Cerrone, le roi de la disco made in France

  • il y a 7 mois
Pionnier de la musique électronique, Marc Cerrone s'est fait connaître dans les années 1970 avec des tubes comme "Love in C Minor". Cerrone a marqué l'histoire de la disco et de la musique électronique, recevant de nombreux prix et collaborant avec des artistes internationaux. Son influence perdure, et il demeure une figure emblématique de la scène musicale française.


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Transcript
00:00 Morax !
00:02 Donc j'ai une attache pour nos voisins romands.
00:05 On appelle ça l'escroquerie.
00:06 C'est mon métier.
00:07 Je suis en bonne compagnie avec ça.
00:08 On dorme.
00:09 Je suis comore, vendeur de drogue.
00:11 Y a Philippe Morax qui arrive dans votre rêve.
00:13 Et c'est ce...
00:14 Salut les gars !
00:15 Ça va presque me faire oublier qu'il est 7h.
00:18 L'invité du matin.
00:20 Et comme promis on va bien terminer la semaine.
00:22 On va parler musique, on va parler batterie.
00:25 Et on est très très content de recevoir sur le plateau ce matin
00:28 de si bon matin, monsieur Céron.
00:31 Bonjour Céron.
00:32 Bonjour, merci de me recevoir.
00:34 Merci à vous d'être là de si bon matin
00:37 pour nous tenir compagnie quelques instants,
00:39 pour nous parler bien sûr musique.
00:40 On va voyager un petit peu dans le temps avec vous.
00:42 Merci d'être là.
00:43 Ça va prendre du temps avec moi.
00:44 Ah oui ? Bah écoutez, on prend le temps qu'il faudra.
00:46 Y a pas de soucis.
00:47 En tout cas bienvenue, David Lothar.
00:48 Merci d'être avec nous aussi ce matin.
00:50 On démarre cette aventure, cette aventure exceptionnelle.
00:53 C'est vrai qu'il va falloir, comment dire, essayer d'aller vite.
00:57 On en parlait en oeuf.
00:58 Il faudrait presque deux heures, voire plus, pour parler de cette carrière.
01:02 La légende, déjà, rien personnellement pour moi.
01:05 L'amour fusionnel entre un homme et sa batterie.
01:07 Peut-être votre meilleur ami, vous lui pariez même à votre batterie
01:11 six, sept, huit fois, huit heures par jour en tout cas,
01:14 plus de 50 ans de carrière.
01:15 On va en parler avec vous, Céron.
01:17 Votre première grande expérience, c'est lui.
01:22 [Musique]
01:33 Comme mes parents m'ont bien mis dans la tête,
01:38 surtout de ne pas avoir de mauvaise fréquentation.
01:40 Quand j'ai vu le premier concert à l'Olympia à Paris d'Andrix,
01:44 quelle mauvaise fréquentation, parce que je me suis dit, je ferais ça.
01:48 C'est ça que je veux faire.
01:49 C'est pas ça.
01:51 C'était en 67, c'était son premier Olympia.
01:53 Vous étiez là dans cette salle.
01:54 J'avais quoi, j'avais 14-15 ans.
01:56 Et puis il y avait Carlos Santana aussi, qui vous a beaucoup marqué.
02:00 C'est ce qui vous a donné envie de faire,
02:03 on avait envie de démarrer avec ça, avec vous, Marc Céron,
02:06 l'envie de faire cette musique.
02:08 Alors oui, Jimi Hendrix, 67, son premier album.
02:10 Et puis je parlais de Carlos Santana, Barrabas aussi.
02:13 C'est tout ce qui est encore aujourd'hui.
02:16 Tout ce qui a de l'énergie, en fait.
02:19 Alors, ça ne veut pas dire que c'est fort, ou quoi que ce soit,
02:22 mais tout ce qui évoque une énergie.
02:24 Et toutes les sonorités, moi, qui me font voyager,
02:27 c'est ça que j'ai voulu faire.
02:29 En fait, quand je fais, que ce soit un DJ set,
02:32 que ce soit un concert, que ce soit un album,
02:35 mon chemin que je me trace, c'est d'essayer d'imaginer
02:40 comment les gens vont voyager, de rester dans un univers de son,
02:43 plus qu'une chanson, même s'il y a des mélodies.
02:47 Et ces groupes comme The Cream, Santana, Chicago,
02:53 comme Blue Sweet Ninty, tout ce qui m'a nourri,
02:57 c'était des ambiances plutôt que des chansons, je veux dire.
03:00 C'est pas péjoratif.
03:02 - Non, c'est sûr. On va voyager encore un petit peu dans le temps,
03:04 si vous permettez, parce que Ecueillier, Moyard,
03:07 on ne vous parle pas dans les cours.
03:10 Et là, maman a une très bonne idée.
03:12 "Mais qu'est-ce que je vais faire de toi ?
03:15 Il faut bien que tu trouves quelque chose, mon cher Marc.
03:18 Si tu prends sur toi, je te jette un ton-moi".
03:21 - C'était 2, 3, 4 ans avant, j'étais très turbulent,
03:25 très physique, et en fin de compte, je me fais virer
03:29 une fois, deux fois, trois fois, et à un moment donné,
03:31 on va faire que moi virer de l'école, pendant une mise à pied de 8 jours.
03:34 Et là, ma mère m'a dit "On n'a pas les moyens de te mettre
03:36 dans une école privée, comment on fait ?"
03:38 Et donc, je ne savais pas à quoi répondre.
