Victor Dubuisson - L'Oeil des pros

  • il y a 7 mois
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Sports
Transcript
00:00:00 *Générique*
00:00:08 *Musique*
00:00:34 *Applaudissements*
00:00:36 *Musique*
00:01:04 Votre invité aujourd'hui fut le meilleur joueur français au classement mondial
00:01:08 et certainement celui qui nous a fait le plus rêver.
00:01:12 Bonjour à tous, bienvenue dans un œil des pros spécial Victor Dubuisson.
00:01:16 Avec Victor, en sa compagnie, compagnie exceptionnelle,
00:01:20 on va essayer de comprendre qui est Victor Dubuisson,
00:01:23 comment il a construit sa carrière et surtout quels sont désormais ses projets.
00:01:28 Salut Victor, merci beaucoup d'être là.
00:01:30 Bonsoir Julien.
00:01:31 On est évidemment ravis de t'avoir parmi nous parce que comme je le disais dans l'introduction,
00:01:36 tu fus le meilleur joueur français au classement mondial avec des performances extraordinaires.
00:01:41 On va revenir tranquillement dans tous ces points vraiment culminants de ta carrière
00:01:46 où tu nous as fait rêver en tant que fan de golf, en tant que coach aussi,
00:01:49 parce que tu avais cette image qu'on pouvait accéder au très très haut niveau
00:01:54 et pour les jeunes joueurs qu'on entraîne ou que chacun des pros dans les clubs entraîne,
00:01:58 c'était extrêmement important.
00:02:00 Il y a eu aussi des hauts, des bas, comme dans toute carrière.
00:02:03 On va revenir sur tout ça, mais on va déjà se concentrer sur les hauts
00:02:07 puisqu'on va regarder tout simplement tes résultats.
00:02:11 Le résumé avec ses deux victoires au Turkish en 2013-2015,
00:02:16 qui était à l'époque un énorme tournoi, 12 majeurs joués, 2 top 10,
00:02:20 une Ryder Cup avec 2,5 points en 3 matchs, un superbe ratio.
00:02:25 Et puis cette 15e place mondiale qui a été vraiment le point culminant de ta carrière.
00:02:31 Alors Victor, j'ai une première question.
00:02:33 Quand tu étais tout gamin, quand tu étais jeune,
00:02:36 est-ce que tu t'imaginais réussir à aller chercher ces résultats ?
00:02:40 Quand j'ai démarré golf, j'avais 7 ans.
00:02:44 J'ai démarré dans un petit club à Biode.
00:02:50 Je faisais ça comme c'était un loisir.
00:02:54 En réalité, c'était un loisir.
00:02:56 J'avais essayé pas mal de sports.
00:02:59 Pour répondre à ta question, quand on est jeune,
00:03:05 comme ça, on ne s'imagine pas atteindre un tel niveau.
00:03:11 Moi, je regardais le golf à la télé toutes les semaines.
00:03:15 C'est vrai que ça me faisait rêver.
00:03:18 Mais je ne pensais pas accéder au niveau aussi rapidement.
00:03:23 De quels résultats es-tu le plus fier ?
00:03:26 On vient de voir des Raider Cuts, des Conferences au Turquish.
00:03:30 Là, je viens de voir le petit résumé.
00:03:32 C'est vrai que ça fait très longtemps que je n'avais pas vu ces images.
00:03:35 C'est beaucoup d'émotion.
00:03:37 J'imagine, oui.
00:03:38 C'est vrai que surtout que je suis un grand fan de golf à la télé.
00:03:44 De revoir ces images, c'est beaucoup d'émotion.
00:03:48 Tu réalises à quel point, maintenant que malheureusement,
00:03:52 ou heureusement pour toi, on le verra, tu vas nous l'expliquer,
00:03:55 tu as pris ta retraite.
00:03:56 Est-ce que tu réalises ce que tu as fait pour le golf français,
00:04:00 mais surtout pour ta carrière en particulier ?
00:04:02 L'énorme montagne que tu as réussi à gravir en partant de ce que tu disais,
00:04:07 tranquillement à Biote.
00:04:09 Je commence à le réaliser.
00:04:12 Pour répondre à ta question précédente, pour moi, ça restera la Raider Cup.
00:04:19 Clairement, pour tout joueur, c'est le Graal.
00:04:23 Justement, on va y venir forcément dans cette émission.
00:04:26 La Raider Cup en point d'orgue et puis beaucoup d'émotion autour de tous ces résultats.
00:04:31 Tous ces résultats.
00:04:32 Cette première victoire en Turquie avec un très gros champ de joueurs.
00:04:38 Je sortais d'une saison bonne, mais ce n'était pas une victoire spécialement attendue.
00:04:45 J'ai senti que j'avais l'opportunité de gagner.
00:04:50 J'ai su la saisir.
00:04:51 Après, tout s'est enchaîné.
00:04:52 On a parlé évidemment de la Raider Cup, de la Turquie,
00:04:55 mais il y a eu quelque chose de phénoménal aussi.
00:04:58 La finale contre D-Zone D, aux Champions du Monde de Matchplay.
00:05:02 Une finale épique que tu vas malheureusement perdre,
00:05:05 mais avec un tel beau visage qu'on garde quasiment ça avec un goût de victoire.
00:05:10 Et on sait qu'une carrière s'est faite de très grands coups.
00:05:14 Des coups qui vont marquer l'histoire du golf,
00:05:16 parce que finalement, ce que tu as réalisé à ce moment-là va marquer l'histoire du golf.
00:05:21 On va se replonger avec quelques images, justement, de cette finale incroyable face à D-Zone D.
00:05:33 Yes ! Oh oui ! Oh le put !
00:05:35 Le put de Victor Dubuisson au moment où il faut le mettre.
00:05:39 Il est incroyable ! Jamais battu.
00:05:42 Quelle sortie de cœur. C'est énorme. Elle est superbe.
00:05:52 C'est énorme. Fabuleux.
00:05:54 Elle est magnifique.
00:05:55 Fabuleux.
00:05:56 Oui ! Oh là là ! Bravo !
00:06:00 Le niveau de jeu.
00:06:01 Allez, on gagne le 17, on gagne le 18.
00:06:04 Oh le match square.
00:06:06 Comment faire ?
00:06:07 Il risque de manquer la balle.
00:06:09 Oui, il peut faire un air shot.
00:06:11 Bien sûr.
00:06:12 Il l'a joué en plus, il l'a joué rapide.
00:06:14 Oh là là là là ! C'est énorme.
00:06:16 Oh le coup.
00:06:17 Non mais tenez, là c'est fait.
00:06:19 Oh le coup !
00:06:20 Oh il joue vite.
00:06:23 C'est énorme.
00:06:25 Mais c'est énorme !
00:06:27 C'est qui fait ?
00:06:28 Non mais c'est un crâne.
00:06:29 Le coup de recentrage cette fois-ci.
00:06:32 Encore une fois, après le cactus tout à l'heure,
00:06:35 Chassadet ne revient pas.
00:06:37 Il ne revient pas.
00:06:38 Il peut pleurer bientôt.
00:06:39 Il ne revient pas de ce que Victor est en train de faire.
00:06:42 C'est dément.
00:06:43 Mais c'est incroyable.
00:06:44 C'est dément.
00:06:45 Vous vous rendez compte en match play quand vous tombez sur un gars comme ça ?
00:06:47 Yes !
00:06:51 Oh il l'a fait.
00:06:52 Oh là là là.
00:06:53 Oh le sauvetage !
00:06:55 Le sauvetage de Victor Dubuisson sur les deux trous de la continuité.
00:07:00 Incroyable.
00:07:01 C'est dingue.
00:07:02 Une balle cactus recentrée par, une balle bouche caillou recentrée par.
00:07:07 Belle victoire de Jason Day dans ces championnats du monde de match play face à un redoutable Victor Dubuisson.
00:07:22 Quelle finale entre les deux joueurs.
00:07:25 Des coups, Victor, exceptionnels depuis les cactus.
00:07:32 On t'a même surnommé "Cactus Boy".
00:07:34 Ça a été mon surnom aux Etats-Unis.
00:07:37 Ça l'est toujours d'ailleurs.
00:07:39 Fabuleux.
00:07:40 Décris-nous un peu les sensations.
00:07:42 Sur ce coup-là, en particulier, je fais un deuxième très bon coup.
00:07:49 Et bon avec l'adrénaline, on sait dans ces moments-là un peu l'adrénaline, le stress.
00:07:55 Je tombe 50 centimètres derrière le green.
00:07:59 Et je ne pense pas du tout que ma balle va être placée à cet endroit-là.
00:08:04 Donc bon sur le moment, j'arrive, je regarde la balle, je me dis bon là le match.
00:08:14 Bon Jason Day était dans le banker, sortie très difficile.
00:08:17 Mon caddie me dit bon peut-être qu'on prend un drop.
00:08:19 Et j'ai tout de suite dit non, non.
00:08:21 De toute façon, là je suis en playoff.
00:08:24 Je viens de faire un super birdie au 17 parce que là on monte ses coups.
