long monologue pénible
11:47 d'un président de la République arrogant
11:49 qui ne répond rien aux problèmes des Français
11:52 en matière de pouvoir d'achat, de bas salaires,
11:55 de difficultés de la vie quotidienne.
11:57 Je l'ai trouvé à côté de la plaque
11:59 au regard de ces préoccupations.
12:01 -Même son de cloche pour le chef de file des socialistes au Sénat,
12:05 Patrick Cannaire dit voir dans la conférence de presse
12:09 d'Emmanuel Macron un exercice assumé, d'autosatisfaction.
12:12 -Le président Macron, hier, m'a rassuré.
12:15 "Notre pays va bien, l'ascenseur social fonctionne,
12:18 "nos services publics ont les moyens de remplir leurs missions."
12:22 J'ai sans doute été distrait, car pour moi,
12:24 la réalité était toute autre.
12:26 Dans ma réalité, l'école publique est fragilisée
12:29 par des professeurs non remplacés et désabusés.
12:32 L'hôpital public s'effondre.
12:33 La France compte près de 5 millions de pauvres.
12:36 La classe moyenne a de plus en plus de mal à joindre les deux bouts.
12:40 -Parmi la longue liste d'annonces faites par le chef de l'Etat,
12:44 l'expérimentation de l'uniforme à l'école,
12:46 un nouveau congé de naissance, un plan contre l'infertilité
12:50 ou le doublement de l'enseignement civique,
12:52 le sénateur François Patria soutient d'Emmanuel Macron.
12:55 -Je crois que ce qu'a voulu dire le président,
12:58 c'est qu'il voulait faire des Républicains.
13:01 C'est le rôle de la famille, de l'école,
13:03 de l'entreprise, de l'environnement général,
13:06 de la vie quotidienne.
13:07 Il était bon de le rappeler,
13:09 non pas de façon paternaliste, comme je l'ai entendu,
13:12 mais de rappeler que, simplement,
13:14 dans son mode de vie, dans son respect vis-à-vis des autres,
13:17 on a besoin, aujourd'hui, de redresser la barre.
13:20 -Voilà pour ces réactions de sénateur
13:23 à la conférence de presse d'Emmanuel Macron.
13:25 Le président a centré ses annonces sur l'école, la famille,
13:28 l'ordre, l'autorité, pour, je cite, "que la France reste la France".
13:32 Il a repris un slogan de campagne d'Éric Zemmour.
13:35 Est-ce que ce discours conservateur correspond à vos valeurs ?
13:38 On est un peu loin des valeurs du modem.
13:41 -Oui, si vous le prenez comme ça,
13:44 et à votre lecture,
13:45 et à la lecture d'un certain nombre d'observateurs,
13:49 moi, j'ai un peu approfondi,
13:50 et j'ai posé des questions à certaines personnes que je connais,
13:54 qui sont politisées sans être dans la mécanique.
13:57 Je suis désolé,
13:58 mais ils m'ont dit,
13:59 "En quoi la famille, c'est nécessairement une valeur de droite ?
14:03 "En quoi l'école, c'est une valeur de gauche ?"
14:06 Quand on dit qu'il va falloir réarmer l'école,
14:09 alors je le dis, moi, j'aime pas cette expression.
14:11 Elle est guerrière. Je préférerais qu'on dise
14:14 "réenchanter l'école", "réenchanter le pays",
14:17 "réenchanter le contrat républicain",
14:19 et je dirais plutôt le réenchantement
14:21 que le réarmement.
14:23 En quoi cette idée-là serait une idée de droite ?
14:26 J'avoue que les bras m'entendent, en réalité.
14:29 Quand vous dites,
14:30 "On va faire en sorte de redonner du travail aux gens,
14:33 "d'avancer sur la question salaire",
14:35 parce que c'est des choses qui ont été dites,
14:38 "sur l'école, dire qu'on va donner la chance à tout le monde
14:41 "d'acquérir les savoirs fondamentaux
14:44 "qui permettent de réussir dans la vie",
14:46 c'est une idée de droite. Pas plus que de gauche.
14:49 -L'école, c'est un sujet que vous connaissez bien.
14:52 Emmanuel Macron a annoncé une refonte totale
14:54 de l'instruction civique, notamment l'expérimentation
14:57 de la tenue unique dans une centaine d'établissements.
