100 ans après les derniers Jeux olympiques d'été en France, nos sportifs ont rendez-vous à Paris. Ils sont nos héros, notre fierté. Leurs performances, leurs victoires et leurs médailles font briller la France aux yeux du monde.
Et pourtant rares sont les athlètes olympiques qui vivent de leur sport. Aux Jeux Olympiques de Rio en 2016, 40% d'entre eux vivaient sous le seuil de pauvreté. Dans ces conditions comment atteindre l'objectif fixé par le président de la République : figurer dans le top 5 des nations ?
Performer à tout prix, sans pouvoir vivre de son sport, l'équation est délicate.
Alors la France a mis en place une nouvelle stratégie de la haute-performance et a pris un engagement : pas un seul athlète de la délégation française sous le seuil de pauvreté.
A quelques mois des premières épreuves, ces engagements seront-ils tenus ? Comment la France accompagne-t-elle la préparation de ses athlètes ?
Nous avons suivi des athlètes qui s'entrainent sereinement soit parce qu'ils bénéficient du plan de haute-performance mis en place par l'Etat, soit parce qu'ils sont soutenus par des sponsors. Mais nous sommes aussi allés à la rencontre de ceux qui passent sous les radars des dispositifs et qui luttent pour financer leur préparation olympique.
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Et pourtant rares sont les athlètes olympiques qui vivent de leur sport. Aux Jeux Olympiques de Rio en 2016, 40% d'entre eux vivaient sous le seuil de pauvreté. Dans ces conditions comment atteindre l'objectif fixé par le président de la République : figurer dans le top 5 des nations ?
Performer à tout prix, sans pouvoir vivre de son sport, l'équation est délicate.
Alors la France a mis en place une nouvelle stratégie de la haute-performance et a pris un engagement : pas un seul athlète de la délégation française sous le seuil de pauvreté.
A quelques mois des premières épreuves, ces engagements seront-ils tenus ? Comment la France accompagne-t-elle la préparation de ses athlètes ?
Nous avons suivi des athlètes qui s'entrainent sereinement soit parce qu'ils bénéficient du plan de haute-performance mis en place par l'Etat, soit parce qu'ils sont soutenus par des sponsors. Mais nous sommes aussi allés à la rencontre de ceux qui passent sous les radars des dispositifs et qui luttent pour financer leur préparation olympique.
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NewsTranscription
00:00 -100 ans après les derniers Jeux olympiques d'été,
00:04 Paris accueille à nouveau les JO,
00:06 avec un objectif, figurer dans le top 5 des médailles.
00:11 -Ce rendez-vous de 2024,
00:13 il arrivera une fois dans votre vie,
00:15 et vous le savez.
00:17 -Nos sportifs sont nos héros.
00:19 Leurs performances, leurs victoires font notre fierté.
00:22 Et pourtant, rares sont ceux qui vivent de leur sport.
00:26 -On va pas passer son temps à vomir
00:28 et à courir sur la piste comme des malades.
00:31 C'est quelque chose qui rapporte pas.
00:33 -Aux Jeux olympiques de Rio, en 2016,
00:36 40 % des athlètes français vivaient sous le seuil de pauvreté.
00:40 Dans ces conditions,
00:41 comment atteindre l'objectif fixé par le président ?
00:45 -Quand l'athlète sait qu'à la fin du mois,
00:48 elle a son salaire,
00:49 encore plus cette année olympique, ça a pas de prix.
00:52 -A quelques mois des premières épreuves,
00:55 comment la France accompagne-t-elle la préparation
00:58 de ses athlètes ?
00:59 Va-t-elle tenir son objectif ?
01:02 Musique dynamique
01:05 ...
01:10 Musique intrigante
01:12 Depuis 2020, la France a mis en place
01:15 un plan de haute performance
01:16 pour aider les plus grands espoirs de médailles.
01:19 Une politique élitiste assumée,
01:21 inspirée du Royaume-Uni.
01:23 10 ans avant les JO de Londres,
01:25 le sport britannique a investi massivement
01:28 sur ses champions,
01:29 avec un seul objectif, les podiums.
01:32 Pour 2024, la France a misé prioritairement
01:36 sur 272 athlètes.
01:38 ...
01:41 -Je m'appelle Pauline Ranvier, j'ai 29 ans,
01:43 je suis vice-championne olympique de fleuret par équipe
01:46 aux JO de Tokyo, vice-championne individuelle
01:48 et vice-championne par équipe,
01:50 et je prépare les JO de Paris 2024.
