• il y a 9 mois
Julien Pasquet et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité de la journée dans #SoirInfo

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00:00:00 Bonsoir à tous, bienvenue dans Soir Info, comme chaque soir à la même heure de 22h30 à minuit,
00:00:07 c'est le nouvel horaire, on vous accompagne pour brosser l'actualité, la commenter,
00:00:11 surtout la décrypter, l'actualité majeure évidemment nous amènera dans le monde de l'agriculture en colère,
00:00:16 de grandes décisions sont attendues demain, on verra ce qui pourrait arriver,
00:00:20 puis on reparlera évidemment de cette loi immigration largement retoquée, censurée par le Conseil constitutionnel,
00:00:26 ça ressemble à une grande mascarade, pour évoquer l'actualité, entrez Karima, nous sommes en direct,
00:00:31 il n'y a pas de souci, Karima Abrik qui est parmi nous, donc ce soir, comme chaque soir de la rédaction de CNews,
00:00:37 c'était le temps de nouer le petit nœud, c'est ça, autour du cou, c'est parfait,
00:00:41 Amaury Buco du service Police Justice, en tout cas pour les questions de Police Justice, pardonnez-moi,
00:00:46 notre ami Philippe Guibert qui est avec nous ce soir, ancien directeur du service d'information du gouvernement,
00:00:50 Maxime Thiebaud, comment allez-vous, ravie de vous retrouver, avocat,
00:00:54 Georges Fenech, notre consultant ancien magistrat, bonsoir à vous cher Georges,
00:00:57 et bonsoir à nos bénédictifs politologues, voilà pour les invités,
00:01:01 ce soir, on entre de plein pied tout de suite dans notre premier sujet, la colère des agriculteurs,
00:01:06 bien sûr, on suit ça désormais depuis huit jours qu'ont commencé ces blocages dans le sud-ouest de la France,
00:01:12 la colère, elle est intacte, les actions coup de poing se multiplient désormais sur la quasi-intégralité du territoire,
00:01:18 la question du jour, les appels à bloquer la capitale, en tout cas les alentours de Paris,
00:01:22 demain seront-ils suivis par les agriculteurs, c'est tout l'enjeu des prochaines heures,
00:01:26 alors que le gouvernement va donc annoncer demain dans la matinée une série de mesures pour faire baisser,
00:01:31 tenter de faire baisser la pression dans ce monde agricole.
00:01:34 Avant d'évoquer tout cela en plateau, on va donner la priorité aux extérieurs,
00:01:39 comme on dit, à ce qui se passe sur le terrain, à nos reporters, aux agriculteurs qui vont nous joindre également ce soir,
00:01:43 Michael Dos Santos, d'abord notre reporter qui est dans l'Oise sur un point de blocage,
00:01:47 bonsoir Michael, merci d'être en direct avec nous, je le disais, il va falloir une réponse très très forte,
00:01:52 de la part du gouvernement, demain, puisque les agriculteurs sont avec vous dans l'Oise,
00:01:57 pas très loin de Paris, ils pourraient continuer de faire des kilomètres et des kilomètres
00:02:01 qu'ils les amèneraient aux portes de la capitale.
00:02:05 Oui, on se trouve à une cinquantaine de kilomètres de Paris, à Mérue,
00:02:12 où une centaine d'agriculteurs bloquent effectivement l'autoroute A16,
00:02:16 et je suis avec Luc, qui est vice-président de la FNSEA, qui est éleveur à l'étier,
00:02:23 bonsoir Luc, merci beaucoup d'être avec nous, demain on attend les annonces de Gabriel Attal,
00:02:28 qu'est-ce que vous, vous attendez en tant qu'agriculteur et en tant que représentant syndical ?
00:02:32 On attend une journée importante, voire une journée décisive, en tout cas,
00:02:37 c'est la troisième nuit ici où on bloque l'A16 entre Paris et Calais,
00:02:42 il est important que Gabriel Attal ait entendu la colère, ait entendu cette pression,
00:02:49 32 000 tracteurs, 55 000 agriculteurs présents sur l'ensemble des barrages aujourd'hui en France,
00:02:55 c'est du jamais vu, il faut absolument que les mesures soient à la hauteur,
00:03:00 il nous faut du concret, des mesures urgentes, et puis surtout qu'enfin,
00:03:04 cette surtransposition à la française, on dise stop,
00:03:08 et qu'on redonne du bien-être aux agriculteurs,
00:03:10 on a pu voir ce soir cette chape de plomb qu'il y a sur le réglementaire,
00:03:14 il est indispensable qu'on ait des annonces.
00:03:17 Donc annonce de Gabriel Attal, demain, comment ça va se dérouler pour vous,
00:03:22 comment va se dérouler la journée de demain,
00:03:24 est-ce que vous allez monter en direction de Paris, vous dirigez vers Paris,
00:03:28 est-ce que vous pouvez nous en dire un peu plus sur la journée de blocage de demain ?
00:03:31 Demain il va certainement se faire une jonction avec l'île de France,
00:03:35 qui annonce justement des grands blocages autour de Paris,
00:03:38 et puis il y a surtout un axe stratégique qui est là,
00:03:41 donc entre Paris et Bruxelles, qui va être complètement bloqué,
00:03:45 avec des actions dans l'Oise, dans la Somme, dans le Pas-de-Calais, dans le Nord,
00:03:50 tous ces agriculteurs verront des opérations escargots,
00:03:53 quand on sait la vitesse d'un tracteur, ça ne va pas beaucoup bouger,
00:03:56 donc si j'ai un conseil, ne prenez pas la route demain,
00:03:59 essayez de faire du télétravail, et puis surtout, continuez à soutenir les agriculteurs,
00:04:04 on est déterminé à ce que demain, ce métier retrouve de la valeur,
00:04:09 retrouve de la dignité pour que les jeunes puissent faire ce beau métier,
00:04:13 il n'y a rien de tel que de se lever le matin pour nourrir les gens,
00:04:16 mais il faut vraiment qu'on retrouve ce sens et cette détermination
00:04:20 pour avoir du revenu, mais aussi un métier qui soit viable et surtout vivable.
00:04:25 Est-ce que le mouvement de contestation va se poursuivre dans le week-end ?
00:04:28 La semaine prochaine, est-ce que vous avez déjà prévu des actions ?
00:04:31 En tout cas, les demandes sont tellement fortes,
00:04:34 cette lame de fond qui dure, cette crise morale,
00:04:37 il est important qu'on aille au bout, et on est tellement déterminé
00:04:40 que s'il faut revenir la semaine prochaine ou la semaine d'après, on sera là,
00:04:44 en tout cas, il faut que le gouvernement qui pouvait penser à l'usure,
00:04:48 qu'il oublie ça, et de se dire que n'importe comment,
00:04:51 il faut absolument changer de logiciel, changer de logiciel dans les ministères,
00:04:55 pour que ces hauts fonctionnaires arrêtent le Yaka Focon,
00:04:58 il faut absolument qu'on passe des parolos actes.
00:05:01 Voilà, Luc qui était avec nous en direct sur CNews,
00:05:03 qui a pris la parole aussi pour motiver les agriculteurs sur place,
00:05:06 et qui l'a dit, il faut que la question soit réglée avant le salon de l'agriculture,
00:05:09 fin février.
00:05:10 Et oui, fin février, je crois que ce sera le 24 février précisément,
00:05:14 le salon de l'agriculture. Merci beaucoup, Michael Dos Santos, 24 février,
00:05:17 on le précise dans l'oreille, merci à Michael,
00:05:19 et à Jean-Laurent Costantini, à une cinquantaine de kilomètres,
00:05:22 on voit que la détermination Arnaud Benéti, elle est très grande,
00:05:25 ça devient sérieux, je ne dis pas que ça ne l'était pas pendant sept jours,
00:05:28 mais là, il y a vraiment une organisation, une densité de plus en plus d'agriculteurs
00:05:32 qui rejoignent ce mouvement.
00:05:34 Paris est sur le point d'être prise, là encore, je le dis évidemment avec des guillemets.
00:05:39 Les agriculteurs font peur au gouvernement, ça c'est une certitude,
00:05:42 parce que la capacité de nuisance, monsieur nous le rappelle à l'instant,
00:05:45 elle est immense.
00:05:46 Parce qu'ils ont une tradition de mobilisation déjà très forte,
00:05:49 qui est inscrite, j'allais dire, dans leur histoire sociale et politique,
00:05:53 ils savent faire, ils savent imposer un rapport de force,
00:05:56 ils l'avaient déjà fait en 91 ou 92, il faut se souvenir,
00:05:59 il y avait eu de grandes manifestations au moment d'une énième réforme
00:06:02 de la politique agricole commune, les agriculteurs étaient aussi montés
00:06:05 avec leur tracteur à Paris.
00:06:07 Là, si vous voulez, le gouvernement joue très très gros,
00:06:10 parce qu'en plus il a attendu avant d'apporter des réponses concrètes
00:06:14 aux agriculteurs, et il faudra que…
00:06:16 – Là, les réponses, de toute façon, elles sont données sous pression,
00:06:18 puisqu'au départ on nous parlait de sept à dix jours,
00:06:20 finalement ça intervient demain matin, ça veut dire qu'ils sont sous pression,
00:06:22 ils ont conscience qu'il faut une réponse rapide,
00:06:24 mais une réponse rapide est-elle une réponse juste ?
00:06:26 – Alors je ne sais pas si c'est rapide pour les agriculteurs,
00:06:28 pour certains agriculteurs, pour certains agriculteurs,
00:06:30 c'est déjà trop long quand on entend un certain nombre d'agriculteurs
00:06:35 qui sont mobilisés sur le terrain, donc il faudra qu'ils aient
00:06:38 des réponses très concrètes, très rapides, et des réponses qui vont être…
00:06:43 ces réponses vont quand même quelque part…
00:06:46 il y a un problème pour le gouvernement, c'est qu'il va falloir à un moment donné
00:06:49 qu'il détricote une partie de sa ligne politique,
00:06:52 parce que vous savez très bien qu'on reproche notamment
00:06:55 à un certain nombre de parlementaires, à la plupart des parlementaires
00:06:58 macronistes au Parlement européen, d'avoir voté des mesures
00:07:03 que les agriculteurs sur le terrain, aujourd'hui, contestent.
00:07:07 Donc jusqu'où va aller le gouvernement dans cet exercice,
00:07:11 j'allais dire, d'équilibrisme, qui est un exercice d'équilibrisme
00:07:14 de haute chirurgie, ça c'est une première question.
00:07:18 Ensuite, il est évident que si les réponses ne sont pas à la hauteur,
00:07:21 ça va être très compliqué, le week-end risque d'être très compliqué
00:07:25 pour le gouvernement, compte tenu de la tension qui monte sur le terrain.
00:07:28 On a vu dans un certain nombre de départements, je pense à La Creuse,
00:07:32 je pense au Lot-et-Garonne par exemple, des agriculteurs qui sont en train
00:07:37 de faire monter la pression, et finalement d'utiliser un registre
00:07:41 qui est un peu différent du registre du déduit.
00:07:43 - Justement, Christophe Robin est avec nous, membre de la FDSEA Île-de-France,
00:07:47 je le salue, je donne juste une fois la parole encore en plateau
00:07:50 et on vient vous voir, et en effet, certains sont peut-être plus enclin
00:07:54 à mener des actions encore plus fortes, j'ai envie de dire,
00:07:58 de mettre une pression encore plus forte sur l'exécutif
00:08:01 pour obtenir gain de cause.
00:08:02 Bonsoir monsieur, je viens vous voir dans deux minutes,
00:08:04 juste avant peut-être avec vous, Philippe, avant d'aller voir
00:08:07 Christophe Robin qui nous attend.
00:08:09 Il va falloir une réponse extrêmement forte demain,
00:08:11 mais qui peut croire qu'une prise de parole de Gabriel Attal demain,
00:08:15 quand bien même il annoncerait des choses, pourrait mettre fin à cette colère.
00:08:19 - Si Gabriel Attal n'annonce demain que des rustines
00:08:23 avec une politique du chéquier, qui est un grand classique
00:08:26 de tous les gouvernements, il est évident que ça ne suffira pas.
00:08:29 Et donc il faudra que l'exécutif ait une réponse à plusieurs étages.
00:08:34 Il faut sans doute donner des aides d'urgence,
00:08:36 mais il faut aussi rediscuter de cette fiscalité, de cette taxe
00:08:41 sur le diesel non routier.
00:08:44 Et puis, on sait bien que la réponse, elle est profondément systémique.
00:08:50 À un moment donné, quelle est la parole et la position de la France
00:08:54 par rapport à la politique européenne en matière d'agriculture
00:08:57 et par rapport à la politique libre-échangiste de l'Union européenne ?
00:09:01 C'est ça le cœur du sujet.
00:09:02 Moi je pense que si Emmanuel Macron est ambitieux, sait-on jamais,
00:09:06 il pourra avoir une initiative avec le gouvernement allemand,
00:09:09 qui lui-même est confronté aux mêmes difficultés.
00:09:11 Pourquoi ne l'a-t-il pas fait plus tôt déjà ?
00:09:13 N'a-t-il pas déjà fait ?
00:09:14 Évidemment, mais enfin maintenant qu'on y est.
00:09:17 Et donc il pourra avoir une initiative avec le gouvernement allemand
00:09:21 pour dire "attendez, il va falloir qu'on revoie tout ça
00:09:23 parce qu'à l'évidence ça ne passe pas et ça ne peut pas passer".
00:09:26 Et ça c'est une initiative au niveau européen.
00:09:28 Puis au niveau national, il peut quand même faire une chose supplémentaire,
00:09:32 c'est qu'à l'évidence on a des normes françaises
00:09:35 qui vont au-delà des normes européennes demandées
00:09:38 et qui divergent des normes qui sont utilisées,
00:09:41 y compris dans les pays limitrophes, l'Espagne, etc.
00:09:44 Au sein même de l'Europe, tout le monde n'est pas logé à la même enseigne.
00:09:47 En tout cas certains se permettent ce que les agriculteurs français ne se permettent pas.
00:09:51 Exactement, donc au minimum on pourrait avoir un rééquilibrage
00:09:54 ou une remise à niveau des normes
00:09:58 pour que les normes françaises ne soient pas plus compliquées
00:10:01 et plus dures que les normes des autres pays européens.
00:10:04 Bonsoir Christophe Robin, donc merci beaucoup
00:10:06 de prendre le temps de répondre à quelques questions en direct sur CNews.
00:10:09 Vous êtes membre de la FDSEA d'Île-de-France,
00:10:12 vous êtes dans votre exploitation, vous me coupez si je dis une bêtise
00:10:15 parce que les agriculteurs se relaient, ils ne peuvent pas passer 24h/24.
00:10:18 Vous êtes organisé avec d'autres membres de la FDSEA.
00:10:22 Ce qu'on comprend d'ores et déjà, Christophe Robin,
00:10:25 c'est qu'il commence à y avoir quand même un petit peu de divergence
00:10:27 entre certains agriculteurs, je pense à la FNSEA nationale
00:10:32 ou le président des jeunes agriculteurs,
00:10:33 président national des jeunes agriculteurs,
00:10:35 et également qui disent "bon Paris, on pourrait y aller,
00:10:38 mais ce serait le dernier recours, il faut peut-être patienter,
00:10:41 temporiser un petit peu".
00:10:42 Et en revanche, votre discours, mais encore une fois,
00:10:45 vous allez me contredire si je dis une bêtise,
00:10:47 vous, quelles que soient les annonces demain,
00:10:49 vous avez d'ores et déjà décidé de monter sur Paris,
00:10:52 de bloquer l'accès.
00:10:53 Concrètement, qu'est-ce qui est prévu ? Est-ce que vous pouvez m'expliquer ?
00:10:56 Oui, c'est simple, on est en ordre de marche.
00:11:00 Demain, tout est prévu.
00:11:01 On attend, vous voyez, sur notre point de rendez-vous,
00:11:04 on sera à Saint-Arnoux, on va bloquer le péage de Saint-Arnoux,
00:11:07 le plus gros péage d'Europe.