03:40 Elle a eu l'idée incroyable, elle aurait pu parler
03:42 de la trompette ou de l'accordéon.
03:44 Elle me dit "Écoute, si tu te tiens bien
03:49 et tu te concentres bien à tes cours,
03:51 à la fin de l'année, je te fais une batterie".
03:53 - Quelle idée !
03:55 - À l'instant où ma mère dit ça, c'était comme si
03:57 je l'avais déjà eu, la batterie.
03:59 Parce que toutes les musiques que j'entendais,
04:01 tout le rêve que je me suis bâti,
04:04 j'écoutais même plus les voix, j'entendais le batteur,
04:07 ce qu'il faisait et tout.
04:08 Et donc, j'ai été plutôt pas bon élève,
04:11 mais au moins je me suis tenu.
04:13 À la fin de cette mois de juin, en fin d'année scolaire,
04:16 elle m'a amené dans le magasin pour me présenter une batterie.
04:20 Et je me suis assis et le vendeur a dit
04:22 "Mais il a tout compris déjà !"
04:24 Parce que déjà, sur les mains, pendant un moment,
04:27 je n'avais pas besoin des baguettes, je comprenais
04:29 comment on se détache membre par membre.
04:33 Et oui, c'est l'expérience que, encore aujourd'hui,
04:36 regardez, je vous en parle avec passion,
04:38 je peux vous tenir deux heures avec.
04:40 - Papa, il ne voyait pas ça d'un très très bon oeil.
04:42 - Pas du tout.
04:43 - Mais vous avez après été dans la coiffure,
04:45 vous avez eu un diplôme avec Monsion.
04:47 - Tout à fait.
04:48 - Et il était content.
04:49 - Il était content.
04:50 Il m'a dit "Tu vas aller en salon et puis je vais te montrer
04:54 un salon de coiffure à 25 ans, est-ce que c'est ça ?"
04:56 Mais ce n'est pas du tout ce qu'était le deal.
04:58 Mes parents étaient divorcés, maman a tenu parole,
05:01 moi aussi, pas toi.
05:03 Donc je suis parti, j'ai fugué, au bon matin,
05:05 j'ai cassé la fenêtre et quand j'entendais de la police,
05:08 je me cachais parce que je me suis dit "Mon père va peut-être..."
05:11 Et ça sert aussi d'avoir des parents divorcés,
05:13 parce qu'on dit "Ah là, on est chez la maman ou chez le papa"
05:16 et il se passe des mois avant qu'ils s'en aperçoivent
05:19 et je ne faisais pas l'idiot, j'ai fait...
05:22 Là, j'ai commencé le métier, à faire partie de groupes importants,
05:25 accompagner quelques artistes, partir en gala,
05:28 donc je gagnais ma vie et ça a duré un moment
05:33 où ensuite, je vais développer avant vous,
05:36 parce que je ne sais pas si vous allez aller dans les détails,
05:39 mais jusqu'à un moment où, évidemment, je cherchais,
05:42 à l'époque j'avais quoi, 17 ans, 17 ans et demi,
05:45 et j'avais une copine qui était les premières amours,
05:48 on peut dire, qui avait une chambre d'étudiant,
05:51 donc c'était ma piôle aussi,
05:53 et en fin de compte, elle se fait engager au Club Med
05:56 et Gilbert Trigano a invité deux jours avant
05:59 qu'il y ait ce qu'on appelle les "géoparts" au club,
06:02 pour qu'avec les familles, les copains,
06:04 et Gilbert Trigano, à un moment donné,
06:06 donc j'accompagne ma copine, s'approche de moi,
06:08 il me dit "Oh, il fait la tête, lui là, qu'est-ce qu'il y a, qu'il va pas ?"
06:11 Ben je dis "Maintenant, vous me prenez ma copine,
06:13 et il me dit "Pourquoi tu viens pas au Club Med ?"
06:15 C'était assez simple à l'époque,
06:17 et je lui dis "Parce que moi je fais de la musique, vous faites pas de musique,
06:20 et pourquoi vous mettez pas des groupes ?"
06:23 Et il me dit "C'est-à-dire ?"
06:25 Donc je lui dis comme ça, par l'instinct,
06:27 "Si vous montez dans 20 villages, 20 groupes,
06:31 moi je me verrais bien les former,
06:33 on fait un répertoire, on engage 20 bassistes, 20 claviers,
06:36 bref, on construit le truc."
06:38 Il lève le bras, il appelle un mec dans la salle,
06:40 qui me présente, je vous la fais très courte,
06:42 le lendemain, c'est bien d'accord, je l'ai fait,
06:45 je suis resté un an et demi au Club Med,
06:48 en étant chef d'orchestre,
06:50 c'est moi qui formais les groupes, qui les envoyais,
06:52 et pendant cette année et demie,
06:54 j'ai sélectionné les meilleurs musiciens que j'ai trouvé de la place,
06:57 et c'est avec ça que j'ai formé le groupe Kongas,
06:59 et tout est parti là.
07:00 Et justement, on va arriver, parce que je l'ai dit,
07:02 plus de 50 ans de carrière,
07:04 et tout part de là, on est en 1972.
07:07 L'extrait du tout premier album Kongas, c'est 1974, là,
07:18 et c'est tout ?
07:19 Non, c'est 1972.
07:21 Ce titre-là, 72, celui-là ?
07:22 Oui.
07:23 Là, c'est votre plus belle école, Chéron,
07:26 c'est là où vous avez tout appris ?