00:08:29 Mais le plus beau trou en réalité que je fais, c'est sur le trou numéro 17.
00:08:35 Parce que je suis dans le banker, j'ai un coup presque impossible.
00:08:37 Et là je lui ai dit bon il faut que je l'attente.
00:08:40 Et que j'essaie de me mettre le plus près possible au moins du green.
00:08:43 Pour essayer de sauver le beau gay.
00:08:46 Et Jason Day avait une sortie quand même très compliquée.
00:08:49 Et puis sur le moment, on la joue sans réfléchir.
00:08:53 Après on laisse parler le club.
00:08:56 Et bon c'est vrai que je la prends super bien.
00:09:00 Et je la touche très bien.
00:09:03 Je prends le câble en fait de télé avec mon club.
00:09:06 Mais bon ça c'est anecdotique.
00:09:08 Et puis voilà il y a la part un peu de magie.
00:09:14 Et de réussite qui opère.
00:09:16 Et je finis par sauver le trou.
00:09:18 A ce moment là Victor, est-ce que tu es en train de réaliser que tu es en train de devenir...
00:09:23 Je parle vraiment du moment précis.
00:09:24 Tu es dans ton match etc.
00:09:25 Est-ce que tu es en train de prendre conscience que tu deviens un phénomène ?
00:09:29 Que tu fais des coups de ouf devant le public.
00:09:31 Devant certainement des dizaines de millions de téléspectateurs.
00:09:34 Ou alors tu es complètement focalisé, concentré sur ton jeu ?
00:09:38 A ce moment là, on pense plus à rien.
00:09:43 C'est-à-dire qu'on est focalisé...
00:09:46 Mode automatique.
00:09:47 Voilà exactement.
00:09:49 On est focalisé sur ce qu'on a à faire.
00:09:51 Même les milliers de spectateurs qui sont à quelques mètres.
00:09:55 On les voit presque plus.
00:09:56 En réalité on les voit plus.
00:09:57 Bon là il y avait un très gros enjeu.
00:10:00 C'était quand même le championnat du monde.
00:10:01 Je suis contre Jason Day qui était en plus très en forme à cette période là.
00:10:05 Après le cerveau...
00:10:07 Il compartimente justement.
00:10:10 Voilà il compartimente.
00:10:11 Et d'ailleurs quand je finis mon match, j'étais évidemment très déçu.
00:10:15 Parce que j'étais très déçu sur ce dernier drive.
00:10:21 Je finis très très mal laillé.
00:10:23 C'était un 3-birdie, Jason Day il le fait.
00:10:27 Et j'ai mis bien 24 heures avant de sortir de mon match.
00:10:35 Mon cerveau a mis 24 heures à sortir du match.
00:10:40 J'étais encore sur le parcours.
00:10:42 J'étais encore dans mon...
00:10:43 Ah non mais c'est...
00:10:45 C'est certainement aussi peut-être cette intensité qui t'a amené à rentrer dans le match.
00:10:48 Qui t'avait amené à ce niveau.
00:10:50 Exactement.
00:10:51 J'ai mis énormément de temps à sortir et à réaliser ce qui venait de se passer.
00:10:54 Voilà ça a été un long process après la partie.
00:10:57 Justement pendant l'émission, on y reviendra un petit peu plus tard.
00:11:00 Mais on abordera la partie mentale qui est évidemment très importante dans le golf de haut niveau.
00:11:05 On va tourner cette page et on va se diriger vers la Ryder Cup.
00:11:09 Tu as fait partie de l'équipe de Ryder Cup en 2014 avec en plus de très très bons résultats.
00:11:15 Avant d'aborder dans le détail, avant d'avoir ton ressenti,
00:11:18 là encore on va aller regarder quelques images pour nous remettre dans l'ambiance phénoménale de cette Ryder Cup 2014.
00:11:25 De France, Victor de Buisson.
00:11:29 Et le troisième Français à participer à la Ryder Cup, Victor de Buisson.
00:11:32 Ça y est, il y est dans sa Ryder Cup.
00:11:34 Le coup, le coup fantastique en aveugle. Il va entendre la foule, Victor de Buisson.
00:11:45 C'est bien pété, c'est bien pété. Jusqu'au bout.
00:11:52 Oui monsieur !
00:11:53 Jusqu'au bout, jusqu'au bout. Le festival.
00:11:56 Et les premiers points de Victor de Buisson dans cette Ryder Cup. Bravo Victor.
00:12:00 Fantastique. Quel match.
00:12:03 Quel match livré par Victor de Buisson.
00:12:05 Encore un coup extraordinaire de Victor de Buisson.
00:12:20 Elle est parfaite encore.
00:12:26 Elle est plein poteau. Si elle ne bouge pas.
00:12:29 Magnifique. Quel coup. Quel coup donné de Victor de Buisson au drapeau.
00:12:36 Maintenant, il est songeur. Parce que là il se dit mais tu joues avec qui là ?
00:12:44 C'est ça.
00:12:45 Bah oui, tu joues avec Dubouche. Bravo mon grand. Allez !
00:12:54 C'est bien pété, ça c'est bien pété. La ficelle de Victor de Buisson.
00:12:58 On l'a vu au bout des bras.
00:12:59 Victor de Buisson qui était en train de réaliser un des rêves de sa vie évidemment.
00:13:05 Jouer en Ryder Cup, remonter le fameux 18, être accompagné par toute l'équipe, le staff.
00:13:11 Il est fort Cézanne Johnson, il est très fort.
00:13:22 Ça ne change rien à l'issue de cette superbe match de Victor de Buisson.
00:13:27 Très beau match. Il n'a pas perdu un seul match cette semaine Victor. Deux victoires, un match partagé.
00:13:32 C'est superbe. Pour une entrée en Ryder Cup, c'est très fort. Très très fort. Bravo jeune homme.
00:13:49 Alors moi qui suis fan de golf, Victor, je ne sais pas si pour toi ça va être la même chose, mais ça met les frissons ces images.
00:13:55 C'est extraordinaire.
00:13:56 Ah oui, c'est extraordinaire.
00:13:57 Tu regardes souvent ces images ? Tu te les remets ?
00:13:59 Non, ça fait très longtemps que je ne les avais pas vues. Et c'est vrai que c'était quand même un moment extraordinaire.
00:14:07 Alors on est en 2014, on sort de deux grosses saisons. 2013-2014, tu es cinquième de la Race to Dubai.
00:14:12 Tu joues vraiment un golf incroyable.
00:14:15 On a envie de savoir déjà, première étape, puisqu'on parle de la Ryder Cup, comment tu apprends ta sélection pour cette équipe ?
00:14:22 Est-ce qu'il y a eu un coup de fil ? Est-ce que tu l'as senti venir ? Comment ça s'est passé ?
00:14:26 Il y a une petite anecdote là-dessus. Je ne l'ai jamais racontée.
00:14:33 Très bien, on adore les anecdotes.
00:14:36 Je ne l'ai jamais racontée, mais c'est vrai qu'il y avait le dernier tournoi USPG, le dernier tournoi de sélection.
00:14:44 J'étais dans les points, enfin j'étais à la limite.
00:14:48 À l'époque, il n'y avait que quatre spots. En tout cas, j'étais à la limite au niveau des points du ranking européen.
00:14:57 Je fais la partie de roco là-bas avec Jimmy Donaldson et ça faisait peut-être deux ou trois soirs que je dormais très mal.
00:15:07 Parce que je savais que c'était le tournoi décisif. J'avais tout donné ces deux dernières années pour me qualifier.
00:15:14 Et dans ma tête, je savais que je n'aurais pas de wild card.
00:15:20 Je savais qu'il fallait que je me sélectionne par moi-même parce que j'étais jeune, nouveau joueur.
00:15:25 Ils allaient prendre des joueurs avec plus d'expérience.
00:15:29 Je joue la roco, j'arrive au 9, c'était le mardi.
00:15:35 Et il y a Maguiney qui vient me voir. On commence à discuter.
00:15:40 Il me dit "Victor, j'espère que ça va. Pas trop de stress pour cette semaine ?"
00:15:46 Je lui dis "Si, beaucoup de stress. Là, je vais me donner à 100%."
00:15:51 On commence à parler. Et puis au green du 9, il me salue. Il va pour partir.
00:15:59 Il revient et me dit "Stresse pas trop pour cette semaine parce que tu es déjà sélectionné."
00:16:05 Et du coup, la pression retombe.
00:16:10 Et je crois que j'avais fini 5e ou 6e du tournoi. J'avais super bien joué cette semaine-là.
00:16:14 C'était la petite anecdote. Il est venu me voir et il m'a dit "Ne stresse pas, tu es déjà sélectionné."
00:16:20 Tout de suite, ça m'avait enlevé un énorme poids pour ce Major.
00:16:26 Et ça t'a permis aussi de faire un grand tournoi derrière.
00:16:31 Certainement peut-être porté par la confiance de Gondwar.
00:16:35 Oui, c'est vrai que quand Maguiney vient te voir, le capitaine,
00:16:41 ça montrait la confiance qu'il avait déjà en mon jeu pour l'événement.
