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00:00 Le 6/9, France Bleu, Belfort Montbéliard.
00:03 Vous écoutez la première radio du Nord-Franche-Comté, c'est France Bleu, Belfort Montbéliard.
00:08 Marek Keta, un débat ce matin.
00:10 Oui absolument, ce matin on parle normes, on revient sur la crise agricole.
00:14 Voilà plus de dix jours que les agriculteurs de tout le pays se mobilisent,
00:17 des agriculteurs sous-payés qui font face à une concurrence déloyale des autres pays.
00:22 Ralbole des taxes, ralbole des charges, mais surtout ralbole des normes environnementales,
00:27 notamment comme celle qui encadre l'utilisation de pesticides et l'usage de l'eau.
00:31 Faut-il les réduire ? Comment finalement concilier écologie et agriculture
00:35 alors que les consommateurs ont besoin d'une alimentation saine et durable à des prix accessibles
00:39 et que les agriculteurs doivent pouvoir vivre décemment de leur travail ?
00:43 France Bleu, Belfort Montbéliard vous propose en débat de ce matin avec deux invités autour de la table.
00:47 Anna Maillard, vous êtes la représentante des écologistes en Franche-Comté, bonjour.
00:51 Bonjour.
00:52 Ainsi que Pierre Frides en face de vous, éleveur de vaches laitières à Villars-le-Sec,
00:56 représentant de la FDSEA du territoire de Belfort, bonjour.
01:00 Bonjour, c'est juste Olivier mais c'est pas grave.
01:03 Olivier, pardon, excusez-moi.
01:04 Olivier Frides, on va commencer avec vous.
01:07 Déjà une petite réaction peut-être sur les annonces de Gabriel Attal, le Premier ministre,
01:11 qui ont été faites vendredi soir.
01:13 Oui, en fait de toute façon on s'y attendait malheureusement.
01:17 Les annonces sont beaucoup de discours et peu d'effets immédiats.
01:21 Alors ça va dans de bonnes intentions, ça va dans le bon sens, dans ce qui est dit,
01:26 mais en fait pour le moment en réalité et de concret il n'y a pas encore grand chose.
01:30 Une simplification certes, mais la simplification qu'on demande
01:33 elle est beaucoup plus étendue que celle qui est annoncée.
01:36 Et en fait on a l'impression quand même que le gouvernement joue un peu le temps.
01:39 Trois jours ou quatre jours de manifestation avec, comme vous voyez,
01:42 j'ai un brassard aujourd'hui pour manifester le soutien à cette pauvre famille qui est décimée aujourd'hui.
01:47 En arriver là pour trois jours après avoir un discours, oui bien sûr, bien faisant,
01:51 mais pour le moment il n'y a encore pas grand chose.
01:53 On va y revenir dans quelques instants.
01:55 Une question pour vous aussi, Anna Maillard.
01:57 Le Premier ministre Gabriel Attal a critiqué ce qui oppose la défense de nos agriculteurs
02:01 et la défense de notre environnement.
02:04 Est-ce que vous vous êtes sentie visée, les écologistes ?
02:07 C'est surtout un sentiment de tristesse et d'absence de considération de ce qui se passe dans la réalité.
02:15 On a un ministre, un gouvernement, en fait j'ai l'impression d'avoir un oiseau qui se heurte à des vitres.
02:20 En fait le système s'effondre, la crise agricole est profonde
02:24 et de chercher à mettre un bouc émissaire comme le Premier ministre avec les écologistes,
02:29 il passe vraiment à côté des enjeux.
02:31 C'est vraiment déplorable.
02:33 Les enjeux, ce sont les normes que les agriculteurs mettent particulièrement en avant,
02:39 des règles qui sont trop strictes, notamment les règles environnementales,
02:43 les accords passés au niveau de l'Europe, c'est la gestion de l'eau, l'irrigation, les pesticides,
02:46 la réduction des antibiotiques.
