Dans son édito du 02/02/2024, Gauthier Le Bret revient sur les annonces de Gabriel Attal concernant les agriculteurs et leurs revendications pour de meilleurs revenus et conditions de travail.
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00:00 Oui, alors c'est une victoire à court terme, car en réalité, rien n'est terminé.
00:02 Il est vrai, on le voit depuis le début de la matinale.
00:04 Les blocages sont en train de se lever, mais je dis que rien n'est terminé,
00:07 car les agriculteurs ont deux échéances en tête.
00:10 Évidemment, le Salon de l'agriculture, c'est dans trois semaines.
00:13 C'est à la fin du mois.
00:14 Et puis, les européennes de juin prochain.
00:16 On a bien compris que cette crise agricole menait à chaque fois à Bruxelles
00:21 et que les réponses étaient également européennes et que ce sujet était ultra européen.
00:25 Donc, évidemment, ça sera un sujet central pour la campagne
00:28 européenne qui s'annonce jusqu'à juin prochain.
00:30 Mais on l'entendait dès hier soir sur la levée de certains blocages.
00:34 Les agriculteurs attendent des changements avant juin et du concret.
00:38 Moins de normes, moins de concurrence des loyaux et surtout vivre dignement
00:42 de son travail, 70 heures de travail hebdomadaire,
00:45 car il ne faudrait pas que tout ça soit simplement des.
00:49 Parole, parole, parole, parole, parole, parole, parole, parole, parole, parole.
00:59 Je l'ai eu, voilà.
01:02 Voilà, je l'ai eu.
01:03 Dalida, évidemment, vous voyez que les agriculteurs ne sont dupes de rien.
01:06 Donc, oui, Gabriel Attal a réussi à gérer sa première crise politique.
01:10 Ça, c'est certain.
01:10 Le Premier ministre sait faire de la politique, des annonces et de la communication.
01:15 Il a évité un enlisement, une radicalisation du conflit.
01:18 Ça s'est bien passé aussi, il faut le dire d'un point de vue du maintien de l'ordre.
01:22 Il faut dire aussi que les agriculteurs ne sont ni des émeutiers,
01:25 ni des écolo radicaux et donc que c'était normal de les traiter différemment.
01:29 C'est des gens qui se lèvent très tôt, qui travaillent, qui nourrissent tout un pays.
01:32 Et donc, voilà, ils veulent simplement que ce qu'a dit hier
01:35 Gabriel Attal ne se transforme pas en fausse promesse.
01:38 Rendez vous donc dans les semaines à venir.
01:40 Emmanuel Macron a tenté de reprendre la main hier depuis Bruxelles.
01:44 Oui, après une grande séquence à l'étranger, d'abord en Inde, puis en Suède.
01:47 Et alors qu'il avait laissé la main à son Premier ministre,
01:50 le président a clos cette séquence avec une conférence de presse depuis Bruxelles
01:54 où il s'est opposé au traité de Mercosur, traité de libre-échange,
01:58 vous le savez, avec l'Amérique latine en l'absence de clause miroir.
02:01 La clause miroir, c'est très simple.
02:02 C'est-à-dire que ce que vous imposez aux agriculteurs français,
02:05 eh bien, vous l'imposez aussi aux produits que vous importez.
02:08 Mais savez-vous, les amis, qui a dit au Salon de l'agriculture en 2018,
02:12 alors qu'il était déjà président de la République, vous avez compris,
02:14 "On est gagnant avec le Mercosur".
02:17 Eh bien, Emmanuel Macron lui-même, en 2018, il disait
02:21 "On est gagnant avec le Mercosur" et aujourd'hui, il dit
02:23 "On s'y oppose à certaines conditions", de quoi évidemment être sceptique,
02:27 surtout quand on est agriculteur.
02:29 Et alors, la bataille des européennes a commencé.
02:32 Le Rassemblement national va répondre.
02:34 Il y a des rendez-vous prévus ce week-end.
02:36 Avec ce sujet qui est devenu très européen, ultra politique,
02:40 qui est l'agriculture.
02:41 Donc le RN révèle une nouvelle affiche avec Marine Le Pen et Jordane Bardella,
02:45 qui se sont tous deux déplacés aux côtés des agriculteurs pendant cette crise.
02:48 Et ça va continuer dans les fédérations, effectivement, ce week-end.
02:52 Vous voyez, slogan, "La France soutient sa ruralité".
02:54 Alors, les blocages sont terminés, mais pas la crise agricole.
02:57 Voilà ce qu'on répète au Rassemblement national.
03:00 Et dans l'entourage du président du RN, on me confiait hier,
03:02 c'est plus profond que la crise agricole.
03:05 C'est une crise de civilisation, de la France qui ne veut pas mourir.
03:08 Il y a évidemment un enjeu électoral avec les Européennes,
03:12 pour un sujet, donc, "On ne peut plus européen",
03:13 qui sera l'un des sujets phares de cette campagne, après cette crise.
03:17 Et pas sûr que pour la majorité, le bonheur soit dans le prêt.
03:20 (Générique)
03:23 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]