Le philosophe, Michel Onfray, était l’invité de Punchline pour évoquer la colère agricole : «C'est un projet global de société, dans laquelle il est question d'exterminer la paysannerie française ».
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00:00 -Ca fonctionne ensemble. Il faut le détruire,
00:02 le peuple français, l'identité française,
00:05 la culture française, la paysannerie française.
00:08 On a détruit l'industrie française.
00:10 Il faut tout détricoter.
00:11 On a un chef de l'Etat qui ne sert qu'à ça,
00:14 c'est-à-dire ne pas défendre ses paysans,
00:17 ses ouvriers, ses pêcheurs.
00:18 C'est des pêcheurs à qui on demande de rester à quai.
00:22 -Un mois. -Vous vous rendez compte ?
00:24 Ces gens qui ont une dignité du travail,
00:26 qui vont travailler dans des conditions...
00:29 -Ils mettent leur vie en danger. -Vous allez récupérer
00:32 trois dauphins. C'est terrible.
00:34 En même temps, on préfère sauver des dauphins
00:36 et tuer des ouvriers. On préfère sauver le pic prune
00:39 plutôt que des paysans.
00:41 C'est pas grave que des paysans se pendent,
00:43 pourvu qu'on sauve le pic prune.
00:45 Il faut préserver le pêcheur. On marche sur la tête.
00:48 Les écologistes qui tiennent un double discours
00:51 sont les gens qui sont le fer de lance
00:54 de cette destruction de la paysannerie.
00:56 Moi, utiliser les produits chimiques
00:58 que mon père a traités dans les champs,
01:01 c'était en quantité industrielle.
01:03 Il faut arrêter tout ça. Les insectes ont disparu.
01:06 Les fleurs aussi. Il n'y a plus de pollinisation.
01:09 Il n'y a plus d'abeilles. La chaîne alimentaire est détruite.
01:12 Vous n'avez plus de gibier.
01:14 Ce sont des gibiers fabriqués, qu'on balance dans les pieds
01:17 des chasseurs. Ils n'ont jamais vu la nature telle qu'elle est.
01:21 C'est ça, la destruction.
01:23 On a commencé en disant à faire du remembrement.
01:26 Il va falloir rentabiliser les productions.
01:28 Après, on dit qu'il y a plein de choses à faire
01:31 pour que votre blé soit supérieur.
01:33 Il n'y a plus de coquelicots, de bleuets,
01:36 mais il n'y a plus d'insectes, d'oiseaux,
01:38 rien de tout ça. Les paysans le savent très bien.
01:41 Ils ont été les complices de ça.
01:43 Mon père, à la fin de son existence,
01:45 me disait qu'on a détruit la nature.
01:47 Mais c'est quoi, ça ?
01:48 C'est la politique américaine de la libération.
01:51 Quand les Américains sont arrivés,
01:54 ils ont amené des farmales, le fameux plan Marshall.
01:56 Les tracteurs, on les appelait des Marshall.
01:59 Plus tard, j'ai compris qu'il a fallu détruire
02:02 la paysannerie à l'ancienne.
02:04 Cette paysannerie à l'ancienne, on l'a transformée
02:07 par de l'industrie et de la mécanique.
02:09 Mes grands-parents, qui étaient maraîchers au ferrant,
02:12 ils sont devenus mécaniciens agricoles.
02:15 Ils se sont mis à réparer des tracteurs.
02:17 Après, les paysans, ils ont été obligés de s'en déter.
02:21 Ça coûte cher, un tracteur, une moissonneuse,
02:23 tout le matériel agricole.
02:25 Ils s'endettent.
02:26 Les banques disent qu'ils vont vous prêter de l'argent.
02:29 Ils disent qu'il va falloir nous payer.
02:31 Ils se pendent parce qu'ils sont endettés.
02:34 La France ne soutient pas la paysannerie.
02:36 La France...
02:37 Les gens qui...
02:39 L'Etat français, quand il est gouverné par des mastrichiens,
02:42 il faut le dire.
02:43 Il faut arrêter de croire ces gens qui nous disent
02:46 qu'il faut sauver la paysannerie.
02:49 C'est un projet global de société
02:51 dans lequel il est question d'exterminer la paysannerie.
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