Racisme: Maignan quitte le terrain après des insultes, les faits avec L'After

  • il y a 8 mois
Le gardien de but de l'AC Milan Mike Maignan a été visé par des propos et gestes racistes lors du déplacement à l'Udinese, ce samedi soir en Serie A. Dans L'After Foot, notre correspondant Yoann Crochet raconte ce qu'il s'est passé.

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Transcript
00:00 On est dans un quart d'heure abruti sur RMC,
00:02 parce qu'après les incidents à Bordeaux,
00:04 Mike Mégnan, aujourd'hui victime d'insultes racistes
00:08 lors du match de Serie A contre l'Oudinésée,
00:10 à Oudine ce soir,
00:11 tweet il y a quelques instants de Kylian Mbappé d'ailleurs.
00:14 Je cite "Tu es très loin d'être seul Mike Mégnan,
00:17 on est tous avec toi, toujours les mêmes problèmes
00:19 et toujours aucune solution, trop c'est trop,
00:21 non au racisme",
00:22 met-il avec une photo de Mégnan sur son tweet.
00:26 Johan, qu'est-ce qui s'est passé exactement ?
00:29 Alors en fait, c'était en première mi-temps,
00:32 il y avait déjà eu une sorte de rappel de Mike Mégnan
00:36 auprès de l'arbitre,
00:38 puisque au bout d'un certain temps,
00:40 la première fois, il n'a rien dit,
00:41 c'est ce qu'il a expliqué en après-match
00:43 au micro du diffuseur, des diffuseurs,
00:45 parce que c'était une co-diffusion ce soir.
00:47 Il a d'abord entendu une première fois des cris de singes,
00:50 il n'a rien dit et ensuite,
00:53 la deuxième fois que c'est arrivé,
00:55 il s'est dirigé vers le banc du Milan,
00:57 alors que le ballon était dans la surface
00:58 de Ludinesi.
01:01 L'arbitre est venu voir et il a expliqué à l'arbitre,
01:03 on le voit sur le terrain,
01:05 on le voit mimer le singe,
01:08 en fait, le singe,
01:09 et il dit clairement "monkey, monkey".
01:11 Donc voilà, on lui a adressé ces mots
01:15 dans le virage des supporters de Ludinesi,
01:18 de manière pas collective, mais individuelle.
01:21 Combien d'individus ?
01:22 On ne le sait pas encore, évidemment.
01:25 Et l'arbitre l'a invité à retourner vers son but.
01:29 Après avoir demandé à ce que,
01:31 c'est la procédure qui est en Italie,
01:33 demander aux speakers de faire une annonce dans les hauts parleurs,
01:35 sauf que ça a repris dès le 6 mètres.
01:38 Et donc là, Mike Maillan s'est dirigé vers le bord de terrain.
01:42 Tout le Milan a suivi.
01:44 Il y a eu une petite 30 secondes de flottement
01:46 et ensuite Mike Maillan a enlevé ses gants
01:48 et il est parti vers le vestiaire.
01:50 À ce moment-là, Yacine Hadli a suivi immédiatement.
01:53 Théo Hernandez a demandé à tous les joueurs de Milan
01:55 de suivre également et d'aller en direction du vestiaire.
01:57 Finalement, après quelques secondes de discussion dans le tunnel,
02:01 ils ont décidé de revenir sur le terrain.
02:03 Et après une nouvelle annonce dans les hauts parleurs du stade par le speaker,
02:08 ce qui est toujours la procédure réclamée,
02:10 enfin demandée par l'arbitre avec match interrompu.
02:12 Eh bien, le match a repris au bout de 5-6 minutes, mais c'est
02:15 un énième épisode, malheureusement, en Italie
02:20 où, quel que soit le stade,
02:21 on a l'impression que ça peut arriver dans tous les sens,
02:24 dans tous les stades, dans toutes les villes,
02:25 bien malheureusement à tous les joueurs aussi.
02:27 Et Mike Maillan, malheureusement pour lui,
02:29 ce n'est pas la première fois qu'il doit subir ce genre de choses en Serie A.
02:32 Je parlais là du tweet de Bappé, est-ce que ça réagit un peu en Italie ?
02:35 Est-ce qu'on se dit justement un peu fataliste une fois de plus
02:39 ou est-ce qu'à un moment donné, ça va bouger plus fort,
02:42 mieux pour arrêter définitivement ?
02:44 Vous savez, ça fait plus de 20 ans que je suis la Serie A
02:46 et depuis 20 ans, j'entends la même chose.
02:47 Donc je ne sais pas si les acteurs sont fatalistes,
02:51 mais moi, je le suis totalement.
02:53 Il y aura sans doute, évidemment,
02:56 je ne sais pas, peut-être une suspension de virage pour un match,
02:59 deux matchs, trois matchs, à voir ce qui sera décidé.
03:01 On entend parfois, "Yohann, dans ce cas-là, il ne faut pas reprendre le match."
03:04 Ouais, ouais, moi, je pense que c'est ce que disait Mike Maillan à la fin.
03:09 Il disait "moi, je ne voulais pas rejouer au départ".
03:11 Et c'est effectivement sans doute le signal le plus fort qui serait lancé.