01:52 ...
01:53 -Pauline est l'une des meilleures fleurettistes
01:56 de sa génération.
01:57 ...
02:00 Elle a intégré le cercle haute performance,
02:03 le meilleur dispositif d'accompagnement des athlètes.
02:06 Elle a accès à un suivi haute couture.
02:09 À l'INSEP, la fabrique de champions,
02:12 elle s'entraîne sans relâche pour viser l'or olympique.
02:16 ...
02:20 -On a la chance d'avoir quasiment tout à disposition,
02:24 que ce soit... Moi, j'utilise beaucoup
02:26 la préparation mentale, mais aussi des gens
02:28 qui sont dans l'optimisation du geste,
02:31 la préparation physique, évidemment,
02:33 tout ce qui est médical, dès qu'on a un souci,
02:35 on est très vite pris en charge.
02:37 Aujourd'hui, les jeux sont à domicile,
02:39 donc c'est sûr qu'on est encore plus aidés,
02:41 on est encore plus écoutés.
02:43 Ca montre que la France aspire à rentrer
02:45 dans les meilleures nations mondiales
02:47 au niveau du sport d'eau-niveau.
02:49 -Pour la première fois, Pauline est sûre de toucher
02:52 au minimum 40 000 euros par an pour préparer les jeux.
02:55 Si elle ne les gagne pas par ses propres moyens,
02:58 l'Agence nationale du sport complétera.
03:01 -Aujourd'hui, j'ai pas à me soucier
03:04 d'aller travailler pour vivre.
03:05 Je peux vivre de mon sport et donc de mes sponsors.
03:08 -Depuis 2017, Pauline a signé un contrat avec l'armée
03:13 qui lui verse environ un SMIC par mois
03:15 contre 20 jours de présence par an.
03:17 -C'est l'armée, l'armée de terre, l'armée des champions,
03:20 qui me soutient depuis 2017,
03:22 qui est vraiment une aide énorme depuis toutes ces années.
03:25 Récemment, j'ai aussi signé avec la BPCE-SI
03:28 sur un pack de performance, avec la Mutuelle MGC,
03:32 et j'ai aussi l'eau thermale de Havane qui m'aide.
03:34 Et après, en outre, j'ai une catégorie
03:37 qui s'appelle Sport Modèle, une agence de mannequinat
03:39 et qui aide les sportifs.
03:41 Et après, j'ai une personne ressource
03:43 qui s'appelle Jérôme Petitguillau, qui m'aide aussi via son entreprise.
03:46 Et évidemment, mon club, mon département
03:49 et donc la région du 77.
03:51 -Sur la piste, sur 15 fleurettistes,
03:55 elles ne sont que quatre, comme Pauline,
03:57 à se consacrer totalement à leur préparation olympique.
04:00 -Je gêne, je gêne.
04:06 Je gêne, tu es en train de passer plus avant, là,
04:09 et ça va monter.
04:11 Je gêne, je gêne, y a rien, je redresse.
04:13 Et là, je le refais.
04:15 La vraie nouveauté, c'est qu'avant même d'être champion
04:18 dans les starts, on accompagne,
04:22 on met tout en oeuvre pour que nos athlètes,
04:24 nos médaillables, comme on les appelle,
04:26 soient dans les meilleures conditions.
04:28 C'est un plus incroyable.
04:30 Les athlètes qui n'ont pas la chance d'être accompagnés complètement
04:33 ont souvent tendance à s'éparpiller un peu.
04:36 C'est logique, on va chercher un sport supplémentaire,
04:39 alors que lorsqu'on est accompagné dès le début,
04:41 cette sérénité, on l'acquiert beaucoup plus facilement.
04:45 Elle est indispensable à la paire.
04:47 Elle n'est pas suffisante, mais elle est indispensable.
04:50 Je m'estime chanceuse de pouvoir faire partie de cette génération
04:53 qui a ces dispositifs.
04:55 Je me suis donné les moyens, mais surtout de pouvoir y accéder.
04:59 J'ai la chance de vivre de ma passion, et ça, c'est top.
05:03 -Pauline fait partie de ce cercle privilégié
05:06 parce qu'elle a remporté une médaille
05:08 lors des derniers championnats du monde.