07:27 Là, on ne s'en rend même pas compte,
07:30 on fait 250 galas par an,
07:31 on part au Japon, on part aux Etats-Unis,
07:33 on est considéré en France comme LE seul groupe français qui fait de l'inter,
07:37 après il y en a eu d'autres qui sont arrivés,
07:39 et puis au bout de trois ans,
07:42 on partait trop dans le succès,
07:44 trop dans la pop, trop dans le climat,
07:47 il faut aller rentrer dans les parades,
07:49 et j'ai dit à Eddie Barclay,
07:51 qui en fait m'a donné ma chance.
07:53 Justement, Eddie Barclay, 18 ans,
07:55 vous vous trouvez à Saint-Tropez ?
07:57 Je monte le groupe, on gasse,
07:59 on fait des répétitions,
08:01 on compose quelques titres,
08:03 bref, on se fait un répertoire
08:05 pour faire un show d'une heure et demie,
08:07 et arrivé au mois de juin,
08:09 toujours propice pour moi les mois de juin,
08:11 je dis au groupe, tout le monde va en vacances,
08:13 on se retrouve au mois de septembre,
08:14 d'ici là, je vais essayer de trouver un manager, un agent,
08:16 maintenant, il faut aller sur la route.
08:18 Et puis, je suis allé à Saint-Tropez, en fait,
08:21 avec une autre amie,
08:23 et puis je me suis fait faire un traiteau,
08:25 pour rigoler,
08:27 je me suis dit, on va faire ça deux jours,
08:29 sur un, comment on appelle ça,
08:31 pour mettre la batterie, quoi ?
08:33 Devant le Sénéquier, le Poggy, avec quatre roulettes,
08:35 et puis, elle avait un chapeau melon,
08:37 et devant le Sénéquier,
08:39 sur le port de Saint-Tropez,
08:41 à 19h, je m'amusais à faire des sauts de batterie,
08:43 et tout, ça marchait,
08:45 c'était une troupe.
08:47 C'est venu aux oreilles de Vanille Barclay,
08:49 qui est venu un soir, deux soirs, trois soirs,
08:51 et quand ma copine est passée devant,
08:53 avec son chapeau melon, pour faire la manche,
08:55 il a mis un petit papier,
08:57 "Je vous attends, rejoignez-moi à table,
08:59 quand vous finissez."
09:01 Alors, je terminais le truc, je lance ma batterie,
09:03 avec toute l'armie de Gardise,
09:05 qu'on peut imaginer quand on fait ça,
09:07 et je suis allé rejoindre la table,
09:09 Barclay, qui m'a dit, "Écoute,
09:11 j'aimerais bien que tu viennes déjeuner chez moi demain,
09:13 j'ai une idée, il faut te former un groupe,
09:15 j'ai une idée, parce que t'as quelque chose,
09:17 et je lui ai dit, "Mais j'ai un groupe,
09:19 tu vas venir demain, tu vas tout m'expliquer."
09:21 Et je lui ai dit que j'ai un groupe,
09:23 et qu'il me donne ma chance au Papa Gayo,
09:25 qui était le club mythique de l'époque,
09:27 j'aimerais bien faire venir,
09:29 vous faire une audition avec mon groupe.
09:31 Et donc je suis allé descendre le groupe,
09:33 on fait une audition, on est resté tout le mois d'août,
09:35 on a signé nos premiers accords,
09:37 enfin, nos premiers contrats avec Barclay,
09:39 en fin août, ça fait 52 ans,
09:41 on n'a jamais arrêté depuis.
09:43 - Et il y aura deux percussionnistes
09:45 de Congas qui vont vous suivre ensuite,
09:47 pour la suite de l'aventure.
09:49 - Alors après, on se sépare,
09:51 j'arrête la musique,
09:53 au bout d'un an et demi,
09:55 c'est pas possible.
09:57 Donc je me dis, je vais me faire un album
09:59 juste pour moi,
10:01 pour mes petits-enfants plus tard,
10:03 pas de concession,
10:05 je vais dans là, où je vous expliquais tout à l'heure,
10:07 pour moi c'est un univers musical,
10:09 j'aime bien transporter les gens quelque part,
10:11 tout du moins essayer,
10:13 et je fais un album de 16 minutes 30 de long,
10:15 le premier titre,
10:17 et c'est pas répétitif,
10:19 avec plein de développement d'arrangements,
10:21 j'aime les corps de Barry White,
10:23 les cuivres de Chicago,
10:25 les pergues de Santana, je mélange tout,
10:27 je me fais plaisir,
10:29 et évidemment, quand je présente ça aux maisons de disques,
10:31 ils me disent, comment ça s'écoute ?
10:33 Déjà cette batterie en avant, c'est pas possible,
10:35 j'ai beau leur dire, je suis batteur,
10:37 je me mets en avant,
10:39 je ne suis pas chanteur, je me mets en avant,
10:41 mais ce gimmick de basse, pendant 16 minutes 30,
10:43 on m'a jeté de partout,
10:45 - On parle de ce titre là ?
10:47 - On parle de "Love in C minor"
10:49 - Et le voilà ! - Tout à fait !
10:51 On est en 76 !
10:53 - Premier carton !
10:55 - Et après, personne ne veut,
10:57 et je me dis,
10:59 je pousse le bouchon,
11:01 pour conclure, je fais fabriquer des vinyles en Angleterre,
11:03 pour qu'il y ait marqué "Printed in England" derrière,
11:05 c'est important !
11:07 - C'est parfait !
