Facundo Medina : Son portrait signé Tallal

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Transcript

00:00 - Bah, on y va !

00:02 - Hola Facundo !

00:03 - Hola, hola, como va ? Ca va ou pas ?

00:05 - Ca va, ca va, ca va très bien.

00:07 - Ca va très bien. Le maté.

00:09 Tous les joueurs argentins boivent du maté.

00:11 Expliquez-nous pourquoi.

00:12 - Parce que c'est comme un petit collage,

00:14 c'est comme un café à vous,

00:15 c'est comme un thé de tout le monde.

00:17 A nous on boit comme ça tout le temps.

00:19 - Bon, en tout cas vous nous accueillez chez vous,

00:21 merci Facundo.

00:22 Et j'ai repéré une petite photo déjà.

00:24 Alors là vous aviez quel âge ?

00:25 Facundo Medina avec le petit nœud papillon,

00:27 franchement c'est pas mal.

00:28 - Un petit...

00:30 Cerdo com'era ?

00:31 Un petit cochon.

00:33 - Non, pas un petit cochon.

00:34 - Mon travail...

00:35 - Vous avez un pouvoir psychologique sur les attaquants.

00:39 Il paraît que vous essayez de les déstabiliser.

00:41 Comment vous faites ?

00:42 - A nous une expression de la viveza,

00:45 la ventaja, la distraction.

00:48 A cause de ça, c'est important aussi.

00:51 Tu vois, pour exemple moi,

00:54 moi j'aime pas qu'il vienne un attaquant

00:55 et me dit "eh, qu'est-ce qu'il fait ?"

00:57 Moi je dis "c'est quoi ?"

00:59 Tu sors la tête, tu vois, de le jouer,

01:00 t'es pas concentré.

01:01 - Vous essayez de les déstabiliser vous ?

01:03 - Un petit peu, dépend, dépend.

01:05 - Comment vous faites ?

01:06 Vous parlez, vous les bousculez,

01:07 qu'est-ce que vous faites ?

01:08 - Ouais, je parle un petit peu de tout.

01:09 - Ah ouais ?

01:10 - Un petit peu de tout.

01:11 - Y a des insultes un peu, de temps en temps ?

01:12 - Hum...

01:13 Pas trop, tu vois, pas le limite.

01:16 J'ai pas passé le limite d'un trône de la normale.

01:20 Ça, c'est acceptable.

01:22 - Quel est le plus difficile attaquant en Ligue 1

01:24 contre qui vous avez joué ?

01:25 C'est Mbappé ?

01:26 Ou c'est un autre ?

01:27 - Lui.

01:28 Après lui, il joue à l'autre côté.

01:29 Pour moi, non, j'aime bien.

01:30 J'aime bien jouer contre lui.

01:32 Après lui, il est trop fort.

01:33 L'autre attaquant de Lille.

01:35 - Zé Grova.

01:36 - Ouais, lui.

01:37 - Lui, c'est le plus difficile ?

01:38 - Lui, c'est trop dur.

01:39 Déjà, il me connaît beaucoup.

01:42 La première fois, c'est moi qui gagne,

01:45 mentalement.

01:46 Après la deuxième, c'est lui.

01:48 - On va bouger un peu ?

01:49 Tiens, emmène le mater.

01:50 - Bien sûr.

01:51 - Parce que vous vivez à l'Argentine,

01:52 tout le monde rentre chez vous,

01:53 tout le monde vient, c'est sympa.

01:54 - On profite, on profite un petit peu.

01:56 Si on voit de temps en temps, c'est bien.

01:58 On rencontre les amis pour profiter.

02:00 - Parce que là, vos amis,

02:01 ils se font un tatouage quand même, chez vous.

02:03 - Je laisse, je laisse.

02:04 (musique)

02:06 - Tiens, d'ailleurs, vous avez des tatouages.

02:08 - Déjà, moi, je prends.

02:09 - Vous pouvez nous montrer vos tatouages ?