05:11 Pour financer l'ambition française et ses dispositifs,
05:14 l'Agence nationale du sport a été dotée de 120 millions d'euros,
05:18 mais elle a encore besoin de l'aide et de financement des entreprises.
05:23 -Normalement, on devrait être au complet.
05:34 -On a une vingtaine d'entreprises.
05:36 -On va répartir les gens en fonction des...
05:39 On va peut-être mettre les intervenants
05:41 sur la table là-bas.
05:43 -Aujourd'hui, Magui Nestoré et Odile Pellegrino
05:46 vont les encourager à embaucher ou sponsoriser des sportifs.
05:50 -Donc, il y en a...
05:52 Merci à tous de votre présence.
05:54 On est ravis de vous accueillir ici
05:56 pour notre 3e petit déjeuner entreprise.
05:58 L'idée, c'est de vous présenter
06:00 comment une entreprise peut accompagner un sportif de haut niveau.
06:04 C'est pour ça que vous êtes là.
06:06 C'est optimiser l'accompagnement des sportifs
06:09 grâce à votre mobilisation,
06:10 parce qu'il y a l'Etat qui est très fortement impliqué
06:13 sur le sport de haut niveau.
06:15 On a l'armée, le ministère des Armées,
06:17 qui accompagne plus de 200 sportifs.
06:19 On a la police, on a les douanes,
06:21 mais on a besoin du soutien des entreprises.
06:24 -L'un des objectifs,
06:25 c'est de les encourager à signer des CIP,
06:28 des conventions d'insertion professionnelle,
06:31 avec les athlètes.
06:32 -Le sportif est salarié de l'entreprise.
06:35 Il signe un contrat de travail
06:36 comme un salarié classique de votre entreprise.
06:39 A ce contrat de travail, on va venir signer une convention
06:42 qui va aménager son temps de travail.
06:45 L'avantage de ce dispositif,
06:46 c'est qu'on peut venir apporter une contrepartie financière
06:50 que l'agent se verse à l'entreprise
06:52 pour compenser le manque à gagner employer.
06:54 On est conscients que quand le sportif n'est pas dans votre entreprise,
06:58 vous, vous continuez à le payer à 100 %
07:00 car le sportif a besoin de cette source de revenus,
07:03 mais on vient compenser cette perte financière
07:06 pour que vous puissiez libérer le sportif.
07:08 -EDF est l'une des entreprises les plus engagées
07:11 dans l'accueil des sportifs.
07:13 Elle emploie l'athlète paralympique Alexandra Nouchet
07:16 depuis plusieurs années.
07:18 Ainsi, elle peut se préparer sereinement
07:20 sur le 100 m et le saut en longueur.
07:22 -Je suis en appui sur les missions
07:24 comme de la communication interne, de la communication externe,
07:28 de l'événementiel au sein de mon entreprise
07:30 et au sein de mon équipe.
07:32 En gros, j'ai décidé de faire l'équivalent
07:34 d'une demi-journée au travail
07:36 et le reste du temps, je le dédie vraiment au sport.
07:39 Je n'ai pas besoin de me soucier de l'apport financier.
07:42 Tout simplement, je sais qu'après avoir obtenu
07:45 plein de médailles, je le souhaite,
07:47 je vais tout simplement pouvoir reprendre
07:50 mon activité professionnelle comme mes collègues actuellement.
07:53 Applaudissements
07:55 ...
07:57 -Merci beaucoup, Alexandra.
07:59 -Au-delà du premier cercle de haute performance,
08:02 l'Agence nationale du sport a décidé d'élargir les aides
08:05 à plus de 300 sportifs supplémentaires,
08:08 ceux les plus potentiellement médaillables.
08:11 On a identifié des athlètes des cellules prioritaires.
08:14 Ce sont des athlètes médaillés sur les championnats du monde
08:17 et aux Olympiques par olympique sur les deux dernières saisons.
08:21 Ces athlètes-là, on a déjà la garantie
08:24 qu'ils atteindront 40 000 euros de revenus bruts
08:26 sur une année complète.
08:28 Donc, ces athlètes-là, on sait qu'ils sont un peu plus de 500.
08:31 Après, il y a le reste de la délégation
08:33 où on ne doit pas les emmener aux 40 000 euros,
08:36 on doit s'assurer qu'ils seront au-dessus du seuil de pauvreté.
08:40 C'est une liste qui existe.