02:48 Vous leur répondez quoi, Anna Maillard ? Ils se trompent de combat ?
02:52 Oui, je trouve et c'est triste.
02:54 Les agriculteurs sont leur outil de travail, les premiers travailleurs de la terre.
02:59 L'eau, la terre, ce sont le support de votre activité,
03:02 ce sont l'environnement, c'est ce sur quoi vous travaillez au quotidien.
03:09 On a aujourd'hui des gestionnaires qui étaient malheureusement la FDSEA, la FNSEA
03:14 et les ministres qui se sont succédés au gouvernement sur l'agriculture
03:18 qui n'ont fait que cautionner un système qui vous enferme.
03:21 Moi je suis impressionnée de ces mouvements qui viennent du terrain, qui viennent du bas.
03:28 La FNSEA raccroche un peu comme elle peut, on a l'impression les wagons,
03:32 mais il y a vraiment un mouvement de fond pour une autre écologie, une autre agriculture,
03:36 une agriculture compatible avec l'écologie, avec l'environnement.
03:39 Et plutôt qu'un gouvernement qui propose un appui pour mener à bien cette demande d'agriculteurs et de paysans,
03:46 on a la stigmatisation de mal nommées normes.
03:51 Nous on préfère parler de lois et règlements qui protègent les consommateurs,
03:54 qui protègent l'environnement et qui protègent les paysans,
03:56 plutôt que d'y voir quelque chose qui soit contraignant et qui vous freine.
04:02 Ce sont plutôt des opportunités de travailler différemment,
04:06 de vous protéger d'exposition aux pesticides et aux traitements chimiques
04:09 que le système vous enferme.
04:12 Beaucoup d'agriculteurs à utiliser.
04:14 On a une association qui s'appelle Solidarité Paysan,
04:17 qui quand elle accompagne des agriculteurs dans la détresse,
04:20 souvent les aide aussi à retrouver le chemin de l'agroécologie,
04:23 et parfois la conversion bio.
04:25 - On va y venir à la conversion au bio justement.
04:28 - Formidable.
04:30 - Peut-être un mot de M. Fridez ?
04:33 - Oui bien sûr, je voudrais réagir un petit peu à ce qui vient d'être dit.
04:35 L'écologie c'est l'étude du vivant et de l'habitat.
04:37 L'écologie, elle n'appartient pas à un parti politique.
04:39 L'écologie, les plus anciens écologistes qu'il y ait, c'est bien les agriculteurs.
04:43 Parce que de tout temps, ils ont travaillé avec le sol, avec le vivant,
04:46 et les meilleurs connaisseurs de la terre, c'est bien les agriculteurs.
04:49 Et aujourd'hui on ne les écoute pas, on ne les a jamais écoutés.
04:51 D'ailleurs les lois viennent depuis les bureaux parisiens et même bruxellois,
04:54 et elles sont souvent déconnectées.
04:56 Je vais vous donner des exemples.
04:57 La CEE nous a imposé des zones vulnérables.
04:59 On est très concerné dans le département.
05:01 Tout le sud du département est passé en zone vulnérable.
05:03 Les zones vulnérables c'est quoi ?
05:04 C'est suite à la directive NITRAT.
05:06 Ça nous impose des périodes d'épandage, des interdictions d'épandage.
05:09 Et du fait, on concentre, c'est pour aller vite et pour être simple,
05:12 on concentre les épandages des fluents d'élevage et les épandages minéraux
05:15 sur des périodes données.
05:17 Qu'est-ce qu'il en résulte de ça ?
05:18 On n'améliore pas les choses.
05:19 Au lieu de travailler en amont avec les agriculteurs
05:22 et de trouver des solutions locales à chaque type de terrain,
05:24 on fait des lois européennes et bien sûr parisiennes,
05:28 parce qu'en France en général on en rajoute une couche,
05:30 et au nom de l'écologie.
05:31 Mais l'écologie c'est pas ça.