00:16:46 Alors Victor, tu viens de parler justement de la pression qui accompagnait la préparation de ce PGA,
00:16:53 qui était, quand on t'écoute, qui semblait en tout cas extrêmement forte.
00:16:57 Et pour autant, pendant la Ryder Cup, quand on te voyait sur le parcours,
00:17:01 on t'a trouvé, alors de l'extérieur, c'est toujours la différence entre ce que le corps peut donner comme impression et l'intérieur,
00:17:09 mais vraiment extrêmement à l'aise, un patron comme si ça faisait ta 10e Ryder Cup.
00:17:13 Comment toi, tu l'as vécu de l'intérieur ?
00:17:17 Énormément de stress et d'appréhension avant le début de la Ryder Cup.
00:17:26 Mais en réalité, une fois qu'on prend le départ du 1, je pense que c'est pareil pour 90% des joueurs.
00:17:34 Ça y est, tout s'efface.
00:17:39 Et là, on rentre dans notre bulle. En tout cas, moi, c'est mon cas. Je rentre dans ma bulle.
00:17:43 Et aussi le fait de jouer avec McDowell, avec qui je m'entendais très bien,
00:17:49 enfin avec qui je m'entends toujours très bien d'ailleurs, qui m'a beaucoup aidé.
00:17:52 On a beaucoup parlé avant parce qu'on savait qu'on allait jouer ensemble en double.
00:17:56 Combien de temps, à peu près ? Quelques jours ?
00:17:59 Quelques jours avant, dès la fin de l'USPG.
00:18:03 Mais même avant, on savait qu'on allait jouer ensemble si je me sélectionnais dans les points.
00:18:14 Et du coup, dès que le départ du 1 a été tapé, après on rentre dans sa bulle.
00:18:23 Et on est vraiment concentré, comme aux Championnats du monde en réalité, sur ce qu'on a à faire.
00:18:29 Et autour, il n'y a plus rien d'autre.
00:18:32 On va être curieux. Qu'est-ce qu'on se raconte quand on est Victor Dubuisson, Graham McDowell,
00:18:37 on est sur le fairway, on est en train de jouer une Rider.
00:18:39 Est-ce qu'on sort justement, on va parler de choses vraiment très banales dans la vie de tous les jours,
00:18:44 du dîner de la veille ou autre, pour essayer de faire sortir cette pression ?
00:18:48 Ou est-ce que les discussions sont uniquement sur le jeu ?
00:18:51 Alors, il y a un peu de tout. C'est beaucoup de discussions banales.
00:18:56 On va parler de...
00:18:58 On ne veut pas tout savoir.
00:18:59 Non, mais on va parler de ce qui se peut, de la famille, des loisirs, de ce qu'on fait.
00:19:05 Enfin, vraiment des choses totalement banales.
00:19:07 Entre les coups, c'est très rare de parler de golf.
00:19:10 Après, une fois qu'on arrive sur la balle, qu'on a le coup à jouer, là, on se reconcentre.
00:19:15 Mais c'est important d'essayer de sortir au maximum de l'enjeu et d'utiliser le moins d'énergie possible.
00:19:26 Et grâce à ton talent, à ton travail, on le décrira aussi, ce travail qui parfois a été qualifié de particulier.
00:19:33 Tu nous donneras ton avis là-dessus.
00:19:35 Tu fais une Ryder Cup incroyable et tu forces l'admiration de tes partenaires.
00:19:40 On va se remettre un petit peu dans cette ambiance qui était folle.
00:19:43 Et surtout, des mots très importants de très grands joueurs à ton égard.
00:19:49 - C'est incroyable. - Bien joué, Victor.
00:19:52 - Merci. - Bien joué, mec.
00:19:54 - J'ai apprécié ça. - Très bien joué.
00:19:58 - Bien joué. - Bien joué.
00:20:00 - Allez, Vic. - Bien joué, Vincent.
00:20:12 - Bien joué, Vincent. - Bien joué, Victor.
00:20:14 - Bien joué, Vincent. - Bien joué, Vincent.
00:20:16 - Très bien joué. - Bien joué, Vincent.
00:20:18 - Très bien joué. - Bien joué.
00:20:20 Son golf était incroyable cette semaine.
00:20:22 C'était génial de voir à quel point il était bon.
00:20:25 Les gens de France doivent reconnaître qu'ils ont un super star dans leurs mains.
00:20:30 Victor De Busson peut être aussi bon qu'il le souhaite.
00:20:33 C'est aussi simple que ça.
00:20:35 Il jouera plus de Ryder Cups et je pense qu'il gagnera des golfs pour nous partout sur la planète.
00:20:38 Il est un super star en ce qui me concerne.
00:20:40 - Victor, j'imagine que ces mots, tu as dû les entendre déjà de nombreuses fois,
00:20:44 que tu as dû les réécouter, peut-être.
00:20:46 Est-ce que ce sont ces mots,
00:20:49 finalement cette admiration de tes partenaires vis-à-vis de toi
00:20:53 ou les résultats pendant la Ryder Cup dont tu es le plus fier ?
00:20:57 La reconnaissance ou les résultats de ce que tu as produit ?
00:21:00 - Je dirais un peu les deux.
00:21:02 MacDowell, évidemment, on s'entend très bien.
00:21:08 Grâce à ce genre de choses qu'il a pu dire à mon égard,
00:21:12 ça m'a donné énormément de confiance.
00:21:15 C'est vrai qu'il a fait quand même un gros travail avec moi.
00:21:19 Les jours de reconnaissance, tout ça, parce que j'étais le petit nouveau de l'équipe.
00:21:25 Que des joueurs expérimentés.
00:21:28 - Au fort caractère aussi.
00:21:30 - Et au très fort caractère.
00:21:31 - Avec un fonctionnement.
00:21:32 - Avec un fonctionnement.
00:21:33 Et ils avaient peut-être un peu peur,
00:21:36 voilà le jeune français.
00:21:38 Ils avaient peut-être un peu peur que je me perde.
00:21:40 Que je perde mes moyens ou que je perde mon jeu.
00:21:44 Ils ont vraiment été au top avec moi.
00:21:47 Que ce soit MacDowell, que ce soit Ian Poulter, Stenson, Maguiney.
00:21:54 Ils se sont vraiment occupés de moi à 100%.
00:21:58 Ils ont fait un gros travail pour me mettre en confiance au maximum.
00:22:03 Et ça a énormément joué.
00:22:06 Ça a peut-être été 80% de ma performance.
00:22:09 - Alors à la fin de ces images, on entend, MacDowell,
00:22:12 qu'il n'y a pas de limite pour Victor Dubuisson.
00:22:15 Que tu risques d'en rejouer encore et encore.
00:22:18 Quand tu entends ces mots, est-ce que tu as un regret de justement ne pas en avoir joué d'autres ?
00:22:24 - On a toujours des regrets, forcément.
00:22:26 On a toujours des regrets.
00:22:28 J'aurais aimé en jouer plus, ça c'est certain.
00:22:31 Après, le golf, on sait que c'est un sport très difficile, très exigeant.
00:22:39 J'ai eu des très grandes années.
00:22:42 Après, il y a des choses malheureusement autres que le jeu.
00:22:48 Des choses un peu en dehors du parcours qui ont freiné ma carrière.
00:22:52 Mais bon, j'essaie de garder que les bons souvenirs.
00:22:57 Et quoi qu'il arrive, quand je regarde d'où je suis parti...
00:23:03 - Et là où tu es arrivé.
00:23:05 - Et là où j'ai pu arriver, je suis quand même très fier.
00:23:09 Et je garde que les bons souvenirs.
00:23:11 Et ça me fait super plaisir de revoir ces images, parce que je ne les avais pas vues depuis 8 ans, 8, 9 ans.
00:23:16 - Alors dans les bons souvenirs, Victor, on va se rejouer.
00:23:20 Deux coups qui ont vraiment lancé ta Rallye de l'Europe Cup,
00:23:23 parce que c'est arrivé au début de la partie.
00:23:26 Mais ici, complètement en montée.
00:23:28 On distingue à peine le green.
00:23:30 Il y a énormément de vent.
00:23:32 On est au début de la Rallye de l'Europe Cup.
00:23:34 Tu es accompagné d'un grand joueur.
00:23:35 Il y a beaucoup de pression.
00:23:36 Tu as parlé de cette petite incertitude de certains joueurs.
00:23:39 Et on voit un coup exceptionnel que tu vas reproduire le lendemain.
00:23:44 - Oui.
00:23:45 - Ça, c'est Victor Dubuisson tout craché.
00:23:47 C'est le talent, c'est cartésien.
00:23:49 Tu comptes mètre par mètre.
00:23:51 Explique-nous ces deux coups.
00:23:53 - C'était un des trous les plus durs du parcours.
00:23:59 Le 3 et le 4, c'est l'enchaînement.
00:24:01 Parce que ce parcours, on le jouait toujours devant de face.
00:24:04 Et le parcours 3 d'après est très long.
00:24:06 Et voilà, en Rallye de l'Europe Cup, on sait qu'il faut démarrer très fort.
00:24:12 C'est ce qu'on s'était dit avec Mike De Waal.
