Anthony Favalli vous informe et reçoit des invités tous les samedis et dimanches matin dans #LaMatinaleWE
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00:00 5h56, bonjour, bon réveil à tous. Dans la matinale week-end, on est ensemble jusqu'à 9h pour de l'info, de l'analyse, des débats, avec bien sûr celle qui garde le sourire en toutes circonstances, j'ai nommé Marine Sabourin qui m'accompagne. Bonjour Marine.
00:15 Bonjour Anthony, bonjour à tous.
00:17 On va poursuivre tout de suite avec l'éphémérique d'Alessandra Martinez, l'éphémérique de votre samedi.
00:22 Vivez un moment d'émotion devant votre programme avec XXL Maison, mobilier design et décorations.
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02:04 Ciao.
02:06 [Musique]
02:09 C'était votre programme avec XXL Maison, mobilier design et décorations.
02:14 Et en ce samedi 20 janvier, j'ai le plaisir d'accueillir Victor Hero, bonjour.
02:19 Bonjour.
02:20 Journaliste à Valeurs Actuelles qui va commenter avec moi l'actualité et avec Michel Thaube, bien évidemment.
02:25 Bonjour Anthony, bonjour Marine.
02:27 Et bienvenue sur le site Opinion International. Nous avons également Harold Imane pour toute l'actualité internationale
02:33 qui comme chaque week-end nous accompagne dans cette émission.
02:36 Mais votre samedi ne pourrait pas bien commencer sans la météo de Karine Durand.
02:40 La météo avec Groupe Verlaine. Isolation, photovoltaïque et pompe à chaleur pour une rénovation globale.
02:47 groupeverlaine.com
02:49 Et la bonne nouvelle Karine, c'est que c'est enfin la dernière journée de grand froid.
02:54 Et oui, le redoux ne va pas tarder à se mettre en place au cours de la journée de demain.
02:57 Mais attention, il y a encore une vigilance orange. Non pas pour le froid cette fois-ci,
03:01 mais pour les crues qui sont en cours sur le Calvado, sur l'Aune, pour deux cours d'eau,
03:05 la Dive et l'Aune, actuellement justement en crues.
03:09 Alors en ce qui concerne les températures, c'est vraiment encore glacial ce matin.
03:12 On approche les -10 degrés localement avec -8,7 à Metz, -8,6 à Aurillac, relevés à 5h, -5 à Nemours, -5 également.
03:21 Pour le nord-ouest, à Rennes, dernière matinée vraiment glaciale.
03:25 Regardez l'évolution sur nos cartes cette fois-ci, avec des conditions globalement dégagées sur une grande partie du pays.
03:31 Mais attention aux brouillards, encore une fois, qui sont assez nombreux dans ces conditions anticycloniques.
03:35 C'est classique à cette période. Sur le nord-ouest, sur le grand Est, sur le Val d'Ossone,
03:40 il y a du mistral en Méditerranée qui dégage le ciel.
03:43 Et un ciel qui va assez s'ennuager au cours des prochaines heures sur la Bretagne.
03:47 Justement, l'évolution pour l'après-midi, avec globalement une belle journée ensoleillée,
03:51 un petit peu comme celle d'hier au cours de l'après-midi.
03:54 Il y a juste quelques brouillards qui vont persister et une petite dégradation qui arrive progressivement en Bretagne.
03:59 Les températures, donc, vraiment très basses, largement en dessous des moyennes de saison.
04:04 On va pouvoir atteindre dans les campagnes jusqu'à -10 degrés, notamment sur les sols enneigés.
04:10 En ce qui concerne l'après-midi, les valeurs restent encore très hivernales.
04:13 2 degrés à peine pour la capitale, 0 du côté de l'île, un maximum de 14 pour Ajaccio.
04:19 Et voilà qui nous amène au titre de votre journal de 6h.
04:33 À la une, ce matin, on vous emmène dans les Alpes-Maritimes,
04:36 où la pression migratoire ne cesse de croître.
04:38 10% d'interpellations supplémentaires en 2023.
04:41 Et une inquiétude majeure à l'approche des JO, alors que les forces de l'ordre seront mobilisées pour assurer la sécurité.
04:46 La France deviendra-t-elle une passoire ? Ou plutôt, le sera-t-elle encore davantage ?