08:41 Et quand on a des athlètes où on voit qu'il y a des difficultés,
08:45 la priorité, c'est de les accompagner
08:47 pour qu'ils puissent sortir de cette situation.
08:49 -Le seuil de pauvreté,
08:51 c'est 1 150 euros par mois pour vivre.
08:54 Ce jour-là, plusieurs entreprises ont été séduites.
08:58 -On est vraiment à la réflexion.
09:00 C'est vraiment une découverte du produit,
09:02 des contenus dispositifs existants.
09:05 Et pourquoi pas, avec des sportifs.
09:07 -On a eu plein de détails utiles.
09:10 On a peut-être une meilleure idée de ce qu'on peut leur proposer,
09:13 de ce qu'attendent les sportifs de haut niveau.
09:16 -De toute façon, on va vous envoyer aussi le support.
09:20 -OK. Merci encore. Merci beaucoup.
09:22 -Au revoir. -Au revoir.
09:24 -De grands groupes se sont déjà saisis
09:27 de l'intérêt des Jeux.
09:28 Plus de 40 ont composé leur team d'athlètes qu'ils financent.
09:32 C'est le cas de Carrefour.
09:35 Ce matin d'hiver,
09:37 Auriane Malot a rendez-vous avec les équipes
09:39 du supermarché de Villabé, dans l'Essonne.
09:42 -Bonjour. -Bonjour, Auriane.
09:44 -Auriane, enchantée. -Marc Truchot,
09:46 directeur de Carrefour Villabé.
09:48 -Merci.
09:49 Je suis Auriane Malot-Breton, j'ai 30 ans,
09:51 je suis en équipe de France d'épée.
09:54 Je suis quadruple championne d'Europe par équipe,
09:56 3e championne d'Europe en individuel en 2023.
09:59 L'objectif, il est clair, cette année,
10:01 pour les Jeux olympiques de Paris,
10:03 c'est d'y rapporter les plus belles médailles
10:06 de la France.
10:07 -Il y a un an, Auriane a intégré la team Carrefour,
10:11 une chance juste avant les Jeux.
10:14 Car avant, elle avait un contrat d'insertion professionnelle,
10:17 elle était kinée 4 demi-journées par semaine,
10:20 un rythme difficilement compatible
10:22 avec une préparation olympique.
10:24 Grâce à Carrefour, elle a arrêté de travailler
10:27 et se prépare sereinement,
10:29 entre ses entraînements et sa vie de maman.
10:34 -C'est hyper important de souvenir que, voilà,
10:37 moi, sans Carrefour, je serais obligée de travailler,
10:40 donc c'est hyper important de pouvoir venir échanger.
10:44 Moi, ça me booste, ça me redonne plein d'énergie
10:46 de savoir aussi que j'ai du monde avec moi.
10:49 -Carrefour soutient 14 athlètes grâce à une bourse de mécénat.
10:53 Il leur verse chaque année une dotation,
10:56 entre 20 et 30 000 euros, défiscalisée à 60 %.
11:00 En échange, le sportif participe à quelques opérations d'image.
11:04 -On va à la boucherie, on va vous faire...
11:06 Voilà, on va vous montrer un petit peu notre manière de travailler.
11:10 -Les équipes ont préparé à Auriane un "Vis ma vie"
11:14 sous l'oeil d'un photographe.
11:16 -Faut pas que je l'écrase trop. -Voilà, c'est bon.
11:21 -Parfait.
11:22 -C'est une première. C'est super sympa de pouvoir m'initier.
11:28 -Allez, Patrick. Je tends ma ficelle, je fais une boucle,
11:31 deux boucles, je serre.
11:33 -Allez, c'est parti. -On essaye.
11:35 C'est comme si vous faisiez un lacet.
11:37 -C'est ça. -C'est pas le bon, là.
11:39 Allez, j'en fais un dernier pour la route.
11:42 -Une médaillée d'or, ça peut être qu'un honneur
11:45 pour nous, le carrefour.
11:46 Et franchement, c'est top.
11:48 C'est trop bien. Très, très bien.
11:50 -Pour nos équipes, c'est important, c'est valorisant aussi,
11:56 d'avoir peut-être des futurs médaillés olympiques.
11:59 C'est une belle image pour l'enseigne.
12:01 C'est un bon moment pour nos collaborateurs, c'est sûr.
12:04 -Mais certains sportifs n'ont pas la chance
12:07 de rentrer dans ces dispositifs.