00:11:08 Et donc, j'ai tous mes collègues de Rélois, du Loiret,
00:11:12 qui sont en train de nous rejoindre et qui vont nous rejoindre demain.
00:11:15 L'idée, c'est le blocage de Paris, 14h minuit, ça c'est le minimum légal.
00:11:19 Mais si, je suis vraiment désolé de vous couper, de vous interrompre.
00:11:21 Si, je ne sais pas, à 9h du matin, 10h du matin,
00:11:24 demain, Gabriel Attal vous fait des annonces satisfaisantes,
00:11:26 vous allez quand même à 14h bloquer le péage de Saint-Arnoux ?
00:11:29 L'idée, c'est d'écouter ces annonces.
00:11:32 On va regarder ce qu'il nous propose par rapport à la centaine de propositions
00:11:36 qui ont été établies par les présidents GIA-FED,
00:11:38 qu'elles sont Arnaud Rousseau et Arnaud Gaillard.
00:11:40 Et on va voir ce qu'il en dit.
00:11:42 Maintenant, on a vraiment besoin d'actes, pas de paroles.
00:11:45 Il faut vraiment taper dur sur la table,
00:11:47 comme on l'expliquait aux idées territorialistes.
00:11:50 Et il faut des vraies mesures concrètes.
00:11:52 On a besoin, on ne veut plus de distorsion de concurrence.
00:11:55 On veut une Europe qui soit ferme avec ce qui rentre sur notre territoire,
00:12:00 et notamment en France, avec, je ne sais pas,
00:12:02 vous avez dû entendre parler du sujet de la cerise
00:12:05 et de l'insecticide contre les mouches de la cerise.
00:12:08 Et on interdit en France, mais on autorise les cerises
00:12:11 de rentrer qui viennent des pays étrangers et qui ont été traitées.
00:12:13 Donc c'est un non-sens absolu.
00:12:15 Et si demain, par exemple, pardon, allez-y, allez-y ?
00:12:18 On est vraiment sur le front.
00:12:20 Voilà, moi, mon point, c'est à 13h00, à 10h00, pardon, Paris,
00:12:24 à 13h00, à 16h00, enfin, je veux dire, on est sur le pont.
00:12:28 Moi, j'attends à peu près 200 tracteurs, je pense, sur Saint-Arnoux.
00:12:32 Et voilà, vraiment, tout le monde est remonté.
00:12:35 J'ai des retours du terrain, les gars, ils sont chauds.
00:12:39 Donc quel que soit le scénario demain matin,
00:12:42 de 14h00 à minuit, le plus grand péage d'Europe sera bloqué
00:12:46 par vous et vos collègues de la FDSEA Île-de-France
00:12:49 et ceux qui voudront rejoindre le mouvement.
00:12:51 Si vous obtenez peut-être...
00:12:53 Fermant, fermant.
00:12:54 Peut-être si vous obtenez un moratoire sur les normes,
00:12:57 sur la suppression de la taxe GNR demain,
00:12:59 ce serait une première victoire, ça pourrait quand même calmer le mouvement ?
00:13:03 Alors, c'est une première victoire, c'est des petits combats dans le grand combat,
00:13:07 c'est des petites choses qui sont à la main de l'État français.
00:13:10 Après, il y a énormément de choses qui se discutent au niveau européen,
00:13:13 comme l'ont pu le dire les journalistes.
00:13:16 On a une politique agricole commune qui, voilà,
00:13:19 qui ne fait pas forcément ce qu'il faut, qui va nous approcher de la jacher.
00:13:23 Enfin, voilà, il y a un vrai gros travail à faire au niveau européen
00:13:27 et stopper tout ça au niveau français, d'avoir des vraies barrières
00:13:31 pour protéger les agriculteurs, qu'on ait des revenus décents
00:13:34 et que, voilà, qu'on ait envie.
00:13:36 On a des jeunes qui arrivent sur le métier,
00:13:39 on a beaucoup d'agriculteurs qui vont partir à la retraite.
00:13:42 Il faut qu'on soit cadré, qu'on sache où on aille.
00:13:44 Aujourd'hui, voilà, comme je vous le disais,
00:13:46 on va nous imposer 4% de jacher
00:13:48 à travers de la politique agricole commune.
00:13:50 Il y a trois ans, un jeune qui s'installait, il ne le savait pas.
00:13:52 Et il va perdre cette surface sur son exploitation,
00:13:55 il ne va pas pouvoir produire.
00:13:56 Donc, c'est des freins à la production.
00:13:58 Un dernier mot sur le mode d'action, si vous le voulez bien.
00:14:00 Je voudrais vous faire entendre, vous restez avec nous, ça dure 30 secondes.
00:14:02 Je voudrais vous faire entendre le président des Jeunes Agriculteurs National,
00:14:05 qui évoquait donc cet ultime recours pour lui,
00:14:09 qui est de monter autour de Paris pour faire des blocages.
00:14:12 Et vous m'expliquerez pourquoi vous vous différenciez de ce discours.
00:14:17 On est un mouvement qui est en train de monter en puissance.
00:14:20 Vous l'avez vu, ça a démarré sur le sud, le sud-ouest.
00:14:23 Ça généralise depuis hier, aujourd'hui, à toute la France.
00:14:27 Toutes les possibilités sont sur la table.
00:14:29 Toujours dans un même but, bien sûr,
00:14:31 de ne pas faire des dégradations inutiles.
00:14:33 Je pense que vous pouvez le constater sur les mouvements de nos deux réseaux.
00:14:35 C'est dans la dignité, c'est dans le respect des biens et des personnes.
00:14:38 La capitale doit être un des derniers recours.
00:14:42 Toutes les possibilités sont sur la table.
00:14:44 On peut tout imaginer.
00:14:45 Vous savez que nos deux réseaux sont capables d'imaginer plein de choses.
00:14:48 Même des choses qu'on n'aurait peut-être pas pu prévoir.
00:14:51 Mais la balle est dans le camp du gouvernement.
00:14:53 Et à eux de faire aussi qu'on en évite de paralyser un pays qui a aussi d'autres problèmes.
00:14:58 C'est ça la crainte du moment, Christophe Robin.
00:15:01 Une forme de désorganisation du mouvement.
00:15:03 Une radicalisation chez certains que d'autres n'assument pas complètement.
00:15:06 Moi j'ai l'impression que monsieur que l'on vient d'entendre n'assume pas le fait que vous,
00:15:10 demain, avant même de savoir ce qui sera dit, avez déjà prévu une action.
00:15:14 Est-ce que je me trompe ?
00:15:15 Je vous dis ça vraiment en toute amitié.
00:15:17 Non, non, corrigez, corrigez.
00:15:19 Moi je rejoins complètement ce qu'a dit Arnaud.
00:15:21 En fait, voilà, nos points de mobilisation ils sont connus.
00:15:23 On est là, c'est un moyen de pression.
00:15:25 On est aux portes de Paris, après, avec ces moyens de pression.
00:15:28 Pour l'instant on va bloquer.
00:15:29 On va attendre les annonces.
00:15:30 On va voir ce qui se passe.
00:15:31 Et pour l'instant il n'est pas question de monter sur Paris.
00:15:34 Si il faut rester, on va rester.
00:15:36 Moi j'ai connaissance aussi de points de blocage qui sont déjà prévus, même pour la semaine prochaine.
00:15:40 Maintenant, on va voir.
00:15:41 On va voir le terrain.
00:15:42 S'il y a une grogne, si ça ne répond pas aux attentes,
00:15:44 c'est sûr que les gars vont nous dire "qu'est-ce qu'on fait ? On bouge ? On monte ?"
00:15:47 Voilà, mais il est clair qu'il n'est pas question qu'il y ait de débordements.
00:15:51 Ça n'a jamais été le discours de JAFD.
00:15:54 On veut que ça se passe bien.
00:15:56 On a des très bons rapports avec l'administration.
00:15:58 Si demain les réponses du ministre ne sont pas à la hauteur,
00:16:00 vous n'avez pas peur que justement la base se perde un petit peu ?
00:16:03 Non, non, non.
00:16:05 On sait contrôler nos mouvements.
00:16:08 Et voilà, on apportera les réponses.
00:16:10 On fera ce qu'il faut.
00:16:12 S'il faut monter à Paris, on va monter à Paris.
00:16:14 Mais on fera ça dans le calme, comme on l'a toujours fait,
00:16:16 et dans le respect des biens et des personnes.
00:16:18 Un dernier mot à M. Robin.
00:16:20 Combien de temps vous pensez pouvoir maintenir la pression ?
00:16:24 On est prêt.
00:16:26 Tout est en place.
00:16:28 J'ai des collègues qui vont prendre une bétaillère avec de la paille
00:16:30 pour pouvoir dormir et se reléguer.
00:16:32 On va mettre en place tout ce qu'il faut.
00:16:34 On est tout autour.
00:16:35 On va se reléguer s'il faut.
00:16:37 Il n'y a pas de limite.
00:16:39 Il y a tellement d'engouement.
00:16:42 Les chiffres ont été évoqués, 55 000 tracteurs.
00:16:45 Il y a du monde.
00:16:46 Les paysans n'en peuvent plus.
00:16:48 Il faut qu'on prenne le temps de les écouter,
00:16:50 mais vraiment de balayer tout et de partir propre.
00:16:53 Qu'on arrête les surtranspositions, les excès de normes.
00:16:56 L'administratif, je passe un temps fou dans mes papiers.
00:17:00 C'est une aberration.
00:17:02 On rêve de ce métier.
00:17:04 Ce n'est pas pour le passer dans un bureau.
00:17:06 Même s'il faut y passer un peu, mais pas comme ça.
00:17:08 On n'a pas le temps.
00:17:09 On n'a pas le temps.
00:17:10 On n'a pas le temps.
00:17:11 On n'a pas le temps.
00:17:12 On n'a pas le temps.
00:17:13 On n'a pas le temps.
00:17:14 On n'a pas le temps.
00:17:15 On n'a pas le temps.
00:17:16 On n'a pas le temps.
00:17:17 On n'a pas le temps.
00:17:18 On n'a pas le temps.
00:17:19 On n'a pas le temps.
00:17:20 On n'a pas le temps.
00:17:21 On n'a pas le temps.
00:17:22 On n'a pas le temps.
00:17:23 On n'a pas le temps.
00:17:24 On n'a pas le temps.
00:17:25 On n'a pas le temps.
00:17:26 On n'a pas le temps.
00:17:27 On n'a pas le temps.
00:17:28 On n'a pas le temps.
00:17:29 On n'a pas le temps.
00:17:30 - C'est bien logique puisque vous êtes absolument indispensable au bien-être de notre société,
00:17:35 de notre pays.
00:17:36 Ecoutez bien du courage et on espère que les agriculteurs pourront décemment vivre
00:17:41 de leur passion, de leur métier et continuer de travailler dignement.
00:17:45 Demain, 14h.
00:17:46 On fait un petit point infotrafic quand même à nos amis qui nous regardent.
00:17:49 Évitez les Yvelines et le PSG de Saint-Arnaud puisque de 14h à minuit, nos amis agriculteurs
00:17:55 prendront possession des lieux.
00:17:56 Merci Christophe Robin, membre de la FDCA, Île-de-France, d'avoir participé à cette
00:18:01 émission sur CNews.
00:18:02 Maxime Thiebaud-Joyez, écoutez M. Robin à l'instant.
00:18:05 Ils ne lâcheront rien.
00:18:06 Ils ne lâcheront rien et le gouvernement a intérêt de faire un sans-faute à partir
00:18:09 de demain matin.
00:18:10 - Non mais c'est une véritable révolution qu'on est en train de vivre parce que toutes
00:18:13 les contestations agricoles qu'on a connues depuis les 30 dernières années, c'était
00:18:17 on veut une PAC, une politique agricole commune qui nous soit favorable.
00:18:20 Aujourd'hui, ils sont en train de dire quoi ? Ils sont en train de dire que la politique
00:18:23 agricole commune, elle doit être tout simplement un brochet parce qu'elle dessert les intérêts
00:18:27 des agriculteurs français mais aussi de l'ensemble des agriculteurs européens.
00:18:30 Pourquoi ? Parce que la politique agricole commune pour les Français, elle a eu pour
00:18:34 conséquence de leur imposer des surnormes.
00:18:37 Elle aura eu pour conséquence de leur imposer une concurrence interne à l'Europe qui a
00:18:41 été complètement mortifère sur les 20 dernières années.
00:18:43 Et moi, je me souviens même des débats présidentiels de 2012 où vous aviez M.
00:18:48 Montebourg, M.
00:18:49 Dupont-Aignan, Mme Le Pen qui tenaient ce discours de dire que la politique agricole
00:18:52 commune, elle était désastreuse pour les agriculteurs français.
00:18:55 Et en face, M.
00:18:56 Sarkozy, M.
00:18:57 Hollande étaient là à dire que les propos tenus qui sont ceux que défendent aujourd'hui
00:19:01 les agriculteurs étaient des propos d'extrême droite ou des propos qui étaient contre
00:19:04 l'Europe et qui étaient contraires à la réalité.
00:19:06 Pourtant, c'est la réalité qui se manifeste aujourd'hui.
00:19:08 Et les agriculteurs français sont confrontés comme les agriculteurs européens à une concurrence
00:19:12 déloyale par l'Union européenne qui fait des accords de libre-échange à l'international.
00:19:17 Je pense au Mercosur qu'on avait combattu il y a quelques années.
00:19:21 Je pense à ces accords qu'on avait eu avec le Brésil, avec l'Argentine, avec le Canada.
00:19:26 Et que, à l'époque, et je me souviens des élections européennes de 2014, lorsqu'on
00:19:31 venait d'énoncer ces accords internationaux, on avait en face de nous l'UMP, on avait
00:19:35 en face de nous le PS qui venaient nous dire "vous êtes contre l'Europe, vous n'avez
00:19:38 strictement rien compris".
00:19:39 Mais aujourd'hui, on en paye les conséquences.
00:19:41 Et l'agriculture française, en fait, ça fait 25 ans, 30 ans, qu'elle a complètement
00:19:45 été abandonnée par les politiciens français, de gauche comme de droite, qui ont considéré
00:19:50 qu'on était dans un système post-national, où on pouvait acheter de la merde à l'international,
00:19:54 parce qu'en fait on bouffe de la merde dans nos assiettes, alors qu'on avait la capacité
00:19:57 sur le territoire national d'avoir la meilleure production alimentaire.
00:20:01 Donc là, c'est un changement total de système.
00:20:03 Alors voilà la question que je me pose.
00:20:04 Vous avez très bien résumé la situation.
00:20:06 Et je suis d'accord avec Philippe.
00:20:07 La question que je me pose, c'est comment le produit du système, à savoir Emmanuel
00:20:10 Macron, sera aujourd'hui en capacité de changer ce qu'il a créé.
00:20:13 Moi, j'y crois pas.
00:20:14 C'est pas Emmanuel Macron qui a créé le système dans lequel sont plongés nos agriculteurs
00:20:18 non plus.
00:20:19 Il l'a entretenu.
00:20:20 Il l'a prolongé.
00:20:21 Nous sommes d'accord.
00:20:22 Mais il y a un moment, la PAC, elle n'est pas née sous Emmanuel Macron, que je sache.
00:20:25 Mais Emmanuel Macron souhaitait même davantage de fédéralisme européen, et donc davantage
00:20:30 de politique agricole.
00:20:31 J'ai beaucoup d'éléments.
00:20:32 Et évidemment, je pense à chacun sur ce plateau qui va apporter son commentaire.
00:20:36 Je voudrais qu'on entend Eric Zemmour, qui était l'invité de Christine Kelly tout à
00:20:39 l'heure.
00:20:40 Il a livré son analyse sur cette crise.
00:20:41 Moi, je dis qu'il y a des solutions.
00:20:45 Il faut les appliquer.
00:20:46 La première, il faut suspendre tous les accords de libre-échange, en particulier le Mercosur.
00:20:52 Deuxièmement, on interdit tout produit venant de l'étranger qui ne respecte pas les normes
00:20:58 qu'on impose à nos agriculteurs.