04:51 On posera la question à mes invités sur ce plateau.
04:54 On entendra également ce matin la colère des familles de victimes du narcobanditisme à Marseille.
04:58 Elles multiplient les procédures judiciaires contre l'Etat pour qu'il respecte ses obligations en matière de sécurité.
05:04 2023 marque d'ailleurs un triste record. 49 morts et 113 blessés sur fond de trafic de drogue.
05:11 Consultez les élèves sur le port de l'uniforme à l'école.
05:15 C'était la fausse bonne idée d'un lycée du Mans,
05:17 qui faisait partie de la liste des établissements volontaires pour l'expérimentation,
05:20 lancée et voulue par le chef de l'Etat.
05:23 Nous nous sommes rendus sur place et vous le verrez, le proviseur est assez déçu.
05:26 On commence tout d'abord avec la frontière franco-italienne,
05:32 avec des intenses pressions migratoires dans les Alpes-Maritimes.
05:35 44 000 personnes ont été interpellées pour avoir tenté d'entrer illégalement sur le sol français en 2023.
05:41 Cela s'ajoute la problématique des mineurs étrangers non accompagnés.
05:45 Près de 6000 d'entre eux ont débarqué en France l'année dernière.
05:48 Oui, centres de rétention administrative, cellules, hôtels, les différentes structures sont toutes saturées.
05:54 Le département des Alpes-Maritimes demande des renforts policiers au plus vite.
05:58 Reportage à Menton de Stéphanie Rouquet.
06:01 À la gare de Menton-Garavant, tous les trains en provenance d'Italie sont contrôlés.
06:06 C'est actuellement le passage principal des personnes en situation irrégulière voulant entrer en France.
06:12 Entre 50 et 100 personnes sont arrêtées quotidiennement dans ces trains et ramenées en Italie.
06:28 L'an dernier, dans les Alpes-Maritimes, plus de 44 000 étrangers clandestins ont été interpellés.
06:34 Une hausse de plus de 10 % par rapport à 2022.
06:38 Alors, tous les services de l'Etat saturent.
06:42 On arrive effectivement à des cras saturés, à des cellules au sein des commissariats saturées.
06:48 Là-dessus, on rajoute pour nos collègues pafistes les contrôles aux frontières.
06:51 Pour nos forces mobiles également qui sont mobilisées, donc les CRS, les gendarmes mobiles et la force sentinelle,
06:56 des interpellations et des contrôles permanents aux frontières, au péage d'autoroutes.
07:00 Donc la charge de travail est excessivement importante.
07:04 Des policiers à présent inquiets pour cet été.
07:07 Avec des forces mobilisées sur les Jeux olympiques,
07:10 ils craignent que la frontière se transforme en passoire, faute d'effectifs nécessaires.
07:15 Et Michel, comment pourrait-il en être autrement finalement avec des policiers qui seront mobilisés pour notre sécurité,
07:22 qui ne pourront pas être partout ?
07:23 Évidemment, il va y avoir un phénomène tout simple de vastes communiquants.
07:27 C'est-à-dire qu'il va falloir affecter des policiers, des gendarmes,
07:30 à la préparation, à la protection des visiteurs et des Français pendant les Jeux olympiques.
07:34 Et donc évidemment, il y a d'autres missions de services publics et de sécurité publique qui ne pourront être assurées,
07:39 et notamment celle des frontières.
07:41 Et en plus, il y a une augmentation très forte des vagues migratoires, plus 10% d'interpellations.
07:47 Mais combien de pourcentages en plus de migrants illégaux qui arrivent à passer entre les mailles du filet ?
07:52 Et donc évidemment, toute la vigilance policière va être extrêmement relâchée à l'approche et pendant les Jeux olympiques.
07:59 Jeux olympiques qui vont durer longtemps, parce qu'il y a les 15 jours de fin juillet début août,
08:03 mais ensuite, il y a fin août début septembre avec les Jeux paralympiques qui vont mobiliser la même attention.
08:08 Et moi, comme je dis souvent, c'est à la rentrée scolaire de début septembre que ça va être le plus tendu,
08:13 parce que tous les Français sont de retour pour aller travailler et pour aller à l'école, pendant que les Jeux continuent.
08:18 Ça va être très très chaud et très compliqué pour la police.