02:10 - C'est lui qui fait.

02:11 Déjà, il commence comme ça.

02:12 Il fait tout ça.

02:14 Attends.

02:15 Et après...

02:16 Ah, là, regarde.

02:18 - Ouais, le chanteur.

02:19 - De tango, comment c'est dit, tango ?

02:20 - De tango.

02:21 - De tango, ouais, c'est ça.

02:22 - Ah oui.

02:23 - C'est bon ?

02:24 - Donc Monica, c'est votre maman.

02:25 C'est écrit ici.

02:26 - Là, c'est ma maman.

02:27 - Voilà.

02:28 Là, c'est votre grand-mère.

02:29 - Grand-mère et ma mère.

02:30 - Et votre maman, ici.

02:31 - Et après, le nom de mon frère, ici, en haut.

02:34 - Facundo, je croyais que c'était le chien,

02:36 votre animal préféré.

02:37 - Le prochain tatouage, c'est de lui.

02:39 Lui, comme il dort, lui, c'est Indio.

02:42 - Facundo, retour en Argentine.

02:45 Banlieue de Buenos Aires, Villa Fiorito.

02:48 - Bicha.

02:49 Bicha Fiorito.

02:50 - Bicha Fiorito, c'est ça.

02:51 - Bicha Fiorito, c'est les quartiers très pauvres.

02:53 - La city de Dieu.

02:55 - La cité de Dieu.

02:56 C'est le quartier de Maradona.

02:58 C'est les quartiers très pauvres de la banlieue de Buenos Aires.

03:01 Quand vous êtes tout petit, vous avez 3 ans,

03:03 et votre famille, votre maman, vous forcent à aller jouer au foot

03:05 et vous voulez pas aller jouer au foot.

03:07 Et vous pleurez.

03:08 - Oui, c'est vrai.

03:09 - Vous pleurez parce que vous ne voulez pas jouer au foot

03:10 quand vous êtes petit.

03:11 - Parce que moi, je suis petit.

03:12 - Oui.

03:13 - Ça a plu.

03:14 Je pleure beaucoup.

03:15 Je jouais avec...

03:16 Moi, j'ai 3 ans.

03:17 Et l'autre, il a 5 ans, 6 ans, tu vois.

03:19 Il est plus grand que moi.

03:21 J'ai un bébé, frère.

03:22 - Après, vous avez pris goût au football.

03:24 Est-ce que c'est vrai que jusqu'à vos 11, 12 ans,

03:26 vous ramassiez les poubelles des quartiers riches

03:29 pour gagner de l'argent ?

03:31 - Même avant, frère.

03:32 Avant, dès 9 ans, 8 ans, je partais avec Romer,

03:36 parce que Romer, il ne pouvait pas bouger.

03:38 C'est moi qui allais chercher le sac noir.

03:42 Je le laissais à elle, et c'est elle qui...

03:45 - Ah oui, vous aidiez votre grand-mère, en fait.

03:47 - Exactement.

03:48 - Mais les gens ne se rendent pas compte, ça, Facundo.

03:50 Les gens ne se rendent pas compte de la jeunesse que vous avez eue,

03:52 c'est-à-dire de ramasser les poubelles,

03:53 d'aller au foot en même temps.

03:55 - Oui, mais moi, je fais ça tout le temps, déjà,

03:57 depuis petit, tu vois.

03:58 Et je dis bonjour à tout le monde, tu vois.

04:01 Je respecte beaucoup.

04:02 Je donne la main, bonjour, comment va ma mère.

04:05 Elle est trop stricte comme ça, tu vois.

04:07 Le respect, l'humilité.

04:08 Je dis merci, désolé, excuse-moi.

04:11 - Quand vous regardez tout ce qui s'est passé derrière,

04:14 qu'est-ce que vous vous dites ?

04:15 C'est incroyable.

04:16 - C'est bien, c'est bien.

04:17 Je profite de ça.

04:18 - Vous diriez que le football vous a sauvé, Facundo ?