00:24:15 Il m'a bien expliqué.
00:24:16 Il m'a dit que le plus important, c'est de démarrer fort
00:24:18 et tout de suite prendre l'ascendant psychologique.
00:24:21 Et là, on jouait dans des conditions très venteuses.
00:24:25 C'était un certain avantage pour nous, Européens.
00:24:31 Et non, sur ce genre de coups…
00:24:35 - Parce qu'en plus, là, t'as un faire 4, t'as un faire 5.
00:24:38 - Oui, j'avais, je pense, un faire 5 le premier jour,
00:24:42 peut-être faire 6 le deuxième.
00:24:43 - D'accord.
00:24:44 - Non, c'était des coups très durs à taper.
00:24:47 Et en fait, avec Graham, on s'était dit, voilà, il faut planter tous les drapeaux.
00:24:54 Peu importe le vent, la difficulté.
00:24:58 Moi, j'étais très en forme en plus à ce moment-là.
00:25:01 Et voilà, tous les coups que je tapais, en réalité, c'est une image.
00:25:05 C'est une image mentale, mais je les tapais tous pour la rentrée, en fait.
00:25:09 Non, mais tu vois, après, c'est une image.
00:25:11 - Oui, bien sûr.
00:25:12 - Mais tous les coups que je tapais, c'était pour la rentrée.
00:25:13 À aucun moment, je me disais, là, il y a beaucoup de vent,
00:25:16 il y a le banker à gauche, le machin, le drapeau.
00:25:18 Non, c'était tous les coups pour la rentrée.
00:25:21 Et il fallait tout de suite prendre l'ascendant.
00:25:24 Et c'est pour ça qu'on a gagné tous nos matchs,
00:25:27 parce qu'on a tout de suite été up dès les premiers trous.
00:25:30 - Mis la tête dessus.
00:25:31 - Mais voilà, puis après, avec les conditions difficiles,
00:25:33 c'était très dur pour eux de remonter.
00:25:35 - On t'a vu en compagnie de Tom Ellings sur ces images.
00:25:39 Mais on sait aussi que Victor Dubuisson, il a eu de très bons résultats
00:25:43 avec des cadets qui n'étaient pas des cadets professionnels.
00:25:45 Pourquoi ?
00:25:46 Tout simplement, qu'est-ce que tu allais chercher
00:25:48 quand tu prenais un cadet qui n'était pas un grand cadet connu,
00:25:52 avec une expérience et avec des compétences reconnues ?
00:25:56 - C'est vrai que j'ai eu beaucoup de...
00:25:58 Enfin, beaucoup, non, mais j'ai eu quelques très, très bons cadets,
00:26:01 dont Tom, hein.
00:26:04 Dont Tom, qui était d'ailleurs sûrement le meilleur.
00:26:09 Le meilleur cadet que j'ai eu, que j'ai eu la chance d'avoir.
00:26:13 Après, j'ai eu des périodes un peu difficiles, en dehors du parcours.
00:26:20 Et c'est vrai que j'ai recherché un caddie qui pouvait plus...
00:26:26 Plus me sortir un peu... - Du golf.
00:26:29 - Un peu l'esprit du golf.
00:26:31 Et c'est vrai que j'ai été dans cette recherche pendant pas mal de temps.
00:26:35 - Une sorte d'équilibre ? - Voilà, une sorte d'équilibre.
00:26:38 J'avais pas forcément besoin de quelqu'un qui soit derrière moi
00:26:41 et pour tout ce qui est conseil de stratégie ou calcul de distance, tout ça,
00:26:49 j'avais plus besoin de quelqu'un à qui parler
00:26:52 et quelqu'un qui puisse m'éviter quelques erreurs de temps en temps.
00:26:57 Et voilà, j'ai eu du positif là-dedans et du négatif.
00:27:01 Voilà, donc j'ai mis un peu de temps avant de trouver mon équilibre, le juste milieu.
00:27:07 Mais il y a quand même pas mal de joueurs qui,
00:27:11 quand ils sont dans des périodes un peu compliquées, font appel à...
00:27:16 Ça peut être des amis, des gens proches, pour se sortir un peu la tête du golf.
00:27:23 Sur le parcours, ça peut paraître contradictoire, mais pour pouvoir être un peu plus détendu...
00:27:29 - Oui, considérant qu'ils savent jouer au golf, qu'ils savent faire leurs propres choix
00:27:32 et qu'ils ont besoin plutôt de sortir la pression.
00:27:35 - Voilà, quelqu'un qui les connaisse bien et qui les accompagne, exactement.
00:27:39 - D'une manière générale, quand on n'a pas de problème en dehors du parcours,
00:27:44 pour toi, qu'est-ce qu'un bon caddie ?
00:27:47 Quel type de conseils il doit donner ? Quel comportement il doit avoir ?
00:27:51 - Alors pour moi, de l'expérience que j'ai, après chacun a sa vision.
00:27:57 - Nous, on veut du Victor Dupont.
00:27:59 - Voilà, si vous voulez ça, exactement.
00:28:01 Pour moi, un bon caddie, c'est quelqu'un, déjà, qui ne doit pas prendre la décision finale.
00:28:10 La décision, elle doit appartenir...
00:28:13 - Il expose les faits et c'est toi, en l'occurrence, qui décide ?
00:28:17 - Exactement.
00:28:18 - Très bien.
00:28:19 - Si je peux te donner un exemple concret...
00:28:21 - Avec plaisir, très bien.
00:28:23 - C'est ce que j'ai expliqué à quelques joueurs, la prouve que j'ai eue récemment,
00:28:28 qui m'ont posé la question aussi.
00:28:32 Disons, un coup, on va faire simple, 150 mètres pour le drapeau.
00:28:36 Drapeau, fond du green.
00:28:38 Derrière, danger.
00:28:39 Beaucoup de green, disons 15 mètres avant le drapeau, donc safe.
00:28:44 Disons que le joueur, avec son fair 8, fait 145 mètres,
00:28:51 donc il n'a pas la distance pour le drapeau, et avec son fair 7, il en fait 155, donc trop long.
00:28:56 - C'est moi.
00:28:57 - Trop long.
00:28:58 Pour moi, un bon caddie, il doit simplement, comme tu l'as dit, exposer les faits.
00:29:01 Voilà, tu as 150 mètres pour le drapeau, tu n'as pas la distance pour aller avec ton fair 8.
00:29:05 Par contre, tu as la distance pour aller avec ton fair 7, il va falloir que tu en enlèves un peu,
00:29:09 mais tu te mets le danger en jeu.
00:29:13 Et après, à partir de là, c'est au joueur de prendre la décision.
00:29:17 En fait, un caddie, pour moi, il ne doit jamais subir les mauvaises conséquences d'un coup.
00:29:27 - Très bien. C'est très clair.
00:29:29 - Pour moi, c'est ça la définition d'un bon caddie.
00:29:32 Après, il y a des joueurs comme, par exemple, je prends l'exemple de McDowell,
00:29:38 ça va faire peut-être 17 ans, je crois, qu'il est avec le même caddie, ou 16 ans.
00:29:43 Bon, là, ce n'est pas pareil. Là, il arrive à la balle, et hop, le club est sorti.
00:29:48 Mais là, c'est un exemple un peu à part.
00:29:51 - Mais d'une manière générale, c'est en tout cas ce que tu conseilles.
00:29:54 - Voilà, c'est ce que je conseille. Il ne faut jamais que le caddie ait la responsabilité du résultat.
00:30:01 - Alors, avant d'aborder la transmission, parce que c'est aussi ton futur,
00:30:06 on va continuer de creuser, de mieux comprendre comment tu as eu ces résultats.
00:30:11 Et notamment, on va s'intéresser un petit peu plus précisément à ton jeu.
00:30:14 Première question, est-ce que, quand tu jouais, tu allais chercher des statistiques ou pas ?
00:30:19 Est-ce que tu avais conscience de tes points forts ?
00:30:21 - Alors, je ne regardais pas trop les statistiques.
00:30:26 Un petit peu au putting, quand même, parce que ça a toujours été mon point faible.
00:30:32 Je regardais quand même le putting.
00:30:34 Mais non, je n'allais pas trop regarder les statistiques, parce que c'est compliqué.
00:30:41 C'est compliqué, les statistiques. Enfin, c'est simple et compliqué à la fois.
00:30:44 C'est-à-dire que quand on regarde les statistiques de putting,
00:30:50 moi, j'étais quelqu'un, en général, dans les semaines où j'étais en forme,
00:30:55 qui prenait énormément de grains en régulation.
00:30:57 - Donc, forcément.
00:30:58 - Donc, forcément, les statistiques...
00:31:00 - Le nombre de putts.
00:31:01 - Voilà, un peu plus élevé.
00:31:03 Mais après, oui, je regardais quand même sur le driving,
00:31:06 sur le nombre de fairways touchées, tout ça.
00:31:09 Mais je n'étais pas un grand fan des stats.
00:31:12 - Alors, comme dans l'œil des pros, on aime bien vous ressortir un petit peu
00:31:15 ce qui crée la bonne performance, on a quand même la distance.