08:20 Victor Hérault, on entend dans ce reportage les policiers nous dire qu'on manque de moyens, déjà pour interpeller ces personnes,
08:26 mais tous les services de l'État sont saturés, les centres de rétention administrative, les fameux CRA,
08:30 on pourrait aussi parler, ce n'est pas évoqué dans ce sujet, des hôtels pour accueillir les mineurs isolés,
08:35 dont les départements ont la charge dans ces cas-là. Comment gérer cette situation ?
08:41 Écoutez, le problème n'est pas de savoir comment, mais pourquoi on ne l'a pas fait avant ?
08:45 C'est un débat qui couvre depuis 40 ans, qui a été inaudible pendant un moment,
08:50 puis là qui commence à se débrider un petit peu.
08:53 Enfin, il se débride au moment où le pays est continuellement en tension ou en crise,
08:58 c'est-à-dire que le moindre événement qu'on organise, on sait qu'il va se passer n'importe quoi,
09:01 on sait qu'on ne va pas pouvoir gérer, on se demande comment on va faire, comment on va financer,
09:04 comment on va mettre en place des mesures. Tout ça, c'est bien avant qu'il ne faut le faire.
09:08 Et en fait, il faut se donner les moyens de pouvoir organiser ces événements-là,
09:11 c'est-à-dire avant de pouvoir offrir au monde, là on va offrir un spectacle qui est catastrophique,
09:14 avant de pouvoir offrir au monde un spectacle sportif de ce niveau-là,
09:17 il va falloir se poser la question de notre propre sécurité dans le calme,
09:20 c'est-à-dire quand il n'y a même pas d'événements mondiaux,
09:23 quand il n'y a pas autant d'invités en France.
09:26 La question des Alpes-Maritimes, c'est la question des flux migratoires entrant.
09:31 Est-ce qu'il y a quelque chose qui permet de régler la situation dans la loi immigration qui a été proposée,
09:37 dans le pacte asile et immigration européen également ?
09:41 Ou est-ce qu'on n'a aucune réponse par rapport à cela ?
09:43 On voudrait nous le faire croire, mais la réalité c'est que par exemple la loi immigration,
09:47 ce sont des dizaines de mesurettes, et non pas de mesures qui changent complètement la donne.
09:52 Non, effectivement, les expulsions de migrants qui ont été condamnés à être expulsés ne vont guère augmenter.
09:59 Et avant même de parler des expulsions, comment on empêche les arrivées sur les territoires ?
10:02 Ça c'est en aval, et j'allais remonter en amont, évidemment, les flux migratoires continuent.
10:07 Il y a ceux qui passent par la Tunisie pour rejoindre l'Italie et remonter vers la France,
10:11 mais maintenant il y a une pression qui augmente très fortement également par l'Espagne,
10:15 qui augmente de façon considérable, il y a les bateaux en Méditerranée,
10:18 donc effectivement la pression augmente, les tensions également dans l'Est de l'Europe,
10:23 avec ce qui se passe en Ukraine, au Proche-Orient et au Moyen-Orient,
10:26 qui risquent également de faire augmenter la pression par les personnes qui viennent par l'Europe de l'Est.
10:31 Donc effectivement, on est loin d'être sauvé d'affaires,
10:35 et encore une fois, les mesures annoncées par nos gouvernants, tant au niveau national qu'européen,
10:40 ne règlent pas la donne et ne casseront pas ces flux migratoires.
10:44 Autre sujet que je voulais aborder avec vous ce matin,
10:46 la colère des familles de victimes du narco-banditisme à Marseille,
10:50 écœurée de voir que la situation ne fait qu'empirer dans la cité phocéenne.
10:53 Elle multiplie les procédures judiciaires contre l'État pour qu'il respecte ses obligations en matière de sécurité.
10:58 On a ce terme qui a émergé depuis quelques mois maintenant, qui est le terme de "narcomicide" Marine.
11:03 Oui, 2023 a été une année record pour les assassinats sur fond de trafic de drogue,
11:08 49 morts et 113 blessés.
11:10 Notre journaliste Laure Parra a rencontré ces familles qui dénoncent l'inaction de l'État.
11:14 Le récit est signé Célia Gruyère.
11:16 Sur fond de trafic de drogue à Marseille, 49 morts et 113 blessés ont été recensés en 2023.
