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Gabriel Attal doit se rendre ce vendredi en Haute-Garonne, à la rencontre des agriculteurs mobilisés, pour faire des annonces. Alors que le mouvement s'intensifie depuis une semaine, les agriculteurs menacent de durcir encore plus le ton si les réponses apportées ne sont pas à la hauteur de leurs demandes. Jérôme Bayle, figure du mouvement, s'exprime à ce sujet sur BFMTV. 

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Transcription
00:00 Oui, tout a commencé ici. Ou alors pour être vraiment très très précis, Philippe, ça a commencé, vous vous souvenez, avec les panneaux retournés,
00:08 ils disaient "On marche à l'envers". Montesquieu-Volvestre, ici, là, c'est la commune où vit cet éleveur que vous avez découvert il y a tout juste une semaine
00:19 dans ce conflit. Jérôme Baye, bonjour. Bonjour. Vous êtes là, ici, tout a commencé. C'est ici qu'est partie la révolte. Vous avez fédéré, il y a des blocus
00:28 partout en France. Et aujourd'hui, c'est un moment important parce que vous aviez dit sur l'antenne de BFMTV, le Premier ministre doit venir nous voir.
00:36 A priori, il sera pas très loin cet après-midi. Il va venir, ici ? Je sais pas. J'espère. Je l'espère parce que je pense que je l'ai assez provoqué, titillé.
00:46 Et j'aimerais parler avec lui, avoir une discussion avec lui pour lui faire comprendre qu'il faut pas faire que la communication dans la vie. Il faut prouver.
00:55 Comme j'ai dit, pour être respecté, il faut être respectable. Il vient nous rencontrer. C'est respectable. Mais pour qu'il soit respecté, il faut qu'il tienne ses engagements.
01:02 Les engagements, c'est quoi ? C'est bien sûr revoir les taxes à la baisse, avoir un vrai revenu pour vivre de façon décente ?
01:11 Ouais, c'est un tout. On va pas sauver l'agriculture en une semaine ni en 2 jours ni en 3 jours. Mais il faut qu'il prenne conscience que le monde agricole
01:20 est un monde important. Un agriculteur, une exploitation familiale en France fait vivre 3 à 4 personnes d'autres corps de métier. Donc c'est ça qu'ils ont oublié.
01:30 Ils en sont pas conscients ? Ils l'ont oublié ? Ils entendent pas ce message ? Ils font semblant d'écouter ?
01:37 Je sais pas. Mais on va dire que tous les mecs qui parlent d'agriculture, tous les bureaucrates, tous ces gens qui font des lois et tout ça,
01:44 ils savent même pas faire la différence entre une poule et un pigeon. Et c'est eux qui nous imposent comment on doit faire.
01:50 Les gens nous apprennent. Ils veulent nous apprendre. Ils veulent nous reprendre. Comment on plante une prairie ?
01:56 Quels jours on a le droit de planter la prairie ? C'est pas ça. L'agriculture, ça marche pas comme ça.
02:00 Depuis le début de ce conflit, vous êtes devenu une personne emblématique. Est-ce que le gouvernement vous a appelé ?
02:07 Est-ce que le ministère de l'Agriculture vous a appelé ? Est-ce qu'il y a eu des conseillers de Gabriel Atal qui ont voulu avoir des infos,
02:13 savoir ce qui se passe, pourquoi ça va pas ?
02:15 Non, non, non, du tout, aucun. Mais ça, c'est pas grave. Moi, on a pas fait... Quand on a monté le... On a lancé le mouvement,
02:23 ça a été un coup de colère à la place du Capitole. Après, on a dit... Maintenant, on a parlé, on fait, quoi.
02:27 Nous, on a fait le contraire du gouvernement. Quand on a donné une idée, on a pris publiquement la parole et on a tenu nos engagements.
02:34 Je reviens vers vous dans une seconde. Une question à Joël Tournier, qui est à l'origine de ce mouvement à vos côtés, Jérôme.