05:32 L'écologie c'est l'étude du sol,
05:34 c'est l'étude du micro-biologique du sol
05:36 et les agriculteurs y travaillent depuis très longtemps.
05:38 Alors là vous dites la FNSE1 nous a enfermés dans un système.
05:41 Non, il a fallu après-guerre produire pour donner à manger aux gens,
05:44 parce que vous savez très bien qu'un peuple qui est affamé, c'est une catastrophe.
05:47 Les agriculteurs y ont répondu avec les moyens qu'on leur a donnés.
05:50 Alors c'est vrai, ils ont utilisé les moyens dans de grandes coopératives,
05:53 ok, mais aujourd'hui c'est pas forcément un problème.
05:56 La FNSE1, qui est quand même le syndicat majoritaire,
05:59 a toujours été répondu présent dans les discussions avec les gouvernements,
06:03 et s'ils n'étaient pas là, qu'est-ce qui se passerait ?
06:05 On a un appel, je crois Stéphane.
06:07 Oui, c'est Daniel qui nous appelle de Sainte-Suzanne.
06:09 Daniel, vous êtes en direct sur France Bleu, Belleforme, Hulliard,
06:12 faut-il réduire les normes imposées aux agriculteurs ?
06:14 Vous pouvez continuer à nous appeler dès maintenant au 0384 22 82 82.
06:18 Vous avez la parole. Daniel, bonjour.
06:20 Bonjour à tous. Non, il faut garder l'écologie comme elle est actuellement.
06:26 Pour que les paysans puissent vivre dignement de leur travail,
06:31 c'est les grandes cellules qui achètent aux agriculteurs qu'ils payent plus cher,
06:37 pas les consommateurs, pas les consommateurs. Voilà, voilà ce que je veux dire.
06:43 Merci Daniel pour cette intervention. Une réaction, Madame Maillard ?
06:47 Je suis contente de l'entendre parce qu'en fait la demande du changement de pratiques agricoles,
06:51 elle vient de la base, elle vient des consommateurs,
06:53 elle vient des habitants du territoire qui voient aussi quand se passent les épandages,
06:57 eux-mêmes le sentent. La pollution de l'air, elle vient aussi de l'épandage agricole,
07:02 au moment des traitements.
07:03 Excusez-moi, je voulais quand même préciser, parce que vous avez parlé de nourrir le monde.
07:07 En fait, c'est ça qui est aussi enfermé dans ce surproductivisme.
07:10 On a fait vivre une agriculture française en vendant des excédents dans le monde.
07:15 Alors que les autres pays savent très bien produire leur agriculture.
07:19 Vous n'aurez jamais une production équilibrée avec juste le maïs qu'il nous faut,
07:23 juste le blé qu'il nous faut. Non, c'est impossible.
07:25 On est dépendant de la météo, des champs, on ne peut pas être juste pile poil dans la production.
07:30 Il y aura toujours des échanges, heureusement.
07:32 Vous n'êtes pas non plus dans la partie qui veut fermer les frontières complètement, j'imagine.
07:35 Non, non, on n'est pas sur la fin des échanges.
07:37 Donc, il faut toujours des échanges entre les pays, surtout nos pays voisins.
07:40 Les Allemands ne sont pas un ennemi, il faut travailler avec eux.
07:43 Donc, nous sommes bien obligés de faire des échanges.
07:45 Et nous ne pourrons jamais atteindre une production pile poil en fonction de ce qu'il nous a besoin.
07:49 Mais aujourd'hui, le fait d'introduire par exemple de la jachère, c'est une de vos revendications, ça fait quoi ?
07:54 Le résultat c'est qu'il faut aller chercher de la viande et des produits à l'autre bout de la planète.
07:57 - Introduire la jachère, les mâres, les haies peuvent être inscrits en jachère.
08:02 - Oui, mais ça ne suffit pas.
08:03 - C'est quelque chose qui ne gêne pas l'agriculteur du territoire aujourd'hui.
