Philippe Senegas prof au lycée Lurçat à Martigues et secrétaire SNES FSU invité sur maritima radio

  • il y a 7 mois
Enseignants et lycéens sont dans la rue aujourd'hui encore à Marseille. Une nouvelle journée d'action après celle de jeudi dernier. Au cœur des revendications : la défense des salaires ou encore l'opposition à la politique éducative au collège. ...

Vidéo publiée le : 06/02/2024 à 12:11:00

Lien vers l'article de Maritima.info :
https://www.maritima.info/actualites/education/marseille/15849/greve-des-enseignants-ils-sont-en-train-de-detruire-la-foi-qu-on-avait-.html

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00:00 Philippe Sénégas, bonjour.
00:02 Bonjour.
00:03 Merci d'être avec nous ce matin sur Maritima.
00:05 Vous êtes professeur dans un lycée Martégal, syndiqué FSU.
00:10 Les professionnels de l'enseignement se mobilisent de nouveau aujourd'hui, on rappelle,
00:16 pour de meilleures conditions de travail, une revalorisation salariale et le départ
00:21 évidemment d'Amélie Oudéa Castera.
00:24 Pas le temps de souffler Philippe Sénégas, vous étiez déjà mobilisé jeudi dernier.
00:29 Oui c'est vrai, jeudi dernier nous étions très nombreux à être en grève dans le premier
00:35 et le second degré.
00:36 Nous étions plusieurs milliers à manifester à Marseille pour les raisons que vous avez
00:41 données, c'est-à-dire bien sûr une revalorisation de nos métiers mais aussi l'embauche de
00:49 professeurs pour pouvoir faire face à la demande, pour pouvoir assurer une école publique
00:56 de qualité et je dirais aussi, on était aussi dans la rue je dirais parce qu'on
01:02 mérite un minimum de respect et quand on voit la ministre nouvellement nommée et les
01:09 propos qu'elle a tenus dernièrement, c'est vrai que ce minimum de respect qu'on est
01:14 en droit d'attendre de notre ministre, on ne l'a pas.
01:17 Et je dirais par-delà le respect que l'on doit aux cours enseignants, le respect que
01:22 l'on doit à nos élèves, que l'on doit à l'école publique puisque je dirais que
01:26 l'école publique par les propos qu'elle a tenus a été très mal menée.
01:30 Alors c'est vrai que les gouvernements de Macron successifs ont mis en difficulté
01:36 l'école publique à force de supprimer des postes mais voilà, on est nous très
01:41 attachés à notre école publique, vous savez c'est la richesse et le patrimoine de ceux
01:46 qui n'en ont pas l'école publique comme tous les services publics.
01:50 Donc voilà, c'est l'école de Mbappé, c'est l'école de Thomas Pesquet, c'est
01:55 l'école à laquelle on croit, ce n'est pas l'école de la reproduction sociale
02:00 où madame Poudé-Acastea a mis ses enfants.
02:05 Alors justement, vous parliez de la ministre, c'est très compliqué en tout cas pour
02:09 tous les syndicats en majorité, la majorité des syndicats refuse de travailler avec la
02:14 ministre, elle refuse de démissionner, finalement on se dit que ça paraît très compliqué.
02:19 Oui, vous savez ça paraît très compliqué comme c'est l'impression que ça donne
02:27 pour tous les ministres 5 minutes avant qu'ils démissionnent ou qu'ils soient limogés.
02:31 Donc voilà, mais je dirais que c'est vrai que cette ministre est indigne d'être
02:36 ministre de l'éducation nationale mais le fait de s'en débarrasser ne réglera
02:41 pas tous les problèmes, c'est une autre politique qu'il faut pour l'éducation,
02:44 pour l'école publique, c'est une politique beaucoup plus ambitieuse, une politique qui
02:50 met vraiment l'école comme une priorité mais pas simplement dans les paroles, parce
02:55 que si on écoute ce gouvernement, on a l'impression que l'école est une priorité.
03:00 Or dans les faits, ça fait des années qu'on en supprime des postes, pour avoir une idée,