00:21:00 Troisième chose, il faut, alors là, ça relève du gouvernement français, il faut imposer
00:21:06 dans toute la commande publique, les restaurations collectives, les restaurations scolaires,
00:21:10 la préférence nationale des produits français.
00:21:13 Quatrième chose, il faut, comme je le propose, exonérer et supprimer les droits de succession
00:21:19 pour les agriculteurs, comme pour toutes les exploitations familiales.
00:21:23 Et enfin, je crois que la cinquième solution, c'est suspendre toute interdiction de produits
00:21:35 phytosanitaires, comme on dit, qui n'est pas d'alternative.
00:21:38 Je vais vous dire, d'une certaine manière, si je suis un petit peu cynique, cette crise,
00:21:43 elle est presque saine.
00:21:44 Pourquoi ? Je m'explique.
00:21:45 Parce que ça permet à la population française, vu que c'est ultra médiatisé, de comprendre
00:21:50 vraiment.
00:21:51 Parce que c'est tellement technique que c'est vrai que de loin, les premiers jours, on est
00:21:52 là, bon, qu'est-ce qu'ils veulent ? Si on n'est pas plongé dans le sujet, on ne sait
00:21:56 pas ce qui se passe.
00:21:57 Là, depuis huit jours, je pense que le grand public découvre vraiment la réalité, le
00:22:01 quotidien, la souffrance, l'indignité des agriculteurs en France, l'indignité que
00:22:05 l'on fait subir à ces agriculteurs.
00:22:07 Une image, Georges, vous qui êtes un homme de loi, qui résume peut-être à elle seule
00:22:12 aussi symboliquement la difficulté dans laquelle le code rural, celui de gauche, c'est celui
00:22:16 de 1965.
00:22:17 Celui de droite, c'est celui de 2023.
00:22:19 Regardez la différence en une soixantaine d'années, le nombre de lois, de normes qui
00:22:25 se sont ajoutées à nos agriculteurs et à nos paysans.
00:22:28 Et voilà à quoi ils doivent répondre aujourd'hui.
00:22:31 C'est dingue de se dire que c'est le même code sur 60 ans d'écart, 60 ans d'évolution,
00:22:35 voilà ce que ça donne.
00:22:36 Cette inflation normative pour les agriculteurs, vous le trouverez aussi dans d'autres domaines.
00:22:42 J'en suis sûr.
00:22:44 C'est vrai que là, on a des agriculteurs et je crois que l'écrasante majorité des
00:22:50 Français soutiennent ce mouvement et les agriculteurs.
00:22:54 Ils ont compris effectivement que ces agriculteurs jouent leur survie et la survie de leurs exploitations.
00:23:01 Ça me paraît évident.
00:23:02 Maintenant, je pense que le président de la République doit avoir en tête en ce moment
00:23:07 ce qui s'est passé avec les Gilets jaunes.
00:23:09 Souvenez-vous, qui pouvait prévoir au début que ce mouvement bon enfant, sur des ronds
00:23:15 points au départ, allait durer 18, 20 mois avec toutes les violences qu'on a connues
00:23:21 par la suite.
00:23:22 Et lorsque le président avait annoncé, souvenez-vous, qu'il revenait sur la mesure de la taxe carbone,
00:23:28 ça n'avait pas arrêté le mouvement, qu'il y avait d'autres remandications, le RIP, etc.
00:23:33 Donc je pense que cette douloureuse expérience qui n'est pas si ancienne, elle doit être
00:23:37 dans la tête de tous nos dirigeants d'aujourd'hui.
00:23:39 Est-ce que la comparaison ne s'arrête pas, Georges, au fait que ce mouvement-là a des
00:23:43 leaders, a des syndicats, ce qui n'était pas du tout le cas du mouvement des Gilets jaunes,
00:23:47 donc plus organisé.
00:23:48 On a entendu le monsieur Christophe Robin il y a un instant.
00:23:50 On veut aller jusqu'au bout, on ne lâchera rien, sauf qu'il y a des limites qu'on ne
00:23:53 dépassera pas, celles de la violence, de la loi.
00:23:55 Vous avez raison.
00:23:56 On sent aussi le côté responsable des agriculteurs.
00:23:59 Ils ne veulent pas, évidemment, causer des préjudices à la population.
00:24:04 Mais vous ne pouvez pas savoir comment les choses pourraient évoluer.
00:24:09 Tout peut se passer.
00:24:10 Et je pense que le gouvernement et Gabriel Attal, demain, n'a que deux leviers effectivement
00:24:16 immédiats, c'est-à-dire le levier fiscal.
00:24:18 Il peut annoncer, par exemple, sur le GNR, mais aussi il peut annoncer, pourquoi pas,
00:24:23 la fin des droits de succession et des transmissions des exploitations.
00:24:29 Ça, il peut le faire.
00:24:30 Ça relève de la France.
00:24:32 Il peut annoncer des choses comme ça.
00:24:33 Mais le reste, et ce qui est le plus fondamental, c'est l'Europe.
00:24:37 C'est tous les accords internationaux, c'est toutes ces questions-là.
00:24:41 Il faut que ce qui relève du champ de compétences...
00:24:44 Un calendrier, une espèce de grenelle d'agriculture...
00:24:46 Ce qui relève du champ de compétences doit être annoncé demain.
00:24:49 Ce qui relève du champ de compétences français doit être annoncé demain.
00:24:51 Et ce que demain le gouvernement doit dire, également, ce qui relève de l'Europe,
00:24:54 nous nous battrons et nous irons plaider votre cause.
00:24:56 Avec un agenda.
00:24:57 Avec un agenda, évidemment.
00:24:59 Vous avez parlé de ces éventuelles violences.
00:25:00 Karima, vous prenez la parole juste après.
00:25:02 Mais je voulais qu'on entende Gérald Darmanin, parce que c'est vrai que certains
00:25:05 dénoncent en deux poids, deux mesures.
00:25:06 On a vu, et on y retournera dans un instant, ce qui s'est passé à Agen, hier,
00:25:09 notamment devant la préfecture, où il y a eu des feux de palais, du fumier
00:25:12 qui a été déposé également, et puis des forces de l'ordre qui ont un peu laissé faire.
00:25:15 Gérald Darmanin, qui était aux 20 heures de TF1, a expliqué cette mensuestude,
00:25:19 cette modération des forces de l'ordre.
00:25:21 Écoutez-le.
00:25:22 Est-ce que les agriculteurs ont le droit de revendiquer ? Est-ce qu'ils souffrent ?
00:25:26 Oui, ils souffrent et ils ont le droit de revendiquer.
00:25:27 Est-ce qu'on doit les laisser faire sans envoyer les CRS ?
00:25:29 Oui, en tant que ministre de l'Intérieur, à la demande du Président et du Premier ministre,
00:25:33 je les laisse faire.
00:25:34 Est-ce que les agriculteurs s'en prennent aux policiers ou aux gendarmes ?
00:25:37 Est-ce qu'ils s'en prennent aux bâtiments publics ?
00:25:38 Est-ce qu'ils mettent le feu aux bâtiments publics ?
00:25:40 Ce n'est pas le cas.
00:25:41 Moi, je suis élu d'un territoire où il y a aussi des agriculteurs.
00:25:43 Je suis habitué au coup de sang et légitime de ceux qui souffrent et qui ne gagnent pas beaucoup d'argent.
00:25:49 Mais vous voyez le sens de ma question ?
00:25:50 Ils travaillent très fort.
00:25:51 Il n'y a pas de deux poids, deux mesures.
00:25:52 On ne peut pas comparer les choses.
00:25:53 Les agriculteurs travaillent.
00:25:54 Et lorsqu'ils ont envie de démontrer qu'ils ont des revendications,
00:25:58 le gouvernement l'écoute, le Premier ministre fera des annonces demain.
00:26:01 Il faut les entendre.
00:26:02 On ne répond pas à la souffrance en envoyant des CRS.
00:26:04 Karim Abrik, sur ces mouvements qui, pour l'instant, sont contrôlés,
00:26:09 ont-ils une tournure plus violente si jamais les satisfactions n'étaient pas obtenues ?
00:26:15 C'est un peu ce que vous disiez, M. Fenech.
00:26:17 On ne sait jamais comment les choses peuvent tourner.
00:26:19 S'il y a certains éléments isolés qui décident de faire des actions.
00:26:23 Pour l'instant, on sent quand même que le mouvement ne veut pas aller dans cette direction.
00:26:29 On a vu quand même des images qui pouvaient être un peu spectaculaires,
00:26:32 même si certains vont dire qu'on a déjà vu ça dans le passé.
00:26:36 Donc, on sent que le gouvernement marche sur des oeufs.
00:26:38 On sait que demain, ça va être une journée extrêmement importante.
00:26:41 Et je suis d'accord que c'est compliqué parce qu'on veut régler avec quelques mesures
00:26:48 un malaise qui existe depuis des années, pour ne pas dire des décennies.
00:26:52 Et pour la première fois depuis longtemps, je pense qu'il y a des agriculteurs
00:26:56 qui se sentent moins seuls aujourd'hui parce qu'on a vu beaucoup de souffrance.
00:27:01 Chacun est un peu sur son exploitation et souffre en silence.
00:27:06 On voit les chiffres sur le suicide, un suicide à tous les deux jours.
00:27:09 Et maintenant…
00:27:10 Plus de 31 % par rapport à la population française.
00:27:12 Et c'est pour ça que le mouvement est très important en ce moment,
00:27:15 parce qu'ils sentent qu'ils ont l'attention du public.
00:27:18 Ils ont le soutien aussi des Français à 90 %.
00:27:22 Alors, c'est le momentum.
00:27:24 Donc, oui, ils veulent se rendre sur Paris pour mettre ces images extrêmement fortes
00:27:29 et pour rappeler ce paradoxe, comme quoi ils ont cette tâche qui est extrêmement dure,
00:27:35 et noble de nourrir la population.
00:27:38 Et pourtant, de leur côté, ils se retrouvent avec des salaires de crêpes de fin.
00:27:43 Antoine Estève était à Agen aujourd'hui, où il a pu suivre ces nouvelles actions
00:27:48 qui ont eu lieu, notamment devant la gare et devant l'inspection du travail.
00:27:52 Antoine à Agen.
00:27:54 Encore une grosse journée de mobilisation pour la coordination rurale du 47,
00:27:58 le Lot et Garonne, ici à Agen notamment, avec de nombreuses actions.
00:28:01 Alors, on est loin des images coup de poing comme celle devant la préfecture d'Agen,
00:28:05 mercredi soir, où des feux avaient été allumés, notamment face aux forces de l'ordre.
00:28:09 Mais il y a eu encore des opérations coup de poing contre des grandes surfaces
00:28:12 avec des dépôts de déchets agricoles, mais aussi contre la gare d'Agen,
00:28:15 en plein après-midi, qui a été complètement paralysée.
00:28:18 On a paralysé évidemment les voies des trains qui n'ont plus circulé pendant la manifestation.
00:28:23 Et puis, en face de la gare, 70 tonnes de déchets agricoles ont été déposées
00:28:27 par les agriculteurs qui se trouvent ici, encore sur l'autoroute A62,
00:28:30 une autoroute complètement coupée entre Bordeaux et Toulouse,
00:28:33 depuis maintenant trois jours.
00:28:35 Trois jours pendant lesquels la mobilisation ne faiblit pas.
00:28:37 Entre 200 et 300 agriculteurs, ici dans le Lot et Garonne, continuent à manifester.
00:28:41 Ils veulent aller, disent-ils, jusqu'au bout, contre le gouvernement.
00:28:45 La balle est dans le corps du gouvernement.
00:28:47 Clairement, elle est dans le corps du gouvernement.
00:28:49 Mais juste un mot sur ce qui se passe dans ce département.
00:28:52 La coordination rurale 47 est certainement...
00:28:54 Dont le coprésident sera en direct avec nous dans trois minutes.
00:28:57 Et certainement l'une des coordinations et l'un des syndicats
00:29:00 qui va le plus loin dans l'affrontement, parce que c'est historique chez eux.
00:29:04 C'est vrai.
00:29:05 C'est-à-dire qu'il faut savoir que...
00:29:06 D'ailleurs, c'est né là-bas, hein, c'est né à Carbone.
00:29:08 La coordination rurale s'est construite contre le syndicalisme traditionnel
00:29:11 qu'est la FNSEA.
00:29:13 Et le premier département à avoir élu à la tête d'une chambre d'agriculture
00:29:16 une coordination rurale, je crois que c'est le Lot et Garonne,
00:29:18 justement, il y a plus de 20 ans.
00:29:20 Donc, eux, ils ont toujours été en concurrence avec la FNSEA,
00:29:23 en considérant que la FNSEA était un syndicat qui co-gérait,
00:29:26 qui était trop complaisant avec les pouvoirs publics.
00:29:28 D'ailleurs, c'est un des problèmes quand même de ce mouvement aujourd'hui.
00:29:31 On voit bien que la FNSEA est quelque part un peu dos au mur
00:29:34 par rapport à une base qui dit aujourd'hui
00:29:37 il est hors de question d'être complaisant vis-à-vis des pouvoirs publics
00:29:40 et il faut aller beaucoup plus loin.
00:29:41 Et le vrai problème, le vrai sujet sur le fond, c'est le sujet européen.
00:29:44 Parce qu'aujourd'hui, on voit bien que c'est là que ça risque de monter
00:29:47 encore un peu plus.
00:29:48 Je rappelle seulement un petit point d'histoire.
00:29:50 En 1965, le général de Gaulle, lors d'une réforme du financement
00:29:55 de la politique agricole commune, avait décidé de pratiquer
00:29:58 la politique de la chaise vide.
00:29:59 À partir du mois de juin 1965 et jusqu'au mois de janvier,
00:30:03 aucun ministre français n'a siégé au conseil des ministres
00:30:07 de ce qu'on appelait à l'époque la CE.
00:30:09 Est-ce qu'aujourd'hui, Emmanuel Macron est prêt à un bras de fer ?
00:30:13 Je suis moins sûr.
00:30:14 J'ai beaucoup de doutes en l'occurrence.
00:30:16 Je voudrais qu'on fasse une parenthèse avant le journal de Maureen
00:30:19 et avant d'accueillir Christophe Robin.
00:30:21 Avec Amaury, on parle de la police de l'environnement,
00:30:24 parce qu'on n'en parle pas beaucoup, mais ça fait partie
00:30:26 aussi de revendications.
00:30:27 Ils se sentent espionnés, contrôlés en permanence.
00:30:30 Il y a une chape de plomb qui pèse sur tous nos agriculteurs
00:30:33 quasiment au quotidien, avec des menaces d'amende
00:30:35 et des surveillances quasi dignes d'un film de science-fiction.
00:30:38 Les moyens qui sont mis pour les surveiller,
00:30:40 c'est absolument dingue.
00:30:41 Cette parenthèse, d'abord, parce qu'on en a parlé depuis hier,
00:30:43 les agriculteurs qui sont donc à cran, le prix de l'électricité
00:30:46 qui augmente, les franchises médicales aussi.
00:30:48 Pendant ce temps, le bureau de l'Assemblée nationale
00:30:50 a décidé une augmentation de 300 euros par mois.
00:30:53 On l'a appris hier d'une avance sur frais.
00:30:55 Il s'agit des frais de mandat.
00:30:57 Le timing est déplorable.
00:31:00 Écoutez un agriculteur aujourd'hui sur cette question.
00:31:03 Par contre, le réveil, une très grosse surprise
00:31:06 par rapport à l'information.
00:31:07 Nos députés sont capables de prendre des décisions,
00:31:10 mais pour eux, quoi.
00:31:12 300 d'augmentation d'indemnité mensuelle,
00:31:15 parce que la vie a augmenté.
00:31:17 En comparaison de la baisse du prix de Montlé,
00:31:19 de moins 15%, d'augmentation d'électricité de 10%.
00:31:22 Ils sont capables de prendre des décisions rapidement,
00:31:26 mais pour eux.
00:31:27 Donc, aujourd'hui, ce n'est plus des politiques.