12:09 -Merci beaucoup. -Au revoir, Yann.
12:11 -Ravie d'être venu vous voir.
12:13 -En athlétisme, un seul champion
12:15 a intégré le cercle haute performance,
12:18 car la politique française du haut niveau
12:20 est soumise au résultat à des carrières régulières
12:23 semblées sur ni-accro, ce qui est rare
12:26 quand on doit travailler pour vivre sa passion.
12:28 Musique rythmée
12:30 -On m'appelle David Sombet,
12:32 athlète français spécialisé sur le 400 m, le 4x400 m.
12:35 Cet été, j'irai chercher les Jeux olympiques,
12:38 la médaille peut-être, et j'espère le record de France.
12:41 Le tardan, c'est mon quotidien.
12:43 -Vous courez par deux,
12:45 donc au couloir 2 et 3, au top.
12:47 Cherchez à déclencher la vitesse.
12:49 Prêt ?
12:50 Musique rythmée
12:53 Hop !
12:54 Allez, les gars ! Allez, allez !
12:55 -Allez, les gars ! Allez, allez !
12:57 -David est l'un des espoirs du sprint français.
13:00 Et pourtant, il y a encore un an, pour vivre,
13:03 il était déménageur.
13:04 Musique rythmée
13:06 -Quand t'es déménageur,
13:08 c'est bien de dire, quand tu portes un petit meuble,
13:11 il faut se baisser, fléchir les jambes,
13:13 mais quand tu le fais à longueur de journée, pas forcément.
13:16 Quand tu prends des coffres forts, des pianos
13:19 ou des photocopieurs de 300-400 kg, ça défonce ton corps.
13:22 -David devait s'entraîner seul sur le stade
13:24 après des journées bien remplies.
13:27 Depuis, il a choisi d'arrêter de travailler,
13:29 et cela change tout, à ses performances.
13:31 Musique rythmée
13:34 -Sentir qu'on est soutenu à l'entraînement,
13:36 ça permet de se transcender, de se pousser,
13:39 de repousser les limites.
13:40 -On s'entraîne pas forcément plus dans la quantité,
13:43 mais on a réparti l'ensemble des choses qui sont faites
13:47 pour, du coup, une meilleure qualité, au final.
13:49 Donc, il dort mieux, il a moins de stress,
13:52 il assimile beaucoup mieux les séances,
13:54 il a des bienfaits sur tous les niveaux.
13:56 C'est des bons temps.
13:58 J'ai capté la fatigue, mais c'est des bons temps.
14:01 Il souffle
14:03 On va marcher un peu.
14:05 -En un an, David a gagné plus d'une seconde
14:09 sur son record aux 400 m.
14:11 L'été dernier, avec ses coéquipiers du relais,
14:14 ils ont remporté la médaille d'argent
14:16 au championnat du monde.
14:18 Musique rythmée
14:20 -C'est toujours des très gros souvenirs,
14:23 je vois le Jamaïcain qui revient fort derrière.
14:25 Si j'avais su qu'il était juste derrière,
14:28 j'aurais peut-être accéléré plus tôt,
14:30 mais c'est des souvenirs de fou.
14:32 J'adore voir cette course.
14:34 -La seule médaille française à Budapest.
14:36 Et pourtant, David revient de loin.
14:39 En janvier 2023, il est sorti des listes de haut niveau.
14:43 Trop de blessures, pas assez de performances,
14:46 sa fédération cesse toute aide financière.
14:48 -C'est là où ça a été difficile,
14:50 parce que le suivi financier n'était plus le même.
14:53 Avec les subventions, on devait être à 13 000 euros par an.
14:56 C'est déjà pas fou, ça fait à peine 1 000 euros par mois.
15:00 Ca m'a fait douter du système.
15:01 Je me suis dit que je ne voulais pas travailler
15:04 pour des gens qui me retirent ce qui me nourrit.
15:07 Je me suis dit que je ne voulais pas évoluer dans ce système.
15:11 Ca m'a fait douter.
15:12 -Vous étiez prêt à arrêter le sport ?
15:14 -Carrément. Il faut aussi quelque chose de concret.
15:17 J'ai 23 ans, j'habite avec madame et sa mère.
15:20 Si l'athlète ne se rapporte pas, c'est bien beau,
15:23 mais il y a une vie à se faire.
15:25 On ne va pas passer son temps à vomir et à courir sur la piste
15:28 pour quelque chose qui ne rapporte pas.