11:09 - Et je vais voir des magasins en faisant du shopping,
11:11 en disant que j'ai un produit,
11:13 qui est une exclue que j'ai en France,
11:15 mais qui vient de Londres,
11:17 il y avait ma tête sur les pochettes,
11:19 mais les gens ne faisaient pas le rapprochement,
11:21 et c'est parti à une vitesse,
11:23 en 3 semaines !
11:25 Et un des gros magasins de Paris,
11:27 à l'époque, c'était appelé "Champs Disques",
11:29 qui était un peu
11:31 l'endroit où tous les DJs,
11:33 de partout, venaient chercher des nouveautés américaines,
11:35 qui mettaient 6-8 mois
11:37 à sortir en France, par les majors françaises,
11:39 et je lui en laisse 10,
11:41 et 20, et 30,
11:43 et un jour il m'appelle, il me dit "Tu peux m'en laisser
11:45 300 et puis on fait les comptes à la fin du mois ?"
11:47 Bien sûr !
11:49 On laisse 300, il me rappelle 48 heures après,
11:51 et je lui dis "Mais t'as pas besoin, t'as pas tout vendu
11:53 déjà en 48 heures !" Il me dit "Non,
11:55 mais j'ai un petit compte de gamme magasinier
11:57 qui s'est trompé, au lieu de renvoyer les Barry White
11:59 aux grossistes à New York,
12:01 il a renvoyé les tiens,
12:03 donc fais-moi en livrer 50, ça fera 350 !"
12:05 Puis c'est resté comme ça,
12:07 sauf que quand c'est arrivé aux Etats-Unis,
12:09 je ne le savais pas, j'ai mis 2 mois à le savoir,
12:11 on n'arrêtait pas de me dire "Dis donc,
12:13 tu cartonnes à New York ?"
12:15 Moi je faisais "Bah ouais,
12:17 mais à un moment donné il a fallu que je me rende compte
12:19 de ce qu'il se passait !"
12:21 En fin de compte, c'est monté très très
12:23 vite aux Etats-Unis,
12:25 on a même fait
12:27 un cover, ce qui s'appelle une copie,
12:29 un peu à l'identique,
12:31 parce qu'ils me cherchaient tous en Angleterre,
12:33 il y avait marqué "Printed in England",
12:35 et moi j'étais un français banlieusard,
12:37 donc je suis allé aux Etats-Unis,
12:41 je me suis présenté à Atlantic Records,
12:43 j'ai signé
12:45 avec un gros contrat américain,
12:47 parce que j'avais présenté aussi
12:49 "Da Vinci Minor" à Eddie Barclay,
12:51 il m'a dit "Regarde, t'as tout cassé,
12:53 t'as un groupe génial, pour faire ça,
12:55 tu te rends compte ?"
12:57 Bref, je signe un contrat américain,
12:59 3 millions d'albums, et puis voilà,
13:01 j'en suis là aujourd'hui.
13:03 - Il y a le Studio 54 aussi, le studio mythique,
13:05 - C'était la période,
13:07 c'était quand même...
13:09 - Andy Warhol, vous avez croisé tout le monde...
13:11 - Le nombre de soirées que j'ai pu passer,
13:13 enfin de matin,
13:15 comme ce matin chez vous,
13:17 mais sauf, on avait loupé la nuit,
13:19 parce que dans les carivipes,
13:21 comme dans tous les clubs, il y a des carivipes,
13:23 et on met en principe les bonnettes,
13:25 et là on était un groupe de 4, 5, 6,
13:27 jeunes mecs qui poussaient un petit peu
13:29 les choses, moi par rapport
13:31 à la batterie en avant, longueur de titre,
13:33 Warhol, il mettait les photos,
13:37 enfin les choses, oui, les photos,
13:39 en négatif,
13:41 Gauthier,
13:43 non c'était Goode, Goode qui découpait
13:45 sa nana, qui était Gretchen, son tranche,
13:47 Gouthier,
13:49 on était tous des tas, quoi...
13:51 - Prince qui se baladait avec une cape et une épée,
13:53 - C'était un peu après, c'était 2-3 ans après,
13:55 là je vous parle de
13:57 76, 17,
13:59 et en plus du coup, j'ai joué
14:01 très souvent au 54,
14:03 donc on était un petit groupe,
14:05 on était la branche étude du moment,
14:07 et ça se finissait
14:09 très tôt,
14:11 très tard le matin.
14:13 - C'est une période où il y avait justement
14:15 la guitare de Neil Rogers, il y avait la grosse basse
14:17 de Joe Joe Moroder, et puis votre pied de rythmique,
14:19 vous Sharon, ce sont les premiers
14:21 ingrédients, ce sont les américains, ils font pas tort,
14:23 - Point de vue des américains, oui. - Le discours en tout cas.
14:25 Là on part sur
14:27 "10 minutes 30", un poil plus court ce titre,
14:29 et il a été réalisé en une après-midi,
14:31 c'est celui-ci.
14:33 - C'était une période où on osait tout,
14:43 pourquoi j'ai été mettre une Rolls ?
14:45 On osait tout, moi c'était la
14:47 confrontation entre l'argent,
14:49 qu'est-ce qu'on allait devenir,
14:51 ni homme ni humain, on est sur le chemin,
14:55 c'était les confondations que j'avais
14:57 vues dans ma tête, on allait pas loin,
14:59 mais c'était une période où on pouvait se permettre,
15:01 on était pas dans les schémas,
15:03 et en plus moi j'ai eu une formation
15:05 d'il fallait tout faire
15:07 pour éviter de ressembler à l'autre,
15:09 ce qui est très très différent aujourd'hui.