00:31:30 Ce sont des gens qui s'emplisent leurs poches
00:31:32 et qui sont en train d'enfoncer les producteurs,
00:31:35 puisque là, on n'a aucune écoute, aucun retour.
00:31:38 Je crois que Paris, on va y aller,
00:31:40 mais encore plus déterminé que ce qu'on avait imaginé.
00:31:43 - Commentaire, Georges ?
00:31:45 - Ça tombe vraiment très mal.
00:31:47 - Mais c'est fou, quoi.
00:31:49 - C'est une provocation.
00:31:50 Attention, ce n'est pas une augmentation sur le salaire.
00:31:52 - Non, mais j'ai bien compris.
00:31:53 C'est des avances sur frais, ce n'est pas du salaire,
00:31:55 mais c'est d'une bêtise.
00:31:56 - J'ai entendu la justification par la présidente,
00:31:58 Gaëlle Brun-Pivet, qui a dit, vous comprenez,
00:32:01 ces frais, les frais d'essence ont augmenté,
00:32:04 donc il faut les augmenter.
00:32:06 Les frais de permanence, donc ça suit l'augmentation.
00:32:09 Mais ce qu'il y a, c'est que pour les autres catégories
00:32:12 de Français, ça ne suit pas forcément.
00:32:14 Donc évidemment, ça paraît comme un privilège
00:32:16 par ceux-là même qui peuvent voter les lois.
00:32:18 Donc c'est très très mal venu.
00:32:20 Je crois qu'effectivement, il y a un problème de timing.
00:32:23 - En 10 secondes, à la situation.
00:32:25 - 300 euros pour certains agriculteurs,
00:32:27 c'est quasiment le revenu mensuel qui est le leur.
00:32:29 En effet, ça ne peut qu'accroître le fossé
00:32:32 entre la représentation nationale,
00:32:34 les dirigeants et les agriculteurs.
00:32:36 - Dans quel cerveau fait qu'on se dit,
00:32:38 tiens, en pleine crise de...
00:32:40 - C'est des habitudes, parce que sans doute,
00:32:42 on est au mois de janvier et que c'est au mois de janvier
00:32:44 que ça se décide.
00:32:46 - Et le bon sens, ça n'existe pas ?
00:32:48 - Dans le profil de l'État, 90% des bêtises que j'ai vues,
00:32:51 c'était des bêtises de routine.
00:32:53 C'est-à-dire qu'on ne se prend pas en compte la situation.
00:32:56 Et donc on fait comme d'habitude.
00:32:58 Bon, monsieur, on a toujours fait comme ça.
00:33:00 - Vous savez comment ça s'appelle, hein ?
00:33:02 C'est la déconnexion, encore une fois,
00:33:04 un symbole de la déconnexion totale entre nos élites
00:33:06 et la réalité du terrain, l'administration.
00:33:08 - Vous avez posé une question très claire.
00:33:10 - Non, non, mais allez, une dernière.
00:33:12 - Dans quel cerveau fait compte ?
00:33:14 Ou dépend comment on l'écrit, en fait ?
00:33:16 - Ouf ! - Oh !
00:33:18 - Ça, là, je vous la laisse, je vous la laisse, cher Maxime.
00:33:20 Sur ce, 23h02, pardon, Maureen, on a 2 minutes de retard.
00:33:22 Le rappel de l'actualité.
00:33:24 Et avant d'être donc avec le coprésident
00:33:26 de la coordination rurale, Amaury Buco
00:33:28 nous fera un éclairage sur cette police de l'environnement,
00:33:30 parce que là aussi, c'est à s'arracher
00:33:32 des touffes de cheveux. Maureen Vidal.
00:33:34 - Tranquille, tranquille.
00:33:36 - Alors que la colère des agriculteurs
00:33:39 s'amplifie, Gabriel Attal se rendra demain
00:33:41 en Haute-Garonne, sur le terrain
00:33:43 où il fera ses premières propositions.
00:33:45 Simplification des normes,
00:33:47 mesures concernant l'élevage ou encore le gazole non routier.
00:33:50 Le Premier ministre devrait faire des propositions
00:33:52 concrètes aux agriculteurs.
00:33:54 À Agen, les agriculteurs multiplient
00:33:56 les actions-chocs.
00:33:58 Les membres du syndicat coordination rurale
00:34:00 ont déversé, ce matin, du purin,
00:34:02 des pneus et de la paille aux entrées
00:34:04 de centrales d'achat de la grande distribution.
00:34:06 Autoroutes bloquées depuis lundi,
00:34:08 préfectures et hypermarchés recouverts
00:34:10 de lisiers ou encore trafic véroviaire coupé.
00:34:13 La pression monte dans le Lot et Garonne.
00:34:15 Enfin, une explosion des actes antisémites.
00:34:18 En 2023, le nombre d'agressions
00:34:20 anti-juifs a bondi l'an dernier.
00:34:22 1676 actes recensés en France
00:34:25 contre 436 l'année précédente,
00:34:27 selon un rapport du CRIF.
00:34:29 Après le 7 octobre, date des attaques
00:34:31 du Hamas en Israël, les actes antisémites
00:34:33 ont bondi de 1000 %, dans près de 6 cas sur 10.
00:34:36 Il s'agit d'attente aux personnes,
00:34:38 violences physiques, propos et gestes menaçants.
00:34:41 Merci beaucoup, chère Maureen.
00:34:45 Je vous le disais avant de donner la parole
00:34:48 à José Pérez, président de la coordination rurale 47,
00:34:51 de prendre le temps également de revenir
00:34:53 sur cette loi de migration, censurée à quasiment 50 % aujourd'hui.
00:34:56 Une énorme mascarade, mais ça, c'est pour une petite quinzaine de minutes.
00:35:00 La question de la police, de l'environnement.
00:35:02 J'aimerais que nos téléspectateurs
00:35:04 soient éclairés sur cette question,
00:35:07 parce que c'est aussi au cœur des revendications
00:35:09 des agriculteurs, qui se sentent constamment espionnés.
00:35:12 Amaury Bucaud, les agriculteurs,
00:35:14 traités comme des délinquants.
00:35:16 C'est la question qu'on se pose parmi les nombreuses récriminations.
00:35:18 La pression exercée par la police de l'environnement,
00:35:21 plus précisément l'OFB,
00:35:23 c'est l'Office française de la biodiversité.
00:35:25 Vous avez recueilli plusieurs témoignages.
00:35:27 D'abord, est-ce que vous pouvez nous expliquer brièvement
00:35:29 ce que c'est cet office française de la biodiversité ?
00:35:31 Elle a été créée en 2020
00:35:33 et elle dispose de 3000 agences sur le territoire
00:35:37 qu'on appelle la fameuse police de l'environnement.
00:35:40 Leur mission, c'est à la fois des contrôles
00:35:42 sur le plan administratif, par exemple,
00:35:44 voir la bonne application des arrêtés préfectoraux,
00:35:46 comme pendant les périodes de sercheresse,
00:35:48 mais aussi des contrôles judiciaires,
00:35:50 c'est le respect de la loi,
00:35:52 avec la possibilité de poursuites pénales.
00:35:54 Qu'est-ce qui contrôle ?
00:35:56 Tout ce qui est relatif à l'eau,
00:35:58 tout ce qui est relatif aux espaces naturels,
00:36:00 la faune sauvage, la chasse et la pêche,
00:36:02 et une bonne partie de leur activité,
00:36:04 heureusement, est basée sur la prévention,
00:36:06 mais aussi une autre partie sur la répression.
00:36:09 Il y avait en 2022 plus de 10 000 contrôles
00:36:13 qui ont été effectués.
00:36:15 Ces agents, ce sont des policiers,
00:36:17 ils ont des uniformes, vous allez voir une image à l'écran.
00:36:19 Vous voyez, police de l'environnement.
00:36:21 Ils sont même armés, ce sont des policiers comme les autres,
00:36:23 sauf qu'ils ne dépendent pas du ministère de l'Intérieur,
00:36:25 mais de l'OFB, qui dépend elle-même
00:36:27 du ministère de l'Agriculture et de l'Environnement.
00:36:29 Et les agriculteurs, leur reproche d'être trop zélés,
00:36:31 d'être parfois brutaux dans les contrôles.
00:36:34 Vous avez recueilli plusieurs témoignages,
00:36:36 est-ce que vous pouvez nous donner des exemples concrets ?
00:36:38 Oui, j'ai contacté, bien sûr, j'ai contacté aujourd'hui Jean-Pierre.
00:36:40 Jean-Pierre, il est éleveur en Corrèze,
00:36:42 dans le village de Saint-Bonnet-Prébord.
00:36:45 Il est agriculteur depuis plus de 30 ans,
00:36:47 à la tête d'une exploitation de 170 hectares
00:36:50 qui fait de l'élevage de vaches limousines.
00:36:53 Alors, en mars 2021, il a demandé conseil
00:36:56 à l'Office française de biodiversité,
00:36:59 afin de pouvoir utiliser une source d'eau
00:37:01 située sur son terrain,
00:37:03 qu'il utilisait déjà pour sa propre maison,
00:37:05 mais il voulait aussi l'utiliser, si vous voulez,
00:37:07 pour nourrir, pour faire boire ses vaches.
00:37:09 Parce que jusqu'ici, il utilisait le réseau Veolia,
00:37:11 mais ça lui coûtait 3 000 euros par an,
00:37:13 et c'est une eau qui était assez chère,
00:37:15 et surtout de moins bonne qualité.
00:37:17 Deux agents de l'OFB sont venus chez lui,
00:37:19 et la situation a rapidement viré au cauchemar.
00:37:21 Lui, il était excédé, il a traité un des agents
00:37:23 de cow-boy et de petit fonctionnaire
00:37:25 en mal de pouvoir. Résultat,
00:37:27 14 heures de garde à vue,
00:37:29 deux procès et 5 000 euros perdus.
00:37:31 Écoutez son témoignage.
00:37:33 J'ai compris assez vite
00:37:35 qu'il y avait un agent en particulier
00:37:37 qui était totalement opposé à mon projet,
00:37:39 même si les deux autres
00:37:41 avaient l'air plutôt favorables.
00:37:43 Le ton est monté un petit peu,
00:37:45 je me suis un petit peu emporté,
00:37:47 parce que je ne comprenais pas sa raison
00:37:49 de me refuser le captage, d'autant que ses deux collègues,
00:37:51 eux, ne la comprenaient pas non plus.
00:37:53 Comme c'était une mission de conseil,
00:37:55 et puis que je voyais que ça tournait vinaigre,
00:37:57 je lui ai demandé un peu vertement
00:37:59 de quitter mon exploitation.
00:38:01 Toujours est-il que cet agent
00:38:03 a porté plainte pour violence psychologique.
00:38:05 Un médecin lui a fait
00:38:07 un arrêt de travail de 7 jours
00:38:09 pour violence psychologique.
00:38:11 J'ai été mis en garde à vue à la gendarmerie
00:38:13 de Neuvique pendant 14 heures.
00:38:15 Je me suis retrouvé au tribunal
00:38:17 au mois de juin 2021 à Tulle.
00:38:19 J'ai été relaxé.
00:38:21 Le parquet a fait appel dès le lendemain
00:38:23 et j'ai été condamné à deux
00:38:25 après-midi de citoyenneté, mais
00:38:27 ça m'a quand même coûté
00:38:29 2100 euros d'indemnité
00:38:31 plus 2 fois 1500 euros
00:38:33 d'avocat, donc la plaisanterie.
00:38:35 Ça me revient à peu près à 5000 euros,
00:38:37 sachant que mon revenu avec ma femme
00:38:39 qui est exploitante agricole avec moi,
00:38:41 c'est globalement
00:38:43 1000 euros par mois.
00:38:45 Le comble dans cette histoire, c'est que finalement
00:38:47 l'OFB, l'Office française pour la biodiversité,
00:38:49 lui a dit qu'il était dans son bon droit
00:38:51 et qu'il pouvait utiliser cette source.
00:38:53 Donc cet incident n'aura vraiment servi à rien.
00:38:55 - Et ces contraintes, on voit cette source,
00:38:57 ces contraintes ne pèsent pas seulement sur les agriculteurs,
00:38:59 mais aussi plus globalement sur le
00:39:01 montre rural. Un autre témoignage rapidement.
00:39:03 - Exactement. Alors le ruisseau que vous venez voir,
00:39:05 c'est une autre histoire. Il s'agit
00:39:07 cette fois du maire d'une petite commune
00:39:09 de 3000 habitants, Saint-Georges-sur-Oeur,
00:39:11 c'est dans l'Eure-et-Loire.
00:39:13 Cette commune est propriétaire
00:39:15 d'un vannage. Vous savez, c'est une espèce de...
00:39:17 C'est un peu comme une sorte d'écluse.
00:39:19 Vous voyez, c'est des barres en bois qui limitent
00:39:21 des cours d'eau. Et c'est à la
00:39:23 municipalité d'entretenir ces vannages.
00:39:25 Alors le responsable technique
00:39:27 municipal a profité de la période
00:39:29 où il y avait le moins d'eau dans l'Eure
00:39:31 pour faire une réparation, ce qui est en septembre
00:39:33 dernier, sauf qu'il y avait un arrêt préfectoral,
00:39:35 il y en a beaucoup,
00:39:37 interdisant de manier les vannes à cause de la sécheresse.
00:39:39 Le maire avait oublié cet arrêté,
00:39:41 n'y avait pas à l'esprit, si vous voulez.
00:39:43 Donc il y a eu le maniement des vannes,
00:39:45 vous voyez, vous prenez l'assèchement de ce petit ruisseau
00:39:47 que vous voyez, vous avez vu à l'écran, que vous allez pouvoir voir.
00:39:49 Ce ruisseau qui traverse
00:39:51 le village. Et vous avez eu des alvins,
00:39:53 des petits poissons qu'on retrouve en quantité,
00:39:55 qui ne sont pas des poissons rares, mais une bonne partie,
00:39:57 enfin une partie d'entre eux sont morts
00:39:59 puisque le ruisseau a été asséché
00:40:01 et une bonne partie ont été sauvés.
00:40:03 Mais des inspecteurs de l'environnement sont arrivés
00:40:05 à ce moment-là et le maire, eh bien,
00:40:07 a été immédiatement poursuivi, convoqué
00:40:09 à plusieurs reprises, notamment devant le procureur,
00:40:11 le parquet, sanctionné sans aucun
00:40:13 tact et ce qu'il dit, vous allez écouter son témoignage,
00:40:15 c'est que finalement il a eu l'impression d'avoir été
00:40:17 traité comme un vulgaire délinquant,
00:40:19 écoutez-le.
00:40:21 Nos agents se sont
00:40:23 mis à l'ouvrage et
00:40:25 vers midi, les inspecteurs
00:40:27 de l'AFB étaient déjà présents,
00:40:29 par les plus grands des hasards.
00:40:31 Et là, évidemment,
00:40:33 ils ont été tout de suite dans la répression.
00:40:35 En aucun cas, ils se sont
00:40:37 déplacés à la mairie, alors que la mairie
00:40:39 est juste à quelques
00:40:41 50 mètres, à peu près,
00:40:43 du canal, et en aucun cas, ils se sont mis à la mairie,
00:40:45 mais ils ont bien sûr dressé un procès verbal.
00:40:47 Alors moi, ce que je déplore, évidemment, c'est que
00:40:49 je viens de vous le dire, nous ne sommes pas au-dessus des lois,
00:40:51 mais je dis qu'il y a quand même un minimum,
00:40:53 après j'ai été bien sûr auditionné, pendant
00:40:55 une heure et demie, comme un simple délinquant, avec
00:40:57 deux inspecteurs avec le pétard,
00:40:59 avec le revolver, donc vraiment comme un délinquant.
00:41:01 Et voilà, donc
00:41:03 une grande amertume, donc la population
00:41:05 est rente debout contre
00:41:07 cette manière d'agir,
00:41:09 parce que je pense qu'il y a d'autres manières
00:41:11 d'agir.