04:21 On dirait quand même, un petit peu.

04:26 - Un petit peu quand même, mais on n'a pas oublié

04:30 de tout ce qui s'est passé.

04:32 - Oui.

04:33 - Il passe le temps.

04:35 Si la santé de ma mère, elle est bien, Romain aussi,

04:38 moi, je suis content.

04:40 Moi, je suis tranquille.

04:41 - Lui aussi, ça sent bon.

04:42 - Ah, mais lui aussi, bien sûr.

04:44 - Oui, lui.

04:45 Il casse les couilles, mais ça va.

04:48 - Vous aimez la musique, Facundo ?

04:50 - Oui.

04:51 - Est-ce que vous avez une petite enceinte

04:52 pour nous faire écouter ce que vous écoutez ?

04:54 - La musique, elle est bien.

04:56 - Vous n'avez pas plus petit comme enceinte, non ?

04:59 Elle est énorme.

05:00 Ça, qu'est-ce que c'est ?

05:01 Argentin.

05:02 Et vous dansez là-dessus ?

05:05 - Ouais, un petit peu.

05:06 - Vas-y, fais voir, c'est quoi, là, pas de danse.

05:08 Non, bah si, j'ai vu sur TikTok.

05:10 - Non, mais ça, c'est à cause de ma mère.

05:12 C'est ma mère qui a dit.

05:14 - Comment c'est dit ?

05:15 - Ah, "dadju".

05:16 - "Dadju", si.

05:17 Je crois qu'elle connaît, vous deux.

05:18 - "Mais lui, tu es plus vieux, tu vois."

05:20 - Ouais, moi, je suis vieux.

05:21 Moi, je suis vieux.

05:22 - C'est bien, ça.

05:24 - C'est pas mal, ça ?

05:25 - Non, c'est pas mal, c'est trop bien, frère.

05:26 - C'est marseillais, un peu, Jul, hein.

05:28 - Ah, mais c'est pas grave.

05:29 Après, moi, je rivais pas.

05:31 - Alors, on écoute un peu Jul ?

05:32 - Ouais.

05:33 Ça, c'est bien, frère.

05:34 - C'est bien, ça.

05:37 - Oui, à cause de moi, il est bien, ça.

05:39 - Aïdara adore ça.

05:41 Ah, encore Jul ?

05:43 Mais je vais pas danser là-dessus, moi.

05:45 - Ça, c'est pour...

05:46 - Ah.

05:47 - "Tiens, tranquille, tu vas mater, tu peux goûter tranquille."

05:49 - Ah, oui.

05:50 - Pas dans la douche.

05:52 - Dans la douche ?

05:53 - Hein ?

05:54 Hein, alors ?

05:57 - Bon, OK.

05:58 Aujourd'hui, Facundo, il y a beaucoup de clubs qui vous veulent.

06:01 Milan AC, l'Inter Milan, l'Atletico Madrid.

06:04 - Je veux pas permettre ça pour entrer dans ma tête.

06:08 Milan, c'est trop important.

06:10 C'est trop important.

06:11 C'est un grand club, vraiment, avec son histoire, son histo...

06:14 Son historia.

06:15 Avec le supporter qui fait tout ça.

06:17 - C'est une famille pour vous.

06:18 - Exactement.

06:19 Mais c'est la valeur du club.

06:21 Tout les quelqu'un qui travaille dans le club,

06:23 ils montrent ça.

06:24 - Ouais.

06:25 Merci, Facundo.

06:26 - C'est tout, frère.

06:27 Merci à vous.

06:28 J'espère qu'il a sorti bien tout ça.

06:30 Et comme vous voulez, déjà, tu connais.

06:33 - On reviendra.

06:34 - S'il te plaît.

06:35 Vas-y.

06:36 Merci, Oli.

06:37 Merci beaucoup.

06:38 Merci à tous.

06:39 - Au revoir.

06:40 - Au revoir.

06:40 [SILENCE]

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