08:05 - 4% de jachère aujourd'hui, ça veut dire des milliers et des milliers de tonnes importées d'Argentine.
08:08 - Je vous parle d'un sujet de la viande qui me tient fortement à cœur.
08:11 On est dans une région fortement productrice de lait.
08:13 Qui dit lait dit naissance de veau.
08:15 Où partent les veaux en France comptée aujourd'hui ?
08:18 Ils partent en Italie, pour la plupart.
08:20 - Je peux vous dire que je suis très concerné.
08:22 - On rappelle que M. Frides est éleveur également de vaches laitières.
08:26 - Ce dont vous parlez, c'est souvent en élevage à laitants.
08:30 En fait, les petits mâles qu'on appelle ça des broutards,
08:33 étaient, mais depuis, historiquement, aigressés en Italie.
08:36 Parce que l'Italie était un pays spécialisé dans l'aigressement des petits broutards.
08:40 Pour en faire un produit fini qu'on appelle le thorillon.
08:43 Et donc vendu, voilà.
08:45 Mais ça c'était historique, c'est pas d'aujourd'hui, ça date de 30 ou 40 ans.
08:48 La question n'est pas là.
08:49 Nous on élève des vaches laitières, on élève nos petits mâles aussi sur l'exploitation.
08:52 Qui deviennent des thorillons, qui sont vendus directement aux abattoirs.
08:55 Le plus proche possible, souvent à Besançon ou un peu plus loin.
08:58 Parce que malheureusement, aussi, plus personne ne veut d'abattoirs.
09:01 Il y avait des abattoirs historiquement à Belfort, ensuite à Oudincourt.
09:03 On a fermé ces abattoirs.
09:05 On a fait des circuits courts.
09:06 Aujourd'hui, on est obligé d'aller à Luxeuil ou à Cernay.
09:09 - Alors là-dessus, vous avez l'appui des écologistes.
09:11 - J'espère.
09:12 - Retrouver des abattoirs de proximité.
09:13 - Mais vous savez, quand vous avez proposé un projet d'abattoir dans le secteur, personne n'en veut.
09:16 Et du coup, on fait des kilomètres, même aller chez nos locales, on fait déjà des kilomètres pour faire du circuit court.
09:20 - Et là, vous nous trouverez à vos côtés pour retrouver des circuits alimentaires locaux.
09:23 - J'espère.
09:24 - Et notamment le respect de la loi EGalim.
09:26 Et c'est pas les écologistes qui ont empêché la mise en place de la loi EGalim.
09:30 - La loi EGalim, juste pour rappeler, préciser, nos éditeurs, c'est cet accord qui fait que normalement,
09:34 vous êtes censé arriver à vivre de votre production agriculteur tout en garantissant aux consommateurs un prix acceptable.
09:39 Et qu'au milieu, les industriels s'y retrouvent.
09:42 C'est un équilibre extrêmement fragile.
09:44 - Il est 7h54.
09:46 Ce matin, Marie Quetta, vous recevez Anna Maillard d'Europe Ecologie Les Verts.
09:49 En Franche-Comté, Olivier Frides, agriculteur à Villars-le-Sec.
09:53 Et comme tous les matins, vous répondez à une question.
09:56 Faut-il réduire les normes imposées aux agriculteurs ?
09:58 Vous avez la parole, dès maintenant, 0384 22 82 82.
10:02 - Oui, à vous entendre, Madame Maillard, Monsieur Frides,
10:05 on voit bien qu'il y a deux impératifs qui entrent en collision.
10:08 La lutte contre le réchauffement climatique, qui impose des normes, donc,
10:11 pour baisser les émissions de gaz à effet de serre.
10:13 Et la souveraineté alimentaire, la survie de nos agriculteurs.
10:16 C'est trop compliqué de mettre ensemble ces deux impératifs ?
