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00:00 Et puis 30 ans de carrière, plus de 150 albums et un de plus pour le dessinateur Johan Sfar.
00:05 Il s'appelle « Les Idolâtres », alors qu'est-ce qui le pousse encore à dessiner ?
00:10 C'est l'un des nombreux thèmes de son dernier opus, Sébastien Bordeneuve.
00:13 Et il déteste qu'on dise opus. Ceux qui disent opus, qu'ils aillent se gratter.
00:18 À part ce jeu de mots, un tantinet poussif, la BD « Les Idolâtres » propose 200 pages de grâce graphique.
00:23 Si sa dernière BD « La Synagogue » faisait la part belle à son père, son rapport au judaïsme
00:28 et à sa virilité omniprésente, Sfar s'interroge là sur sa mère.
00:32 Disparue à 26 ans, le petit Johan n'a pas 4 ans et sa famille lui expliquera qu'elle est en voyage.
00:37 L'album « Les Idolâtres » tente d'expliquer son goût pour l'image.
00:41 Peut-être parce que sur lui, il avait toujours une photo d'elle,
00:43 les sourcils froncés comme si elle désapprouvait son moindre choix de vie.
00:47 Un rabbin explique à Johan Sfar, jeune adulte, « à chaque fois que tu lui poseras une question,
00:51 la photo te dira non ». C'est pour ça que sur les tombes juives,
00:54 on les interdit pour ne pas figer les souvenirs. C'est de l'idolâtrie.
00:58 Et le dessin alors ? Johan Sfar y trouve une façon de tout contrôler.
01:02 « Personne ne meurt sans mon autorisation », explique-t-il.
01:04 Il y a mille rencontres, autant d'anecdotes et de réflexions passionnantes sur ce sujet,
01:08 largement de quoi dessiner une suite. En tout cas, on ne peut que savourer cet opus.
01:12 Album, pardon.
01:13 - On ne dit pas « opus », attention ! Sébastien Bordeneuve.
01:16 - Enfin si, on peut le dire, mais il n'aime pas trop ça.