11:24 59 membres de familles de victimes reprochent aux autorités de ne pas assurer le droit à la sécurité et le droit à la vie.
11:31 Amine Kessassi, dont le frère a été tué en décembre 2021, a créé l'association Conscience.
11:37 On a des revendications claires, des revendications simples.
11:40 On en a beaucoup, notamment le retour de la police de proximité,
11:43 un réel débat autour de la légalisation du cannabis,
11:46 une réelle ambition et une réelle politique de transport en commun dans les quartiers nord.
11:50 Et puis, bien évidemment, c'est avoir un réel accompagnement de ces familles de victimes.
11:53 Des situations très difficiles pour les familles de victimes qui dénoncent les difficultés d'accès aux dossiers.
11:58 C'est le cas de Sana, dont le fils a été tué en juillet 2021.
12:02 Je n'avais pas le droit au dossier de mon fils. Mon avocat n'avait pas le droit au dossier de mon fils.
12:07 Ça fait un an et demi qu'on se bat pour qu'on puisse avoir le droit à avoir accès au dossier.
12:13 L'avocat des familles vient de déposer un troisième référé liberté à l'encontre de l'État.
12:19 Le référé liberté, c'est une procédure particulière qui est relativement récente puisqu'elle n'a qu'une vingtaine d'années.
12:24 C'est une procédure qui nécessite deux conditions, une urgence et une atteinte à une liberté fondamentale.
12:33 Deux premiers référés liberté avaient déjà été rejetés.
12:37 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, on parle d'atteinte aux libertés fondamentales,
12:41 le droit à la sécurité pour les habitants de la cité phocéenne et notamment dans les quartiers nord.
12:46 Vous comprenez leur colère, Victor Héraud ?
12:48 Évidemment que je comprends leur colère, mais c'est-à-dire que là, tout est illustré.
12:52 On a déjà les habitants de Marseille qui sont complètement habitués.
12:56 Quand on est à inventer des néologismes comme "narcomycide", c'est quand même que c'est plus un fait divers, ça devient un fait de société.
13:02 C'est très significatif.
13:03 Évidemment, c'est-à-dire qu'on invente des nouveaux mots pour décrire des phénomènes auxquels les gens se sont habitués.
13:08 C'est-à-dire qu'ils n'en sont plus à pleurer les morts ou à se demander pourquoi il y a des morts.
13:14 Ils sont en train de se demander pourquoi ils n'arrivent pas à accéder au dossier.
13:16 Donc il y a aussi toujours la réponse de l'État qui est inefficace, le millefeuille administratif.
13:20 On ne comprend rien, on n'arrive pas à avoir les documents, on n'arrive pas à traiter les dossiers.
13:24 De l'autre côté, c'est là où je veux en venir.
13:26 C'est-à-dire que la situation est tellement grave que les familles en sont à pleurer parce qu'elles n'arrivent pas à avoir accès au dossier concernant l'un de leurs proches qui est mort.
13:34 Enfin, je veux dire, on ne peut pas s'habituer à cette situation-là.
13:37 C'est inconcevable. Pour moi, c'est inconcevable.
13:39 On parle de narcomycide aussi parce qu'en face, il y a des véritables mafias qui ont conquis ce territoire perdu de la République.
13:47 C'est-à-dire que là, non seulement il y a du trafic de drogue, non seulement il y a des violences, non seulement il y a des morts,
13:51 mais en fait, il y a des systèmes qui se sont mis en place de conquête de pouvoirs parce que moi, j'appelle véritablement des mafias
13:57 qui effectivement, d'ailleurs, souvent s'entretuent et se battent entre elles pour conserver ces pouvoirs.
14:03 Pourquoi ? Parce qu'il y a de l'argent et des millions d'euros qui sont en jeu.
14:07 Alors, le chef de l'État, dans sa fameuse conférence de presse qui était, paraît-il, le grand rendez-vous avec la nation,
14:13 qui l'avait promis en décembre, a parlé, a annoncé qu'il y aurait 10 opérations place nette chaque semaine,
14:19 c'est-à-dire l'envoi assez massif de policiers pour essayer de dissuader et de faire reculer ces trafics de drogue.
14:27 Mais la situation a tellement piré, devenu tellement endémique qu'effectivement, il faudrait mettre encore beaucoup plus de moyens.
