Le film réalisé par Noé Debré présente le dilemme de la dernière famille de juifs d'un quartier, qui hésite à le quitter. L'équipe du film a dû faire front pour maintenir sa sortie, dans le contexte d'une actualité brûlante depuis le 7 octobre.
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00:00 Philippe, du cinéma ce matin avec toi, quand la fiction est rattrapée par l'actualité, ça sort en salle demain, ça s'appelle "Le dernier des juifs".
00:07 C'est avec Agnès Jaoui, c'est un film avec Antoine Defond, la religion, à l'heure où le Proche-Orient vit un nouveau conflit israélo-palestinien.
00:15 Je vous emmène dans une grande ville de banlieue, c'est là que vit Bélicha, juif séfarade de 26 ans avec sa mère Gisèle, dans le quartier.
00:21 Et bien ils sont les derniers juifs, la question se pose, faut-il partir ?
00:25 Regarde ce que j'ai lu dans le bulletin municipal, ils vont jumeler la ville avec Génine, tu te rends compte ?
00:32 Tu vas voir qu'ils vont organiser des activités, des conférences tout ça.
00:38 Ah ouais, comme des tournois de balle aux prisonniers avec le Hezbollah.
00:41 Non mais arrête de plaisanter, c'est pas drôle du tout, c'est très grave.
00:45 Heureusement qu'on part.
00:48 Alors c'est sur le ton de l'humour, mais à la base il y a effectivement ce questionnement, celui de juifs de banlieue qui quittent leur quartier par crainte de la montée de l'antisémitisme.
00:56 Aux commandes du film, un jeune homme, Noé Debré, il a 38 ans, mais c'est une pointure du scénario, il a notamment co-écrit "Dipane", la Palme d'Or 2015.
01:04 On ne pensait pas que l'actualité viendrait à tel point se télescoper avec la sortie de ce film.
01:10 Voilà, avec notamment la date du 7 octobre dernier, le déclenchement des hostilités entre le Hamas et Israël.
01:15 Le film était déjà bouclé, alors il y a eu beaucoup de questionnements, est-ce qu'il fallait ou pas décaler la sortie.
01:19 Toute l'équipe du film a fait front, même face à des exploitants d'ailleurs qui trouvaient que le titre du film pouvait prêter à polémique.
01:27 Bagnès Jahoui notamment défend ce film, Beck et Ong, on l'écoute, elle est au micro de Claire Fleury.
01:32 Surtout quand on est d'une sensibilité de gauche, on n'a pas envie de faire le lit de l'extrême droite, on n'a pas envie que les gens en concluent, que ça se passe mal partout.
01:40 Mais du coup, de ne pas en parler, ça fait qu'il n'y a que l'extrême droite qui s'empare du sujet.
01:45 Il faut arriver à parler des choses sans tomber dans des conclusions extrêmes ou intolérantes.
01:56 J'ai peu de temps, mais c'est un film doudou, c'est un film qui fait du bien, c'est un film qui montre qu'on peut vivre ensemble malgré des religions différentes.
02:03 Et ça fait vraiment du bien aujourd'hui.
02:05 Et ça sort demain en salle.