15:11 Les argits ils font tout pour ressembler.
15:13 Donc avec le
15:15 bruit de décoffrage, quand on a
15:17 cette attitude, et bien
15:19 il y a des conneries qui sortent,
15:21 puis avec le temps,
15:23 ça se sent, l'aperçu est différent.
15:25 Donc j'ai vécu des décades
15:27 et des décades où on me parlait de ce que j'ai fait il y a 20 ans,
15:29 que je cachais presque,
15:31 c'était pas ça que je pensais
15:33 être le meilleur,
15:35 et c'est étonnant quand on a une longue carrière,
15:37 on voit les périodes se passer comme ça.
15:39 Enregistré sur le Revox
15:41 4 pistes, à la base il devait s'appeler
15:43 Me Ligator, c'est juste, on est dessus,
15:45 pas naturel. Alors je fais un label pour sortir
15:47 mes vinyles, parce que quand je vais à Londres,
15:49 chez Island, on me dit "quel label ?"
15:51 "C'est quoi un label ?"
15:53 Donc on me dit "c'est une société qui va s'occuper
15:55 de travailler,
15:57 de vendre ta musique."
15:59 Donc je fais un label qui s'appelle
16:01 Alligator.
16:03 Alligator il avait un sens par rapport à
16:05 Kongas, par rapport à tout ça, excusez-moi si je suis un peu long.
16:07 - Non, non, c'est très bien.
16:09 - Et donc, Lovinci Minor devient
16:11 un énorme hit aux Etats-Unis,
16:13 on m'attaque évidemment,
16:15 parce qu'il y avait un petit label de jazz qui s'appelait Me Ligator,
16:17 non, Alligator,
16:19 donc évidemment, avocat, on me présente,
16:21 et qu'est-ce qu'on fait, et l'avocat me dit
16:23 "c'est quoi ton prénom ?"
16:25 "Marc Maligator Sasson"
16:27 Je lui dis "tiens, Sasson !"
16:29 C'est comme ça qu'est venu Maligator.
16:31 - Ah ouais !
16:33 - C'est donné de la peine.
16:35 - Presque me faire oublier qu'il est 7h.
16:37 - Et notre invité c'est un vrai plaisir, parce qu'on voyage dans le temps
16:41 avec lui, il nous raconte beaucoup de choses,
16:43 on voyage dans le temps parce qu'on parle
16:45 à un passionné, et les passionnés,
16:47 je le dis toujours, c'est passionnant, Marc Seron,
16:49 merci d'être là ce matin.
16:51 Merci de nous partager ces moments,
16:53 parce que ça fait du bien,
16:55 ça fait du bien de vous entendre raconter
16:57 toutes ces belles histoires,
16:59 ce parcours exceptionnel,
17:01 et là, franchement,
17:03 ce voyage dans le temps nous fait du bien,
17:05 par les batteries en plus, on adore ça, la musique,
17:07 et tout ça, forcément. Merci d'être là, Marc Seron.
17:09 - Merci à vous. - Je dois presque m'excuser,
17:11 parce qu'on doit faire des raccourcis, on est obligés
17:13 de faire quelques raccourcis, avec Seron c'est comme ça
17:15 avec vous, tellement que c'est passionnant, tellement que
17:17 votre vie est remplie, plus de 30 millions
17:19 de disques vendus, de nombreuses récompenses,
17:21 et le live,
17:23 le live c'est aussi toute votre vie,
17:25 là, on est,
17:27 ce faire hors à Versailles, c'est 2005,
17:29 - Ah oui, c'était 100 000 personnes,
17:31 c'était un truc
17:33 de fou, et
17:35 j'ai deux raisons
17:37 d'être vraiment fier et content d'avoir fait cet événement,
17:39 parce que c'était pas une date
17:41 de célébration de 14 juillet que ce soit,
17:43 c'est moi qui réussis à convaincre
17:45 le maire, le ministère de la Culture, le préfet,
17:47 et en fait,
17:49 Live Aid,
17:51 est venu le deuxième jour, donc, sur la
17:53 même production, on s'est
17:55 arrangé après ensemble, il a fallu
17:57 simplement que je convainque le maire, le préfet,
17:59 le ministère de la Culture, enfin tous ceux qui
18:01 m'avaient fait confiance,
18:03 on peut rester une journée de plus, c'est pour le Live Aid,
18:05 qui ne trouve pas de...
18:07 c'était les guéguerres entre la gauche et la droite
18:09 à l'époque en France,
18:11 donc il y avait un peu... c'était délicat,
18:13 et Jacques Lang,
18:15 avec qui j'ai
18:17 très très peu de relations depuis qu'il
18:19 m'avait donné affaire, d'ailleurs le bicentenaire en 89,
18:21 on a toujours gardé notre relation,
18:23 m'a demandé,
18:25 si j'avais une idée, je lui ai dit "écoute, viens
18:27 sur ma scène", donc il
18:29 a fait venir Bob Geldof, on s'est arrangé,
18:31 et le Live Aid a été sur cette scène-là,
18:33 sinon il n'y avait pas de Live Aid à Paris
18:35 cette année-là, donc
18:37 je suis assez content de ça.
18:39 - On a eu le printemps justement de la fête,
18:41 Live Aid 8 en tout cas,
18:43 et puis il y a Tokyo aussi en 1991,
18:45 pour fêter le lancement de la première télévision satellite
18:47 du Japon, énorme show
18:49 également, enfin rien n'est trop
18:51 gigantesque pour vous, c'est Renan l'impression.