14:32 Et c'est malheureusement une course de vitesse qui est un petit peu perdue.
14:36 Et il y en a des plans à Marseille.
14:38 Et il y en a. Il y a un quartier où vraiment le paquet a été mis par la police avec une présence très, très massive.
14:45 Mais à côté de cela, vous en avez des dizaines d'autres où malheureusement, ces mafias de la drogue ont pris le pouvoir
14:52 et ont maintenant occupé des places extrêmement fortes.
14:54 La situation qu'on retrouve dans ces quartiers nord de Marseille, il y a l'ESM aussi dans d'autres villes,
14:58 de l'arc méditerranéen à Nîmes, dans certains quartiers de Montpellier également.
15:02 On retrouve plein de villes du sud de la France où les mêmes problématiques se comptent, se notent.
15:08 C'est un des règlements de compte.
15:09 Et là aussi, comment on règle ? Parce que là, on parle de Marseille, mais finalement, c'est tout le sud de la France.
15:16 Marseille, on va dire que Marseille est un peu avant-gardiste dans ce genre de situation.
15:23 Donc, on voit dans Marseille ce qui peut se produire dans notre ville.
15:25 Il est intéressant de noter que la fierté de Marseille, et il n'y a aucun jugement de valeur là-dessus,
15:30 mais la fierté de Marseille a toujours été le cosmopolitisme.
15:32 Est-ce qu'on tire un lien là-dessus ou pas ? À vous de le voir.
15:35 Le sud de la France, mais je pense que ça va malheureusement bien au-delà.
15:40 Vous avez aussi dans les grandes métropoles françaises une implantation des trafics de drogue
15:45 avec des enjeux de pouvoir très très importants.
15:48 Et donc, je pense que malheureusement, ça touche de plus en plus l'ensemble du pays.
15:51 J'allais vous en parler puisqu'on va partir à Nantes où un bus a été visé mercredi par des tirs de carabines à plomb.
15:57 Les faits se sont déroulés dans le quartier de Bellevue, connu pour ses règlements de comptes sur fond de trafic de drogue.
16:02 Oui, selon les témoins, les tirs se répartisent d'un immeuble situé à proximité de l'arrêt de bus.
16:07 Une situation qui ne peut plus durer pour les chauffeurs comme pour les usagers
16:10 qui dénoncent des incivilités et des violences régulières dans le secteur.
16:14 Au reportage de Jean-Michel Decaze.
16:16 Il est entre 7h et 7h15, mercredi matin.
16:22 Horaire très inhabituel, particulièrement matinal.
16:25 Lorsque quatre tirs atteignent l'avant droit du bus stationné à son arrêt.
16:31 Des tirs provenant de l'immeuble situé juste à côté.
16:35 Hier, on a croisé le directeur d'exploitation qui dit que c'était du plomb.
16:43 C'est pas grave, mais c'est moins pire qu'une balle de Kalachnikov.
16:47 Donc, c'est un discours qui n'est pas du tout entendable.
16:52 Le ou les auteurs n'ont pas été arrêtés pour le moment.
16:56 On ne connaît donc pas les raisons qui ont pu pousser à commettre ces tirs.
17:00 Les chauffeurs de la ligne s'inquiètent pour eux et leurs passagers.
17:04 On ne mérite pas ça.
17:05 Moi, ce qui me fait peur, c'est qu'il y ait une balle perdue ou un enfant,
17:08 ou un passager ou quelqu'un extérieur qui soit blessé gravement.
17:14 Les conducteurs et certaines familles de conducteurs et de conductrices
17:18 ne sont pas du tout à l'aise de voir leur mari, leur femme,
17:23 ou leur papa ou leur maman partir travailler, conduire des bus
17:26 et se dire "peut-être que ce soir, on ne le reverra pas".
17:29 Dans ce quartier, au lieu du trafic de drogue,
17:32 un jeune a été tué par balle le 7 octobre dernier.
17:36 Alors là, on en vient carrément à dire "bon, ça aurait pu être pire,
17:41 ça aurait pu être des balles de Kalachnikov,
17:43 ce ne sont que des tirs de carabines à plomb".
17:45 - C'est ce qu'on rétorque à ces syndicalistes de cette société de transport.
17:48 C'est un petit peu compliqué à entendre pour eux.