00:41:13 - Maxime Thibault, merci. Amaury, on se rend compte
00:41:15 à travers ces deux exemples, en effet, qu'ils sont sous
00:41:17 pression permanente, sur suspicion,
00:41:19 espionnage, c'est le
00:41:21 sentiment d'être... Oui, et puis je ne sais pas
00:41:23 si vous avez évoqué les moyens, mais il y a des
00:41:25 drones, des moyens satellites, enfin ça va
00:41:27 très très loin en termes de technologie également,
00:41:29 pour surveiller nos agriculteurs.
00:41:31 - Il y a 20 ans, un agriculteur avait pété les plombs.
00:41:33 - Bien sûr que ça t'arrive. - Il avait tué
00:41:35 deux agents de contrôle, dont une femme.
00:41:37 Il les avait abattus.
00:41:39 30 ans de réclusion, il est mort maintenant en prison.
00:41:41 Il faut dire qu'à un moment, ça peut exploser.
00:41:43 - Et certains se suicident après les contrôles.
00:41:45 - Certains se suicident, il y a beaucoup de suicides. - Ça vire au drame.
00:41:47 - Moi je veux apporter la contradiction,
00:41:49 parce que l'Office français de la biodiversité
00:41:51 n'a pas tant de moyens que ça,
00:41:53 et fait un travail qui est assez
00:41:55 formidable, notamment sur tout ce qui est la
00:41:57 pollution industrielle, et très souvent
00:41:59 ce sont des agriculteurs qui contactent
00:42:01 les agents de l'OFB pour les alerter
00:42:03 sur des pollutions de l'environnement, parce qu'il ne faut
00:42:05 pas oublier une chose, c'est que l'agriculteur est souvent la première
00:42:07 victime des pollutions de l'environnement, et c'est
00:42:09 pas le premier à utiliser du glyphosate en se disant
00:42:11 "je m'en fiche, je fais ce que je veux", parce que c'est la première
00:42:13 à en être victime derrière, à souffrir de leucémie ou de cancer,
00:42:15 s'il ne sait pas utiliser les bonnes proportions.
00:42:17 - Non mais certains agriculteurs ont l'impression qu'on les prend pour des
00:42:19 gosses, et qu'ils sont constamment sous
00:42:21 surveillance, et qu'on ne les sent pas capables
00:42:23 de faire leur travail correctement.
00:42:25 - C'est l'éternel débat face à la police
00:42:27 ou la gendarmerie, à partir du moment où il y a de la répression,
00:42:29 on vient reprocher que oui je roulais à 136 au lieu de 130.
00:42:31 Vous voyez, moi je fais quand même attention
00:42:33 à ce niveau-là, je pense qu'il ne faut pas
00:42:35 viser la police de l'environnement comme étant quelqu'un
00:42:37 qui vient fliquer en permanence ses agriculteurs.
00:42:39 - J'ai entendu un témoignage aujourd'hui, pardon Maxime,
00:42:41 j'ai entendu un témoignage d'un agriculteur qui expliquait,
00:42:43 alors je ne sais plus ce qu'il doit faire exactement, quel processus
00:42:45 qu'il doit mettre en place sur son champ, à partir
00:42:47 d'une date précise, mettons le 1er septembre.
00:42:49 Il explique, voilà, cette tâche-là,
00:42:51 je dois l'accomplir dans mon champ
00:42:53 le 1er septembre. Il se trouve que, par exemple,
00:42:55 le 1er septembre, il pleut, donc je ne peux pas effectuer cette tâche.
00:42:57 Le 2 septembre, je dois passer la journée
00:42:59 à remplir un document administratif
00:43:01 pour expliquer pourquoi je n'ai pas...
00:43:03 Attends, non, je vais juste finir. Pourquoi je n'ai pas
00:43:05 réussi à faire cette tâche ? Le 3 septembre,
00:43:07 je vais vouloir effectuer cette tâche.
00:43:09 Bon, il se trouve qu'il pleut.
00:43:11 Eh bien le 4 septembre, j'ai une amende.
00:43:13 - Oui, mais ça c'est de la norme. - Voilà comment ça se passe.
00:43:15 - C'est que la norme est mal faite, mais ça ne veut pas dire pour autant que l'OFB
00:43:17 va venir derrière imposer une amende
00:43:19 ou une sanction. Déjà, il faut savoir que vous avez 4-5
00:43:21 agents par département. C'est un petit service
00:43:23 qui manque cruellement de moyens depuis la fusion
00:43:25 qu'il a connue. Donc c'est pour ça que moi,
00:43:27 je ne veux pas qu'on leur jette la pierre comme ça, parce qu'on a
00:43:29 2-3 exemples de personnes qui sont venues témoigner.
00:43:31 Excusez-moi, le tout 1er exemple qui a été donné,
00:43:33 c'est quand même un outrage qui a été fait à des agents.
00:43:35 Il y a eu une condamnation périodique par le jury.
00:43:37 - Là, il n'y a pas à en tirer son témoignage.
00:43:39 Non, mais si je peux juste le permettre. - Il a été condamné
00:43:41 définitivement par un tribunal judiciaire.
00:43:43 - Il a été relaxé en 1re instance.
00:43:45 Le parquet a fait appel.
00:43:47 Et lui, ce qu'il me raconte, c'est que
00:43:49 en appel, la juge
00:43:51 avait un discours
00:43:53 de dire que finalement, les agriculteurs sont
00:43:55 des pollueurs.
00:43:57 - José Pérez est avec nous. Je voudrais lui demander son avis.
00:43:59 On parle entre...
00:44:01 Je ne suis pas sûr qu'il y ait d'agriculteurs autour
00:44:03 de ce plateau.
00:44:05 On va quand même demander au principal intéressé
00:44:07 ce qu'il en pense. José Pérez qui était avec nous
00:44:09 hier soir, merci beaucoup de prendre le temps
00:44:11 encore ce soir d'être avec nous. Côte-président de la coordination
00:44:13 rurale 47, Lotte-et-Garonne,
00:44:15 bien sûr, on va revenir sur toutes les revendications
00:44:17 et sur vos actions.
00:44:19 Mais si vous avez entendu les dernières minutes
00:44:21 de notre séquence, j'aimerais bien avoir votre avis.
00:44:23 Ces contrôles permanents de nos agriculteurs,
00:44:25 ce sentiment d'être en permanence contrôlé,
00:44:27 scruté avec la crainte de voir une administration
00:44:29 vous mettre sous pression, c'est quelque chose
00:44:31 de réel, que vous vivez au quotidien ?
00:44:33 Est-ce que d'ailleurs, ça fait partie des revendications
00:44:35 que vous menez ?
00:44:37 - Ah oui, exactement.
00:44:39 On a demandé qu'il y ait
00:44:41 plus de contrôles.
00:44:43 On a subi trop de contrôles aujourd'hui.
00:44:45 Vous parliez de l'OFB.
00:44:47 L'OFB fait du zèle partout,
00:44:49 partout en France. On les voit,
00:44:51 ils sont là.
00:44:53 C'est n'importe quoi ce qu'ils font.
00:44:55 Et aujourd'hui, ils sont où l'OFB ?
00:44:57 Il pleut trop, il y a des inondations partout.
00:44:59 Il y a des milliers d'habitations
00:45:01 qui sont sous l'eau. Ils sont où l'OFB
00:45:03 pour l'écurage des fossés ? Par contre,
00:45:05 quand il fait sec, ils savent
00:45:07 venir vous dire
00:45:09 c'est un cours d'eau, les cassements
00:45:11 des fossés, tout ça.
00:45:13 C'est vraiment scandaleux l'OFB.
00:45:15 Ils font vraiment
00:45:17 du zèle partout, surtout.
00:45:19 Voilà, c'est...
00:45:21 Bon.
00:45:23 - Maxime, dites-lui un mot si vous voulez.
00:45:25 - Oui, non mais j'entends
00:45:27 parfaitement la colère de monsieur
00:45:29 vis-à-vis de l'OFB, mais je pense qu'il n'y a
00:45:31 pas de confrontation à faire.
00:45:33 L'OFB, c'est l'État. La question, c'est la norme
00:45:35 de l'État. On dit qu'il y a trop de normes
00:45:37 et qu'il y a des normes qui ne respectent
00:45:39 pas les agriculteurs. Parce que c'est vrai, ma grand-mère
00:45:41 qui a 93 ans, elle m'a dit, moi,
00:45:43 quand j'étais jeune agricultrice, je me levais
00:45:45 le matin, je regardais dehors, je savais si je
00:45:47 devais aller cueillir mes patates ou pas. Aujourd'hui,
00:45:49 je dois regarder le journal officiel. Il est là,
00:45:51 le problème. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, les agriculteurs
00:45:53 doivent regarder le journal officiel. Mais c'est pas
00:45:55 de la faute de l'agent de l'OFB qui ne fait que
00:45:57 son boulot. C'est de la faute de l'État et de l'Europe
00:45:59 qui a fait de l'agriculture
00:46:01 quelque chose qui n'a plus rien à voir avec la réalité.
00:46:03 - José Pérez ? - Aujourd'hui,
00:46:05 les OFB sont responsables
00:46:07 en grande partie de toutes les inondations
00:46:09 qui se passent dans les pays.
00:46:11 On se rend compte que quand on fait
00:46:13 du curage de fossé,
00:46:15 il y a beaucoup moins d'inondations,
00:46:17 puisque l'eau s'écoule plus rapidement.
00:46:19 Nous, à Lotte-et-Garonne,
00:46:21 on a fait des gros curages de fossé
00:46:23 et il n'y a pas eu d'inondation
00:46:25 dernièrement. Alors qu'il y en avait
00:46:27 eu il y a deux mois avant les curages.
00:46:29 Aujourd'hui, tout le monde a peur,
00:46:31 tout le monde a peur de l'OFB et plus personne
00:46:33 ne fait rien, par crainte
00:46:35 de répression, parce que
00:46:37 l'OFB ne discute pas aujourd'hui.
00:46:39 Il vient et il verbalise.
00:46:41 - Pour avancer dans cette discussion,
00:46:43 José Pérez, je voudrais vous montrer une photo.
00:46:45 Vous n'étiez certainement pas connecté avec nous
00:46:47 avant ce moment
00:46:49 où j'ai montré cette photo.
00:46:51 Vous avez un visio sur l'antenne,
00:46:53 vous nous voyez, José ?
00:46:55 - Oui, oui. - Vous voyez ce que je montre là, à l'antenne ?
00:46:57 Le code rural en 1965
00:46:59 à gauche et le code rural en 2023.
00:47:01 Finalement, cette image, elle dit tout
00:47:03 de ce que vous vivez ?
00:47:05 - Cette image
00:47:07 dit exactement ce qu'on vit aujourd'hui.
00:47:09 Aujourd'hui, on est contrôlé en permanence.
00:47:11 Même on a des contrôles
00:47:13 satellites
00:47:15 qui passent sur nos
00:47:17 propriétés trois fois
00:47:19 par semaine.
00:47:21 Tous les trois jours, pardon.
00:47:23 Et qui nous envoient
00:47:25 des contrôles
00:47:27 via nos
00:47:29 boîtes mail.
00:47:31 On reçoit des alertes.
00:47:33 Il faut qu'on aille prendre des photos
00:47:35 pour se justifier.
00:47:37 C'est un scandale.
00:47:39 Il faut qu'on s'autocontrôle.
00:47:41 C'est de la folie.
00:47:43 - Qu'est-ce que vous attendez de
00:47:45 Gabriel Attal demain, José Pérez ?
00:47:47 - Rien.
00:47:49 Demain, on attend des...
00:47:51 On attend un résultat
00:47:53 qui soit ferme.
00:47:55 On veut vraiment des vrais résultats.
00:47:57 On veut
00:47:59 avoir
00:48:01 des vraies justifications.
00:48:03 On veut des prix, des revenus.
00:48:05 On veut moins de contrôles.
00:48:07 On veut pouvoir travailler dignement
00:48:09 et gagner notre vie dignement.
00:48:11 - Concrètement,
00:48:13 quelle annonce pourrait mettre fin
00:48:15 à votre mouvement, à vos blocages demain ?
00:48:17 Que pourrait concrètement demain apporter
00:48:19 le gouvernement comme solution rapide ?
00:48:21 En dehors, bien sûr, des considérations
00:48:23 européennes, puisque vous savez bien
00:48:25 que demain, ce qui est régi
00:48:27 par Bruxelles, vous n'obtiendrez
00:48:29 rien. Peut-être un calendrier,
00:48:31 peut-être des promesses, mais les promesses
00:48:33 le concrets, ce sera ce que
00:48:35 le gouvernement français peut faire dans sa marche
00:48:37 de manœuvre. Est-ce qu'il y a une annonce
00:48:39 qui pourrait vous calmer,
00:48:41 vous contenter, du moins dans un premier temps ?
00:48:43 - La première chose,
00:48:45 c'est
00:48:47 maintenir cette détaxation
00:48:49 sur le GNR.
00:48:51 Il faudrait détaxer
00:48:53 nos produits phytosanitaires
00:48:55 puisque la taxe
00:48:57 sur les produits phytosanitaires coûte une fortune
00:48:59 aux exploitations agricoles.
00:49:01 On paie déjà nos produits et en plus
00:49:03 on est taxé sous les
00:49:05 contraintes de normes
00:49:07 écologistes. Après,
00:49:09 aujourd'hui, il faut trouver une solution
00:49:11 rapide pour donner de l'oxygène
00:49:13 à nos exploitations
00:49:15 et aux agriculteurs.
00:49:17 Il faut mettre en place un système
00:49:19 avec des reports de crédit
00:49:21 en pleine tableau.
00:49:23 Il faut apporter
00:49:25 un gros bol d'oxygène
00:49:27 à nos agriculteurs.
00:49:29 C'est un truc dans un premier temps qui est très facile
00:49:31 à faire et qui est très facile
00:49:33 à mettre en place. Après, bien sûr,
00:49:35 derrière, il faut
00:49:37 revoir cette loi EGalim
00:49:39 qui est complètement à côté de la plaque et qui ne sert
00:49:41 strictement à rien. Faisons une loi
00:49:43 EGalim équitable, un tiers,
00:49:45 un tiers pour nous, un tiers
00:49:47 pour Intermédiaire, un tiers
00:49:49 pour les supermarchés.
00:49:51 Aujourd'hui, nous ne pouvons pas
00:49:53 travailler une année
00:49:55 pour ne pas pouvoir
00:49:57 vendre nos produits.
00:49:59 C'est un scandale de faire ça.
00:50:01 Qui travaille aujourd'hui
00:50:03 pour rien ? Personne.
00:50:05 - Et non, à part les agriculteurs,
00:50:07 malheureusement. Merci beaucoup
00:50:09 José Pérez, co-président, je le rappelle, de la Coordination
00:50:11 Rurale 47. Si vous le voulez bien et que vous en avez
00:50:13 le temps, pourquoi pas se parler demain
00:50:15 de nouveau après les annonces du
00:50:17 Premier ministre. Merci d'avoir pris le temps
00:50:19 de réagir sur ces news.
00:50:21 On va
00:50:23 s'arrêter sur ce dossier
00:50:25 un coup instantané parce qu'on va quand même
00:50:27 prendre le temps sur cette loi Immigration, mais on
00:50:29 reparlera dans la toute dernière partie
00:50:31 de l'émission, parce qu'il y a d'autres
00:50:33 corps de métiers, je pense aux pêcheurs, aux travailleurs
00:50:35 du BTP, à d'autres secteurs qui
00:50:37 commencent à rejoindre le mouvement.
00:50:39 On verra que vraiment, on est sur une gronde
00:50:41 qui pourrait se généraliser.
00:50:43 Mais prenons le temps également parce que cette actualité
00:50:45 est insensée.
00:50:47 Georges Fenech, le conseil constitutionnel
00:50:49 qui s'est prononcé aujourd'hui sur le projet
00:50:51 de loi Immigration, texte controversé, adopté
00:50:53 dans la douleur, tout le monde s'en souvient, fin décembre
00:50:55 dernier, les neuf sages de la fameuse
00:50:57 rue de Montpensier ont décidé
00:50:59 de censurer largement le texte parmi les
00:51:01 dispositions retoquées, figurent notamment le durcissement
00:51:03 de l'accès aux prestations sociales, les
00:51:05 restrictions de regroupement familial, l'instauration
00:51:07 de quotas migratoires fixés
00:51:09 par le Parlement et plusieurs mesures restreignant
00:51:11 le droit du sol. Que reste-t-il,
00:51:13 je vais dire, de nos amours ? Non, de cette loi Immigration ?
