Cécile Vallin a-t-elle été victime de Michel Fourniret? Disparue le 8 juin 1997, l'adolescente de 17 ans a été vue pour la dernière fois au bord d'une route de Saint-Jean-de-Maurienne (Savoie). Le bord d'une route, un environnement incompatible avec le mode opératoire du couple Fourniret, note les enquêteurs en 2005. Aucune trace ce Cécile Vallin n'a été retrouvée parmi une dizaine d'ADN présents sur un matelas du couple Fourniret. Mais, un témoignage de Monique Olivier lors de son procès, fin 2023, pourrait aujourd'hui relancer la piste.
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00:00 Bonsoir Jonathan Oliver, merci d'être avec nous en direct dans Weekend 3D, vous êtes le père de Cécile Valin.
00:05 C'est votre avocat qui a demandé la rouverture de ce dossier qui est donc au Pauld Callcase de Nanterre.
00:13 Pourquoi cette rouverture ? Avec quels éléments ?
00:16 Alors ça a été...
00:20 D'après le...
00:24 Enfin c'était pendant le procès de Monique Olivier
00:30 que ça a été révélé, cette probable, très probable rencontre entre Michel Fourniret et Cécile Valin
00:44 et qui a disparu, elle, le 8 juin 1997.
00:49 Et Monique Olivier l'aurait vue, Michel Fourniret avec Cécile, ma fille, le 8, le 9 pardon, le 9 juin 1997.
01:07 Et alors on n'a pas encore les preuves mais c'est très inquiétant ces dates de la proximité de la disparition de Cécile
01:21 avec les informations fournies par Monique Olivier.
01:27 Elle parlait d'une jeune femme entre 16 et 18 ans.
01:34 Alors justement, monsieur, je me permets de vous interrompre parce que c'est à lire dans un PV d'audition de Monique Olivier,
01:40 interrogée par la police belge, on sait qu'elle a été interrogée plusieurs centaines de fois, ça date de 2005.
01:45 Monique Olivier, pardon de vous le rappeler évidemment, mais elle raconte en détail le meurtre d'une adolescente
01:50 par son mari Michel Fourniret à leur domicile de Sard-Custine-Eyla, vous l'avez évoqué,
01:55 des éléments qui sont intrigants, qui posent question.
01:59 La date, juin 1997, l'âge de la victime présumée, sa taille également,
02:04 ce sont ces choses-là qui font qu'aujourd'hui vous avez plus qu'un doute ?
02:09 Excusez-moi, écoutez, j'attends la rencontre entre Monique Olivier et le juge du Paul Colquist.
02:23 C'est mon avocat Cathy Richard qui avait fait la demande date dès qu'elle a su qu'elle a eu connaissance
02:34 de ce qu'elle aurait dit à la police belge en 2005.
02:41 Cette rencontre-là est restée sans connaissance en France pendant 18 ans.
02:58 Heureusement, dès qu'elle a su, M. Richard a fait une demande d'acte pour l'interrogation de Monique Olivier.
03:14 – Quand on parle de Monique Olivier, comme vous le faites à l'instant,
03:18 on parle d'une femme qui a du mal à parler, qui est parfois un véritable mur, qui a mis des années.
03:23 Elle a dit certaines choses dans le cadre de son procès encore récent.
03:27 On a vu les avancées concernant la disparition d'Estelle Mouzin avec enfin un début de vérité.
03:32 Est-ce que c'est quelque chose que vous souhaitez ?
03:34 C'est-à-dire qu'à un moment, elle parle plus précisément que ce qu'elle n'a fait dans ce PV d'audition.
03:39 – En tout cas, elle a prouvé au cours de ce procès, tout dernièrement, qu'elle pouvait changer d'avis.
03:48 Avant, elle disait qu'elle ne connaissait pas du tout Estelle Mouzin, par exemple.
03:52 Mais elle a changé d'avis et à la fin de son procès, elle a demandé pardon aux familles des trois personnes
04:01 pour lesquelles elle était en justice.
04:05 Donc, ce n'est pas à moi de lui dire ce qu'elle a à faire.
04:12 Le plus important pour moi, depuis 26 ans, c'est de connaître enfin la vérité de ce qui est arrivé à ma fille.
04:23 – Comment on fait justement pour vivre 26 ans sans connaître la vérité ?
04:26 Et comment on fait à un moment où la vérité peut être parfois plus dure encore que ce qu'on avait imaginé ?
04:32 Comment vous vivez cette espèce d'entre-deux ?
04:36 – Alors déjà, depuis 26 ans, je vis une espèce de… on peut dire un double-vie,
04:45 où d'une part, je pense à Cécile tous les jours, je parle à Cécile tous les jours,
04:53 je suis immédiatement disponible s'il y a quelque chose à faire avec l'avocate Cathy Richard,
05:01 femme remarquable, et c'est grâce à elle que le dossier de Cécile n'a pas été fermé.
05:08 Et puis, voilà, ça c'est donc la première chose, c'est ça.
05:18 Et ensuite, je vis aussi la vie de quelqu'un qui a du travail, des activités, de la famille, des amis, donc voilà.
05:37 Mais Cécile, c'est depuis 26 ans mon quotidien.
05:43 Cécile, c'est la cicatrice qui ne se referme pas tant que je ne sais pas ce qu'elle est devenue.
05:51 – Pendant que vous parlez, on voit justement le visage de Cécile, donc disparue,
05:55 elle avait 17 ans, elle préparait son bac, elle est allée se promener,
05:59 on voit son sourire, on voit son regard, est-ce que c'est aussi une façon de lui rendre justice,
06:05 d'en savoir plus, il y a évidemment ce que ça peut vous apporter de savoir,
06:09 mais est-ce qu'il y a aussi une forme de message à lui apporter à elle, même de façon indirecte ?
06:15 – Apporter à Cécile, vous voulez dire ?
06:17 – Oui, de faire passer quelque chose, de saluer sa mémoire si elle a disparu,
06:22 de lui rendre hommage, de passer à autre chose en gardant ces images que l'on voit sur l'écran.
06:28 – Alors, ces images sont extrêmement émouvantes pour moi.
06:32 Cécile c'était une fille remarquable, très sociable, très aimante, très aimante.
06:40 C'est pour ça que sa disparition, en fin de journée, le 8 juin 1997, c'était une calamité absolue,
06:52 il n'y avait aucun précédent, elle n'était pas une femme ou une jeune fille,
06:57 elle n'avait aucune… je ne sais pas comment dire ça, jamais elle n'aurait…
07:09 – Elle serait partie, elle n'a aucune raison de partir.
07:12 – Oui, elle n'est jamais partie comme ça, sans rien dire,
07:17 donc voilà, tout de suite la présomption, c'était disparition avec présomption d'enlèvement.
07:29 Et voilà, alors ça c'était une catastrophe, un parent qui perd son enfant,
07:38 ou des parents qui perdent leur enfant, normalement c'est l'inverse,
07:42 c'est les enfants qui perdent leurs parents.
07:47 – C'est une très grande injustice.
07:52 Et voilà, et donc je vis avec elle tous les jours, tous les jours,
08:00 et écoutez, pour l'instant il y a des présomptions très fortes,
08:08 mais je ne fais pas de scénario dans ma tête,
08:11 tant que je n'ai pas la vérité qui sera issue, sans doute, je ne sais pas, mais sans doute.
08:20 – Et nous suivrons l'évolution de ce dossier de nouveau rouvert par le Pôle,
08:26 pour le case de Nanterre, merci beaucoup Jonathan Olivier.