17:50 On ne peut pas laisser des passagers, des travailleurs, des chauffeurs de bus
17:52 arriver au boulot avec la boule au ventre, justement,
17:55 et peut-être risquer leur vie en arrivant à cet arrêt de bus.
17:59 - Ce sont évidemment des arguments totalement scandaleux
18:02 et les Français ne sont pas dupes.
18:04 Les violences urbaines, ces violences urbaines sont inadmissibles.
18:07 Et sans prendre à des chauffeurs de bus, sans prendre à des bus,
18:10 dans lesquels vous avez à la fois des agents publics et évidemment des passagers,
18:15 c'est extrêmement grave et ça doit être une circonstance aggravante,
18:18 en cas, il faut l'espérer, d'interpellation de celui qui a commis ces faits.
18:24 Mais malheureusement, les violences contre tous les agents de mobilité sont extrêmement nombreuses.
18:28 On en voit dans toute la France.
18:30 Et être chauffeur de bus, c'était souvent un rêve dans le passé
18:33 pour beaucoup de jeunes qui voulaient le devenir.
18:35 Aujourd'hui, c'est devenu une profession souvent à risque.
18:38 - Une des revendications portées par ces syndicats,
18:41 c'est de déplacer cet arrêt de bus dans un territoire qui est trop dangereux.
18:45 On peut le comprendre de leur part,
18:47 mais ça veut dire que c'est la fin d'un service public aussi dans le quartier.
18:50 Dans un quartier avec des habitants qui sont déjà confrontés à des difficultés,
18:53 de la violence, de l'insécurité, et qui voient leur service public,
18:57 peut-être, si tel est le cas, si cet arrêt de bus est déplacé,
19:00 les services publics s'éloignent aussi de leur quartier.
19:02 Là, c'est la victoire de ces territoires qui sont hors du giron de la République,
19:07 où c'est le narcotrafic qui règne.
19:09 - Vous l'avez dit, c'est-à-dire que c'est à l'arrêt de bus,
19:11 c'est à la municipalité, c'est à l'État, de réaménager son territoire
19:16 pour faire place aux délinquants, au trafic de drogue...
19:19 - Oui, il faut d'abord assurer la sécurité
19:21 plutôt que d'éloigner les arrêts de bus et les services publics.
19:23 - Puis l'argument de "ça aurait pu être pire",
19:25 c'est un argument qu'on sort pour se rassurer
19:27 quand il y a un cas de force majeure,
19:28 quand il y a une catastrophe qui nous tombe dessus, qui est inévitable.
19:30 Là, c'est pas "ça aurait pu être pire", c'est "ça va être pire".
19:33 Si on en est à juste dire "ça aurait pu être pire" et on ne fait rien,
19:36 et on n'agit pas, ça va être pire, les balles de Kalachnikov,
19:38 elles vont venir, elles vont finir par venir un jour.
19:40 - C'est un quartier où il y a eu un mort il y a quelques semaines,
19:42 on leur a appelé le reportage.
19:44 S'il faut que la police municipale s'adapte et mette des agents
19:47 près de cette voie de bus pendant quelques semaines, quelques mois,
19:50 qu'ils le fassent, parce que c'est évidemment indispensable
19:53 pour la vie des habitants de ce quartier.
19:56 - 6h, c'est RECET News, on passe au rappel de l'actualité
19:59 avec Marine Sabourin.
20:02 - Dans l'affaire Théo, le policier auteur du coup de matraque
20:05 condamné à 12 mois d'emprisonnement avec sursis.
20:08 Les deux autres policiers ont été condamnés à 3 mois d'emprisonnement
20:11 avec sursis. Les trois magistrats n'ont pas retenu la qualification
20:14 de violence volontaire ayant entraîné une mutilation ou infirmité permanente.
20:17 La mobilisation des agriculteurs se poursuit en Haute-Garonne.
20:20 L'autoroute A64 est toujours bloquée depuis jeudi.
20:23 Ces agriculteurs protestent contre le manque de moyens
20:26 et les importantes restrictions qui pénalisent leur activité.