15:31 Il faut quelque chose de concret.
15:33 -Tant qu'on n'est pas à haut niveau, l'accompagnement est compliqué.
15:37 Soit il faut être suivi très jeune, peut-être à partir de cadets, juniors.
15:41 Là, il peut y avoir un accompagnement intéressant,
15:44 des accès à des structures, des groupes d'entraînement.
15:47 Mais à bon haut niveau, sur des catégories comme ça,
15:50 21, 22, 23 ans, c'est très difficile d'ouvrir les portes.
15:54 C'est plus difficile.
15:56 Ce qu'il a réussi à faire à cet âge-là,
15:58 rentrer dans les listes en étant sorti,
16:01 c'est plus compliqué.
16:03 -La fédération l'accompagne quand on est en haut niveau.
16:06 Là, on a eu la médaille.
16:08 A partir de là, on va être bien accompagnés.
16:10 C'est prévu.
16:12 -Jusqu'au JO, David va percevoir une aide personnalisée
16:15 pour vivre de sa préparation olympique.
16:18 En décembre, il a pu pour la première fois
16:21 partir avec l'équipe de France en stage en Afrique du Sud.
16:25 Si David Sombé a pu intégrer in extremis la cellule performance
16:32 grâce à sa médaille,
16:33 certains sportifs en devenir passent sous les radars
16:37 et se battent encore pour boucler leur budget.
16:43 -Je m'appelle Lucas Baron.
16:45 Mon objectif, c'est de me qualifier aux JO de Paris 2024 en kayak
16:49 et de faire champion du monde en 2024.
16:51 -OK. Ready, set, go !
16:55 -Même pendant l'hiver, on s'entraîne tous les jours,
16:59 plusieurs fois par jour.
17:00 -Stop !
17:02 -Moi, là-bas, je fais de la descente de rivière,
17:04 qui est une discipline qui est pas au jeu.
17:07 Je change de discipline depuis un an et demi
17:09 pour me sélectionner au jeu.
17:11 -Lucas espère se qualifier sur le kayak en ligne.
17:14 Il compte mettre toutes les chances de son côté.
17:17 Lui aussi a arrêté de travailler.
17:19 Comme il a changé d'épreuve, il n'est pas sur les listes
17:22 de haut niveau et ne reçoit pas d'aide de sa fédération.
17:25 -Voilà, une de moins.
17:27 -Ouais. Bon, c'était cool, hein ?
17:30 Moi, j'ai pris un peu des repères.
17:33 -Du coup, c'est son club qui compense.
17:36 -Ca va, Lucas ? -Ca va, et toi, l'entraînement ?
17:38 Ca se passe bien ? -Tout va bien.
17:40 -Tu viens de finir ?
17:41 -On essaie de soutenir au maximum les athlètes
17:44 en leur payant, en les aidant à s'acheter
17:46 tous les matériels, les pagaies, les bateaux,
17:49 qui valent très cher.
17:50 Et même cette année, on a même dû participer
17:53 à la préparation des stages au championnat du monde
17:56 et au championnat d'Europe, parce que la fédération
17:59 s'est désistée financièrement par rapport à nos athlètes.
18:02 -Et une année de préparation pour les Jeux,
18:04 cela coûte cher.
18:06 -C'est à peu près 20 000 euros par an.
18:08 Le truc, c'est que...
18:10 Et ça, c'est uniquement pour partir en stage,
18:13 pour aussi payer les entraîneurs,
18:16 pour aussi payer la préparation mentale.
18:18 Tout ça, ce n'est pas des choses qui sont mises à disposition
18:21 par la fédération. -C'est sûr que la FED,
18:23 ils ont déjà ciblé certains athlètes.
18:26 Et pour les athlètes comme Lucas, qui sont en devenir,
18:28 ils ne sont pas assez soutenus financièrement.
18:31 -On a l'impression que c'est souvent du bricolage
18:35 pour nos athlètes.
18:36 Alors, ils ont un état d'esprit où ils s'adaptent.
18:39 C'est peut-être le problème.
18:42 Les athlètes français ont tendance à s'adapter
18:45 peut-être un peu trop.
18:46 Il y a d'autres disciplines ou peut-être d'autres pays
18:50 où j'ai l'impression que c'est plus simple
18:53 pour les athlètes de pouvoir performer avec sérénité.