00:31:20 Très impressionnante de Victor, 273 mètres. Distance moyenne, évidemment.
00:31:24 Il était dans le top 20, 3e des grains en régulation en 2013,
00:31:28 avec 76 % de grains touchés en régulation,
00:31:31 ce qui représente à peu près 13,7 grains par tour sur 18 trous.
00:31:35 Et puis, on a repris le Strokes Gain,
00:31:39 donc les points gagnés par rapport aux autres joueurs,
00:31:42 depuis le départ et jusqu'au tour du grain.
00:31:45 Et si on avait pris son score...
00:31:47 Alors, Victor n'avait pas joué suffisamment de tournois du PGTour
00:31:49 pour avoir ces statistiques incluses dans le classement.
00:31:52 Mais si on avait repris ces statistiques,
00:31:55 eh bien, sur le PG Championship ou sur le PGTour,
00:31:58 ça l'aurait placé à peu près autour de la deuxième place.
00:32:02 Donc, un grand jeu, globalement exceptionnel.
00:32:05 Une frappe de balle quand tu étais à ton top,
00:32:08 qui était vraiment très bonne.
00:32:10 Et justement, on va regarder ensemble ton swing,
00:32:12 puisque tu as accepté qu'on analyse un petit peu ton mouvement.
00:32:16 On va mettre les images dans le grand écran,
00:32:18 qui est juste à ma droite, ici.
00:32:20 Et on va repartir de ta base, de ta posture.
00:32:23 Alors, on ne va pas s'étendre pendant des heures sur ton swing.
00:32:26 Néanmoins, tu vas nous dire ce que tu aimes à chaque grande position.
00:32:29 Posture, qu'est-ce que tu aimes,
00:32:31 et qu'est-ce que tu aurais voulu améliorer éventuellement ?
00:32:34 Alors, bon là, j'aime bien mon grip au driving.
00:32:38 Une grippe de main gauche un peu forte.
00:32:41 Ok, juste... Je suis désolé, Victor.
00:32:43 Je fais une petite parenthèse.
00:32:44 Un peu forte, ça veut dire, pour ceux qui nous suivent
00:32:47 depuis pas très longtemps sur les antennes de Golf Plus,
00:32:49 ça veut dire que la main gauche, elle est tournée un petit peu
00:32:52 vers la droite, vers l'épaule droite.
00:32:54 Et que le trait, vous voyez ici, qui est formé entre le pouce et l'index,
00:32:58 va pointer, pour faire une moyenne, vers l'épaule droite.
00:33:02 C'est ça.
00:33:03 C'est ce qu'on va avoir chez Victor, puisque, regardez,
00:33:06 hop, voilà, on est ici.
00:33:08 Et c'est ce grip que tu aimes bien.
00:33:10 Une balle pas mal au pied gauche.
00:33:13 Voilà, ça, c'est ce que je privilégiais sur le driving.
00:33:18 Là, on peut voir que j'ai le poids du corps un petit peu à droite,
00:33:22 parce que j'avais tendance à me balancer légèrement
00:33:26 dans mon swing de droite à gauche.
00:33:28 Voilà, c'est quelque chose que j'ai depuis toujours.
00:33:30 D'accord.
00:33:31 Et que je n'ai jamais voulu toucher.
00:33:36 Supprimé. Très bien.
00:33:37 On s'intéresse au démarrage maintenant.
00:33:39 On va regarder les premières images.
00:33:42 Allez, on va mettre le club avec l'avant-bras gauche parallèle au sol.
00:33:46 J'aime, j'aime pas ?
00:33:48 Non, là, j'aime bien.
00:33:50 Ah, c'est bien.
00:33:52 La jambe droite qui se tend un peu trop.
00:33:56 Voilà, c'est British Masters, il faisait très froid,
00:33:59 donc un peu moins de souplesse.
00:34:01 Mais voilà, la jambe qui se tend un peu trop.
00:34:04 Mais après, voilà, ça a toujours été...
00:34:07 En fait, les bases de mon swing, je les ai jamais vraiment touchées.
00:34:12 Changées ?
00:34:13 Non, je les ai jamais vraiment changées.
00:34:15 Qu'est-ce que tu travaillais, du coup, techniquement ?
00:34:17 On va continuer le swing en même temps.
00:34:19 Cette position-là.
00:34:21 Très bonne, pour moi, très bonne.
00:34:23 C'est bien, c'est intéressant aussi, Victor, d'entendre,
00:34:25 parce que parfois, les pros, peut-être pas les meilleurs,
00:34:28 mais sont rarement satisfaits de leur swing.
00:34:31 Et là, on voit pas mal de satisfaction.
00:34:33 Alors, c'est pas de l'auto-satisfaction.
00:34:35 On parle juste de technique, mais effectivement,
00:34:37 de l'extérieur, on trouve que les positions sont belles,
00:34:39 mais toi, t'en es satisfait.
00:34:40 Ça aussi, c'est intéressant.
00:34:42 Dans ta montée, rien ne t'a jamais gêné ?
00:34:45 Non, honnêtement, non.
00:34:47 Des fois, alors oui, c'est vrai, parfois, pardon,
00:34:50 j'avais tendance à démarrer un peu trop avec les mains.
00:34:56 D'accord.
00:34:57 Un peu trop avec les mains.
00:34:59 Voilà, prendre...
00:35:00 Ça, c'est quelque chose à laquelle Benoît me faisait penser.
00:35:06 Benoît Ducourby me faisait penser sans cesse,
00:35:08 il me le répétait, voilà, de bien prendre le temps
00:35:11 de tout démarrer ensemble, en fait.
00:35:13 Des fois, j'avais tendance à...
00:35:14 De se bloquer.
00:35:15 De trop casser les mains au démarrage,
00:35:17 mais voilà, c'est quelque chose qui se réglait très vite.
00:35:21 Mais bon, il fallait faire attention à tous les petits détails.
00:35:23 En fait, en réalité, à ce niveau-là, c'est que du détail.
00:35:28 On s'attaque à la reprise d'appui, Victor.
00:35:31 Ici, jusqu'ici, est-ce que ça te plaît ?
00:35:34 Oui, là, pour l'instant, ça va, ça va.
00:35:37 Parfait.
00:35:38 Allez, on se met dans l'impact.
00:35:41 Pardon, il manque une image, j'y viens.
00:35:44 Voilà, ici.
00:35:45 Alors, l'image est un petit peu floue,
00:35:47 mais cette position d'impact ?
00:35:49 Pour moi, elle est pas mal.
00:35:51 Alors, je pense qu'il devait y avoir un petit peu de vent ce jour-là,
00:35:59 parce que j'ai vu à l'adresse que j'avais les pieds
00:36:02 un peu plus serrés que d'habitude.
00:36:05 Et c'est pour ça qu'à l'impact, je me tords un peu plus, en fait.
00:36:10 J'ai moins de transfert sur la jambe gauche.
00:36:12 Mais non, dans l'ensemble, c'est très bien.
00:36:16 OK.
00:36:17 Le release du club, puis la fin du swing.
00:36:21 Globalement, un swing qui te plaît bien ?
00:36:23 Oui, non, là, c'était...
00:36:25 Voilà, ça, c'est vraiment mon swing.
00:36:27 Parfait.
00:36:28 Nickel, on va avancer.
00:36:30 On a vu des basiques que vous retrouvez
00:36:32 chez tous les plus grands swings de l'histoire.
00:36:34 Le placement de la balle, un point très important.
00:36:37 Ensuite, cette montée en haut qui était absolument phénoménale.
00:36:40 Cette reprise d'appui.
00:36:41 Dans l'impact, on a vu que les épaules de Victor
00:36:43 étaient penchées un peu vers le ciel,
00:36:45 ce qui permettait aussi d'avoir un angle d'attaque remontant
00:36:48 et d'optimiser la distance de la balle.
00:36:50 Ça, on en a parlé régulièrement dans les différents œils des pros
00:36:53 que vous pouvez retrouver sur l'univers Canal+
00:36:57 par l'application My Canal.
00:36:59 On va avancer.
00:37:00 Et au-delà de la technique, on avait, chez Victor Dubuisson,
00:37:03 des mains en or.
00:37:05 On a quelques images.
00:37:06 Cette créativité, où est-ce que tu l'as travaillée ?
00:37:09 Sur le parcours, sur le practice, sur le chipping green.
00:37:12 Est-ce que c'était un peu inné
00:37:14 ou est-ce que vraiment tu y as passé beaucoup de temps ?
00:37:16 Après, j'ai passé tellement de temps autour du chipping green.
00:37:25 Les gens ne peuvent pas se rendre compte,
00:37:29 mais de mes 9 ans jusqu'à 17-18 ans,
00:37:37 je passais des journées entières, je ne faisais que du chipping.
00:37:42 Incroyable.
00:37:43 C'est-à-dire qu'à aller de 9 ans jusqu'à 14 ans,
00:37:48 5-6 années, ma maman me déposait au golf le matin à 7 heures,
00:37:56 juste au lever du jour,
00:37:58 et elle venait me récupérer le soir à la nuit
00:38:00 et je ne faisais que du chipping.