10:19 - Oh non, pas du tout, parce qu'en fait, l'agroécologie et l'agriculture biologique
10:23 le prouvent, en fait, c'est possible de bien gagner sa vie,
10:26 de produire sur les territoires, de faire naître, élever et mourir des animaux sur les territoires,
10:31 de les consommer dans l'achat de proximité ou dans la consommation collective.
10:36 Où on a vraiment un décrochage qui s'est fait, c'est avec ce système de l'agro-industrie
10:43 et de l'agro-alimentaire, qu'il y a en enfermant dans des filières qui ne rémunèrent pas.
10:47 Et la captation de la richesse, elle se fait pendant la chaîne de valeur.
10:50 Il faut absolument retrouver, le consommateur l'a dit, l'intervenant tout à l'heure de l'habitant,
10:55 il faut retrouver la rémunération, aller la rechercher à chaque étape de cette production
11:00 et la ramener sur le territoire.
11:01 - On est d'accord, nous ce qu'on veut en priorité, c'est déjà de vivre de notre production
11:05 et retrouver la maîtrise du prix, en fait. Il faut qu'on recalcule le prix en fonction de notre coût de production.
11:09 Et après, on va repartir dans l'autre sens. Pour le moment, c'est le prix au consommateur.
11:12 Le prix au consommateur, certes, on est bien d'accord que le pouvoir d'achat en France, il est baissé.
11:16 Mais nous, on ne pourra pas emprunter, faire vivre nos exploitations sur de la dette indéfiniment.
11:20 Il faut déjà qu'on ait un prix rémunérateur. Et après, on peut discuter.
11:23 Le problème, c'est que même des parties comme la vôtre, maintiennent le système de primes
11:27 pour baisser le prix des produits. Et le problème de ces primes, c'est qu'elles sont conditionnées aujourd'hui
11:31 avec des mesures qui ne sont pas adaptées au terrain.
11:33 L'Agent Cher, comme je vais revenir encore une fois dessus, elle n'est pas adaptée au terrain.
11:36 - Non, elles vont à la surface et non au nombre d'employés. Les écologistes en Europe se sont battus.
11:40 - Oui, mais elle est conditionnée. Elle est conditionnée de plus en plus.
11:43 On a une Europe du Green Deal. Qu'est-ce que c'est le Green Deal ? C'est un pacte vert européen.
11:47 Le pacte vert européen, c'est un pacte de décroissance. En fait, on veut produire moins en Europe.
11:51 Mais vous savez qu'il faudra toujours nourrir la population et on va donc importer depuis l'étranger.
11:55 On a fait des accords avec la Nouvelle-Zélande. J'espère que là-dessus, vous allez me rejoindre.
11:58 Est-ce que c'est normal de faire venir des produits laitiers de la Nouvelle-Zélande ?
12:01 Écologiquement, c'est déjà impossible. On va faire venir de l'Argentine.
12:04 Pourquoi on fait des échanges avec l'Argentine ?
12:06 - Les écologistes le font depuis 20 ans.
12:08 - En Argentine, la première chaîne télévisée, c'est une chaîne agricole.
12:11 Les pays du Brésil et de l'Argentine sont très agricoles.
12:13 Qu'est-ce qu'ils veulent faire ces gens-là ? Ils voudraient produire pour pouvoir s'en sortir.
12:16 - M. Figué, la FNSEA a été congestionnaire et congestionnaire.
12:19 - Elle n'est pas congestionnaire.
12:20 - C'est comme pour les habitants du secteur qui connaissent l'automobile.
12:23 C'est comme si on avait un M. Tavares qui devait défendre les intérêts des garagistes, des carrossiers et des TPE.
12:28 On voit bien qu'il y a une distorsion d'intérêt.
12:30 - On ne peut pas dire ça. On salue M. Musso. Je n'ai rien. Je ne le connais pas personnellement.
12:32 On salue M. Musso parce qu'il est président d'un grand groupe.
12:34 Qu'est-ce que c'est que ce groupe Avril ?
12:36 Il faut en parler un petit peu parce que tout le monde dit tout et n'importe quoi.