03:17 Pourquoi ça ne se fait pas ?
03:18 Parce qu'il y a une procédure en place et que tant qu'on met des procédures
03:21 en place de ce type-là et qu'à la fin, au bout du deuxième message
03:24 dans les haut-parleurs, les bruits, les insultes cessent,
03:28 eh bien on continue le match.
03:29 Sauf que finalement, est-ce que ça fait vraiment avancer les choses
03:32 sur le sujet du racisme en Italie, dans les stades italiens ?
03:36 Je ne suis pas certain parce que finalement,
03:39 ils vont continuer au bout du deuxième rappel.
03:40 Ils ne diront plus rien.
03:41 Et puis voilà, mais on peut avoir ça à tous les matchs.
03:43 En fait, le sentiment qu'on a, c'est vraiment que dans tous les stades,
03:47 moi je l'ai vu à Rome, je l'ai vu à Milan, je l'ai vu à Cagliari,
03:50 je l'ai vu à Udine, je l'ai vu à Bergamo, enfin bref, partout en fait.
03:55 - Mais Yoann, qu'est-ce qu'on dit en Italie dans les émissions de talk show du foot ?
04:02 Qu'est-ce qu'on dit ? Qu'est-ce qu'ils disent ?
04:04 Est-ce qu'ils sont un peu choqués ? Est-ce qu'ils sont même plus choqués ?
04:10 Parce que il y a un moment, comme tu as dit, ça fait 20 ans que ça dure.
04:16 Donc est-ce qu'on en parle beaucoup ou est-ce que demain,
04:21 on parlera d'autre chose ? Ou dans deux jours, on parlera d'autre chose déjà ?
04:24 - Non, mais on va beaucoup en parler ces prochaines heures et ces prochains jours.
04:27 Et c'est normal, en fait.
04:30 Sur les plateaux, c'est un peu comme moi.
04:32 C'est un peu de fatalisme.
04:33 C'est évidemment être agacé par ces situations-là parce qu'il n'y a pas d'autre mot,
04:38 être en colère, etc.
04:39 Tout ce que tu veux.
04:41 Mais derrière, tu as le sentiment qu'il n'y a pas de prise de position forte
04:46 non plus de la part de la classe médiatique.
04:47 Et c'est ce qui manque, je pense, aussi en Italie.
04:50 C'est que tout l'écosystème du football italien devrait se mettre en marche
04:54 pour que les insultes racistes n'existent plus en Italie.
04:57 Sauf que malheureusement, ce n'est pas ce qu'on voit.
05:00 Il y a quelques prises individuelles, mais malheureusement,
05:04 ce n'est pas ça qui fera la différence à ce niveau-là.
05:07 Donc c'est le même fatalisme qu'on retrouve un petit peu partout.
05:11 Mais c'est le même fatalisme qu'il y a aussi en Espagne,
05:13 parce qu'il y a plein de problèmes en Espagne.
05:16 En Angleterre, c'est pareil.
05:17 Combien il y a eu de spectateurs suspendus pour des problèmes de racisme
05:20 ces 18 derniers mois ? Beaucoup.
05:21 Et malheureusement, ça ne les a pas empêchés de...
05:24 Ça n'empêche pas d'en avoir de nouveaux au fur et à mesure.
05:27 Donc, je...
05:30 - Oui, on a bien compris que...
05:31 - Ce que disait Babé, pas de solution, c'est un peu le sentiment.
05:34 - C'est ça. J'ai l'impression que dans deux, trois mois,
05:36 tu seras de retour pour nous expliquer qu'une fois de plus,
05:40 il y a eu des soucis.
05:40 Bon, on va être pris par le temps.
05:42 On aura l'occasion, malheureusement, de reparler de ce sujet très vite.
05:46 Un mot sur le match quand même.
05:47 Là, c'est Milan qui en plus, finalement, ça aurait pu avoir des conséquences.
05:50 Milan menait, le match est arrêté.
05:52 Finalement, on se retrouve mené.
05:54 Tu te demandes si Ménion est bien dans son match, d'ailleurs, juste après.
05:57 Et finalement, Leme-Giagnac rèche la victoire.
05:59 - Tous, Thibault, ça a clairement eu une influence sur le match,
06:02 parce que le Milan avant interruption et le Milan après interruption,
06:06 ce n'est pas du tout la même équipe.
06:07 Et tu sens qu'il y a eu quelque chose,
06:10 mentalement, psychologiquement, et c'est logique,
06:13 qui a sauté pendant quelques minutes.
06:16 Et donc, ce Milan a réussi à retrouver une espèce de force mentale en fin de match,
06:22 avec quelques changements bien sentis de Pioli,
06:25 pour aller arracher la victoire.
06:27 Mais oui, c'est bien pour Milan, parce qu'il reste troisième
06:31 et que, mine de rien, tu te demandes si sur un concours de circonstances,
06:36 une petite baisse de régime devant eux,
06:38 ça ne peut pas, finalement, réussir à accrocher le bon wagon,
06:40 même pour lutter pour le Scudetto.
06:43 Mais ce n'est finalement pas ce qu'on retiendra ce soir de ce match-là.
06:46 Sous-titrage ST' 501
06:48 [SILENCE]

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