00:38:02 Toute la journée autour du chipping green.
00:38:04 Je n'avais pas sur le parcours, je ne faisais rien d'autre.
00:38:06 Rien. Je ne faisais que ça.
00:38:08 Tu as eu une vague idée de ton index quand tu avais à peu près 9-10 ans ?
00:38:13 10 ans, oui.
00:38:15 Je m'en rappelle très bien parce qu'on avait un petit pari avec ma maman.
00:38:23 Elle m'avait dit...
00:38:25 Moi, je rêvais d'avoir le putter
00:38:27 avec lequel Tiger Wood avait gagné son premier Masters,
00:38:31 celui avec l'insert un peu couleur bronze.
00:38:35 Oui, exactement.
00:38:37 Je rêvais de ce putter.
00:38:39 A l'époque, il était en vente, mais il coûtait très cher.
00:38:42 On n'avait pas beaucoup de moyens.
00:38:45 Elle m'avait dit que si à 10 ans, j'avais 10 handicaps,
00:38:48 elle m'achetait.
00:38:50 Et non, je n'étais pas arrivé à 10 handicaps,
00:38:54 mais elle m'avait acheté quand même.
00:38:56 J'étais autour des 12 handicaps à 10 ans.
00:38:59 On sait aussi, au-delà de cette créativité,
00:39:02 que tu as travaillé autour du green.
00:39:05 En tout cas, c'est peut-être la chose qui m'impressionnait le plus
00:39:08 quand j'avais l'occasion de commenter les tournois sur lesquels tu participais
00:39:12 ou quand on observait ton jeu, c'est ta science stratégique.
00:39:16 Vraiment, j'ai pris énormément de plaisir à regarder tes compétitions
00:39:22 par la maîtrise stratégique.
00:39:24 Toujours dans les conditions les plus difficiles,
00:39:27 amener la balle par le bon côté du green, avec la bonne trajectoire.
00:39:30 Évidemment, on loupe des coups au golf,
00:39:33 mais quand tu étais à ton meilleur, à titre personnel,
00:39:37 je ne trouvais quasiment aucune erreur stratégique.
00:39:39 C'est ce qui procurait chez moi le plus d'admiration.
00:39:42 Est-ce que stratégiquement, tu as fait des entraînements particuliers ?
00:39:46 Il y a une rumeur qui dit que tu faisais beaucoup de scramble
00:39:48 avec la plus mauvaise balle.
00:39:50 Est-ce que c'est vrai ? Est-ce que ça fait partie du mythe ?
00:39:53 Comment tu as construit cette aisance stratégique ?
00:39:55 Quelqu'un te l'a enseigné ? Comment c'est venu ?
00:39:57 Non, c'est vrai que je jouais beaucoup seul.
00:40:02 Mon entraînement favori, c'est que je prenais deux balles,
00:40:07 je jouais deux balles sur chaque coup, je jouais un scramble,
00:40:10 mais je prenais toujours la plus mauvaise.
00:40:11 Il fallait que je joue sous le parc avec la plus mauvaise.
00:40:15 Sur le long jeu, ça allait, mais au putting, il fallait rentrer les deux,
00:40:21 donc se mettre très près des drapeaux.
00:40:23 À force de faire ça, quand je jouais avec une seule balle,
00:40:28 j'avais l'impression que c'était facile,
00:40:30 parce que j'avais au final deux fois moins d'intensité à mettre dans chaque coup.
00:40:33 Ça me paraissait plus facile.
00:40:37 On s'entraîne dans des conditions difficiles pour qu'après, ça passe.
00:40:41 Pour moi, c'était la base.
00:40:43 Il fallait toujours s'entraîner dans des conditions plus difficiles
00:40:46 que ce qu'on avait sur le parcours en tournoi.
00:40:49 On l'a effleuré un peu depuis le début de l'émission, le côté mental,
00:40:53 ce qui est sous-jacent aux bonnes performances des champions,
00:40:56 parfois à leurs mauvaises périodes aussi.
00:40:59 On sait que beaucoup de stars du circuit ont déclaré avoir eu des difficultés psychologiques,
00:41:07 se sentir mal sur le parcours, se sentir mal dans leur vie.
00:41:10 Est-ce que toi, tu as connu ce genre de période dans l'ensemble de ta carrière ?
00:41:16 Est-ce qu'il y a eu des moments difficiles dans ta vie et dans ta carrière ?
00:41:21 Oui, j'ai eu des moments très difficiles.
00:41:27 On a pu voir les meilleurs moments, mais j'ai eu des moments très difficiles,
00:41:32 j'ai eu des années très compliquées.
00:41:35 La deuxième année où je gagne en Turquie, je sors d'une saison très compliquée.
00:41:43 On a des résultats qui ne viennent pas, après on commence à se poser des questions.
00:41:48 Moi, là où je suis quand même fier de moi, c'est que même quand j'ai été au plus bas
00:41:59 dans mes résultats mentalement, quand vraiment, vous savez,
00:42:03 des fois on se couche le soir, on a envie de tout changer, de tout remettre en question.
00:42:10 Je suis toujours gardé la même ligne, j'ai toujours gardé le même entraîneur.
00:42:18 Souvent les joueurs ont tendance à changer, quand ça ne va plus, à vouloir du nouveau.
00:42:25 Moi, j'avais confiance à 100% en ce que je faisais.
00:42:30 Quand on voit que les joueurs ont des mauvaises passes, c'est très souvent l'extérieur qui est compliqué à gérer.
00:42:42 Les voyages, les hôtels, tout ça, toujours tout seul, c'est quelque chose qui peut être pesant.
00:42:50 Parce que c'est sûr que c'est une vie de rêve, un joueur pro sur le circuit, c'est la vie de rêve,
00:42:55 concrètement, surtout quand c'est notre passion.
00:43:00 Mais il y a des côtés quand même pas faciles à gérer.
00:43:05 Et quand on joue bien, tout se passe bien, on va dire, entre guillemets.
00:43:10 Mais quand on commence à avoir des résultats un peu moins bons,
00:43:13 on peut vite rentrer dans une mauvaise spirale et ça peut être compliqué des fois d'en sortir.
00:43:19 Dernière question sur le mental, Victor. On a ressenti par moment une incompréhension entre toi, les médias, les fans,
00:43:31 des moments qui ont débouché sur des éventuels moments de tension.
00:43:35 Mais on a toujours entendu dire que Victor Dubuisson, c'était un chic type, c'était un super mec.
00:43:41 Est-ce que cette pression, qui est normale de mon point de vue quand on est un très bon joueur, d'avoir les médias, etc.
00:43:48 Mais est-ce que cette pression, elle t'a pesé dans tes résultats, dans la construction de ta carrière ?
00:43:54 Ah oui, bien sûr. Bien sûr. Mais je pense que tous les joueurs qui sont arrivés à un certain niveau l'ont connu.
00:44:02 Évidemment que c'était compliqué pour moi parce que je suis quelqu'un à la fois très ouvert, très généreux.
00:44:11 J'aime beaucoup donner, mais je suis aussi quelqu'un qui peut être un peu introverti, un peu plus dans mon coin.
00:44:19 Et c'est sûr que gérer toute la pression médiatique, c'est un exercice qui n'est pas donné à tout le monde.
00:44:29 D'autant plus que quand je jouais aux États-Unis, je suis parti là-bas tout seul.
00:44:36 Et bon, ce n'était pas évident à gérer. Après, oui, ça a un petit peu influé sur mon jeu pendant certaines années.
00:44:47 Mais je pense que c'est pour tous les joueurs la même chose. Et c'est la partie un peu compliquée à gérer, oui, de temps en temps.
00:44:57 On sait depuis toujours, quels que soient les résultats, qu'ils soient bons ou qu'ils soient mauvais,
00:45:03 tu as toujours eu le goût de la transmission, que tu as passé du temps auprès des jeunes joueurs des différentes écoles de golf.
00:45:10 Même quand c'était une période compliquée dans ta vie, tu as toujours trouvé le temps.
00:45:13 Et bien justement, on va se remettre quelques images, mais cette fois-ci, non pas avec des jeunes, mais avec Alexander Lévy,
00:45:19 où tu lui donnes quelques conseils autour du green.
00:45:22 Ah oui, Alexander, je m'en rappelle.
00:45:24 D'abord, quand je me mets, je vais d'abord ma face.
00:45:27 Ok.
00:45:28 Et après, je me mets le pied.
00:45:29 Donc tu dis que je dois rester là.
00:45:30 Là et là.
00:45:31 Là, du coup, même un peu plus ouverte. Il faut vraiment qu'elle pose, en fait.
00:45:35 Comme ça ?
00:45:36 Dans l'arrière.
00:45:37 Oui.
00:45:38 Tu ne feras pas de tranches.
00:45:40 Et là, plus près.
00:45:42 Oui, plus près.
00:45:43 Yes, sir.
00:45:49 Et encore, tu vois, tu peux faire beaucoup plus. Là, tu es limite.
00:45:53 Là, je suis limite. Tu peux aller beaucoup plus.