00:51:15 Pas grand chose. Thomas Bonnet d'abord.
00:51:17 Sur les 86
00:51:19 articles de la loi Immigration,
00:51:21 35 ont été totalement ou partiellement
00:51:23 censurés par le conseil constitutionnel.
00:51:25 Dans le détail, 3 articles ont
00:51:27 été censurés sur le fond et 32
00:51:29 autres ont été considérés comme des
00:51:31 cavaliers législatifs, c'est-à-dire
00:51:33 des articles qui n'ont pas de lien avec
00:51:35 l'objectif initial du texte.
00:51:37 Et parmi ces articles qui ont donc été
00:51:39 censurés, on retrouve en réalité la plupart
00:51:41 de ceux qui avaient été déposés par la droite
00:51:43 au Sénat, à savoir par exemple
00:51:45 le durcissement des conditions pour le versement des
00:51:47 allocations familiales, le délit de séjour
00:51:49 irrégulier a lui aussi été censuré,
00:51:51 tout comme la caution qui aurait été
00:51:53 demandée aux étudiants étrangers.
00:51:55 Alors du côté du conseil constitutionnel,
00:51:57 on se défend de toute décision politique.
00:51:59 Et du côté du gouvernement,
00:52:01 on se vante d'avoir pu
00:52:03 préserver les articles originels du texte,
00:52:05 ceux qui figuraient dans le texte initial
00:52:07 du gouvernement, qui n'ont donc pas été censurés.
00:52:09 - Des semaines de faux-semblants
00:52:11 et voilà le résultat à l'arrivée.
00:52:13 C'est d'une tristesse absolue.
00:52:15 - Oui, je vais simplement
00:52:17 faire une remarque sur
00:52:19 la décision du conseil
00:52:21 constitutionnel. Je l'ai lue cet après-midi
00:52:23 et elle est publiée déjà.
00:52:25 Je ne l'ai pas lue dans le détail parce qu'elle est très
00:52:27 longue et ce n'est pas un texte,
00:52:29 ce n'est pas un poème. - Ça vous tente des mains comme on dit.
00:52:31 - Voilà, même quand on est juriste.
00:52:33 Mais je suis
00:52:35 resté sur ma fin en réalité.
00:52:37 - Pourquoi ? - Parce que
00:52:39 je trouve que le conseil constitutionnel n'a pas
00:52:41 motivé en réalité cette décision.
00:52:43 Qu'est-ce qu'il dit le conseil constitutionnel ?
00:52:45 Il dit que cet amendement
00:52:47 n'a pas de lien direct ou indirect
00:52:49 avec le projet initial.
00:52:51 Il ne dit pas en quoi ça n'a pas de lien.
00:52:53 Qu'on m'explique pourquoi...
00:52:55 - Les fameux cavaliers. - Voilà, le délit de séjour
00:52:57 irrégulier qu'on a réintroduit.
00:52:59 On dit que ça n'a pas de lien direct.
00:53:01 Pardon, ça a un lien
00:53:03 avec quoi ? Avec l'agriculture ? Non, ça a un lien
00:53:05 avec l'immigration.
00:53:07 Et ça n'est pas motivé.
00:53:09 Et en plus, on ne tient pas compte
00:53:11 de la réforme constitutionnelle
00:53:13 de 2008, qui avait
00:53:15 introduit précisément, pour éviter cette question
00:53:17 des cavaliers, qu'un amendement
00:53:19 à partir du moment où il avait un lien direct
00:53:21 ou indirect,
00:53:23 c'était bien pour donner plus d'oxygène
00:53:25 aux parlementaires,
00:53:27 devait être reçu. Et là, le conseil
00:53:29 constitutionnel ne l'a pas intégré véritablement
00:53:31 dans sa jurisprudence. - Vous dites avec le talent
00:53:33 qui est le vôtre, Georges Fenech,
00:53:35 que les sages se moquent de nous, en fait.
00:53:37 - Moi, je ne vais pas employer ces termes-là.
00:53:39 - C'est pour ça que je l'ai dit, avec votre talent et votre verbe.
00:53:41 - Je reste sur ma fin,
00:53:43 parce que ça n'est pas motivé
00:53:45 et on ne comprend pas
00:53:47 pourquoi, précisément, ils ont écarté
00:53:49 ces 32 amendements.
00:53:51 - C'est ce que voulait le chef de l'État, je crois.
00:53:53 - Moi, je ne veux pas rentrer dans cette considération.
00:53:55 - Ah bon ? Pourtant, je pense que c'est le sujet, Georges.
00:53:57 - On va en parler, bien sûr.
00:53:59 - Gerard Darmanin était aux Anges ce soir,
00:54:01 au JT de TF1.
00:54:03 - Je voulais simplement faire cette remarque.
00:54:05 - Vous avez bien fait.
00:54:07 - Et d'ailleurs, ils n'ont pas invalidé le fond des décisions.
00:54:09 - Ah, bien non.
00:54:11 - Ils ont dit que ce n'est même pas la peine qu'on examine le contenu,
00:54:13 il n'y a pas de lien direct ou indirect. Pardon.
00:54:15 - Gerard Darmanin, tout à l'heure, aux 20h.
00:54:17 - C'est au président de la République
00:54:19 de promulguer la loi. J'ai eu un échange avec lui.
00:54:21 Il le fera très bientôt,
00:54:23 dans les heures qui viennent. Demain matin, je réunirai
00:54:25 tous les préfets de la République à sa demande,
00:54:27 à 10h, pour appliquer la loi.
00:54:29 Elle a très peu besoin de décrets d'application.
00:54:31 80% de ses articles s'appliquent immédiatement.
00:54:33 Notamment le fait que
00:54:35 tous les préfets devront réunir en février et en mars
00:54:37 tous les dossiers avec leur service,
00:54:39 les policiers et les gendarmes, pour retrouver
00:54:41 les étrangers délinquants qu'on n'a pas pu expulser
00:54:43 précédemment, parce qu'on n'avait pas les moyens,
00:54:45 et de le faire immédiatement, dans les jours
00:54:47 et les semaines qui viennent.
00:54:49 - En gros, ce qu'ils disent, c'est que ce n'est pas notre texte qui a été censuré,
00:54:51 c'est celui de l'opposition, donc tout va bien.
00:54:53 - Sauf qu'un petit bémol, quand même.
00:54:55 Sans la majorité
00:54:57 du président de la République,
00:54:59 le texte n'aurait pas été adopté, y compris
00:55:01 avec les amendements de la droite républicaine.
00:55:03 Donc, quelque part,
00:55:05 ils foncent un peu la copie en disant cela.
00:55:07 Mais, en effet,
00:55:09 d'une certaine manière, qu'est-ce qui reste du texte ?
00:55:11 Il reste tout simplement le projet de loi initial
00:55:13 du gouvernement, tel qu'il avait été
00:55:15 présenté au Parlement,
00:55:17 en première lecture au Sénat,
00:55:19 et après le Sénat l'avait détricoté
00:55:21 pour une grande partie.
00:55:23 L'avait considérablement complété.
00:55:25 Mais, en fait, attendez, tout le monde...
00:55:27 On est dans un jeu
00:55:29 de rôle extraordinaire, parce que je retiens
00:55:31 ce que dit Georges Fenech.
00:55:33 D'abord, il y a vraisemblablement
00:55:35 une interprétation à faire de la façon
00:55:37 dont le Conseil constitutionnel
00:55:39 interprète l'article 45 de la Constitution
00:55:41 sur les cavaliers législatifs.
00:55:43 Il y a beaucoup de choses à dire, et je pense que
00:55:45 tous les constitutionnalistes ne seront pas d'accord
00:55:47 avec la décision qui a été prise par le Conseil constitutionnel.
00:55:49 Mais qu'est-ce qu'ils font ? Ils font de la politique,
00:55:51 purement et simplement.
00:55:53 Mais évidemment !
00:55:55 Mais c'est leur rôle !
00:55:57 Mais enfin, en même temps, le droit n'est pas...
00:55:59 La Cour des comptes avait quand même...
00:56:01 Mais ce n'est pas parce que la Cour des comptes fait pareil qu'il faut les limiter !
00:56:03 Ah oui, c'est politique,
00:56:05 c'est à la botte du pouvoir. Voilà ce que les Français
00:56:07 comprennent ce soir.
00:56:09 Pardon d'être un peu démago, Philippe,
00:56:11 mais vous êtes...
00:56:13 Ah bon, ce n'est pas ça le fond ?
00:56:15 Le fond, c'est que les gens...
00:56:17 Vous avez vu à longueur de sondage... Pardon, je suis désolé,
00:56:19 je finis tout de suite. A longueur de sondage, vous avez vu pendant des mois
00:56:21 que les Français voulaient une loi dure et forte sur l'immigration,
00:56:23 plutôt de droite.
00:56:25 Et à l'arrivée, vous avez ce gloobie boulega
00:56:27 de gauche.
00:56:29 40% de la loi qui a été censurée
00:56:31 et les grands perdants, ce soir, ce ne sont pas les politiques,
00:56:33 ce sont les gens. Ce sont les Français,
00:56:35 les gens qui nous regardent. Pardon.
00:56:37 D'abord, il faut casser cette idée que le droit serait
00:56:39 asexué politiquement.
00:56:41 Le droit est aussi le produit d'un rapport de force politique.
00:56:43 Il ne faut jamais l'oublier, en l'occurrence.
00:56:45 Ce serait un autre débat.
00:56:47 Ce serait un autre débat, mais je crois que c'est important.
00:56:49 En fait, il prétexte
00:56:51 sur la forme un rejet
00:56:53 du fonds, tout simplement.
00:56:55 Il s'appuie sur la forme pour rejeter le fonds.
00:56:57 Donc, il fond d'une certaine manière de la politique.
00:56:59 Mais il renvoie presque, j'allais dire,
00:57:01 dos à dos
00:57:03 les majorités et les oppositions.
00:57:05 Et chacun, d'ailleurs, peut ensuite en faire
00:57:07 une lecture qui est conforme à ses intérêts politiques.
00:57:09 Vous allez prendre la parole tout de suite, Philippe Guibert.
00:57:11 Je voudrais juste que vous entendiez d'abord Eric Zemmour,
00:57:13 qui a commenté également cette actualité tout à l'heure,
00:57:15 chez Christine Kelly.
00:57:17 Vous le savez, j'étais venu
00:57:19 sur votre chaîne immédiatement après
00:57:21 le vote de la loi pour dire
00:57:23 qu'il n'en resterait rien
00:57:25 et que cette loi, il ne resterait
00:57:27 que la régularisation
00:57:29 des 10 000 clandestins.
00:57:31 Si vous voulez,
00:57:33 je le savais, c'était pas sorcier de le savoir,
00:57:35 je sais que depuis des dizaines d'années,
00:57:37 le Conseil constitutionnel a pris la main
00:57:39 sur des pans entiers
00:57:41 de la politique de l'Etat, et en particulier
00:57:43 de
00:57:45 l'immigration. Je vais vous dire ce que moi
00:57:47 je savais, c'est-à-dire qu'il ne resterait plus
00:57:49 que ça. Elle aussi le savait.
00:57:51 Et les gens autour de LR aussi
00:57:53 le savaient. Seulement, ils ont
00:57:55 préféré faire un numéro
00:57:57 politique, politicien,
00:57:59 de communication, de dire "voilà, on a gagné,
00:58:01 quitte à
00:58:03 quel que soit le résultat
00:58:05 ensuite pour les Français". Et aujourd'hui, évidemment,
00:58:07 les mêmes, les mêmes qui exultaient
00:58:09 il y a un mois s'indignent.
00:58:11 Tout ça, je vais vous dire, est manigance,
00:58:13 c'était mensonge. - Philippe, qu'est-ce qui reste
00:58:15 de cette loi, en fait ? Des mesures de
00:58:17 gauche ? - Non.
00:58:19 - Le projet initial ? - Il reste
00:58:21 le projet initial de Gérald Darmanin.
00:58:23 - Ça ne satisfaisait aucun Français.
00:58:25 - C'est pas vrai. Le projet de loi
00:58:27 était approuvé avant les modifications
00:58:29 par la majorité sénatoriale
00:58:31 et les sondages montraient
00:58:33 une très large approbation.
00:58:35 Donc il reste le projet de loi de
00:58:37 Gérald Darmanin, et le Conseil constitutionnel
00:58:39 a rendu une décision vicieuse
00:58:41 pour éviter
00:58:43 d'avoir à trancher le débat idéologique.
00:58:45 - Vicieuse ? - Ouais.
00:58:47 Je vais vous dire pourquoi, parce que ça a deux effets
00:58:49 pervers. Premier effet pervers,
00:58:51 c'est que désormais
00:58:53 un compromis,
00:58:55 une discussion parlementaire qui aboutit à un compromis
00:58:57 parlementaire avec une
00:58:59 opposition, eh bien le Conseil constitutionnel
00:59:01 peut dire "Votre compromis
00:59:03 ne portait pas exactement sur ce qui était
00:59:05 prévu dans la loi au départ, et donc
00:59:07 je censure". Ce qui est un peu une
00:59:09 réduction des possibilités de compromis.
00:59:11 Puis deuxième effet pervers terrible,
00:59:13 c'est qu'à ne pas vouloir
00:59:15 trancher le fond, c'est-à-dire nous dire
00:59:17 "Est-ce qu'au fond c'était de la préférence nationale ?
00:59:19 Est-ce que c'était de la rupture d'égalité
00:59:21 ou pas ?" Il laisse la porte
00:59:23 ouverte à tous ceux qui
00:59:25 contestent le rôle de la Constitution
00:59:27 dans la politique de l'immigration.
00:59:29 Et donc je trouve qu'à ne pas vouloir
00:59:31 trancher le fond,
00:59:33 il a ouvert la boîte à pendeurs
00:59:35 de la contestation de la
00:59:37 Constitution. Et donc voilà,
00:59:39 à court terme, ils sont gagnants, ils sont sortis
00:59:41 par la procédure. - Oui, enfin, personne n'est gagnant,
00:59:43 je vous dis franchement. - Que ce soit
00:59:45 la majorité LR, le RN,
00:59:47 on va en parler dans deux minutes, personne
00:59:49 n'est gagnant, mais ils font tous les faux-semblants en disant
00:59:51 "On vous l'avait dit". - C'est la contestation sur notre
00:59:53 système d'État de droit, ce que je regrette. - Regardez
00:59:55 deux-trois tweets avant le commentaire de
00:59:57 Carema. Éric Ciotti et Bruno Retailleau pour LR
00:59:59 d'abord. Éric Ciotti, le Conseil constitutionnel
01:00:01 a censuré la loi immigration, ils ont jugé
01:00:03 en politique plutôt qu'en droit. Cette
01:00:05 censure a été attendue par Emmanuel Macron
01:00:07 et la gauche. Une réforme constitutionnelle
01:00:09 apparaît plus que jamais
01:00:11 indispensable pour sauvegarder le destin
01:00:13 de la France. Bruno Retailleau en censurant la loi
01:00:15 votée. Le Conseil vient de censurer
01:00:17 la voix des Français. Il annule les mesures
01:00:19 plébiscitées par les Français sous le prétexte hautement
01:00:21 discutable que ces mesures n'auraient pas de lien avec la loi
01:00:23 immigration. C'est pourquoi je demande au gouvernement
01:00:25 de soumettre d'urgence un nouveau texte qui
01:00:27 permette de protéger vraiment
01:00:29 les Français du chaos migratoire. Et puis
01:00:31 Jordan Bardella également pour finir
01:00:33 par un coup de force des juges
01:00:35 avec le soutien du président.
01:00:37 Le Conseil constitutionnel censure
01:00:39 les mesures de fermeté les plus approuvées par
01:00:41 les Français. La loi immigration est mornée.