02:40 Joël Tournier, vous, vous attendez quoi, cet après-midi, du Premier ministre ? Qu'est-ce qu'il faudrait comme mesure forte qui vous permettrait de dire
02:49 « OK, on nous a écoutés ».
02:51 Mais du concret. Nous, sur notre revendication, comme on avait dit au départ, on veut avoir des réponses. On veut du concret, c'est-à-dire qu'il vienne avoir
02:59 des chiffres, des dates, quoi, comment, pour le GNR, quelles sont les taxations, l'eau des retenues, la redevance, les prélèvements.
03:12 Voilà. Après, toutes les petites questions qu'on lui a posées jusqu'à maintenant.
03:15 — Jérôme, si jamais il n'y a rien, qu'est-ce que vous faites ? Vous restez ?
03:22 — Bien sûr. On a à manger, à boire. On a du bois. Donc on est bien, ici. Ici, on vit bien. On rigole. Ça nous change notre quotidien.
03:29 On voit du monde. Donc on est bien. On vit bien, nous, ensemble. Donc... Et si on doit partir, eh bien on partira dignement.
03:37 On nettoiera l'autoroute. Et comme on s'est engagés, ça sera tout propre. Et on reprendra le tracteur. On rentrera dans nos fermes.
03:44 Mais si on rentre dans nos fermes, ça veut dire qu'on aura gagné un match. Et ça, vous savez, dans le Sud-Ouest, quand on gagne un trophée, on le fête.
03:53 — La semaine a été difficile, Kamama, parce que dans cette semaine de lutte, de combat, il y a eu 2 morts, 2 personnes qui ont été tuées sur un barrage,
04:04 des agricultrices qui étaient là, un couple avec leur fille, qui étaient aux côtés des agriculteurs, mort sur un barrage. Ça a été difficile, ça.
04:15 — Bien sûr. Bien sûr. Je l'ai dit... Je l'ai dit et redit. Je l'ai dit même sur votre antenne. Je me sentais un peu responsable,
04:23 parce que c'est moi qui ai lancé le mouvement. Mais voilà. Mais si on ne lâche pas aujourd'hui, c'est grâce à elle et pour elle,
04:32 parce qu'il faut se dire que si elles étaient, Alexandra et Camille, à 5 h 40 du matin, encore sur le blocage, c'est qu'elles avaient des convictions
04:42 et qu'elles étaient déterminées à vouloir aider, à faire avancer le monde agricole et à sauver leur profession.
04:47 — Demain, il y a une marche blanche pas très loin d'ici, à Pamier. Vous y serez ? — Bien sûr que j'y serai. Bien sûr, on a appelé, nous, à un gros soutien.
04:55 On a même demandé – je le demande même à l'antenne de BFM – de nous aider, parce que nous, chez les agriculteurs,
05:05 il nous arrive un drame comme ça. Faut oublier qu'on a des animaux. Et pour soigner nos animaux, il faut du monde.
05:10 Alors bien sûr, au début, il y a la solidarité, les voisins. Mais c'est pas durable. Donc on est obligés de prendre des services de remplacement.
05:16 Et bien sûr, ça coûte très cher. Et je pense pas que son mari a aujourd'hui... — Il y a la cagnotte.
05:21 — Bien sûr. Donc il y a une cagnotte en ligne. Si les gens veulent donner et surtout si BFM veut faire un geste, ça serait grand plaisir qu'on le prendra
05:30 comme d'autres... Allez, je vais pas mettre la pression, mais d'autres médias l'ont fait.
05:35 — Bon, merci. Message reçu 5 sur 5. Merci pour nous permettre de faire passer ces messages qui sont très très importants.
05:43 Parfois, il y a la distance entre Paris et le terrain. Et c'est important de faire remonter ces informations du terrain,
05:51 les informations qui viennent tout droit des paysans, ceux qui font le pays. Merci à tous les deux pour votre témoignage sur l'antenne de BFM TV.

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