12:38 Le groupe Avril a été créé par la FNSEA en 1983 pour essayer justement de garder la marge.
12:43 Ils font des huiles, la marge du produit fini.
12:45 - On voit la crise actuelle, on ne peut pas l'imputer aux écologistes qui ne sont pas aux responsabilités.
12:49 - On peut le dire, mais ce n'est pas une honte. Ce n'est pas M. Musso qui s'enrichit.
12:53 M. Musso est simplement représentant et président du groupe Avril.
12:56 Mais il ne s'enrichit pas personnellement.
12:57 C'est justement pour que la filière agricole puisse bénéficier de sous pour la recherche, pour rechercher dans l'agriculture.
13:03 Vous voyez à quoi ça sert ?
13:04 Mais la recherche est très importante. Aujourd'hui, on a des super technologies qui permettent de traiter les herbes indésirables par exemple avec de l'intelligence artificielle.
13:12 Là, d'accord, on va aller dans de l'écologie.
13:14 - Je pense qu'il faut mettre vraiment un gros danger sur la technophilie.
13:17 En fait, ce sont des exploitations familiales, des personnes dans les champs.
13:21 - Non, mais écoutez, moi je veux bien qu'on revienne à l'ancien temps si c'est ça que vous voulez.
13:25 C'est revenir avec la pioche, mais vous allez avoir du mal à trouver du personnel.
13:29 - On n'a pas l'amour avec une pioche.
13:30 - L'image n'est pas bonne du tout et les technologies nouvelles ne sont pas réservées aux autres catégories de professionnels.
13:36 - Je me permets de vous interrompre. Il nous reste un peu moins de deux minutes pour ce débat.
13:43 Une question, on est à quatre mois des élections européennes.
13:48 Finalement, à vous entendre débattre ce matin, est-ce qu'on peut imaginer que les écologistes peuvent être entendus par les agriculteurs ?
13:56 Ce n'est pas forcément là que les votes se dirigent ?
14:00 - A chaque manifestation, récemment, on est rejoint par des personnes qui nous disent
14:04 "on a besoin d'écologie en Europe, on souhaite vous soutenir pour les élections européennes à venir".
14:08 On travaille, on s'appuie beaucoup sur les revendications de la Confédération paysanne,
14:12 sur le "ramener des paysans et des paysannes sur les territoires, retrouver de la valeur à leur production".
14:19 Je vous ai amené ici les propositions de notre député européen pour l'agriculture française et pour l'agriculture européenne.
14:28 On a plein d'idées et je vous invite à les découvrir sur nos réseaux sociaux.
14:31 - Je suis d'accord avec ce que vous dites, mais ce n'est pas le problème.
14:33 Le problème, c'est qu'on n'est pas dans un monde de bisounours.
14:35 On a des emprunts bancaires, on est soi-disant des chefs d'entreprise.
14:38 La seule différence, c'est que nous, on ne maîtrise pas nos prix de la production.
14:41 Je voulais revenir juste une minute sur la loi EGalim, on n'en a pas parlé.
14:44 Vous savez que la loi EGalim, c'est un grand mot, elle interdit aujourd'hui par l'Union européenne
14:47 l'étiquetage avec un drapeau, c'est-à-dire que la loi EGalim interdit de dire si c'est un produit français ou pas.
14:52 Déjà ça, je pense que vous pouvez nous rejoindre.
14:54 Si au moins on savait que le produit était français, je pense que les consommateurs ne seraient pas dupés.
14:57 Donc il y a plein de choses à faire.
14:59 - La vie française ne fait pas la qualité seule.
15:01 - Ce sera tout ce matin.
15:06 Je vous remercie pour ce débat.
15:09 Anna Maillard, représentante des écologistes en Franche-Comté.
15:11 Olivier Fridès, éleveur de vaches laitières à Villars-le-Sec,
15:13 et la Villar-le-Sec, également représentant de la FDSEA du territoire de Belfort.