20:29 Surdemandés, Emmanuel Macron, les préfets iront à la rencontre
20:32 des agriculteurs ce week-end. Emmanuel Macron a justement
20:35 présenté ses voeux aux armées. Hier, le président a exhorté
20:38 les industriels de défense français à accélérer le passage au mode
20:41 "économie de guerre" afin de répondre plus vite aux besoins
20:44 de l'Ukraine dans la guerre contre la Russie. Une victoire russe
20:47 est la fin de la sécurité européenne, a-t-il affirmé.
20:50 - On en revient à cette centaine d'établissements scolaires
20:53 qui devraient tester l'uniforme dès la rentrée prochaine,
20:56 annonce faite par Emmanuel Macron lors de sa grande conférence
20:59 de presse mardi dernier. Parmi les volontaires,
21:02 un lycée du Mans, dans la Sarthe seulement.
21:05 78% des élèves qui ont été consultés ont voté contre
21:08 cette expérimentation. Reportage, Michael Chahyouf.
21:11 - La présidente de la région Pays de la Loire
21:14 et le proviseur du lycée Touchard étaient volontaires
21:17 pour expérimenter l'uniforme, mais au préalable,
21:20 ils voulaient le feu vert des élèves. C'est donc le CVL,
21:23 le conseil de vie lycéenne, qui a organisé la consultation
21:26 fin décembre par vote électronique.
21:29 - On est 2400 à peu près, étudiants et élèves,
21:32 et on voulait avoir la consultation de tout le monde,
21:35 l'avis de tout le monde. Ca nous paraissait vraiment important
21:38 parce qu'on n'est que 20 au CVL. Donc on a eu 70% du lycée
21:41 qui a répondu, donc 78% qui étaient contre.
21:44 - Résultat net et indiscutable avec un fort taux de participation,
21:47 le proviseur est satisfait de l'exercice démocratique,
21:50 mais un peu déçu du résultat. - Le lycée est un lieu de travail,
21:53 donc autant avoir une tenue un peu de travail.
21:56 Et puis tout ce qui concourt à l'identité et à la singularité
21:59 d'un établissement est, je crois, positif pour les élèves
22:02 et leur famille. Le débat a été connoté parce qu'il est porté
22:05 politiquement par une partie des partis politiques,
22:09 donc forcément connu comme étant pas bon,
22:12 surtout dans le monde de l'éducation nationale.
22:15 - Emmanuel Macron n'a pas dit s'il a centaines d'établissements
22:18 où il y aurait une tenue uniforme, devra auparavant consulter
22:21 les élèves. L'expérience du Mans pourrait en refroidir quelques-uns.
22:24 - Et le gouvernement va proposer aux collectivités
22:27 qui participent à cette expérimentation une tenue clé en main.
22:30 Il s'agit d'une tenue mixte, une blouse pour les plus petits
22:33 et un polo blanc, un pull bleu marine et un pantalon gris.
22:36 On tracite à partir de l'école primaire, c'est ce que dévoile
22:39 le Figaro. Les parents n'auront rien à débourser.
22:42 Ce trousseau d'un montant de 200 euros sera financé pour moitié
22:45 par les collectivités et l'Etat. - Et nous sommes ce matin
22:48 avec un parent d'élèves en direct, Maïté, depuis la Guadeloupe.
22:51 Bonjour. Tout d'abord, Maïté, je tiens à vous remercier
22:54 d'être avec nous parce qu'on a un décalage horaire important
22:57 avec la Guadeloupe. Il est chez vous aux alentours d'une heure
23:00 du matin, si je ne me trompe pas. Vous avez deux filles, vous,
23:03 l'une au lycée et l'autre au collège.
23:06 Et c'est la plus jeune, celle qui est au collège,
23:09 qui porte l'uniforme. Enfin, ce n'est pas vraiment un uniforme,
23:12 c'est une tenue unique. Tout d'abord, elle est composée
23:15 de quoi, cette tenue ? - Alors, effectivement,
23:18 j'ai deux filles, comme vous l'avez dit,
23:21 et la plus jeune est au collège et le tee-shirt
23:24 est imposé. Donc, c'est un tee-shirt blanc
23:27 unique qui contient le logo
23:30 de l'établissement et le bas
23:33 est au choix, mais imposé d'une couleur
23:36 entre le noir et le bleu. - Et c'est une bonne chose,
23:39 mais pour vous, qu'est-ce que ça apporte ?
23:42 - Alors, qu'est-ce que ça apporte ?