00:45:55 Je suis limite du bébé.
00:45:57 Ah, tu peux aller vraiment.
00:45:59 Moi, tu vois, je préférais tipper comme toi.
00:46:02 Toi, tu voudrais tipper comme ça.
00:46:05 Ah, le bruit !
00:46:12 Tu vois, tu n'as pas marre, toi.
00:46:14 La transmission, très important dans ta nouvelle vie, Victor,
00:46:21 puisque tu as ce goût pour transmettre, pour partager.
00:46:24 Tu le disais tout à l'heure, tu es généreux de nature.
00:46:27 Et on te voyait là avec Alexander Lévy.
00:46:30 Évidemment, cette transmission, est-ce qu'elle est arrivée un petit peu
00:46:36 par la force des choses désormais ?
00:46:38 C'est-à-dire, je fais des stages parce que je n'ai plus envie de ma carrière
00:46:42 et j'ai envie de me relancer dans un nouveau projet
00:46:44 ou parce que tu sentais, même quand tu étais sur les tournois,
00:46:47 que c'était finalement ancré en toi et que tu avais envie de donner ?
00:46:50 Non, ça fait déjà pas mal d'années que je me suis pris de passion pour ça.
00:46:57 Et là, c'est un exemple avec Alexander, mais je l'ai fait avec d'autres joueurs.
00:47:02 Je me suis découvert ça en réalité, quand je vois Alexander
00:47:09 qui s'est mis à très bien tipper après ça.
00:47:13 En réalité, j'ai plus de satisfaction de le voir, lui, réussir ce que j'essaie
00:47:20 de lui enseigner que moi de le faire ou de faire un bon résultat.
00:47:25 Parce que c'est trop facile pour toi ?
00:47:27 Ah non, pas du tout.
00:47:29 C'est juste vraiment par générosité ?
00:47:31 Ah non, pas du tout.
00:47:32 Non, c'est parce que je ressens une énorme satisfaction.
00:47:36 Le fait de voir, ça peut être Alexander ou d'autres joueurs que j'ai vus récemment,
00:47:44 s'améliorer, réussir, comprendre ce que j'essaie de leur enseigner.
00:47:52 Et puis, là, Alexander, ça faisait pas mal de temps qu'il était en difficulté
00:47:58 avec son tipping, on en avait reparlé sur un autre tournoi.
00:48:02 Et que ce soit lui ou un autre, quand un joueur, bon là on est sur du très haut niveau,
00:48:09 mais quand un joueur vous envoie un petit message et vous remercie
00:48:13 et qu'il a passé un super week-end, que ça faisait des années qu'il avait pas
00:48:17 tchippé comme ça, c'est une énorme satisfaction.
00:48:21 Et je pense que pour quelqu'un qui est passionné par l'enseignement,
00:48:31 on peut pas avoir meilleure satisfaction.
00:48:35 Alors, on sait désormais que tu veux transmettre aux amateurs,
00:48:39 que tu le fais dans des stages, à Ténérife si je ne me trompe.
00:48:43 C'est ça.
00:48:44 Ouvert à tous, tous les amateurs.
00:48:47 Et là, justement, on a l'opportunité d'avoir, grâce à Victor,
00:48:51 des conseils pour encore plus de monde que dans un stage,
00:48:54 puisqu'on va parler de deux conseils techniques.
00:48:57 T'as voulu revenir, Victor, dans un premier temps, avant de passer à l'action.
00:49:00 Sur cette notion de posture, mais surtout de routine.
00:49:05 Explique-nous un peu ce que tu constates chez les joueurs amateurs,
00:49:08 ou les joueuses, et que t'aimerais un petit peu souligner
00:49:13 pour qu'ils y fassent plus attention, finalement.
00:49:16 C'est bien dit.
00:49:18 C'est vrai que je remarque quand même souvent,
00:49:21 que ce soit chez des amateurs 10, 15, 20 d'handicap,
00:49:27 ou chez des joueurs pro du circuit, du circuit de première division.
00:49:31 Donc le top niveau.
00:49:32 Le top niveau.
00:49:33 Que des fois, ils ne font pas assez attention à leur préparation de coup,
00:49:39 à leur routine.
00:49:40 Que c'est quelque chose, des fois, qu'ils mettent en second plan.
00:49:43 Et pour moi, ça a toujours été le plus important, la préparation.
00:49:49 Parce que si on se prépare mal devant la balle,
00:49:54 et qu'on ne prépare pas bien notre coup,
00:49:55 si on n'est pas bien placé en posture,
00:49:58 on a moins de chances de faire un bon swing,
00:50:01 et de faire un bon coup.
00:50:03 Et concrètement, est-ce que ça veut dire que quand tu étais au practice,
00:50:06 il paraît que ce n'était pas très fréquent,
00:50:08 tu étais plutôt au parcours que practice.
00:50:09 C'est vrai, c'est vrai.
00:50:10 Mais quand tu étais sur le practice,
00:50:12 est-ce que tu faisais ta routine pour faire les coups que tu avais à taper ?
00:50:16 Tu étais déjà en train de la travailler dans tes phases d'entraînement ?
00:50:19 Pour moi, c'est plus important de taper 20 balles au practice
00:50:26 en faisant sa routine comme sur le parcours,
00:50:28 et avec la même intensité,
00:50:30 qu'en taper 500 toutes les journées, sans aucune préparation.
00:50:35 Pour moi, chaque coup, qu'il soit sur un practice,
00:50:39 que ce soit un chip, un put,
00:50:41 pour moi, la routine doit toujours être faite.
00:50:45 Pour moi, c'est la base.
00:50:46 Magnifique.
00:50:47 On va avancer maintenant sur un cas un petit peu plus pratique.
00:50:51 On a vu dans les images tout à l'heure des chips de folie,
00:50:55 et on a envie forcément de savoir comment on fait pour chipper comme toi.
00:50:59 Donc, je vais te donner un sandwich,
00:51:01 et tu vas nous expliquer dans un premier temps
00:51:05 comment toi tu fonctionnes au chipping,
00:51:07 et éventuellement nous glisser un ou deux conseils aussi pour les amateurs
00:51:11 sur une version qui peut-être, on va le découvrir,
00:51:14 pourrait être plus simple que ce que toi tu peux faire avec la qualité de tes mains.
00:51:19 Oui, parce que moi, il y a 15 années…
00:51:22 De pratique.
00:51:23 De pratique autour des grilles,
00:51:25 et accès à 90% au chipping.
00:51:27 Donc, c'est sûr que…
00:51:29 Non, après, pour moi, il y a quand même des bases à avoir qui sont importantes.
00:51:34 C'est le placement de la balle.
00:51:37 Alors, ce qu'on va faire, Victor, tu vas te mettre face à la caméra magnifique
00:51:41 pour qu'on puisse bien voir où tu la places justement, cette balle.
00:51:45 Voilà, le placement de la balle,
00:51:47 bon, moi je la mets plutôt sur le pied gauche.
00:51:50 D'accord.
00:51:51 J'ai des pieds assez serrés au chipping,
00:51:53 mais plutôt tendance pied gauche et poids du corps à gauche.
00:51:55 Voilà, j'ai toujours chippé comme ça.
00:51:57 Moi, c'est ce qui me permet de la contacter le mieux possible régulièrement.
00:52:01 En fait, que la balle…
00:52:03 Bon, pour moi, le plus important, enfin, les bases,
00:52:06 c'est que la balle prenne le plus de strips possible, en fait, sur le club.
00:52:10 Et qu'elle soit frottée par…
00:52:12 Voilà, qu'elle soit frottée le plus possible par les strips.
00:52:16 Et bon, j'ai beaucoup chippé avec les mains,
00:52:20 évidemment, sans qu'on n'ait pu le voir.
00:52:22 Mais voilà, je pense que le plus important,
00:52:24 ça reste quand même le placement devant la balle.
00:52:26 Il faut se sentir bien.
00:52:27 Il n'y a pas de méthode précise à avoir.
00:52:29 Je pense que chaque joueur, par exemple,
00:52:32 il y en a qui vont se sentir mieux avec un peu le pied gauche devant,
00:52:35 un peu le pied gauche derrière.
00:52:36 Moi, c'est vrai que je joue vachement sur le placement de mes pieds
00:52:38 par rapport à mon geste.
00:52:40 Sur un chip assez basique, avec beaucoup de green,
00:52:44 je vais plutôt avoir tendance à mettre mon pied gauche devant,
00:52:47 ce qui va me faire tourner plus autour de mon pied.
00:52:52 - D'accord, je fais les lèvres.
00:52:54 Le pied devant, juste pour comprendre, ça serait un petit peu comme ça.
00:52:57 - Voilà, exactement. - Parfait.
00:52:58 - Et avoir l'image, en fait,
00:53:01 tu sais, d'une balle un peu brossée.
00:53:04 - Un peu en draw. - Un peu en draw, voilà.
00:53:06 En réalité, on ne fait jamais de draw sur un chip,
00:53:08 mais sur tous les coups, c'est bien d'avoir une image en tête.