18:57 -Alors Lucas démarche seul les entreprises de sa région
19:02 pour trouver des sponsors, et cela paye.
19:06 -Là, on va voir un de mes partenaires
19:09 qui me suit depuis un petit moment.
19:13 Et...
19:15 Et donc, c'est à Cavayon, c'est Koukabara.
19:18 C'est une marque de jus de fruits.
19:20 J'ai quelques autres sponsors,
19:21 mais c'est un partenaire avec qui je suis plutôt proche.
19:24 -Salut.
19:33 -Salut, Lucas. -Ca va ?
19:35 -Bienvenue. -Ca va ?
19:36 -Et toi, t'as la forme ? -Super.
19:38 -C'est le temps. -Tout va bien.
19:40 -On va se boire un petit jus. -Oui.
19:42 -Tu vas me raconter ta préparation.
19:45 Comment se passe le programme des compétitions ?
19:48 -En mars,
19:50 on fait des sélections,
19:51 puis on est dans les 2 meilleurs,
19:53 et c'est eux qui sont envoyés au jeu.
19:55 -Il m'a contacté via un réseau social,
19:58 LinkedIn.
19:59 Dès qu'on s'est rencontrés, le contact est bien passé.
20:02 -Ca avait rien à voir avec la démarche.
20:05 C'est pour ça que moi, d'accompagner
20:08 des sportifs qui sont bien câblés, qui ont la tête sur les épaules,
20:11 c'est aussi une de mes missions d'entreprise.
20:14 Ca va durer le plus longtemps possible.
20:16 C'est clair qu'aujourd'hui, quand j'entends des jeunes talents
20:20 qui doivent faire le choix entre "leurs études"
20:22 ou "leurs sports",
20:24 c'est juste des choses pour moi qui sont inconcevables.
20:27 -Jérémie Marcuccelli, lui-même sportif,
20:29 connaît bien la problématique.
20:32 Lucas est devenu l'un des ambassadeurs de sa marque
20:34 autour de ses valeurs sportives, notamment sur les réseaux sociaux.
20:38 -Je me compte plus sur mon partenaire que par un.
20:41 Dans toute l'entreprise,
20:42 on partage des valeurs communes,
20:44 de performance, de partage.
20:46 -Dès la première heure, on s'est rencontrés,
20:48 et Mathieu, notre photographe et caméraman, était ici.
20:52 J'ai dit que si on voulait actionner le partenariat,
20:55 autant le faire tout de suite.
20:56 Il faisait beau, on était en local avec la sorgue à côté,
21:00 il nous a dit "go".
21:01 -Les réseaux sociaux, c'est ce qui impacte aussi,
21:04 aujourd'hui, le plus de monde,
21:06 que ce soit en tant que sportif,
21:08 pour essayer de promouvoir soit son sport,
21:10 soit une image en tant que sportif,
21:12 et donc trouver des partenaires, créer des communautés.
21:15 -Lucas parie sur les réseaux sociaux.
21:18 Sur Instagram, il raconte son histoire
21:21 à ses presque 6 000 followers
21:23 et essaie d'agrandir sa communauté.
21:25 Musique rythmée
21:28 Certains sportifs tirent la plupart de leurs revenus,
21:30 de leur image et de leurs contrats sur les réseaux.
21:33 C'est là que les marques sont prêtes à dépenser.
21:36 Musique rythmée
21:38 -C'est Mathias Dandoyat, 34 ans,
21:40 je suis 9 fois champion du monde de BMX flat.
21:44 Musique rythmée
21:46 -Mathias est un modèle dans la façon d'envisager
21:49 sa carrière sur les réseaux.
21:50 -Salut, David. -Salut, Mathias.
21:52 -Ca va ? -Oui, ça va.
21:54 -Ce jour-là, il fait le point
21:56 avec l'agence de conseil Comover sur sa dernière campagne.
21:59 -On va faire de l'eau, un truc.
22:01 -Comment ça se passe, en Westfield ?
22:03 C'était le lancement de la campagne ?
22:05 -Oui, exactement.
22:06 -Ca va ? Ca s'est bien passé avec l'équipe ?
22:09 -Parfait. -Avec les autres ambassadeurs ?
22:11 -Très bien.
22:12 -Est-ce qu'on peut être un sportif de haut niveau
22:15 et en vivre sans monétiser son image sur les réseaux ?
22:18 -Non.
22:19 -Il y a un chiffre dégueulasse en France.