18:53 - Écoutez, après,
18:57 je suis surpris des fois moi aussi,
18:59 parce que chaque...
19:01 pas décade, mais chaque changement
19:03 de génération,
19:05 évidemment, quand le CD est arrivé,
19:07 c'est un peu numérique,
19:09 ça m'a redonné un... parce que tout est
19:11 ressorti en CD, je veux dire,
19:13 c'est... bien que j'ai
19:15 passé ma scène à être en scène,
19:17 mais à être en image,
19:19 en public,
19:21 c'est des périodes qui vont,
19:23 comme exactement par exemple, il y a 10 ans,
19:25 quand on m'a dit "tu devrais prendre les platines,
19:27 tu ferais des gros festivals",
19:29 et là, j'ai presque été vexé,
19:31 en disant "attendez, ça va pas, les gens vont croire
19:33 que je finis ma carrière
19:35 en faisant des cachetons,
19:37 c'est pas possible, je venais de faire "Montreux"
19:39 devant 6000 personnes, donc...
19:41 non, mais j'évite
19:43 d'être bloqué comme j'ai eu la bonne leçon
19:45 avec ma mère, qui m'a offert la batterie,
19:47 et j'ai commencé à penser "tiens,
19:49 si je devais le faire, comment je m'y prends ?"
19:51 et j'ai trouvé le truc, et c'est incroyable,
19:53 parce que depuis 10 ans, je fais des...
19:55 plus gros...
19:57 plus gros festivals à travers
19:59 le monde, et que je n'aurais pas
20:01 pu faire en live, et...
20:03 bien sûr, maintenant, on me demande du live, alors...
20:05 quand on me sait, j'arrive à intégrer
20:07 un peu de batterie, des musiciens, mais...
20:09 c'est assez fou !
20:11 - Vous avez toujours votre première batterie,
20:13 parce que vous en parlez souvent, vous l'avez gardée, votre batterie ?
20:15 - Non, non, non...
20:17 J'ai dû en avoir 200...
20:19 - En tout cas, oui, je pense.
20:21 - J'ai dû en avoir 200, vous savez, quand on est musicien,
20:23 et que... surtout
20:25 quand on est international, les marques,
20:27 les nouvelles marques, à chaque fois,
20:29 viennent vers vous, et vous l'offrent, aussi, et ça,
20:31 c'est comme ça qu'est venu Supernature, d'ailleurs.
20:33 L'album, mon troisième album, était fait,
20:35 le single
20:37 premier devait être "Give Me Love", qui a d'ailleurs
20:39 été aussi un hit,
20:41 et... mais on m'a offert, on m'a envoyé un carton,
20:43 et à l'intérieur, il y avait un synthèque qui s'appelait un
20:45 ARP Odyssée.
20:47 Qu'est-ce que c'est que ce truc ? Et l'accident
20:49 a fait, comme vous disiez
20:51 tout à l'heure, je l'ai fait en un quart d'heure...
20:53 Oui, l'idée, le concept, la direction
20:55 sonore, c'est devenu...
20:57 en une journée, ouais.
20:59 Après, en prod, parce qu'aujourd'hui,
21:01 quand on entend les sequencers
21:03 qui font "tac, tac, tac", c'est un bouton.
21:05 A l'époque, c'était "tat, tat, tat, tat",
21:07 donc il fallait passer la musique en
21:09 2000 vitesses, je vous dis pas la
21:11 difficulté. Aujourd'hui,
21:13 on appuie...
21:15 Vous receviez justement tout cet ARP Odyssée,
21:17 parce qu'ils voulaient également être crédités,
21:19 en fait, ceux qui vous offraient ça, vous vouliez être crédités
21:21 sur la pochette. - La moindre des choses,
21:23 on me demandait... mais c'était
21:25 très facile de les créditer, parce que cet Odyssée
21:27 ARP a révolutionné un petit peu
21:29 tous les synthèques qui sont arrivés,
21:31 c'est devenu gigantesque.
21:33 C'est devenu le son d'aujourd'hui, d'ailleurs.
21:35 - C'est ça, c'est clair. - On aime le son, effectivement.
21:37 - C'est vrai, c'est aussi d'innombrables collaborations,
21:39 Jimmy Page, Maludy Bongo,
21:41 Bob Sinclair, Bette Ditto, et puis aussi,
21:43 aussi les Allemands, de Porto
21:45 - Disco Machine. - Disco Machine. - Bah oui.
21:55 Ce son, il traverse les générations,
21:57 quand même, il est toujours là,
21:59 même s'il est envoyé par-dessus, il revient quand même.
22:01 - J'ai jamais eu de plan,
22:03 j'ai eu beaucoup, beaucoup d'opportunités,
22:05 et j'essaie d'être à la hauteur.
22:07 - Ouais, ouais, c'est ça.
22:09 Et toujours.
22:11 - J'essaie d'être à la hauteur, comme...
22:13 alors, il y a des principes pour adapter ça,
22:15 par exemple, on me dit souvent
22:17 que ce soit un DigiSet
22:19 petit,
22:21 ou devant un festival,
22:23 on sait qu'il y a 30 000 personnes qui vont être là,
22:25 qui vont reprendre Give Me Love
22:27 et essayer ça, c'est pareil,
22:29 j'ai le track tout le temps,
22:31 et je dis, et toute mon équipe pourrait vous le confirmer,
22:33 à chaque fois je dis, bon, c'est la fin,
22:35 ça va s'arrêter là, bientôt,
22:37 là, on y va, quoi.