01:00:43 La seule solution, c'est le référendum
01:00:45 sur l'immigration. C'est des chats, ils savent
01:00:47 retomber sur leurs pieds.
01:00:49 Il y a des coqus dans l'affaire.
01:00:51 Je ne l'aurais pas dit comme ça.
01:00:53 Les Républicains.
01:00:55 C'est eux qui sont les dindons.
01:00:57 Ils se sont bien faits.
01:00:59 Ils ont fait passer le texte finalement.
01:01:01 Mais le LR a pris sa réponse.
01:01:03 Ils disent que le chantier, c'est
01:01:05 les tâches constitutionnelles. Et le RN
01:01:07 dit que c'est le référendum.
01:01:09 Il est 29 et...
01:01:11 Tout le monde est prévenu avant
01:01:13 l'examen du Conseil constitutionnel.
01:01:15 Il ne faut pas complètement jouer
01:01:17 les ravis de la crête.
01:01:19 Il faut être un peu naïf pour penser que ça passe carrément.
01:01:21 Qu'est-ce que ça envoie comme message
01:01:23 pour les Français?
01:01:25 Est-ce que c'est à ce moment-là de l'amateurisme?
01:01:27 Est-ce que les gens sont incompétents?
01:01:29 Est-ce qu'avant, on le savait,
01:01:31 mais on décide de le présenter comme ça?
01:01:33 C'est la première chose.
01:01:35 La deuxième chose, on peut se dire,
01:01:37 est-ce qu'on est capable de faire des vraies réformes
01:01:39 sur des sujets sensibles?
01:01:41 Parce que maintenant, oui, on se cache un peu
01:01:43 sur les vis de procédure.
01:01:45 Finalement, on se dit qu'il y a des éléments
01:01:47 qui ont été retoqués.
01:01:49 C'est un peu ça, de dire pour des motifs de procédure.
01:01:51 Mais je trouve, encore une fois,
01:01:53 la parole des Français, c'est la démocratie.
01:01:55 Ça a l'air d'un grand mot comme ça,
01:01:57 mais on se dit, à coup de 49.3,
01:01:59 à coup de conseils constitutionnels,
01:02:01 quelle est, au final, la voix des Français?
01:02:03 Est-ce qu'elle est écoutée?
01:02:05 Est-ce que c'est possible de faire
01:02:07 de véritables réformes?
01:02:09 La réponse, on dirait, en ce moment, c'est non.
01:02:11 - Une censure qui profite à qui,
01:02:13 nos amis Sébastien Quaquineau?
01:02:15 - À court terme.
01:02:17 - Au chef de l'État, non?
01:02:19 - Au gouvernement.
01:02:21 - C'est ce qu'il voulait.
01:02:23 C'est lui qui, d'ailleurs, a saisi dans les heures
01:02:25 de vote le conseil constitutionnel.
01:02:27 On sera avec Guylain Benessa,
01:02:29 dans un instant, avocat, auteur du référendum impossible.
01:02:31 Il nous donnera son avis sur cette séquence.
01:02:33 On parlera peut-être de cette solution.
01:02:35 La seule, l'unique, le référendum.
01:02:37 Pourquoi n'y allons-nous pas?
01:02:39 Maureen Vidal, d'abord, pour l'actuel.
01:02:41 - C'est impossible.
01:02:43 - Fin de l'émission, au revoir.
01:02:45 - Vous en parliez, la loi immigration
01:02:47 sera promulguée dans les heures
01:02:49 qui viennent à annoncer Gérald Darmanin.
01:02:51 Une loi largement censurée
01:02:53 par le message du conseil constitutionnel.
01:02:55 35 des 86 articles du projet
01:02:57 ont été totalement ou partiellement retoqués
01:02:59 et qualifiés comme cavaliers législatifs.
01:03:01 Le ministre de l'Intérieur s'est lui félicité
01:03:03 que les mesures du texte original
01:03:05 du gouvernement aient été préservées.
01:03:07 Paris, bientôt bloqué
01:03:09 par les agriculteurs.
01:03:11 Les sections d'Ile-de-France, de la FNSEA
01:03:13 et des jeunes agriculteurs ont appelé
01:03:15 à se rassembler demain
01:03:17 sur les grands axes autour de la capitale.
01:03:19 Objectif, sommer le gouvernement
01:03:21 et répondre sans délai à leur détresse.
01:03:23 Gabriel Attal doit faire des premières annonces
01:03:25 dès demain en déplacement en Haute-Garonne.
01:03:27 Enfin, les services de renseignement
01:03:29 alertent sur un risque d'embrasement
01:03:31 si l'attente de réponse
01:03:33 de l'exécutif est trop longue
01:03:35 pour les agriculteurs.
01:03:37 Plus les jours passent, plus les risques de dérapage
01:03:39 s'accentuent, ont-ils déclaré dans une note.
01:03:41 Dans l'immédiat, les services estiment
01:03:43 que certaines mesures pourraient calmer les esprits,
01:03:45 en particulier l'abandon de la hausse du gazole
01:03:47 non routier ou encore une simplification
01:03:49 chez les indemnisations liées aux phénomènes climatiques.
01:03:51 Merci beaucoup, chère Maureen.
01:03:55 Regardez ce que dit également Marine Le Pen
01:03:57 dans un communiqué aujourd'hui
01:03:59 qui appelle à une révision constitutionnelle.
01:04:01 La décision du Conseil constitutionnel
01:04:03 de censurer une très large partie du texte
01:04:05 du gouvernement voté en décembre dernier par l'Assemblée
01:04:07 illustre la vacuité de la politique française
01:04:09 sur l'immigration depuis des décennies,
01:04:11 en particulier celle du gouvernement Macron,
01:04:13 mise en œuvre par son ministre de l'Intérieur,
01:04:15 Gérald Darmanin.
01:04:17 Est-ce qu'il est avec nous, Guylain Béné, ça ou pas ?
01:04:19 Alors on va attendre une minute,
01:04:21 le temps d'entendre Maxime peut-être, oui.
01:04:23 Non mais moi je n'étais pas étonné par la décision
01:04:25 du Conseil constitutionnel.
01:04:27 Il y avait deux, trois copains juristes,
01:04:29 on s'était amusé à faire le contrôle.
01:04:31 On avait 25 cavaliers, donc un petit peu moins.
01:04:33 Mais si vous faites une application
01:04:35 de la jurisprudence constante sur les cavaliers législatifs,
01:04:37 vous retrouvez un petit peu la décision.
01:04:39 Alors en plus, quand vous connaissez
01:04:41 l'aspiration politique
01:04:43 qu'a l'actuelle composition du Conseil constitutionnel,
01:04:45 il n'y a rien d'étonnant à voir ce qu'on voit ce soir.
01:04:47 C'était regrettable en fait.
01:04:49 Et on le savait avant quand même.
01:04:51 Oui, mais de toute façon, Emmanuel Macron le savait pertinemment.
01:04:53 La droite LR le savait aussi.
01:04:55 C'est pas ce qu'a dit Retailleau.
01:04:57 Retailleau dit qu'ils avaient pris
01:04:59 toutes précautions avec des juristes.
01:05:01 Ils ne pouvaient pas dire autrement.
01:05:03 Oui, mais ça c'est de la politique,
01:05:05 c'est pas la réalité.
01:05:07 Dans la réalité, si vous faites
01:05:09 l'article 45, sa lecture
01:05:11 qui est quand même installée, alors certes il y a eu
01:05:13 une modification en 2008 pour permettre l'indirecte,
01:05:15 mais on retrouve un petit peu cela.
01:05:17 Et c'est vrai par contre, je suis parfaitement d'accord
01:05:19 avec vous, que là on a une absence de motivation
01:05:21 complète dans cette décision, où on s'ennuie
01:05:23 en fait à la lire, là où le Conseil constitutionnel
01:05:25 avait été très très très
01:05:27 dans la motivation et dans la politique
01:05:29 sur le fond, sur les retraites et la loi travail.
01:05:31 Non mais là ils ont voulu
01:05:33 évacuer la discussion.
01:05:35 Ils ont voulu évacuer complètement le sujet parce qu'ils ne voulaient surtout pas
01:05:37 en réalité prendre une position politicienne
01:05:39 ouvertement affichée.
01:05:41 Donc ils l'ont fait en fait de manière implicite.
01:05:43 Et je suis d'accord avec le côté vicieux,
01:05:45 en venant ne rien dire, mais en écartant
01:05:47 tout ce qui était assez essentiel.
01:05:49 Maintenant, si effectivement on veut une vraie réforme de fond,
01:05:51 il faut une réforme constitutionnelle.
01:05:53 - On ne sait même pas, parce que le Conseil
01:05:55 précise que ça ne préjuge pas
01:05:57 du contenu de ce qu'ils ont annulé.
01:05:59 - Oui, mais non, mais demain...
01:06:01 - On ne sait même pas ce qu'ils en pensent. - Le problème c'est qu'à la lecture
01:06:03 des droits et libertés fondamentales, parce que le Conseil constitutionnel,
01:06:05 il faut pas l'oublier, il est né de la volonté du
01:06:07 président de la République de venir contrôler
01:06:09 l'action du gouvernement pour assurer aux pouvoirs
01:06:11 exécutifs quand même
01:06:13 la préeminence du pouvoir en France.
01:06:15 Et en 1971, le Conseil constitutionnel
01:06:17 s'est arrogé le droit de pouvoir
01:06:19 contrôler toute loi en regard des droits et libertés
01:06:21 fondamentales. Et demain, sur des questions
01:06:23 de fond, comme le délit
01:06:25 qui n'a jamais été contrôlé, le délai
01:06:27 de situation irrégulière sur le territoire national,
01:06:29 le Conseil constitutionnel pourrait très
01:06:31 bien censurer sur le fond, mais il ne voulait
01:06:33 surtout pas aller sur ce terrain-là aujourd'hui,
01:06:35 parce qu'il sait très bien que l'opinion n'est pas favorable à une telle position.
01:06:37 - Guylain Bénessa qui est avec nous, je me permets
01:06:39 de vous demander de m'excuser
01:06:41 Guylain, parce qu'on a mis un petit peu de temps pour
01:06:43 vous joindre, et au résultat on est arrivé un petit peu
01:06:45 en bout de thème, donc j'ai assez peu de temps
01:06:47 à vous accorder, j'en suis navré, vous savez
01:06:49 que j'aime vous entendre, donc c'est vraiment
01:06:51 une contrainte.
01:06:53 Guylain, avocat, auteur du référendum
01:06:55 impossible aux éditions L'Artilleur,
01:06:57 je vais vous poser deux questions, si vous pouvez me faire des réponses
01:06:59 les plus succinctes
01:07:01 possibles. Déjà, vous m'avez envoyé
01:07:03 un message tout à l'heure, je vais trahir votre confiance,
01:07:05 vous m'avez dit que cette
01:07:07 censure du Conseil d'État, c'est un
01:07:09 énième coup d'État. Pourquoi ?
01:07:11 - Alors très simple, et vous savez
01:07:13 j'en ai parlé avec vous plusieurs fois sur le plateau,
01:07:15 l'objet de mon bouquin, le référendum
01:07:17 impossible, c'est de montrer ça, c'est-à-dire qu'en fait
01:07:19 ça fait 70 ans, et on s'est habitué
01:07:21 à ce qu'on vive sous l'égide
01:07:23 d'un coup d'État permanent du Conseil constitutionnel
01:07:25 constant, parce qu'en fait le Conseil
01:07:27 constitutionnel fait ce qu'il n'avait pas le droit de faire
01:07:29 dans les premiers temps de notre Constitution,
01:07:31 on s'est habitué à ce qu'il rend des décisions
01:07:33 ubuesques, incompréhensibles,
01:07:35 non motivées, parce que Georges Fenech parlait
01:07:37 d'une décision non motivée, elles sont rarement
01:07:39 motivées, elles sont souvent rendues de la sorte,
01:07:41 et en fait on n'y comprend plus rien,
01:07:43 ce qui fait qu'on s'est tellement habitué
01:07:45 à avoir un Conseil constitutionnel qui censure
01:07:47 comme il l'entend, vous savez par exemple,
01:07:49 juste pour première chose simple,
01:07:51 par exemple il a eu quand même la main extrêmement
01:07:53 amène à l'égard de l'exécutif
01:07:55 pendant le Covid, où là on a tout toléré
01:07:57 je veux dire concrètement, et là par contre
01:07:59 il pinaille, vous savez pourquoi ? Uniquement
01:08:01 parce que comme ça effectivement il rejette
01:08:03 la patate chaude, il ne tranche rien,
01:08:05 et surtout, il ne va surtout pas mettre
01:08:07 les pieds dans ce qui fait mal,
01:08:09 c'est-à-dire dans la question de la compatibilité
01:08:11 du fonds avec notamment
01:08:13 les injonctions européennes, comme ça il
01:08:15 joue à faire cache-cache,
01:08:17 et quelque part tout le monde est content dans un jeu
01:08:19 de dupe, je veux dire, auquel
01:08:21 finalement les Français ne comprennent rien, ils sont les grands
01:08:23 perdants. Il n'y a qu'une solution pour vous,
01:08:25 c'est de changer cette Constitution, passer
01:08:27 enfin par le référendum, il n'y a pas d'autre
01:08:29 option, et si on profitait du congrès
01:08:31 de mars pour
01:08:33 l'entrée dans la Constitution de l'IVG, qui ne sert pas
01:08:35 à grand-chose, pour faire avancer peut-être le sujet ?
01:08:37 C'est vous qui le dites, c'est moi
01:08:39 qui le dis, parce que je pense que
01:08:41 l'IVG n'est pas menacée dans notre pays, mais
01:08:43 la question est soumise à... Oui, oui, c'est moi
01:08:45 qui le dis. Guylain Benessa ?
01:08:47 Justement, là-dessus,
01:08:49 je vais tenter d'être bref, je lis, c'est pas
01:08:51 évident. Merci beaucoup. Soyons brefs.
01:08:53 Techniquement, tout le monde dit aujourd'hui
01:08:55 qu'il faut une révision de la Constitution pour faire
01:08:57 un référendum sur l'immigration.
01:08:59 Je prétends exactement le contraire.
01:09:01 C'est-à-dire que, dans les premiers temps de la Constitution,
01:09:03 et on avait à la tête du
01:09:05 pays un type pas trop idiot, qui s'appelait Charles
01:09:07 de Gaulle, il avait tendance à penser
01:09:09 à l'époque qu'on avait le droit de
01:09:11 poser des questions qui ne rentraient pas
01:09:13 exactement dans le champ de la Constitution
01:09:15 parce qu'il disait une chose simple,
01:09:17 ce que le peuple fait, et ce
01:09:19 que le peuple valide, lui seul peut le faire,
01:09:21 est le dévalider ou l'invalider.
01:09:23 Ça veut dire que la seule chose qui compte, c'est
01:09:25 d'avoir un aval du peuple à la question qui est posée.
01:09:27 Aujourd'hui, vous savez ce qu'on fait,
01:09:29 on prétexte la révision,
01:09:31 on veut faire une révision parce qu'on veut
01:09:33 demander l'aval du maître nageur
01:09:35 qui s'appelle le Conseil constitutionnel.
01:09:37 Et ça veut dire que, quand bien même
01:09:39 la révision passerait, on n'est pas du tout
01:09:41 à l'abri que derrière. Le Conseil,
01:09:43 à un autre moment, continue à bloquer
01:09:45 parce que, de toute façon, de plus en plus,
01:09:47 il a mis le doigt dans le sujet qui fait mal
01:09:49 qui est le référendum parce qu'il ne veut pas
01:09:51 tolérer un référendum sur une question
01:09:53 qui n'est pas compatible avec la question européenne,
01:09:55 notamment sur les questions de migration en général.
01:09:57 - Merci beaucoup, Guylain.
01:09:59 - Il y avait un autre type pas trop idiot
01:10:01 qui s'appelait François Mitterrand qui avait justement écrit
01:10:03 après les décisions de Gaulle, "Le coup d'État permanent".
01:10:05 Et donc, c'est un débat.
01:10:07 - L'utilisation de l'article 11 en 1962,
01:10:09 c'était contestable.