23:45 Je dirais que ça apporte plutôt une certaine équité
23:48 entre les élèves.
23:51 Ça enlève également
23:54 tout ce qui est complexe,
23:57 peut-être, et...
24:00 Oui,
24:03 une certaine équité, ça met tous les élèves au même niveau
24:06 et ça les recentre certainement
24:09 sur autre chose que de s'occuper
24:12 de leur tenue vestimentaire. - Ça évite
24:15 le superficiel. Votre fille, c'est quelque chose
24:18 qu'elle accueille de manière positive ?
24:21 - Oui, puisque
24:24 en fin de compte, depuis la maternelle,
24:27 mes filles connaissent l'uniforme, la maternelle,
24:30 ensuite le primaire, le collège
24:33 et ce n'est qu'au lycée que, pour celles qui sont au lycée
24:36 et qui ne connaissent plus le port de l'uniforme,
24:39 mais sinon, depuis la maternelle, effectivement,
24:42 elles sont soumises au port de l'uniforme.
24:45 Donc, c'est une continuité et ça devient finalement évident.
24:48 - Et alors, justement, quelle différence vous observez
24:51 entre votre fille plus jeune qui est au collège,
24:54 qui porte cette tenue unique, et la plus âgée qui,
24:57 elle, est au lycée et n'est plus soumise à ce type
25:00 de tenue ? Est-ce que, désormais, vous voyez des différences ?
25:03 - Oui, forcément, une différence
25:08 financière pour moi, puisqu'il y a
25:11 forcément un intérêt financier
25:14 qui est... un coût financier qui est plus important
25:17 pour celle qui est au lycée. Il y a également
25:20 la différence de la gestion de la tenue
25:23 en termes de gain de temps. Donc,
25:26 pour celle qui a l'uniforme, il n'y a pas de question
25:29 à se poser sur le choix de la tenue, alors que celle
25:32 qui est au lycée prend beaucoup plus de temps et
25:35 se demande ce qu'elle va mettre aujourd'hui, etc.
25:38 Et donc, du coup, il faut élargir également la garde-robe
25:41 de celle qui est au lycée parce que, voilà,
25:44 il faut diversifier la tenue et il faut
25:47 qu'il y en ait beaucoup plus. Et c'est
25:50 un investissement plus important
25:53 pour ma fille qui est au lycée que celle
25:56 qui est au lycée. - Maïté, un grand merci pour votre patience
25:59 d'avoir accepté de témoigner ce matin sur notre antenne. Je le rappelle
26:02 avec le décalage horaire, il est près d'une heure du matin chez vous, mais c'est un
26:05 témoignage très intéressant et précieux pour nos téléspectateurs.
26:08 Donc, je vous remercie encore une fois et on salue toute la Guadeloupe
26:11 par la même occasion. Un commentaire, Michel Saube, avant de finir.
26:14 - Justement parce que, en fait, moi, ce que je trouve scandaleux,
26:17 c'est que le gouvernement et le président de la République ont annoncé
26:20 qu'il y aurait une expérimentation dans une centaine
26:23 d'établissements, mais l'expérimentation a déjà eu lieu
26:26 dans les Outre-mer, en Guadeloupe et les autres départements.
26:29 - Oui, on a des retours d'expérience de ça. - On sait déjà des mois et des mois.
26:32 - C'est vrai. - Et ça marche. Et l'argument financier est très important.
26:35 Donc, pourquoi ne pas avoir annoncé que dès la prochaine rentrée,
26:38 dans tous les établissements de France, cette tenue
26:41 obligatoire s'imposerait. Encore une fois, un rendez-vous manqué
26:44 et une occasion d'avancer dans un dossier qui est très, très
26:47 symbolique et on a besoin de symbolique aujourd'hui dans notre pays.
26:50 - Messieurs, si vous le voulez bien, vous restez avec moi. On va marquer
26:53 une courte pause. On revient dans un instant. On évoquera la situation
26:56 des agriculteurs, des agriculteurs très en colère depuis trois jours,
26:59 qui manifestent en Haute-Garonne, qui luttent littéralement pour leur survie.
27:02 Et puis, plus globalement, c'est un enjeu de souveraineté alimentaire
27:05 pour notre pays. On en parle juste après la pause. A tout de suite.
27:08 ♪ ♪ ♪