22:39 Et j'ai un track fou,
22:41 et le jour où j'ai plus ce track, j'arrête.
22:43 - Vous arrêtez. La jeune génération, vous êtes encore loin d'arrêter,
22:45 je l'impresse en tout cas, la jeune génération,
22:47 c'est eux qui vous demandent de venir, de travailler
22:49 avec vous, finalement, ils ont envie de...
22:51 - J'oserais pas, moi, d'appeler
22:53 XY, bien sûr.
22:55 - Oui, ils sont là, et puis,
22:57 vous êtes reconnaissant aussi, j'ai pu voir dans les interviews,
22:59 - Oui, c'est... - ils sont reconnaissant envers vous.
23:01 - Je se passe, par exemple, Purple Disco Machine,
23:03 quand il...
23:05 Tino, il s'appelle, quand il est venu à moi,
23:07 il m'a demandé l'autorisation d'un sample,
23:09 parce qu'on ne réalise pas.
23:11 Et donc, j'ai demandé d'écouter,
23:13 j'ai écouté, j'ai fait, tiens, pas mal,
23:15 c'était un pont
23:17 d'un titre qui s'appelait Go To The Moon
23:19 que j'ai fait avec un de mes bons collaborateurs,
23:21 Don Ray, qui nous a quittés, d'ailleurs,
23:23 où il a été chercher ce truc.
23:25 Et je lui ai répondu,
23:27 non seulement, je t'ai dit, oui, mais moi,
23:29 j'ai toutes les pistes séparées.
23:31 Donc, laisse-moi te proposer quelque chose,
23:33 on va refaire une batterie au son d'aujourd'hui,
23:35 je te renvoie.
23:37 Je lui ai renvoyé, et de toute façon, ce sera le même prix,
23:39 on va faire 50/50. - C'est ça.
23:41 - Et il revient vers moi,
23:43 il me dit, c'est incroyable, est-ce que je peux y aller ?
23:45 Et on fait une coproche, j'ai dit, évidemment, on fait une coproche,
23:47 sinon, il ne va prendre que le sample.
23:49 Et c'est comme ça que les choses se font,
23:51 et après, il est venu me ranger à Paris,
23:53 et on a fait, ouais, ça a très bien marché.
23:55 - Une autre collaboration qu'on aime également, c'est avec Marc Lavoine.
23:57 Lovebugs, Marc Lavoine,
24:11 ça, c'était en septembre 2023,
24:13 on adore ce titre sur M. - Et moi, j'adore ce mec.
24:15 - C'est génial aussi.
24:17 Alors, lui, ce n'est pas forcément la jeune génération,
24:19 mais il est là, il vous suit aussi.
24:21 Aujourd'hui, on travaille différemment, c'est une industrie musicale,
24:23 elle a quand même bien changé,
24:25 on est à 70 000 titres par jour en streaming.
24:27 70 000, le vendredi, c'est 120 000.
24:29 On fait le calcul,
24:31 par rapport aux débuts, on parlait de 73,
24:33 elle a changé ?
24:35 Radicalement ? - Complètement.
24:37 Et il y a toujours
24:39 des retours, un petit peu.
24:41 Parce qu'au bout du bout du bout,
24:43 il y a quand même quelqu'un qui délivre,
24:45 qui a du talent.
24:47 - C'est passé par les années 80,
24:49 où 20%, 25%,
24:51 vous aviez des personnages,
24:53 qu'ils soient hommes ou femmes,
24:55 je ne citerai pas de nom, c'est pas eux qui chantaient,
24:57 c'était derrière, en fin de compte, c'était de la vente de caramel.
24:59 Alors qu'aujourd'hui,
25:01 c'est très facile de faire de la musique,
25:03 vous avez des petits sorties qui valent 200 euros,
25:05 d'un seul coup, il sort un son,
25:07 on est influencé d'un truc,
25:09 d'un autre artiste, on va le prendre,
25:11 on va le modifier, comme ça il ne le reconnaîtra pas.
25:13 Mais non, ça ne marche pas comme ça.
25:15 Ça ne marche pas comme ça.
25:17 Aujourd'hui, le moindre artiste, s'il n'a pas
25:19 sur scène quelque chose
25:21 qui fait qu'on s'intéresse à lui,
25:23 impossible.
25:25 Et là, il y en a très peu. Alors qu'on a passé
25:27 20 ans, on n'avait pas besoin
25:29 d'avoir des artistes sur scène. Aujourd'hui, la scène,
25:31 c'est elle qui dévoile.
25:33 Moi, je sais que j'ai commencé par la scène,
25:35 quand j'en parle des fois avec Marc,
25:37 quand j'en parle avec plein d'autres artistes, qu'ils soient français ou américains,
25:39 c'est la scène.
25:41 Parce qu'à un moment donné, un artiste, c'est sur scène
25:43 que ça se passe. Il fait de la musique,
25:45 il fait des enregistrements pour faire savoir,
25:47 sinon il ne vend pas de billets, donc il ne fait pas de scène.
25:49 Mais la vérité,
25:51 la vérité, comme je dis,
25:53 du bout, du bout, du bout, il faut arrêter le bluff.
25:55 À un moment donné, il ne faut pas
25:57 simplement faire du son et de la musique.
25:59 Beaucoup plus que ça.
26:01 La preuve, c'est qu'il y a plein d'artistes qui ne composent pas.