15:01 Est-ce que pour vous, c'est vraiment ce type d'annonce
15:04 qui permet de refonder l'école
15:06 et de résoudre les problèmes de l'école publique ?
15:08 -Vous savez comment fonctionne notre monde médiatique
15:12 et notre monde avec les réseaux sociaux.
15:14 Moi, effectivement, je ne pense pas que...
15:16 C'est bien de faire l'expérimentation,
15:19 c'est bien d'essayer l'uniforme, voilà, pourquoi pas ?
15:22 Testons, mais je suis à peu près...
15:24 J'ai la conviction que c'est pas ça qui va sauver l'école.
15:27 Ce qui va sauver l'école, c'est aussi une prise en compte
15:30 de ce sujet par toute la société,
15:32 de se dire "l'école, c'est prioritaire".
15:35 Et réenchanter la vie scolaire, réenchanter la réussite,
15:38 parce que c'est ça, aussi, l'école, c'est de réussir.
15:42 Il y a des enfants qui sont issus de milieux très populaires
15:45 et qui, par le parcours de l'école,
15:47 qu'elle soit publique ou privée,
15:49 réussissent des parcours merveilleux.
15:52 C'est ça qu'il faut remontrer.
15:54 On a plein d'exemples.
15:55 J'ai des exemples dans les collaborateurs
15:58 que l'on croise parfois à l'Assemblée,
16:00 des gens qui ont des diplômes élevés.
16:02 J'ai eu une collaboratrice qui a commencé son parcours
16:06 par un BEP. Elle avait été mise...
16:08 Elle était scolarisée dans un endroit difficile
16:11 et on l'avait un peu assignée à résidence.
16:13 Elle s'est battue, elle a réussi par l'école
16:16 à devenir attachée parlementaire, puis membre d'un cabinet.
16:19 C'est des exemples qu'il faut promouvoir.
16:22 C'est ça, le réenchantement, il me semble,
16:24 qu'on doit essayer de promouvoir.
16:26 -Dans cette conférence de presse, le président de la République
16:30 a confirmé la baisse d'impôts de 2 milliards d'euros
16:33 pour les classes moyennes en 2025.
16:36 Est-ce que c'est le moment d'annoncer
16:38 des baisses de recettes pour l'Etat ?
16:40 -Il y a pas nécessairement des baisses de recettes.
16:43 -Comment on les finance ?
16:45 -C'est ce que nous, au Modem, on essaie de pousser depuis un moment.
16:49 C'est une répartition plus juste et peut-être faire contribuer
16:53 les classes qui sont supérieures,
16:55 qui, aujourd'hui, peuvent contribuer.
16:57 -Un impôt sur les plus riches, c'est ça qui manque ?
17:00 -Un impôt sur les plus riches...
17:03 J'aime pas ce terme, "sur les plus riches".
17:05 -En tout cas, ceux qui ont poussé...
17:07 -Dès qu'on s'amuse à définir la richesse,
17:10 on se met les pieds dans le tapis sur cette histoire.
17:13 Mieux répartir, trouver des recettes nouvelles.
17:16 Nous, on avait proposé des choses autour de la taxation des super-pros.
17:21 -Ca n'a jamais été retenu.
17:23 -Ca n'a pas été retenu, mais on est généralement pugnace
17:26 et on est généralement déterminé.
17:28 On pourra avancer.
17:29 Je pense que les classes moyennes, aujourd'hui,
17:32 méritent d'avoir leurs impôts qui baissent.
17:35 Ils sont toujours à la limite entre ceux qui ont des aides
17:39 et ceux qui n'en ont pas.
17:40 Ils se retrouvent dans des situations difficiles,
17:43 alors qu'ils travaillent et ont des familles à nourrir.
17:46 Il y a parfois un sentiment d'injustice.
17:48 Il n'y a pas de grande démocratie sans des classes moyennes.
17:52 Sociologiquement, historiquement, ça n'existe pas.
17:55 On a besoin d'une classe moyenne,
17:58 et surtout, on a besoin d'une classe moyenne
18:00 qui a la conviction que, pour ses enfants,
18:03 si tout le monde travaille,
18:05 s'il y a une volonté de réussir,
18:07 la situation s'améliorera dans la famille.
18:10 C'est tout simplement ça qu'il faut faire.
18:12 Je crois que la répartition de l'effort
18:16 peut être revue, à la marge, certainement.
18:20 On avait, par exemple, proposé plus de tranches d'impôts.