22:22 C'est des sportifs de haut niveau français
22:24 qui sont au seuil de pauvreté.
22:26 C'est ouf.
22:27 Je pense que sans, aujourd'hui, les réseaux sociaux,
22:30 on ne peut pas vivre de son sport en étant sportif de haut niveau.
22:33 Point à la ligne.
22:35 -Les Jeux olympiques de Paris 2024 sont un formidable levier.
22:39 Il y a beaucoup d'opportunités pour les athlètes
22:42 de progresser à ce niveau-là,
22:44 de générer des revenus supplémentaires,
22:46 de gagner en visibilité.
22:47 Le but, c'est de bien le faire pour que ça continue
22:50 et que ça ne soit pas un coup d'épée dans l'eau.
22:53 -Le conseiller de la RAI conseille les sportifs et les fédérations
22:56 sur leur stratégie et leur présence sur les réseaux.
22:59 -Il y aura des gens qui vont être très à l'aise avec,
23:02 qui aiment se mettre en image,
23:04 qui, potentiellement, ont des sports très visuels.
23:07 Sur Instagram, ça marche bien.
23:08 Il y en a d'autres qui sont dans des disciplines
23:11 qui vont être niche, mais d'une autre manière,
23:14 qui vont être moins visuels à regarder.
23:16 Ce qu'on recommande, c'est d'essayer de faire quelque chose
23:19 qui vous ressemble et de ne pas mentir,
23:21 parce que ça ne marche pas.
23:23 Quand on vient chercher Mathias,
23:25 il faut qu'il soit à l'aise avec ce qu'on va raconter,
23:28 qu'il s'approprie la prise de parole du partenaire,
23:31 sinon, ça ne marche pas.
23:32 -Les marques, je trouve, elles ont vachement pris le pli
23:35 et elles ont vraiment un rôle d'éducateurs,
23:38 maintenant, avec leur team d'athlètes.
23:40 Moi, je vois, j'ai deux, trois partenaires
23:42 avec qui je bosse.
23:44 Chaque mois, ils nous envoient des PDF
23:47 de ce qui marche en ce moment sur Insta,
23:49 c'est quoi les choses cool à poster, machin,
23:52 ou même, quand on fait des athlètes summit,
23:55 c'est le moment où on se retrouve tous à un endroit
23:57 avec toute l'équipe d'athlètes.
23:59 Il y a des présentations hyper intéressantes
24:02 avec un mec en externe d'Insta qui vient,
24:04 qui fait une présentation.
24:06 Du coup, ça nous donne vachement d'outils
24:08 pour mieux faire ce boulot sur les réseaux sociaux.
24:11 -Aujourd'hui, Mathias a plus de 300 000 followers sur Instagram,
24:15 une force de frappe qui lui permet de choisir ses partenariats.
24:18 Il a même créé sa société de production.
24:20 Il a le luxe d'être maître de la plupart de ses contenus
24:24 et d'y donner un sens.
24:25 -Time Machine, c'est un projet que j'ai imaginé
24:28 avec Red Bull et Swatch en 2021.
24:33 Et l'idée, c'était de construire un skatepark
24:37 en forme de montre.
24:39 C'est une sorte de course contre le temps
24:41 pour gagner ce 10e titre de champion du monde.
24:44 Donc, on a créé cet endroit où je fais des vidéos
24:47 et cet endroit où je me bats un peu contre les aiguilles
24:50 qui tournent dans la vidéo et je ride dans la montre.
24:54 C'est vrai que c'était un projet de dingue.
24:57 Voilà, c'est pour ça que les partenariats avec les marques,
25:01 parfois, ça crée des vidéos et des projets incroyables
25:06 qui vont vraiment servir à l'athlète.
25:08 -Avec ses partenariats, la diversification de ses revenus,
25:14 Mathias a déjà assuré son avenir.
25:17 Un modèle inspirant pour de nombreux athlètes.
25:20 Musique rythmée
25:22 ...
25:26 Derrière les têtes d'affiches,
25:28 pour la plupart des sportifs français de haut niveau,
25:31 vivre de sa discipline et avoir les moyens de s'entraîner
25:35 reste encore un parcours du combattant.
25:37 En misant tout sur les athlètes confirmés,
25:40 la France a-t-elle fait le bon choix ?
25:42 Il faudra attendre cet été
25:45 pour savoir si cette nouvelle politique a tenu ses promesses.
25:49 ...