26:03 Il faut chercher des grands compositeurs.
26:05 Par contre, quand ils intègrent la chanson,
26:07 qu'ils s'accaparent le titre
26:09 et qu'on le voit sur scène,
26:11 c'est ça un artiste.
26:13 - Sérom, en tout cas, la fête continue
26:15 parce que vous avez sorti également
26:17 "Sérom by Sérom". On va s'écouter un extrait.
26:19 - Alors ça, c'est un set...
26:23 - On va en parler justement.
26:25 Un set d'une heure et une minute.
26:27 - Oui. - C'est juste, hein ?
26:29 - Je suis toujours en concert, on en fout de juste.
26:31 - Ça, c'est un set.
26:33 En fait, vous avez dit quoi ?
26:35 "Je vais remixer les titres, je vais les reproduire."
26:37 - Quand je suis passé en disjignon,
26:39 à partir du moment où j'ai tout mon...
26:41 J'ai un peu une caverne Ali Baba.
26:43 J'ai des...
26:45 7, 8, peut-être 1000 titres
26:47 où j'ai toutes les cordes, les cuves et tout.
26:49 Sur un appareil qui s'appelle Abolton,
26:51 qui est une platine,
26:53 j'ai bourré de samples.
26:55 Je me suis fait des modules avec mes titres originaux.
26:57 Mais je peux mettre la base
26:59 de "Give me love" sur Supernature
27:01 ou de "Je suis musique".
27:03 Ça fonctionne sur scène.
27:05 Je suis arrivé à faire un nouveau son
27:07 de mes musiques et de mon catalogue avec le public.
27:09 En fonction de leur réaction.
27:11 Et on m'a dit
27:13 "Tu devrais faire un set
27:15 pour que les mecs, c'est eux,
27:17 ils se font une heure de sérone.
27:19 Ils se font un set à domicile."
27:21 Et en fin de compte, c'est la musique que je joue sur scène.
27:23 C'est une heure et une minute
27:25 de ce que je joue sur scène. Normalement, ça dure une heure et demie.
27:27 - Un album, en tout cas,
27:29 pour la consécration de vos 50 ans.
27:31 Vous parlez de la scène Montreux,
27:33 la Suisse, le rapport avec ce pays.
27:35 La Suisse, c'est quelque chose de particulier avec ce pays.
27:37 - Je connais pas bien.
27:41 - Des bons souvenirs, des belles anecdotes.
27:43 - Je connais pas bien.
27:45 - Ah, vous avez parlé de Montreux.
27:47 - Ma femme me disait "Tu sais qu'on a quand même dormi dans 33 hôtels différents
27:49 en 2023." Je tourne beaucoup.
27:51 Je tourne beaucoup.
27:53 Ça n'arrête pas. En décembre,
27:55 j'ai fait Dubaï, j'ai fait la Géorgie.
27:57 Et la récompense.
27:59 J'ai fait
28:01 un concert symphonique à Nice
28:03 le 3 novembre dernier.
28:05 On était 50 sur scène.
28:07 Mon catalogue, il y a toujours plein de cordes,
28:09 plein de cuivres. On l'a fait en live.
28:11 Ça a été un magnifique succès.
28:13 Ça, ça m'a déclenché une nouvelle tournée
28:15 qui est en train de se mettre en place.
28:17 On est encore parti
28:19 2-3 ans en symphonique
28:21 à l'opposé
28:23 du DJ.
28:25 - Sharon by Sharon, disponible partout.
28:27 Également en double vinyle.
28:29 Je vous le recommande. On vous suit
28:31 bien sûr sur les réseaux sociaux et puis sur
28:33 Sharon.net. Qu'est-ce qu'on fait ? On prend rendez-vous
28:35 pour les 60 ans ? J'ai dit à la limite
28:37 on prend l'agenda et on se fait un rendez-vous pour les 60 ans
28:39 de carrière ? - On prévoit
28:41 2 heures d'émission. - Je ne me permettrai
28:43 pas. Je n'ai pas cette ambition-là.
28:45 Moi, j'ai l'ambition de vivre
28:47 bien heureux et d'être au top
28:49 aujourd'hui. Hier,
28:51 c'était hier.
28:53 J'en profite un peu. Ça ouvre des portes
28:55 évidemment. Mais je ne cherche pas
28:57 non plus à les défoncer. Je suis vraiment un peu la feuille
28:59 qui se laisse porter.
29:01 Et aujourd'hui, c'est aujourd'hui.
29:03 Quand j'entendais que j'étais
29:05 gosse,
29:07 quand on savait qu'on mourrait, on irait au paradis,
29:09 moi, j'avais
29:11 les parents qui me disaient "T'es au paradis aujourd'hui.
29:13 Chaque matin, quand tu te
29:15 réveilles, merci." J'ai gardé
29:17 ça. C'est ce que j'inculque aussi à mes enfants.
29:19 C'est ce que j'essaye.
29:21 C'est aujourd'hui le paradis. C'est pas demain.
29:23 On va dormir longtemps demain.
29:25 On va bien dormir.
29:27 Merci pour cette passion, cet héritage.
29:29 Merci Siohanna. Merci à vous.
29:31 On espère à très très bientôt.
29:33 Encore une fois, merci d'être venu nous trouver ce matin
29:35 sur "Aimer sur Canal+". C'était un plaisir.
29:37 Vive la batterie et vive la musique.
29:39 Absolument. A bientôt. Au revoir.
29:41 *musique*
29:43 *musique*
29:45 *musique*
29:47 *musique*