18:24 C'est quelque chose qui permet de lisser la répartition.
18:28 -Le président a été interrogé sur la loi immigration.
18:31 Il a défendu la suppression de certaines prestations sociales
18:35 et de certaines mesures de la loi immigration.
18:38 Il a changé pendant un délai.
18:39 C'est une mesure qui avait été ajoutée à ce texte
18:42 par les Républicains.
18:44 Vous avez voté contre ce projet de loi immigration.
18:47 Est-ce que vous espérez qu'il soit fortement censuré
18:50 la semaine prochaine par le Conseil constitutionnel ?
18:53 -J'avais fait une liste d'à peu près 30 dispositifs
18:56 qui pourraient être censurés.
18:58 On va voir. -Ca fait beaucoup.
19:00 -Ca fait beaucoup, mais le texte est très dense.
19:03 C'est étonnant.
19:05 J'espère qu'un certain nombre de choses seront censurées.
19:08 C'est un texte, ce n'est pas le texte qu'on voulait.
19:11 Je crois que tout le monde est conscient
19:14 que ce n'était pas le texte initial.
19:16 On avait un bon texte au départ.
19:18 C'est bien dommage qu'il y ait eu cette séquence
19:21 et ces coups politiques de la gauche et de l'extrême droite
19:24 qui amènent à ce mauvais texte
19:26 qui ne sert à rien en l'état actuel des choses.
19:29 Il va être retoqué.
19:31 Il y a peut-être des dispositifs sur lesquels on va être obligés
19:34 de revenir à un moment ou un autre.
19:37 L'article 4 bis, l'article de régularisation
19:40 qui est sorti de la CMP, nous, on le dit...
19:42 -Il est en papier dans les métiers sans tension.
19:45 -Tel qu'il a été écrit, il n'est ni fait ni à faire.
19:48 C'est peut-être des sujets sur lesquels il faudra revenir.
19:52 -Une question sur un dernier point.
19:54 Emmanuel Macron veut réarmer l'école,
19:56 un terme que vous n'aimez pas,
19:58 mais qui est un terme qui est très important.
20:01 Il veut un réarmement démographique,
20:03 il dit, et inciter les Français à faire des enfants,
20:07 à faire plus d'enfants.
20:08 Est-ce que les enfants sont une arme ?
20:11 Est-ce que ça vous choque, ce terme de réarmement démographique ?
20:15 -Il a pris ce terme parce que c'est un terme qu'il a repris
20:18 pour le réarmement civique.
20:20 -Comment vous comprenez ce réarmement démographique ?
20:24 -Ce n'est pas pour faire des enfants une arme.
20:27 C'est un terme qui est très important.
20:29 Il faut que les Français aient un réarmement démographique.
20:33 A partir du moment où ce modèle démographique ne tient plus,
20:37 le modèle social ne tient plus.
20:39 C'est tout simple. C'est de l'économie niveau 1.
20:42 -On a un problème pour les retraites.
20:45 -On a un problème pour les retraites,
20:47 mais pas que pour les retraites,
20:49 mais pour le financement de notre modèle social.
20:53 Pendant très longtemps,
20:55 sans ce taux de renouvellement,
20:57 il va falloir avoir des politiques familiales.
21:00 Mais avoir des politiques familiales,
21:02 ce n'est pas retomber dans les vieilles politiques familiales.
21:06 Aider les femmes à avoir des enfants,
21:09 aider les couples à avoir des enfants,
21:11 et surtout aider les femmes tout au long de leur carrière
21:15 pour qu'elles ne soient pas les grandes perdantes
21:18 de cette politique nataliste.
21:20 La différence de patrimoine créée par une femme et un homme
21:24 est que la femme a une carrière,
21:26 et elle a une carrière,
21:28 et elle a une carrière,
21:30 et elle a une carrière.
21:32 L'ensemble d'une carrière, la moyenne, c'est 500 000 euros.
21:36 Une très belle maison dans nos provinces et en Bretagne.
21:40 C'est un vrai sujet.
21:41 -On va revenir à l'Assemblée nationale.
21:44 Le projet de loi constitutionnelle
21:46 destiné à graver l'IVG dans la Constitution
21:49 a été adopté en commission des lois.
21:52 C'est un projet qui a été adopté
21:54 par le Conseil des ministres,
21:56 et qui a été adopté par le Conseil des ministres
21:59 pour la réforme de la Constitution.