00:53:11 Et sur un chip où je vais vouloir lui donner un peu plus de hauteur,
00:53:15 peut-être un peu plus de spin,
00:53:17 je vais mettre mon pied gauche un peu derrière
00:53:20 pour le chipper un peu plus extérieur, intérieur, en fait.
00:53:23 - Donc des choses qu'on retrouve un petit peu dans le grand jeu
00:53:26 et que tu ramènes en mini format sur le chip.
00:53:29 - Voilà, exactement.
00:53:30 Et après, quelque chose de très important que je remarque souvent,
00:53:34 et même au plus haut niveau,
00:53:36 c'est le placement de la balle sur la face de club.
00:53:39 C'est quelque chose qui peut paraître bête, on va dire,
00:53:43 vraiment basique, mais je vois...
00:53:45 - Alors là, justement, on va prendre le temps de le faire,
00:53:47 le temps de zoomer sur ta face de club.
00:53:49 Fais-nous voir un petit peu ce que tu entends par là.
00:53:51 - Mais je vois beaucoup de joueurs, en fait, qui ne font pas attention.
00:53:55 Ça a été mon cas aussi.
00:53:57 Il y a des fois où Benoît Ducoulombi, mon entraîneur,
00:54:00 ça m'arrivait de ne pas le voir pendant plusieurs semaines
00:54:02 quand j'étais aux États-Unis.
00:54:03 Et des fois, sans m'en rendre compte,
00:54:06 la balle passe un peu sur le talon, des fois un petit peu sur la pointe.
00:54:11 Et c'est des petits détails qui vont complètement modifier le toucher de la balle.
00:54:16 - L'effet, la vitesse de sortie de balle.
00:54:18 - Exactement.
00:54:19 Et c'est pour ça que je parle beaucoup de la routine
00:54:23 et du placement devant la balle
00:54:25 pour pouvoir à chaque fois penser point par point.
00:54:30 Moi, je me faisais à l'époque, quand j'ai créé ma routine,
00:54:34 comme un petit carnet en fait.
00:54:35 Voilà, en 1, 2, 3, les pieds, les mains, la face de club, tout ça.
00:54:40 Et ça permet de se laisser le moins de marge d'erreur possible, en fait.
00:54:45 - Parfait.
00:54:46 Écoute, on a tout ce qu'il faut.
00:54:47 On va juste faire voir un petit peu ton balancier.
00:54:50 - Voilà, sur un chip assez simple.
00:54:53 Comme j'ai expliqué tout à l'heure,
00:54:54 je vais avoir tendance à avancer un petit peu mon pied gauche.
00:54:57 Ce qui va me permettre d'avoir en image, évidemment,
00:55:00 de tourner autour du pied.
00:55:04 Parce que si j'ai pied gauche, c'est tout de suite plus compliqué.
00:55:08 On est vite bloqué.
00:55:10 Et voilà, en fait, c'est comme ça qu'il faut réaliser
00:55:13 que même au plus haut niveau,
00:55:15 il faut garder les mêmes bases que quand on a démarré, en réalité.
00:55:19 - Parfait. Bon, super.
00:55:20 On va se rasseoir tranquillement, Victor.
00:55:22 Je vais essayer de résumer.
00:55:23 Tu vas me dire si j'ai été un bon élève, si j'ai été bien attentif.
00:55:26 En résumé, déjà, commencez par faire des choses simples.
00:55:31 Vous l'avez entendu, alors que Victor a été 15e mondial,
00:55:34 alors qu'il a joué en Ryder Cup,
00:55:36 qu'il a été en finale du championnat du monde de match play.
00:55:38 Il vous explique qu'il faut faire des choses extrêmement simples.
00:55:41 Ensuite, on s'inspire du grand jeu pour faire un mini format dans le chipping.
00:55:45 Et dernière chose, mais qui revient à son premier conseil.
00:55:48 Faites attention à la qualité de votre routine
00:55:51 pour bien centrer la balle à l'adresse dans la phase de club.
00:55:54 Est-ce que j'ai oublié quelque chose ?
00:55:56 - Non, c'est parfait.
00:55:57 - C'est bon, je vais faire ton assistant sur tes prochains stages.
00:56:01 On l'a dit, mais tu veux peut-être rajouter quelque chose.
00:56:04 Tes futurs projets coaching amateur, essentiellement,
00:56:08 mais aussi un peu pro, j'ai cru comprendre.
00:56:10 - Ouais, pro, bon, c'est plus...
00:56:13 - Par intermittence ?
00:56:14 - Voilà, par intermittence pour rendre service, on va dire.
00:56:19 Mais sinon, je suis vraiment focalisé sur des séjours de golf,
00:56:25 en fait, format stage.
00:56:27 Et puis voilà, transmettre et enseigner à tout niveau.
00:56:32 Et puis, donner du...
00:56:34 Ce que j'aime le plus, c'est donner du plaisir aux gens.
00:56:38 Et puis pouvoir transmettre l'expérience
00:56:42 que j'ai eue durant toutes ces années professionnelles.
00:56:45 - Et donner du plaisir aux gens.
00:56:47 - Et puis pour moi, c'est tellement une satisfaction
00:56:50 de pouvoir faire progresser les gens et leur apprendre plein de choses.
00:56:54 Et voilà, surtout sur le parcours,
00:56:58 parce que c'est vrai, comme tu l'as dit tout à l'heure,
00:57:00 j'étais pas un très, très grand adepte du practice.
00:57:03 En fait, j'y allais peu, mais je faisais que du qualitatif.
00:57:07 Voilà, mais j'y allais peu.
00:57:08 Mais énormément de parcours.
00:57:11 Et je pense qu'à un certain niveau, si on veut progresser,
00:57:16 il faut passer par là.
00:57:18 - Victor, pour terminer cette émission,
00:57:22 je vais me faire le porte-parole de tous tes fans,
00:57:24 dont j'ai pu faire partie dans les bonnes périodes.
00:57:27 Forcément, tu nous as fait rêver.
00:57:30 Alors, il y a une question,
00:57:31 question qui va forcément revenir, je pense, dans les prochains mois.
00:57:34 Est-ce que c'est vraiment fini ?
00:57:36 - On m'a beaucoup posé cette question.
00:57:39 Je savais que tu allais me la poser.
00:57:43 Je vais te faire une petite confidence.
00:57:48 J'ai joué très intensivement pendant 15 jours,
00:57:53 parce que je souhaite garder mon niveau.
00:57:56 Je n'ai jamais aussi bien joué au golf.
00:57:59 - Du coup, ça mouline.
00:58:01 - Non, non, non.
00:58:02 Je n'ai jamais aussi bien joué au golf.
00:58:08 - Et tu te régales, tu es heureux, tout simplement.
00:58:09 - Je me régale, je suis heureux.
00:58:11 Je n'ai qu'une hâte, c'est retrouver mes premiers participants à Ténérif.
00:58:16 Qu'on passe des super moments ensemble, qu'ils progressent.
00:58:19 Il ne faut jamais dire jamais,
00:58:22 mais en tout cas, je vais faire en sorte de garder mon niveau de jeu.
00:58:28 Et puis, il adviendra ce qui adviendra.
00:58:31 - Un grand merci, Victor,
00:58:32 pour avoir déjà été sans filtre pour cette émission,
00:58:35 d'avoir participé avec beaucoup d'enthousiasme à la préparation.
00:58:39 - Merci à toi.
00:58:40 - Et de nous donner ce qu'on attendait depuis plein d'années.
00:58:44 Parce que, comme je le disais, très fan de ton jeu.
00:58:47 On voulait comprendre, on voulait savoir qui tu étais.
00:58:49 Et là, tu l'as fait aujourd'hui.
00:58:51 Merci aussi pour avoir ouvert des portes et battu des records dans le golf français.
00:58:55 Ce qui va permettre très certainement à des joueurs actuels
00:58:58 ou à des jeunes joueurs qui sont en train de s'entraîner
00:59:01 et qui vont regarder peut-être l'émission avec beaucoup d'admiration.
00:59:04 De se dire, ok, Dubuisson, il a fait 15e mondial.
00:59:07 Je vais aller chercher le top 10 ou je vais aller chercher plus de Riders Cup, etc.
00:59:10 Donc, pour tout ça, j'étais aussi pro.
00:59:12 Et c'est un exemple qu'on donne au quotidien aux jeunes qu'on entraîne.
00:59:17 Quand on reprend tes images sur le parcours, c'est absolument fabuleux.
00:59:20 Donc, merci pour tout.
00:59:22 - C'est le plus important.
00:59:23 C'est les jeunes, c'est eux qui vont prendre la relève.
00:59:27 - Un grand merci de la part de Canal+.
00:59:29 Et pour ma part, merci aux équipes techniques de Canal+.
00:59:33 Vincent Pourradier à la réalisation, Nicolas Fabre, Steven Boulet et Martin Breteau à la préparation de cette émission.
00:59:40 On adore le golf, on adore recevoir Victor Dubuisson.
00:59:44 Il sera toujours le bienvenu dans cette émission.
00:59:46 Merci encore. - Merci à vous.
00:59:48 [Musique]
00:59:55 [Silence]

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