01:10:11 - C'était limite, un vrai contestant.
01:10:13 - Un débat qu'on pourra avoir prochainement avec Guylain
01:10:15 s'il nous rejoint en plateau.
01:10:17 Merci beaucoup, Guylain. Pardon de vous avoir un petit peu...
01:10:19 Alors oui, en 10 secondes si vous le voulez bien.
01:10:21 En 10 secondes, Philippe a raison,
01:10:23 mais une précision, vous savez ce que dit Mitterrand
01:10:25 dans les années 90 ? Mitterrand dit
01:10:27 "On a l'habitude de s'adresser au peuple pour réviser la Constitution".
01:10:29 Ce qui veut dire que même Mitterrand,
01:10:31 l'architecte de "Le coup d'État permanent",
01:10:33 a admitté que le référendum et que la vale du peuple
01:10:35 n'étaient pas du même tonneau
01:10:37 que passé par le canal parlementaire.
01:10:39 C'est un vrai débat
01:10:41 qu'on a oublié parce qu'on peut donner la vale
01:10:43 au moment de l'autorisation du maître d'agenda.
01:10:45 - Merci beaucoup, Guylain Venesse.
01:10:47 A chaque prise de parole de Guylain,
01:10:49 ça enflamme le plateau.
01:10:51 Vous êtes les bienvenus quand vous voulez.
01:10:53 Guylain qui est à Strasbourg.
01:10:55 Ça fait trois mois que je lui dis de venir s'installer à Paris
01:10:57 pour qu'il soit plus souvent sur nos plateaux.
01:10:59 Il aime trop son Alsace.
01:11:01 Merci beaucoup et à bientôt.
01:11:03 J'ai envie de dire, agriculture,
01:11:05 immigration, même combat,
01:11:07 il faut tout revoir
01:11:09 de fond en comble, du sol au plafond,
01:11:11 de la cave au grenier.
01:11:13 Qu'est-ce qu'il y a, Amaury ? - Rien.
01:11:15 - Vous levez le doigt pour prendre la parole.
01:11:17 - Et là, du coup, il n'y a plus de questions.
01:11:19 On est dans quel débat, du coup ?
01:11:21 - Je suis en train de faire une transition.
01:11:23 Pour reparler un petit peu d'agriculture.
01:11:25 - C'est l'Union européenne.
01:11:27 - Vous dites ?
01:11:29 - Le point commun, c'est l'Union européenne.
01:11:31 - Qui nous tient.
01:11:33 Je n'irai pas plus loin.
01:11:35 - Et qu'elle est philosophique ?
01:11:37 - Demain matin,
01:11:39 Gabriel Attal,
01:11:41 demain, doit annoncer des annonces.
01:11:43 Ça n'aurait pas été très français.
01:11:45 Donc, il doit faire des annonces.
01:11:47 Aux agriculteurs,
01:11:49 qu'attendent-ils ?
01:11:51 On a posé la question à quelques-uns d'entre vous.
01:11:53 Écoutez-les.
01:11:55 - Nous, on veut des solutions concrètes
01:11:57 pour l'avenir et pour le futur.
01:11:59 Il y a des trucs de fond
01:12:01 à vraiment échanger.
01:12:03 Pour aller bien, il faudrait même refaire la PAC anti-Romain.
01:12:05 Parce que ce n'est plus possible.
01:12:07 - Déjà, au niveau administratif,
01:12:09 il va falloir simplifier tout ce qui est administratif.
01:12:11 Parce que là, on a des charges administratives
01:12:13 énormes.
01:12:15 Les contrôles, aussi.
01:12:17 Il faudra arrêter tous ces contrôles aléatoires
01:12:19 qui ne servent à rien,
01:12:21 parce que c'est à mille feuilles.
01:12:23 Plus personne n'y compte rien.
01:12:25 Et par la suite, il va falloir alléger aussi
01:12:27 toutes ces contraintes environnementales.
01:12:29 Aujourd'hui, on ne maîtrise plus rien.
01:12:31 On ne peut plus couper
01:12:33 une branche, on ne peut plus déboucher un fossé.
01:12:35 On ne peut plus rien faire.
01:12:37 - Gabriel Attal osera-t-il renverser la table ?
01:12:39 Prendra-t-il quelques mesurettes, certes nécessaires,
01:12:41 mais qui ne régleront pas le problème de fond ?
01:12:43 Réponse demain, Arnaud ?
01:12:45 - Il y aura une réponse, en tout cas, forcément, demain.
01:12:47 Alors, est-ce que cette réponse satisfera les agriculteurs ?
01:12:49 Ça, c'est une autre paire de manches.
01:12:51 A mon avis, il y a des réponses immédiates
01:12:53 très conjoncturelles, on l'a dit,
01:12:55 sur le gasoil non routier,
01:12:57 où il peut, en effet,
01:12:59 acter l'exonération
01:13:01 de taxes. Il peut prendre aussi
01:13:03 un certain nombre de mesures sur les charges,
01:13:05 qui constituent un vrai problème
01:13:07 dans un certain nombre de filières, également.
01:13:09 Sur les normes, ça va être plus compliqué.
01:13:11 Alors, évidemment, il peut
01:13:13 faire en sorte que l'administration
01:13:15 française n'en surajoute pas
01:13:17 par rapport aux normes européennes,
01:13:19 mais la plupart
01:13:21 de ces normes, leur socle, c'est l'Union européenne.
01:13:23 Donc, ça va être assez compliqué, là aussi,
01:13:25 sur ce sujet-là. Il peut décrypter un moratoire,
01:13:27 mais comment il décrète un moratoire ?
01:13:29 Je ne sais pas trop, là, en l'occurrence.
01:13:31 Ensuite, il y a le deuxième sujet, c'est le sujet européen,
01:13:33 qui est beaucoup plus compliqué,
01:13:35 et où, manifestement, Emmanuel Macron
01:13:37 marche sur des oeufs.
01:13:39 Je rappelle que, quand même, Mme von der Leyen
01:13:41 veut signer le traité de libre-échange
01:13:43 Mercosur, avant
01:13:45 le 20 juin. Je rappelle que
01:13:47 il y a deux commissions au Parlement
01:13:49 européen, pas plus tard
01:13:51 qu'il y a 24 heures, qui ont voté
01:13:53 pour
01:13:55 le traité de libre-échange avec le Chili.
01:13:57 Donc, s'il vous plaît, il y a des signaux qui sont envoyés
01:13:59 côté européen, qui sont, me semble-t-il,
01:14:01 tout à fait contre-productifs, et qui entravent
01:14:03 encore plus les réponses du président
01:14:05 de la République. - Pourquoi l'Europe joue-t-elle
01:14:07 contre son camp ? C'est ça, la question.
01:14:09 - Oui, elle joue contre son camp dans beaucoup de sports,
01:14:11 dans tous les fabriculteurs
01:14:13 européens. - C'est le fondement
01:14:15 du traité européen.
01:14:17 Libre circulation des personnes, des biens
01:14:19 et de capitaux. - C'est dans l'idéologie.
01:14:21 - C'est dans les traités. - Je rappelle juste à nos
01:14:23 téléspectateurs, et Maxime, vous aurez le mot de la fin, je rappelle juste
01:14:25 à nos téléspectateurs, qui n'étaient pas avec nous en début
01:14:27 de soirée Info, c'est que
01:14:29 quelles que soient les annonces faites par Gabriel Attal
01:14:31 demain, les membres de
01:14:33 la FDSEA d'Île-de-France
01:14:35 ont d'ores et déjà décidé
01:14:37 de faire une action de blocage
01:14:39 autour de Paris. Sachez que, si vous nous rejoignez,
01:14:41 le péage de Saint-Arnoux sera
01:14:43 bloqué dès 14h demain, on attend
01:14:45 au moins 200 tracteurs, c'est ce que nous disait Christophe
01:14:47 Robin en direct tout à l'heure.
01:14:49 Donc s'il y a des précautions de trafic à
01:14:51 prendre, évidemment, vous avez
01:14:53 le loisir d'anticiper avec cette
01:14:55 information. Que va annoncer Gabriel Attal ?
01:14:57 Un dernier mot, Maxime, avant la revue de presse,
01:14:59 la dernière image. Quand on sait
01:15:01 que le pouvoir est à Bruxelles,
01:15:03 on peut se poser la question.
01:15:05 Oui, mais il reste un vassal du
01:15:07 suzerain, il ne faut pas l'oublier.
01:15:09 L'Europe est signataire de l'OMC,
01:15:11 l'Organisation mondiale du commerce,
01:15:13 elle impose le libre-échange,
01:15:15 notamment sur les denrées agricoles, et donc si on ne vient
01:15:17 pas renégocier au niveau européen l'ensemble
01:15:19 de ces accords internationaux, on ne pourra pas
01:15:21 changer la donne et nos agriculteurs, malheureusement,
01:15:23 seront déçus.
01:15:25 Il nous reste deux minutes, le temps,
01:15:27 à moins que quelqu'un veuille conclure. Un tout dernier mot,
01:15:29 M. Camauri et... non ?
01:15:31 Non, c'était sur un précédent débat.
01:15:33 Allez, on dit le bon de Carima pour un dernier mot.
01:15:35 - C'est parce qu'aujourd'hui,
01:15:37 ce sont les agriculteurs,
01:15:39 demain, ce sera qui ? On voit de plus en plus
01:15:41 sur les questions migratoires, maintenant,
01:15:43 ce sont les ententes,
01:15:45 les normes, le commerce,
01:15:47 demain, ce sera quoi ? On voit que
01:15:49 certains pays, déjà, qui commencent à s'extraire,
01:15:51 sur la question, par exemple, du
01:15:53 pacte immigration,
01:15:55 certains pays, notamment
01:15:57 en Europe de l'Est, on voit qu'ils n'ont
01:15:59 pas nécessairement envie de jouer franc-jeu.
01:16:01 Et c'est ça. Alors, demain,
01:16:03 ce sera qui, après les agriculteurs ?
01:16:05 - Sachant que dans certains départements, vous avez des
01:16:07 taxis, des acteurs du BTP,
01:16:09 des pêcheurs, évidemment, en Gascogne, qui ont
01:16:11 rejoint un peu le mouvement. Est-ce qu'on va avoir
01:16:13 à terme une grosse convergence des luttes ?
01:16:15 L'avenir nous le dira. - La production, proprement dite,
01:16:17 agricole, c'est tout le savoir-faire français,
01:16:19 c'est toute la culture, c'est toute la gastronomie,
01:16:21 c'est toute l'image de la France,
01:16:23 le terroir. - On est en retard. Merci, Jacques.
01:16:25 - Merci, Jacques. - Pourquoi je vous ai appelé Jacques ?
01:16:27 - Georges. Pourquoi je vous ai appelé Jacques ?
01:16:29 Qu'est-ce qui me prend ? En plus, vous êtes mon idole,
01:16:31 vous le savez, depuis longtemps. Donc, pardon.
01:16:33 Georges, la revue de presse.
01:16:35 C'est vrai, il le sait, il y a quelque chose
01:16:37 de particulier entre Georges et moi, c'est comme ça.
01:16:39 On a une histoire. Dans vos
01:16:41 kiosques, demain,
01:16:43 le Figaro, d'abord, et
01:16:45 la loi immigration qui est à la une, les sages
01:16:47 qui ont censuré les apports de la droite,
01:16:49 c'est résumé en ce titre du
01:16:51 Figaro, qui rappelle, on ne l'a pas dit, mais
01:16:53 Emmanuel Macron, pendant ce temps-là, célèbre
01:16:55 l'entente franco-indienne. Je crois qu'il était
01:16:57 à Jaipur aujourd'hui,
01:16:59 pour de belles images, mais très, très loin
01:17:01 de la réalité française du moment.
01:17:03 Six mois des JO, Ouest France.
01:17:05 Où en est-on vraiment ? Eh bien, tiens, ce serait intéressant
01:17:07 de se renseigner dans le premier quotidien
01:17:09 régional de France. Les échos,
01:17:11 votre quotidien économie, croissance,
01:17:13 l'Amérique accélère, l'économie américaine a
01:17:15 progressé de 2,5 % en 2023.
01:17:17 Nouvelle année record également pour
01:17:19 LVMH, le monde du luxe. De toute façon,
01:17:21 on ne connaît jamais la crise. Aujourd'hui,
01:17:23 en France, le parisien, interview de Laurent Wauquiez.
01:17:25 Je demande un référendum sur
01:17:27 l'immigration. Le rebond du
01:17:29 candidat à Jiché. - Quelle originalité !
01:17:31 - Oui ! - On ne l'a pas encore
01:17:33 préparé. - N'est-ce pas ? Il sort du bois, ça faisait longtemps
01:17:35 qu'on ne l'avait pas entendu, Laurent Wauquiez. - Oui, c'est vrai qu'on
01:17:37 n'entend pas souvent. - Non, non, pas forcément,
01:17:39 mais vous l'êtes.
01:17:41 - J'ai une attente peuplière énorme.
01:17:43 - On décryptera peut-être demain, à faire l'interview
01:17:45 de Laurent Wauquiez, candidat naturel
01:17:47 de LR pour la prochaine présidentielle. - Il y en a
01:17:49 d'autres, il y a David Gisnard. - Oui, il y en a d'autres,
01:17:51 mais c'est une des... - On va dire
01:17:53 qu'il est pour l'instant en pole position.
01:17:55 Le texte censuré également à la une des
01:17:57 DNA. L'heure des réponses pour les paysans,
01:17:59 donc dans les dernières nouvelles d'Alsace,
01:18:01 également. Il y a un match de Hand, c'est vrai, ça,
01:18:03 nous rappellent les DNA,
01:18:05 les bleus, face à la Suède, pour une place en finale
01:18:07 de l'Euro de Hand. Voilà pour quelques
01:18:09 titres de presse demain. La dernière image,
01:18:11 rapidement. Alors celle-là,
01:18:13 c'est quelque chose. Vraiment, regardez,
01:18:15 écoutez. Le ministère de la Santé
01:18:17 de Corée du Sud s'inquiète de l'émergence
01:18:19 d'une nouvelle tendance sur les réseaux qui consiste
01:18:21 à faire frire des curdants et à les manger.
01:18:23 L'étrange mode est né à partir
01:18:25 d'une série de vidéos diffusées sur
01:18:27 TikTok. On y voit des créateurs de contenu
01:18:29 plonger des objets dans l'huile. Ces derniers,
01:18:31 vous le voyez, se gonflent, se déforment avant d'être
01:18:33 assaisonnés et servis comme des frites.
01:18:35 Des créateurs à comparer leur goût
01:18:37 à celui des gâteauderies. Alors c'est vrai que
01:18:39 la majorité des curdants qui sont produits en Corée du Sud
01:18:41 sont fabriqués à base de fécule de maïs
01:18:43 mélangé à du sorbitol, c'est un alcool sucré
01:18:45 qu'on retrouve dans les fruits, mais ce mélange
01:18:47 les rend biodégradables et solubles
01:18:49 dans l'eau. Mais malgré tous ces avantages,
01:18:51 ces produits ne sont pas du tout
01:18:53 faits pour être consommés par les humains.
01:18:55 Donc vous avez des jeunes qui s'amusent sur TikTok à faire
01:18:57 cuire des curdants et à les manger. Voilà
01:18:59 où nous en sommes en 2024.
01:19:01 Bonsoir chez vous. Exceptionnel.
01:19:03 "Il faut rentrer vite", me dit Sébastien Claquineau
01:19:05 qui a préparé cette émission. Je leur remercie.
01:19:07 Tom Vialla également nous a
01:19:09 aidés ce soir. Maxime Ferrat, la rédaction en chef
01:19:11 de l'édition de la nuit avec Simon Guilain dans un instant.
01:19:13 Le week-end c'est au tour d'Olivier
01:19:15 de Caire-en-Flec pour Soir Info. J'aurai le plaisir de vous retrouver
01:19:17 lundi. Tout de suite l'édition de la nuit
01:19:19 avec Simon Guilain. Bonne nuit.
01:19:21 *Bruit de la bouche*

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