22:02 C'est un projet qui a été adopté
22:04 par le Conseil des ministres
22:06 pour la réforme de la Constitution.
22:09 C'est un projet qui a été adopté
22:11 par le Conseil des ministres
22:14 pour la réforme de la Constitution.
22:16 C'est un projet qui a été adopté
22:19 par le Conseil des ministres
22:21 pour la réforme de la Constitution.
22:24 On va l'inscrire dans la Constitution,
22:26 dans notre Constitution, et ce sera, oui,
22:29 le Conseil d'Etat a cru utile de le rappeler,
22:32 la première fois qu'un pays inscrit dans sa Constitution
22:36 cette liberté.
22:38 Si j'étais familier, je vous dirais ça de la gueule.
22:41 Si je le suis moins, je peux vous dire ça.
22:44 -Vous êtes optimiste ?
22:46 -Je l'espère, oui. J'espère qu'on va avoir cette avancée,
22:49 ce que j'ai expliqué en commission.
22:52 C'est une sorte d'effet de cliquet.
22:54 Notre pays dit qu'on ne reviendra jamais en arrière
22:57 sur ce sujet.
22:59 On l'inscrit dans le plus haut des textes.
23:02 -Personne ne veut revenir en arrière sur l'IVG ?
23:05 -J'ai envie de vous dire mon oeil.
23:07 Quand on a entendu les débats,
23:10 quand on voit certains amendements portés
23:12 par certaines familles politiques,
23:15 par certains députés,
23:17 par certains députés de l'Assemblée nationale,
23:20 mon oeil.
23:21 Il y a des gens qui veulent revenir en arrière.
23:24 -Ca pourrait être le cas même de certains députés LR.
23:27 -Oui, parfaitement.
23:29 -Pas seulement du RN.
23:31 -Pas seulement du RN.
23:32 Donc, mettons cet effet de cliquet,
23:35 le texte tel qu'il a été écrit,
23:37 qui est le fruit d'un consensus entre l'écriture,
23:41 qui était d'ailleurs, avec un peu de fierté,
23:44 qui a été réédité par un député,
23:46 et ensuite, le Sénat, qui a eu une vision différente.
23:50 Il y a un consensus qui s'est fait.
23:52 Il faut aller jusqu'au bout.
23:54 Il faut qu'on ait les débats.
23:56 Ce sera des débats qui marqueront l'histoire politique.
24:00 -Vous étiez impliqué dans la rédaction d'un amendement commun
24:04 qui avait permis de trouver un accord transpartisan
24:07 sur le texte initial présenté par Mathilde Panot.
24:11 Vous avez dit que vous n'alliez pas reconnaître
24:14 le droit de la femme à recourir à l'élection.
24:17 -Je suis satisfait.
24:18 Après discussion avec un certain nombre de constitutionnalistes,
24:23 les deux ont la même portée effective et juridique.
24:26 Donc, si c'est qu'un problème sémantique et de vocabulaire,
24:30 on ne va pas se faire des nœuds au cerveau pour ça.
24:34 Par contre, en plus, ce qui est intéressant,
24:37 c'est que l'écriture telle qu'elle a été faite
24:40 est un peu plus forte que la loi.
24:42 C'est un peu plus fort que la loi.
24:44 C'est un peu plus fort que la loi.
24:47 C'est un peu plus fort que la loi.
24:49 C'est un peu plus fort que la loi.
24:52 C'est un peu plus fort que la loi.
24:54 C'est un peu plus fort que la loi.
24:57 C'est un peu plus fort que la loi.
24:59 C'est un peu plus fort que la loi.
25:02 C'est un peu plus fort que la loi.
25:04 C'est un peu plus fort que la loi.
25:07 C'est un peu plus fort que la loi.
25:09 - Yves Thréard: Merci, Mme Balanand.
25:12 - Yves Thréard: Merci, Mme Balanand.
25:15 - Yves Thréard: Merci, Mme Balanand.
25:18 - Yves Thréard: Merci, Mme Balanand.
25:21 - Yves Thréard: Merci, Mme Balanand.
25:24 - Yves Thréard: Merci, Mme Balanand.
25:27 - Yves Thréard: Merci, Mme Balanand.
25:30 - Yves Thréard: Merci, Mme Balanand.
25:33 - Yves Thréard: Merci, Mme Balanand.

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