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00:00 - Et puis c'est aussi j'imagine une manière de montrer l'utilité de cette émission
00:04 qui est censée s'arrêter à la fin de la saison,
00:06 est-ce que c'est une forme de lobbying aussi pour qu'elle continue ?
00:09 - Non, on ne fait pas de lobbying.
00:11 C'est sûr que France Télévisions a annoncé que l'émission allait s'arrêter.
00:15 Il y a quelques mois on nous avait annoncé qu'il y aurait un remplaçant,
00:19 qu'une autre émission remplacerait le magazine de la santé.
00:22 Et puis finalement ils sont revenus sur leur décision,
00:24 donc il n'y aura pas à priori pour l'instant en tout cas d'émission quotidienne sur la santé à la télévision.
00:32 On ne fait pas de lobbying, on a la chance d'avoir des gens qui sont organisés pour une tribune de soutien.
00:38 - Oui, il y a un collectif qui s'est lancé.
00:40 - Oui, 170 signatures de médecins, de gens qui se sont succédés sur le plateau.
00:45 - D'anciens ministres aussi comme Agnès Buzyn ou Roselyne Bachelot.
00:47 - Absolument, et qui ont signé pour dire que...
00:50 Alors évidemment que si c'est nous qui continuons l'émission, on en serait ravis,
00:56 on a quand même 40 personnes qui bossent sur le magazine de la santé,
00:59 la rédaction, les techniciens, tout ça, et qui vont se retrouver sur le carreau,
01:02 mais c'est la vie d'une émission, l'antenne ne nous appartient pas, la case ne nous appartient pas.
01:07 En revanche, ce qu'on fait c'est qu'on va se battre pour qu'il y ait de la santé à la télévision.
01:11 Parce que nous, en 25 ans, on a relayé des milliers et des milliers de campagnes publiques,
01:18 qui auraient coûté une fortune si on avait dû acheter de l'espace pour les faire.
01:24 On a, je ne sais pas si Marina est comme moi, mais il ne se passe pas une semaine
01:28 sans que je n'ai pas un jeune médecin qui vienne me voir en me disant
01:30 "c'est grâce au magazine de la santé qu'on a fait médecine".
01:33 Quand on est devenu médecin, vous avez suscité des vocations depuis 25 ans.
01:40 On est, je pense qu'on ne peut pas imaginer que sur le service public,
01:45 il n'y ait pas une émission autour de la santé.
01:47 Il n'y en a pas d'autres.
01:48 Il y a des émissions sur le bien-être, il y a des émissions qui reprennent,
01:51 il y a bien sûr les enquêtes de santé présentées par Marina,
01:54 les "Prenez soin de vous" que je présente sur France 5,
01:56 il va y avoir des émissions événementielles en prime sur France 2,
01:59 mais une émission quotidienne, ou en tout cas régulière,
02:02 au moins hebdomadaire, qui permette aux Français
02:05 de venir s'informer sur les progrès de la santé, il n'y en a pas.
02:09 Et ça, très franchement, c'est inenvisageable,
02:11 et c'est pour ça qu'il y a eu cette tribune, avec, vous l'avez dit, quelques ministres qui ont signé.
02:16 - Et une pétition en ligne avec plus de 10 000 signatures désormais,
02:19 j'imagine que ça vous touche, Marina Carreiro-Dancos ?
02:22 - Ça me touche, je suis très touchée par tous ces professionnels,
02:25 et notamment tous ces médecins qu'on a évidemment reçus depuis 25 ans,
02:29 qui se sont investis et qui croient effectivement à l'importance
02:32 d'une émission de santé sur le service public.
02:33 Vous savez, moi je suis une enfant du service public,
02:35 j'ai toujours été dans le public,
02:37 travailler dans le public et faire de la santé sur le service public,
02:40 c'est quelque chose qui a un sens, un vrai sens.
02:43 Moi je me souviens d'émissions qu'on a pu faire où on se disait
02:45 "bon, on fera pas d'audience là-dessus, mais c'est la mission du service public
02:49 et il n'y a que sur le service public qu'on peut le faire".
02:50 Je suis très fière d'être dans un pays où il y a des chaînes publiques
02:53 et des chaînes privées, c'est pas donné à tous les pays.
02:55 Donc c'est très important, effectivement, la santé,
02:56 quand je vois comment on a traité la crise du Covid
02:59 pendant les deux mois où j'étais toute seule à l'antenne,
03:03 on n'a jamais voulu, quand Michel était là c'était pareil,
03:06 on avait une vision éthique de la médecine,
03:08 on n'a jamais voulu faire le buzz, on a simplement, au jour le jour,
03:11 informé les gens et apporté, je crois, un vrai service.
03:14 Ça, ça ne peut pas s'arrêter, c'est pas possible,
03:16 il faut que ça continue avec nous ou sans nous,
03:18 il faut que ça continue à la rentrée.
03:19 - Mais j'ai l'impression que cette mobilisation,
03:21 elle vous bouscule aussi un peu l'un et l'autre,
03:23 parce que quand vous avez eu l'occasion de vous exprimer
03:25 sur l'arrêt du magazine de la santé,
03:26 l'un comme l'autre, pour le coup, vous étiez assez raccords pour dire
03:29 "bon, après tout, ça faisait 25 ans, il était peut-être temps que ça s'arrête".
03:32 - Oui, mais parce qu'on pensait à l'époque, au moment où on dit ça,
03:35 que 25 ans c'est exceptionnel à la télévision.
03:38 Encore une fois, l'antenne et la case ne nous appartiennent pas.
03:42 En revanche, à l'époque, on disait "il va y avoir un appel d'offres,
03:46 d'autres boîtes de production vont être consultées,
03:48 y compris 17 juin Productions,
03:49 puisque évidemment, c'est nous qui produisons cette émission,
03:52 on avait le droit de concourir,
03:54 et on se disait "au moins, il y aura de la santé à la télé".
03:56 On espère que ce...
03:57 Enfin, on n'est pas hypocrite,
03:59 on espère bien gagner un appel d'offres,
04:02 mais là, il n'y aura pas d'appel d'offres,
04:04 il n'y a rien pour l'instant.