03:06 alors que d'après les discours à la rentrée prochaine, les moyens vont être mis dans
03:12 l'éducation, dans les faits, au lycée Jean-Lursa par exemple où j'enseigne, à la rentrée
03:17 prochaine, on nous a appris que nous allions perdre une seconde, une classe de première
03:20 générale et une classe de première technologique, ce qui fait qu'on va avoir des effectifs
03:24 à 35 élèves.
03:25 Alors justement quand vous parlez des élèves, Philippe Sénégas, est-ce que vos élèves
03:30 vous comprennent et comprennent cette mobilisation ?
03:34 Alors vous savez qu'on a un devoir de neutralité dans le sens du lycée, donc on évite de
03:40 discuter de ces questions-là avec nos élèves.
03:42 Par contre, à l'extérieur, je vous ai parlé de la manifestation qu'il y a eu à Marseille
03:46 jeudi dernier, nous étions plusieurs milliers d'enseignants, d'adhérents, il y avait
03:52 aussi beaucoup d'élèves, y compris des élèves de Martigues et de Istres qui étaient
03:56 venus par leurs propres moyens à Marseille pour manifester, donc ça veut dire que vous
04:01 voyez qu'ils ont conscience aussi qu'on se bat avant tout pour eux, et je dirais
04:06 pour l'école publique.
04:10 Vous savez qu'après 5 gammes d'études, on décide de faire professeur, ce n'est
04:14 pas pour le salaire.
04:16 Alors justement, Philippe Sénégas, on entend souvent "salaire trop bas", combien
04:21 est rémunéré, combien touche un enseignant, un professeur en début de carrière dans
04:27 un lycée ou dans un collège par exemple ?
04:29 Alors les débuts de carrière ont été revalorisés, c'est vrai.
04:33 Disons que les débuts de carrière sont à la moyenne basse des pays de l'OCDE actuellement,
04:38 mais si on regarde les milieux de carrière…
04:40 La somme, est-ce que vous êtes capable de nous donner une somme par exemple ?
04:43 Je dirais qu'en début de carrière, aujourd'hui, on est autour de 2500 euros.
04:48 C'est quelque chose qui… bon après le problème si vous voulez, c'est que ça
04:53 peut être même légèrement supérieur, mais il n'y a quasiment plus d'évolution
04:56 de carrière, vous voyez.
04:58 Je dirais que pendant une dizaine d'années, la progression est quasi nulle.
05:03 Donc ce qui fait qu'à l'arrivée, on se retrouve avec les salaires parmi les plus
05:07 bas de tous les pays de l'OCDE, c'est-à-dire les pays dits "développés".
05:10 Pour vous donner plus que des chiffres, une idée, pendant près de 15 ans, notre salaire
05:15 a été bloqué.
05:16 Et là, dernièrement, Macron nous a annoncé une revalorisation historique, dans les faits
05:21 cette revalorisation étant de ça, de l'inflation.
05:24 Donc concrètement, ça veut dire que notre pouvoir d'achat s'est encore remoindri.
05:27 Mais je vous l'ai dit, bien sûr qu'on n'est pas assez payé.
05:31 Bien entendu, quand on veut une école ambitieuse, on commence déjà par bien rémunérer ses
05:35 professeurs et ça permettrait aussi de faire face sans doute à la pénurie de recrutement
05:40 que l'on connaît aujourd'hui.
05:41 Et je dirais que par-delà les salaires, il y a aussi les valeurs pour lesquelles on se
05:46 bat à travers l'école publique.
05:48 Et quand on voit le mépris qui est manifesté par cette ministre envers l'école publique,
05:52 c'est quelque chose qui est insupportable.
05:54 Merci beaucoup Philippe Sénégas, il est l'heure 8h30, vous devez amener vos enfants
05:58 à l'école, on ne va pas vous prendre plus de temps.
06:00 Merci beaucoup d'avoir été avec nous ce matin pour évoquer cette nouvelle journée
06:04 de mobilisation des anciens niants, avec je vous rappelle cette manifestation prévue
06:08 à Marseille ce matin à 11h en haut de la cannebière aux réformés.
06:12 réformer.

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